Amnesty Belgique Francophone
Aufait Maroc,
Communiqué de presse
Maroc et Sahara occidental. Il faut abandonner les charges absurdes retenues contre des adolescents arrêtés pour un baiser
par
Les autorités marocaines doivent abandonner
immédiatement et sans condition les charges retenues contre trois
adolescents arrêtés après que l’un des garçons et sa petite amie se sont
embrassés et ont publié sur Facebook une photo de ce baiser, a déclaré
Amnesty International à la veille d’une audience prévue pour le 11
octobre.
« Le fait que des adolescents risquent de se retrouver en prison uniquement pour s’être embrassés et avoir posté une photo sur Facebook est tout simplement absurde », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Ces jeunes gens n’auraient jamais dû être placés en détention. Il n’existe pas la moindre raison imaginable pour que ce type d’expression donne lieu à des poursuites. Ouvrir une enquête judiciaire à partir d’une plainte pour quelque chose d’aussi inoffensif que deux adolescents qui s’embrassent est ridicule. Cette idée devrait être rejetée d’emblée. »
Deux garçons de 15 ans et une fille de 14 ans ont été arrêtés le 4 octobre à Nador. Ils ont été maintenus trois jours en détention avant d’être libérés sous caution le 7 octobre. Une audience est prévue vendredi 11.
Tous trois sont poursuivis pour « outrage public à la pudeur » au titre de l’article 483 du Code pénal marocain. S’ils sont déclarés coupables, ils risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende.
En outre, l’un des garçons est accusé d’« attentat à la pudeur » sur la personne d’une mineure de moins de 18 ans (article 484 du Code pénal) pour avoir embrassé la jeune fille de 14 ans. Il encourt une peine pouvant aller de deux à cinq ans de prison.
Les trois adolescents ont été arrêtés à la suite d’une plainte affirmant que le baiser, qui a eu lieu devant un lycée et dont des photos ont été publiées sur un média social, avait un effet néfaste sur la société marocaine.
Ces arrestations et placements en détention ont déclenché de nombreuses démonstrations de solidarité au Maroc et à l’étranger. Un rassemblement de solidarité durant lequel des gens s’embrassaient en public a été organisé le 6 octobre devant l’ambassade du Maroc à Paris et des manifestations similaires sont prévues cette semaine au Maroc.
http://www.amnesty.be/doc/s-informer/actualites-2/article/maroc-et-sahara-occidental-il-faut-21758
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La société conservatrice bousculée par le web
« Le fait que des adolescents risquent de se retrouver en prison uniquement pour s’être embrassés et avoir posté une photo sur Facebook est tout simplement absurde », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Ces jeunes gens n’auraient jamais dû être placés en détention. Il n’existe pas la moindre raison imaginable pour que ce type d’expression donne lieu à des poursuites. Ouvrir une enquête judiciaire à partir d’une plainte pour quelque chose d’aussi inoffensif que deux adolescents qui s’embrassent est ridicule. Cette idée devrait être rejetée d’emblée. »
Deux garçons de 15 ans et une fille de 14 ans ont été arrêtés le 4 octobre à Nador. Ils ont été maintenus trois jours en détention avant d’être libérés sous caution le 7 octobre. Une audience est prévue vendredi 11.
Tous trois sont poursuivis pour « outrage public à la pudeur » au titre de l’article 483 du Code pénal marocain. S’ils sont déclarés coupables, ils risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende.
En outre, l’un des garçons est accusé d’« attentat à la pudeur » sur la personne d’une mineure de moins de 18 ans (article 484 du Code pénal) pour avoir embrassé la jeune fille de 14 ans. Il encourt une peine pouvant aller de deux à cinq ans de prison.
Les trois adolescents ont été arrêtés à la suite d’une plainte affirmant que le baiser, qui a eu lieu devant un lycée et dont des photos ont été publiées sur un média social, avait un effet néfaste sur la société marocaine.
Ces arrestations et placements en détention ont déclenché de nombreuses démonstrations de solidarité au Maroc et à l’étranger. Un rassemblement de solidarité durant lequel des gens s’embrassaient en public a été organisé le 6 octobre devant l’ambassade du Maroc à Paris et des manifestations similaires sont prévues cette semaine au Maroc.
http://www.amnesty.be/doc/s-informer/actualites-2/article/maroc-et-sahara-occidental-il-faut-21758
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La société conservatrice bousculée par le web
La grande mobilisation des réseaux sociaux après l'arrestation au
Maroc d'adolescents ayant posté des photos d'un baiser entre deux
d'entre eux a bousculé une société très marquée par le conservatisme
religieux, selon des experts.
La fille et le garçon incriminés,
âgés de 14 et 15 ans ainsi que l'ami auteur des clichés avaient été
arrêtés le 4 octobre et détenus pendant trois jours dans un centre pour
mineurs à Nador.
Leur arrestation avait immédiatement enflammé les
participants des réseaux sociaux et les autorités judiciaires de Nador
ont dû lundi libérer les trois adolescents, tout en maintenant les
poursuites.
Le procès pour “atteinte à la pudeur” s'est ouvert vendredi matin mais a aussitôt été ajourné au 22 novembre, a annoncé à l'AFP l'avocat des adolescents, Me Monaim Fattahi.
Le
juge a décidé d'ajourner le procès “pour permettre au tribunal
d'effectuer une enquête sociale sur la situation des adolescents”, selon
M. Fattahi.
“Les réseaux sociaux jouent de plus
en plus un rôle de veille à la fois auprès des autorités et auprès de la
société marocaine, qui reste conservatrice. Les gens qui agissent via Facebook
sont très actifs puisqu'ils parviennent parfois à intéresser les
médias, notamment étrangers, et à bousculer le conservatisme aussi bien
de la société que de l'Etat.”
Mohammed Madani, politologue .
“Résultat,
les autorités reviennent sur des décisions de justice et se remettent
parfois en cause comme c'était le cas du pédophile espagnol” gracié par
erreur par le Roi Mohammed VI en juillet, poursuit M. Madani.
Devant
l'ampleur du scandale suscité par la libération de Daniel Galvan, le
roi avait annulé la grâce, le Palais royal assurant alors que le
souverain ignorait tout des “crimes abjects” lorsqu'il l'avait accordée.
Quelque 55 personnes sur 100 se connectent à Internet au Maroc, selon un rapport de l'ONG américaine Freedom House, l'un des chiffres les plus importants de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Organiser des “kiss-in”
À la
veille du procès, des centaines d'internautes marocains se sont
mobilisés à nouveau pour demander l'abandon des poursuites contre les
trois adolescents.
Des pages ont été créées sur Facebook pour appeler à organiser des “kiss-in” dans les grandes villes, en particulier samedi devant le siège du Parlement à Rabat.
Les
trois adolescents avaient été arrêtés à la suite d'une plainte déposée
fin septembre par une organisation locale pour “atteinte grave à
l'éducation et à la culture marocaines” et “atteinte aux sentiments des
citoyens”. Les photos du baiser avaient été prises devant leur collège à
Nador.
Une société tiraillée
Le Maroc a
une réputation de tolérance religieuse au sein du monde arabo-musulman,
mais la société demeure profondément conservatrice.
Le Code pénal
punit de deux à cinq ans de prison “tout attentat à la pudeur consommé
ou tenté sans violence sur la personne d'un mineur de moins de 18 ans”.
Selon
les défenseurs des libertés individuelles, pour la plupart des laïcs
actifs sur les réseaux sociaux, la société est tiraillée entre le
conservatisme religieux et le poids croissant des moyens de
communication “véhiculés par internet”.
“À cause du poids de la
religion et des tabous sociaux, la société marocaine semble perdue et
tiraillée. Elle a du mal à embrasser un monde moderne trop marqué par
internet et par une communication planétaire”, souligne la militante
Ibtissam Lachgar.
“C'est toujours la question des libertés
individuelles qui est posée avec cette affaire. La société marocaine est
comme bousculée par l'effet internet”, poursuit Mme Lachgar,
co-fondatrice avec Zineb El Rhazoui du Mouvement alternatif pour les
libertés individuelles (Mali).
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