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samedi 23 octobre 2010

Maroc : Protection de la biodiversité, une urgence mais pas encore une priorité

Par Salma Bakri, 20/10/2010
193 pays en débattent ces jours-ci à l'occasion de la conférence de l’ONU sur la diversité des espèces. La biodiversité est un enjeu majeur au niveau mondial, mais aussi au Maroc. Au royaume, le sujet est discuté, mais ne figure pas encore en première position des priorités nationales.
L'autruche à cou rouge a disparu du Maroc au 20è siècle
Plus de 15 000 personnes provenant de 193 pays signataires participent à la conférence des pays membres de la convention sur la biodiversité. Les travaux qui ont débuté ce lundi 18 octobre pour s'étendre jusqu'au 29, visent à formuler un nouveau plan stratégique pour la période 2011-2020 ainsi qu'une vision de la biodiversité en 2050.
« Nous allons discuter sincèrement de l'avenir de la Terre pour trouver une solution », a déclaré le ministre japonais de l'Environnement, Ryu Matsumoto, dans son discours d'ouverture. « Transmettre une Terre, belle, avec une biodiversité riche, aux prochaines générations est le désir partagé partout dans le monde », a-t-il ajouté.
Des questions budgétaires et stratégiques vont être au cœur des débats.
De plus, les avancées constatées jusqu’à présent seront évaluées, de nouveaux objectifs seront fixés afin de limiter la perte constante d'espèces, et au final aura lieu la signature du protocole « ABS ». Ce protocole devrait mettre en place un meilleur cadre juridique pour répartir équitablement les bénéfices tirés de l'exploitation des ressources génétiques.
Au Maroc, diversité biologique exceptionnelle – et enjeux de taille
Le Maroc a signé la convention sur la biodiversité en 1992 pour la ratifier en 1995. Depuis, un suivi régulier de la biodiversité a lieu, le dernier rapport national datant de 2009. Quelques constats s'imposent.
La biodiversité au Maroc est d’une variété et diversité remarquable. Comme l'explique le Centre d'Echange d'Information sur la Biodiversité du Maroc, cela est dû à sa situation géographique entre la Méditerranée et l’Atlantique ainsi qu'à la diversité de ses écosystèmes. Les espèces animales et végétales recensées dépassent les 32 000 (dont plus de 24 000 sont animales); un chiffre qui démontre la richesse du pays en la matière.
Mais la faune et la flore sont de plus en plus en danger à cause de l’activité humaine. Parmi les espèces disparus tout au long du XXème siècle, on peut citer le crocodile d’Afrique de l’Ouest et l’autruche à cou rouge (voir photo)… Et aujourd’hui encore, de nombreux mammifères, poissons et oiseaux font partie des espèces menacées.
Quelques exemples d’espèces menacées et leurs caractéristiques
Comme le mentionne Telquel dans un article dédié à la faune marocaine, la tortue mauresque est une espèce lente et vulnérable. C’est la seule tortue terrestre du Maghreb qui supporte bien le climat chaud et sec. Elle est victime du développement agricole et la construction de routes sans passages aménagés pour la faune.
Autre exemple d'espèce menacée, le singe magot est le seul primate à vivre au nord du Sahara. En 30 ans, la population marocaine de magots est passée d’environ 17 000 à 8 000 individus, et ils ne seraient plus que 3000 d’après une étude en 2009. Les estimations montrent que 300 jeunes singes sont capturés chaque année pour être exportés vers l’Europe ou exposés aux touristes. Cette espèce est également menacée par la surexploitation forestière et la diminution de la diversité végétale.
Pour protéger sa biodiversité, le Maroc a mis en place plusieurs initiatives, telles que l’élaboration de la charte environnementale, des journées nationales de sensibilisation et des conférences pour le grand public ainsi que les étudiants. Il y a également plusieurs parcs naturels pour préserver le patrimoine biologique naturel. Les principaux sont : Le parc d'Al Hoceima, le parc d'Ifrane, le parc de Souss-Massa, le parc de Tazekka et le parc de Toubkal.
Une chose est sûre, même si ce n'est pas une priorité, la population -notamment rurale- est de plus en plus consciente de la problématique de la biodiversité. Le nombre d'associations dans ce domaine ainsi que leurs actions ont permis d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la menace qui pèse sur telle ou telle espèce. Les autorités marocaines gagneraient à appuyer ce mouvement de la société civile afin de protéger sa principale richesse naturelle : sa biodiversité.
La panthère de l’Atlas n’a pas disparu !
La Maroc avait déclaré l’extinction totale de l'espèce autochtone de panthère, chose qui vient d'être réfutée par une équipe de chercheurs espagnols. Ils ont révélé l'existence d’une colonie d’une trentaine de panthères dans un endroit inhabité de l’Atlas marocain.
Leur découverte a fait l'objet d'un ouvrage publié en mai 2010 : «El leopardo del Atlas » (Le léopard de l’Atlas) du professeur, zoologue, Francisco Purroy.
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Peut-on protéger la biodiversité et en même temps inviter des chasseurs qataris à la détruire ?
Lire : dimanche 17 octobre 2010, Destruction de la biodiversité : le Maroc invite les Qataris à chasser les oiseaux rares au Sahara Occidental (ndlr)

France : Tenir bon ! Le mouvement ne s’arrêtera pas

Par Clémentine Autain, 23.10.2010
Tenir bon ! Le mouvement ne s’arrête pas. Ça en bouche un coin à tous les arrogants qui veulent gouverner contre le peuple ou s’en mettre plein les poches sur le dos des travailleurs… Les médias annonçaient depuis quelques jours la cassure de l’unité syndicale. Raté : deux nouvelles journées d’action unitaire sont lancées, jeudi prochain et le 6 novembre. La base pousse et elle a raison. Non seulement il est insupportable de voir un gouvernement rester aussi inflexible devant l’ampleur de la contestation mais l’exaspération dépasse la seule revendication sur les retraites. Si la mobilisation est aussi forte et qu’elle reçoit un soutien aussi massif des Français, c’est que la colère et l’exaspération sont profondes.
 L’une des questions fondamentales qui émerge avec force, c’est celle de l’inégale répartition des richesses. Tant de pauvreté et de difficultés à joindre les deux bouts face à tant de profits et à une oligarchie sûre d’elle-même, c’est insupportable. Et ça s’exprime. La crise du capitalisme sert d’alibi pour baisser le niveau de l’intervention publique par une politique de rigueur qui accroît les inégalités sociales. Le climat indique que cette voie n’apparaît pas juste au plus grand nombre. Demander au commun des mortels de faire des “efforts” quand flambent, malgré la crise, les dividendes des actionnaires, c’est too much… Hier, on apprenait dans Les Echos que les sociétés du CAC 40 disposaient de 146 milliards d’euros de trésorerie à la fin juin 2010. Une manne en hausse de 5% par rapport à juin 2009, ce qui va permettre de reverser quelques généreux dividendes aux actionnaires. Pendant ce temps-là, les salaires stagnent et l’on nous demande de travailler plus longtemps !
La réalité, c’est que l’augmentation de la durée de cotisation, singulièrement dans le cadre d’un chômage de masse, va conduire à une baisse des pensions. Les gains de productivité, bien réels et fruits du travail des salariés, ne seront pas mis au service d’une amélioration des conditions de vie et d’un rééquilibrage du rapport capital/travail. Qu’on arête donc de nous dire que c’est pour sauver le système par répartition que la contre-réforme sur les retraites est en marche ! C’est au contraire la porte ouverte à la capitalisation.
Enfin, et c’est extrêmement inquiétant, la droite au pouvoir a décidé d’assortir sa position de fermeture à une offensive contre les grévistes et manifestants. Elle prépare le terrain de la violence, se frotte les mains à l’idée de dérapages, de scènes d’affrontements que l’on pourrait voir en boucle sur les chaînes de télé en lieu et place des manifestations pacifiques gigantesques et des revendications censées exprimées posément. Les lycéens ont été visés. Non seulement par un amalgame verbal entre jeunes et casseurs mais aussi, concrètement, par de graves dérapages. Je pense au lycéen montreuillois blessé à l’oeil. A Meaux et ailleurs, même histoire. Les flashballs sont de sortie. Ce matin, les gendarmes s’en sont pris aux grévistes de la raffinerie de Grandpuits en Ile-de-France. Plusieurs salariés sont blessés. Où est la démocratie ? Ce n’est pas le mouvement qui porte en germe de la violence, c’est la contre-offensive des gouvernants.
Il faut tenir bon !
source :Pour une alternative citoyenne à gauche

Sahara Occidental occupé : mal-vivre dans un campement

Par : Diaspora Sahraouie, 21/10/2010
La situation humanitaire se complique avec le mauvais temps dans le camp levé dans la banlieue de la ville d'El Aaiún (capitale occupée du Sahara Occidental, ndds). Selon des sources sahraouies, elles sont déjà 15.000 personnes clôturées par la police qui empêche l'entrée d'eau potable et de nourriture. Personne ne sait comment peut terminer cette protestation.
La situation humanitaire dans le camp levé aux environs d'El Aaiun, distant d'à peine 18 kilomètres de la ville, se complique avec le mauvais temps, comme rapporté par une source sahraouie. Le comité qui se charge de la distribution d'aliments et d'eau, créé d'une manière presque spontanée à cause des circonstances, se trouve avec un grave problème humain : le manque de tout ce qui est nécessaire et indispensable pour la vie humaine. Les puits se sèchent et l'eau n'est pas tout à fait potable, par conséquent, il est probable que le nombre de malades augmente, surtout entre la population infantile et vieille. Obtenir du lait pour les bébés est presque impossible et les mères mal alimentées n'ont pas de moyen de les allaiter.
Les pots-de-vin fonctionnent parfois avec un conducteur marocain, moyennant une quantité d'argent, qui s'engage à déplacer quelques bidons d'eau. Trois camions sont entrés mardi. On ne sait pas ce qui arrivera dans les prochains jours, et la nuit non plus, parce que l'eau n'est pas suffisante pour couvrir les nécessités d'une population de plus de 15.000 personnes qui continue d'augmenter.
Malgré le cercle imposé par la police et l'armée marocaines, qui a réquisitionné environ 45 voitures de Sahraouis qui essayaient d'entrer dans le camp, pour ceux qui conservent encore leur véhicule il est impossible de trouver du carburant, puisque dans chaque station-service il y a des sentinelles plantées pour l'empêcher.
vidéo : http://diasporasaharaui.blogspot.com/
La pluie n'a pas arrêté pendant beaucoup de nuits. Les couvertures, melhfas et des faibles matériels utilisés comme protection, sont tout de suite tombées . Quelques Khaïmas n'ont pas résisté toute la nuit et on essaie de reloger toutes les personnes qui n'ont plus de couverture. Pendant la journée, la pluie disparait par moments en donnant des petites trêves qui sont utilisées pour lever une nouvelle protection.
Tous travaillent pour la sécurité des habitants du camp. Certains s'occupent de la vigilance, pendant que d'autres distribuent le peu de vivres dont ils disposent, malgré l'angoisse  due au fait de devoir faire une longue queue pour avoir un peu d'eau. Un comité se charge de l'information et tout le monde aide.
Le premier camp a surgi d'un groupe de Sahraouis qui a décidé de protester pour le manque de travail, de logements dignes, de santé et d'opportunités pour les jeunes licenciés. Savoir que sa terre est riche en minerais, en poissons et d'autres ressources naturelles et devoir vivre dans la misère parce que le gouvernement marocain offre un travail aux colons, même récemment arrivés des différentes villes du Maroc, tandis qu'on nie à la population sahraouie le droit à tout dans leur propre terre, a provoqué un grand mécontentement, qui n'est pas nouveau, et qu'a provoqué la protestation de beaucoup de Sahraouis qui n'ont jamais vu le gouvernement marocain accomplir une seule de ses promesses.
Mais plus tard, d'autres se sont joints pour appuyer les demandes des premiers, et ensuite d'autres fatigués de voir comment, chaque jour, ses droits sont violés et la population sahraouie martyrisée, et plus tard, beaucoup d'autres qui exigent le départ du Maroc et qu'on les laisse vivre en paix, et maintenant tous revendiquant la liberté.
"Il n'y a pas de drapeaux, on aimerait pouvoir le faire, notre drapeau sahraoui, mais nous savons que si nous le faisons ils vont nous massacrer, nous ne pouvons pas permettre que tant de Saharauis meurent écrasés par l'armée marocaine, mais nous ne permettons pas non plus qu'ils s'y immiscent. C'est clair : ce que nous sommes et ce que nous demandons, nous voulons un Sahara libre", assurent-ils.
"Les conditions dans le camp sont très difficiles, c'est un travail quotidien trouver de l'eau, mais les gens se sentent plus libres ici que chez eux dans la ville, nous nous protégeons nous-mêmes et il n'y a pas de vols, ni disputes, nous sommes dans une situation dramatique pour manque de nourriture, d'eau et de médicaments, mais notre conscience est lucide et nous connaissons le motif pour lequel nous sommes venus et avons décidé de passer par ceci. D'ici nous ne bougerons pas, malgré le fait que nous voyons les policiers et savons qu'à tout moment ils vont recevoir l'ordre de nous attaquer".
C'est la description donnée par un membre du Comité organisateur avec le sentiment qu'on respire entre les milliers de Sahraouis déplacés.



vendredi 22 octobre 2010

Amnesty International : Des militants sahraouis jugés pour s’être rendus dans des camps de réfugiés


Communiqué de presse
Par AMNESTY INTERNATIONAL, 14/10/2010 
Les autorités marocaines doivent libérer immédiatement et sans condition les militants sahraouis qui sont sur le point d’être jugés à la suite de leur visite dans des camps de réfugiés gérés par le Front Polisario, affirme Amnesty International jeudi 14 octobre.


Le procès de Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Ahmed Nasiri débute le 15 octobre et doit se dérouler devant le tribunal de première instance de Casablanca. Les trois hommes sont accusés d’« atteinte à la sécurité intérieure » du Maroc. Amnesty International les considère tous trois comme des prisonniers d’opinion.
Yahdih Ettarouzi, Saleh Labihi, Dakja Lashgar, et Rachid Sghir, qui sont en liberté provisoire, passent eux aussi en jugement, pour les mêmes raisons.
« Le fait que les autorités marocaines poursuivent en justice ces sept personnes, parmi lesquelles se trouvent des défenseurs des droits humains et d’anciennes victimes de disparition forcée, pour s’être rendues dans des camps de réfugiés et avoir rencontré, ouvertement et en toute liberté, des responsables du Front Polisario est tout simplement inacceptable », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Ahmed Nasiri sont incarcérés depuis plus d’un an pour des actes par lesquels ils n’ont fait qu’exercer pacifiquement de leur droit à la liberté d’expression et d’association. Il est évident que les charges retenues contre eux sont motivées par des considérations politiques et elles doivent être abandonnées. Ces poursuites doivent cesser. »
Ces sept personnes ont tout d’abord été inculpées d’« atteinte à la sécurité intérieure » et à « l’intégrité territoriale » du Maroc. Cette affaire a fait l’objet d’une longue enquête, dirigée pendant près de 12 mois par un tribunal militaire, avant d’être transmise à une juridiction civile.
Les trois hommes toujours détenus sont à la prison de Salé, près de Rabat, depuis le 16 octobre 2009. Ils ont été arrêtés le 8 octobre 2009 à l’aéroport Mohammed V, à Casablanca, alors qu’ils revenaient des camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie.
Un certain nombre de militants sahraouis, dont Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Ahmed Nasiri, sont victimes d’actes de harcèlement et d’intimidation pour s’être publiquement exprimés en faveur de l’auto-détermination pour le Sahara occidental, annexé par le Maroc en 1975, et pour avoir rassemblé des informations sur les violations des droits humains commises par les autorités marocaines.
Dans une déclaration transmise par sa famille, Brahim Dahane a dit : « Depuis un quart de siècle nous sommes victimes d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées et de harcèlement à cause de nos opinions, exprimées pacifiquement. »
Le Front populaire pour la libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), qui réclame l’indépendance du Sahara occidental, dirige un gouvernement autoproclamé en exil, la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
« Les autorités marocaines ne devraient pas traiter l’expression pacifique d’opinions politiques comme un problème lié à la sécurité nationale, comme elles le font dans cette affaire, a déclaré Malcom Smart. Elles devraient plutôt remplir leurs obligations en matière de droits humains et faire la preuve de leur engagement en faveur de l’état de droit en garantissant le droit à la liberté d’expression et d’association pour toutes les personnes qui manifestent pacifiquement leur soutien en faveur de l’auto-détermination du Sahara occidental. »
Le Front Polisario réprime lui aussi la dissidence. Le 21 septembre 2010, Moustapha Salma, un membre du Front Polisario, a été arrêté par des responsables de ce mouvement alors qu’il se rendait aux camps de Tindouf après s’être exprimé en faveur de l’autonomie pour le Sahara occidental sous autorité marocaine.
Bien que cet homme soit lui aussi un civil, c’est un tribunal militaire qui a d’abord été saisi de l’affaire. Moustapha Salma était accusé d’atteinte à la sécurité de la RASD. Selon l’agence Sahara Press Service, il aurait été libéré le 6 octobre, mais ses proches sont sans nouvelle de lui depuis son arrestation, ce qui soulève des craintes quant à sa sécurité.
Note aux rédacteurs
Cette affaire, avec ses similarités avec le cas de Moustapha Salma, démontre une fois de plus qu’il est important que la surveillance des droits humains fasse partie du mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) afin de protéger les populations concernées, étant donné que les autorités marocaines et le Front Polisario s’accusent mutuellement d’exploiter les préoccupations en matière de droits humains à des fins politiques.
Les Sahraouis sont arrivés du Sahara occidental dans les camps de réfugiés de Tindouf en 1975 et 1976, après l’annexion de ce territoire par le Maroc. Le gouvernement algérien estime à 165 000 le nombre de réfugiés accueillis dans ces camps. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) vient en aide à quelque « 90 000 personnes vulnérables dans les camps ». Un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario est entré en vigueur en 1991.
Document public
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Pour obtenir de plus amples informations, veuillez prendre contact avec le Service de presse d’Amnesty International à Londres, au Royaume-Uni ; tél. : +44 20 7413 5566 ; courriel : press@amnesty.org.
Secrétariat international, Amnesty International, 1 Easton St., Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni
www.amnesty.org

Maroc- Affaire Aicha Mokhtari : Le Premier Ministre condamné

Le tribunal administratif d'Oujda condamne l'Exécutif à verser des dommages et intérêts s'élevant à 450.000 DH (et non 450 000 000, erreur d'un article précédent) à la famille de la défunte.
Par Mohamed Badrane | LE MATIN, 16/10/2010
Le verdict est tombé dans l'affaire Aicha Mokhtari. Le tribunal administratif d'Oujda a condamné le gouvernement en la personne du Premier ministre à verser des dommages et intérêts à la famille de la défunte Aicha Mokhtari. Au total, les héritiers légaux de la défunte recevront des dommages et intérêts s'élevant à 450.000 dirhams.
«Ce jugement est une véritable source de fierté pour nous. Mais il s'agit surtout d'un hommage rendu à titre posthume à ma sœur Aicha», affirme Abdelaziz Mokhtari qui a mené un véritable combat durant trois années, frappant à toutes les portes pour sauver sa sœur. L'histoire commence lorsqu'en mai 2009, Aicha Mokhtari, encore en vie, saisit la justice. Cette femme, décédée des suites d'un cancer quelques mois après, dénonçait dans sa plainte l'inertie du ministère de la Santé à fournir l'aide nécessaire pour se soigner. Gravement malade et souffrant de douleurs atroces au niveau de son genou qui l'empêchait de dormir la nuit, Aicha devait se rendre à l'étranger pour poursuivre son traitement sur prescription de son médecin traitant. Les séances de chimiothérapie que la défunte suivait à Oujda ont eu des effets secondaires sur sa santé. Son cas nécessitait une prise en charge particulière, d'où la nécessité de partir à l'étranger. Mais ce qui devait être de simples démarches administratives de routine auprès des services consulaires français au Maroc, s'est transformé en un véritable cauchemar pour la défunte et sa famille.
Homonymie
Une affaire d'homonymie avec une ressortissante algérienne qui porte le même nom et prénom mène le consulat de la France à refuser la demande de visa. Une véritable course contre la montre s'est enclenchée par la suite pour la famille de la défunte pour la sauver. Pressés par le temps puisque sa maladie était dans un stade très avancé et sa vie de facto en danger, les membres de la famille Mokhtari ont frappé à toutes les portes au Maroc et en France pour sauver Aïcha mais en vain. Les réponses des différentes institutions françaises (présidence de la république, ministère des Affaires étrangères et celui de l'Immigration notamment) s'accordaient toutes à confirmer la souveraineté des autorités consulaires quant à l'acceptation ou le refus des demandes de visa. Les réponses des responsables marocains n'ont pas été, selon les membres de la famille Mokhtari, d'un grand soutien.
Dans leur plainte, ils reprochent au ministère de la Santé «l'inertie» et le «manque de soutien» afin de trouver une solution pour une meilleure prise en charge de la défunte. En effet, la famille Mokhatri avait saisi la Primature. Sa lettre sera transférée à la ministre de la Santé qui a répondu en affirmant, selon les documents joints à la plainte, que la défunte s'est volontairement abstenue de poursuivre son traitement aux services hospitaliers publics tout en choisissant de partir en France pour se soigner. Une version récusée par les Mokhtari qui, eux, assurent que le médecin traitant, voyant l'état de santé de sa patiente se détériorer de jour en jour, finit par lui prescrire de partir à l'étranger pour poursuivre son traitement. Les choses s'arrêteront à ce stade pour Aicha qui a rendu l'âme sans connaître la suite de cette affaire. Après sa mort, les membres de sa famille se constituent en partie civile dans le procès. «Nous avons véritablement confiance en notre justice. Ce verdict est le couronnement de trois années de combat que nous avons mené», ajoute Abdelaziz Mokhtari. A noter qu'une plainte a été déjà déposée en France pour poursuivre également le gouvernement français. «Pour ma famille, les choses ne vont pas s'arrêter à ce niveau. Nous comptons également saisir, dans les prochains jours, la chambre correctionnelle à Oujda pour poursuivre les responsables de la mort de ma sœur. Nous menons l'affaire jusqu'au bout», conclut-il.
Saisine
La famille Mokhtari a saisi de nombreux responsables marocains et français. Selon un membre de la famille, aucun des responsables marocains contactés n'a répondu à ses lettres.
Pour leur part, tous les ministres et autres responsables français contactés ont affirmé que les services du ministère de l'Immigration sont seuls responsables et souverains dans les demandes de visa. Le ministre français de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale a, dans une lettre, expliqué le refus de la demande de la défunte. En effet, dans une lettre qui date du 6 mai 2008, le responsable français affirme que «Aïcha Mokhtari n'a pas fourni plusieurs pièces justificatives demandées pour l'établissement du type de visa qu'elle souhaitait (moyens de subsistance suffisants pour assurer le séjour en France et garantir le retour dans le pays de résidence, adéquation entre les documents présentés, capacité de l'hébergeant à prendre en charge l'intéressée». Un manque de pièces qui lui a valu un refus.
Repères
Etapes
L'Etat de santé de la défunte se détériore et nécessite, selon l'avis de son médecin, une prise en charge médicale à l'étranger.
La famille de la patiente a choisi l'Institut de cancérologie Gustave Roussy en France, un des centres européens les plus connus en matière de lutte contre le cancer.
Le consulat de la France à Fès refuse la demande de visa pour une question d'homonymie.
Le 15 août 2009, Aicha Mokhtari décède à Oujda sans avoir l'occasion de poursuivre son traitement.

Maroc-Affaire du colonel-major Kaddour Terhzaz : Les avocats reviennent à la charge

Par Khadidiatou Diop, Aufait Maroc, 21/10/2010
Le 28 novembre prochain, l'ancien colonel-major Kaddour Terhzaz aura passé deux ans derrière les murs de la prison de Salé pour avoir révélé “un secret de Polichinelle” de l'avis de ses avocats et “un secret défense” selon l'accusation. Aux côtés de sa famille, Me Jamai et Me Bourdon étaient mercredi à Rabat au siège de l'AMDH où ils se sont publiquement exprimés sur cette affaire.
Me. Abderrahim Jamai, avocat./DR

Avocat au barreau de Paris, Me Bourdon affichait une mine dépitée, visiblement contrarié de n'avoir pas pu rencontrer son client à son arrivée “malgré les assurances écrites et orales” qu'il dit avoir reçues.
“Je pense que c'est de la part de ceux qui ont pris la responsabilité de m'interdire de voir mon client une erreur. Il aurait été au contraire ingénieux et intelligent de me permettre de le voir pour témoigner peut-être du fait qu'il recevait les soins adaptés à un état de santé dont on sait qu'il se dégrade.”
Maître William Bourdon
De son côté, on pouvait noter de l'indignation et de la colère dans les propos et la gestuelle de Me Abderrahim Jamai qui n'a pas fait dans la dentelle pour exprimer son exaspération face à “l'acharnement” dont fait l'objet son client, le colonel Kaddour Terhzaz condamné à 12 ans de prison pour “violation du secret défense”.
Pointant le communiqué du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, daté du 16 mai dernier, qui reprochait, entre autres, à Terhzaz d'avoir “volontairement procédé à la destruction de biens publics avant de quitter le domicile de fonction que l'État avait mis à sa disposition (...). Arguant de la double nationalité de ce dernier, la famille a engagé une campagne indigne de dénaturation volontaire de la vérité”.
A propos de ce communiqué, Me Jamai s'indigne:
“Il fait l'objet d'attaques même des responsables du gouvernement. C'est honteux qu'un gouvernement puisse avancer des choses comme ça.”
Les avocats ont entamé en juin une procédure de rétractation “qui consiste à attaquer la décision de la Cour Suprême qui a confirmé le jugement du tribunal”.
Chacun de son côté et avec la famille du colonel, Me Jamai et Bourdon ont également entrepris des démarches au plus haut niveau des États marocain et français en vue de la libération du colonel âgé de 73 ans.
En France, Me Bourdon a “sollicité une rencontre avec le président Sarkozy” dans une lettre le 30 septembre dernier et attend une réponse. Me Jamai a pour sa part, avec la famille du détenu, soumis auprès du Roi une demande de grâce et ne désespère pas de la voir aboutir.
Eric Goldst
"Tous les éléments montrent que le procès du colonel Terhzaz n’était pas équitable. Les raisons de cet acharnement se trouvent en dehors du dossier d’accusation. Notre organisation demande sa libération pure et simple et l'annulation de sa condamnation.”
Sonia Terhzaz
Cependant, demander la grâce royale ne serait-il pas implicitement reconnaître la validité des charges retenues contre le Colonel-major? “Il y a des priorités” a répondu à cela Me Bourdon évoquant l'âge et l'état de santé du Colonel. Pour Me Jamai, il s'agit “heureusement” d'une institution distincte qui a le pouvoir de faire recouvrer la liberté à son client et sans délai.
Interpellée sur l'état de santé de son père, Sonia Terhzaz qui multiplie les actions en faveur de la libération de l'ancien officier, a souligné que l'état de santé de celui-ci s'était quelque peu amélioré après un été de “grosses frayeurs”.

jeudi 21 octobre 2010

L'UE doit intervenir auprès du Maroc pour que cesse l'oppression du peuple Sahraoui


COMMUNIQUÉ DE PRESSE 
Par Isabelle Zerrouk , attachée de presse, Verts/ALE au Parlement Européen, 21/10/2010
Depuis quelques semaines un phénomène nouveau et sans précédent se déroule autour de certaines des grandes villes occupées du Sahara Occidental : plus de 12.000 Sahraouis, hommes, femmes et enfants, sont littéralement en train de vider leurs villes et de s’installer dans des tentes dans les environs d’El Aaiun, Smara et Boujdour.
Le mouvement, qui ne cesse de croître, se présente comme une nouvelle façon de protester contre la situation intenable, politiquement et socio-économiquement, des habitants autochtones du territoire. C’était l’objet d’une réunion de l’Intergroupe Sahara occidental, ce matin, au Parlement européen à Strasbourg
Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne, membre de l'intergroupe Sahara Occidental du PE, a estimé que :
" Avec la colonisation marocaine au Sahara occidental, les habitants de ce territoire sont non seulement victimes d’une répression énorme dès qu’ils revendiquent des droits, mais aussi de discriminations et d’abus de toutes sortes. Ils sont devenus des citoyens de troisième classe dans leur propre pays. Les Sahraouis des zones occupées assistent à l'épuisement et au pillage de leurs ressources naturelles (pêche, phosphate…), sans obtenir aucun avantage de leur exploitation illégale.
Le droit à l’autodétermination est inaliénable, et seul un référendum libre et équitable organisé par l’ONU permettra de sortir par le haut de ce conflit qui dure depuis trop longtemps. En attendant, j’appelle l’Union européenne à exclure le territoire du Sahara occidental, y compris ses eaux territoriales, de l'accord bilatéral de pêche avec le Maroc. »
/www.nicolekiilnielsen.eu/1832
  Isabelle Zerrouk
Attachée de presse
Verts/ALE au PE
Tél fixe 00 32 2 284 27 42
Tél portable 00 32 477 319 474
Site internet: www.greens-efa.org  

Le Maroc souhaite une loi contre les abus sexuels et le travail des enfants

Les ministères marocains du Développement social et du Travail se sont associés pour assurer la protection des femmes et des jeunes filles.
Par Siham Ali pour Magharebia à Rabat, 20/10/2010
Les femmes victimes de violence mettent leurs espoirs dans un nouveau projet de loi visant à garantir leurs droits.
Pendant des années, les militants marocains et les législateurs ont parlé de la manière de mettre un terme à la violence envers les femmes et à l'exploitation des jeunes filles. Alors que la session actuelle du parlement compte se pencher sur l'examen de deux nouveaux projets de loi, les défenseurs des droits des femmes commencent à entrevoir une lueur d'espoir.
"Depuis 1995, nous demandons la mise en place d’une loi répressive, car en dépit des campagnes de sensibilisation, le fléau persiste. Nous attendons toujours l’amendement du volet juridique", a expliqué Najat Ikhich, de la Fondation Ytto.
Son attente pourrait arriver à son terme. Le ministère du Travail a confirmé à Magharebia que l'étude sur la proposition de législation sur le travail des enfants progresse.
Mais selon la sociologue Samira Kassimi, mettre les parents en prison n'est pas la bonne solution et risquerait de créer d'autres problèmes, dans la mesure où les parents sont ceux qui assurent les besoins des familles.
"Il faut lutter contre la culture qui banalise le travail des enfants. Ces derniers ne sont pas faits pour prendre en charge leurs parents", a-t-elle déclaré, ajoutant que sans responsabilité pénale, le problème ne pourra jamais être résolu.
Elle ajoute que la mise en œuvre effective de la loi sur la violence domestique exige des centres pour accueillir les femmes victimes.

Casablanca : Les sans-droits: la mobilisation ne faiblit pas !

Par Ali Fkir, 21/10/2010
Les représentant-es des quartiers populaires de Casablanca ont tenu le mercredi 2010 au sein du siège d’ANNAHJ ADDIMOCRATI (la VOIE DEMOCRATIQUE) une réunion au cours de laquelle ils ont décidé ( entre autres): 1 – L’organisation de visites de solidarité  aux régions sujettes aux délogements des familles par les « forces d’ordre ».
2 – Dresser la TENTE de solidarité (place de NEVADA) : 22, 23 , 24 octobre 2010
3 – L’organisation d’une conférence de presse le dimanche 24 octobre 2010 à partir de 10h du matin
4 – l’organisation d’un sit in de protestation le dimanche 24 octobre 2010 à 16h sous le mot d’ordre :
  Contre : la pauvreté, l’augmentation des prix, le chômage. Pour une vie en dignité. Dénonciation des violations qui entachent le dossier de l’habitat. Pour le droit au logement salubre.

  Ont assisté à la réunion du 20 octobre 2010 les quartiers :la Medina, Bourgogne, Derb Soltan, Derb Ghallaf, bidonville Mzab,, bidonville Al Kamra, bidonville Sekouila, Lakrimat, Bachkou…
  Soyons nombreux et nombreuses à contribuer au succès de ces légitimes activités des sans-droits de citoyenneté
      LA SOLIDARITE NOUS INTERPELLE
                                سكان الأحيان الشعبية بالبيضاء: برنامج نضالي
  عقد سكان الأحياء الشعبية المتضررة من سياسة السكن الطبقية ( المدينة القديمة, بوركون, درب السلطان , درب غلف و ساكنة أحياء الصفيح,  كريان مزاب, القامرة, السكويلة, الكريمات, باشكو...) جمعا عاما بمقر النهج الديمقراطي يوم الأربعاء 20/10/2010 ، و بعد التداول في القضايا المرتبطة بالسكن و ما يعرفه الملف من تطورات، قرر الجمع العام:
       1 - القيام بزيارات تضامنية للمناطق المهددة بالإفراغ
 باشكو ,  القامرة و درب الكباص
   2  - المشاركة في الخيمة أيام الجمعة السبت و الأحد (22، 23، 24 اكتوبر 2010) التي ستنصب بساحة نيفادا  
     3 - تنظيم ندوة صحافية بالخيمة الحقوقية يوم الأحد 24 اكتوبر 2010 على الساعة العاشرة صباحا
      4 - تنظيم وقفة احتجاجية يوم الأحد 24 اكتوبر 2010 على الساعة الرابعة مساء
 و ذالك من أجل مناهضة الفقر, الغلاء’ العطالة, و من أجل العيش الكريم و التنديد بما يعرفه ملف السكن من الخروقات و من أجل الحق في السكن اللائق  
مناضلة من لجنة متابعة ملف السكن بالدار البيضاء

Rapport RSF 2010 : mauvais classement pour le Maghreb


Sur 178 pays, L’Algérie classée 133e en matière de liberté de la presse, le Maroc 135e, la Tunisie 164e

Par Nadia Bouaricha, Reporter sans Frontières, 21/10/2010

Le classement 2010 de la liberté de la presse conçu par l’organisation Reporters sans frontières (RSF) place l’Algérie au 133e rang mondial. Loin derrière de nombreux pays africains comme la Namibie classée 22e), le Ghana (27e), le Mali (28e), la République centrafricaine placée 69e sur 178 pays. En tout, 24 pays africains sont classés beaucoup mieux que l’Algérie, notamment le Tchad et le Niger classés respectivement aux 112e et 106e places.Le parallèle avec les autres pays arabes n’est pas non plus avantageux pour l’Algérie. Même, elle arrive avant ses proches voisins que sont le Maroc (135e), la Tunisie (164e) et la Libye (160e), il se trouve pourtant que des pays arabes qui n’étaient pas connus pour leur respect de la liberté de la presse, à l’exception du Liban, arrivent à décrocher des places moins médiocres que celle de l’Algérie.
Ainsi, le Liban est classé 78e, alors les Emirats arabes unis arrivent à la 87e place, dépassant d’un point le Koweït qui perd pour sa part 27 places. La Mauritanie, premier pays dans le Maghreb en matière de liberté de la presse, est classée 95e alors que le Qatar est à la 121e place avant Oman (124e) et l’Egypte, classée au 127e rang mondial. L’Irak, qui a progressé de 15 places, est classé 130e.
Le rapport de RSF note toutefois que l’Algérie a progressé de 8 places comparativement aux années précédentes. Une situation expliquée par le fait que «le nombre de procès intentés contre les journalistes a sensiblement diminué». Et de préciser qu’«entre 2008 et 2009, le pays avait chuté de 20 places en raison de la multiplication des actions judiciaires».
Les pays scandinaves continuent de maintenir leur place de leader mondial en matière de liberté de la presse, comme le souligne le dernier rapport de RSF. La Finlande suivie de l’Islande, de la Norvège, des Pays-Bas et de la Suède, appelés «moteurs de la liberté de la presse», sont en tête du classement, alors que l’Iran, le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Erythrée sont dans le carré des pays les plus répressifs. «Plus que jamais, nous observons que développement économique, réformes des institutions et respect des droits fondamentaux ne vont pas forcément ensemble.
La défense de la liberté de la presse est et restera, toujours, un combat, combat de la vigilance dans les démocraties de la vieille Europe, combat contre l’oppression et pour la justice dans les régimes totalitaires qui parsèment encore le globe. Il convient de saluer, d’un côté, les moteurs de la liberté de la presse, Finlande, Islande, Norvège, Pays-Bas, Suède, Suisse en tête, et, de l’autre, de rendre hommage à la détermination des militants des droits de l’homme, journalistes, blogueurs qui, de par le monde, défendent avec vaillance le droit de dénoncer, et dont le sort occupe toujours nos pensées», souligne Jean-François Julliard, président de RSF, à l’occasion de la sortie du rapport 2010.
Ce même rapport qui fait état d’une régression européenne en matière de liberté de la presse. «Il est inquiétant de constater que plusieurs Etats membres de l’Union européenne continuent de perdre des places dans le classement. Comment l’UE pourra-t-elle alors se montrer convaincante lorsqu’elle demandera aux régimes autoritaires de procéder à des améliorations ?», note le même responsable de RSF, en citant des cas comme la France et l’Italie où incidents et faits marquants ont jalonné l’année en cours.

mercredi 20 octobre 2010

Développement et banalisation de l'extrême droite en Europe

Par Bernard Teper, Respublica, 14/10/2010
Aux élections européennes de juin 2009, l’extrême droite a réalisé un score à deux chiffres dans sept États membres (Pays-Bas, Belgique, Danemark, Hongrie, Autriche, Bulgarie et Italie), et une performance entre 5 et 10 % dans six autres États (Finlande, Roumanie, Grèce, France, Royaume-Uni et Slovaquie). On peut rajouter la dernière percée de l’extrême droite suédoise (5,7 %) en 2010. 
Après la poussée de l’extrême droite dans quelques pays, dont la France avec le FN dans les années 80, la dernière période est marquée par une généralisation de l’implantation de l’extrême droite en Europe. Cette généralisation s’accompagne d’une banalisation dommageable de l’extrême droite :
- dans plusieurs pays, elle est au gouvernement ce qui lui permet de s’implanter dans l’appareil d’État. Ce n’est pas encore le cas en France heureusement.
- dans plusieurs pays, cet état de fait organise une pression sur les droites dont une partie semble réceptive aux sirènes de cette extrême droite. C’est le cas de la France malheureusement.
- dans plusieurs pays dont la France, des militants de la gauche et de l’extrême gauche font le virage vers l’extrême droite comme dans les années 30 avec les dérives de Doriot, Déat et de leurs séides.
Bien évidemment, tout cela est dû à la crise du capitalisme et à l’incapacité des gauches de fournir une alternative radicale, mais crédible alors qu’elles se sont vautrées dans l’acceptation d’une alternance conduite avec le même paradigme que les politiques néo-libérales. Il va de soi par exemple en France que l’incapacité des gauches y compris certaines qui sont anti-libérales de faire leur autocritique sur la période passée et notamment de la période Jospin risque d’être lourde de conséquences.
Qu’on se le dise, la montée de l’extrême droite n’est que la conséquence de l’inconséquence des gauches dans un état donné de la crise du capitalisme. Pour combattre les extrêmes droites, il faut d’abord les combattre pied à pied sans indulgence, développer des stratégies à front large, mais aussi proposer une alternative radicale aux politiques jusqu’ici employées. Il faut donc changer de paradigme.
Sans ce changement de paradigme, les couches populaires (ouvriers, employés, majoritaires dans le pays) ne s’allieront pas avec les couches moyennes (minoritaires dans ce pays, mais très influentes) et dans ce cas, la situation continuera de développer la tendance notée ci-dessus.
Mais comment construire une alternative sans faire son deuil de la sinistre CMU anti-populaire mais charitable (avec son effet de seuil) pour lui préférer la solidarité et donc l’accès à la prévention et aux soins de qualité partout et pour tous sans effet de seuil ?
Mais comment construire une alternative sans dire que plus jamais la gauche ne devra diminuer le temps de travail en baissant le salaire des ouvriers et des employés comme elle l’a fait sous le gouvernement Jospin lors de la deuxième loi sur les 35 heures alors qu’elle ne l’avait pas faite en 1936 et en 1981 ?
Mais comment construire une alternative sans remettre en cause l’ensemble des politiques menées par les gouvernements de gauche au pouvoir y compris lorsque ces gouvernements avaient comme ministres des dirigeants aujourd’hui à la tête de partis sociaux-libéraux ou anti-libéraux ! Car leurs politiques n’avaient pas rompu alors avec la logique néolibérale sur de nombreux sujets importants ( la protection sociale, les services publics, l’école dans tous ses secteurs, l’Union européenne, la laïcité, la politique, recherche et innovation industrielles, l’économie républicaine de gauche, répartition des richesses, etc.) ?
Mais comment construire une alternative crédible en défendant aujourd’hui sur les retraites, la répartition par le revenu différé avec neutralité actuarielle qui entraîne un écart hommes-femmes abyssal de 38 % alors que le dépassement du capitalisme appelle à lui préférer la répartition par le salaire socialisé lié à la qualification ?
Mais comment construire une alternative sans organiser une éducation populaire de grande ampleur pour tous y compris chez les ouvriers et les employés pour mettre en débat non seulement la nécessaire résistance aux politiques néolibérales, mais aussi la politique alternative nécessaire ? Ce ne sont pas les programmes des partis de gauche et d’extrême gauche réalisés par un petit cénacle dans chacun des partis sans aucun débat démocratique d’ampleur qui sont à la hauteur des enjeux. Les congrès-grands-messes qui font « écho aux applaudissements imbéciles » (alors que Jean Jaurès dans son discours à la jeunesse à Albi disait : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. ») ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Faudra-t-il vivre sous une autre forme ce que l’humanité a déjà vécu ?
Aujourd’hui, même en France, nous avons cette politique anti-républicaine contre les Roms. Comment est-ce possible ? La réponse est ci-dessus.
Est-il possible de vivre un sursaut des gauches ou sommes nous condamnés à revivre le passé si bien décrit par ce texte de Martin Niemöller, pasteur protestant, arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen puis transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau, où il écrivit ces lignes :
« Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester. »