ARRESTATION D’UN MILITANT (des droits de l’home) MAROCAINLe Procureur du Roi de Casablanca a ordonné la détention et la mise en examen de Chakib El- Khayari, le porte-drapeau de la lutte contre le trafic de drogue dans le nord du Maroc, comme a annoncé à la fin de la nuit de jeudi le Ministère de l’Intérieur à Rabat.
Mr. El-Khayari a été invité par Encod à prendre part à une délégation au Sommet de l’ONU sur les Drogues à Vienne du 11 au 13 Mars.
Khayari préside en outre l’Association des Droits de l’Homme du Rif depuis laquelle il a dénoncé la persécution des sub-sahariens dans le nord-est du Maroc ou l’arbitraire de la police espagnole au moment d’empêcher l’entrée à Melilla de Marocains qui sont en règle.
Ce militant Rifain est un personnage connu par tous les journalistes qui ont travaillé dans la région de Nador. Je me souviens de lui assis dans un cibercafé poussiéreux, enseignant avec passion dans Google Maps la situation des vedettes rapides qui transportent le haschich sur les côtes espagnoles ou regarder avec des jumelles à la nuit tombante au bord de la Petite Mer, la lacune salée qui baigne Nador, pour apercevoir comment se chargeaient de drogues les hors-bords .
Dix policiers en civil l’ont arrêté mercredi à six heures du matin dans son domicile de Nador, dans le nord-est du pays. Les agents ont saisi son ordinateur et quelques objets personnels. Ils n’ont pas indiqué à sa famille où ils l’emmenaient. Des membres de la société civile marocaine et de l’association américaine Human Rights Watch ont demandé aux autorités de respecter la loi et d’informer sur le lieu et le motif de sa détention.
Quarante-deux heures après le Ministère de l’Intérieur a indiqué que Khayari avait été arrêté par ordre du procureur et mis à disposition de la justice. Il a été préalablement interrogé au siège de la Brigade Nationale de la Police Judiciaire sur ces déclarations qui impliquaient dans le trafic de drogue, mais sans apporter de preuves "des personnes qui ont accédé à d’importants postes dans les institutions de l’Etat". Ces déclarations, continue le communiqué de l’Intérieur, " manquent de fondements" et " tendent à endommager l’image des autorités publiques et judiciaires nationales" qui " s’efforcent de combattre le trafic de drogue dans la côte nord du Maroc et dans la province de Nador" .
Ce "militant qui dérange" , comme le décrivait mercredi le journal Le Soir de Casablanca, a laissé entendre que lors du plus grand coup de filet antidrogue de l’histoire du Maroc, qui s’est déroulé en janvier et au début de ce mois, sont seulement tombés des "poids plumes" et qu’on a évité de faire des recherches chez ceux qui détiennent les manettes.
Jusqu’à présent, 109 personnes ont été arrêtées à Casablanca par trafic de drogue entre Nador et l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas. La majorité (76) sont militaires ou membres des forces de sécurité (29 marins de la Marine Royale, 27 agents des Forces Auxiliaires, 19 gendarmes et un soldat). L’amiral et le chef inspecteur de la Marine Royale a été aussi démissionné par le roi Mohamed VI, qu’il considère " négligent" , comme en a informé la presse marocaine.
À la fin de l’année dernière la surface consacrée à la culture du haschich au Maroc a été réduite à 60.000 hectares, 65% de moins qu’il y a cinq ans, quand il s’élevait à 134.000. Le Ministère de l’Intérieur s’est fixé comme objectif qu’en décembre 2009 ne restera seulement 50.000 hectares consacrés au haschich. L’Afghanistan vient de dépasser le Maroc comme producteur et exportateur de haschich.
Source : http://www.chanvre-info.ch/info/fr/ARRESTATION-D-UN-MILITANT-de.html
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Site de soutien à Chakib El Khyari •
Communiqué de Human Rights Wach du 18 février concernant l’arrestation de Chakib El Khyari
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AMNESTY INTERNATIONAL , 20/02/ 2009 : Appel à la remise en liberté immédiate d’un défenseur des droits humains • APPEL URGENT DE L’OBSERVATOIRE POUR LA PROTECTION DES DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME
Lettre au roi du Maroc sur Chakib El Khiyari
Sire,
Par la présente, nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation face au sort de Chakib El-Khayari, qui est placé en détention à l’Office national de la police judiciaire de Casablanca depuis le 17 Février 2009.
Mr.El-Khayari est reconnu et respecté en tant que défenseur des droits humains dans la province de Nador et internationalement. Il a fondé l’Association des Droits de l’Homme dans le Rif en 2005, qui traite d’un certain nombre de questions telles que le traitement des migrants d’Afrique sub-saharienne au Maroc et la violence faite les femmes. Chakib El-Khayari est également connu pour son action de soutien aux droits culturels des Amazighs au Maroc. En Décembre 2008, il est apparu sur la télévision nationale marocaine pour exprimer ses connaissances et ses opinions sur un certain nombre de questions liées au trafic de stupéfiants dans la région, sur la participation et la corruption de certains agents publics, et la nécessité d’élaborer des stratégies non-répressives afin de réduire les méfaits la culture du cannabis dans la région.
Dans quelques semaines, M. El Khayari devra se rendre en Europe, à l’invitation de la Coalition européenne pour des politiques justes et efficaces en matière de drogues (ENCOD), une plate-forme réunissant 170 organisations de la société civile européenne. Le 4 Mars, M. El Khayari participera à une conférence au Parlement européen, pour discuter des politiques de l’Union européenne à l’égard de la culture de plantes illicites. Le 11 et 12 Mars, il est censé prendre part au débat de haut niveau de la Commission Interministérielle des Nations Unies sur les stupéfiants à Vienne, en tant que membre d’une délégation internationale d’ONG qui apporteront les informations vérifiables sur les conséquences désastreuses qui s’opposent aux bienfaits supposés de la politique d’éradication des productions de plantes illicites dans les pays des régions concernées.
Nous craignons que Chakib El-Khayari soit pris pour cible en raison de ses positions sur les Droits de l’Homme et de ses activités anti-corruption dans la région de Nador. Nous considérons son arrestation comme une violation grave de la liberté d’expression, un droit humain qui doit être garanti en démocratie. Le fait qu’il ait été arrêté juste avant sa participation à des rencontres internationales semble indiquer que le gouvernement marocain ne souhaite pas que le monde entende les témoignages d’une population directement touchée par les politiques néfastes menées au nom de la guerre aux drogues.
Afin de mettre en place des politiques durables à l’egard de la culture du cannabis et du trafic de drogues au Maroc, il est essentiel que des points de vue, comme ceux défendus par M. El Khayari et d’autres représentants légitimes des communautés affectées soient entendus publiquement. Des solutions aux problèmes liés à la culture du cannabis au Maroc ne peuvent être trouvées, que par le biais d’un échange libre et ouvert aux idées et aux opinions différentes, et non pas par la répression.
Nous vous demandons de protéger l’intégrité physique de M. El Khayari et d’assurer sa libération immédiate et inconditionnelle.
Dans l’attente d’une réponse, recevez, Majesté, nos salutations distinguées.
Pour ENCOD,
André Fürst, Suisse
Jan Ludewig, Allemagne
Virginia Montañes, Espagne
Joep Oomen, Belgique
Freek Polak, Hollande
Alessandra Viazzi, Italie
(membres du comité exécutif)
Association des Français d'origine marocaine
Association des MRE d'Europe
Source : http://www.arrif.com/modules.php?name=Forums&file=viewtopic&p=36627
Une nouvelle arme de destruction des nerfs des militants : l’ajournement des procès
Le procès 866/08 contre les militants du Souss est reporté du 12/03 au 07/05/09, le gendarme « insulté » ne s’étant pas présenté devant le juge. (Voir lettre N° 1, alinéa 1). Rappelons que le procès des étudiants de Marrakech (groupe de Zahra), reporté du 5 août 2008 au 26 février 2009, puis au 19 mars, celui des 22 détenus de Sidi Ifni est ajourné du 5 mars au 9 avril
Avis à l'opinion publique nationale et internationaleMohamed El Mouden, Un témoin des violences faites au groupe de Zahra, a été enlevé par Les familles des détenus à Marrakech le 11/03/2009
Hier le 10/03/2009, un des témoins de l'affaire de nos fils les détenus politique à Marrakech –groupe de Zahra- a été victime d'une opération d'enlèvement . C'est le militant basiste MOHAMED EL MOUDEN, et ce lorsqu'une voiture de police s’est arrêtée, et 4 personnes en civil sont descendues et l'ont mis dedans. Puis ils ont pris la route.
Souvenez-vous bien que le militant enlevé est le deuxième témoin dans cette même affaire, après l’enlèvement de la militante MARIEM BAHMMOU, et le destin de ce militant est encore inconnu.En tant que familles des détenus politiques, en tirant la sonnette d'alarme en ce qui concerne ce crime, nous déclarons à l'opinion publique nationale et internationale :
• Que nous allons faire des actions militantes plus développées contre les violations et les infractions dont nous et nos fils sont victimes.
• En tant que familles nous considérons que l'Etat Marocain est responsable des crimes dont nous et nos fils sont victimes, d'abord dans la station de police de Jamaa Lfna quand notre fils Tawfiq Chwini (membre des familles des détenus et détenu lui même) a été torturé et ensuite en enlevant les témoins de nos fils l’un après l'autre.• Nous considérons que l'AMDH à Marrakech a aussi sa part de responsabilité devant ces crimes qui se passent devant ses yeux sans qu'elle fasse aucune réaction, et nous la considérons responsable de la torture que notre fils Mohamed El Moden a subies.
• Nous condamnons fermement cet enlèvement sioniste.
• Nous déclarons notre adoption du militant Mohamed El Moden.
• Nous appelons tous ceux qui s'intéressent au destin de la démocratie et des droits de l'homme de faire une action urgente afin de mettre fin à la série d'enlèvements, de torture et de détentions politiques.
Enfin une bonne nouvelle : le courage et la ténacité des habitants de zones marginalisées du Moyen-Atlas écrasées sous la neige, sont récompensés . Qu’ont-ils obtenu ?Libérées de la peur, conscientes de leur force, les masses réalisent des exploitspar Ali Fkir (10 mars 2009)C’est extraordinaire ! Elles, ils, sont formidables, ces femmes et ces hommes des Aït Abdi N’tinkarif (région de Beni Mellal) : elles, ils ont osé descendre en masse des « réserves » où leurs ancêtres ont été confiné-es depuis des siècles par le makhzen et par ses hordes. Elles, ils, se sont libéré-es de la peur du Makhzen. Elles, ils, ont osé faire face à cet ogre légendaire.
Marginalisé-es par l’Etat despotique, coupé-es du monde par les intempéries, affamé-es, glacé-es de froid, délaissé-es par l’ensemble des acteurs politiques… ces campagnard-es ont décidé de défier la logique makhzanienne qui ne voient en elles et en eux que des sujets ne méritant aucun droit de citoyenneté, de défier la vision de nos politicards qui ne voient en elles, en eux que des imazighes ignares, incapables de distinguer le vrai du faux…Quelles aberrations !
Malgré le froid, malgré la pluie, malgré les menaces des gens du makhzen…ces femmes, ces hommes, et avec courage et dignité , ont gardé devant le siège de la wilaya de Beni Mellal un sit in de 15 jours, réclamant ainsi leur dû, leur droits de citoyenneté .
Les militants de l’AMDH (section Beni Mellal), étaient là pour les épauler. Ces militants ont honoré les principes de la défense des droits humains. Ces paysannes et paysans pauvres ont trouvé en ces militants des gens dévoués.
Le lundi 9 mars 2009, le wali de Beni Mellal, le plus grand bonnet du makhzen de la région (administrativement parlant) a accepté (sur instructions bien sûr) de s’asseoir avec les représentants des ces humbles citoyen-nes (grand-es et fort-es par leur générosité, par leur bravoure, par leur lucidité). C’est une première ! Ce sont les véritables représentant-es (ils ne sont pas sorti-es des urnes du makhzen ) : 4 femmes (Fadma N’ali, Hannou Ou Assou, Itto Ali, Hadda Ou Abjdi), 4 hommes ( Hajji Ikhlef, Moha Ou Tachabout, Adnane Ikhlef, Oussaïd Msalki). C’est la parité ! On n’a pas besoin du quota imposé par le makhzen. C’est incroyable ! nos politicards et autres militantes bourgeoises sont incapable de comprendre comment ces Fadma, Itto et autres Hadda se sont imposées comme interlocutrices au même titre que leurs camarades hommes face aux potentats du makhzen qui font peur à plus de un.
Qui a assisté aux négociations ? les mêmes militants qui étaient là depuis la première heure du sit in qui a duré 15 jours : Abbassi Abbas, président de la section locale de l’AMDH, le grand Mohammed Bougrine du FMVJ(prisonnier des 3 rois, et malgré son âge avancé il n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir le mouvement légitime de ces braves gens), Brahim Ahansal, Ismaïl Amrar, Mohammed Laâjila et Driss Jabri, tous membres du comité local de solidarité avec ces résistant-es.
C’est une première dans la résistance populaire.
Bravo les habitants d’Aït Abdi N’tinkarif !
Félicitations camardes Abbassi Abbas, Mohammed Bougrine, Ismaïl Amrar et surtout au militant Brahim Ahensal qui a assuré avec succès la couverture médiatique de cette expérience exemplaire, et à tous les autres !
Bni Mellal : Chapeau bas
tous les mots
toutes les émotions que je sens
je ne saurai les exprimer
à vous les Ait Abdi
ces symboles vivants de ce peuple
qui ne baisse pas l'échine
quand il est épaulé
soutenu par des camardes
passant des nuits dans le froid
sacrifiant leur vie familiale
donnant de leur porte monnaie
pour aider-à survivre
dans ces vie de ghetto
imposées par une autorité
sourde aux doléances de la population..
pour que le sit-in réussisse
et pour que le wali
daigne ouvrir le dialogue…
(extraits)
Smirnova, 11 mars 2009
Le drame humain gazaoui peut-il aboutir à une lueur d’espoir pour la population de l’Oriental ?
Lettre ouverte: Drame humain et drame humain
Par Fatiha Daoudi, Présidente de Ryage. Com, Association pour le développement humain et culturel de la région de l'Oriental marocain.Notre association pour le développement humain et culturel de la région de l'oriental marocain Ryage.com vient d'apprendre le passage par le Maroc de la caravane humanitaire partie de Londres à destination de Gaza, porteuse d'aide et de confort à la population gazaouie.Cette caravane traversera notre pays jusqu'à sa frontière terrestre avec l'Algérie, et là, ô miracle, elle verra cette frontière s'ouvrir à son passage le dimanche 22 février!!!Ryage.com tout en soutenant cette initiative en faveur de la population de Gaza, saisit l'occasion de l'ouverture exceptionnelle de cette frontière pour rappeler le drame humain que vivent depuis 1994 des milliers de familles très proches, séparées par sa fermeture. Depuis sa création en 2007, notre association n'a eu de cesse d'attirer l'attention des officiels des deux pays sur ce drame humain. Jusqu'à ce jour, nous n'avons trouvé aucun écho du côté des responsables marocains que nous avons sollicité pour nous aider dans notre plaidoyer même si l'on peut mettre à leur actif, depuis près de deux ans, l'appel, à chaque occasion qui se présente, à l'ouverture de ces frontières. Les responsables algériens, quant à eux, s'appuient impunément sur la souveraineté de leur pays. Par cette lettre ouverte, nous voulons attirer l'attention de l'opinion publique sur le paradoxe et l'aléa des décisions unilatérales des responsables politiques. Est-ce que la décision d'ouvrir les frontières algériennes pour la caravane humanitaire veut dire que les responsables algériens sont plus sensibles au malheur des palestiniens qu'à celui de leur propre population ???Faut-il le rappeler, ces frontières très récentes dans l'histoire du Maghreb séparent une même population? Cette population ne mérite-t-elle pas, elle aussi, qu'on lui trouve des solutions humanitaires au drame qu'elle vit depuis la fermeture des frontières? Pourquoi ces milliers familles ne peuvent-elles pas traverser simplement les frontières terrestres pour se rendre visite au lieu d'être obligées de parcourir des milliers de kilomètres par voie aérienne ou pire de prendre le risque d'une traversée clandestine? Notre association a déjà proposé à maintes reprises des solutions humanitaires comme l'octroi de laissez-passer, après recensement de ces familles, ou encore l'ouverture de ces frontières terrestres à dates fixes.