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samedi 18 février 2012

Mont ALBAN- IMIDER-ACTUALITE ET HISTORIQUE D’UNE LUTTE DANS LE SUD-EST MAROCAIN

Par le  Collectif Bibliotatlas, Ait Sedrat Djebel Soufla . Maroc . Nord-Pas-de-Calais . France-Belgique

La mine d’argent d’Imider, fonctionne de 1969 à 1986 sous la propriété de l’état marocain. En 1986 elle se privatise devient la Société Métallurgique d’Imider, membre du groupe: SNI/ONA
Et un nouveau puits est creusé pour son extension. Ces puits servent à alimenter les besoins de l’usine et privent d’eau les cultures de la région.
Les habitants essayent d’empêcher sa création, conscients des futurs dégâts écologiques et sociaux que provoquent ces puits. Un dialogue est mis en place entre les représentants des terres collectives et les responsables de la mine, en présence des autorités locales.
Les représentants des habitants refusent le nouveau puits mais les responsables de la mine n’en tiennent pas compte. Les autorités pour régler ce problème, emprisonnent sans audience ni jugement, six agriculteurs pendant un mois.
Suite à cette répression la lutte ne reprend qu’en 1996 et pendant ce temps les dégâts continuent. Pour extraire les minéraux d’argent, l’exploitation minière utilise du cyanure dont l’usage est interdit par une convention internationale. Les rejets toxiques de la mine polluent le sol, l’air, les rivières et la nappe phréatique.
Depuis 1986 il y a des dégâts écologiques et de lourdes conséquences économiques: de nombreux champs privés d’eau ne sont plus cultivés, les arbres meurent dans les oliveraies, de nombreux arbres fruitiers comme les abricotiers, amandiers et figuiers disparaissent. Des montagnards qui habitaient trop proche de la mine sont expropriés avec une légère indemnité. Des brebis sont retrouvées mortes intoxiquées par les déchets de la mine. A cette époque il n’y a pas de clôture pour empêcher les troupeaux d’accéder à la mine. Les patrons de la mine indemnisent les propriétaires des brebis, ce qui en soi prouve leurs responsabilités.
En 1996, pendant 48 jours, les villageois occupent les abords de la mine jours et nuits, et manifestent régulièrement. La police intervient disperse le camp, brûle les tentes, détruit la nourriture.
Les affrontements donnent lieu à 22 blessés et 23 arrestations dont 2 femmes. 16 sont relâchés après la garde à vue, 6 vont en prison pour 1 an ou 2, accusées de rassemblement révolutionnaire dans le but d’attaquer les autorités. Un de ces arrêtés (Lahcen Ourehma), torturé en prison, meurt étrangement chez lui une semaine après sa libération. La lutte sur le terrain s’arrête et des associations de droits de l’homme tel que le Comité des Droits de l’Homme soutiennent les détenus.
Actuellement, de nombreux habitants occupent jour et nuit le mont Alban situé face à la mine, le long de la route Ouarzazate-Tinghir (route nationale 10)et ceci depuis aout 2011. Ce campement devenu un village se construit autour du cadenas qui bloque en partie un conduit d’arrivée d’eau de la mine. Chaque jour a lieu une assemblée générale où hommes, femmes et enfants participent durant plusieurs heures.
Le camp vit de la solidarité des villageois d’Imider. Par ce blocage qui réduit la production d’argent, les villageois pensent faire pression sur la direction de la mine...

Leurs revendications :
- Des emplois pour les gens du village, le filtrage des vapeurs et le traitement des déchets rejetés par l’ exploitation minière,
- Le renouvellement du contrat entre les responsables des terres collectives et les dirigeants de la mine
-Un meilleur
 dédommagement pour les paysans expropriés aux abords de la mine, la libération de Mustafa Ouchtoubane arrêté injustement pendant son travail à la mine depuis le 05 octobre 2011, condamné à quatre ans de prison ferme le 1er décembre 2011...
Cette lutte se déroule dans un contexte particulier de changement au Maroc poussé par le printemps arabe et le mouvement du 20 février 2011. Pour la première fois des élections pour choisir le premier ministre et un changement de constitution. Voila pour la façade médiatique donnée au peuple et à l’Europe, mais dans la rue le ton monte.

Le 18 janvier à Rabat, quatre chômeurs titulaires d’un doctorat, qui réclamaient du travail a l’état, s’immolent par le feu en public, arrêtés par la police grièvement brulés, a Taza dans le nord une autre manifestation de l ‘ Association des Diplômés Chômeurs est sévèrement réprimée.

A Boumalnes Dades, Younes Oudali, détenu en 2008 pour avoir participé à une manifestation, retourne deux mois en prison (de fin décembre 2011 à fin février 2012) pour ne pas être présenté a ces r.d.v mensuels a la gendarmerie....

Trop de cas du même genre, les prisons débordent !!!

Parfois ailleurs l’état lâche du lest comme a Bouarfa le 4 février ou Kabbouri Séddik et plusieurs militants des droits de l ' homme sont relâchés après environ un an de prison.

Mustafa Ouchtoubane passe en appel au tribunal de Ouarzazate, le 13 février 2012, la cour d'appel d’Ouarzazate a confirmé le verdict prononcé par le tribunal de 1ere instance de la même ville contre le militant de la cause d'Imider, Mustapha Ouchtoubane.
L'audience a commencé à 9H. Après délibération, aux environs de 18H, le verdict est annoncé dur et lourd; 4 ans de prison contre le détenu de la dignité, Mustapha. Il est à signaler aussi la présence d'un véhicule dans la propriété de la Société Métallurgique d'Imider prés de la cour d'appel.... Ce que laisse venir un tas de questions??????
Solidarité !!! Ayus !!!

Nous demandons la libération de Mustafa Ouchtoubane, de Younes Aoudali et de tous les détenus politiques au Maroc.
Nous demandons de stopper l ‘utilisation de produits toxiques tels que le mercure et le cyanure dans le cadre de l ‘exploitation minière souterraine et à ciel ouvert d’Imider, située à 30 km de Tinghir, sud-est marocain !

http://bibliotatlas.free.fr
http://bibliotatlas.blogspot.com
bibliotatlas@no-log.org

blog de solidarité pour les détenus de Bouarfa:
http://solidaritebouarfa-cyberaction.blogspot.com/

Pour contacter le Mouvement : sur la voie de 96 (Imider)
Amussu.96imider@gmail.com

Page Facebook :
http://fr-fr.facebook.com/pages/Amussu-Xf-ubrid-n-96-Imider/264059770277160
tel:+212(0)618 1234 95

La Chaîne youtube :
http://www.youtube.com/user/amnay19?ob=0

Pour contacter la ministère de l’énergie
http://www.mem.gov.ma/

pour contacter la société métallurgique d’imider :SMI –
Site d'Imiter - B.P. 30. - 45800 - Tinghir - Maroc
Tél: (212) 524 83 30 03 - Fax: (212) 524 83 03 11
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L'association "Changerlmonde"soutient la lutte des habitants d'Imider et demande la libération de Mustapha. 
 Nous désirons vous informer sur la situation de Mustapha et la lutte des habitants d'Imider

Tout d'abord, comme annoncé dans le courriel précèdent, Mustapha Ouchtoubane a passé en rappel en février au tribunal régional. Ceci en espérance de réduire la peine de 4 ans qui lui a été injustement attribuée. Malheureusement, la corruption des tribunaux et la pression des autorités ont fait en sorte que Mustapha n'a pas eu droit à un tribunal impartial. Le résultat: la peine de 4 ans a été validée . Face à cette injustice, le seul et ultime recours judiciaire est de poursuivre au niveau de la cour suprême pour revoir son cas. Malheureusement, ceci risque de prendre plusieurs années et alors Mustapha sera obligé de continuer à purger une peine malgré son innocence. 
Pendant ce temps, la situation d'Imider reste inchangée: les habitants occupent pacifiquement la tour d'eau de la SMI et de cette façon, ils assurent une alimentation continue de l'eau pour leur village. Nous vous garderons au courant des changements dès qu'ils se produiront.
http://changerlmonde.blogspot.com/

Shakira + Armée + roi ne font pas bon ménage

Par Jean-Marie Gabriac.

Le Maroc, un pays où l'on risque la prison si l'on touche à l'image du roi Mohamed VI. Le roi chérifien, descendant du Prophète, est une personne sacrée. Tout le monde le sait. Mais son armée aussi l'est aussi.
«Le tribunal militaire de Rabat a condamné un membre des Forces Armées Royales à trois ans de prison ferme, pour avoir divulgué des secrets professionnels, porté atteinte à la réputation de ses supérieurs et non-respect du règlement militaire», rapporte le site bladi net.
Pourquoi ce soldat a-t-il écopé d'une peine aussi lourde? Une trahison? Un meurtre?
Son crime: avoir publié sur Facebook un montage photo où son supérieur a le visage collé sur la poitrine de la célèbre chanteuse Shakira. Jamais il n'aurait imaginé de telles suites après avoir publié ce montage sur son profil Facebook. L'armée royale n'a pas tardé à ouvrir une enquête pour déterminer les responsables de cet affront. Attaquer l'armée royale, c'est s'en prendre à l'image sacrée du roi!
Par ailleurs, ce militaire, arrêté après une enquête d'une section spécialisée dans le crime électronique, dénonçait également les abus de pouvoir commis par des officiers d'unités mobiles. Au montage photo, s'ajoute donc une critique ouverte de l'institution militaire. «Le soldat a été arrêté par la gendarmerie royale et déféré devant le procureur du Roi auprès du tribunal militaire de Rabat», précise le site marocain.
A l'heure d'Internet et de la communication immédiate, l'information circule vite et n'échappe pas à la vigilance des gardiens du roi. Au Maroc, la police royale veille sur Facebook. Un jeune homme de 18 ans en a également fait l'amère expérience. Comme le raconte Global Voices, Walid Bahomane a été interpellé et a comparu devant un tribunal de Rabat le 7 février pour avoir publié «des photos et des vidéos satiriques du roi Mohammed VI» et pour avoir porté «atteinte aux valeurs sacrées du Maroc».

Le 16/2/2012 il a été condamné à un an, à passer dans une de ces  horribles prisons du royaume... pour avoir publié quelques caricatures accessibles à tous,  sur deux pages facebook. Ça pourrait ressembler à une farce si ce n'était pas aussi dramatique pour un jeune de 18 ans !(ndlr)

Maroc Informations sur la situation au Maroc


Par le bureau de l'association Maroc Solidarités citoyennes, 18/2/2012

Les nouvelles que nous recevons du Maroc révèlent que les tensions se multiplient sur le terrain des droits humains, économiques et sociaux et sur celui des droits civiques, notamment des libertés d'expression et de manifestation.
L'adoption par referendum d'une nouvelle réforme constitutionnelle qui n'a pas changé fondamentalement l'organisation des pouvoirs, l'élection d'un nouveau Parlement et la nomination d'un nouveau gouvernement dirigé par le PJD, ont débouché pour le moment sur une parfaite continuité des politiques appliquées par les pouvoirs publics au Maroc. C'est pourquoi sans doute, comme dans tous les pays arabes, des mobilisations populaires continuent à manifester dans de nombreux endroits au Maroc, sous les bannières du Mouvement du 20 Février, pour réclamer une véritable démocratie, un changement radical dans la politique économique et sociale capable de créer des emplois et de combattre la pauvreté, et pour engager une lutte effective contre la corruption.

Les méthodes répressives restent un pilier du régime marocain

Malheureusement, cette continuité se manifeste également dans le recours aux méthodes brutales de répression et aux emprisonnements arbitraires décidés par des tribunaux aux ordres des autorités. Citons seulement quelques victimes de ces méthodes: les emprisonnements arbitraires de Rachid Niny, directeur du quotidien Al Massae, du rappeur El Haked, du champion de boxe Zakaria Moumni, des syndicalistes Seddik Kabouri et Mahjoub Chenou, tous traînés en justice et condamnés à la prison sur la base de procès fallacieux et de "preuves" fabriquées par la police. Mêmes réactions à l'encontre des étudiants qui demandent seulement à s'organiser dans leur syndicat l'UNEM: Ezedine Eroussi, incarcéré à Taza pour cette raison, est en grève de la faim depuis le 19 décembre et maintenant en danger de mort, quatre autres étudiants accompagnent sa grève incarcérés à la prison Aïn Kadous de Fès.*
 Ou à l'encontre d'un montagnard du village d'Imider (région de Tinghir), Moustapha Ouchtoubane, parce qu'il participe à la lutte des villageois contre une société minière (la SMI, propriété du holding royal) qui épuise leurs ressources en eau et pollue leurs terres. Et sans même parler ici des Sahraouis emprisonnés pour avoir protesté contre la violation des droits humains dans leur région ni des militants islamistes arrêtés après l'attentat terroriste de 2003 à Casablanca sans la moindre preuve d'une responsabilité de leur part. Enfin le Mouvement du 20 février, dont les manifestations répétées sur tout le territoire sont caractérisées par leur caractère pacifique, déplore une dizaine de morts en un an d'existence parmi ses militants dues aux brutalités policières ou même aux tortures qui leur sont infligées, comme dans le cas de Kamal Ammari, décédé à Safi entre les mains des forces de l'ordre après une banale manifestation.
Dans ce contexte répressif, relevons une bonne nouvelle: à l'occasion de la fête du Mouloud, le souverain a décidé de libérer 458 prisonniers, parmi lesquels de nombreux droits communs, mais aussi des militants islamistes ainsi que les syndicalistes de Bou Arfa et Zakaria Moumni le champion du monde de boxe. Nous nous en réjouissons, mais ces grâces octroyées n'en relèvent pas moins de l'exercice du bon plaisir du pouvoir, comme en témoigne le maintien en prison du journaliste Rachid Niny ou du militant d'ATTAC-Maroc Abdeljalil Agadil à Safi.


Une situation particulièrement alarmante dans les villes de Safi et de Taza

La ville de Safi a une tradition revendicative qui remonte aux luttes pour l'indépendance du Maroc , aux mobilisations des ouvrières des conserveries de sardines, des pêcheurs et des travailleurs du port. C'est pourquoi les manifestations du Mouvement du 20 février y sont particulièrement massives et c'est aussi pourquoi les jeunes de ce mouvement y sont soumis à une violence policière inadmissible. Nous relayons en attaché l'appel à la solidarité internationale lancé par ATTAC-Maroc pour obtenir la fin de ces exactions.

La ville de Taza, située dans le Moyen Atlas à l'est de Fès, fait partie de ce Maroc périphérique abandonné par les politiques du capitalisme mondialisé : celui-ci concentre ses investissements sur les villes et les grandes plaines de la côte atlantique du pays. Fortement atteinte par le chômage et le sous équipement, la population de Taza s'est massivement soulevée contre cette marginalisation, à l'image des protestations de masse qui s'étaient produites à Sidi Ifni en 2008. Au lieu de prêter attention à ces revendications, le gouvernement a répliqué avec les mêmes méthodes : concentration de forces armées pour investir la ville et opérations de ratissage dans les quartiers populaires, avec irruptions violentes dans les habitations, destruction du mobilier, vols et maltraitances envers les habitants. La situation à Taza pourrait déraper vers des affrontements incontrôlables...


Que faire pour obtenir la cessation de ces atteintes aux droits humains et manifester notre solidarité avec ceux qui exigent une véritable démocratie au Maroc ?

Vous avez l'occasion d'en débattre en participant à la rencontre que nous organisons avec le Centre d'Information Inter-Peuples le 2 mars prochain, salle 150 de la galerie de l'Arlequin. Nous recevrons un invité très engagé dans le « Mouvement du 20 février », Omar Aziki, Secrétaire Général de l'association ATTAC/CADTM Maroc. Cette rencontre est soutenue par plusieurs organisations iséroises: ATTAC, la Ligue des Droits de l'Homme, Survie, le NPA.

Nous aurons l'occasion, au cours de cette rencontre, de proposer une pétition pour réaffirmer notre soutien au peuple marocain et pour exiger le respect des droits humains dans toutes leurs dimensions par les autorités marocaines, particulièrement par le nouveau gouvernement issu de la récente révision de la Constitution.
*
Deux pétitions sont mises  en ligne. Il faut des milliers de signatures pour faire pression sur le pouvoir marocain http://www.petitionenligne.fr/petition/etudiants-emprisonnes-en-greve-de-la-faim-ezedine-en-danger-de-mort/2151

Une autre pétition avec des nouvelles plus récentes sur la situation de plus en plus préoccupante d’Ezedine, et des autres grévistes est mise en ligne sur cyberacteurs:
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/silence-etudiants-marocains-greve-faim-ezedine-eroussi-danger-mort-431.html

 
CENTRE D’INFORMATION INTER-PEUPLES - 
MAROC SOLIDARITES CITOYENNES

MAROC :
QUELLES LUTTES ? QUELLES SOLIDARITÉS ?
 Soirée-débat   
 le vendredi 2 mars 2012
 à 20h
Salle 150 de la Villeneuve
(galerie de l’Arlequin – station de tram « Arlequin »)
Grenoble
avec Omar AZIKI
Secrétaire Général d’ ATTAC/CADTM MAROC
 Manifestations du Mouvement du 20 février, luttes des diplômés chômeurs, mobilisations syndicales, pas un jour ne passe sans que les résistances ne s’expriment. Comment s’insèrent ces luttes au Maroc dans le processus révolutionnaire qui traverse la région ?
Le pouvoir manœuvre : une réforme constitutionnelle, des élections, un nouveau gouvernement. Mais rien ne change pour la grande majorité de la population. La répression continue : des centaines de manifestants en prison, des étudiants de l’UNEM en grève de la faim, des chômeurs quotidiennement matraqués, des villes comme Taza en état de siège, la torture et des morts à Safi, et la liste est  longue. Quelle est la vraie réalité du pouvoir autocratique ?
En France, un silence assourdissant des grands médias, un soutien ouvert du gouvernement au pouvoir. Pourquoi ?
Comment ici, est-il possible de construire des solidarités utiles ?  Venez en débattre !