Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

samedi 5 mai 2012

URGENT : Communiqué du comité de soutien à Ezedine et ses quatre camarades de Fès, tous libérés à la fin de leur peine.


Mesdames, Messieurs,
Ci dessous le communiqué du comité de soutien aux détenus politiques en grèves de la faim. Ezedine Eroussi ainsi que les quatre grévistes de Fès (Mohamed Ghaloud, Mohamed Zeghdidi, Mohamed Fetal, Ibrahim Saidi) sont libres mais dans un état de santé difficile à imaginer. Cinq autres détenus qui continuent la grève de la faim depuis des mois  sont dans un état critique.
 Nous vous sollicitons pour publier notre communiqué et informer largement le public de ce qui se passe dans les prisons du régime marocain, grand ami et partenaire de démocratie de l'Europe officielle.
Bien cordialement. 


Communiqué : 

Par Moha Oukziz, pour le comité de soutien 

Ezedine Eroussi est libre depuis le premier mai 2012. Nos très admiratives salutations et considérations à ce grand militant qui a bravé le tortionnaire. Nous saluons son courage, sa détermination politique hautement forte et solide. Nous saluons également ses camarades libérés depuis le 18 avril 2012. Ce sont Mohamed Ghaloud, Mohamed Fetal, Mohamed Zeghdidi et Ibrahim Saidi. Ces grands militants ont écrit avec leur souffrance, leur bravoure, leur moral d’acier, l’histoire des luttes du peuple marocain qui combat pour sa liberté et sa dignité contre un régime en place qui ne se soucie que de ses intérêts et de son maintien contre les vents de changement qui traversent le Maroc. 

Dans ce pays, le Maroc, la résistance est d’actualité. Ezedine Eroussi, Mohamed Ghaloud, Mohamed Fetal, Mohamed Zeghdidi, Ibrahim Saidi ont été, dans la prison, en premières lignes  de combat et de lutte du peuple marocain contre le régime en place. Ces militants ont fait la preuve par leur engagement, dans leur face à face avec les tortionnaires, de la nature même antidémocratique du régime. Par leur détermination ils ont fait la démonstration  que le peuple marocain engage sa lutte contre le pouvoir. Ce dernier est aidé dans son administration répressive contre le peuple marocain par ses alliés et partenaires, l’Union Européenne (par exemple par la lettre de la Haute représentante de la commission européenne, madame Catherine ASHTON datée du 23 mars 2012 ).

 L'État marocain s'acharne encore en dehors de la prison sur Ezedine Erroussi et ses camarades du groupe de Fès libérés depuis le 18 avril 2012. Aucune prise en charge médicale, aucun  suivi médical n'est prescrit à ces grands militants qui ont subi tous les sévices et des tortures inimaginables, comme la photo d'Ezedine Eroussi en témoigne.
C'est l'image de tous ceux qui ont entamé des grèves de la faim illimitées face aux tortionnaires. Beaucoup de braves militants qui ont été dans la même situation que celle d’Ezedine Eroussi ont perdu la vie dans les geôles du régime (Saidia, Douraidy, Belhaouari, Chebeda, etc). Les années de plomb continuent contrairement à ce que peuvent véhiculer les organes de presse.  

Cette presse qui a tenu à s’absenter à la sortie d’Ezedine de sa prison. Aucun organe de presse ne s’est déplacé pour informer son public, aucune chaine de télévision n’a dépêché ses journalistes.  Aucune délégation syndicale ou politique n’a fait le déplacement à l’hôpital Suissi où Ezedine Eroussi était entre la vie la mort. Pourtant ce même hôpital est au cœur de la capitale, Rabat, qui abrite tous les bureaux de presse et  de correspondants mais aussi les sièges de toutes les organisations syndicales et politiques.  

Ezedine a été  reçu par sa famille et ses camarades, il faut noter aussi la présence de la présidente de l’AMDH, Khadija Ryadi et le secrétaire général de l’AMDH, Hassan Aharrath.  Ce sont ces camarades, ses amis et sa famille sous  silence médiatique et politique terrible qui se sont chargés de le recevoir comme un Héros à sa sortie. 

Sa famille et ses camardes ont noté l'absence même des médecins, l'absence même de la police!!! Ezedine sortait de sa prison tête haute, solide moralement et sur sa chaise roulante.  Il a fallu que  ses camarades et sa famille le transportent dans une clinique privée pour examen et soins avant de pouvoir supporter le transport jusqu'à Taza dans les véhicules privés  de ses camarades. Au téléphone, on entend à peine la voix d’Ezedine Eroussi , ce sont ses camarades et sa famille à son chevet qui prennent le relai pour finir la communication. Ezedine est actuellement à l’hôpital de Taza sous perfusion. 

Par ailleurs d'autres militants sont encore en grève de la faim illimitée dans la prison de Taza. Ils sont au nombre de cinq. Dans quel état  sont-ils? Un peu moins, un peu plus grave qu’ Ezedine Eroussi ? Nous condamnons le traitement réservé à ces militants emprisonnés, torturés pour la simple raison qu’ils sont des militants qui aspirent et militent pour le changement radical au Maroc. Ce sont les militants du mouvement syndical des étudiants au Maroc, ce sont les militants du mouvement dit « mouvement 20fevrier » qui traverse le pays. 

Les quatre détenus politiques libérés en grève de la faim  de la prison de Fès sont aussi faibles physiquement qu’Ezedine Eroussi. C'est leur moral d'acier et leur conviction qui les tiennent en vie. Mohamed Ghaloud a certainement besoin, en plus des soins et analyses médicaux,  de suivi et de prise en charge psychologique, vu la nature (violé "à la bouteille" ndlr) et l’ampleur des tortures qu’il a subies dans les centres de torture de la police. IL en souffre énormément. 

L’ÉTAT MAROCAIN  EST ENTIÈREMENT RESPONSABLE DE CE QU’ONT  SUBI CES MILITANTS, RESPONSABLE  DU TRAITEMENT ET DE SES  CONSÉQUENCES QUE LES ADMINISTRATIONS POLICIÈRES, PÉNITENTIAIRES,  JURIDIQUES ET POLITIQUES ONT RÉSERVÉ  ET INFLIGÉ À TOUS CES MILITANTS EMPRISONNÉS POUR LEUR ENGAGEMENT AUPRÈS DU PEUPLE MAROCAIN DANS SES LUTTES ET COMBATS POUR SON AUTODÉTERMINATION ET SA DISPOSITION DE SOI-MÊME. 

Nous continuons notre combat avec force auprès de ces militants de la liberté et de la dignité de tout un peuple. Nous leur manifestons tout soutien moral et matériel possible. Nous agirons auprès des instances et administrations  compétentes au niveau  national et international  pour exiger la prise en charge morale et matérielle de tous ces détenus politiques. Nous sollicitons toutes les bonnes volontés pour qu’elles nous rejoignent et appuient notre démarche.





Quand les ignorants scient la branche sur laquelle ils sont assis

Par Salah Elayoubi, 5/5/2012

 Certains obscurantistes attendent que le vent de la liberté les étreigne et leur donne les ailes qui leur manquaient et le courage qui leur faisait défaut, pour jouer les fiers-à-bras et s’attaquer à ces démocraties qui les ont accueillis. 

 Ils prétendent répandre ou défendre l’Islam par la violence, la loi du nombre, celle du sexe ou je ne sais quelle autre arme. Samedi 28 avril, c’est sous l’emprise de l’alcool, que ces musulmans à l’emporte-pièce, ces bigots de la dernière heure qui voulaient en découdre avec les ennemis de l’Islam et de la monarchie, se sont attaqués à notre ami, porte-parole du mouvement du 20 février pour la Suisse, Kacem El Ghazzali, ce militant pacifiste qui n’a dû son salut qu’à la fuite de son pays et à l’asile que lui ont accordé les autorités suisses. 

Responsable d’un stand d’animation et de gastronomie marocaine à la fête du travail et où il officiait en qualité de bénévole, Kacem n’a, une fois de plus, dû la vie, qu’à l’intervention de 
compatriotes résolus et courageux qui ont mis les agresseurs en fuite ! Le comble pour ceux qui prétendaient faire une démonstration de courage. Ils ont parlé de Jihad, de dieu, et de la religion de Mahomet. Puis très vite, face aux arguments de Kacem sur la religion musulmane et ses commandements de tolérance, de liberté de croyance et d’amour de son prochain, ils ont jeté le masque et évoqué la substance de leur pensée, faite d’insultes, d’insanités et de menaces. Il a, alors, été question de couteaux, d’épées, de gorges tranchées, de sang répandu et de viscères éparpillées ! Vocabulaire primaire et actes de primitifs se sont succédé. 

 Savent-ils seulement qu’ils sont les plus grands ennemis de l’Islam, de leur pays et de leur propre destin ? Il n’y a qu’à lire ou regarder leurs posts, déclarations, vidéos ou interviews stupides, péremptoires et pathétiques qui ne sont que haine, détestation, vociférations et invectives, pour s’en convaincre ! Pour preuve de leur lâcheté, ils ne s’attaquent jamais qu’aux plus faibles, ceux qui sont isolés, lorsque eux se trouvent confortés par le nombre et armés d’une fatwa émanant d’un autre obscurantiste rattrapé par la hargne et le dépit. 

Comme lorsqu’ils ciblent les femmes ou plutôt celles qui échappent à leur contrôle, après s’en être pris à celles qui leur sont les plus proches et qu’ils ont réduites au silence ou au rôle d’esclaves: sœurs, épouses, cousines, mères, amies…….. 
Étrangement, ce sont les mêmes dont on retrouve les noms dans les gazettes, à la rubrique faits divers, après qu’ils se soient rendus coupables des méfaits et des larcins les plus sordides. Ils ignorent tout de la vertu du travail et celle de la reconnaissance pour le pays qui les accueille, vivent en parasite et en marge de la société, ne ratant jamais une occasion de lui rappeler la lourde erreur qu’elle a commise d’avoir accepté, pour un temps, d’abriter leurs errements ! Ils oublient de saisir la chance qui leur est tendue de s’instruire gratuitement, de fréquenter des universités dignes de ce nom, de se loger dans des conditions décentes, de se soigner et d’intégrer le marché du travail, dans une société qui prône l’égalité des chances et la justice. Aux antipodes du musulman, ces sombres brutes, doublées de voyous s’étonnent ou s’offusquent, ensuite du rejet et de l’ostracisme légitimes dont ils font l’objet de la part de leurs hôtes et de l’opprobre que jette leur comportement sur le reste de leur communauté.

 Un minimum d’intelligence et de courage, auraient commandé à ces petites frappes de ne pas se tromper de colère et de lutter, plutôt contre le régime qui a fait d’eux les ignorants bornés qu’ils sont, en les privant de la nourriture intellectuelle indispensable à un minimum de culture et d’ouverture ! Mais à l’impossible nul n’est tenu et comme dit le vieil adage arabe: « In lam tastahyi fa if3al ma chiita » « Si tu es sans vergogne, fais ce qu’il te plaît ! »




Courage Kacem ! C'est toi qui a raison,    même s'ils te semblent plus nombreux ! Tout cela ne durera qu'un temps avant que le combat des justes ne triomphe de l'obscurité et des ténèbres
Salah

Lettre de Philippe Torreton à Jean Ferrat

Jean, j’aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J’aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu’à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j’étais à Antraigues il n’y a pas si longtemps et je n’ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c’est sacré ! Pardon te t’emmerder, mais l’heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n’as que les titres d’une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l’heure est grave ! 

Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s’abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s’immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l’on traque comme d’autres en d’autres temps que tu as chantés, celle qu’on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n’est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l’on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l’essentiel… 

Jean, rechante quelque chose je t’en prie, toi, qui en voulais à D’Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu’un air de liberté flottait sur Saïgon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s’est vendu à la Première dame de France. 

Ecris-nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tous ceux qui le soutiennent ! Jean, l’huma ne se vend plus aux bouches des métros, c’est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l’info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs… Tu l’aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l’Elysée pour avoir l’honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu… 

Jean, l’argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques-uns, et l’on ose donner des leçons de civilisation au monde… Jean, l’Allemagne n’est plus qu’à un euro de l’heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l’haleine fétide des renvois populistes de cette droite “décomplexée”. Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l’homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n’est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire. Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l’industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s’endetter il s’endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite… Finies les jacqueries ! 

Jean, la Commune n’en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous “le Temps des Cerises” ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade… Ici on massacre l’Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l’excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés… 

Jean, je te quitte, pardon de t’avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j’aime cette France, je l’aime ruisselante de rage et de fatigue, j’aime sa voix rauque de trop de luttes, je l’aime intransigeante, exigeante, je l’aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d’elle même pour le plus pauvre qu’elle, quand elle s’appelle en 54 par temps d’hiver, ou en 40 à l’approche de l’été. Je l’aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu’à elle-même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts… Jean, je voudrais tellement t’annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai…
 Je t’embrasse. Philippe Torreton ».

Hamza Haddi, militant emprisonné

Par Samira Kinani, fb
 IL EST MINEUR
 IL EST MILITANT
 IL EST SINCÈRE
 IL EST SYMPATHIQUE
 IL A ÉTÉ CONDAMNÉ À 4 MOIS DE PRISON 
 PAR PURE VENGEANCE
 LE MAKHZEN S' ATTAQUE AUX ENFANTS DU PEUPLE
 AUX ENFANTS DES QUARTIERS POPULAIRES
  QUI ONT OSÉ LE COMPRENDRE

ENVOIE DES MESSAGES
POUR INTIMIDER
OU HNA
ACH KANDIROU?????

 

Mouvement du 20 Février Casablanca

La mère de Hamza Haddi militant au M20F 
crie son désespoir !
http://youtu.be/kseGseXokSI
Prise de parole publique à Casablanca par la mère d'Hamza Haddi militant du Mouvement Février, arrêté par les autorités.

Voici la traduction de ses paroles :

« Nous avons mis au monde des enfants pour qu’ils vivent, nous devons leur apporter leurs Droits et voyez la misère dans laquelle ils (nos enfants) vivent. Nous devons coûte que coûte et mains dans les mains les soutenir. Nous, parents, serons appelé à disparaître, toutefois nos enfants doivent vivre. Est-ce que (le régime) va  continuer à nous maintenir dans cette peur où pour la moindre action, la moindre pensée nous nous dirons « Oh Ah le Makhzen va nous effrayer »  ?

Maintenant nous nous soulevons et nous n’aurons plus peur. Nous n’aurons plus peur ni de la mort, ni de rien du tout. Nous craignons et craindrons seulement Dieu Béni soit Son Nom. Nous craignons seulement Dieu et nous ne sommes sensibles qu’à Ses Paroles. Nous réclamons la Vérité et la Vérité sur nos martyrs (morts dans les geôles et sous la torture). Ceux qui se battirent pour les Droits sont nos martyrs. 

Ô Marocains, réveillez-vous, ouvrez vos yeux sur vos enfants opprimés au détriment de ceux qui profitent ! Regardez comment le commissaire vit, comment le policier vit, comment leurs enfants profitent ! Pendant qu’ils (les enfants des policiers et commissaires) se la coulent douce, voyez comment nos enfants n’ont aucune chance de s’en sortir ! Je vois comment les policiers se comportent, je les connais un par un. Je sais comment il (le Makhzen) s’organise pour magouiller alors que si l’un de nos enfants fait la moindre bêtise (par exemple voler un œuf), il est tout de suite mis en prison !

 Pourquoi une justice pour l’un et pas pour l’autre, est-ce que l’un est reconnu humain et l’autre pas ? Nous à leurs yeux ne sommes-nous pas des humains ? Qui contribue à l’effort économique de ce pays, qui paye le confort matériel du roi pour qu’il puisse voyager, faire la fête et se procurer des vêtements de luxe ! Nous n’avons plus confiance en personne, nous ne savons pas à qui nous référer, à qui nous confier, car tous (sous-entendu les partis politiques) se ressemblent. 
(Il est écrit en arabe « Vive le Peuple » tout à la  fin).          ----------------------------------------------------------------
Par Mohamed Belmaïzi, fb 
Pour le Mouvement 20 février, c'est un acquis que les langues se délient et que les idées circulent. La Halqa de la contestation est une réalité qui ne disparaîtra jamais! Le Makhzen est sur un volcan ! Il sera pulvérisé tôt ou tard !

La vingt-cinquième heure des africains

 Par Salah Elayoubi, 2/5/2012
 La clôture de sécurité à la frontière maroco-espagnole de Melilla

 Akoua Martial est camerounais. Le récit qu’il nous livre, au nom de tous ces camarades d’infortune qui l’entourent, relève de l’abomination. Il raconte la tragédie de milliers d’enfants de l’Afrique noire, en route pour un avenir qu’ils rêvaient meilleur et qui ont échoué aux portes de l’Europe, entre nos murs. Un périple parsemé d’embûches, de traquenards, d’embuscades, d’arrestations, de refoulements, de bastonnades, de membres brisés, d’yeux crevés, de cadavres et de têtes coupées ! L’horreur en guise de quotidien. 

 Au passage, Martial désigne son avant-bras gauche, brisé à deux reprises par les militaires marocains et mal ressoudé.  Il raconte leur dernier franchissement de la frontière espagnole à Melilla. Âmes sensibles s’abstenir ! Aux antipodes du chocolat, comme il dit: un dispositif diaboliquement efficace avec ses projecteurs, ses caméras, ses trois clôtures de trois mètres de hauteur, truffée d’obstacles anti-escalade, sous formes de barbelés ou de fers plats coupants, disposés en V, séparées les unes des autres par une rangée de barbelés affûtés comme des rasoirs. 

 A dix, sans doute galvanisés par le nombre, par l’espoir, le narrateur et ses camarades franchissent, tout de même, la barrière. Au camp militaire espagnol, les sentinelles leur promettent tout ce à quoi les lois internationales, paraphées par l’Espagne, leur donnent droit: camp de réfugiés, médecin, repas chauds, repos et réconfort. A l’arrivée ils ont la Guardia civile et sa brutalité proverbiale, légendaire. Une toute autre image que celles distillées par les télévisions espagnoles, pour se donner bonne conscience, aux yeux du monde civilisé. 
 - « Un autre supplice commence » commente Martial en guise de préambule. Il évoque les gants enfilés par les policiers : 
 - « Ils ont porté des gants. Ils sont trop racistes. Ils ne nous touchent pas avec les mains ! » La descente au sous-sol rime avec celle de l’enfer. Avec ses poings, l’africain mime quelques coups assénés façon punching-ball. 
 - « Ils se sont mis à s’entraîner sur nous, militairement ! » Repus de sévices, les bourreaux raccompagnent leurs victimes. Direction le Maroc. Même humiliés, battus, blessés, éclopés, les dix compagnons, sont refoulés. Moins que des humains, tout juste un peu plus que des animaux.
 - « Par la petite porte, pas la guérite centrale » dit Martial. A la frontière les Marocains effrayés par l’état des africains refusent purement et simplement le refoulement. Conciliabules en arabe, négociations financières. « Business », un terme récurrent chez les autorités, diront de tout cela, plus tard, les Africains, comme un seul homme ! 
 - « L’argent traverse la grille pour venir du côté marocain ! » Une misérable poignée d’euros aura suffi à acheter la compromission et la complicité des militaires marocains de recel d’actes de tortures et de barbarie sur personnes en situation de détresse et participation à une opération de refoulement illégal. La barrière s’ouvre par le truchement de la corruption et de la cupidité. Dix éclopés franchissent, la frontière. L’un d’entre eux est grièvement blessé, les deux jambes brisées par la correction qu’il vient de subir. Les autres ne se portent guère mieux. Plaies ouvertes, arcades sourcilières fendues, lèvres tuméfiées. 

Un malheur s’estompe, un autre pointe à l’horizon. C’est la vingt-cinquième heure, version africaine. Côté marocain, au programme, des gendarmes indifférents, un médecin et sa Bétadine, un hôpital qui mériterait charité et quelques médicaments mendiés au téléphone auprès de « Médecins sans frontières »… à Oujda. Martial dit : 
 - « Au moins, ce que nous a permis l’hôpital, c’est de dormir. Ça fait deux ans que je suis au Maroc, la seule fois où j’ai dormi dans une maison, c’est à l’hôpital ! Même avec de l’argent, un Africain ne peut louer un logement au Maroc ! » Toujours moins que des humains, tout juste un peu plus que des animaux ! Et ce cri d’indignation, lorsque reviennent les policiers marocains avec le nombre adéquat de menottes. 
- « N’avez-vous donc pas de pitié, ni de peur d’Allah? Vous le priez cinq fois par jour et vous menottez des malades, dans cet état ? » Touché ! Les dix dormiront sans menottes. D’un uniforme à l’autre. Le lendemain, un jeudi. Les Africains ont très peu dormi et rien avalé depuis plus de vingt-quatre heures. Personne ne semble s’en soucier. Pas même les gendarmes qui déboulent pour les cueillir au saut du lit, et leur faire signer des papiers rédigés en arabe, au mépris du droit le plus élémentaire. Les dix refusent. Le seul moment, sans doute, de toute cette tragédie où ils décident de leur sort, un avocat de « Médecins sans frontières » leur ayant soufflé, la veille, ce conseil bien avisé. Martial fait appel à son expérience en matière de refoulement. Il réclame pour ses compagnons, comme pour lui-même, le même traitement subi en Algérie, soit une comparution devant le procureur, pour s’entendre signifier, de façon officielle, un délai pour quitter le territoire marocain. Les policiers tergiversent et rechignent, par peur de voir les Africains se répandre en dénonciations face au procureur. Ils leur promettent le retour à Mellila ! Du « Business » persiflent les Africains, rien que du « business » reprend Martial.


 Misère et ostracisme pour les migrants subsahariens

  Pendant que se déroulait cette tragédie, les avions marocains volaient au secours du Mali, en proie à la guerre civile, chargés de tonnes de vivres et de médicaments. Pure posture dictée par la nécessité pour le régime de faire oublier ses violations constantes des droits de l’homme. C’est “Jeha” (1) dépouillant des invités misérables, pour aller en régaler d’autres, histoire de recueillir quelques lauriers, s’acheter à bas coût, l’admiration d’autres misérables et se tailler une place parmi les grands. Une affaire digne de la cour de récréation d’une école maternelle, si elle n’empestait l’absurdité et les relents de pillage de nos ressources. Par ce fait du Prince, voilà le Mali soudain plus proche que le Rif et Bamako aux portes de Melilla. 

 Longtemps après que cette affaire aura pris fin, la supplique de Martial reviendra hanter les consciences du monde et résonner dans nos mémoires : 
 - « Nous les noirs, nous les émigrés, nous souffrons ici. Nous sommes bastonnés, mutilés, piétinés, humiliés. Vous qui allez voir ces images, si vous pouvez faire quelque chose, venez à notre secours ! Pardon, mais venez à notre secours, venez à notre secours !…Et que justice soit faite ! » 

 Nul n’est obligé de croire à toutes les ignominies que dénonce cette vidéo. Mais si une partie aussi infime soit-elle, s’avérait exacte, elle suffirait à faire la honte de notre pays et son indignité. Ce ne serait jamais qu’une fois de plus ! 
 (1) “Jeha” ou “Jouha”, personnage légendaire arabe qui se repaît des turpitudes ou de la cupidité de ses semblables 
http://salahelayoubi.wordpress.com/2012/05/02/la-vingt-cinquieme-heure-des-africains/fricains/

vendredi 4 mai 2012

Débat Hollande-Sarkozy : islam, communautarisme, immigration, amalgames et mensonges...

 Par Alexis Mehdi Mantrach, Yabiladi, 5/5/2012 

 
 Alors qu'avait lieu, mercredi soir, le débat de l’entre-deux tour, Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont de nouveau écharpés sur la question du droit de vote des étrangers. D’un côté, le président sortant, toujours en chasse sur les terres du Front National, a fait savoir qu’il refuserait de reconnaitre le droit de vote des étrangers aux élections municipales, alors que de l’autre, le candidat du PS, a, lui, déclaré y être favorable. 

Un échange animé marqué par la belle estocade du candidat de gauche à l’encontre des amalgames implicites et répétés du président français entre Islam et communautarisme. « Si vous donnez le droit de vote aux immigrés, avec la tentation communautariste [...] à ce moment là, pour les municipales il y aura des revendications identitaires et communautaires, des horaires différenciés pour les femmes et les hommes dans les piscines, des menus différenciés dans les cantines municipales, des médecins différenciés pour les hommes et les femmes dans l'hôpital. » 

Ces propos de Nicolas Sarkozy répondaient à l’annonce de François Hollande qui s’était déclaré quelques minutes plus tôt « favorable à l’attribution d’un droit de vote des étrangers aux élections municipales ». Jugeant cette décision « irresponsable » en regard des « tensions communautaires et communautaristes » qui divisent la France, le président français justifiait ainsi son choix de ne pas attribuer de droit de vote aux étrangers aux élections municipales ; des élections municipales qui, selon lui, seraient très importantes puisqu’après les présidentielles, elles sont celles qui « mobilisent le plus les Français » et qu’en sus de l’importante mobilisation, « les élus municipaux [éliraient] les législateurs ». Une inexactitude que François Hollande n'a pas manqué de relever, rappelant à son contradicteur que les « élus communautaires [de l’UE] n’ont jamais voté aux élections sénatoriales ». 

 « Pourquoi laissez-vous supposer que les étrangers non-communautaires sont tous musulmans » ? Mais là où le candidat de gauche a mis dans l'embarras Nicolas Sarkozy mercredi soir, c’est lorsqu’il lui a demandé de justifier pourquoi ses démonstrations « laissent toujours supposer que les étrangers non-communautaires […], c’est-à-dire non-européens, sont tous des musulmans » ? Pris à contre-pied, cherchant à éluder la réponse, Sarkozy s'est perdu dans une logorrhée quasi-interminable où il s'est livré à un exposé exhaustif sur les flux migratoires, leur origine, « essentiellement nord-africaine et sub-saharienne », tentant d’ébaucher une relation entre ces pays, de confessions majoritairement musulmanes, et l’affiliation religieuse de l’immigration française. Il est même allé jusqu’à citer le statut de « Commandeur des croyants » du roi du Maroc, pensant ainsi avoir définitivement scellé l’irréfutabilité du raisonnement syllogistique qu’il venait de développer : la communauté marocaine est l’une des plus importantes de France, or le roi du Maroc est le Commandeur des Croyants (=musulmans), donc tous les Marocains de France sont musulmans, donc pratiquants, donc islamisés, donc communautaristes. Un raisonnement bancal et fallacieux que n'a pas manqué de déconstruire méthodiquement son opposant. Affûté sur le sujet, François Hollande n’a pas oublié  de rappeler au président sortant qu’en 2008, « il s’était lui-même opposé au vote sur l’interdiction du port de la burqa », et, qu’une contrevérité en appelant d’autres, le Maroc, lui, « accordait bien la réciprocité pour le droit de vote aux élections locales » des étrangers. A a ainsi fait objection à la remarque du chef de l’Etat sur la prétendue non-réciprocité de ce droit pour les Français vivant dans les pays arabes.

 Le paradoxe de la tolérance  
La dernière remarque de Hollande lève le voile - l’expression est choisie - sur un paradoxe bien étrange : comment le Maroc, pays en voie de développement et dans lequel l’Islam est religion d’Etat, peut-il accorder un droit de vote aux étrangers sans jamais faire allusion à leur religion alors que la France, terre de tolérance, pays des droits de l’homme, et qui promet depuis 1981 ce droit,  pense à y renoncer 31 ans après en martelant, que cette religion en est la raison et que l’attribution d’un tel droit pourrait constituer un danger mortel pour la République ? S’agirait-il là du paradoxe de la tolérance évoqué par Karl Kopper dans son ouvrage « La Société Ouverte et ses Ennemis » (1971) où il disait : « la tolérance illimitée doit mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons la tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas disposés à défendre une société tolérante contre l'impact de l'intolérant, alors le tolérant sera détruit, et la tolérance avec lui » ?
http://www.yabiladi.com/articles/details/10405/pendant-sarkozy-hollande-pinaillent-maroc.html&t=

Association Marocaine des Droits Humain : Communiqué du Premier Mai

Par La Commission Préparatoire – Bruxelles, 3/5/2012

 Les travailleuses et les travailleurs du monde entier célèbrent la fête du travail dans un contexte de crise financière aiguë sans précédent, qui a vu leurs acquis s’effondrer par les méfaits d’une spéculation libérale sauvage, inique et immorale. La classe ouvrière issue de l’immigration en général et du Maroc en particulier, n’est nullement épargnée, et vit plus douloureusement cette phase de conflits sociaux. Car elle est stigmatisée et indexée dans les pays européens de la part de formations politiques xénophobes et racistes, aussi bien en Espagne, en France, en Italie ou en Belgique, en tant que population génératrice de chômage, de troubles et de maux sociaux de tous genres.  

Alors que d’une manière globale en Europe, c’est la main d’œuvre marocaine, entre autres, qui est exposée clairement au sectarisme et au chômage galopant en son sein pour des raisons ethniques et religieuses. Sans tenir compte de son incontestable contribution à la société d’accueil, on feint d’oublier que nombre de projets et de travaux urbains proviennent de cette main d’œuvre, dont les enfants sont, eux aussi, destinés fatalement à une formation professionnelle. Ce sort peu reluisant de la classe ouvrière marocaine est aggravé par les autorités des deux rives. Des accords entre le Maroc et les pays d’immigration pour le rapatriement illégal d’une frange de citoyens marocains devenus encombrant et sans intérêts, sont enregistrés. 

Toute aussi illégale est cette sentence qui frappe surtout les jeunes : la « double peine ». Prisonniers ici et transférés là-bas. Au Maroc même, la classe ouvrière est exposée à des lois qui contredisent Chartes et Conventions universelles des Droits Humains. Licenciements abusives, salaires dérisoires, paupérisation et étranglement de tout mouvement syndical conséquent. Les mouvements sociaux sont bâillonnés et les travailleuses et travailleurs ne cessent de se battre pour leur dignité.

 Le Mouvement contestataire du 20 février qui s’exprime depuis plus d’un an, intègre en son sein l’ensemble des revendications légitimes du peuple marocain, y compris celles de la classe ouvrière marocaine. En dépit de toutes les tentatives de ruiner la réputation du Mouvement du 20 février, qui est un mouvement populaire pour une réelle démocratie et un authentique État de Droit, la contestation ne cesse de condamner l’entrisme au sein des syndicats qui vise à exclure des militants adhérents à la dynamique des revendications partagées. 

L’AMDH de Bruxelles condamne les scandaleuses condamnations judiciaires des militants de Ait Ayache* et l’emprisonnement de tant de jeunes du Mouvement du 20 février, brisés par de longues grèves de la faim à travers le pays. Elle soutient le Mouvement du 20 février qui manifeste aujourd’hui aux côtés des travailleuses et travailleurs au Maroc, pour la dignité et le respect des principes fondamentaux des droits humains. 

*Beni Bou Ayache

Tanger : violente intervention de la police

Par Tanger 24, Nouvelles agence du Nord, 3/5/2012

L' intervention violente de la sécurité laisse 11 blessés à Tanger jeudi soir, lors de l'intervention contre  des militants du Mouvement du 20 février, qui étaient en sit in en face du commissariat de "Tanger sécurité "
 Ils ont été soumis à un interrogatoire par la police judiciaire sur  fond d' affaire criminelle. Selon nos sources dans le domaine les forces de sécurité sont intervenues soudainement et sans avertissement, immédiatement après la libération de militants . 
 Les onze blessés ont été transportés à l'hôpital Mohammed V pour recevoir les premiers soins nécessaires. La chasse est toujours en cours dans le voisinage du commissariat par les forces publiques.
 La bastonnade, rien que la bastonnade! les gouvernements passent, la nature du makhzen reste la même!
طنجة 24 أصيب 11 شخصا مساء الخميس، في تدخل أمني ضد نشطاء من حركة 20 فبراير كانوا معتصمين أمام مقر ولاية الأمن بطنجة "تضامنا" مع عنصرين كانا يخضعان للاستنطاق من طرف الشرطة القضائية على خلفية قضية جنائية. وجاء هذا التدخل الأمني، حسب مصادر ميدانية، بشكل مفاجئ وبدون سابق إنذار فور إطلاق سراح الناشطين الفبرايريي. وقد تم نقل المصابين الإحدى عشر إلى مستشفى محمد الخامس لتلقي الإسعافات الضرورية. يذكر ان ومطاردات ما زالت جارية في محيط ولاية الأمن للنشطاء الفبراريين من طرف قوات العمومية. Par :كالة انباء الشمال 

Liste des blessés :
 Par: Amine Jlali
- Ghassan Comih (blessure au niveau de la tête et la colonne vertébrale) 
- Abdel-Latif al-Razi (dans un état grave, a été transféré dans une clinique privée) 
- Ayashi Riahi 
- Hala Cguana - Accomplissement d'honneur 
- Mohammed orientale 
- Sufyan Azzouz 
- Arabes Ouled Sidi Radwan 
- Naima populaires 
- Najwa Amghar
 - Fouad (facteur "Geoffalsa") 
- Osman Al-Haddad 
- Said Tahills

Maroc : Le flicage des réseaux sociaux inquiète

Par Hanane Jazouani,  30/3/2012

Sept mois après l’entrée en vigueur de la Nouvelle Constitution, censée garantir plus de libertés aux citoyens, les autorités marocaines resserrent les vis et intensifient leur traque sur le web, des traques qui entraînent de plus en plus d’arrestations et de lourdes condamnations, surtout chez les jeunes qui pensent s’exprimer librement sur le net. Cette situation inquiète sérieusement Reporter Sans Frontières. 

RSF se préoccupe de l’augmentation de la traque menée par les autorités marocaines sur le web. Walid Bahomane ne passera pas un an de prison mais un an et six mois. C’est le verdict rendu par la Cour d’appel de Salé mardi 27 mars. Ce jeune étudiant de 18 ans avait été arrêté le 24 janvier dernier à Rabat pour avoir publié sur Facebook une vidéo comportant des caricatures du roi accompagnées d’une voix off prononçant des expressions jugées insultantes. Cette condamnation intervient plus d’un mois après celle d’Abdessamad Haydour. Le jeune homme âgé de 24 ans a écopé, lui, d’une peine de trois ans de prison après avoir diffusé sur You Tube une vidéo insultante envers le roi, une vidéo largement relayée durant les émeutes de Taza. 

 Après les journalistes, les citoyens traqués 

 Le verdict rendu dans l’affaire Bahomane n’a pas laissé Reporter Sans Frontières indifférent. L’ONG n’a pas hésité à condamner fermement mercredi 29 mars via un communiqué dans lequel l’ONG y dénonce une condamnation « injuste et extrêmement lourde (…) encourageant encore plus l’autocensure des internautes ». 

Mais en plus de dénoncer, RSF s’inquiète de voir, d’une part, que de plus en plus de citoyens se font arrêter et sont condamnés dans le pays après avoir critiqué le roi sur le net, alors qu’auparavant les journalistes étaient beaucoup plus dans la ligne de mire des autorités, indique Gilles Lordet à Yabiladi, Directeur de l’information de RSF. 

D’autre part, l'ONG se préoccupe également de l’augmentation de la traque menée par les autorités marocaines sur les réseaux sociaux n'hésitant pas à passer au peigne fin les messages laissés par les internautes.

 Un espionnage à deux millions de dollars

 Et le Maroc se donne les moyens pour traquer ses citoyens sur le net. Dans un article du Canard Enchaîné intitulé « la haute-technologie française fait le bonheur des tyrans » datant de décembre dernier, un article qui a dû agacer les autorités marocaines, le journal satirique expliquait que la France est devenue le premier exportateur mondial matériel informatique d’espionnage et d’écoute. Parmi ses clients, la Libye, la Syrie, le Qatar et… le Maroc. Ce dernier a commandé à la société Amesys, des ordinateurs et des disques durs de stockage pour plus de deux millions de dollars, soit plus de 167 millions de dirhams, l’équivalent de 76 000 mois de Smig ! Le journal n’a pas hésité à joindre à l’article la facture des produits commandés par le Maroc. Ce matériel est tellement sophistiqué que l’article se demandait s’il allait servir à traquer uniquement les terroristes. « Ce type d’installation permet de détecter les connexions à certains sites réputés suspects, de savoir qui envoie un courrier à qui, enregistrer en vrac et par millions, les messages peuvent être ensuite être passés au peigne fin grâce notamment au fameux logiciel Eagle, capable de repérer certains noms propres, même légèrement déformés. Un véritable flicage de masse, à l’échelle de tout un pays devient possible », détaillait le journal.

 Pendant que Bachar tue, le Maroc réprime  

« Notre rôle est avant tout de dénoncer ces arrestations de personnes qui se sont exprimées librement sur le net par voie de communiqué, puis d’informer et faire une veille sur ce qui se passe au Maroc. Ensuite, on doit rappeler aux autorités marocaines que les lois de lèse-majesté sont des lois abusives, et tenter d’engager un dialogue quand c’est possible », explique Gilles Lordet. Un dialogue pour lequel les autorités ne répondent pas toujours favorablement. 
 Alors que les yeux du monde sont braqués sur la situation actuelle de la Syrie et que la communauté internationale tente d’arrêter le massacre des syriens par Bachar Al-Assad, le directeur de l’information de RSF explique que certains pays, comme le Maroc profitent de ce moment d’inattention pour resserrer les vis et intensifier la répression sur la toile. 
Malgré la Nouvelle Constitution censée apporter plus de libertés aux citoyens, Gilles Lordet reste assez sceptique sur les apports de ce nouveau texte et pense que « sur le fonds rien n’a changé » et l’intensification de la surveillance en ligne menée actuellement le prouve.


Un homme de 81 ans en prison

Par Ali Fkir , 3/5/2012

Un homme âgé (81 ans) est emprisonné pour avoir protesté au sein du tribunal. 
Il a été condamné le jeudi 3 mai 2012 à un mois de prison ferme et à 500 dh d'amende. Le makhzen ne tolère pas des remarques exprimées par ses sujets. La sentence est prononcée au nom du Roi. 
 C'est simplement SCANDALEUX! 
---------------------------------------------------- 
Il y a quelques années un homme de 93 ans a été mis en prison. Handicapé physique et mental, il avait laissé échapper sa colère contre le régime. Il a terminé sa vie dans une prison sordide et y est décédé loin des siens...(ndlr)

jeudi 3 mai 2012

Interview : La sœur d’Ezzeddine ROUSSI raconte le calvaire du jeune étudiant.

Par mamfakinch, 2 mai 2012 
  Quelques heures après la sortie d’Ezzeddine, nous avons pu échanger avec la famille du jeune homme sur les mois de souffrances passés, leur ressenti aujourd’hui et le futur incertain qui se dessine pour Ezzeddine  
Mamfakinch : quel est aujourd’hui l’état de santé d’Ezzedine ? 
Jamila (la sœur d’Ezzedine) : Son état de santé s’est détérioré, il n’arrive pas a se mettre debout et est tout le temps dans une chaise roulante. Il parle très difficilement et nous avons à peine pu lui parler au téléphone depuis sa sortie. Il a confirmé qu’il est resté 20 jours avec sa main cassée sans soins, ils lui ont mis le plâtre 20 jours plus tard. Ses doigts sont toujours dans un état terrible. Nous n’avons reçu aucune aide et nous ne savons pas comment on va prendre en charge les dépenses de santé.
 Mamfakinch : Revenons un peu en arrière, vers ce douloureux jour où il a été enlevé, que s’est-il réellement passé ? 
Jamila : le jour de l’arrestation d’Ezzedine à la fac, ils ne l’ont pas simplement trainé des pieds hors de la fac: ils l’ont déshabillé. Ils l’ont fait passer presque nu le jeudi devant le souk de Taza qui est à côté de la fac. Des gens du souk peuvent le confirmer. 
 Mamfakinch : Nous avons eu des informations comme quoi, votre frère a été agressé alors qu’il était en prison, qu’en est-il ? 
Jamila: même si nous avons déposé une plainte auprès du procureur du Roi, c’est justement mon frère qu’on a accusé d’avoir agressé un prisonnier. En réalité, c’est ce dernier qui l’a violenté samedi alors que les gardiens n’ont rien fait pour le protéger. Du coup il était dans un état déplorable lundi. Nous avons donc des soupçons au sujet des motivations de ce prisonnier. Il se pourrait qu’il ait commis cette agression de manière exprès et que quelqu’un l’a poussé à le faire. D’ailleurs, le prisonnier lui a clairement signifié : « si tu n’arrêtes pas cette grève de la faim, je vais te tuer. Ça sera plus rapide puisque tu veux mourir ». Il n’y a pas de justice dans ce pays, on est parti chez tous les juges de Taza, ils nous ont tous déclaré que ce ne sont pas eux qui ont jugé mon frère et qu’ils ne l’ont même pas vu. 
Mamfakinch : Que comptez-vous faire à présent ? 
Jamila : Nous souhaitons poursuivre en justice l’Etat pour tous ces abus mais nous n’avons pas les moyens. 
Mamfakinch : Est-ce que Ezzedine va arrêter ses études ?
Jamila : Il veut continuer ses études mais son père estime que son futur est foutu dans ce pays, après ce qui s’est passé, les autorités ont la main longue et lui mettront les bâtons dans les roues. Là où il ira il aura des obstacles Nous sommes prêts à envoyer une lettre au ministre de la justice et au Roi aussi s’il le faut. 
 Déclaration d’Ezzeddine : Le lien vers la page où l’on constater la dégradation de l’état de santé de Ezzedine  :  http://youtu.be/17_BQJMKvs0