On s’attendait à de longues discussions en coulisses, à d’intenses marchandages entre les candidats et le «P5», les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Finalement, le processus de désignation du successeur de Ban Ki Moon s’est révélé moins délicat et plus rapide que prévu. Mercredi, après un sixième vote informel largement remporté, comme les cinq précédents, par Antonio Guterres, le Conseil s’est mis d’accord. Dans un signe d’unité extrêmement rare, les ambassadeurs des quinze pays membres, visiblement satisfaits, se sont présentés ensemble face à la presse. La représentante américaine Samantha Power, et son homologue russe Vitali Tchourkine, qui il y a deux semaines avaient refusé de s’écouter lors d’une réunion très tendue sur la Syrie, sont apparus côte à côte. Et c’est le représentant de la Russie, qui assure en octobre la présidence tournante du Conseil, qui s’est adressé aux journalistes : «La participation de tous les candidats a été extrêmement précieuse. Nous voulons exprimer notre gratitude à tous ceux qui ont pris part à cette campagne. Mais aujourd’hui, nous avons un grand favori. Et son nom est Antonio Guterres».