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samedi 28 novembre 2009

Le travail des enfants au Maroc


Par ARTE Info, 18/11/2009
Il a fallu attendre 1989 pour que les Nations Unies adoptent la convention des droits de l'enfant. 20 ans plus tard, la faim, les guerres et les maltraitances de toutes sortes, beaucoup reste à faire. Au Maroc, des fillettes d'une dizaine d'années à peine travaillent comme domestiques. Corvéables à merci pour un salaire de misère. C'est ce qu'on appelle là-bas les petites bonnes. Reportage à Rabat, Jean-Baptiste Letondeur et Lionel Myszka.
Au Maroc, des fillettes d'une dizaine d'années à peine travaillent comme domestiques.C'est ce qu'on appelle là-bas les petites bonnes.
Reportage: Jean-Baptiste Letondeur, Lionel Myszka (18 Productions, ARTE Info, 19.11.2009)

Une tête qui dépasse à peine le bord de la fenêtre. Dans ce quartier de Rabat, personne n'y a jamais prêté attention, sauf un homme, un voisin qui a fini par parler et prévenir Najia depuis longtemps militante de la protection de l'enfance. Si elle se rend sur place aujourd'hui, c'est dans l'espoir de sauver Hakima. Une fillette de quelques années seulement employée comme domestique par un couple de fonctionnaires.
La cuisine, le ménage, 7 jours sur 7, Hakima est une esclave des temps modernes. Seulement faute de plainte, Najia cette fois-ci repart impuissante. Elle est pourtant plus que jamais déterminée à dénoncer le fléau des petites bonnes, sujet d'actualité au Maroc depuis qu'un tribunal s'intéresse au cas d'un juge et de sa femme suspectés de sévices sur leur employée de maison, Zineb, 11 ans.
Jamal se souvient lui aussi de cette enfance volée. Depuis septembre il vit auprès d'une association qui a pû l'arracher à son quotidien de travailleur agricole. Jamal refait devant son tuteur les gestes dont il avait l'habitude. Il y aurait au Maroc, 600 000 enfants de moins de 15 ans au travail. La plupart dans l'agriculture ou l'artisanat, et sans bulletin de salaire.
La procédure ne va souvent pas plus loin qu'une convocation, avec obligation pour l'employeur de présenter les papiers demandés. Mais le Maroc veut en finir avec cette relative impunité. le gouvernement s'est fixé une double impératif : encadrer le travail des 16/18 ans, et éradiquer le phénomène des petites bonnes. Nouzha Sqalli, ministre du développement social, parle d'un "projet de loi avec des pénalités financières et la deuxième intention est la prison carrément. Aussi bien pour les employeurs, les intermédiaires que les familles. Ce sont des peines de prison privatives de liberté, chose qui jusqu'à présent n'a jamais existé"
Le Parlement pourrait donner son feu vert dans les prochains mois. Un vote attendu car si Jamal s'en est sorti, des centaines de milliers d'autres enfants attendent.

vendredi 27 novembre 2009

SAÏDA


Par Samira Kinani,26 /11/ 2009


Elle est belle
n'est ce pas?
un beau profond regard.....
elle est jeune
elle est née en 1952
vous l'avez vu quelque part
peut être dans le poster du 8mars d'il y a quelques années
mais son nom vous l'avez surement entendu : Saïda
Saïda chahida,f tarikh khalida(Saïda la martyre est éternelle: traduction très approximative)
je ne l'ai jamais connue
quand je suis venue à la fac 78
elle était déjà morte
morte, non, on l'a assassinée
cette belle jeune femme est née à Marrakech en sept 1952
après son bac, c'est à Rabat quelle vient étudier
la littérature anglaise
et c'est là que commence son engagement syndical, d'abord au sein de l'UNEM (union nationale des étudiants du Maroc)
dans les années très dures 72//73:répression sauvage
dissolution de lUNEM
elle suit une formation d'enseignante
milite à lUMT(union marocaine du travail)
intègre l'organisation marxiste-léniniste ILA AMAM(en avant)
arrêtée le 16/1/77
que dis-je, kidnappée,
et séquestrée à Derb Moulay Ali Chrif(centre de torture tristement célèbre)
elle sera jugée au "célèbre" procès de casa janv/fev 1977,elle et 138 de ses camarades après une première grève de faim
elle dénoncera la situation des femmes au Maroc sous les applaudissements de ses camarades
5 ans + 2 pour outrage au magistrat!!!!!
tel fut le verdict
elle fut transférée, elle et 2 de ses camarades, Rabea et Fatima, et Abraham Serfaty à la prison civile de Casa tandis que leurs camarades seront transférés à la prison centrale de Kenitra
10/11/1977: grève de faim, qui durera 40 jours dans l'indifférence totale du régime, pour réclamer le statut de prisonnier politique et demander qu'ils soient tous rassemblés
Saïda, ne put survivre à cette grève
par faute de soins
on l'a tout simplement laissé mourir
on faisait du chantage à sa famille
qu'elle demande l"amnistie" non pas au sens international, chez nous c'est demander le pardon, d'avoir osé dire BASTA, si elle veut qu'on s'occupe d'elle
Saïda a refusé
c’est au régime de demander pardon au peuple marocain
Saïda décéda le 11 décembre 1977(c’est comme ça qu'on l'a fêtée la déclaration universelle des droits humains)
Saïda a écrit de très doux poèmes en prison
elle a même commencé une étude sur la situation des "prostituées" au Maroc
j'ai dit que je ne l'ai jamais connue, physiquement
et quand je suis venue à la fac
je n'étais au courant de presque rien
j'évoluais dans un milieu très loin de telles préoccupations
je me souviens le 11/12/1978 à la fac de médecine
j'entendis pour la première fois son nom scandé par des milliers d'étudiants
et on m' a montre sa sœur, une merveilleuse étudiante en médecine alors, Bahia
et j'ai commencé à savoir un peu ce qui se passait
pendant ces années le régime a tout fait pour étouffer toute voix
qui parlerait démocratie, droits humains, égalité
toute voix qui oserait poser des questions sur le pourquoi, la vie de la majorité des marocains
c'étaient des verdicts incroyables
de 5 à perpétuité
pour des tracts dénonçant la politique du régime
appuyés par les "démocraties occidentales
"leur ami"
et c'est ainsi que des centaines de jeunes
qui rêvaient d'un monde meilleur
-bercés par mai 68
le Viêtnam, la Chine, Guevara, la révolution palestinienne-
ont été torturés, emprisonnés
assassinés(Zeroual, Amine......)
la vie de cette grande femme me marqua à jamais
et suis sure qu'elle a marqué la vie de toute une génération
par son enthousiasme, sa pureté, son don de soi, son abnégation
et sa foi en un monde meilleur
et c'est pour ne jamais oublier
et c'est pour garder la flamme vive
que l'amdh a décidé
de célébrer toutes les militantes
chaque 11 décembre
date de l'assassinat de Saïda
si je vous en parle bien avant
c'est pour qu'on soit tous et toutes là
le 11 décembre de cette année
à Marrakech, pour un sit-in devant le cimetière ou elle repose
à cote de Douraidi et Belhouari
à Makbarate Chouhada/bab Doukalla
soyons au rendez vous
je vous dédie un de ses poèmes
et pour ceux et celles qui veulent en savoir plus sur elle
le merveilleux et talentueux Mahmoud lui a dédié un portail
voilà son adresse
http://saidamenebhi.ifrance.com/

ce poème elle l'avait écrit à sa petite nièce
Poème de prison
Saïda Menebhi


La prison, c'est laid
Tu la dessines, mon enfant
Avec des traits noirs
Des barreaux et des grilles
Tu imagines que c'est un lieu sans lumière
Qui fait peur aux petits
Aussi pour l'indiquer
Tu dis que c'est là-bas
Et tu montres avec ton petit doigt
Un point, un coin perdu
Que tu ne vois pas
Peut être la maîtresse t'a parlé
De prison hideuse
De maison de correction
Où l'on met les méchants
Qui volent les enfants
Dans ta petite tête
S'est alors posé une question
Comment et pourquoi
Moi qui suis pleine d'amour pour toi
Et tous les autres enfants
Suis-je là-bas ?
Parce que je veux que demain
La prison ne soit plus là

Quatrième report du procès des 4 ouvriers de SMESI

Par Ali Fkir, coordinateur du Comité de Solidarité avec les Ouvriers de SMESI (CSOS),25/11/2009
Communiqué
Le procès des 4 ouvriers de SMESI ( qui font partie des 850 licenciés abusivement) est reporté (pour la 4ème fois) au mardi 1er décembre 2009. Les forces de répression sont intervenues (le mardi 24 novembre) pour empêcher les 850 prolétaires, leurs familles, les militantEs de l'UMT locale, les militantEs des droits humains, les militantEs solidaires... d'organiser la marche prévue vers le tribunal de Khouribga.
Le CSOS dénonce ce procès, condamne l'interdiction de la marche, réitère sa solidarité inconditionnelle avec les 850 ouvriers et avec leurs familles, victimes de l'arbitraire de l'OCP et de la complicité de l'Etat marocain.
LA SOLIDARITE NOUS INTERPELLE

Par Abdellah Hasbi le secrétaire de l'Union locale.24/11/2009

سيف القمع المخزني لازال مسلطا على رقاب نقابة عمال سميسي ريجي والاتحاد المغربي للشغل
يبدو أن شعار " احترام حقوق الإنسان " و"العهد الجديد " وغيرهم من الشعارات الرسمية لا تجد لها صدى في التعامل مع الاتحاد المغربي للشغل بخريبكة، إذ أصبحت لغة المنع والقمع هي السائدة في التعامل مع نضالات نقابة عمال سميسي ريجي إرضاء لإدارة الفوسفاط .. فالمنع والقمع أصبحا يتمان بشكل ممنهج إذ يطالان كل نضالات عمال سميسي ريجي وكان آخرها منع العمال من الاعتصام ليلا أمام الإدارة العامة للفوسفاط بالدارالبيضاء يوم 19 نونبر 2009 بتعليمات من " مراكز عليا " ومن الإدارة العامة للأمن الوطني حسب ما نقله مسؤولو السلطة والأمن بالدارالبيضاء، وبعدها تم يومه الثلاثاء 24 نونبر 2009 سد كل المنافذ المؤدية للمحكمة الابتدائية بخريبكة وضرب طوق حولها بمختلف أنواع أجهزة القمع وذلك إبان محاكمة 4 من عمال سميسي ريجي لمنع وقفة احتجاجية أمام المحكمة، إذ استقدمت السلطات الإقليمية أصنافا مختلفة من قوات القمع ( قوات التدخل السريع للبوليس والقوات المساعدة ) ومن مناطق مختلفة ( مراكش، بني ملال، لكفاف ... )، إضافة إلى مختلف أصناف البوليس السري والعلني، كما أن قاعة المحكمة كانت ملأى بمختلف الأجهزة الأمنية السرية والعلنية، وقد تم تأجيل المحاكمة بإصرار من الدفاع إلى غاية يوم الثلاثاء 1 دجنبر 2009 بعد تهديدهم للمحكمة بالانسحاب حين لمسوا إصرارا منها على البث في الملف بسرعة دون ترك الفرصة للمحامين الذين تنصبوا لأول مرة للاطلاع على الملف وإعداد دفاعهم
_._,
Comunicat de solidaritat amb la lluita dels 850 treballadors de l’OCP (Office Chérifien de Phosphate) al Marroc / Comuniqué de solidarité avec la lutte des 850 travailleurs licenciés par l’OCP au Maroc

Depuis juillet dernier 850 ouvriers de la SMESI, filial de l´Office Chérifienne des Phosphates – OCP, de la ville de Khouribga, luttent contre leur licenciement abusif à la suite de leur refus d´accepter les nouvelles conditions du travail en plus de s´organiser en section syndicale de la Union Marocaine du Travail - UMT. Cette lutte, soutenue massivement par la population de la ville et par différents collectifs sociaux , syndicaux et de droits humains,a démasqué une fois encore le vrai visage de l´Etat marocain, qui utilise tous ses moyens, surtout de répression, pour briser la résistance des ouvriers et de leur familles.
Face à cette héroïque et exemplaire démonstration d´organisation et de solidarité de classe, la Coordinadora Obrera Sindical – COS, syndicat pour la libération de genre, de classe et nationale des Pays Catalans, nous voulons exprimer publiquement:
- Notre soutien et notre solidarité internationaliste avec les 850 camarades ouvriers de la SMESI-OCP et leur familles.
- Notre adhésion à la lutte du Comité de Solidarité avec les Ouvriers de SMESI, la CSOS.
- Notre dénonciation de la position de l´Etat du Maroc qui a répondu par le silence et la répression à une lutte légitime pour des conditions de travail acceptables, dignes et humaines, une répression qui a plongé la ville de Khouribga dans un état de terreur.
Du Pays Catalans et de la COS, nous considérons l´Etat du Maroc et l’OCP responsables des conséquences dramatiques de la situation dans laquelle vivent les ouvriers, leurs familles et leurs enfants. Et ainsi, nous assumons l´appel de solidarité internationaliste et de classe, et nous soutenons les revendications des 850 ouvriers et leur combat pour:
- La nullité des poursuites judiciaires contre le représentant syndical des ouvriers de la SMESI-OCP et ses trois camarades.
- La réadmission de tous les ouvriers licenciés.
- Le respect des droits et de la liberté syndicale.
- Des négociations avec le comité syndical pour des conditions de travail dignes et l’ intégration totale des ouvriers dans la OCP.

contact : coordinadora obrera sindical , 25/11/2009 info-cos@sindicat-cos.org,

Le journaliste Ben Brik condamné à six mois de prison

Par Fouzia Maqsoud, 26/11/2009
 

Le journaliste dissident tunisien Taoufik Ben Brik a été condamné jeudi à six mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Tunis, a-t-on appris auprès de l'un de ses avocats, Mokhtar Trifi.

Ben Brik était accusé d'avoir "agressé" une femme qui a porté plainte. Il lui était également reproché d'avoir porté "atteinte aux bonnes moeurs" et endommagé la voiture de la plaignante.
Lui se dit victime d'une affaire montée de toutes pièces par les autorités à la suite d'articles virulents contre le régime tunisien publiés dans la presse française à l'occasion des élections qui ont eu lieu en octobre dernier en Tunisie.
Me Trifi a qualifié de "très sévère" le verdict prononcé contre le journaliste d'autant, selon lui, qu'il s'agit d'un "procès politique par excellence".
Il envisage "sûrement" d'interjeter appel après consultation de son client.
L'organisation Reporters sans frontières a immédiatement dénoncé ce verdict, estimant dans un communiqué que Ben Brik paie là "le prix de son engagement et de sa liberté de ton".
"La justice tunisienne vient d'adresser un signal inquiétant aux journalistes tunisiens. Tous ceux qui critiquent le président Ben Ali peuvent se retrouver à la prison de Mornaguia, aux côtés de Taoufik Ben Brik", souligne RSF, qualifiant cette condamnation de "criminalisation de la dissidence". AP

jeudi 26 novembre 2009

"Code Pink", des roses sur Gaza


Par Jacques-Marie Bourget, Bakchich, 25/11/2009

Des militants pacifistes organisent une marche mondiale vers la bande de Gaza. Première étape : l’Egypte de Moubarak. Pression diplomatique en perspective.
Un an après le déclenchement de l’offensive « Plomb durci », l’opération militaire conduite par Israël contre Gaza (1500 morts), c’est une troupe de toute autre nature, composée de militants pacifistes, qui entend envahir la petite bande de terre surpeuplée.
L’idée de ce blitz, de cette guerre de la paix, est née aux Etats-Unis il y a six mois. « Code Pink », c’est le nom de cette offensive de la tendresse, lancée essentiellement par des femmes américaines. L’origine de ce groupe politique remonte à Bikini, aux expériences atomiques. Comme le bikini est imaginé rose, voilà pour la teinte de prédilection de ces activistes coloriquement incorrectes. Après le Canada, l’Australie et le Japon sont montés en marche dans cette caravane vers Gaza.
Et la France, elle n’aime pas la paix ? Si, et, à un mois du départ, 300 compatriotes de Bernard Kouchner se sont inscrits pour cette invasion pas comme les autres. Pour une fois, plutôt que de se faire la gueule, quand le Comité pour une Paix Juste au Proche Orient a atteint le score de 250 partants pour la terre promise, toutes les organisations qui prêchent la paix, s’y sont collées.

Première étape, l’Egypte puisqu’il n’est pas question qu’Israël laisse passer ces drôles de paroissiens. Les fantassins à la branche d’olivier vont donc frapper, le 28 décembre, à la porte de Rafah, poste frontière entre le pays des pharaons et Gaza. Enigme ? Les Egyptiens vont-ils laisser passer ce petit millier de fous de la paix, avec au milieu un imam, un évêque et un représentant de la religion juive, un presque rabbin ?
Epine dans le pied pour un Moubarak qui aime peu les échardes. S’il bloque cette troupe étrangère il déclenche un bazar international à une époque où les médias ont peu de chose à se mettre sous leur dent molle. Pis, les citoyens d’Egypte, ceux qui partagent la lutte des Palestiniens, risquent de s’agiter bien trop, en dépit du couvercle, de plomb lui aussi, tenu sur la marmite par le maître du Caire. Et, s’il laisse filer, comment va réagir le grand ami israélien ? Ah, la diplomatie ? On comprend ici qu’il faut être neutre et subtil comme Kouchner pour en faire efficacement.
Utopistes debouts

Les nouveaux envahisseurs de Gaza viendront armés. Dans leurs poches des choses dangereuses comme du fil pour le tissage puisque, depuis près de trois années de blocus, les Israéliens ne laissent plus entrer cette matière première qui fait pourtant peu de bombes mais de jolies robes et des tapis.
Dans les poches aussi, des médicaments, des vivres et quelques sous. Si les pacifistes passent, ils iront vivre dans des familles en attendant la grande marche de la paix, celle des Palestiniens et du reste du monde qui est prévue à Gaza City le 31 décembre.
Alors, l’année prochaine à Gaza, une opération de givrés qui gâchent de l’équivalent carbone ? Le vieux Gandhi n’a-t-il pas appris au monde qu’on peut faire la révolution en restant assis sur son derrière ? L’utopie a un avenir qui dure longtemps.

MAROC : L'AFFOLEMENT D'UN ÉTAT




Par Ali Fkir, 26/11/2009

Ces derniers jours, l'Etat marocain vit vraiment un état démentiel. Il est hanté. Il voit partout des ennemis, des comploteurs . Toutes les composantes vivantes de la société marocaines sont suspectes. Tout le monde est suspect jusqu'à preuve du contraire. Preuve? Se prosterner, sans dignité aucune, devant le makhzen.

Prenons quelques exemples:
- Répression des sit in de l'ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
- Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l'AMDH, section Beni Mellal.
- Condamnation du président de la section de Khénifra de l'AMDH
- Répression des sit in organisés par les coordinations contre la hausse généralisée des prix( exemple de Salé, Rabat...)
- Répression des sit in ouvriers (exemple de Khouribga, de Chtouka Aït Baha...)
- Répression des étudiants (exemple de Fès, Marrakech, Nador...)
- Répression des militants Sahraouis (exemple de Tamek, Aminatou Haidar...)
- Arrestation/enlèvement de la militante marxiste léniniste Meriem Bahammou.
- Condamnation à la prison ferme d'étudiants (exemple Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer, Zahra Boudkour....)
- Répression sans précédente de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae...)
- Persécution des journalistes, condamnation d'autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d'Al Michaal...)
- Enlèvement et disparition de dizaines d'islamistes
- Les leaders islamistes réformistes (proches des thèses de la gauche démocratiques croupissent toujours en prison).
- Les prisons du Maroc regorgent de prisonniers politiques : islamistes, marxistes, sahraouis...
- Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en "justice".
- Non assistance à des milliers d'enfants, de femmes, de bébés, et de vieux en détresse suite à la décision inhumaine de l'OCP de jeter dans la rue 850 ouvriers après des années de trime. C'est un crime contre cette population-
Des rafles "d'identification" systématiques créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre "l'atteinte aux mœurs publique"(???). Des milliers de jeunes sont menés aux commissariats et se retrouvent désormais dans les fiches des suspects. Raison? un garçon et une fille (exemple d'amiEs de classe) qui se promènent paisiblement dans la ville sans "acte de mariage" ou sans lien de parenté... se retrouvent souvent au commissariat.....
L'Etat marocain est dans un état d'affolement. Pourquoi? Les dirigeants marocains ont raté tous les rendez-vous avec l'Histoire:
* Tout le monde, à part les piètres acteurs, reconnaît aujourd'hui que les "élections" de juin 2009 et leurs conséquences, ne constituent que des actes successifs d'une pièce théâtrale de mauvais goût. Les partis parlementaires ne sont là que pour applaudir les décisions royales. Ils font partie du décor de la maison du makhzen.
* La rue gronde devant la détérioration des services publics: l'enseignement, la santé, le transport collectif...
* Le chômage structural et généralisé a jeté des millions de marocaines et de marocains dans le monde de la drogue, de la prostitution, du crime, de la mendicité, des maladies mentales, du suicide, du soufisme, du fanatisme, de l'intolérance...
* La dilapidation des deniers publics, la corruption, le clientilisme...restent les "qualités" fondamentales de l'adminstration publiques.
Les grands bonnets se servent à leur guise.
* Cette situation chaotique ne désarme pas les militants et militantes du changement, du progrès, les militants et militantes de la liberté, de la démocratie. Ils, elles continuent, et avec détermination leur combat. Ce qui fait peur aujourd'hui à ceux d'en haut, c'est que le Maroc profond ( celui des travailleurs, celui de la campagne, celui des exclus, celui de tous les sans droits...) gronde, bouge, se pose des question, remet en cause certaines "vérités", certains tabous.
Voilà ce qui fait peur aux privilégiés, à tous ceux qui ont pillé les richesses de ce cher pays, à ceux qui veulent avoir au Maroc des sujets et non des citoyens et citoyennes. Un roi avait déjà dit dans le passé:"affame ton peuple, il te suivra".
L'esprit critique, la pensée libre, les idées du progrès, l'aspiration à la liberté, l'épanouissement des citoyennes et citoyen...tout est banni dans le pays du makhzen.
Au nom de la défense du sacré, on bâillonne tout un peuple. Au nom de la monarchie absolue, au nom de l'islam étatique, au nom de la patrie mad in makhzen, les marocaines et les marocains sont dépossédéEs de leurs droits de citoyenneté, de leurs droits humains les plus élémentaires.
Le Maroc se mut dans le recul. Les indicateurs mondiaux le prouvent.
Clin d'œil aux nouveaux parvenus dans le giron du Makhzen:
- A force de s'approcher du makhzen et donc de la droite, tout ce qui est à gauche devient pour vous extrémiste. Y compris vos compagnons d'hier. C'est une question d'optique.
- "Une gauche qui gère les affaires de la droite, n'est plus une gauche". (la citation n'est pas de moi)

OSONS RÉSISTER! OSONS LUTTER POUR UN AUTRE MAROC! LA LUTTE DETERMINEE DES MASSES CONSCIENTES ET ORGANISÉES, RESTE NOTRE VOIE DU SALUT

Tunisie : Fahem Boukadous, un homme libre

Par Adel Thabet, 25/11/2009

« Je suis libre, je suis heureux ! ». C’est par ces mots que le journaliste Fahem Boukadous a appris à Reporters sans frontières la nouvelle de sa sortie de la clandestinité, qui n’a pas été suivie d’une incarcération, le 24 novembre 2009. Obligé de se cacher pendant seize mois et demi, le journaliste de la chaîne satellitaire El Hiwar Ettounsi est ressorti libre du tribunal de Gafsa (400 km au sud de Tunis), ce matin. Fahem Boukadous a tout de même été interrogé pendant quelques heures dans les bureaux de la police politique de la ville, avant d’être libéré vers 15 heures.

La fin d’un cauchemar ? Réponse le 21 décembre, lorsque le tribunal de Gafsa rendra son verdict. Fahem Boukadous avait été condamné par contumace, en décembre 2008, à une peine de six ans de prison ferme, pour “constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens”, suite à la couverture médiatique des manifestations populaires dans la région minière de Gafsa. La peine avait été confirmée en appel, le 5 février 2009.
Le 5 novembre dernier, le président Zine el-Abidine Ben Ali avait gracié les trente-huit prisonniers du bassin minier de Redeyef-Gafsa, jugés et condamnés pour leur participation aux manifestations qui se sont déroulées en 2008.
Une équipe de Reporters sans frontières a rencontré Fahem Boukadous, en octobre 2009, alors qu’il vivait toujours dans la clandestinité.
L’organisation reste vigilante. Deux journalistes, Taoufik Ben Brik et Zouhaïer Makhlouf, sont toujours emprisonnés. Les avocats de Zouhaïer Makhlouf, au cours de la seconde audience du procès, le 24 novembre, n’ont pour ainsi dire pas pu plaider. Et le juge a annoncé que le verdict serait rendu le 1er décembre. Par ailleurs, les journalistes Sihem Bensedrine et Slim Bourkhdhir sont toujours sous étroite surveillance policière. Le correspondant d’Al-Jazeera, Lotfi Hajji, est suivi dans ses moindres déplacements. Enfin, l’étudiant Mohammed Soudani, qui a été arrêté le 22 octobre 2009 pour avoir parlé à des journalistes de RFI et RMC présents à Tunis alors qu’ils couvraient l’élection présidentielle du 25 octobre dernier, a été condamné, six jours plus tard, à quatre mois de prison. Il a été gardé au secret jusqu’au 9 novembre 2009.

Qui est Fahem Boukadous ?

Par L.M. Bakchich, novembre 2008
Tunisie : bon journaliste, s'abstenir
Coupable... d'avoir fait son travail. Le journaliste Fahem Boukadous est recherché par les autorités tunisiennes depuis le 5 juillet 2008. Correspondant de la télévision privée Al-Hiwar Attounsi (dont le slogan est "La parole libre est l'essence d'un État libre"), il est officiellement poursuivi pour "appartenance à une association de malfaiteurs" et "diffusion d'informations de nature à troubler l'ordre public" et risque jusqu'à 10 ans de prison. 
Son "crime" ? Selon Reporters Sans Frontières (RSF), qui lance un appel pour que soient abandonnées les poursuites, il est accusé d'avoir couvert pour la chaîne des manifestations populaires dans la région de Gafsa (sud-ouest tunisien) et d'avoir mis en contact des médias étrangers avec les syndicalistes. Correspondant dans la région, Fahem Boukadous a été le premier à pouvoir filmer les mouvements des ouvriers de Gafsa qui manifestent depuis le début de l'année pour dénoncer la marginalisation, la pauvreté et la corruption. Il a ainsi relaté les arrestations arbitraires de la police (de manifestants et de syndicalistes) et recueilli les témoignages d'une population fortement touchée par le chômage. D'après RSF, les autorités tunisiennes empêchent toujours la presse de se rendre en toute liberté dans la région.

mercredi 25 novembre 2009

A Rabat répression d'un sit-in de protestation



AMDH section de Rabat dénonce la répression des sit-in de protestation:
Un sit-in pacifique contre les prix trop élevés des transports publics dégénère en répression violente où journalistes et passants ne sont pas épargnés

الرباط، في 24 نونبر 2009
بــــــــــيـــــان

نظمت تنسيقية الرباط لمناهضة الغلاء و تدهور الخدمات العمومية للمرة الثانية وقفة احتجاجية سلمية يوم الثلاثاء 24 نونبر 2009 على الساعة الخامسة و النصف زوالا بمحطة للحافلات قرب ساحة باب الاحد بالرباط و ذلك للاحتجاج على الوضع الكارثي للنقل الحضري بالرباط و انتشار وسائل نقل غير قانونية لا تتوفر فيها شروط السلامة بالإضافة إلى تكديس المواطنات و المواطنين تحت ظروف تنعدم فيها الكرامة. و عند انطلاق الوقفة السلمية بترديد شعارات تندد بتردي خدمات النقل التي تقدمها شركة سطاريو مع المطالبة بفسخ العقدة المبرمة مع هذه الشركة نظرا لعدم احترامها الشروط الواردة في دفتر التحملات، هاجمت قوات القمع الهمجية بمختلف ألوانها المحتجين بشكل عنيف مستعملة كل أساليب العنف المتوحشة من ركل و ضرب و تنكيل و سب و القذف بالكلام النابي في حق كل المناضلات و المناضلين بالإضافة إلى التهديد بالاعتقال التعسفي. كما تم تعنيف بعض الصحافيين لمنعهم من تغطية الوقفة الاحتجاجية. و لم يسلم من عنفهم الهمجي المواطنات و المواطنون الذين كانوا ينتظرون لفترة طويلة حافلات النقل.

على صعيد آخر نظم المستخدمات و المستخدمون الذين كانوا يشتغلون مع شركات النقل الحضري السابقة و الذين قررت شركة سطاريو عدم تشغيلهم، زوال نفس اليوم وقفة احتجاجية سلمية أمام مقر الولاية بالرباط. و يفوق عدد هؤلاء العاملات و العمال ضحايا التسريح الجماعي، 2000 فرد. و بدل الاستجابة لمطلبهم الشرعي بالالتحاق بالشغل ، هاجمتهم قوات القمع المتوحشة محدثة في صفوفهم عدة إصابات بليغة مع احتمال إجهاض سيدة، ليلة الاحتفال باليوم الدولي لمناهضة العنف ضد النساء.

إن مكتب الفرع إذ يندد بهذه الأساليب القمعية الهمجية و التي تذكرنا بما يعرف بسنوات الرصاص كما أنها تؤكد بأن الانتهاكات الجسيمة لحقوق الانسان لا زالت متواصلة ، ليجدد مطالبته ب:
- احترام الحق في الأمان الشخصي و السلامة البدنية
- احترام الحق في التظاهر السلمي
- احترام الحق في الشغل
- توفير وسائل النقل الضرورية و المريحة
- وضع حد لوسائل النقل الغير القانونية
مكتب الفرع

Pour un mouvement des droits humains et démocratique fort

 Par AMDH, Attadamoune, novembre 2009




L’Association Marocaine des Droits Humains a décidé de tenir son 9ème Congrès National en avril 2010 sous le mot d’ordre : « Un mouvement des Droits Humains et démocratique fort pour une constitution démocratique, l’Etat de droit et la Société de dignité et de citoyenneté ». Ce mot d’ordre cristallise les objectifs stratégiques de l’AMDH dans la construction de l’Etat de droit comme alternative à l’Etat Makhzenien et aux rapports antidémocratiques qui l’ont historiquement caractérisé et dans l’édification de la Société de citoyenneté et de dignité comme alternative à la société de sujets qui marginalise ces grandes valeurs humaines que sont la liberté, l’égalité et la solidarité.
Ce mot d’ordre indique également que l’adoption d’une constitution démocratique de par son élaboration, son adoption et son contenu bien sûr, est une condition essentielle pour la construction de l’Etat de droit, l’expérience ayant montré de manière incontestable qu’il est impossible d’opérer une transition vers une société démocratique pour le protection et la promotion des droits humains.
Depuis sa création en 1979 et sa renaissance en 1989, l’Association a pu, grâce aux efforts de l’ensemble de ses cadres et militantEs, avec leur diversité politique, idéologique et professionnelle, être présente aujourd’hui dans toutes les régions de par ses 90 sections locales et ses membres dont le nombre dépasse actuellement les 10.000.
Malgré cela, l’AMDH a besoin d’étendre son influence et de l’approfondir pour renforcer son action sur tous les fronts du combat pour les droits humains dans leur globalité.
- Le renforcement de l’ensemble des organisations des droits humains et de leur coopération permanente dans le cadre d’un front uni de combat pour les droits humains, ce qui nécessite d’une part la mise à jour et l’amélioration du pacte national des droits humains adopté depuis près de 20 ans par le m o u v e m e n t dans le cadre d’une constitution autocratique. Il est certain que même l’adoption d’une constitution démocratique reste insuffisante pour l’édification de l’Etat de droit qui exige également des élections libres et intègres garantissant la volonté populaire et le droit du peuple à s’autodéterminer, un pouvoir judiciaire indépendant, des juges intègres et compétents, des lois en conformité avec les normes universelles des droits humains, et le respect en pratique des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
* Par ailleurs, le mot d’ordre du congrès insiste sur le renforcement du mouvement des droits humains et démocratique en général comme moyen essentiel d’atteindre les objectifs stratégiques de l’AMDH, surtout après l’envol des illusions sur la possibilité pour l’Etat makhzénien d’opérer la transition vers la démocratie. On notera que le renforcement du mouvement des droits humains et du mouvement démocratique en général implique notamment :
- La poursuite de l’action pour renforcer l’AMDH et son combat des droits humains, et d’autre part la rationalisation et le renforcement des différents organismes de coordination œuvrant pour la défense des droits humains.
- Le renforcement du mouvement démocratique marocain avec ses composantes politiques, syndicales, culturelles, associatives et de défense des droits humains ; cela exige une clarification quant au programme démocratique dans notre pays, l’engagement concret dans le combat contre l’exploitation, l’absolutisme et la répression et la mise en œuvre de manière plus large et profonde du mot d’ordre sur «l’unité d’action pour la défense des droits humains » brandi à juste titre par l’AMDH depuis son 3ème congrès national tenu en décembre 1991.
Source : éditorial d'Attadamoune

mardi 24 novembre 2009

Les droits humains à Beni Mellal

Par Samira Kinani, l3/11/2009

Dssara c'est comme ça qu'on voit les droits humains à Beni Mellal

Salle comble
avocats de différentes villes du Maroc
Rabat, Casa, Tanger, Safi, Marrakech, Agadir, Khouribga...
miltantEs de l'AMDH
familles..
la solidarité est de mise
l'indignation surtout...
cet après midi
au tribunal de la première instance Beni Mellal
15jours déjà que notre président de la section
est sous les verrous.
lui et Nasreddine cet homme simple
ce vendeur ambulant
qui a compris qu'il avait des droits
et intégré l'amdh
et pire, pour les autorités
s'est mis à transmettre ses connaissances
aux braves gens simples de notre Beni Mellal
et ça c'est bezzaf
faut arrêter
c lbsalate et dsarate
que les citoyens apprennent
à se défendre
contre l'arbitraire
contre l'arrogance
contre l'injustice..
alors on fait quoi??
ce pauvre vendeur ambulant
aurait eu une amende impayée
de 600 dh!!!
la PJ vient le chercher à la rue pour l'arrêter
c'est de l'argent public
faut pas le dilapider!!!
3 hommes en civil
qui ne daignent pas se présenter
ne montrent pas l'ordre
et tentent de l'amener de force vers la voiture!!
refusant timidement de les suivre
Jarjrouh comme un quelconque déchet
ou comme il l'a exprime devant la cour
ki lma3za!!
un autre membre de l'amdh
aurait dit "lahoma ina hada monkar"
les passants essayent d'intercéder en sa faveur
rassemblant l'argent qui lui manquait
car i n'avait dans ses poches que 250Dh
nenni
on l'emmène et on emmène aussi l'autre membre de l'amdh
qui a appelle le président Houssain Harchi
notre camarade se rend au local de la PJ
demande à voir un responsable
là un inspecteur lui demande qui il est
"président de la section AMDH"
et l'inspecteur se met en rogne
l'insultant- Houssine n'a pas voulu répéter
les mots exacts à la salle/il en a fait mention au juge seulement -..
la fourgonnette arrivant
voyant ses camarades malmenés
il a protesté
notre inspecteur
a appelé d'autres policiers
qui ne savaient même pas de quoi il s'agissait
se sont mis à tabasser notre président
comme il l'a exprimé
"fina hia lyad lfoukania"!!!!
et c'est lui qui est arrêté
pour offense à un agent public!!!
les avocats présents mirent en pièce le pv de la police
qui même sur la forme
comportait beaucoup d'irrégularités!!
et discutèrent du fond du problème
la section très active
a suivi de près plusieurs dossiers
qui commencent à gêner ceux pour qui rien ne doit changer
et devient de plus en plus populaire
faut frapper fort
et surtout frapper sur la tête
pour donner l'exemple!!!
faut pas que les gens ydasrou
car c'est ça pour eux
désirer être digne!!!
un avocat a d'ailleurs demandé
que si des fonctionnaires de la pj
considèrent qu'ils ont été humilies et empêches de faire leur travail
les "accusés" crient qu'ils ont été torturés
et que s'il y a égalité devant la loi
ces agents devraient eux aussi passer en jugement
et la cour trancherait..
bref, des plaidoiries
qui m'instruisirent du point de vue de la loi
et qui ont mis la lumière sur les vrais enjeux:
respect des lois et des droits
contre la continuité de l'arbitraire..
20H,déjà en voiture
le jugement tomba
1mois avec sursis pour nos 3 camarades!!!
un mois pour avoir été tabassés, humiliés, écroués arbitrairement
pour avoir voulu jouer leur rôle de défenseurs de dh!!!!
et le pire dans tout ça
c'est qu'on s'est tellement habitués à l'hogra
qu'on a tellement normalisé avec
que certains prennent ça pour une victoire!!!!
ps:dois je vous rappeler que c'est dans cette ville qu'on a osé arrêter le grand militant Bougrine??...

Hamas : « Ils ne sont pas mauvais, ils sont juste dessinés comme ça»


Un article dans la série La Première Guerre mondiale des mots
par Mary RIZZO, 19/10/2009. Traduit par MR pour ISM






Dans nombre de pays occidentaux, certains partis ou mouvements politiques sont traités comme s'ils provenaient de la Lune ou étaient étrangers à toute collectivité territoriale. Leur existence au sein de la population est toujours connotée comme négative, transitoire, quelque chose qui aurait été créé dans une salle de réunion ou en coulisses, imposé à un public rustre incapable de faire la différence entre un vrai programme politique et une rhétorique creuse et simpliste. Ces partis ou mouvement sont dépeints comme s'ils ne s'adressaient qu'aux marges de sociétés démunies de tout organe démocratique « normal », et seraient donc des groupes délabrés qui ne représenteraient qu’un électorat minoritaire. Étant donné leur opposition aux partis préexistants, ils sont marqués d'une étiquette qui servira à les maintenir isolés des structures déjà à l'œuvre, tout ceci visant à détruire le parti ou mouvement visé par un travail de propagande plutôt que par une analyse de la réalité.

Toute une mythologie a été construite autour du mouvement palestinien de résistance (qui s'est transformé en parti) Hamas. Cette construction a acquis de fait une plus grande légitimité comme interprétation du Hamas que les faits eux-mêmes. Dans la plupart des médias occidentaux, qu'ils soient de gauche ou de droite, et dans quelques médias « modérés » des pays arabes, le nom même du parti est couplé à des termes comme « fondamentaliste », « radical », « terroriste ». De toute évidence, cela sert à créer un réflexe de peur qui empêchera que le mot soit évalué de façon critique et objective. L'auditeur identifiera immédiatement le Hamas avec une connotation négative, ce qui l’exemptera de sa responsabilité de comprendre qu'il s'agit d'une manipulation de la réalité. L'auditeur est censé accepter les affirmations que le Hamas est « anti-démocratique » et « fanatique ». C'est ensuite un jeu d'enfant de convaincre l'auditeur que le-Hamas-est-mauvais, qu'il est l'ennemi-de-tout-ce-que-nous représentons (à nos propres yeux la tolérance, la démocratie, en un mot la Bonté). Il devient alors possible d'étendre cette lecture à la conviction que des actions doivent être entreprises contre eux, qu'ils sont un « cancer dont il faut se débarrasser », comme l'a dit Noa, la pacifiste institutionnelle de service.

Comment éradique-t-on un cancer, une fois qu'il a été diagnostiqué ? Par l’ablation ou le bombardement. Pour traiter un cancer, on « bombarde » même les parties saines du corps avec des produits chimiques, en attendant de voir si, après la bataille, le corps conserve encore suffisamment de parties saines pour permettre que l'organisme continue d'exister. Une fois que vous avez mis dans la tête de millions de gens l'idée que la destruction est une bonne chose parce que l'ennemi ferait énormément de dégâts et de mal  si on lui permettait de continuer à  exister, vous pouvez estimer  que le risque de pousser l'organisme tout entier à sa tombe en l'affaiblissant considérablement vaut la peine d’être couru.

C’est un moyen de justifier des actions qu’ils ne voient eux-mêmes pas comme thérapeutiques mais qui sont une pure horreur.

Comment en est-on arrivé à ce que le monde se laisse ainsi berner et permette qu'Israël détruise Gaza pour « se débarrasser du Hamas » ? C’est très simple, et c'est toujours la même réponse : Israël et ses alliés font dans la désinformation.

Ceux qui gratteront légèrement sous les manchettes grandiloquentes des journaux découvriront quelques faits enfouis qui contrediront le titre manipulatoire, mais il n'y a pas beaucoup de gens qui iront aussi loin, étant donné qu'ils sont confrontés à quelque chose qui comporte un élément de vérité profondément enfoui.

Comme si cela n'était déjà pas suffisamment problématique, même les « progressistes » n’ont pas démérité pour rendre le Hamas intouchable. Ils peuvent aller jusqu'à l'accepter comme un « mouvement de résistance », mais ils ne permettront pas à leur parti-pris idéologique personnel de voir le Hamas comme une force de progrès pour l'avancement de son propre peuple. Peut-être par conviction, convenance ou même manque de recherche, ou par un aveuglement qui ne permet aucune variante au thème de la lutte des classes, où tout est « international » et où le même type de règles et d'idéaux sont considérés comme applicables et nécessaires à tous, allant, dans certains cas, jusqu'à « importer la démocratie » sous diverses formes plus ou moins agressives.

Ces gens, dont beaucoup sont armés de bonnes intentions, ont mâché, avalé et recrachent quelques-uns des mensonges éhontés et des distorsions qui font partie de la mythologie créée en Israël et en Occident principalement par les adversaires du Hamas,.

Quels sont les éléments constitutifs de cette mythologie ?


1) Le Hamas a été créé par le Mossad israélien.
2) Le Hamas représente une portion marginale des Palestiniens.
3) Le Hamas est devenu juste assez démocratique pour pouvoir obtenir une certaine légitimité pour ensuite s'emparer des Territoires palestiniens et les transformer en un État islamique.
4) Sa victoire aux élections n’a été rien de plus qu'un vote de protestation contre la corruption du Fatah.
5) Le Hamas est composé d'un tas d'analphabètes et ses électeurs se sont laissés entraîner par leur propre ignorance.
6) Le Hamas est un groupe fondamentaliste et donc inflexible et incapable de toute modification ou évolution. La Charte souvent citée est utilisée contre lui pour souligner qu'il n’est qu'un groupe radical, destructif, programmé pour  la Guerre Sainte.
7) Le Hamas ne cherche à faire aucun compromis avec les autres partis politiques ou factions palestiniens et est donc l’élément diviseur qui empêche l'unité du peuple.
8) Le Hamas œuvre à endoctriner son peuple avec une propagande haineuse, pour l'utiliser comme chair à canon.
9) Le Hamas est un groupe terroriste qui n'existe que grâce au financement de « régimes fondamentalistes »


Que le Hamas ne soit qu’un mouvement de résistance a été clairement démenti par les élections, mais cela semble être le postulat sur lequel les activistes peuvent se regrouper pour se permettre de le tolérer, tout en souhaitant sa disparition rapide. Il n’est alors pas considéré comme ayant un véritable héritage en tant que parti politique qui pourrait être comparé à ceux des « nations démocratiques » de la « communauté internationale », et ainsi, l’analyse peut rester à un niveau élémentaire se prêtant à des généralisations hâtives.

Je prie mes lecteurs de bien vouloir me pardonner tous ces guillemets, mais ces mots deviennent vraiment ironiques et vides de sens réel lorsqu'ils sont appliqués aux objets désignés par les docteurs ès-manipulation d'information, dont la tâche consiste à faire le jeu des puissances hégémoniques. Comment une poignée minoritaire de nations qui s'opposent systématiquement à la volonté du reste de la communauté mondiale à l'ONU peut-elle être considérée comme la « communauté internationale » ? C'est un club de garçons qui exclut pratiquement tout le monde. Comment un pays qui met aux affaires le candidat qui a obtenu le plus petit nombre de votes peut-il être appelé une « démocratie » ? C'est lorsque nous commençons à nous poser des questions sur nos propres fondements que nous pouvons détecter qu'il y a beaucoup de connivence à présenter toute opposition comme un ennemi étranger aux paradigmes qui nous paraissent être au cœur de nos attentes sur la façon d'instaurer un monde juste et équitable.

Il est temps de déconstruire quelques-uns de ces mythes en leur opposant des faits.

1) Le Hamas n'a pas été créé par le Mossad. Bien qu'Israël aime s'attribuer le mérite de bien des choses, celle-ci n'est pas de leur fait. L'Islam politique est présent en Palestine depuis le début des années 40, dans la Palestine mandataire, et le Hamas est né au sein des Frères Musulmans (Ikhwan), auxquels était officiellement affilié nombre de ses premiers dirigeants. C'est l'expérience de la condition de réfugiés qui a transformé le Hamas en un élément plus autonome, avec une base nationaliste particulière, résultat naturel de la situation humaine urgente et réelle de déplacements et de perte d’identité culturelle et nationale.
Ce groupe a eu des relations étroites avec la base égyptienne, et les premiers bureaux des Ikhwan en Palestine furent ouverts à Gaza en 1945, dirigés par un membre de l'une des plus importantes familles de la région, Cheikh Safer Al Shawwa. Pendant la première guerre arabo-israélienne, des volontaires islamistes ont renforcé les rangs, venant principalement de Jordanie et de Syrie, et ce soutien a montré aux réfugiés que les Ikhwan avait le courage de se défendre, même pendant la « guerre d'indépendance d'Israël ». Le nombre croissant de réfugiés a donné une identité et une motivation plus fortes au mouvement islamiste en Palestine. Par conséquent, dans la société civile et dans la population en général, il n'était nul besoin d'une motivation venant d'une autre source pour pouvoir faire ce serment : « Je jure d'être un bon Musulman dans la défense de l'Islam et de la terre perdue de Palestine. Je jure d'être un bon exemple pour la communauté et pour les autres. » Telles étaient les paroles prononcées par ceux qui juraient loyauté aux Ikhwan en Palestine (source : Beverly Milton Edwards, Islamic Politics in Palestine, p. 43). Les Ikhwan locaux avaient leur propre programme, défendre sa terre perdue. Le fanatisme, l'influence extérieure ou même la propagande n'étaient pas nécessaires.

Les réfugiés eux-mêmes étaient la preuve vivante des horreurs et de la souffrance de la déportation. L'identification comme partie d'un mouvement international fut concomitante à la reconnaissance de la particularité de l'expérience palestinienne. La création officielle (du Hamas), le 9 Décembre 1987, ne fut que l'aboutissement d'une organisation à l’œuvre depuis des décennies. La résistance islamique organisée fut ensuite utilisée lorsque la situation s'est précipitée de façon spectaculaire en 1967 et une nouvelle génération de réfugiés est née. Pour cette génération, le retour à l'Islam fut considéré comme une nécessité pour l'avenir moral et politique d'un peuple qui avait été littéralement détruit. Beaucoup voyaient la Nakba comme le résultat de la distanciation d'une société normale, la société palestinienne, dont les valeurs éthiques, religieuses, culturelles et traditionnelles avaient été dévastées par l'occupation, et la descente vers davantage de dégradation, de pauvreté, de privation des droits civiques et d'instabilité sociale étaient considérées non seulement comme le résultat de l'occupation, mais comme une partie de sa cause.

La « communauté internationale » n'est pas venue au secours de ces gens, le reste de l’Oumma  n'a pas pris part à leur lutte nationale, en grande partie parce qu'il n'était pas directement concerné, ou même interdit d'y participer. La douleur extrême et la honte de perdre son pays furent à l'époque un élément nouveau dans une région où la colonisation précédente avait évité d'expulser les habitants autochtones, et jeter dehors les usurpateurs n'était pas compliqué par la perte totale de racines et d'un territoire.

La base de la dimension formelle du Hamas était ainsi présente depuis des décennies avant sa naissance officielle. Pour fonctionner sous le joug de l'occupation, ces groupes organisés existants ont créé pour leur population des associations caritatives et de bienfaisance. Israël a toléré ces institutions dans les Territoires Occupés et leur a concédé quelques marges de manœuvre en leur octroyant des autorisations. Comme l'a dit le Général Yitzhak Sager dans un entretien avec le International Herald Tribune en 1981, le gouvernement israélien « […] a donné de l'argent que le gouverneur militaire a alloué aux mosquées […], les fonds ont été utilisés tant par les mosquées que par les écoles religieuses, dans le but de renforcer un projet qui pourrait s’opposer à celui de la gauche qui était favorable à l'OLP. » Si Israël a trouvé quelques motivations à s'impliquer, ce fut réellement dans le sens de « diviser pour mieux régner » ; un peu de tolérance, un peu de soutien économique aux diverses associations religieuses pour voir si une opposition aux nationalistes de l'OLP se développerait. Israël ne cherchait en fait que le moyen d'affaiblir l'OLP, qui jouissait d’un soutien certain en Occident, et les Israéliens n'ont ni fondé ni financé de manière significative important, ni influencé en aucune façon un mouvement qu'ils pourraient d'une manière ou d'une autre infiltrer ou contrôler. C'est de la pure mythologie. Pourquoi donner à Israël un crédit qui ne lui revient pas ?


2) Que Hamas ne représente qu'une partie marginale des Palestiniens est un autre mythe à déboulonner.

Il est bien entendu exact que tous les Palestiniens ne sont pas des réfugiés, de même qu'il est exact que la quasi-totalité des dirigeants du Hamas sont nés en exil ou qu'ils ont été soumis, à un moment donné, à l'expérience de l'expulsion et de la perte de leurs maisons et de leurs biens. Il s'agit de l'expérience palestinienne centrale, et il est vrai que même les (quelques) Palestiniens qui n'ont pas été déracinés s'identifient à la perte de leur identité culturelle et nationale, et tous savent que leurs aspirations nationales et la cohésion en tant que groupe ont été détruites par Israël. Ainsi, même un mouvement ou un parti qui a sa propre identité dans les camps de réfugiés et en exil ou dans ses racines religieuses, est reconnu comme un représentant intrinsèque, légitime et naturel des Palestiniens dans leur ensemble. Ils ont même obtenu un vote majoritaire dans des secteurs de Cisjordanie qui n'étaient pas considérés comme des bastions du Hamas, comme ils ont eu les voix de nombreuses zones chrétiennes.


3) Que le Hamas se soit « juste suffisamment démocratisé » pour pouvoir mettre son pied dans la porte, première étape pour imposer un État islamique sur l'ensemble de la Palestine est un mythe très largement répandu, en particulier dans les cercles progressistes qui ne reconnaissent pas la popularité du mouvement, ou qui ont un préjugé idéologique contre tout mouvement religieux. Il y a beaucoup à dire en faveur de la séparation de l'Église et de l'État, mais ce n'est évidemment pas un postulat qui peut être imposé de loin, et de plus, de nombreux niveaux de séparation sont à prendre en considération. Ceux qui souscrivent à l'argument que le « Hamas gagne du temps avant d'introduire la Charia » ont tendance à nier qu'une démocratie a certaines caractéristiques, et que ce n'est pas nécessairement synonyme de « laïcité ». Lorsque le mot « démocratie » est appliqué correctement, il a certaines caractéristiques que le Hamas réunit. Il jouit d'un consensus populaire. Il a une structure interne autonome et reconnue comme légitime par ses électeurs.

Il suit les règles des élections, réunissant les conditions de participation. Une fois élu, il assume son rôle au sein du système existant, n'a pas renversé ou organisé des coups d'État contre les structures établies. C'est un mouvement politique avec plusieurs factions (certaines d'entre elles armées, comme c'est le cas de nombreux partis dans des pays sous occupation, le Fatah inclus), avec une histoire et une organisation. Un large débat existe parmi ses membres, y compris ceux qui sont des prisonniers politiques, avant de prendre des décisions, et la majorité décide des actions à mener. Ce qui le différencie des partis que les Occidentaux connaissent, c’est que les dirigeants au plus haut niveau n'assument généralement pas des rôles d'administration. Ce qui est compréhensible dans un parti où de nombreux dirigeants sont systématiquement assassinés par Israël. Que le directeur politique actuel, Khaled Mechaal, soit obligé de vivre en exil après avoir été victime d'une tentative d'assassinat en dit plus sur cette situation anormale que beaucoup de mots.
flags suhaib salem

4) Que la victoire du Hamas aux élections du Conseil Législatif ne fut rien d'autre qu'un vote de protestation (encore une autre théorie favorite de la gauche) fut brillamment contredite par Paola Caridi dans son très bon livre (en dépit du sous-titre sensationnaliste), Hamas  Che cos'è e cosa vuole il movimento radicale palestinese (Hamas. Ce qu’est et veut le mouvement radical palestinien) , publié par Feltrinelli et disponible seulement en italien pour le moment.
Ci-dessous la traduction d'un certain nombre de paragraphes qui traitent de cette question.

« Il y a une raison politique précise pour laquelle la majorité des Palestiniens a voté pour le Hamas. C'est une raison qui a trait à la décision officielle prise par le mouvement islamique le 23 janvier 2005 (un an avant les élections législatives, NdT) : une trêve unilatérale, décidée avec le Jihad Islamique (qui l'a rompue à plusieurs reprises), qui transformait les paroles en actes : que ce serait la fin d'une saison d'attaques suicides lancées par le Hamas à l'intérieur d'Israël, dans les limites de l'armistice de 1949, en d'autres termes l'Israël à l'intérieur de la Ligne Verte. La fin des attaques suicides dans les villes israéliennes, mettant substantiellement fin à l'Intifada aussi comme choix participatif (du Hamas) est interprétée par la population palestinienne comme une proposition politique précise : une alternative à ceux qui l’avaient gouvernée et contrôlée, ayant l'hégémonie jusqu'à ce moment-là. Une proposition qui pose en même temps de nouvelles limites de facto à la stratégie de résistance du Hamas. Le mouvement islamiste n'a donc pas été choisi seulement pour protester contre la corruption, le favoritisme et l'inefficacité du Fatah, qui, en tant que parti, est souvent confondu avec l'Autorité Palestinienne. La corruption, le favoritisme et l'inefficacité qui sont liés, au moins du point de vue temporel, à l'échec des Accords d'Oslo et aux 'faits accomplis' réalisés par les Israéliens.
Les gens du Hamas ont été considérés comme des gens sérieux, qui ne s'étaient pas enrichis aux dépens de la population, et de fait, ils continuaient à vivre dans des quartiers normaux et dans les camps de réfugiés. » (Caridi, p. 171).


5) Une calomnie extrêmement insultante, souvent répétée, est que les partisans du Hamas et ses dirigeants sont une « bande d'analphabètes » ou de « fanatiques religieux ». Le constat que pratiquement tous les dirigeants du Hamas sont (ou furent, le passé est de rigueur étant donné le nombre d'assassinats) des diplômés de l'université dans des domaines allant de la médecine à la physique et au droit, de l'économie à la théologie, témoigne en lui-même que cette calomnie ne vise qu'à les salir et à les peindre comme des gens qui n'ont lu que des textes religieux et qui sont donc « sous-développés », comparés à d'autres mouvements. L'enseignement a toujours été l'un des piliers du Hamas et de son travail caritatif. Nul besoin de le dire aux Palestiniens, pour qui c'est une réalité ; dans beaucoup de cas, sans ce fondement, ils auraient été laissés pour compte dans ce domaine.

6) L’inflexibilité du Hamas est un autre mythe, évoqué en particulier lorsqu'on parle de la Charte de 1988 (Mithaq). Le Cheikh Hamed Bitauri, « autorité religieuse de Naplouse », président de l’Association des oulémas palestiniens, connu pour ses positions radicales, n'a aucun problème à confirmer que « la Charte n'est pas le Coran. Nous pouvons la modifier. Elle n'est que la synthèse des positions du mouvement islamiste dans ses relations avec les autres factions, et de sa politique. »

Aziz Dweik, fondateur de l'Institut de Géographie à l'Université de Naplouse, qui deviendra plus tard Président du Conseil Législatif Palestinien après les élections de 2006, et qui fut emprisonné dans les geôles israéliennes dès l'été de la même année, a même été plus loin, déclarant la nécessité politique et pragmatique de se distancier de la Mithaq de 1988 à Khaled Amayreh, journaliste palestinien sensible aux positions islamistes, à qui il a dit que « le Hamas ne resterait pas l'otage des slogans rhétoriques du passé comme celui de la 'destruction d'Israël'. » (Khalid Amayreh, "Hamas Debates the Future: Palestine's Islamic Resistance Movement Attempts to Reconcile Ideological Purity and Political Realism", in Conflicts Forum, Nov. 2007, p.4) (Caridi p. 90).

Haniyeh a mentionné en maintes occasions que la Charte avait été dépassée dans sa substance par d'autres documents officiels, dont le plus important est le Programme Électoral de la Liste « Changement et Réforme » (la liste sous laquelle le Hamas a participé aux élections). Ce programme est structuré comme un document qui va bien au-delà des besoins d'une campagne politique, selon le dirigeant du Hamas, et il indique la politique du mouvement. Il n'a pas été écrit dans le feu évolutionnaire de l'Intifada, et il reflète l'évolution du parti. Les changements ne sont pas idéologiques, mais plutôt de nature stratégique et politique. Les positions ont été réitérées tellement de fois lors d'interviews ou d'interventions publiques qu'il semble incroyable que la complexité et la maturité du Hamas ne soient pas évidents pour tout le monde. Il est clair que les membres du Hamas se consacrent toujours à la libération de la Palestine, mais ils tentent d'y parvenir par la réaffirmation des droits du peuple, sachant parfaitement qu'en tant que parti, le Hamas n'est pas équipé pour renverser l'occupation de façon pratique, ni pour détruire ce qu'ils reconnaissent comme une réalité.

Beaucoup d'entre nous, qui suivent les événements du Moyen-Orient, espèrent qu'ils ne cèderont pas au pragmatisme au point de reconnaître Israël non seulement comme une réalité, mais comme un « État juif ». Cependant, nous devons observer depuis les coulisses et évaluer les faits. La population de Palestine sera vigilante sur les droits qui auront été abandonnés, si cela arrive, et beaucoup d'entre nous croient que le dos au mur, ils ne capituleront pas et ils ne perdront pas ce qu'ils savent être à eux pour des raisons d'opportunité politique. Le Hamas, lui aussi, est conscient de ce fait.


7) Le Hamas a été beaucoup moins scissionniste que son homologue de principe, le Fatah.
Le « coup d'Etat » de Gaza, qui a choqué et attristé le monde, fut en réalité une mesure préventive pour déjouer la prise de pouvoir planifiée par les forces du Fatah fidèles à Dahlan (en collaboration avec Israël). Le fait que le Hamas soit le parti qui a obtenu la victoire, par son propre peuple, n'a jamais été reconnu par la « communauté internationale » qui avait néanmoins poussé à des élections et insisté sur le fait que c'était une nécessité pour les Palestiniens, parce que cette reconnaissance aurait accordé une légitimité à la résistance et serait devenue la politique au sein de l'organe de gouvernement ; le rejet des négociations avec Israël, considérées comme subalternes, et qui étaient la politique du Fatah, avait été officiellement approuvé par le peuple et cela n’aurait été qu'une question de temps avant que ce programme devienne politique de gouvernement.

Ainsi, toute mesure des « forces de sécurité » du Fatah pour s'emparer de Gaza était de fait un coup d'État. Mais en regardant en arrière des événements qui ont été alimentés par la désinformation, on peut dire que le bain de sang tragique entre Palestiniens a empêché le véritable renversement de la démocratie qui aurait eu lieu si Dahlan en avait eu la possibilité. Encore et encore, le Hamas a cherché à travailler avec le parti d'opposition ; ce que ce dernier ne pouvait tolérer, dans le vain espoir que l’avantage économique et politique dont l’a gratifié le « club de garçons » ( voir plus haut) lui permettrait de rester au pouvoir, même en l'absence d'un mandat populaire.


8) Il n'est pas nécessaire de faire de la propagande pour montrer aux Palestiniens, dans les territoires occupés et en exil, et même pour nombre d'entre eux à l'intérieur d'Israël, la destruction continue de leur civilisation et de leur peuple.
Blocus, bombardements, assassinats, guerres, check points, humiliations, restrictions, séparations des familles, emprisonnements et abus ne sont pas des incidents isolés, mais le pain quotidien de la vie palestinienne. Nul besoin d'inventer une rage contre un ennemi fantasmagorique. Il y en a un, bien réel, qui soumet les gens de tous âges et de toutes conditions à l'humiliation, à la privation et à la mort. Montrer un homme en costume de souris pour insister sur le fait que des enfants sont endoctrinés dans la haine peut très bien marcher sur des masses non informées, mais il suffit d'un coup d'œil à la réalité pour se rendre compte que Farfour (1) est la manière la plus douce pour qu’un enfant assimile qu'il ou elle est un prisonnier condamné à vie à souffrir de la manière la plus atroce, pour être né comme un être inférieur aux yeux des oppresseurs.


9) Le pire des diffamations contre le Hamas est celle qui consiste à faire de lui le symbole du mal : qu'il est un groupe terroriste, financé par des « États voyous de l'Axe du Mal ».
Ayant à l'esprit que leur financement est colossalement inférieur à l'ensemble de l' « aide militaire » et économique fournie officiellement à Israël par les USA, le Canada et beaucoup d'autres pays de la « communauté internationale », pourquoi le constat d'un financement étranger serait-il considéré comme inacceptable, alors que c'est simplement la manière dont Israël est maintenu à flot par des milliards de dollars annuels officiels, et Dieu seul sait combien d’autres financements affluent par les milliers d' « associations de bienfaisance » qui sont à peine plus que des couvertures pour l'immigration de masse en Israël, pour contrer la croissance arabe ?

Si le sionisme et ses organisations caritatives sont considérées comme légitimes et nobles, pourquoi les organisations islamiques sont-elles mises sur liste noire, et leurs donateurs traités comme s'ils finançaient le terrorisme ? Il y a là deux poids - deux mesures.

Que le Hamas ait rejeté les opérations terroristes contre des civils et l’ait fait au service d'une amélioration réaliste des conditions de vie de son peuple est un fait authentifié, corroboré par rien moins que le Service de la Recherche du Congrès des Etats-Unis, groupe d'experts qui propose sa vision conservatrice et amie d'Israël au Congrès, pour qu'elle devienne une politique.

En fait, dans le document coordonné par Jim Zanotti, « Israel and Hamas, Conflict in Gaza (2008-2009) », nous voyons que la « raison » invoquée pour l’attaque contre la Bande de Gaza, à savoir « la nettoyer du Hamas » et les roquettes tirées sur le territoire israélien, n'était rien d'autre qu'une excuse que l'Occident a bu avec délectation comme si c'était du jus de cerise. Il a été admis que les roquettes extrêmement rudimentaires n'avaient PAS été tirées par le Hamas, et de plus, le Hamas était considéré comme étant capable et désireux de mettre fin aux attaques. Il est significatif que les premières victimes des attaques israéliennes contre Gaza furent les forces régulières de police, qui venaient juste d'être formées, peut-être aussi dans ce but. Zanotti écrit :

« Pendant les cinq premiers mois, le cessez-le-feu a relativement bien tenu. Quelques roquettes ont été tirées sur Israël, et, progressivement, le Hamas est apparu comme de plus en plus capable et désireux de mettre fin aussi à ces attaques. Aucun mort israélien n'a été signalé (bien qu'il y ait eu des blessés et des dégâts matériels) et Israël s'est abstenu de représailles.
« Néanmoins, chaque partie a estimé que l'autre violait les termes d'un cessez-le-feu tacite. Le Hamas a demandé - sans succès – qu’Israël lève son blocus économique de Gaza, tandis que ‘Israël demandait –également sans succès - l'arrêt total des tirs de roquettes et des progrès quant à la libération du caporal israélien Gilad Shalit détenu par le Hamas.
« Israël a cité des tirs de roquettes sporadiques comme prétexte pour maintenir la fermeture des passages frontaliers et du port de mer de Gaza à pratiquement tout sauf aux fournitures humanitaires de base.
« Le Hamas, et d'autres dirigeants arabes, ainsi que quelques organisations internationales et non gouvernementales impliquées dans l'aide aux civils de Gaza se sont plaints qu'Israël revenait sur ses promesses en vertu de l'accord tacite de cessez-le-feu. »
Comme si cela ne suffisait pas, l'auteur, qui n'a certainement aucune sympathie pour le Hamas, fait des déclarations sur les suites de la guerre où même Israël admet que le Hamas n'était pas responsable des tirs de roquettes :
« Depuis le début du cessez-le-feu unilatéral d'Israël, le 18 janvier 2009, il y a eu environ 40 lancers sporadiques de roquettes sur le sud d'Israël, beaucoup moins que la moyenne quotidienne avant l'Opération Cast Lead. De plus, des responsables israéliens pensent que des groupes militants palestiniens plus petits, comme le Jihad Islamique et les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, et non le Hamas, ont tiré les roquettes, comme ils l'ont fait pendant le cessez-le-feu (bien qu'il soit possible que le Hamas ait facilité ou donné son accord à ces tirs tout en préservant ses possibilités de le nier). »

Ainsi, les Israéliens se sont servis de l'excuse de tirs de roquettes par le Hamas pour justifier son élimination (en détruisant la totalité de Gaza) par ce qu'ils ont appelé « des opérations militaires », mais le reste de l'humanité sait que ce fut une guerre, tout en sachant pertinemment que le Hamas n'avait ni lancé ni facilité les tirs des roquettes ; toutes les excuses qu'ils sortent de leur chapeau pour justifier leurs actions devraient d'ailleurs tomber dans l'oreille de sourds.

Les plaintes sur la contrebande d'armes par les plus rudimentaires des tunnels devraient être prises avec des pincettes lorsque nous voyons les crédits du Budget de la Défense pour le programme US-israélien de défense anti-missiles dans ce même Rapport au Congrès. Le Dôme de Fer, la Fronde de David et autre « aide militaire », qui coûtent au citoyen usaméricain des milliards de dollars, sont brièvement décrits.

Pour chaque container de cinq roquettes inefficaces qui est passé en contrebande par un tunnel, les USA envoient une pleine cargaison d'armes et des caisses de devises qu'Israël dépensera pour ses « besoins » militaires. Là aussi, le deux poids-deux mesures fait couler le sang innocent, en violation du droit international et au détriment de votre argent durement gagné. Là encore, extrait du Rapport du Congrès :

« Israël pourrait avoir utilisé des plates-formes d'armes et de munitions achetés aux USA dans ses opérations militaires à Gaza, dont, parmi d'autres, des avions F-15 et F-16, des hélicoptères Apache, et, selon des articles de presse israéliens, des mini-bombes GBU-39 guidées par GPS dont le 110ème Congrès a approuvé la vente suite à une notification de septembre 2008. »

De plus, toutes les trêves unilatérales entre Israël et le Hamas (demandées par le Hamas, pas par Israël) ont été violées, chaque fois par Israël. Dans de nombreux cas, par des incursions dans les Territoires Occupés, que le droit international interdit puisque les populations civiles (même si les colons sont partis, Gaza est maintenue sous siège par Israël) doivent être protégées par l'occupant, et non attaquées. Israël, en utilisant des armes et des avions fournis par les bonnes grâces du peuple des USA, a bombardé des rues où des cibles (des hommes politiques et religieux qu'Israël qualifie de « militants », si ce n'est pire) avaient été localisées, tuant de manière indiscriminée quiconque se trouvait à portée, y compris des enfants. Si ce n'est pas du terrorisme, c'est que ce mot n'a aucun sens.


Ce ne sont que quelques-uns des mythes en circulation. Ils représentent seulement une partie des mensonges, de la désinformation et de la propagande qui circulent sur l'un des principaux partis palestiniens, né de l'intérieur, se développant comme tous les partis le font, de la base, et légitimé par des élections équitables et légales.

Déconstruire ces mensonges est un devoir. Il n'est pas nécessaire d'être d'accord avec l'ensemble du programme du Hamas, mais il faut reconnaître qu’il est complètement différent de l'image produite par le carcan médiatique dans lequel il a été enfermé. Ce que dit Jessica Rabbit dans le film Qui veut la peau de Roger Rabbit  pourrait tout à-fait s'appliquer au Hamas : « Je ne suis pas mauvaise, je  suis juste dessinée comme ça. »

Note

(1) Farfour  (فرفور — papillon en arabe) est le nom d'un personnage de fiction apparaissant dans cinq épisodes (avril à juin 2007) de l'émission Les Pionniers de demain sur la chaîne de télévision Al-Aqsa TV, affiliée au mouvement palestinien Hamas. Farfour a les traits physiques de Mickey Mouse.
Créé par Hazim Al-Sha'arawi, directeur de Al-Aqsa TV, les Pionniers de demain est une émission destinée au public enfantin mais qui n'en est pas moins extrêmement politisée. Chaque émission dure une heure, pendant laquelle Saraa, une petite fille voilée d'un hijab répond aux appels téléphoniques d'autres enfants, accompagnée d'un adulte qui porte le costume de Farfour et parle avec une voix aigüe. Les enfants et Farfour chantent des chants patriotiques ou guerriers et déclament des slogans politiques, appelant notamment (…) à la fin de l'occupation de l'Irak par les forces américaines. L'émission a aussi un contenu religieux, pédagogique.
Dans l'émission du 27 juin 2007, Farfour est battu à mort par un homme noir représentant Israël, qui lui extorque des titres de propriété. La souris est alors déclarée martyr par Saraa. (…) (wikipedia)
           



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Source : Palestine Think Tank- Hamas – They’re not bad, they’re just drawn that way
Source de cette traduction :
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13020&type=analyse&lesujet=R%E9sistances
et www.recogniseresistance.net
Sur l’auteure

Mary Rizzo est membre de
Tlaxcala
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