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lundi 23 novembre 2009

La répression au Sahara Occidental - Le voile se lève


Par Sadek Belhocine, 23/11/2009


Les temps sont durs pour les Sahraouis vivants dans les territoires occupés par les forces marocaines. De la répression et encore de la répression est le lot quotidien qu’ils subissent.
Sans défense, ils vivent l’acharnement des soldats de Sa Majesté dans un silence complice de la communauté internationale, prompte par contre à dénoncer les agissements des gouvernements qui ne sont politiquement pas corrects.


Arrestation d’étudiants sahraouis, emprisonnement des militants des droits de l’Homme dans les territoires occupées ou de simples citoyens suspectés de sympathie pour le Polisario, la répression s’abat durement et impitoyablement sur tout un peuple spolié de son territoire, à telle enseigne que le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz a appelé à une intervention "urgente" des Nations Unies en vue de protéger les civils sahraouis "sans défense" dans les territoires occupés du Sahara Occidental « contre la répression marocaine ».
Dans un message adressé, récemment au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme "propice" pour "la protection et le contrôle des droits humains, afin de garantir aux citoyens de jouir de leurs droits les plus élémentaires", a rapporté l’agence de presse sahraouie, SPS. Il a également réitéré son appel pour la libération "immédiate et inconditionnelle" des prisonniers politiques sahraouis, à leur tête Mohamed Elhafed Jaaza, qui purge une peine de quinze ans, dénonçant, par la même occasion, les "lourdes peines" prononcées par un tribunal marocain à El Ayoun occupée, à l’encontre des citoyens sahraouis Mohamed Borcan, Dkhil Hamza et Jdey Abdallahi.

Mohamed Abdelaziz a en outre condamné la décision de l’université de Settat (Maroc) privant deux étudiants sahraouis de poursuivre leurs études, en raison de "leur opinion politique en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui", ajoute la même source. Les deux étudiants concernés, arrêtés en décembre de l’année passée, sont toujours détenus dans les prisons marocaines en attente d’être jugés, rappelle la même source.
Il dénonce également le harcèlement contre des étudiants sahraouis poursuivant leurs études dans les universités marocaines. La répression prend de l’ampleur et des manifestations pacifiques sahraouies ont été violemment réprimes par les forces de police marocaines le 15 septembre à El Ayoun, le 16 à Boujdouret et le 17 à Smara, villes du Sahara Occidental occupé. Les manifestants revendiquaient leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance de leur pays.
Cette revendication est strictement conforme au droit international clairement exprimé par les multiples résolutions de l’ONU et du Conseil de Sécurité depuis 1975, dûment contractualisé lors de l’accord de cessez-le-feu en 1991 entre le Maroc et le représentant officiel des Sahraouis, le front Polisario, rapporte pour sa part APSO – Réseau Sud de la France, une organisation française très attachée aux valeurs des droits de l’Homme et de l’enfant, et au respect universel du droit international qui exprime son soutien à tous les blessés, enfants, jeunes et adultes.
Mohamed Abdelaziz, a appelé à une intervention "urgente" des Nations Unies en vue de protéger les civils sahraouis "sans défense" dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
Elle souligne que les exactions perpétrées dans la rue, lors des interpellations ou perquisitions abusives sont indignes d’un royaume qui se dit démocratique. Selon APSO, l’ampleur de ces manifestations, la résolution des participants démontrent la solidarité et la popularité de la revendication sahraouie pour l’indépendance et elle juge "inacceptable" que la violence soit ainsi constamment opposée à l’expression d’un droit légitime, dont l’application est sans cesse différée. La responsabilité de l’ONU et de la communauté internationale est pleinement engagée, sur le plan juridique et moral, dans ces actes systématiquement répétés à huit clos par le Maroc contre des civils sans défense, a-t-elle soutenu.
Aujourd’hui, vivre sous occupation marocaine signifie vivre avec la crainte des arrestations arbitraires, de la torture, de la détention sans procès, des procès injustes, des disparitions, et des exécutions sommaires, sans mentionner les discriminations sur les lieux de travail et le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc.
Il y a un lien direct entre le refus persistant du Maroc de respecter la légalité internationale au sujet de son occupation illégale du Sahara Occidental et les graves violations des droits de l’Homme que le régime commet quotidiennement contre la population sahraouie :
Les forces de sécurité qui en 1975 ont totalement violé le droit humanitaire international, tel qu’il est représenté dans la Convention de Genève, en bombardant au napalm les Sahraouis, en les massacrant, et en détruisant leur possibilité de survie dans le désert en empoisonnant les points d’eau et tuant leurs troupeaux de chameaux, sont les mêmes forces armées qui oppriment toujours dans l’impunité la plus totale, et sous supervision et cessez-le-feu de l’ONU, les Sahraouis qui ont été suffisamment malchanceux pour se retrouver bloqués à l’ouest du mur militaire marocain qui tranche leur pays de part en part.


La France et l’Espagne sont notoires pour leur approche totalement partiale du sujet du Sahara Occidental du fait des liens économiques et politiques "privilégiés" qu’ils entretiennent avec le royaume. La censure de la presse fonctionne de façon suivante : il n’y a aucun reportage libre et indépendant possible dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Les journalistes étrangers sont lourdement et ouvertement placés sous la surveillance des nombreuses équipes du ministère de l’Intérieur, des forces de sécurité et de la police secrète. Et les rares organisations non-gouvernementales qui ont réussi à déjouer la surveillance des forces marocaines rapportent des cas de torture et d’emprisonnement de citoyens sahraouis. Ce mur de silence a été à peine ébréché par deux rapports récents de l’association "état sunienne" "Human Rights Watch" en décembre 2008 et de la délégation ad hoc du Parlement européen en mars 2009. Ces deux rapports, élaborés après des visites sur place et des rencontres avec les associations sahraouies, confirment les témoignages des missions civiles d’observation comme des avocats et magistrats présents aux procès des militants sahraouis qui révèlent que les forces d’occupation marocaines mènent une politique de répression contre la population sahraouie qui ne dispose pas de liberté d’expression, d’association et de manifestation. Les violations des droits de l’Homme, expliquent ces rapports, sont liées au refus des autorités marocaines de reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Même la revendication de ce droit par des déclarations ou des manifestations est interdite, réprimée et punie de la prison. Le voile commence à se lever sur ces pratiques des forces marocaines en territoires occupées du Sahara occidental. La brèche est ouverte par des ONG qui ont pour mot le respect des droits de l’Homme en tous lieux et toutes circonstances.

Source : Diaspora Saharaui


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