L’honneur intact de Kaddour Terhzaz
Par la famille Terhzaz, Rabat, 8/6/ 2010
La famille de Kaddour Terhzaz a décidé d’organiser cette conférence de presse pour démentir formellement toutes les allégations et insinuations contenues ces dernières semaines, dans le communiqué du ministre de la communication ainsi que dans quelques organes de presse marocains.
Cependant, la famille continue aujourd’hui, plus que jamais, à demander respectueusement la grâce de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, pour Kaddour Terhzaz, un homme âgé de 73 ans et condamné à 12 ans de prison.
Nous avons été profondément choqués et indignés de voir à quel point on a cherché à salir l’honneur du Colonel Major Kaddour Terhzaz. Le communiqué, ainsi que de nombreux articles, ont délibérément tenté de nuire à la réputation de cet homme.
Nous, la famille de Kaddour Terhzaz, avançons à visage découvert, en citant nos sources et en déployant nos preuves, contrairement à nos détracteurs.
Il est clair que toutes ces dernières allégations se sont radicalement éloignées du premier motif de sa condamnation. On cherche à détourner l’attention des lecteurs, attention qui était focalisée sur le jugement, terriblement injuste, soit, pour accuser désormais le colonel de tous les maux. Ses détracteurs n’ont pas hésité à donner des informations inexactes, dont les sources, ne sont, bien entendues, pas citées.
On se demande pour quelle raison, ces allégations non justifiées ont été diffusées dans la presse. Pourquoi inventer tous ces mensonges suite au communiqué du gouvernement alors que, jusque là, ne paraissaient dans la presse que des articles de soutien au Colonel Major, ou bien que des analyses dans la presse qui cherchaient avant tout à faire la lumière sur cette affaire, en se basant strictement sur le jugement et sur les propos de nos avocats ?
- Le témoignage de Ali Najab :
Il est clair que le communiqué de Ali Najab repris par l’AFP, le mercredi 2 juin, est plus que surprenant. Cette dépêche nous a complètement ébranlés d’autant plus qu’Ali Najab nous avait toujours soutenus jusque là. Ali Najab est venu voir Kaddour Terhzaz, à sa libération en 2003 pour lui demander de l’aide. Les deux hommes s’appréciaient et s’estimaient beaucoup. Quelques mois avant l’arrestation de Kaddour Terhzaz, en 2008, Le capitaine avait même été invité au mariage de son fils Selim Terhzaz le 15 avril 2008. De même, quelques organes de presse avaient questionné Ali Najab sur l’affaire du colonel Major Terhzaz, au sujet de cette affaire, et il avait toujours, jusque là, témoigné en faveur du Colonel. La famille est en possession même de propos tenus par le capitaine suite à l’arrestation de Kaddour Terhzaz, propos où il nous promettait d’agir pour aider le Colonel Terhzaz, et où il nous assurait qu’il allait entreprendre des actions, mobiliser son association. Il avait même dit : « On fera de votre père un héros ».
Il est très important de rappeler que c’est suite à la sollicitation d’Ali Najab, que le colonel major Kaddour Terhzaz a pris la responsabilité d’écrire cette lettre, à but noble, au profit des anciens prisonniers marocains détenus à Tindouf. La famille possède d’ailleurs un document signé par les deux parties: signé par Mr Najab et Mr Kaddour Terhzaz, scellant leur accord. Dans ce document, Kaddour Terhzaz déclare donner "son appui nécessaire pour lui permettre de récupérer ses droits légitimes avec réparation des préjudices de carrière subis durant 25 années de captivité chez l'ennemi".
Comment Ali Najab aurait-t-il pu, de son propre gré, accuser le Colonel Major Terhzaz de divulgation de secrets militaires sachant qu’il avait lui même sollicité l'aide à l'envoi de cette missive et qu'il en connaissait bien entendu parfaitement son contenu? Le colonel Major Terhzaz, a décidé alors, bien qu'à la retraite depuis 15 ans, en sa qualité d’ancien chef hiérarchique, d’appuyer la requête d’Ali Najab ainsi que celle des nombreux autres officiers, anciens détenus du Polisario. Comment peut –on parler de divulgation d’informations militaires puisque la lettre était adressée à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême des Armées et chef d’Etat Major général ? La copie de cette lettre avait été remise à Ali Najab, sachant que le capitaine Najab connaissait parfaitement le fameux secret que contenait la lettre, à savoir le sous équipement des avions, puisqu' il pilotait lui- même ces avions! Il ne s’agit pas du tout d’une affaire de violation de la réglementation militaire, par divulgation d’informations classées secret défense. Et il est très facile de le prouver: en effet, cette soi- disant divulgation d’informations militaires secrètes avait déjà été faite, justement par Ali Najab, un an avant l’envoi par Terhzaz de la lettre à Sa Majesté le Roi, par Ali Najab, dans le quotidien "Aujourd'hui le Maroc" daté du 7 mai 2004. Voici les termes exacts de cet article: « Ce qui a dû vraisemblablement se produire, c'est qu'un premier réacteur a pris feu accidentellement. Ensuite, un missile a été envoyé et il est venu droit sur l'avion, parce que le réacteur en feu constituait une source de chaleur très importante qui l'a aisément guidé jusqu'à l'avion. A l'époque, nos avions n'étaient pas équipés d'anti-missiles. Les deux réacteurs en feu: le F 5 n'étaient plus contrôlables. Il fallait que je m'éjecte ». D’ailleurs la lettre de Human Rights Watch démontre la nullité de cet acte d’accusation en se basant sur ce témoignage antérieur à l’envoi de la lettre par Kaddour Terhzaz datée, quant à elle, du 14 février 2005.
Le fondement même de toute cette affaire est donc complètement erroné, voire absurde.
Ainsi donc, qui a révélé le secret en premier ? Ali Najab reconnait lui même dans un entretien qu’il a eu avec la famille Terhzaz, juste après la condamnation du colonel Major en Novembre 2008, qu’il avait lui-même révélé cette information à plusieurs reprises.
Abordons maintenant la question du soi- disant "temps de guerre». Le capitaine n'est absolument pas habilité, ni lui ni quiconque, à décréter si le Maroc est officiellement en guerre contre le front Polisario. Selon le communiqué de Human Rights Watch " Le tribunal a jugé que le crime de M. Terhzaz avait eu lieu en temps de guerre, rejetant l'argument selon lequel le cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario en vigueur depuis 1991 signifiait que le pays n'est depuis plus en état de guerre. Ce n'est certainement pas au capitaine Najab de décréter si le Maroc est en guerre.
De même lors du procès, les droits de la défense ont été bafoués à plusieurs reprises mais le plus significatif, le plus grave et le plus « étrange » c'est que le capitaine Najab, le témoin principal à décharge, n’a même pas été appelé à témoigner. Pourtant, le jugement indique bien que la divulgation du secret militaire concernait l’envoi de la copie de la lettre à Ali Najab. Pourquoi n’a-t-il pas été appelé à la barre malgré la demande formulée par les avocats de la défense ? Pourquoi cacher son témoignage ? De plus, si les faits énoncés par Ali Najab s’étaient avérés vrais, selon lui, pourquoi ne s’était-il pas manifesté auparavant pour clarifier sa position ? On se demande s’il y a un lien de cause à effet entre le communiqué du gouvernement et l’acharnement médiatique dont fait l’objet la famille du Colonel Major et enfin avec ce communiqué tardif du capitaine Najab. Qui y a-t-il derrière ce revirement soudain de position ? Quelle est la légitimité d’Ali Najab pour justifier la condamnation de Mr Terhzaz ?
L’affirmation selon laquelle «Un officier est tenu à l’obligation de réserve et au secret-défense qu’il soit en service ou à la retraite» s’applique donc en priorité à l’officier Najab qui a divulgué officiellement ces secrets dans la presse avant l’envoi de la lettre de Monsieur Terhzaz. Le Colonel Terhzaz, quant à lui n’a jamais divulgué le contenu de cette lettre dans la presse. D’ailleurs ce fait est très facile à démontrer. "
La campagne médiatique de la famille Terhzaz :
- Sachez qu’il n’y a nulle menace, nul chantage de la part du Colonel Major et de sa famille : Nous ne faisons que clamer la vérité. Nous condamnons l’injustice de ce jugement et c’est pour cette raison que nous avons demandé de l’aide à toutes les personnes, tous les organismes qui croient au respect de la dignité humaine.
Monsieur Terhzaz fait partie de ces hommes dont la dignité est injustement bafouée.
Pensez vous que nous allions accepter cette condamnation sans rien faire ? Nous avions déjà attendu un an. Un an, c’est déjà bien trop lorsqu’un homme est innocent. Kaddour Terhzaz a 73 ans , nous n’avons ainsi pas d’autre choix que de porter cette affaire à la connaissance de tous. Certaines personnes nous disent que notre campagne médiatique n’a fait que braquer les autorités marocaines et a donc été contre productive. Nous pensons que cette réaction de la part des autorités s’explique par l’ampleur de nos actions et le soutien qu’on nous a manifesté. Car que se serait-il passé si nous n’avions rien fait ? Nous aurions attendu une deuxième année, troisième année sans que Mr Terhzaz soit libéré ? Quoi de plus normal pour sa femme et ses enfants, de chercher du secours ?
Qui peut jeter la pierre à une famille aimante, bouleversée par ce qui arrive à son mari et père, d’aller à la rencontre de tous ceux qui pourraient , de près ou de loin, la conseiller, la réconforter et l’appuyer dans ses démarches ?
Il est vain, et honteux, d’essayer de ternir l’image que tant et tant de personnes ont de Kaddour Terhzaz : celle d’un homme droit, fidèle et courageux.
Cette médiatisation a été entreprise un an après la mise en détention de Kaddour Terhzaz. La famille a attendu un an durant. Une longue année à espérer être reçue ou entendue par quelqu'un du gouvernement. Mais nos efforts furent vain. Nous n'avons eu de cesse de réitérer ces démarches. On nous aurait répondu, on nous aurait demandé de patienter, il en aurait été autrement. Certaines personnes pensent qu'il faudrait se taire et attendre et nous comprenons leurs propos. Nous avons d'ailleurs attendu une année entière. Mais combien de temps devions nous encore attendre? Vous savez que Kaddour Terhzaz a 73 ans ! Vous savez qu'il y a des pays qui ne condamnent pas une personne à une peine de prison après 70 ans. Les jours nous sont comptés. Nous n'avons donc pas d'autre alternative.
- les allégations dans la presse :
Nous avons été particulièrement choqués par certains articles lesquels ont lancé de nombreuses polémiques complètement absurdes. Tout d’abord, la première rectification à faire dans ces articles : La fille du Colonel Major Kaddour Terhzaz n’a jamais rencontré Claude Guéant en encore moins Daniel Shapiro. Ces informations sont complètement fausses. Pourquoi donner de fausses informations ? Ces affirmations mensongères traduisent une volonté délibérée de détourner de la vérité pour calomnier une personne. A en croire le communiqué, le Colonel Major serait donc, depuis plus de trente ans, « à la solde de Paris, de Washington … et de Tel Aviv ». Quelle extravagance! Comment oser porter de telles accusations. Quelles sont les fondements de ces allégations ? Il n’y en a aucun. Ce ne sont que mensonges et dissimulations. Pourquoi, alors, Le Colonel major n’aurait-il été arrêté qu’en 2008 ? S’il avait trahi son pays, il aurait été condamné bien avant ou serait passé devant un conseil disciplinaire ? Certaines personnes ont pris l’incroyable liberté d’écrire que l’obtention par Mr Terhzaz de la Légion d’Honneur française et de la Légion of Merit américaine justifieraient la théorie selon laquelle le colonel major serait un espion pour les services français et américains!!! Or, tous les autres officiers supérieurs marocains ont aussi été décorés de ces deux distinctions: sont-ils donc eux-aussi de dangereux espions? D’ailleurs c’est Sa Majesté qui doit donner son accord pour qu’un officier marocain reçoive une décoration étrangère. C’est donc feu Sa Majesté Le Roi Hassan II qui avait accepté que Kaddour Terhzaz soit décoré de la légion d’honneur française, de la legion of merit et de la gran cruz espagnole. D’ailleurs l’article oublie bien évidemment qu’il avait été décoré en 1963 de la Croix de Guerre de la "Guerre des Sables" . Ainsi donc, la seule vraie raison est beaucoup plus simple : Monsieur Terhzaz, comme un journaliste l’a d’ailleurs écrit à plusieurs reprises, était un « brillant Colonel », reconnu pour ses compétences, sa clairvoyance et son efficacité. D’où ses médailles.
Feu sa Majesté Le Roi Hassan II ne s’y était d’ailleurs pas trompé puisqu’il lui faisait totalement confiance, lors du conflit en Zone Sud, et lui parlait régulièrement. Plus d’un haut militaire pourra le certifier. C’est là probablement l’origine de la jalousie et du désir de vengeance qui se manifestent aujourd’hui.
Pour cette raison, et par le souci permanent du Colonel Major d’œuvrer pour le bien de son pays, par intégrité et par désintéressement, il dérangeait certains hauts gradés toujours en place.
Nous savons tous que quelqu’un de brillant, et qui réussit, comme lui, suscite de l’envie : c’est parfois la rançon de la gloire.
Certains journaux ont cherché à lier l’affaire Ben Barka à celle de Kaddour Terhzaz. Si l’affaire n’était aussi grave, on pourrait qualifier ces accusations de risibles et de grotesques. La famille du Colonel Major ne se laissera pas déstabiliser, ni intimider par cette tentative de falsification totale de la vérité.
Oser écrire que « Le Colonel Terhzaz dispose d’informations très confidentielles et hautement sensibles qui peuvent mettre en difficulté d’un seul coup les français, les américains et les israéliens » !! est très grave. Monsieur Terhzaz serait donc l’Homme qui pourrait faire tomber ces trois puissances : c’est surréaliste. Si tel était le cas, que craindrait le Maroc ? Si tel était le cas, il n’aurait jamais reçu aucune décoration.
Nous démentons également les rumeurs selon lesquelles le colonel Major aurait mis sur écoute le général Kabbaj. Encore une fois, ce sont des rumeurs qui n’ont absolument aucun fondement. S’il avait commis un tel délit, il aurait immédiatement été sanctionné. Ces rumeurs ont été colportées par des personnes mal intentionnées. De toute façon, on sait bien à quel point les rumeurs vont bon train et sont, pour la plupart complètement erronées.
Enfin, quel amalgame irresponsable ! Il est question, au sujet du cas de Kaddour Terhzaz, pêle-mêle et sans discernement aucun, de Mitterand, Giscard d’Estaing, de Nixon, Ford et Carter, de Tel Aviv, de Ben Barka, de Tazmamart, de Guéant, Shapiro…
Il est même écrit, erreur énorme parmi tant d’autres, que le Colonel Major avait été prisonnier du Polisario!!!
Les multiples maladresses et contradictions de tous ces articles les rendent, heureusement, bien peu crédibles à toute personne avisée.
En guise de conclusion, le Colonel Major lui-même répond : « Pour moi, il n’y a qu’une fidélité, celle attachée à mon pays, Maroc bien aimé, et à son Roi Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. J’ai toujours respecté la devise du Maroc, Dieu, la Patrie, le Roi, avec la rigueur et la droiture qui me sont coutumières. J’ai ma conscience pour moi. »
Au-delà de la justice des hommes, parfois fragile et toujours éphémère, il existe une Justice Immanente, Eternelle, et elle rendra son honneur, si tant est qu’il est écorné, et sa liberté, à Kaddour Terhzaz, envers et contre tous.
- Sur la question de la double nationalité :
En ce qui concerne sa double nationalité: Il a obtenu la nationalité française deux ans après sa mise à la retraite. C’est par amour pour sa femme, et pour ses enfants qu’il a fait cette demande. On peut avoir une double nationalité sans être pour autant un traître à son pays. Pourquoi faire des insinuations sur ce point, alors que cela n’a strictement rien à voir avec la condamnation de Kaddour Terhzaz ? Sa femme Annie Terhzaz, quant à elle, a bien pris la religion musulmane lorsqu’elle a épousé Kaddour Terhzaz. Alors pourquoi Kaddour Terhzaz, ne peut-il pas avoir la double nationalité ? Ils se sont mariés par amour, en 1961, lorsque Kaddour Terhzaz était en stage de navigation aérienne à Toulouse. Cela va faire bientôt 50 ans qu’ils sont mariés. Mme Terhzaz, qui vit au Maroc depuis 1961, n’a pas manqué un seul jour de visite depuis 19 mois! Elle vient tous les jeudi matin retrouver son mari, l'assister et le réconforter, lorsqu' elle a l'autorisation. Nous ne permettrons à quiconque d’oser utiliser le prétexte de la nationalité de son épouse pour ternir l’image de Kaddour Terhzaz. D’ailleurs, comme chacun le sait, d’autres officiers supérieurs ont la double nationalité.
- Sur la question du soutien étranger :
Nous n' aurions jamais sollicité de soutiens étrangers si Kaddour Terhzaz avait eu toutes les garanties d’un procès équitable. C’est un sujet qui concerne les droits de l’homme et qui par conséquent implique tout pays soucieux de faire respecter les droits de l’homme. La mobilisation peut se faire partout dans le monde, partout où il y a des personnes qui ont une éthique élevée.
L’allusion au « protectorat », contenue dans un article de journal, est insultante pour le Maroc lui- même, et complètement hors de propos.
Kaddour est notre père. Notre père à tous dans sa souffrance. Il a 73 ans. Il est en danger de mort! Lui qui a tant fait pour son pays se retrouve traité comme un paria. Jamais nous ne permettrons que quiconque salisse son honneur.
Faudrait-il juste qu’on laisse, en toute impunité une injustice et attendre 12 ans sans se manifester ?
Ses conditions de détention sont extrêmement difficiles. Après une année passée dans une cellule classique, il a été subitement placé, sans aucune raison, dans une cellule d’isolement. Depuis le 30 novembre 2009, donc, il a été soumis à diverses pressions psychologiques ainsi qu’à une grande détérioration de ses conditions matérielles: il dort sur une banquette en ciment au ras du sol, dans un semi couloir traversé par les courants d’air. Il est sans cesse surveillé, comme le pire des criminels.
De toute façon, il y aura toujours des détracteurs à notre cause. Chacun a le droit d’exprimer son opinion. Nous exprimons la nôtre tout simplement, sauf que beaucoup de gens, d’organisations, de personnalités la partagent. Voilà tout.
- Concernant la mise à la retraite :
Kaddour Terhzaz a été mis à la retraite de façon tout à fait normale à l’âge de 58 ans pour limite d’âge. C’est d’ailleurs la limite d’âge réglementaire. De nombreux officiers supérieurs sont partis à la retraite à cet âge. S’il avait commis la moindre faute professionnelle, il aurait été déféré devant des tribunaux ou serait passé devant un conseil disciplinaire. Le Roi a toujours accordé sa confiance au Colonel Major Terhzaz. Il est parti à la retraite pour honnêteté et compétence. Juste avant sa mise à la retraite, il a été reçu par Son Altesse Royale, le prince héritier Mohammed VI, que Dieu l’assiste, dans sa résidence des Sablons, pour lui affirmer sa confiance royale.
- Pour la vérité :
Toutes ces récentes insinuations cherchent à faire de l’ombre à ce grand homme qui se retrouve aujourd’hui victime d’un règlement de comptes. Par tous ces communiqués, on a cherché à se détourner de la vérité. La vérité, c’est qu’un homme innocent a été condamné à 12 ans de prison pour avoir écrit une lettre à Sa Majesté, Chef Suprême des Forces Armées Royales, que Dieu l’assiste, le 15 février 2005 et avoir remis la copie à Ali Najab.
Si on s’en tient strictement au jugement rendu Au Nom de Sa Majesté, le 28 Novembre 2008. Kaddour Terhzaz aurait été « Accusé d’avoir commis, depuis un temps non frappé de la prescription pénale, le crime d’atteinte à la sûreté externe de l’Etat en divulguant un des secrets de la défense nationale et ce conformément aux articles 187 et 192 du Code Pénal et de la loi 2.71 en date du 26/07/1971 » .
« le Tribunal Militaire Permanent des Forces Armées Royales a jugé publiquement et définitivement à la majorité des voix prévue par l’article 100 du Code de Justice Militaire en condamnant l’accusé pour les faits qu’ils lui sont reprochés à douze ans (12) de réclusion ferme et de lui faire supporter les frais sans obligation et a demandé la destruction de la copie de la lettre »
Le jugement parle bien d’une lettre. Or le communiqué du gouvernement estime qu’il « Il n'a pas été condamné pour le motif avancé d'une soi-disant lettre qu'il aurait soumise à la Très Haute Attention de Sa Majesté le Roi sur les conditions de détention en Algérie des prisonniers de guerre marocains dans le contexte du conflit sur le Sahara marocain. Il s'agit là d'une totale aberration ».
Or dans le jugement, il est marqué
2) « Est-il exact qu’au cours de l’année 2007 le prévenu a-t-il remis au capitaine Najab une lettre écrite par lui et dont l’original a été adressé au Chef Suprême et Chef des Forces Armées Royales ? »
OUI
Il est donc bien question d’une lettre. Kaddour Terhzaz a bien reconnu la lettre qu’il avait lui-même écrite.
3) « Est-ce que la lettre précitée contient des informations selon lesquelles les avions de guerre des Forces Armées Royales (Forces Royales Air) n’étaient pas équipés d’anti-missiles ? »
OUI
Voici donc, selon le jugement, le fameux secret divulgué par le colonel Terhzaz à Ali Najab. Pourtant Ali Najab était un pilote. Il savait bien que les avions qu’il pilotait n’étaient pas pourvus de système de protection anti missiles. C’est une évidence. De plus il avait déjà révélé ce secret un an avant dans la presse dans : Aujourd’hui le Maroc le 7 Mai 2004, alors que la lettre de Kaddour Terhzaz datait du 14 février 2005.
6) « Le prévenu a-t-il divulgué ce secret, si la cour le considère comme tel, au nommé Najab ? »
OUI
7) « Le nommé Najab a-t-il le droit de connaître ce secret ? »
NON
Ainsi donc, Ali Najab n’était pas supposé connaître ce secret alors qu’il l’avait déjà rendu public dans la presse un an avant. Ou est la logique ?
8) « Sa qualité d’ancien militaire lui donne-t-elle le droit de connaître ce secret ? »
NON
Le dénommé Ali Najab, n’était plus habilité à connaître ce secret parce qu’il avait été mis à la retraite en 2003 et devenait de ce fait un civil. Dans ce cas, Kaddour Terhzaz, qui avait été mis à la retraite en 1995, n’aurait pas du être condamné par un tribunal militaire. Il aurait, lui aussi, du être considéré comme un civil. D’ailleurs lorsque la famille Terhzaz, le 2 août 2009, est allée voir le général Bennani pour lui demander des explications concernant cette condamnation, le général Bennani a répondu que cette affaire ne relevait pas de sa juridiction parce que Kaddour Terhzaz avait été jugé comme un civil. Tout cela est complètement absurde. Pourtant c’est bien le général Bennani, Inspecteur Général des Forces Armées Royales qui a déposé la plainte à l’encontre de Kaddour Terhzaz.
11) « Y a-t-il des circonstances aggravantes ? »
OUI
12) « Est-ce que ces circonstances consistent au fait que le Royaume est en guerre ? »
OUI
Apparemment, le Maroc serait officiellement en guerre avec le Polisario. Il y a pourtant eu un cessez le feu officiel sous l’égide de l’ONU en 1991 mais, cette résolution ne s’est pas appliquée dans le cas de Kaddour Terhzaz qui a ainsi été condamné à une peine maximale : 12 ans de prison. Comme le soulignait notre avocat,
Maître Abderrahim Jamai : « Seul le roi à le pouvoir exclusif de le faire en tant que chef suprême des forces armées royales ; il est le seul investi constitutionnellement de ce pouvoir de décréter l’état de guerre et de dire si le Maroc est menacé dans ses institutions. Tout le monde, sait y compris les juges du tribunal militaire que les autorités suprêmes n’ont déclaré aucune guerre contre un quelconque Etat et que le Maroc dans l’affaire du Polisario partait à la chasse des rebelles et des malfaiteurs et il n’était pas en guerre contre une armée officielle d’un quelconque Etat des Nations Unis, aucun Etat n’a déclaré une guerre contre lui »
Ainsi, que ceux qui estiment, après avoir lu le jugement, que Kaddour Terhzaz est encore coupable d’un quelconque crime, se prononcent et s’expliquent. Nous nous basons sur les faits, sur le jugement et certainement pas sur de fausses rumeurs, de faux témoignages. Les faits sont ceux que nous avons énoncés. Sur cette base, Human Rights Watch, Amnesty International, et l’AMDH ont décidé d’adresser des communiqués estimant que Kaddour Terhzaz avait été jugé de façon inéquitable et qu’il n’avait pas divulgué de secrets militaires. Comme l’affirme Amnesty International : « Mr Terhzaz a été condamné pour avoir divulgué un secret qui n’en était pas un. »
Le gouvernement, dans son communiqué, a cherché à nier ces faits qui pourtant sont reconnus par les plus grandes organisations de défense de droits de l’homme.
Maintenant, à vous de faire votre propre avis sur cette affaire. Nous ne sommes pas là pour vous convaincre, mais encore une fois, pour citer les faits, en s’appuyant sur le jugement, sur tout ce qui est indubitable dans cette affaire. Nous nous sommes exprimés et nous continuerons jusqu’au bout car nous estimons que Kaddour Terhzaz a été injustement emprisonné. Nous n’aurons de cesse de nous battre pour rétablir la vérité et nous continuerons à envoyer des demandes de grâce au Roi.
Il faut savoir que tous les moyens juridiques ont tous été épuisés : le jugement a été confirmé par la cour de cassation, Maitre Jamai vient d’apprendre que le recours en rétractation avait lui aussi été refusé, sans qu’il soit même averti de cette procédure. Il s’agit d’une violation manifeste des droits de la justice. L’affaire n’a de cesse de connaître des rebondissements et ne s’étouffera pas. La famille se battra jusqu’à la libération.
Nous affirmons avec une conviction profonde et sincère notre neutralité et notre soutien inconditionnel au Maroc et à Son Roi. Nous n’avons aucune revendication politique, nous demandons simplement que justice soit faîte pour un homme de 73 ans condamné à 12 ans de prison. Kaddour Terhzaz n’a rien d’un opposant politique. Il a tout mis en œuvre pour aider son pays dans sa lutte contre le Polisario.
Et c’est pour cette raison, qu’aujourd’hui, et plus que jamais, nous implorons Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, de bien vouloir nous accorder la grâce pour Kaddour Terhzaz.