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samedi 18 décembre 2010

MOBILISATION POPULAIRE A SIDI BOUAFIF (région d'El Hoceima)

Par Maroc Solidarités Citoyennes   10 /12/ 2010
(de nos correspondants au Maroc)
 Vendredi 10 décembre 2010
Tout a commencé avec l' expropriation d'une famille pauvre vivant modestement de sa terre et la démolition de son logement par le caïd escorté des forces de l'ordre. La femme avec ses deux enfants s’est mise en travers de la route nationale et l’a bloquée en criant « si je n’obtient pas mes droits, je coupe la route avec mes deux enfants; face à l’injustice il ne me reste qu’à me suicider avec enfants ». C’est ainsi que cette mère-courage a réveillé les consciences, et la colère des habitants a éclaté. Dès 9h30, les habitants émus l’ont rejointe et la route a été coupée.
Il semble qu'il s'agisse d'un déni de justice : le tribunal aurait tranché en faveur d'un personnage riche et puissant qui cherche à profiter des projets locaux de développement sur la côte méditerranéenne. Les terrains y prennent de plus en plus de valeur et font l'objet des convoitises de tous les spéculateurs.
Les habitants se sont solidarisés avec la famille, la route nationale a été bloquée, les forces de répression, armée et gendarmes mobiles, ont lancé les grenades lacrymogènes et tiré des balles en plastique sur la population. Les jeunes ont riposté par des jets de pierres et des slogans appelant la population à se soulever. Après les cinq premières arrestations et les blessés, les jets de pierre contre les forces de répression ont repris de plus belle. A 14h30, 4 voitures ont été brulées, les estafettes encerclées , et les forces de l’ordre ont dû se retirer. On parle de plus de 30 blessés dans leurs rangs et de 5 parmi les habitants. En fin de journée une marche de solidarité des habitants des villages environnants (Tamassint, Imzouren, Aït Bouayach) a rejoint les habitants de Sidi Bouafif.
Aux dernières nouvelles on parle de mobilisation de troupes armées venant de Nador. On craint le pire cette nuit. La population est en colère, déterminée et mobilisée. Toute la nuit de vendredi les manifestants des villages avoisinants ont rejoint les habitants de Sidi Bouafif, ainsi que les représentants de diverses associations, notamment des diplômés chômeurs et de l'AMDH.
Des barricades ont été montées face à l'impressionnant déploiement de troupes militaires et de forces répressives venues en renfort de Nador. Toute la nuit la combativité des jeunes et des habitants chantant victoire a été impressionnante. Bilan des affrontements de la journée du vendredi 10 décembre:
- 5 blessés parmi les habitants, de nombreuses arrestations, dont le nombre n’a pas été communiqué
- 30 blessés parmi les forces de l’ordre, et 4 véhicules endommagés
Samedi 11 décembre 2010
Samedi les autorités ont été contraintes de trouver une solution, un dialogue a été ouvert avec le conseil des anciens et des sages, qui a exigé et obtenu :
- la reconnaissance des droits de la famille sur sa terre et la reconstruction du logement démoli par les autorités
- la libération de tous les emprisonnés
- l'annulation de toute poursuite judiciaire
Ce samedi El Hoceima est en état de siège : un impressionnant déploiement miliaire a été mis en place pour prévoir tout dérapage. La tension est palpable, de nombreuses activités sont prévues : marche locale des diplômés-chômeurs de la région de Nador, Driouch, El Hoceima, puis match de foot opposant l’Equipe de Hoceima à celle de Marrakech.
Dimanche 12 décembre : Journée mondiale des droits de l’homme
Retour au calme, mais le déploiement des forces armées et des renforts est toujours sur place. Les manifestations du mouvement des diplômés chômeurs quasi permanentes ainsi que le match de foot prévu sont autant de rassemblements qui peuvent déclencher l'expression du désespoir, des frustrations, de la colère des habitants du Rif.
Car ici on se rappelle encore les massacres de 1957, 1958 et 1959, perpétrés contre le peuple rifain au lendemain de l’indépendance par la nouvelle armée que dirigeait le prince héritier, avant de devenir le roi Hassan II. Des assassinats, des enlèvements, des viols, étaient organisés par le sinistre Général Oufkir. Il s’agissait d’épurer l’Armée de Libération Nationale, d'en finir avec la résistance, de mater et de maintenir dans la peur, la misère et l’ignorance toute une population prise en otage lors d'une « indépendance boiteuse », comme le disait le héros du Rif Abdelkrim Khatabi depuis son exil au Caire.
Suite aux évènements à Sidi Bouafif, la manifestation prévue à El Houceima le dimanche 12 décembre, pour célébrer la Journée Internationale des Droits de l'homme, a été interdite par un impressionnant déploiement des forces de répression.
Les fruits amers du néo-libéralisme
Des générations après, comme un long fleuve endormi, le sentiment de révolte persiste. La révolte des habitants de Tamassint, oubliés après le tremblement de terre d’El Hoceima en 2004, a réveillé les consciences des jeunes qui aujourd’hui poursuivent les luttes du passé et crient victoire. C'est le résultat des années d’abandon par l'Etat de ce territoire, suivies d’ une libéralisation sans entraves: une gestion des biens publics désastreuse, une corruption généralisée, l’accaparement des terres par les nantis au pouvoir; une urbanisation sauvage autour de projets touristiques onéreux et inutiles pour la population, désastreux pour l’environnement mais bénéfiques pour les capitaux spéculatifs et pour le blanchiment de l'argent mafieux.
La région n’en voit pas les fruits : elle ne récolte que le chômage des jeunes et l'émigration massive, les petits boulots et bricolages de survie, la privatisation et la marchandisation des biens publics, de l’éducation et de la santé; elle ne voit que les micro-crédits qui alimentent l’endettement des ménages et la publicité qui chante et enchante la consommation. La « makhzénisation » des élites, d'une partie de la « société civile », ainsi que des partis et syndicats, nourrit méfiance et discrédit envers les institutions. Les fruits amers du néo-libéralisme nourrissent ainsi la révolte de jeunes générations qui écrivent un nouveau chapitre de l’histoire.
Aujourd’hui à Sidi Bouafif dans le Rif, une femme s’est levée, a défié le pouvoir, la force, l’injustice. Les habitants de la région attendent de voir si les promesses faites au conseil des anciens seront tenues.

Relire sur solidmar 10/12/2010, "Terreur au Maroc :Une nouvelle fois on agresse le Rif

Nouveau report du procès des sept militants sahraouis

Par SPS, Ain Sbaa,17/12/2010
Le procès des sept militants sahraouis des droits de l'homme a été reporté au 7 janvier 2011 en raison des perturbations causées par certains avocats marocains et de l'assistance qui ont empêché son déroulement, et ce, en présence de nombreux observateurs étrangers et de la presse marocaine et internationale, a-t-on constaté sur place.
 La cour doit se prononcer mercredi prochain sur la demande des avocats relative à la mise en liberté provisoire des accusés Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, présents dans la salle d'audience.
Dans leurs plaidoiries les avocats de la défense ont mis en avant l'impossibilité de tenir un procès dans une salle non conforme (exiguïté) et en raison des pressions subies par les prévenus, la non garantie de la sécurité des accusés et la non réunion des conditions pour un jugement équitable.
Le procès a été perturbé à l'intérieur et à l'extérieur de la salle aux cris de "Sahara marocain", en présence de défenseurs des droits de l'homme européens, notamment italiens et espagnols, dont l'un d'eux, un Espagnol, a failli être lynché par la foule au sortir du tribunal devant des représentants du corps diplomatique (Etats-Unis, Suède, Finlande, Espagne).
Le collectif d'avocats de la défense a plaidé pour le respect des droits des militants sahraouis. En réponse à ceux qui traitent les Sahraouis jugés de "félons", un avocat s'est interrogé: "Que fait actuellement le gouvernement marocain à New-York si ce n'est négocier avec le Front Polisario ?".
Les accusés sahraouis (Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Degja Lachgare, Yahdih Ettarrouzi, Rachid Sghayar et Saleh Lebaihi ), jugés selon l'acte d'accusation pour "atteinte à la sécurité de l'Etat du Maroc", revendiquent publiquement le droit du peuple sahraoui (peuple du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, ndds) à décider librement de son avenir à travers un référendum d'autodétermination. (SPS)
 http://diasporasaharaui.blogspot.com/2010/12/report-du-proces-des-sept-militants.html
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Rapport des observateurs (francais, italiens et espagnols) du procès
des 7 militants sahraouis
Le 17 décembre 2010, devant le Tribunal de première instance d’Ain Sebaa s’est tenu le procès des 7 militants sahraouis Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Lachgare Degia, Yahdih Ettarrouzi, Rachid Sghaar, Saleh Lebaihidi, dont 3 incarcérés depuis le 8 octobre 2009 sont encore détenus.
 Les observateurs internationaux suivants étaient présents :
France (Aline Chanu avocat - Paris)
Italie (Maria Donatella Aschettino, Paola Russo, Nicola Quatrano – magistrats à Napoli; Bruno Larosa, Annalisa Senese – avocats à Napoli; Alessia Al vino, Roberta Galeano, Gi ovanna Izzo – observateurs civils de Napoli)
Espagne (Dolores Travieso, Luis Mantrane, Ri mma Arbesu, Ravel Ruiz, Victoria Rosell, Magdalena Such, José Revert, Francisco Serrano, Rosalia Perera, Antonio Mateos, Andres Marin)
En outre étaient aussi présents des observateurs suédois et d’autres pays.
 Le procès a été renvoyé au 7 janvier 2011. Le Tribunal a fixé une autre audience le 22 décembre prochain pour statuer sur la libération provisoire.
Au cours de cette audience, les observateurs ont pu constater :
 1) La procédure d’entrée au Tribunal et dans la salle a été particulièrement lente (longue attente, contrôle des passeports, perquisitions, prise de nom),alors que pour le reste du public cela a été fluide. A l’entrée du Tribunal, il y avait beaucoup de personnes qui photographiaient les observateurs. A l’entrée, il a été imposé( aux observateurs) de laisser les téléphones portables, les ordinateurs, les appareils photos et même les modems des ordinateurs. Il n’a pas été demandé au reste du public de déposer les portables. Au cours de l’audience, on a pu noter des personnes, probablement de nationalité marocaine, munies d’appareils photos, qui prenaient des photos sans problèmes.
 2) La police a essayé d’empêcher l’entrée dans la salle au journaliste marocain, Chbari Abdelmoumene, membre du secrétariat de la Voie Démocratique (le parti de la gauche radicale marocaine), célèbre pour ses positions en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.
3) Il faut signaler aussi que deux observateurs (Luciano Capuano et Louis Ndong) n’ont pas pu participer à l’audience parce que le taxi man s’est refusé de les accompagner au Tribunal.
 4) A notre arrivée, nous avons pu constater que la salle était remplie. Il y avait plus de 80 avocats (marocains) qui n’avaient en apparence aucun lien avec l’audience. Ces avocats, la plupart debout, étaient aux  1ères places, empêchant les observateurs de pouvoir suivre le procès. Toutes les places assises étaient également occupées par des civils marocains. Il faut signaler que les autorités ont empêché les observateurs d’entrer dans la salle avant 13h30. Cependant celle-ci était déjà entièrement remplie par les avocats et les civils marocains et la plupart d’entre eux montraient le drapeau du Maroc et les photos du Roi Mohammed VI.
 5) Dans le public il n’y avait aucun Sahraoui. Les accusés en liberté provisoire étaient absents. Les avocats de la défense ont indiqué que ces derniers n’avaient pas souhaité venir de peur d’être à nouveau agressés.
6) Les avocats de la défense ont fait l’objet d’intimidations. Ils ont été relégués au quatrième banc derrière les avocats marocains qui étaient venus en nombre. Mustapha Errachidi, avocat marocain et défenseur des accusés, a été pris à parti et accusé de trahison.
7) La plaidoirie des avocats de la défense a été interrompue à plusieurs reprises. L’entrée dans la salle des accusés a également été accompagnée de cris et de slogans patriotiques. Lors de la  suspension de l’audience, certaines personnes ont même brandi des drapeaux marocains et des photos du roi.
8) Ce n’est qu’à la reprise de l’audience, pour discuter de la requête de liberté provisoire des accusés, que les débats se sont déroulés dans un calme relatif et les observateurs, qui ont pu rester dans la salle, ont été en mesure d’écouter les plaidoiries. Il convient de préciser que 5 observateurs n’ont pu assister à cette deuxième partie de l’audience car ils ont été poussés en dehors de la salle d’audience par une partie du public et qu’ils ont subi à cette occasion des violences physiques.
 En conclusion, les observateurs notent que l’audience a été caractérisée par :
- L’intimidation des accusés, des avocats de la défense, des observateurs internationaux et, indirectement, des juges.
- L’absence des accusés en liberté provisoire et de leurs familles et amis sahraouis, l’absence due aux intimidations et violences qui ont eu lieu aux précédentes audiences. En outre, cette absence a été utilisée par le Ministère public pour justifier la nécessité de maintenir en prison les autres accusés.
- Aussi, dans ces conditions, il ne peut y avoir un procès équitable. 
   Casablanca, le 17 décembre 2010
Al i ne Chanu, Maria Donatella Aschettino, Ni cola Quatrano, Paola Russo, Bruno Larosa, Annalisa Senese, Luciano Capuano, Alessia Al vino, Roberta Galeano, Giovanna Izzo, Louis Ndong

RESF : LES ORPHELINS DE NOËL

Par RESF, 14/12/2010
14 adultes en Centre de Rétention Administrative 19 enfants sans l'un de leurs parents

Dans 15 jours, ce sera Noël, fête entre toutes des enfants et des parents, pour beaucoup. Joie, bisous, cadeaux, émerveillement des tout petits.
Pourtant, pour un certain nombre d’enfants, Noël 2010 aura le goût de l’amertume, des larmes et de la souffrance. Pas pour des coups du sort inévitables, la maladie, la mort. Mais par la volonté délibérée d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui dans l’espoir de remonter dans les sondages, estime de son intérêt d’afficher le nombre d’expulsions à pratiquer dans l’année. Or, à en croire la Voix de son maître, le ministre de la rafle, du drapeau et de la circulation routière hivernale, les chiffres prévus pour 2010 ne seraient pas atteints. Il faut donc expulser, expulser, expulser.
Cette façon de faire de la démagogie en méprisant les dégâts provoqués sur les enfants et les parents utilisés comme victimes expiatoires est inadmissible. Elle déshonore ceux qui en décident mais aussi ceux qui, par cynisme, imbécilité politique ou soumission à leur maître la mettent en œuvre. Brice Hortefeux est au premier rang de ceux-là, probablement pour chacune des trois raisons.
Nous lui souhaitons donc de passer un excellent Noël en famille et d’avoir à ce moment-là une pensée pour les gamins dont il bousille non seulement Noël mais aussi toute l’enfance.
Pour protester : le ministère de la Rafle et du drapeau est en réorganisation. Il semble que ce soit le secrétaire général de l’ex-ministère qui gère :
Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00
Secrétaire général secretariat-general@immigration-integration.gouv.frSecrétaire général : stephane.fratacci@immigration-integration.gouv.fr
Au ministère de l’Intérieur Guillaume Larrivé (Directeur-adjoint du cabinet qui était déjà en charge des expulsions quand Sarkozy était ministre de l’Intérieur) guillaume.larrive@interieur.gouv.fr
Idem pour jean-marc.berlioz@interieur.gouv.fr
Matignon : http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/ecrire
Et là où se prennent les décisions
Elysée fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html

A TOULOUSE MANIFESTATION CONTRE LA LOI PÉTAINISTE LOPPSI 2

L’article 32 ter A de la loi LOPPSI 2 en résumé :
• Alors qu’il existe déjà des procédures judiciaires précises concernant les lieux occupés illicitement par des habitats légers ou mobiles, incluant l'habitat sans permis de construire, LOPPSI 2 prévoit que le Préfet  pourrait détruire au bulldozer camions, yourtes, tipis, roulottes et cabanes, après un délai de 48h, sans aucun processus contradictoire, par exemple sur simple délation ayant trait à la « salubrité des lieux »,
Une amende de 3750€ serait prévue pour un maire qui ne les dénoncerait pas.
Bien sûr, le texte ne dit pas où ces gens iraient. Ils ne dit pas non plus ce que l’on fait pour arranger la vie des riches technocrates, bureaucrates, qui ont emprunté l’argent et la terre de nos enfants.
Derrière ces nouvelles dispositions, il y a :
la discrimination des personnes vivant dans des habitants légères ou mobiles par rapport à ceux habitants dans des locaux en dur, dans le cas ces personnes occupent l’endroit illicitement, puisque la loi ne serait donc plus la même suivant le type d'habitation, et 
la criminalisation de la décroissance, qui est la seule alternative au capitalisme, l’habitat léger constituant un habitat écologique et durable, encore faut-il accéder à la terre…
C'est une loi pétainiste ! Rappel de la loi du 4 octobre 1940 :
« – Article premier. Les ressortissants français et étrangers de race juive (suivant annotation personnelles de Pétain) pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés dans des camps spéciaux par décision du préfet de leur résidence ;
– Article 2. Il est constitué auprès du ministre secrétaire d’État à l’Intérieur une commission chargée de l’organisation et de l’administration de ces camps. Cette commission comprend : un inspecteur des services administratifs, le directeur de la police du territoire et des étrangers ou son représentant, le directeur des affaires civiles du ministère de la Justice ou son représentant, un directeur du ministère des Finances ;
– Article 3. Les ressortissants étrangers de race juive pourront, en tout temps, se voir assigner une résidence forcée par le préfet du département du lieu de résidence. »
On le voit, il ne manque plus que l’organisation de camps, ou "résidence forcée" par le Préfet, pour ceux qui seraient ainsi expulsés de leur habitat léger. Encore un effort sénateurs, députés, gouvernement, vous allez vraiment entrer dans l’histoire, pas comme l'homme noir africain, mais comme Pétain ! Et surtout, pendant ce temps, bichonez bien vos chéris-bibis de Neuilly, de Monaco, et des casinos en ligne, hein !
MANIFESTATION CONTRE CETTE LOI DISCRIMINANTE
SAMEDI 18 DECEMBRE
TOULOUSE – 13h30 – Place St-Cyprien
EXPEDIEZ CE TRACT à vos DÉPUTÉS

Tindouf : mensonges et réalité, suite: Campements de réfugiés sahraouis : camps de prisonniers ?

Par Jean-François Debargue, APSO, 16/12/2010
Je ne suis pas de taille et je n'ai pas l'envie ni le temps de me dresser contre les discours officiels et partisans. Mais je ne peux rester insensible à certains propos écrits ou dits.
« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose » disait Voltaire. Certains l’ont aujourd’hui bien compris.
Je ne peux parler que de ce que je connais, les camps sahraouis. Pour y vivre régulièrement depuis 3 ans. Les propos rapportés sont donc tous des témoignages directs.
Le fait d'avoir des prisonniers donne une légitimité d'humanité à celui qui les réclame. Certains ne se privent donc pas de les réclamer, à cor et à cri.
Les réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf ne sont pas prisonniers du régime algérien et d'une « horde de séparatistes », comme le scande l'organe de presse royal marocain MAP (Maghreb Arab Press). Il n'est que d'aller sur place pour se rendre compte que les « fidèles sujets séquestrés » sont des hommes et des femmes ayant fui devant deux armées d’occupation (Marocaine et Mauritanienne) et se réclamant librement d'une République en exil depuis 35 ans.
Que l’on accède enfin à la requête marocaine. Les réfugiés sahraouis ne demandent pas autre chose que d’être visités, inspectés. Exigeons qu’ils le soient, dans les camps et de l’autre côté de ce mur miné, le plus long au monde. Qui en vérité refuse aujourd’hui la transparence des visites de commissions d’enquête et des médias ? Et en ce qui me concerne, je ne me suis jamais senti aussi libre et en sécurité qu’au milieu des réfugiés du camp d’El Ayoun.
S'il existait des prisonniers dans les camps, c'étaient des prisonniers militaires marocains, dont les derniers furent libérés en 2005. Quelques uns sont d'ailleurs revenus vivre dans les camps à la suite de l'accueil dont ils furent l'objet lors de leur retour au Maroc. J’ai parlé avec l’un d’entre eux, ancien de l’aviation marocaine, qui m’a fait comprendre qu’il avait été plus utile au Maroc prisonnier que libre et qu’on lui avait fait comprendre.*
Autre polémique : Ces derniers mois, un Sahraoui (Mustapha Selma, ndlr) passé côté marocain et ayant choisi de revenir convaincre, naïvement ou d’une façon plus subtilement calculée ?, ses frères des camps du bien fondé de la proposition unilatérale marocaine, a été arrêté lors de son retour vers les camps. Le Polisario avait rapidement consenti à sa libération à la demande d’une commission humanitaire. L’émissaire du HCR, en charge de son raccompagnement par avion au Maroc, s’est vu notifier au tout dernier moment l’arrêt de cette mission et l’interdiction de cette remise en liberté par… les autorités marocaines. Là encore, l’homme était plus utile prisonnier que libre !
Les vrais prisonniers sahraouis sont au Sahara Occidental ou dans les prisons marocaines. Ceux des camps sont les otages de ceux qui souhaitent par intérêt que la situation perdure.
A la liste des quelques 500 disparitions forcées sous le règne de HassanII sont venus s’ajouter ceux de ces dernières années et de ces dernières semaines suite à la destruction du camp de Gdeim Izik.
Je vis dans ce monde surprenant où j’ai vu des femmes soulagées dans un premier temps d’apprendre que leurs maris allaient comparaitre devant des tribunaux d'exception parce qu’elles les croyaient blessés ou disparus, puis dans un second temps désespérées de les avoir vus méconnaissables. Un monde où j’ai entendu des déclarations d’ enfants réclamant qu’on libère leurs pères, emprisonnés depuis plus d’un an sans jugement, d’une mère en grève de la faim trouvant plus indispensable de se battre pour la justice et l’avenir de son peuple plutôt que de rester en vie pour ses propres enfants.
J’entends encore une jeune femme sahraouie, enseignant le français au camp d’El Ayoun, me dire sa joie d’avoir vu sa famille dans les territoires occupés pour la première fois de sa vie (dans le cadre des programmes d’échange entre camps et territoires occupés), me conter la surprise d’avoir vu une ville et l’océan également pour la toute première fois. Mais je ne pourrai oublier ses larmes lorsqu’elle conclu : Malgré les conditions de vie dans les camps, ici au moins nous sommes en sécurité, nous n’avons pas à souffrir des brutalités que j’ai vus là bas !
Mohamed Daddach
J’ai rencontré dans les camps un peuple exilé, souffrant et espérant contre tout, curieusement libre de pouvoir exprimer ce mélange d’humanité.
J’ai rencontré le Mandela d’Afrique du Nord, Mohamed Daddach, 26 ans de prison, Daffa,
Dahane, Naciri, Tamek, Asfari , reconnus et récompensés comme défenseurs des Droits de l’Homme et non violents, et combien d’autres, tous emprisonnés et torturés qui de leurs seules voix d’hommes, bien mieux que Voltaire disaient :
« Témoignez, témoignez de la vérité. Pour qu’il ne reste ni silence, ni mensonges ! »

Un exemple de littérature  marocaine (NDLR):
En effet, l’Algérie s’est encore une fois opposée à la visite d’Amnesty International à Tindouf. Pourtant, la situation dans ces camps, notamment en ce qui concerne le respect des Droits de l’Homme, est alarmante et nécessite une intervention urgente des organisations internationales qui s’intéressent aux droits humains.
Ce nouveau refus d’Alger traduit son souci de ne pas mettre à nu les conditions inhumaines dans lesquelles se trouvent les séquestrés de Tindouf et leur privation des droits humains les plus élémentaires. Alger étouffe tout droit à la liberté d’opinion et d’expression, comme l’a d’ailleurs illustré le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud (...)
http://www.lopinion.ma/def.asp?codelangue=23&id_info=18621&date_ar=2010-12-16%2015:3:00

vendredi 17 décembre 2010

Le belgo-marocain Ali Aarrass extradé vers le Maroc

Par Belga, le Vif,  16 décembre 2010 à 13h31
 L'Espagne a extradé mercredi le Belgo-Marocain Ali Aarrass vers le Maroc, a annoncé son avocat, Christophe Marchand. Ali Aarrass est détenu en Espagne depuis avril 2008. Le Maroc soupçonne l'homme d'être impliqué dans la cellule terroriste du Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj.
Le Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies avait conseillé, en novembre dernier, à l'Espagne de ne pas extrader Ali Aarrass vers le Maroc. Maître Marchand est donc étonné de voir que l'Espagne n'a pas tenu compte de cette recommandation. Ali Aarrass avait été appréhendé en avril 2008 à Melilla, l'enclave espagnole au Maroc, en raison d'accusations du Maroc selon lesquelles l'intéressé serait impliqué dans la cellule terroriste d'Abdelkader Belliraj. Selon les autorités marocaines, Abdelkader Belliraj aurait lui-même expliqué qu'Ali Aarrass avait enrôlé de force des personnes dans des camps d'entraînement en Algérie. "Mais Belliraj a toujours affirmé que ces déclarations avaient été faites sous la torture", a souligné Maître Marchand. "Une enquête espagnole menée à ce sujet n'a par ailleurs fourni aucune preuve." Le gouvernement espagnol avait cependant quand même décidé d'extrader Ali Aarrass ainsi que l'hispano-marocain Mohamed El Bay. Les avocats de l'intéressé avaient donc fait appel au Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies qui avait déconseillé l'extradition. "La décision de l'Espagne d'extrader Ali Aarrass constitue une atteinte au droit humanitaire international et aux accords internationaux concernant les droits de l'homme", a déclaré son avocat. Ce dernier a menacé d'introduire des actions contre les autorités espagnoles et contre les autorités belges, taxant ces dernières d'immobilisme. (AUM)

Bidonvilles de Mohammedia : l’incrédibilité des représentants de l’Etat

Brahma Lafra il y a quelques jours...
Par Ali Fkir,  coordinateur du « Comité de la défense et de la libération des détenus, de la solidarité avec les victimes des intempéries et de l’exclusion » Mohammedia, le 17 décembre 2010
 Les autorités locales de Mohammedia pataugent dans un véritable pétrin face au mouvement de contestation des bidonvillois-es qui ne font  que réclamer la libération de leurs représentants et leur droit à un logement salubre.
  Le mercredi 15 décembre 2010 des centaines des sans droits de citoyenneté du douar Brahma Lhafra ont organisé un sit in à 10 mètres de l’autoroute (Casablanca-Rabat). Ce qui a ameuté les différents corps de l’État.
Les photos de 5 des 6 détenus du bidonville de Brahma Lhafra
Le mercredi 15 décembre 2010 des centaines de sans droits de citoyenneté du douar Brahma Lhafra ont organisé un sit in à 10 mètres de l’autoroute (Casablanca-Rabat). Ce qui a ameuté les différents corps de l’État.
    Le bouclier d’enfants et de femmes a empêché avec succès (pour une fois) la matraque de toucher les hommes.
    Les autorités ont demandé à dialoguer avec les représentant-es des sinistrés. Pour une fois ces autorités reconnaissent de fait que les « élus » ne représentent en aucun cas les  masses populaires et qu’ils constituent plutôt le prolongement du makhzen dans les quartiers et dans les douars. D’ailleurs ces créatures ont préféré s’éclipser pour un certain temps, et attendre de meilleurs jours.
   Surprise (qui n’en est pas une) : les bidonvillois-es
répondent ensemble «  nous voulons la libération des nôtres et une vie meilleure ». Les victimes refusent de désigner des représentant-es qui se retrouveront en prison comme ceux qui ont été arrêtés le 1er décembre 2010.   
Rappelons que les 6 détenus s’étaient présentés comme représentants des bidonvillois-es et au lieu d’être conduits au siège de la préfecture, ils se sont retrouvés à la brigade de la gendarmerie puis à la prison d’Oukacha de Casablanca. Ils risquent d’être coffrés pour des années et des années de prison ferme. Les chefs  d’accusation qui pèsent sur ces innocents étant le pur fruit de l’imagination des gendarmes.
  L’État marocain n’a aucune crédibilité auprès des masses populaires. Rappelons aussi qu’avant 2008, deux grands panneaux accueillaient les visiteurs et autres passagers à l’entrée de Mohammedia :
« AU 31 DÉCEMBRE 2008, MOHAMMEDIA SERA VILLE SANS BIDONVILLES », décembre 2010, deux ans après ce fameux délai, le nombre de bidonvillois-s a augmenté et ne cesse d’augmenter. Les bidonvilles fleurissent dans la région.
     L’administration locale tout en reconnaissant implicitement la non représentativité de ses créatures, ses « élus », le manque d’interlocuteurs fiables du fait de sa politique répressive et de ses interminables tergiversations.
   L'État n’a qu’à libérer les détenus, arbitrairement emprisonnés, et dialoguer avec eux en tant que représentants légitimes du douar Brahma.
 Aujourd’hui les habitants de différents bidonvilles de Mohammedia, les militant-es de l’AMDH, les démocrates conséquent-es font de cette libération une condition incontournable avant d’entamer un dialogue sur les conditions intolérables où vivent des dizaines de milliers de citoyen-nes (sans droits de citoyenneté) à Mohammedia et dans sa région.
   En s’entêtant, en recourant systématiquement à la répression, à la politique de la sourde-oreille, l’administration est entrain de perdre sa dernière feuille de vigne et personne n’acceptera de dialoguer avec elle. Ce sera certainement une nouvelle réalité qui ne pourra qu’être dangereuse.
 Rappelons aussi que la préfecture a reçu la semaine dernière une délégation de l’AMDH, section de Mohammedia, (composée de 7 membres de bureau). Les promesses de la préfecture sont restées sans suite.
   
Nous exigeons une nouvelle fois :
-       La libération inconditionnelle des détenus des mouvements de contestation sociale tels les 6 détenus de Brahma Lhafra, et Mbarka et son frère du douar Lhaj Miloudi
-        Entamer un dialogue sérieux avec les véritables représentants des quartiers populaires en général et des bibonvillois-es en particulier

Paris : Un hommage aux 340 SDF morts depuis début 2010

 
Un SDF sous la neige dans les rues de Paris. AFP
Des militants du collectif "Les morts de la rue" se sont relayés pour égrener leurs noms lors d'un hommage sur la terrasse du Forum des Halles à Paris.
Par Nouvelobs.com avec AFP , 15/12/2010
Claude, Amar, Jeanine, etc.: 340 noms des personnes sans domicile fixe (SDF) mortes à la rue ont été énumérés mardi 14 décembre à Paris, lors d'un hommage organisé par le Collectif les Morts de la Rue et auquel ont participé près de 200 personnes, a constaté une journaliste de l'AFP.
La "célébration", qui a lieu deux fois par an, se tenait au Forum des Halles (Ier arrondissement), au coeur de Paris, sur l'une des terrasses exposées au froid mordant de l'hiver, où sont déjà mortes des personnes "il y a deux ou trois ans", a affirmé Christophe Louis, porte-parole du Collectif.
Sur les dalles de la terrasse, où dorment dans des tentes des SDF, avaient été posées des dizaines de petites bougies ainsi qu'une silhouette blanche d'un homme à terre, où ont été inscrits des noms, surmontée d'une gerbe de fleurs.
"Combien de morts faudra-t-il pour briser notre silence, vraie complaisance? Notre silence induit les politiques publiques qui ne font pas de ces personnes une priorité", a déclaré Christophe Louis. "Ces morts - les abandonnés de la République - remettent en cause tout le dispositif social de notre pays", a-t-il ajouté.
Parfois juste un surnom
Plusieurs militants se sont succédé au micro pour lire les noms de la "longue cohorte de ces hommes et de ces femmes morts prématurément" dans de nombreuses villes de France, de Paris à Marseille en passant par Bastia, Foix, Saint-Pierre-de-la-Réunion ou encore Neuilly-sur-Seine.
Pour certains, leur identité, la date exacte et le lieu de leur mort étaient connus et ont été déclinés. D'autres n'avaient qu'un prénom ou un surnom comme "Loloche dit le roi de la rue" ou "Monsieur Anatole". Plusieurs encore ont été annoncés comme "un homme à Tarbes, un homme à Lourdes".
Après un moment de silence, un participant a pris le micro pour critiquer le fonctionnement des services sociaux "qui ramassent les gens à 1 ou 2 heures du matin pour les amener dans les centres (d'hébergement d'urgence, ndlr) pour les remettre à la rue à 7 heures".
En 2009, le Collectif des Morts de la Rue avait recensé 406 personnes mortes dans la rue ou des suites des leurs conditions de vie dans ces circonstances. Comme chaque année, il a ajouté que les chiffres n'étaient "pas exhaustifs".
http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/societe/20101215.OBS4723/un-hommage-aux-340-sdf-morts-depuis-debut-2010.html
(Nouvelobs.com avec AFP)

Maroc : Kaddour Terhzaz, le prisonnier de Sa Majesté Mohammed VI

Par Hassane Zerrouky, l'Humanité, 15/12/2010
Condamné à douze ans de prison pour avoir écrit une lettre au souverain marocain concernant des militaires ex-prisonniers du Polisario, l’ancien colonel-major est en danger de mort.
Jointe par téléphone, Sonia Terhzaz, vingt-sept ans, est inquiète. Son père, le colonel-major Kaddour Terhzaz, condamné en novembre 2008 à douze ans de prison pour divulgation de « secrets militaires », risque de dépérir dans la prison de Salé, à Rabat. Il a été placé à l’isolement, dormant à même le sol, sans repas chauds, sans douche. Son crime ? Avoir écrit une lettre au roi Mohammed VI, en 2005, exposant la situation d’anciens officiers-pilotes libérés par le Front Polisario après vingt ans de détention, et dans laquelle il demandait un ajustement de carrière compte tenu du fait que leur grade a été gelé durant cette période. Arrêté le 9 novembre 2008, l’officier est condamné, sans qu’il ait bénéficié d’un temps suffisant pour assurer sa défense.
En dépit d’une lettre adressée au souverain marocain et signée par 150 députés européens, dont Patrick Le Hyaric, d’une cinquantaine de demandes de grâce envoyées par la famille de l’ex-officier, d’interventions multiples d’ONG de défense des droits de l’homme – Amnesty International, Human Rights Watch, AMDH (Maroc) – et d’une pétition signée par de nombreuses personnalités, dont le journaliste et écrivain Gilles Perrault, les autorités marocaines continuent à faire la sourde oreille. 
Quant à la France – Kaddour Terhzaz étant franco-marocain –, elle a adopté la posture de l’autruche, qualifiant la situation de « délicate, compliquée », alors que, par ailleurs, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à s’investir personnellement pour la libération du… soldat israélien Shalit, prisonnier du Hamas !
Le cas du colonel Terhzaz, qui s’ajoute à de multiples violations des droits humains, comme ce journaliste condamné à plusieurs années de prison pour avoir évoqué la santé du roi, n’a pas empêché l’UE d’octroyer sans rechigner le « statut avancé » au Maroc !

WIKILEAKS ET LA QUESTION SAHRAOUIE - Les mémos de la vérité : C'est Paris qui tire les ficelles.

Par A.M., Le Soir d'Algérie, 15/12/2010
Tous les mémos de Wikileaks invalident les thèses marocaines sur le Sahara occidental. Les confidences – sont-ce réellement les confidences ou les vrais messages que l’Amérique délivre au reste du monde ? – révélées sur le site Assange prouvent trois faits incontournables.
- Les Américains et les Espagnols savent que le dossier sahraoui depuis la mort de Hassan II est géré par Paris et non plus par Rabat. Ni même conjointement.
 - Deuxio, Mohammed VI a abandonné l’affaire pour la France. Cette dernière en fait, en définitive, une carte maîtresse contre l’Algérie. La diplomatie française veut, à travers la question sahraouie, amener Alger à des concessions majeures, déclinantes, voire déshonorantes. 
- Tercio, l’Espagne — l’Etat espagnol et non pas ses entités élues, ses coalitions ou ses partis au pouvoir — sait cela et le dit, régulièrement, par les canaux diplomatiques. Wikileaks le révèle.
Les Américains, s’il est vrai qu’ils ne veulent pas tordre le cou à un allié sûr et docile comme le Maroc, ne le suivent pas aveuglément dans le dossier sahraoui. Washington sait que c’est Paris qui tire les ficelles. D’où la sincère volonté américaine de voir l'ONU et les plans de paix de l’instance onusienne aboutir. Celui de James Baker en est le plus accompli, le plus abouti et, en plus, adoubé par la nationalité – américaine – de son géniteur. Madrid dans la relation franco-marocaine est cocufié, trompé, délaissé. Les mémos de Wikileaks le montrent avec clarté. Pour autant Zapatero n’ira pas aussi loin que le veut le couple Paris-Rabat dans le reniement et le déshonneur.
L’Espagne et le PSOE de l’actuel chef de l’exécutif demeurent, et de loin, la base de sympathie et de soutien les plus plus forts pour le peuple sahraoui, pour le Polisario. C’est en Espagne, et pas ailleurs, pas même en Algérie, que les plus grandes marques de solidarité sont enregistrées en faveur du peuple des Ténèbres. En vase clos, en interne, dans les cabinets noirs des chancelleries et dans les sphères secrètes de prise de position, tout le monde sait que le couple franco-marocain ne veut pas d’une solution juste, négociée et sincère pour le règlement de la question sahraouie. Les mémos de Wikileaks accréditent deux thèses. L’hypocrisie — ça, nous le savions. Les États et la justesse du combat des Sahraouis. Nous le savions aussi, Wikileaks le balance à la face du monde.
lhttp://diasporasaharaui.blogspot.com/2010/12/wikileaks-et-la-question-sahraouie-les.html

Les fraises et le blocus de Gaza

Par le bureau national de l’AFPS. Nanterre,  11/12/2010
Une campagne médiatique orchestrée depuis peu nous informe de l’arrivée sur le marché français de fraises et de fleurs de Gaza, par le biais de la société Agrexco .
Agrexco est la société israélienne, pour moitié à capitaux d’Etat, spécialisée dans la commercialisation et l’exportation de produits agricoles, dont une part importante est exportée en Europe, en particulier sous la marque Carmel. Agrexco exporte 70% de la production des colonies israéliennes implantées en territoire palestinien en violation totale de la 4ème Convention de Genève. C’est une société rapace, totalement spoliatrice des Palestiniens.
Une nouvelle fois, nous dénonçons avec force le caractère illicite de ces exportations qui ne sont rien d’autres que des vols. Nous avons donc appelé en toute légitimité à boycotter les produits des colonies qu’elle exporte. Nous participons aussi à la mobilisation contre l’implantation d’Agrexco dans le port de Sète ou dans tout autre port européen.
Aujourd’hui, les producteurs de fraises Gazaouis qui veulent exporter leur production pour vivre, n’ont d’autre choix, du fait du blocus imposé par Israël, que de passer par Agrexco, qui exporte les produits agricoles palestiniens sous la marque Coral.
L’Ambassade d’Israël, qui cherche désespérément à se débarrasser de l’image repoussante qui lui colle à la peau depuis l’attaque et le blocus contre la population de Gaza, a l’outrecuidance de présenter cette situation comme une preuve de la bonne volonté d’Israël. Elle parle sans honte de « ponts que nous construisons pour la paix » ! Alors que, d’un côté, il fait subir un effroyable blocus à un million et demi de Gazaouis reclus dans cette bande de terre où quasiment rien ne rentre ni ne sort, Israël a le cynisme d’ouvrir, quand il le souhaite, la frontière de Gaza vers Israël. En l’occurrence, pour le profit d’Agrexco qui achète à bas prix le travail des paysans gazaouis. C’est une honte totale, un scandale.
Ce n’est donc pas le boycott des productions agricoles palestiniennes de Gaza pour lequel nous appelons à nous mobiliser. C’est contre le blocus, que rien ne justifie et qui est condamné par toutes les instances internationales, qu’il faut lutter ! C’est dans ce but que nous participons activement à la campagne « Un bateau français pour Gaza ». Ne nous trompons pas de cible : ce ne sont pas les producteurs palestiniens de Gaza que nous devons viser, mais la politique d’occupation et le blocus imposés par Israël.

Voyage de Nicolas Sarkozy en Inde : la population dit non à l’EPR !

Par Greenpeace,5/12/2010
Au premier jour de la visite de Nicolas Sarkozy en Inde, des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi sur le site choisi pour l’installation de deux centrales nucléaires de type EPR, à Jaïtapur, dans l’état du Maharashtra, à l’ouest du pays. 
crédit : Greenpeace
Au moins 10.000 personnes se sont rassemblées, en présence d’un fort dispositif policier. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés et emmenés dans des fourgons de police, selon l’agence Press Trust of India (PTI) et parmi les personnes interpellées, figurent des leaders de la contestation du projet.
crédit : Greenpeace
La manifestation rassemblait des pêcheurs et des paysans accompagnés de leurs familles, qui devront déménager pour laisser la place à la construction des réacteurs. Ils ont rejeté des offres de compensations financières de l’état.
Ces habitants craignent de voir leur pêche contaminée et de perdre leurs terres agricoles. L’assurance des autorités selon laquelle le projet devrait transformer l’économie locale et créer de nouveaux emplois a été accueillie avec beaucoup de scepticisme parmi la population locale.
Pour en savoir plus :
Le site Où va votre argent ?
Le site Nuclear Banks, no Thanks (en anglais)

Violences démocratiques : Egypte, Maroc, Wikileaks...

« Les démocraties ne peuvent pas plus se passer d'être hypocrites que les dictatures d'être cyniques.» Georges Bernanos
Par Remmas Baghdad, Universitaire - Saïda  le Quotidien d'Oran, 16/12/2010
On se gargarise dans l'absurde avec les derniers événements de l'actualité internationale où la démocratie cupide est concoctée à toutes les sauces qui trépident pour servir au commun des mortels une choucroute démocratique cuisinée à la bastonnade, à la diversion ou carrément à la canonnade et profitant inexorablement à des intérêts panifiés et planifiés. 
Première représentation de ce « façadisme » enjôleur : l'Egypte où les militants du parti au pouvoir s'exprimaient « démocratiquement », lors du scrutin législatif à coups de poing et couteaux mis au point pour élever le taux du suffrage et faire ainsi barrage à une opposition bastonnée et réduite, en la circonstance, à une peau de chagrin. Puis c'est le bourrage légal des urnes et de la manipulation des voix et des lois pour unifier et « purifier » une assemblée législative qui servira de tremplin au Raïs pour un mandat jusqu'à ce que mort s'ensuive. Le parti au pouvoir est passé ainsi de la domination au monopole de toute une assemblée par des élections au goût de sang et à l'odeur de poudre.
La deuxième illustration de ces mascarades montées, révélée par l'actualité, nous vient du voisin marocain où l'on excelle dans la manipulation des masses pour obnubiler et faire diversion dans le but de desserrer l'étau de la pression internationale sur les massacres commis par les soldats de notre « ami M6 » dans les camps sahraouis d'El Ayoun. (capitale du Sahara Occidental, occupée par le Maroc depuis 1975, ndds). En organisant une manifestation « pacifiquement » gigantesque et « démocratiquement » grotesque pour dénoncer le vote-sanction du Parlement européen, le Makhzen a cru trouver la parade en s'acharnant, en cette circonstance pour laver plus blanc, sur le bouc émissaire tout trouvé le parti populaire espagnol. Pourtant ce dernier n'a fait que suivre ses pairs européens dans le vote pour condamner les violences perpétrées par les Marocains à El Ayoun. User de ce subterfuge « démocratique » en faisant sortir le peuple dans la rue afin de légaliser «démocratiquement» la violence en territoire sahraoui occupé, relève de la plus pure abjection que l'on puisse imaginer de la part d'un belligérant en perdition accélérée sur cette question de décolonisation.
Enfin, le troisième tableau nous est présenté par un site qui est devenu la plaque tournante de toutes les infos croustillantes des coulisses politiques. Wikileaks, où le tout nouveau Lucky Luke des temps modernes Julian Assange qui tire plus vite, en nous sortant de l'ombre des mille et un coins de la Toile, d'interminables documents confidentiels. Assange dérange car l'Amérique de l'Oncle Sam y tient ou plutôt détient le rôle majeur du cow-boy justicier intervenant aux quatre coins de la planète à coup de massacres en Afghanistan, d'Abou Ghreib en Irak, de drones meurtriers, de prison-torture à la Guatanamo pour « promouvoir la démocratie » et « instaurer des gouvernements transparents » d'aplaventrisme. En dévoilant plus de 400.000 notes et des documents confidentiels sur la sale guerre d'Irak et d'Afghanistan, Wikileaks nous configure l'instauration de la démocratie par la violence, utilisée cette fois-ci à grande échelle. A travers ces interminables révélations rassemblant des agissements malsains, des tartufferies, des basses manœuvres, des intrigues ourdies, des déclarations sournoises et pestiférés en aparté et en toute lâcheté d'hommes politiques, nous assistons à un véritable appauvrissement de « l'authenticité démocratique », celle de l'équité et la sécurité à laquelle nous y avons crue. Ces moyens paradoxaux entretenus dans les divers espaces de notre planète, s'opposent même à la finalité du principe démocratique qui a pour but d'éradiquer, voire de sublimer toute sorte de violence.
A l'exemple de cette démocratie à la carte qui prône à doses prescrites une liberté d'expression pour justifier des animosités outrecuidantes, des comportements outrageants envers certains pays ou certaines personnalités et surtout une certaine religion.
Le retour du boomerang de cette ordonnance tombe aujourd'hui sur ceux qui l'ont préconisée. La fermeture du site Wikileaks, le chassé-croisé des blogs qui diffusent ces documents secrets et l'arrestation du fondateur de Wikileaks montrent on ne peut plus clair les limites machiavéliques et les contradictions insidieuses dans l'application de ce principe fondateur de la démocratie. Cet état de fait met surtout à nu la perfidie dans laquelle baignent ceux qui l'utilisent lorsqu'il s'agit d'autrui. Julian Assange est incarcéré aujourd'hui à Londres, le délit qu'on lui incrimine : violences sexuelles présumées en Suède !? - comme si on ne connaissait pas ce pays dans ce registre - la violente répression qui s'abat sur les sites qui se relayent ses documents, nous dévoile indéniablement que la liberté d'expression à laquelle on est convié, est une liberté conditionnelle qui ne sert que les intérêts des puissants.
Il est des périodes données du cycle de l'histoire où apparaît à chaque fois un sage Assange qui vienne nous secouer et en même temps nous rappeler cette amère vérité.