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samedi 23 avril 2016

«Les puissances qui soutiennent le Maroc doivent comprendre l’intérêt d’éviter que le cessez-le feu soit rompu»

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Par Zine Cherfaoui, 20/4/2016 

 
 Gianfranco Fattorini
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Gianfranco Fattorini. Représentant permanent de l’Association américaine de juristes (AAJ) auprès de l’ONU

La décision du Maroc d’expulser, en mars dernier, les membres de la composante politique de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) risque, selon de nombreux spécialistes du conflit du Sahara occidental, de provoquer une escalade dans la région.

- Le Conseil de sécurité est resté pratiquement aphone face aux violentes attaques marocaines qui ont ciblé, en mars dernier, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU. Comment expliquez-vous l’impunité dont jouit le Maroc au niveau international ?
Le système, mis en place par les vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, qui régit le fonctionnement de l’ONU, en particulier celui du Conseil de sécurité, explique cet état de fait. La liberté d’expression et la capacité d’action du Conseil de sécurité sont sous le strict contrôle de ses cinq membres permanents. Lorsqu’un Etat tel que le royaume du Maroc ne respecte pas la légalité internationale, s’il jouit de la protection d’un des membres permanents du Conseil de sécurité, ce dernier perd ses attributions fondamentales. 

- Pourquoi le Conseil de sécurité de l’ONU n’arrive toujours pas à faire respecter ses propres résolutions se rapportant au conflit du Sahara occidental ?
Le problème fondamental dans la solution du conflit du Sahara occidental tient au processus imposé par le royaume du Maroc grâce au soutien inconditionnel, pour le moment, de la France. Dans ses résolutions, le Conseil de sécurité demande aux parties (le royaume du Maroc et le Front Polisario) de «poursuivre les négociations sans conditions préalables et de bonne foi». Or, chacun sait que le royaume du Maroc n’envisage en aucune manière l’organisation d’un référendum qui donne la possibilité au peuple sahraoui de choisir l’indépendance, ce qui est son droit légitime.
Par ailleurs, les entraves utilisées par le royaume du Maroc à l’encontre du représentant personnel du secrétaire général, du chef de la Minurso, du secrétaire général et finalement à l’organisation matérielle du référendum poussent à se poser légitimement la question de la bonne foi du royaume du Maroc. Après 25 ans d’existence, la Minurso devrait recevoir de la part du Conseil de sécurité les moyens adéquats pour l’organisation du référendum.

- En mars dernier, le gouvernement marocain a expulsé les éléments de la composante politique de la Minurso en réaction à la visite du secrétaire général de l’ONU dans les camps de réfugiés sahraouis. Quel est, selon vous, le but recherché par le Maroc à travers cette décision ?
En réalité, ce sont certains termes employés par le secrétaire général à l’occasion de cette visite qui ont déclenché la violente réaction des autorités marocaines. Parmi ces termes, celui d’occupation. En réalité, le secrétaire général ne faisait là qu’énoncer une vérité juridique que l’Assemblée générale des Nations unies a eu l’occasion de condamner par le passé. Une vérité que le royaume du Maroc, adoptant une attitude autiste, feint d’ignorer.
Les décisions prises par les autorités marocaines le mois dernier font partie d’une tactique à court terme. Acculé par les démarches entreprises par le secrétaire général à quelques semaines de l’adoption de la résolution par le Conseil de sécurité d’une résolution sur le renouvellement du mandat de la Minurso, le royaume du Maroc a choisi de renverser la table de sorte que chacun s’emploiera à essayer de remettre tout en l’état sans même espérer de pouvoir obtenir une quelconque avancée dans la solution du conflit.
- Qu’est-ce qui explique la réaction violente du Maroc à l’égard de l’ONU et de son secrétaire général ? Est-ce là le résultat de la peur d’un effet boule de neige de la décision prise par la Cour européenne de justice (CEJ) d’annuler l’accord agricole et de pêche UE-Maroc ?
La décision de la CEJ n’a fait que rappeler aux instances européennes la vérité que je viens d’évoquer : le territoire non autonome du Sahara occidental se trouve actuellement sous l’occupation du royaume du Maroc. La Commission européenne est tenue de se conformer aux normes du droit international lorsqu’elle signe des accords commerciaux avec une puissance occupante en ce qui concerne le territoire sous occupation.
La décision adoptée par le Parlement européen, quelques jours après la CEJ, dans le cadre de l’adoption de son Rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde et sur la politique de l’UE en la matière par laquelle il demande l’intégration d’une composante «droits de l’homme» dans le mandat de la Minurso, ce dont le royaume du Maroc ne veut pas entendre parler, tient compte également de cette vérité juridique.
En réalité, l’effet boule de neige est déjà en cours : dans plusieurs pays, les chaînes de grande distribution exigent de pouvoir identifier clairement les produits exportés depuis le territoire non-autonome du Sahara occidental ; d’autres ont déjà annoncé qu’ils cesseront de distribuer ces produits ; des fonds d’investissement souverains se désengagent de projets réalisés au Sahara occidental. Ce mouvement est appelé à s’amplifier tant en Europe, qu’aux Etats-Unis.
- Après en avoir accepté le principe en 1991, le Maroc refuse maintenant l’idée de la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Rabat ferme également la porte aux négociations directes avec le Front Polisario. Que cherche le roi Mohammed VI ?
En effet, depuis les années 1960 déjà, le royaume du Maroc a suivi le processus de décolonisation du Sahara occidental avec grande attention dans la perspective de son intégration aux frontières du royaume. C’est pourquoi, entre autres, il accepte de participer au financement de la Minurso, bien que cela puisse paraître abscons qu’une des parties au conflit participe au financement la Mission de maintien de la paix mandatée dans le cadre de ce même conflit.
Dans les faits, Mohammed VI, en reniant l’engagement pris par son père devant la communauté internationale, souhaite que le peuple sahraoui ne puisse pas choisir librement la manière dont il entend exercer son droit inaliénable à l’autodétermination. C’est pourquoi, dès son accession au trône, il a tout mis en œuvre pour saborder le plan de règlement.
- Le Maroc n’est-il pas en train de pousser l’ONU à renoncer à sa mission de décolonisation du Sahara occidental, empêchant ainsi le peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination ?  N’est-ce pas là une tentative d’aliénation du caractère juridique du conflit ?
Le royaume du Maroc est surtout en train de pousser la jeunesse sahraouie, notamment celle qui a vu le jour et grandi dans le désert et qui n’a pas de perspectives devant elle, dans un désespoir tel qu’elle pourrait être tentée par un mouvement de révolte aventureux dont les régions du Sahel et du Maghreb n’ont nullement besoin.
Il faut espérer que les puissances qui soutiennent le royaume du Maroc, au premier rang desquelles la France, comprendront l’intérêt pour chacun d’éviter que le cessez-le-feu soit rompu. L’ONU a une responsabilité particulière vis-à-vis du Sahara occidental dans la mesure où il s’agit là du seul territoire non autonome pour lequel la communauté internationale ne reconnaît aucune puissance administrante. Au-delà de la rhétorique marocaine, tous les membres des Nations unies, ainsi que l’ONU ont une obligation de faire respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire.
- Les territoires sahraouis occupés illégalement par le Maroc depuis 40 ans sont pour ainsi dire décrétés zone interdite. Des délégations d’avocats et de juristes viennent d’ailleurs d’être refoulées. Quelle est actuellement la situation des droits de l’homme dans les villes sahraouies occupées ?
En effet, au fil des ans, ce sont des centaines d’élus locaux, régionaux, nationaux et internationaux, avocats et juristes, journalistes, défenseurs des droits de l’homme qui ont été arrêtés et refoulés du territoire non autonome du Sahara occidental par les autorités d’occupation marocaines, justement pour que ces personnes ne puissent pas témoigner des violations graves et persistantes dont est victime le peuple sahraoui.
Bien que le royaume du Maroc soit particulièrement actif sur la scène internationale en matière de droits de l’homme, il se comporte comme toute autre puissance occupante dans le monde en adoptant les réflexes répressifs classiques d’une force d’occupation dont ont été également témoins les membres de la mission technique dépêchée par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme il y a un an. La manifestation pacifique de milliers de Sahraouis à Gdeim Izik, en 2010, réprimée par la force, n’a probablement été qu’un avant-goût de la révolte qui gronde dans les territoires occupés.

«Le soutien de la France au Maroc est devenu une partie du problème»


Par Oubbi Bouchraya. Représentant du Front Polisario en France

- Quel message avez-vous transmis aux participants à la conférence internationale sur le conflit du Sahara occidental qui s’est tenue à Paris le 19 avril à l’initiative du groupe d’amitié France-Algérie et de l’association des Amis de la RASD ?

Mon message est lié à la conjoncture actuelle qui est marquée par une crise sans précédent entre le Maroc et les Nations unies. Non satisfait de priver, durant des décennies, le peuple sahraoui de son droit légitime et inaliénable à l’autodétermination, ce pays est maintenant entré en confrontation directe avec le secrétaire général de l’ONU. Ban Ki-moon a été insulté et diffamé. C’est un précédent grave. Ce qui s’est produit doit interpeller tout le monde, car cela dépasse maintenant les contours du conflit du Sahara occidental.
C’est tout le système des Nations unies qui est remis en cause. Aussi, je lance un message pressant à la France. 

Trois ex-journalistes de TelQuel condamnés pour un dossier sur la police marocaine

 

 
BOUKHARI
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LIBERTÉ DE LA PRESSE - L'ex-directeur de la publication de TelQuel, et actuel directeur de la rédaction de la revue Zamane Karim Boukhari, l'ex-chef des actualités de TelQuel et fondateur de W5 Media Driss Bennani ainsi que l'ex-journaliste au même magazine Mohammed Boudarham, actuellement directeur de publication du site d'information Le360, viennent d'être condamnés chacun à un mois de prison avec sursis, et une amende commune de 60.000 dirhams.
Le dossier pour lequel ils ont été poursuivis, publié en 2013, s'intitulait "Police, grand corps malade", et s'attelait aux cas de suicide enregistrés dans les rangs de la police marocaine. Suite à des interviews menées avec plusieurs membres de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), les journalistes qui ont rédigé le dossier – Mohammed Boudarham et Driss Bennani en l'occurrence – mettent en lumière les conditions de travail rudes qui prévalent au sein de la police marocaine.

Un responsable de l’OTAN avertit depuis Rabat: Une deuxiéme vague de révoltes arabes, arriverait








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Adam Sfali - publié le Jeudi 21 Avril à 19:32

Rabat : Les pays en Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qui ont échappé au premier chaos du "printemps arabe", doivent lancer en urgence des mesures, si il veulent survivre à un 2e qui arrive.

En effet, par cette mise en garde menaçante, un responsable de l’OTAN a averti qu’une vague de révoltes populaires, serait à redouter dans les pays de la zone MENA.

Par la voix de son haut commis, Nicola de Santis, l’OTAN a indiqué depuis la capitale marocaine, que les rescapés de la 1e vague du chaos du Printemps Arabe, devraient se mettre, en urgence, au régime des réformes, s’ils espèrent en réchapper une deuxième fois.

Nicola de Santis, qui occupe au sein de l’OTAN, un poste de directeur des affaires politiques et sécuritaires, spécialiste de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et qui participe du 20 au 22 avril à Rabat, à une conférence coorganisée par le parlement marocain et par l’association parlementaire des pays membres de l’OTAN, il a déclaré :

‘‘Si les pays arabes ne résolvent pas efficacement et sérieusement, leurs nombreux échecs socio-économiques, ils éclateront et sombreront sous les coups de nouvelles révoltes populaires’’.

Cité par le site de la chaîne qatarie Al Jazeera, le haut responsable de l’OTAN a ajouté:
‘‘Lors de la première vague du Printemps Arabe, les manifestants ne sont pas descendus dans les rues contre l’occident ou Israël, mais bien contre leur propres régimes politiques. Ils revendiquaient dignité et libertés’’.
 
Nicola de Santis a conclu, que les pays de la zone MENA ne devraient point croire que leur salut est dans le tout sécuritaire sans développement économique et social. Il leur faudrait, a-t-il expliqué, ne pas croire que la lutte sécuritaire contre le terrorisme, est seul gage de stabilité.

Youness Mernissi : Je suis Ali Aarrass




Youness Mernissi
Je suis Ali Aarrass

Pour qui doit-on voter si on veut juste vivre en paix?
A qui dois-je donner ma voix si je veux me sentir en sécurité?
C’est quel parti, déjà, qui ne nous considère pas comme des citoyens de seconde zone?
C’est qui, dis-moi, qui ne stigmatise pas toute une communauté?
En fait, je suis arrivé à la conclusion que les binationaux sont juste marocains.
A part Fellaini.
On a une carte verte depuis toujours mais quand ils nous regardent, ils voient encore nos parents.
On parle français, on parle néerlandais et ça les surpend. Encore.
Parce qu’on sait dire un peu plus que “merci madame” ou “pardon monsieur”
Parce que maintenant c’est nous qui attendons leurs “merci madame” et “pardon monsieur”.
Pourquoi un de nos concitoyens croupit encore à Salé?
Il est l’arabe qui cache la forêt mais son addition est salée
Ils veulent qu’on se taise, qu’on bosse ou bien qu’on s’arrache
Allez parler des 50 ans de l’immigration à Ali Arrass!
Soit on vit séparés comme des cons, soit on apprend à cohabiter dans un Jambon-Beurre.
Et si t’aimes pas le beurre, le seul moyen de s’en débarrasser, c’est de jeter le pain.
Y a les gens qui t’apaisent tellement, qu’ils doivent contenir de la morphine.
Et puis, y a Jan, l’ecstasy: celui qui a énerve tous les miens.
Donc, maintenant, si j’ai bien compris, on danse sur les tombes?
Et les détonations rythment nos pas?
On danse quand les bombes prennent les vies? Normal?
Une danse spéciale, qu’on enseigne au musulman quand il est petit?
Et moi?
Moi, j’étais à la boucherie avant que n’arrive le pire.
Et mon Jambon est tout cramé.
Il n’est plus que cendre et fumée
Je crois que c’est un signe pour l’avenir.
Monsieur, quand on est Galant, on cède sa place
Je fais le ramadan depuis que je sais que la Gauche a le même goût que la Droite.
Je crains demain depuis que je vois que les bombes sont dans le métro et au gouvernement
Ils nous asphyxient puis ils taxent l’air et se plaignent de la haine qu’on verse
Et on nous demande de choisir entre une boîte de conserves et des Converses
Ils noient leur incompétence en ramenant le pays vers de bêtes débats
Ça aurait été plus facile pour moi si je m’appelais Kevin Benzema
Ma Belgique est malade.
Elle prétend souffrir d’islamite aigüe
Elle nous fait croire que le musulman est un Capulet et que le pays est un Montaingu
Que le muslim est une migraine et qu’il faut décapiter. Comme si ça réduirait sa dette.
Mon pays exige qu’on guérisse sa foi, mais il a mal à sa tête.
Le mal est ailleurs.
Alors, pour qui on doit voter?
On doit voter pour nous. Pour toi et moi.
Viens on se rencontre, viens on s’apprend, viens on se sourit
Viens, on se rend compte que si on se comprend, on sera sauvés
Viens, je t’explique pourquoi je mange Kacher mais à quel point je vous aime.
Viens, on pose sur la table le contenu de nos cœurs et on compare.
Et on mélange. Et tu sauras pas lequel est à toi, lequel est à moi.
Viens, tu me parles de tes aspirations, tu vides ton cœur, tu vides tes yeux.
Et moi, j’ajouterai rien. Je confirmerai. Je ferai Pomme C, je ferai Pomme V.
Je ferai pom pom pom pom pom pom, parce que comme toi, je veux juste être heureux.
Viens, on s’entraide et on se respecte même si j’ai un drôle de couvre-chef
Les dirigeants vont tous nous laisser dans la merde: viens on prépare les Pampers.
Y a que si les comptes Offshore portaient le voile, qu’on parlerait encore de Panama Papers.

Par Youness Mernissi
A écouter sur Youness Mernissi fanpage : cliquez ICI

L'histoire atroce d'une femme qui s'est immolée par le feu

L'histoire atroce d'une femme qui s'est immolée par le feu et a été filmé par des policiers marocains qui n'ont rien fait pour la sauver. Elle est morte. Sur une autre vidéo, on voit clairement le policier fermer la grille du poste à clé et la filmer en train d'agoniser pendant qu'un enfant essaie de la sauver .


Sahara Occidental: Le pari gagné de Ban Ki-moon

Dans le but de maintenir le statu quo, les autorités marocaines ont tout fait pour bloquer toutes les tentatives de faire progresser les négociations recommandées par le Conseil de Sécurité. Dans sa dernière année à la tête des Nations Unies, Ban Ki-moon avait l'intention de résoudre le conflit du Sahara Occidental. Le Maroc a tout fait pour entraver cette démarche. D'abord en essayant de repousser la visite de Ban Ki.moon dans la région jusqu'au mois de juillet après l'avoir reportée à plusieurs reprises de sorte qu'elle n'influera pas sur le prochain rapport.

En effet, le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, avait indiqué qu'outre l'accent qui sera mis sur la situation humanitaire des réfugiés sahraouis, la visite de Ban Ki-moon dans la région s'inscrira également dans le cadre de la préparation du prochain rapport sur la situation au Sahara Occidental que doit présenter Ban Ki-Moon en avril au Conseil de sécurité.

Maroc : Les droits de l'Homme régressent selon l’AMDH



Politique Publié Le 21/04/2016 à 18h35 

Pour l’AMDH, le Maroc connait une régression dans le respect des droits de l’Homme. L’ONG a fait état, dans son nouveau rapport, de 346 cas d’arrestations et de poursuites judiciaires d’ordre politique durant 2015.
L’AMDH a présenté ce matin son rapport annuel sur les droits de l’Homme au Maroc. Le document a énuméré de nombreux cas d’irrégularités relevés durant 2015. Les camarades d’Ahmed El Hayej dénoncent « la forte tendance de l’Etat » à privilégier « l’approche sécuritaire répressive ». L’ONG rappelle notamment les décisions des autorités interdisant les activités de plusieurs associations en rupture de ban avec l’Etat et de certaines organisations politiques telles que les jeunesses de la Voie démocratique, du PADS, la formation Alternative civilisationnelle (islamiste dissoute en 2008 sur une décision du premier ministre Abbas El Fassi) et le Parti Al Oumma, non reconnu par le ministère de l’Intérieur (également islamiste).
Le rapport de l’AMDH fait état de 346 interpellations de ce qu’elle qualifie de « détenus politiques, d’opinion, contre la liberté d’expression et les protestations pacifiques ». L’association recense notamment le cas de 111 étudiants de l’UNEM, de 85 activistes politiques ayant fait campagne pour le boycott des élections régionales et communales du 4 septembre, de 63 acteurs associatifs et syndicalistes, de 41 sahraouis, de 13 journalistes, de 10 diplômés chômeurs, de 8 membres du réseau Belliraj et de 3 chanteurs de rap.

Réquisitoire à l'encontre de la haute délégation des prisons
L’ONG estime que dans de nombreux cas cités, pour cacher les « raisons politiques », les personnes étaient interpellées officiellement pour « incitation au terrorisme », avoir « ébranlé la fidélité que les citoyens doivent à l'Etat et aux institutions », « entrave à la libre circulation sur la voie publique », « atteinte à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions » ou « dégradation de biens publics ».
L’AMDH a consacré une partie de son rapport à la surpopulation dans le milieu carcéral. L’ONG pointe du doigt les énormes écarts entre les capacités d’ « accueil » des centres pénitenciers lors de leur construction et la réalité. 
Elle cite quelques exemples pour étayer son analyse. La prison de Marrakech compte actuellement 2 299 détenus alors qu’elle ne peut en accueillir sur le papier que 700, soit une surpopulation de plus de 328%. A Nador, ce pourcentage atteint les 140%. Il est de 157,16% à la prison d’Ain Sebaâ à Casablanca.
L’association a également fait état de la mort de 120 détenus dont 10 condamnés à la peine capitale en 2015. Le document évoque, par ailleurs, le problème de 30 340 prisonniers sous le régime de la détention provisoire.

Mohammed Jaabouk
Journaliste Yabiladi.com
Contacter l'auteur

Depuis Ryad, Mohammed VI tacle Ban-Ki moon


DIPLOMATIE - La participation du roi Mohammed VI le 20 avril à Riyad au sommet Maroc-Pays du Golfe, avant d'effectuer des "visites de fraternité et de travail"...
 http://www.huffpostmaghreb.com/2016/04/20/roi-sahara-maroc_n_9741610.html
Pour tordre le bras de Ban Ki Moon, c'est à partir de Ryad que vient la réponse de M6. Discours décousu qui reflète les sentiments d'un roi estomaqué après s'être fait tirer les oreilles par les positions fermes des africains et la majorité de la communauté internationale. 
Les mailles de filets donc se resserrent sur l'occupation marocaine du Sahara Occidental, et tôt ou tard les Sahraouis détiendront leur indépendance malgré l'appui feutré de ces roitelets médiévales!!

Une BD pour la neuvième année de détention d'Ali Aarrass




 
Une BD pour évoquer le parcours du détenu belge au Maroc - © Tous droits réservés

Ce mois d'avril 2016 est un un mois symbolique pour les défenseurs d'Ali Aarras. Cela fait en effet huit ans que le Belgo-marocain est détenu, dont six dans les prisons marocaines. C'est à l'entame de sa neuvième année de détention qu'une nouvelle campagne d'information a été lancée.
Un rassemblement, organisé par le comité Free Ali a eu lieu en début de mois, et une conférence de presse se proposait, cette semaine, de revenir sur les principaux éléments du dossier. Une délégation avait aussi remis au ministère des Affaires étrangères une lettre d'Ali Aarrass dans laquelle il exprime son indignation face aux attentats à Bruxelles et ses condoléances aux familles des victimes.

Une détention controversée depuis des années
Pour rappel, Ali Aarass, 53 ans, a été extradé au Maroc par les autorités espagnoles en 2010. La justice marocaine l'a condamné en appel en 2012 à 12 ans de prison pour "appartenance à un groupe ayant l'intention de commettre des actes terroristes". Il assure que sa condamnation repose sur des aveux obtenus sous la torture.
La mobilisation pour Ali Aarrass date déjà de plusieurs années. Ses conditions de détention, ainsi que celles qui ont abouti à ses aveux ont déjà été dénoncées par plusieurs organisations, dont Amnesty international. Ces organisations demandent au gouvernement belge d'exiger sa mise en liberté immédiate en conformité avec les recommandations venant du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.
Le principal point de revendication ces derniers mois concerne cependant l'assistance consulaire dont devrait bénéficier ce dernier en tant que citoyen belge. Une assistance qualifiée de "non effective" par ses défenseurs, malgré les affirmations du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR). Plusieurs députés avaient interpellé le ministre des Affaires étrangères à ce propos, qui, selon eux, s’abstient d’intervenir dans cette affaire.


Parler de la discrimination dont font l'objet les binationaux
Les défenseurs du détenu belge mobilisent aujourd'hui d'autres moyens pour alerter l'opinion publique sur le sort de ce dernier. Un chœur de chant présentera son travail dans quelques jours, et des artistes ont également pris part à l'action initiée par les proches d'Ali Aarrass. Ainsi, le dessinateur carolo, Manu Scordia, présentera une bande dessinée retraçant le parcours d'Ali Aarrass: son enfance à Melilla, sa vie en Belgique, et sa détention.
"Il y a une volonté d'inscrire le cas d'Ali Aarrass dans un cadre plus large", explique Manu Scordia. "Montrer à travers son cas la discrimination dont font l'objet les binationaux. Montrer aussi à quelles dérives peuvent mener la 'guerre au terrorisme' et les politiques sécuritaires et répressive que nous connaissons."
Le dessinateur présente sa démarche dans la vidéo ci-dessous:
La sœur d'Ali Aarras publiera également un recueil de leur correspondance.
Officiellement, cependant, rien ne bouge selon ses avocats. "Il est totalement inexact de prétendre que Monsieur Aarrass bénéficie de l’assistance consulaire belge. Il n’a jamais reçu la visite du Consul belge à Rabat", réagissent-ils, précisant que le ministère a été condamné par la Cour d’appel de Bruxelles pour son inaction.
Les avocats se disent aussi insatisfaits de la position du ministère des Affaires étrangères face à la condamnation d'Ali Aarrass par la justice du royaume chérifien. "Que faut-il de plus au ministre des Affaires étrangères? Une reconnaissance de l’usage systématique de la torture au Maroc par une juridiction internationale ?", se demande-t-ils.