Bruxelles,19
avr 2016(SPS) -
Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, M.Mohamed
Sidati, a lancé lundi un appel à l’Union européenne (UE) pour "dénoncer"
et "condamner" la mort sous torture du jeune prisonnier politique
sahraoui, Brahim Saika, dans un commissariat marocain.
"Nous nous attendons à une intervention rapide et urgente de l'Union
européenne, condamnant et dénonçant la mort de M. Brahim Saika, et
exiger du Royaume du Maroc le respect des accords de partenariats,
conclus avec l'UE notamment en ce qui concerne le volet respect des
droits de l’homme", a écrit M. Sidati dans une lettre adressée aux
institutions européennes.
Le responsable sahraoui a exhorté, à ce titre, l’UE à exiger du Maroc
de "cesser immédiatement sa politique de répression, de persécution
politique et d'apartheid".
Soulignant l’importance qu’accorde l’UE au respect des droits de
l’homme qui constitue "un des points cardinaux" de ses relations avec
les pays tiers, le ministre sahraoui a estimé que "le Maroc ne peut pas
continuer à jouir de l'impunité totale".
Tenant le Maroc pour "responsable de cette nouvelle tragédie (mort de
Brahim Saika)", M. Sidati a estimé que l’UE peut apporter son aide en
soutenant la demande de sa famille, de ses amis et de tout son peuple
pour qu’une enquête soit menée par un organisme indépendant pour faire
la lumière sur les circonstances de sa mort en vue de déterminer les
causes réelles et les évènements qui ont entraîné la mort de ce jeune
prisonnier politique.
Il a rappelé, à ce titre, que les autorités marocaines ont rejeté la
demande de la famille de Brahim Saika qui a exigé une autopsie et a
porté plainte contre la police marocaine pour "détention illégale" et
"mauvais traitement".
Le militant de la Coordination des chômeurs sahraouis, Brahim Saika
est décédé samedi 16 avril dans un hôpital d'Agadir (Maroc), où il avait
été admis suite à la détérioration de son état de santé après une grève
de la faim entamée, le 6 avril, pour protester contre les mauvais
traitements auxquels il était soumis.
Il avait été arrêté arbitrairement et torturé au commissariat de police de Guelmim (Sud du Maroc).
Selon le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Brahim Saika est la
dernière victime connue de la longue liste des Sahraouis décédés en
garde à vue suite à la torture et aux mauvais traitements que la police
marocaine leur a infligés, citant notamment le cas du prisonnier
politique Hassan El Wali, décédé en prison après sa torture et ceux des
jeunes Saïd Dambar, assassiné par la police marocaine en 2010 et Mohamed
Lamin Haddi, décédé en garde à vue et dont les corps n’ont toujours pas
été remis à leurs familles.
Le traitement réservé par la police marocaine à Brahim Saika, est "un
exemple édifiant de la répression utilisée par les autorités marocaines
contre la population sahraouie non seulement dans les territoires
occupés du Sahara occidental, mais aussi au sud du Maroc", a affirmé M.
Sidati.
Le Royaume du Maroc, a-t-il poursuivi, "continue de violer toutes les
lois, accords et engagements auxquels il a souscrit au niveau
international".
Pour le ministre sahraoui, le non-respect par le Maroc de la Charte
des droits de l’Homme et des Nations Unies est "évident", relevant les
récentes actions du royaume envers la MINURSO (Mission des Nations unies
pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara
occidental), avec l'expulsion de son personnel civil, ce qui constitue,
a-t-il prévenu, "une menace sérieuse pour la paix et la stabilité dans
la région". (SPS).
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