Par Abdellatif Gueznaya, demainonline, 16/3/2012
Le directeur du lycée d'Imzouren (Capture d'écran d'une vidéo de Rifnow)
Tanger.- Ce n’est pas un manifestant, ni même un activiste, même pas un politicien. C’est le directeur du lycée d’Imzouren qui témoigne à visage découvert, et en pesant ses mots, sur la violente répression policière qui s’est abattue sur son lycée le mercredi 14 mars.
« Je vais parler rapidement de certaines choses », commence-t-il par dire avec un sourire aux lèvres. Puis, il enchaîne. Il explique que les manifestations de lycéens sont une chose normale qu’il essaye toujours de traiter avec la discussion et la concertation.
Il raconte que mercredi dernier des élèves de son lycée ont voulu sortir pour protester « normalement », c’est-à-dire pacifiquement, contre l’arrestation d’un de leur camarade arrêté récemment. Mais au moment de sortir, les lycéens se sont retrouvés face à un « mur sécuritaire » constitué par les forces de l’ordre.
Ce responsable académique explique alors que sans crier gare les forces de l’ordre ont commencé à frapper les lycéens. Des membres des forces de l’ordre ont alors pénétré dans l’enceinte du lycée. « Un fait que nous n’avons pas accepté, que personne n’a accepté », s’insurge le directeur du lycée.
Des lycéens ont été violemment frappés, tabassés, dont trois qui se trouvaient dans un état grave ont été transportés au centre hospitalier d’Imzouren.
Dans la soirée, la scène se répète. Plus de 30 membres des forces auxiliaires envahissent le lycée et l’internat en sautant le mur de l’établissement et en frappant tous ceux qui croisent leur chemin.
Mais, le plus grave, raconte le directeur du lycée, c’est le cas de trois internes dont l’un était entrain de prier et l’autre entrain de faire ses ablutions pour la prière. Ils ont été alors embarqués et « bien torturés » dans les installations policières avant d’être relâchés dans la soirée.
Le même scénario se serait reproduit les jours suivants, avec « plus de violences » policières. Par exemple, les forces auxiliaires, en grand nombre, pénètrent, en sautant encore une fois le mur, dans l’établissement scolaire saccageant tout sur leur passage, agressant et tabassant tout le monde. « Il y avait trois policiers pour un lycéen », conclue ce responsable qui estime que ce qui s’est passé « est totalement inacceptable à l’intérieur d’un établissement d’enseignement ».
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Extraits de 2 commentaires :
"Mais quel établissement d’enseignement? Y a t il au Maroc un enseignement de qualité? C’est juste des lieux pour confiner les élèves et les tirer de la rue où ils peuvent devenir dangereux. Et au cas où ils ne sont plus dociles, la matraque les attends même dans l’enceinte du lycée. ...
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Au royaume heureux du descendant du prophète, tout est permis au nom de la sûreté du Roipace. Tout. Pas de limites. Il faut surtout pas se priver. Les chiens de la sûreté royale attendent toujours une occasion pour attaquer, piller, voler et violer. Dressés pour le pilage, c’est ça leur entraînement. On leur souffle le mot clé « attaque », et comme les chiens, il aboient et attaquent, mordent, volent et violent.
Un policier m’a une fois dit qu’il volait ça car le salaire était dérisoire. Les attaques sur les civils sont toujours une occaz en or pour arrondir les fins du mois..."
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Par Ali Fkir, facebook
Les militants des droits humains et tous les démocrates doivent se mobiliser, aller recueillir les informations à Imzourne et région sur ce qui se passe."
Nous avons déjà 3 témoignages accablants:
- Le directeur du lycée Moulay Ismaïl
- Deux élèves victimes de la répression
Ce directeur qui a le courage de raconter honnêtement ce qu'il a vu et entendu doit être épaulé en cas de représailles. C'est une fierté pour les hommes et les femmes de l'enseignement et pour le peuple marocain en général.(...)