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samedi 6 novembre 2010

Condamnation de Khaled Ben Saïd : Une victoire contre l’impunité en Tunisie

Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Communiqué de Presse
Par la FIDH et de la LDH, 4/11/2010
Paris, 4 novembre 2010 - A l’occasion du 23ème anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Président Ben Ali, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) publient un rapport sur l’affaire Khaled Ben Saïd, ancien vice Consul de Tunisie en France condamné définitivement par défaut le 24 septembre dernier à Nancy à douze années de réclusion criminelle pour avoir ordonné des actes de torture à l'encontre de Mme Gharbi, les 11 et 12 octobre 1996, alors qu’il était commissaire de police à Jendouba, en Tunisie. La Cour d’assises de Nancy a aggravé ainsi la peine de huit années d’emprisonnement prononcée en première instance par la Cour d'assises de Strasbourg, le 15 décembre 2008.
Le rapport publié ce jour, intitulé Condamnation de Khaled Ben Saïd : Une victoire contre l’impunité en Tunisie revient sur près de dix années de procédure menée par les parties civiles, sur le fondement de la compétence universelle, pour rendre justice à Mme Gharbi. Ce rapport revient également sur la pratique récurrente de la torture en Tunisie ainsi que sur le principe de compétence universelle tel que pratiqué par les juridictions françaises.
« L’affaire Ben Saïd a permis de mettre en lumière la persistance de l’impunité en Tunisie pour les crimes les plus graves, dont le crime de torture, mais également l'importance de la compétence universelle comme instrument indispensable de la lutte contre l'impunité » a affirmé Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.
Rappel de la procédure - Après le dépôt, le 9 mai 2001, de la plainte de Madame Gharbi pour torture, une information judiciaire à l’encontre de Khaled Ben Saïd a été ouverte le 16 janvier 2002. La FIDH et la Ligue française des droits de l’Homme se sont aussitôt constituées parties civiles. L’accusé, qui se trouvait à l’époque sur le territoire français où il exerçait les fonctions de Vice Consul de Tunisie à Strasbourg, est retourné précipitamment en Tunisie après avoir été informé de la procédure ouverte à son encontre. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le 15 février 2002. La commission rogatoire internationale délivrée par le juge d’instruction le 2 juillet 2003 n’a jamais été exécutée par les autorités tunisiennes. De retour en Tunisie, Khaled Ben Saïd aurait continué à travailler au sein du ministère de l’Intérieur tunisien, sans être le moins du monde inquiété. Il avait désigné un avocat pour le représenter en première instance devant la Cour d’assises de Strasbourg.
Le rapport est disponible à cette adresse:
http://www.fidh.org/Rapport-de-la-FIDH-et-de-la-LDH-Condamnation-de
Contacts Presse:
FIDH : Karine Appy/Fabien Maitre + 33 1 43 55 14 12 / + 33 1 43 55 90 19
LDH: Anne Garacoits +33 1 56 55 51 08
Relire sur solidmar, 8/9/2010 :procès en appel de l'ancien vice-consul...

Ne comptez jamais sur les promesses de l’Etat marocain !

Par Ali Fkir, 5/11/2010
Le « quartier de l’aéroport » à Casablanca abrite quelques 450 familles. Ce sont surtout des familles de techniciens, d’ ingénieurs qui travaillaient à « la météo » et à l’ancien aéroport d’Anfa . On y trouve plusieurs veuves, orphelins, et personnes âgées. Beaucoup y résident depuis un demi siècle, avec contrat de location.
Ces dernières années, il y a eu discussion avec les locataires : un accord a été trouvé avec beaucoup d’entre eux sur la cession des logements (petites villas…). Les personnes intéressées ont versé même des avances.
Donc jusque là, tout allait bien. Les habitant-es ont crée une association des résident-es pour gérer ce problème. L’association n’a même pas dédaigné rejoindre le « Comité de suivi du dossier de l’habitat à Casablanca » dont fait partie l’AMDH (section de Casablanca ) et la plupart des quartiers populaires de Casablanca. Les habitant-es du quartier d’ANFA avaient confiance en l’État, le dit État étant garant de la justice.

Mais voilà : Ces derniers mois l’État a décidé de céder le terrain (plusieurs hectares) à la CDG, spéculation foncière oblige ! Ainsi l’État a renié ses engagements. On n'est pas surpris, nous autres averti-es. On s’est habitué aux tergiversations de l’Etat marocain. C’est le contraire qui pourrait nous surprendre...
La CDG, nouveau propriétaire du terrain, demande l’expulsion immédiate des «occupants des biens d’autres », et la démolition des habitations. Comme la loi est au service du plus fort (c’est la règle au Maroc), sans « sommation » aucune, à 6h30 du matin du jeudi 3 novembre 2010, aux environs (selon la presse) de 400 membres des forces de « l’ordre » ( quel ordre ?) (50 estafettes + voitures de polices + bulldozers…) investissent la région. Sur commande des « décideurs », on démolit les maisons du président de l’association, du vice-président, de 3 « activistes », ainsi que le local de l’association.
Le président de l’association, des membres du bureau, des jeunes sont arrêtés et emmenés directement au commissariat.
Les victimes contactent « le comité de suivi du dossier de l’habitat à Casablanca » , la section de l’AMDH, les représentant-es des quartiers populaires. Les défenseurs des droits humains et des dizaines de citoyen-nes accoururent. Les destructeurs arrêtèrent leurs razzia.
Une réunion fut organisée au siège d’ANNAHJ ADDIMOCRATI le soir du mercredi 3 novembre 2010 (avec la présence cette fois-ci des représentant-es du quartier de l’aéroport).On établit un plan de résistance.
Un sit in de protestation fut organisé le jeudi 4 novembre 2010 devant la wilaya de Casablanca ayant pour objectifs :
- La protestation contre l’arbitraire dont sont victimes les habitant-es du quartier de l’aéroport
- La libération immédiate de deux jeunes du quartier toujours en détention
- L’arrêt immédiat de l’opération de délogement et de démolition..
Les autorités ont reçu une délégation de 5 personnes (dont le président de la section de l’AMDH). Cette dernière a réitéré ses revendications, et demande à voir le wali en personne.
Le vendredi des dizaines de personnes ont organisé un sit in devant le tribunal de Aïn Sebaâ qui « accueillit » les deux jeunes. Le dit tribunal a remis les deux victimes à la police pour « vice de forme » des établis PV. C’est le comble de l’arbitraire !
La partie n’est que remise.
L’État marocaine, le système politique en place sont incapables (par leur nature de classe) de résoudre aussi bien le problème de l’habitation que les autres problèmes structurels (enseignement, santé, travail, démocratie…).
LA SOLIDARITE AVEC LES VICTIMES DE L’ARBITRAIRE NOUS INTERPELLE
L’ENGAGEMENT POUR UN NOUVEAU MAROC NOUS INTERPELLE
تقرير
تم صبيحة يومه الأربعاء 3 نونبر 2010 علي الساعة 6 صباحا هجوم علي ساكنة حي المطار بالحي الحسني بالبيضاء من طرف القوات الأمنية بكافة أصنافها سيمي قوات مساعدة رجال شرطة و مختلف الأجهزة السرية.
حيت تم اعتقال حوالي 20 مواطن من ساكنة المنطقة ضمنهم رئيس جمعية سكان حي المطار و 3 من أعضاء المكتب بهدف فرض حالة من الرعب في صفوف الساكنة . كما تمت محاصرة كل الطرق المؤدية للمنطقة بالمتاريس و الحواجز الأمنية.
وبعد دلك انطلقت عملية الهدم بواسطة الجرافات وتم هدم مقر جمعية السكان وعدد من المنازل التي تعود لأعضاء الجمعية انتقاما من دفاعهم عن الساكنة مع حجز اتات و متاع السكان من طرف السلطة و إصابة سيدة حامل من طرف قوات القمع ليتم نقلها عبر سيارات الإسعاف .
وقد نظم سكان الحي زوال اليوم وقفة احتجاجية أمام عمالة الحي الحسني بتاطير من أعضاء المكتب المحلي للجمعية للحقوق الإنسان ولجنة متابعة ملف السكن بالبيضاء تلتها مسيرة نحو حي المطار توقفت عند مقر شركة صندوق الإيداع و التدبير حيت رفعت شعارات تدين مافيات العقار المسؤولة عن وضعيتهم و قد تواصلت المسيرة لتختتم بوقفة ثالثة بالحي.
للتذكير فان منطقة حي المطار هي محط أطماع مافيات العقار الراغبة في نهب مساحة تقدر ب 400 هكتار بهدف إقامة قطب مالي و اقتصادي و سكن راقي .
والي حدود الساعة لازال رئيس جمعية سكان حي المطار رهن الاعتقال رفقة احد أعضاء المكتب و 2 من شباب الحي
أعد التقرير سامي ملوكي عضو لجنة الخروقات ب ج م ح ا، فرع البيضاء
 photos de "l'invasion"
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MASSAE du jeudi 4 novembre2010

Sahara Occidental : Promesses et menaces marocaines, désordre sans solutions, procès des sept Sahraouis reporté.

Par Equipe Média Sahara Occidental, EMSOO, 5/11/2010
Hier 4 novembre à El Aaiun, le ministre de l’intérieur marocain avait convoqué le comité d’organisation des campements de la protestation pour une réunion en présence du Wali de El Aaiun, du président du Corcas, et du wali représentant du ministre de l’intérieur chargé de la promotion national.
Les autorités veulent solutionner « la crise » avant le 6 novembre, date anniversaire de la marche verte (invasion marocaine du Sahara Occidental) et avant la session de négociation entre les représentants de Sahraouis, le Polisario, et le Maroc, pour la résolution du conflit, organisée par l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU, Christopher Ross, du 7 au 9 novembre à Manhasset, USA.
Lors de cette réunion il a été promis à chacun des participants qu’il leur serait donné : une terre, le bénéfice de la promotion nationale, du travail pour les diplômés, et pour les non diplômés un poste dans les forces auxiliaires et la sécurité nationale marocaine.
Il a d’autre part été promis la construction d’une université à El Aaiun, comprenant les formations pour les filières médicales, médecins, infirmiers…
Le Comité a pris acte de ces promesses et informé les représentants des autorités marocaines qu’ils allaient rapporter le tout aux gens des campements, puisqu’ils n’étaient que les représentants, pour que cela soit ensuite discuté avec tous les manifestants.
Aujourd’hui à 11h30, le wali et les représentants du ministère de l’intérieur se sont présentés aux campements dans le but d’y entrer pour discuter avec les exilés.
Ceux-ci ont refusé catégoriquement, et ont organisé un cordon vivant main dans la main encerclant le campement pour en empêcher l’accès.
Note : le président du Corcas, et le wali représentant du ministre de l’intérieur chargé de la promotion national sont des Sahraouis qui travaillent avec les autorités marocaines.
 Autre "promesse": le nouveau report du procès des sept Sahraouis au 15 décembre( APSO)

vendredi 5 novembre 2010

Appel à la création d’un mécanisme onusien chargé de la défense des droits de l’homme dans les territoires occupés au Sahara occidental.


Face à la détérioration de la situation dans les territoires occupés
des ONG condamnent les atteintes aux droits de l’homme au Sahara occidental
Par El Khabar, 6/11/2010
Plus de cinquante organisations non gouvernementales constituant l’organisation européenne « Solidar » ont appelé à la création d’un mécanisme onusien chargé de la défense des droits de l’homme dans les territoires occupés au Sahara occidental.
L’organisation a, selon le site de l’union des écrivains et journalistes, fait part de sa « condamnation des atteintes aux droits de l’homme commises au Sahara occidental dont la dernière en date dans les camps de réfugiés à l’est d’El-Ayoun ou un enfant a été tué et cinq autres blessés par les balles de l’armée marocaine ».
Le communiqué a également évoqué la situation des 20 milles sahraouis qui ont rejoint les camps de réfugiés pour « dénoncer de manière pacifique le non respect de leur droits »indiquant que l’incident a coïncidé avec la visite de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross.
La fédération internationale des ligues des droits de l’homme a de son coté fait part de sa profonde préoccupation suite à la mort d’un jeune sahraoui atteint par les balles de l’armée marocaine le 25 octobre dernier.
Dix-huit parlementaires européens ont dans le même contexte dénoncé « les pratiques de l’armée marocaine » et ont déclaré « soutenir la lutte du peuple sahraoui contre la colonisation marocaine et la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés ».
http://elkhabar.com/quotidienFrEn/lire.php?ida=223365&idc=103

Avortement, retraites : un gouvernement en guerre contre les droits

Communiqué LDH

Par la Ligue des Droits de l'Homme, Paris, 5/11/2010
Le 6 novembre est un symbole.
Contrairement à ce que proclame le gouvernement, ce n'est pas le hasard du calendrier ou les dérives politiciennes qui l'ont fait. C'est la politique de mise en cause des droits sociaux qui en est en cause.
Retraites : si une réforme est nécessaire, ce ne peut être celle qui vient d'être adoptée. Elle ne changera en effet rien aux inégalités existantes, par exemple entre femmes et hommes, et à celles qui sont issues des places différentes sur le marché du travail. Elle condamne les salariés précaires à une fin de vie dans la pauvreté et ne tient aucunement compte des travaux les plus durs, effectués par les travailleurs les plus fragiles. Dire aujourd’hui que la baisse du montant des retraites est inévitable, c’est passer sous silence l’effrayante inégalité des revenus et des patrimoines. Et c’est surtout refuser de répartir différemment des richesses toujours aussi concentrées dans les mains d’une minorité de plus en plus étroite qui est l’objet de toutes les attentions des gouvernants actuels.
Avortement : c'est une liberté fondamentale pour les femmes. La liberté de disposer de son corps permet de faire ses propres choix de vie ; c’est un pas vers l’autonomie, c’est permettre aux femmes d’exister autrement qu’en tant que mères. Or, si de 1975 (loi Veil) à 2001 (loi Aubry) le droit à disposer de son corps n’a fait que progresser grâce aux luttes menées par les femmes, on doit constater que neuf ans plus tard rien n’est acquis ! La loi de 2001 n’a jamais été appliquée dans son intégralité, aujourd'hui la loi HPST s'attaque de fait à l’hôpital public et la loi de financement de la santé a mené à la fermeture de centres pratiquant les IVG.
Etre dans la rue pour manifester n'est pas « folklorique », contrairement aux déclarations des porte flingues attitrés du président Sarkozy. C'est l'exercice de la démocratie. Nous nous souvenons que des manifestations fortes et nombreuses ont montré l'opposition à la politique de santé du gouvernement. Nous savons que l'opposition contre la réforme des retraites reste forte, qu’une écrasante majorité de nos concitoyens refuse cette « contre-réforme » injuste et soutient le mouvement social qui s’y oppose.

Le gouvernement dit qu' « après le vote des parlementaires, tout est dit » et que « ce n'est pas la rue qui fait la démocratie ». « On ne peut pas changer la loi » disent-ils. Foutaise ! C'est une bêtise bien plus grave que les dérapages linguaux de Dati ou Hortefeux et Sarkozy n'est qu'un homme de petites histoires qui ignore la grande : 1936, 1944, 1958, 1968, 1995, 2006... Et ce sont les mêmes qui s'érigent en défenseur de la loi et du travail des parlementaires, qui transforment ces derniers en « godillots » manipulés par un pouvoir quasi régalien. Après avoir réduit à rien la négociation sociale, le gouvernement a montré son mépris du débat parlementaire en manipulant ordre du jour et effets de procédure, tel le vote de l'urgence. Et nous ne devons pas oublier que ce que la loi proclame, une autre loi peut le défaire. N'est-ce pas le même gouvernement qui, après chaque événement dramatique, avant même que la loi précédente ait trouvé de l'effet, en fait adopter une autre ? En deux ans, le code pénal a été modifié près de 80 fois !
Débat, manifestations, loi : où l'on voit que la démocratie est faite de droits civils et politiques et de droits économiques et sociaux. La LDH se reconnaît pleinement dans cette indivisibilité. Elle considère les droits sociaux comme des droits de l’Homme à part entière, soutient pleinement les manifestations du 6 novembre et y participe. Elle est avec les salariés et aux côtés de leurs organisations syndicales pour défendre un système de retraite solidaire et le système par répartition, seul à garantir les droits pour tous. Elle est partie prenante du mouvement des femmes et de ses organisations et agit pour le maintien du droit effectif à l'avortement et du droit aux soins de santé dont l'égalité d'accès n'est possible que dans le cadre du service public.

Khénifra : La marche contre les vestiges de la féodalité

Par Ali Fkir, 4/11/2010
Hafsa Amahzoune, la tante maternelle du Roi Mohammed VI, et après un « recul  tactique », se déchaîne de nouveau contre tout ce qui gêne ses ambitions, contre ceux et celles qui osent réclamer justice ou dénoncer l’arbitraire Rappelons que la famille de Hafsa est l’une des plus riches familles du Maroc. Elle serait en possession de 30 000ha de terre, ce qui la place à la tête des grands propriétaires fonciers de l’Afrique.
  Cette famille fait la loi dans la région de Khénifra, la capitale du Moyen Atlas. Hafsa se considère au-dessus de la loi. Accompagnée souvent de sa milice, elle tabasse, elle s’accapare, elle pille…
 En 2008, elle défigura (par couteau) une avocate qui avait osé dénoncer l’arbitraire, elle avait auparavant séquestré une innocente, l’a torturé et a brûlé les parties intimes de cette innocente, elle avait abattu les moutons d’un paysan…. Elle faisait (et fait toujours) régner la terreur dans la région. Par complicité ou par peur, aucune autorité étatique n’a jamais osé essayer de faire respecter la loi et remettre Hafsa à sa place.
  En avril 2008, l’AMDH (section de Khénifra) avait osé crier au scandale. L’AMDH (sur décision de son bureau central), organisa une caravane vers la ville de Khénifra pour dénoncer les agissements moyenâgeux de Hafsa, et manifester aux victimes sa solidarité.
 Ce fut une première dans les annales de l’histoire de la région : une manifestation au cœur du Moyen Atlas, dans le fief de la famille Amahzoune et contre « la princesse lalla Hafsa ». Au niveau national, ce fut un événement d’une portée considérable. La participation des militant-es de l’AMDH, des militant-es de la gauche radicale et surtout la participation massive des citoyen-nes dont la plupart des victimes, a eu son impact (du moins provisoirement) sur les agissements de Hafsa.
 Par la suite, elle a intenté des procès contre des militants de l’AMDH dont Mustapha Addari, président de la section locale de l’AMDH.
  En octobre 2010, et suite aux plaintes des citoyens arnaqués par le fils de Hafsa, un magistrat convoqua ce dernier. Ce fut trop pour Hafsa. Elle ne peut admettre que la loi se mêle des pratiques de son rejeton ( qui n’a d’ailleurs plus l’âge d’un adolescent, depuis des années et des années).
 Hafsa se rua au tribunal et tabassa le pauvre magistrat. Personne n’a osé arrêter Hafsa : ni les policiers, ni les mokhaznis  qui se trouvent normalement là pour faire respecter la loi…
  Alertés, la section de l’AMDH, les militant-es de la gauche radicale, les militants syndicalistes et autres démocrates …ont réagi contre l’arbitraire, organisé des sit in de protestation et organisé la marche populaire du mercredi 3 novembre 2010.
    Khénifra, ses militant-es de l’AMDH, ses militant-es de la gauche, ses syndicalistes, ses démocrates, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, n’ont pas raté ce rendez-vous avec l’histoire.
                     Bravo Khénifra !
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D' El Aaiuun, rumeurs inquiétantes : ultimatum du démantellement des campements de la protestation le 6 novembre, par la force s'il le faut

Dernières infos de El Aaiun occupée, 
à propos des campements de la résistance.
Le Maroc multiplie les réunions, s'agite et promet la violence.
Par APSO, 4/11/2010
Campements sahraouis et gestion de crise façon Maroc : promesse de violence :
La gestion de la « crise » provoquée par la sortie de la ville de El Aaiun de milliers de Sahraouis vers les campements de la protestation entraine des manœuvres désordonnées des autorités marocaines. Certaines paroles et des actes sont très inquiétants dans la préméditation de violence qu’ils semblent indiquer.
Mercredi 3 novembre 2010 au matin, Khalihanha ould Rachid, président du CORCAS, a convoqué des notables et chioukh sahraouis à la willaya de El Aaiun occupée, en présence de Omar Hadrami et de représentants du ministère marocain de l’intérieur, à propos des campements de la résistance.
Le Corcas comme les notables ou chioukhs sont les représentants sahraouis agréés par le Maroc, ils ont donc accepté la colonisation. Aucun membre représentant la coordination des camps n’étaient présent.
Khalihanha ould Rachid a rendu les notables et chioukhs responsables de la situation, disant qu’ils ne montraient pas leur fidélité au régime et n’assumaient pas leurs responsabilités. Il les a menacés en leur disant que c’était à eux de résoudre le problème puisqu’ils représentent les Sahraouis.
Un très vieil homme a répondu par la négative. « Ils (les gens des campements) veulent le respect de leurs droits et nous n’avons rien à leur donner. Toi tu prétends parler au nom du roi, alors tu peux aller là-bas et résoudre le problème. Tu leur donnes ce qu’ils veulent. Nous on est des pauvres et nos propres enfants ne nous écoutent pas. »
Selon le président du Corcas, personne ne peut menacer le gouvernement, et si cela arrive, le gouvernement va couper la main qui ose défier le Makhzen. Il a d’autre part indiqué que la réunion était organisée au nom du roi, et il a posé l’ultimatum du démantèlement des camps avant samedi (6 novembre). Dans le cas contraire, il a déclaré que le Makhzen le ferait par la force.
Le Wali est intervenu dans la réunion pour calmer les échanges qui se répétaient de la sorte entre menaces et réponses d’impuissance, en proposant de poursuivre la réunion le soir. Mais cela n’a pas eu lieu. Il reste de la réunion la déclaration d ’ultimatum et la promesse faite au nom du gouvernement du recours à la force.
Le ministre de l’intérieur était présent le soir, (du 3 novembre), pour un diner avec les notables sahraouis, sans que rien d’officiel n’ait été rapporté. Il semble que ces notables n’avaient pas eu connaissance du contenu de la réunion du matin.
Ce même ministre avait après sa première visite à El Aaiun, convoqué tout les députés sahraouis. Il leur avait intimé avec force l’ordre de résoudre ce problème de l’exode massif, puisqu’ils représentaient la population sahraouie, ajoutant que leur présence continue à Rabat n’avait pas d’utilité.
Il semblerait que la manœuvre ait été reproduite à El Aaiun. Les notables de chaque tribu se sont réunis.
Selon les informations recueillies, les membres de la tribu des Rguaibat étaient dans la maison de Hamdi ould Rachid. Celui-ci a appelé avec colère chacun à assumer ses responsabilités. Il exigeait que chaque chioukh aille dans les campements pour parler avec les exilés volontaires et les convaincre de revenir à El Aaiun et de se repentir. De la même façon les anciens ont répété qu’ils n’avaient aucune autorité sur leurs fils et cousins.
Cet après midi, jeudi 4 novembre, les représentants des campements étaient en réunion avec le ministre de l’intérieur. Malgré la promesse de l’attribution d’un emploi à tous les Sahraouis présents dans les campements de la protestation en échange de la dissolution des campements, il ne semble pas que cela ait eu de retombées conformes à la demande marocaine.
D’autres sources ont indiqué que plus de 100 ambulances sont venus à El Aaiun la nuit dernière. Sans que cette information ait été confirmée, ce qui ressemble à une rumeur atteste de l’état de tension régnant dans la ville. La diffusion de fausses informations par les Marocains augmente la tension et semble confirmer que les Marocains projettent d'utiliser la violence contre les Sahraouis des camps de Gdam Izik.
La violence a d'ors et déjà été utilisée à Tarfaya contre une cinquantaine de Sahraouis qui sont sortis de la ville pour planter la tente. 7 Sahraouis ont été arrêtés et 5 ont été blessés.
Sources APSO Sahara, observatoire des droits de l’homme (TO), EM
http://ap-so.blogspot.com/2010/11/campements-sahraouis-et-gestion-de.html
Notes :
CORCAS : Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes
Omar Hadrami, ancien du polisario, est un « sahraoui de sa majesté le roi du Maroc» (www.bakchich.info/Les-Sahraouis-de-Sa-Majeste-le-roi,00086.html)
Chioukh : chef d’une tribu sahraouie. Fonction utilisée par les marocains, obsolète dans l’organisation des sahraouis se reconnaissant dans la RASD. (République Arabe Sahraouie Démocratique)

jeudi 4 novembre 2010

La FIDH déplore la mort de Najem Feydel Souidi

Par la FIDH, 3/11/2010
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre l’Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH) font part de leur vive préoccupation suite à la mort d’un jeune homme tué par les forces de l’ordre lundi 25 octobre près de Lâayoune au Sahara occidental.
Garhi Najem ould Feydel Souidi, un jeune homme âgé de 14 ans a trouvé la mort alors qu’il tentait d’entrer dans un camp dressé par les habitants de Lâayoune, qui protestaient contre la détérioration de leurs conditions de vie. Environ 20 000 Sahraouis ont en effet décidé, par la création de ce camp, de s’élever, de manière pacifique, contre le non-respect de leurs droits socio-économiques et de leur droit à l’autodétermination. Cinq autres personnes ont également été blessées lors de l’incident.
Cet événement a eu lieu au lendemain de la visite au Maroc de Christopher Ross, émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, lors d’une tournée régionale visant à relancer les pourparlers entre les autorités marocaines et le front Polisario, autorité notamment en charge des camps de réfugiés sahraouis en Algérie, et luttant pour l’indépendance du Sahara occidental.
Par ailleurs, la FIDH exprime sa préoccupation sur la détérioration de la liberté de la presse au Maroc. Le ministère marocain de la Communication a annoncé le vendredi 29 octobre 2010, la fermeture quasi définitive du bureau de la chaîne satellitaire qatarie d’information Al Jazeera basé à Rabat, et le retrait des accréditations de ses journalistes. La chaîne qatarie est accusée par les autorités de manquer aux règles de déontologie journalistique. Cette décision intervient alors que sept journalistes espagnols désirant couvrir les événements du camp de Lâayoune ont été empêchés de le faire par les autorités marocaines.
Dans ce contexte, la FIDH demande aux autorités marocaines de :
- déterminer les responsabilités et traduire devant la justice les responsables de la mort de  M. Feydel Souidi devant la justice
- annuler la décision de fermer les bureaux de de la chaine Al Jazeera et permettre le libre exercice des médias, y compris dans la couverture des évènements au Sahara occidental.
- respecter les principes du droit humanitaire applicables aux civils lors des conflits armés.( et même en dehors de ces conflits NDLR)

Laâyoune: pas de changement au campement malgré de nouvelles mesures

Par l'AFP, 2/11/2010
Des mesures ont été prises mardi par les autorités marocaines pour résoudre le problème du campement dressé près de Lâayoune, pour protester contre les "conditions de vie", mais selon des témoins la situation plus de 10.000 personnes encore sur place "n'a pas changé".
Les autorités locales ont "commencé lundi à distribuer des lots de terrain notamment aux femmes veuves et divorcées, ainsi qu'aux personnes âgées", selon un correspondant de l'AFP.
Mais malgré cette opération, "la situation dans le campement n'a pas changé", selon plusieurs témoins.
D'après l'un d'eux, "sur 3.192 demandes de +cartes de promotion+ (permettant à ses détenteurs de bénéficier d'un salaire mensuel d'environ 1,700 dirhams) et de logement, quelque 1.500 ont été satisfaites".
"800 lots de terrains ont été distribués", a précisé pour sa part un responsable de la province de Lâayoune.
Le nombre de contestataires vivant dans ce campement dépasse 10.000 personnes, selon les témoins.
Un jeune de 14 ans avait été tué le 25 octobre et cinq personnes blessées par la gendarmerie marocaine alors qu'ils tentaient d'accéder au campement dressé près de Lâayoune.
L'incident a eu lieu après une échauffourée entre "les jeunes et la gendarmerie, qui a tiré et tué un jeune âgé de 14 ans", de source proche des autorités locales.
"Nous attendons toujours du concret. Ils nous ont demandé de remplir un formulaire en précisant ce que l'on veut, sans plus. Nous n'avons rien reçu pour l'instant", a déclaré un des contestataires joint par téléphone.
"Ce sont des demi-solutions. Le problème doit être résolu de l'intérieur du campement pas à la province", a estimé pour sa part Ould Salek, membre du comité de coordination représentant les habitants du campement.
"Ceux qui ont bénéficié des lots et des cartes sont minoritaires. Ils ont quitté le campement mais il n'y a pas eu de changement", a-t-il ajouté.
"Les conditions de vie sont inhumaines. Si cela continue, les conséquences seront très graves", a-t-il conclu.
L'Organisation marocaine des droits de l'homme avait déclaré jeudi "suivre avec inquiétude ce qui se passe" au campement et demandé l'ouverture d'une enquête sur l'échange de feu" ayant conduit à la mort du jeune homme.
"Il est urgent, selon l'OMDH, de régler les problèmes sociaux de cette catégorie d'habitants de manière à ce qu'une vie quotidienne digne leur soit garantie".

mercredi 3 novembre 2010

Invitation à rencontrer Brahim Sabbar, défenseur des droits humains sahraoui, en nos locaux

Par Annie Delay, Amnesty International, France, 3/11/2010
 Amnesty International France organise une rencontre avec Brahim Sabbar, ancienne victime de disparition forcée de 1981 à 1991 et ancien prisonnier de 2006 à 2008, le vendredi 12 novembre à partir de 14h30.
Brahim Sabbar est secrétaire général de l'Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits de l’Homme commises par l’État du Maroc, non reconnue par l'état marocain.
Le Sahara Occidental est un territoire non autonome (au sens de l'ONU) annexé par le Maroc en 1975. Amnesty International demande aux Nations-Unies de clarifier le statut des habitants du Sahara occidental, qui se trouvent parfois en situation d'apatridie ou dans un vide juridique.
La situation des droits humains y est préoccupante. Les Sahraouis sont soumis à de sévères restrictions sur leur  droit d'exprimer leur opinion, de créer des associations et de tenir des assemblées. Leur droit à l'autodétermination, pourtant reconnu par l'Assemblée des Nations-Unies année après année, leur est refusé.
Depuis le 10 octobre, des milliers de Sahraouis ont quitté Laayoune (capitale du Sahara occidental) et dressé un camp dans le désert, en signe de protestation contre leur marginalisation économique. Des journalistes étrangers ont été empêchés d'entrer dans le camp.
Un enfant de 14 ans est mort par balle le 24 octobre à un poste de contrôle tenu par l'armée marocaine, qui empêche le ravitaillement du camp.
Brahim Sabbar a été soutenu à plusieurs reprises par Amnesty International, comme en témoigne cette photo prise à sa sortie de prison, devant les nombreuses lettres de soutien de militants.
  A
Adresse d'Amnesty International France:
72/76 bd de la Villette
75019 Paris
Métros : Belleville ou Colonel Fabien
Merci de vous inscrire auprès de moi (cette adresse email)
Bien amicalement,
Annie Delay
Coordinatrice Maroc/Sahara occidental
Amnesty International France
http://www.amnesty.fr
01 53 38 65 62



Paris-colloque : « L’instrumentalisation des religions dans le conflit israélo-palestinien »

Colloque au Palais du Luxembourg 
présidé par maître Maurice Buttin


Par le Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient, 3/11/2010
Le mot « instrumentalisation » appartient au vocabulaire de la polémique politique. On instrumentalise pour attaquer ou se défendre, pour légitimer ou stigmatiser. Tout conflit, tout conflit armé en particulier, génère des « instrumentalisations » multiples : celle de la religion est sans doute l’une des plus perverses. Dans le cas du conflit israélo-palestinien, elle apparaît aujourd’hui comme l’un des obstacles majeurs à la recherche d’une solution politique, fondée sur les principes du droit international.

Au cours de cette journée, à l’invitation du CVPR, des historiens, des juristes, des politologues, des personnalités religieuses et politiques s’efforceront d’analyser pourquoi, depuis 60 années que dure ce conflit, l’instrumentalisation de la religion en a progressivement occulté la nature politique et comment elle a peu à peu modifié les représentations que s’en font, non seulement les Israéliens et les Palestiniens eux mêmes, mais aussi, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans ou d’autres confessions, les partisans de leurs causes respectives dans le monde, sans oublier que la Laïcité elle-même peut être instrumentalisée.

Mieux comprendre comment « fonctionne » l’instrumentalisation de la religion dans ce conflit peut-il contribuer à faire prévaloir à la fois la lucidité critique et le respect du droit international ? A cette question tentera de répondre la table ronde qui conclura le colloque.

Programme prévu au 25 octobre.

8.45 à 9.30 - Accueil et contrôle à l’entrée, 15 ter rue de Vaugirard 75015 Paris

9.30 à 10.00 - Ouverture du colloque (installation Salle Clémenceau) :

- Allocutions de Me Maurice Buttin, président du CVPR PO ; Mme Monique Cerisier Ben Guiga, sénatrice, présidente du Groupe d’Information et de Contact France-Palestine et de M. Hael Al Fahoum, ambassadeur, chef de la Mission de Palestine en France.

- Présentation générale du colloque par Me Maurice Buttin.

10.00 à 11.15 - « Clarifications »

Pourquoi et comment l’histoire du conflit israélo-palestinien et ses développements récents illustrent-ils les fonctions stratégiques de l’instrumentalisation des religions : occulter la nature politique des conflits et leurs enjeux économiques ; manipuler les opinions publiques ; délégitimer, au nom d’un droit affirmé comme transcendant, toute solution fondée sur le respect du droit international ?

M. Georges CORM, ancien ministre, professeur d’université à Beyrouth (à confirmer)

M. Régis DEBRAY, écrivain (à confirmer) ; M. Géraud de la PRADELLE, Professeur émérite des facultés de droit.

11.15 à 13.00 : Analyses politiques de l’instrumentalisation des religions.

Trois experts des questions du Proche-Orient et du conflit israélo-palestinien donneront leurs points de vue sur les objectifs, les stratégies, les effets de l’instrumentalisation des religions.

M. Khaled AL HAROUB, professeur à l’Université de Cambridge ; M. Jean DANIEL, écrivain et journaliste ; M. Elias SANBAR, ambassadeur de Palestine auprès de l’UNESCO.

13.00 à 14.30 : Pause-déjeuner (libre)

14.30 à 15.00 : Accueil et contrôle à l’entrée (installation Salle Clemenceau)

15.00 reprise des travaux

15.00 à 15.30 : Intervention de M. Abraham SEGAL, cinéaste, illustrée par des extraits de son film : " La Parole ou la mort ".

15.30 à 16.45 : L’influence de l’instrumentalisation des religions sur les représentations du conflit.

Quatre spécialistes, chacun selon son domaine d’expérience, esquisseront une « cartographie de l’instrumentalisation » des diverses religions, ainsi que de la laïcité : quels modes opératoires, quel impact sur les opinions publiques en Israël, en Palestine, dans le monde arabe et en Occident ?

M. Jean BAUBEROT, historien, professeur émérite des universités (EPHE Paris) ; Mme Nora CARMI, du mouvement œcuménique Sabeel, Jérusalem ; M. Ilan HALEVI conseiller à la Délégation générale de Palestine à Berlin ; M. Khaled ROUMO, enseignant et écrivain, Paris.

16.45 à 17.45 : Perspectives

« Jusqu’à quel point l’instrumentalisation des religions obscurcit-elle la nature du conflit israélo-palestinien et fait-elle obstacle à un règlement politique juste fondé sur le droit international ? A quelles conditions est-il possible d’atténuer l’impact de cet obstacle ou de le contourner ? »

Les personnalités pressenties pour cette « Table ronde », présidée par Mme Ghaïss JASSER, docteur d’Etat, vice-présidente du CVPR PO, répondront aux questions formulées par écrit par les participants. À cet effet, une fiche questionnaire sera remise à chaque participant qui sera invité à la remettre en fin de matinée ou au début de l’après-midi.

17.45 à 18.00 : Clôture des travaux par M. Pierre LAFRANCE, ambassadeur de France, vice-président du CVPR PO.
Colloque du 20 novembre 2010
Paris, Palais du Luxembourg, salle Georges Clémenceau

Des milliers de tentes protestent toujours au Sahara occidental

TÉMOIGNAGE
Par Rue89, 02/11/2010

Le 25 octobre, deux Français, une jeune femme engagée dans le développement du commerce équitable et un photographe, nous faisaient parvenir par mail leur témoignage sur le soulèvement pacifique d'environ 20 000 Sahraouis « pour le respect de leurs droits socio-économiques et d'autodétermination » face à « l'occupant » marocain.

Ce dimanche, ils nous ont envoyé une vidéo et un nouveau témoignage sur la mobilisation -peu relayée en France- de ces familles, installées dans quelque 8 000 tentes à quinze kilomètres de Laâyoune, « capitale » du Sahara occidental.
La mort du jeune Nayem el-Gareha, 14 ans, [le dimanche 24 octobre, sous le feu des militaires marocains, ndlr], est toujours présentée par la presse marocaine comme un cas de légitime défense de l'armée. Ils retiennent donc les blessés comme de dangereux criminels. L'un d'eux aurait été transporté à l'hôpital dans un état grave
Voir le texte sur  point d'info du 1/11/2010

Les Sahraouis du camp se sont rassemblés pour assurer qu'ils resteraient solidaires entre eux, que leur besoin de logement était bien réel mais que leurs revendications étaient plus larges : emploi, santé, autodétermination… Voir les deux vidéos et photos sur :

Photos : TotasproD.A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
► Sahara occidental : 8 000 tentes manifestent dans le désert
► La Gandhi du Sahara tient tête à l'Espagne et au Maroc

mardi 2 novembre 2010

"J’écris une lettre" - campagne du Ministère palestinien chargé du suivi des détenus

Lettres à Khalil
Par La Rédaction, Association France-Palestine Solidarité, 31/10/2010
A l’initiative du Ministère palestinien chargé du suivi des détenus, une campagne intitulée "J’écris une lettre" est en cours jusqu’au 15 novembre 2010. L’objectif étant de faire parvenir l’ensemble de ce courrier à leurs destinataires le 29 novembre 2010, journée mondiale de solidarité avec le peuple Palestinien.
"Assawra" et "Al-Oufok" ont décidé de participer à cette campagne en proposant à tous ceux qui le souhaitent, d’écrire une lettre à l’un des plus jeunes détenus :
Khalil Atta Khalil Kraïkh, né le 15 mars 1997, lieu de résidence Al-Qods, date d’arrestation le 15 septembre 2010.
Nous ne vous proposons pas un modèle de lettre. Nous voulons que chacun trouve par lui-même les mots qui lui semblent le mieux convenir pour signifier à Khalil que nous ne l’oublions pas.
Vos lettres seront publiées sur "Al-Oufok" et nous nous engageons à les faire parvenir à Khalil, via le Ministère.
Impérativement :
Adressez votre courrier à : khalil@assawra.info
Objet : Lettre à Khalil
Signature : Nom, prénom, ville, pays.
( Sinon votre courrier ne sera ni envoyé, ni publié )
Lettres publiées à l'adresse : http://www.aloufok.net/spip.php?article2687
Association France-Palestine Solidarité (AFPS)
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
Tél: 00.33.1.43.72.15.79
Fax: 00.33.9.56.03.15.79
afps@france-palestine.org
www.france-palestine.org

Le Maroc et le Front Polisario seront-ils au rendez-vous?

ILS DOIVENT SE RENCONTRER DEMAIN À NEW YORK
Par Mohamed Touati, l'Expression DZ, 2/11/2010
Un report de la rencontre n’est pas à écarter. L’exode massif des Sahraouis vers le camp de réfugiés de Gdem Izik près de la ville d’El Aâyoune occupée, ainsi que l’assassinat d’un jeune adolescent de 14 ans par les militaires marocains jouent en faveur d’un report de cette réunion.
L’Algérie est une nouvelle fois ciblée à la veille de ces négociations déjà fortement compromises. «Les dirigeants d’Alger, dont l’armée et les renseignements, n’ont eu de cesse de contrer notre droit historique sur nos territoires du Sud en dépit des efforts déployés par le Maroc en vue de mettre un terme à ce conflit artificiel, à travers la proposition de l’octroi d’une autonomie élargie garantissant à nos citoyens la gestion par eux-mêmes de leurs affaires dans le cadre de la souveraineté marocaine», a déclaré devant le conseil national du PT marocain, son secrétaire général.
Le Parti travailliste marocain vient ajouter son grain de sel à un type de cuisine qu’apprécient essentiellement tous les courtisans du trône alaouite.
Le leader de ce parti a appelé, dimanche à Rabat, à la création d’une commission partisane conjointe qui prendrait des initiatives à l’échelle internationale pour contrecarrer les manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume, est-il rapporté dans une de ses dépêches datée du 31 octobre 2010. Plus le Maroc est acculé par la communauté internationale sur la question des droits de l’homme dans les territoires occupés et plus la diatribe se fait encore plus virulente et sans aucun discernement contre...l’Algérie. Il faut reconnaître que le pouvoir marocain aime cuisiner à toutes les sauces la position, constante, algérienne. Front Polisario, terrorisme, Al Qaîda au Maghreb, le Sahel, constituent les ingrédients d’un discours réchauffé. Morceau choisi: «L’Algérie, qui emploie la méthode forte dans les camps de Tindouf à travers la répression et la terreur suivant une logique contre le cours de l’histoire et des mutations planétaires, rend ainsi la région otage de ses calculs étriqués et ouvre la porte devant la prolifération des réseaux de trafic de drogue et des armes, ce qui fait de la région du Sahel un terreau fertile pour l’expansion du terrorisme et de l’organisation Al Qaîda», a poursuivi dans son délire, Abdelkrim Benatiq.
A en oublier les efforts consentis par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour mettre fin à plus de trente-cinq ans de conflit au Sahara occidental. C’est à se demander d’ailleurs, si ce n’est pas l’objet de la manœuvre. Il est important de faire remarquer que la dernière visite de Christopher Ross au Maghreb n’a pas soulevé un grand enthousiasme au Maroc. Et pour cause. A l’issue de son entrevue avec le souverain marocain, le diplomate américain a rappelé l’objectif de sa tournée: mettre sur pied une troisième réunion informelle qui doit se tenir en principe à New York entre le 3 et le 5 novembre 2010. «Cette réunion aura lieu entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario en présence des deux pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, pour parvenir à un règlement politique juste, durable et convenu entre les deux parties, garantissant au peuple du Sahara occidental le droit à l’autodétermination, et ce, avec l’appui des pays de la région, particulièrement les deux pays voisins», a précisé aux journalistes, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU.
Autodétermination: le traître mot, le crime de lèse-majesté! Mohammed VI ne veut point en entendre parler. «Nous avons présenté une initiative audacieuse pour régler le conflit régional suscité autour de la marocanité de notre Sahara, en l’occurrence la proposition d’autonomie de nos provinces du Sud...», lui a répondu l’héritier du trône marocain qui ne compte plus céder d’un pouce. Dans un tel contexte, la tournée effectuée par Christopher Ross au Maghreb pour tenter de renouer les fils du dialogue entre les deux principaux belligérants du conflit du Sahara occidental, ressemble à un coup d’épée dans l’eau. Il faut dire que la situation qui était déjà extrêmement tendue s’est retrouvée soudainement explosive par le caractère dramatique qu’ont pris les événements dans les territoires occupés et plus particulièrement dans El Aâyoune, la ville rebelle sahraouie occupée, symbole de la résistance du peuple sahraoui.
L’exode massif des Sahraouis vers le camp de réfugiés de Gdem Izik, qui s’est soldé par la mort d’un jeune adolescent de 14 ans, assassiné par les militaires marocains, joue en faveur d’un report des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. A moins que les deux parties n’en décident autrement.

Point d'info sur la situation au camp de protestation d'El Aaiun le 31 octobre 2010

Par Diaspora sahraouie, 1/11/ 2010
- La mort du jeune Najem est encore présentée par la presse marocaine comme un cas de légitime défense de l'armée : ils gardent donc les blessés en rétention pour faire croire qu'il s'agissait de dangereux criminels. Un des blessés aurait été transporté dans un état grave de son lieu de rétention à l'hôpital.
- L'armée a bloqué hier matin l'entrée de deux véhicules sahraouis au campement qui transportait de quoi construire des toilettes. Du coup d'autres Sahraouis de la ville ont voulu sortir pour protester et ont été retenus à l'entrée de la ville.
Rappel : il y a trois barrages entre la ville et le campement : le 1er de la police (sortie ville), le 2ème des gendarmes (milieu route) et le 3ème des militaires ('entrée campement). Les autres accès sont bloqués par des murs et des militaires ce qui obligent les gens à passer par ce seul accès.
Rappel : la seule tentative d'entrer par le mur s'est soldée par les tirs de l'armée et la mort du jeune de 14 ans...
- Des Sahraouis et militants espagnols des Canaries ont rassemblé des médicaments et autres produits pour les envoyer par bateau en soutien au campement. Le bateau est arrivé hier au port de Laayoune-plage mais il est retenu par l'armée qui bloque l'acheminement de son contenu vers le campement. Outre les médicaments qui font défaut dans le campement, le bateau transportait un groupe électrogène et du matériel pour transmettre de l'information directement depuis le campement.
- Les marocains ont entrepris de proposer aux Sahraouis à la sortie du campement de signer un "contrat" où ils s'engagent à ne plus retourner dans le campement contre la promesse d'un logement. Les sahraouis dans le campement se sont donc tous rassemblés en un grand meeting interne pour dire qu'ils resteraient solidaires entre eux, que la revendication d'un logement existe mais qu'elle doit se faire dans le cadre de revendications plus globales (emploi, santé...et autodétermination). Les membres du campement ont été appelés à rester unis et à ne pas se faire manipuler par le gouvernement marocain qui n'a pas tenu une seule de ses promesses depuis le début de l'occupation.
- A Laâyoune (capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975, ndds) les Marocains ont organisé une mise en scène pour les journalistes marocains : ils annoncent que les Sahraouis quittent le campement en échange de promesses de logement (des Marocains se faisant passer pour des Sahraouis en revêtant des vêtements traditionnels des Sahraouis + quelques Sahraouis ayant accepté les contrats).
-  En attendant la file de véhicules souhaitant rentrer dans le campement ne cesse de s'allonger. Mais les militaires interdisent aux Sahraouis qui arrivent au campement d'installer de nouvelles tentes. Ils les confisquent à l'entrée du campement.
- Les membres de la sécurité interne arrêtent quotidiennement des Marocains qui tentent d'infiltrer le campement pour le déstabiliser et semer le trouble entre les personnes.
Dans ce grand meeting interne les Sahraouis ont aussi exigé que les militaires cessent d'encercler le campement, qu'ils autorisent l'accès aux médicaments, à l'eau et aux vivres, ainsi qu'aux journalistes. Ils ne se mettront pas à la table des négociations avant cela.
- Les Marocains interdisent aussi aux Sahraouis des autres villes de monter de nouveaux campements. Il y a une semaine, 35 habitants de Smara ont été blessé suite à des altercations avec les autorités; et 14 habitants de Boujdour hier ou avant-hier quand ils ont voulu installer leurs tentes à la sortie de leurs villes.
- En ce qui concerne les journalistes : quelques espagnols ont réussi à rentrer dont un journaliste réputé de El Pais (Ignacio Cembrero). Nous avons pu rencontrer aussi un élu italien et enfin la première journaliste française officielle : la correspondante maroc de Radio France International (Lea Lisa Westerhoff). Nous avons pu nous aussi rerentrer pour la 3ème fois (après s'être fait refoulé l'avant-nuit dernière).
Une réunion entre tous les internationaux présents dans le campement a eu lieu pour échanger nos informations.
Il faut savoir que rentrer dans le campement se fait clandestinement en utilisant de nombreuses précautions. En ce qui nous concerne, étant surveillés dans la ville par les policiers, nos déplacements sont très épiques. Mais il existe une forte solidarité des Sahraouis avec les internationaux qui souhaitent rentrer et ils redoublent d'imagination pour nous faire passer. Je ne donne pas plus de détails pour permettre aux autres de continuer à faire des aller-retour.
- Il s'est tenu au Mans la 36e conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO). Les résolutions prises à la suite de cette rencontre redonne de l'espoir au campement. Pour plus d'infos claudemangin@yahoo.fr et 0681324855
Pour obtenir des informations quotidiennes du campement nous vous recommandons ces deux sites internet d'espagnols qui resteront présents sur le campement : http://www.guinguinbali.com/ et http://resistenciasaharaui.saltoscuanticohttp://resistenciasaharaui.saltoscuantico
lhttp://diasporasaharaui.blogspot.com/2010/11/point-dinfo-sur-la-situation-au-camp.html

Le Maroc ferme le bureau d’Al-Jazeera sur son territoire

Par : Merzak Tigrine Liberté, 31/10/2010
 Quand la couverture du conflit sahraoui irrite le roi
Le traitement par la chaîne d’information qatarie du dossier du Sahara occidental, où elle donnait la parole à la partie sahraouie, n’a pas été du goût du souverain marocain, qui a décidé de suspendre l’activité de ce média en mettant en avant ses “multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable”, sans toutefois en préciser lesquels.Les autorités marocaines ont suspendu vendredi les activités du bureau d’Al-Jazeera à Rabat et retiré les accréditations à ses journalistes. Ainsi, la chaîne qatarie se voit interdite d’exercer dans le seul pays du Maghreb où elle était autorisée à le faire.
Cependant, cette interdiction intervient parce que Al-Jazeera n’aurait pas répondu aux attentes de la partie marocaine, notamment concernant le conflit du Sahara occidental. En effet, il ne fait aucun doute que le traitement par la chaîne d’information qatarie du dossier sahraoui, où elle donnait la parole à la partie sahraouie, n’a pas été du goût du souverain marocain.
Si le ministre marocain de la Communication a déclaré dans un communiqué que cette suspension “fait suite à de multiples manquements aux règles du journalisme sérieux et responsable”, un responsable du gouvernement marocain a indiqué, sous le couvert de l’anonymat, que Rabat reproche à Al-Jazeera la manière dont elle “traite les dossiers relatifs aux islamistes et à l’affaire du Sahara (occidental)”. Il est particulièrement reproché à cette chaîne d’accorder de l’importance au Front Polisario et surtout de parler de la question des droits de l’homme violés systématiquement par les forces marocaines au Sahara occidental.
Khalid Naciri, le ministre marocain de la Communication, a argumenté cette suspension en affirmant que “l’image du Maroc est systématiquement écornée par le refus de l’objectivité et de l’impartialité”, pour ajouter ensuite : “Nous reprochons à cette chaîne son refus de traiter les grands dossiers structurants et de véhiculer une image caricaturale de la réalité marocaine.” De son côté, le directeur du bureau d’Al-Jazeera à Rabat, Abdelkader Kharroubi, a déclaré que la chaîne “a toujours respecté les règles du professionnalisme et de la neutralité, notamment au Maroc”. Il émet toutefois des doutes sur l’origine de cette décision de suspension en déclarant que “le dossier d’Al-Jazeera n’est malheureusement pas entre les mains du seul ministère de la Communication. D’autres parties décident à ce niveau”, sans pour autant apporter davantage de précisions. Il estime que “cette suspension est une erreur de la part des autorités marocaines, une erreur à laquelle nous sommes étrangers”.
Pour Amina Bouayach, présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (Omdh), la suspension du bureau d’Al-Jazeera “traduit l’hésitation du Maroc à continuer le processus d’ouverture, notamment au niveau de la liberté de la presse”. L’antenne d’Al-Jazeera à Rabat comptait quatre journalistes marocains. Deux d’entre eux n’avaient pu obtenir leur accréditation, et leurs deux confrères viennent donc de se voir retirer la leur.
Il y a lieu de signaler qu’en mars dernier, Reporters sans frontières (RSF) avait adressé une lettre à plusieurs dirigeants européens pour “attirer (leur) attention sur la dégradation très inquiétante de la situation de la liberté de la presse au Maroc au cours des derniers mois”, juste avant le sommet UE/Maroc des 6-7 mars à Grenade (Espagne). RSF a estimé qu’“après de réelles avancées au début du règne” de Mohammed VI, commencé en juillet 1999, “les reculs et crispations se sont multipliés, notamment depuis juillet 2009, dans le domaine de la liberté de la presse”.
En janvier 2010, les locaux du Journal hebdomadaire, une publication indépendante qui a brisé plusieurs tabous politiques, ont été mis sous scellés suite à des problèmes financiers. L’hebdomadaire arabophone Nichane a également cessé de paraître en octobre, “résultat d’un boycott publicitaire systématique”, selon son directeur de publication Ahmed Reda Benchemsi.