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samedi 18 juin 2011

Maroc : Appel à la marche du 19 juin à Casablanca, Mohammedia, Rabat, Tanger, Marrakech, Fès ...

Par Jawad, pour Attac/ Cadtm Maroc, 14/6/2011

Le 12 juin nous étions un peu moins de 10 000 au centre ville de Casablanca. Le régime avec ses forces de répression ont du reculer après la mort de AMARI. Ses forces ont brillé par leur absence, aucun incident alors n'a été enregistré malgré les provocations de quelques vingtaines de "baltagia" qui sont venu réclamer leur soutien au ROI !!!
Les deux mois prochains risquent d'être décisifs puisque la "nouvelle" version de la constitution marocaine est bouclée mais personne aujourd'hui n'a une copie, même pas les partis politiques qui ont rencontré le conseiller du roi fin de semaine dernière et n'ont eu droit qu' a une présentation des principaux axes. Par contre le conseiller leur a demandé leurs remarques surplace !!! Voilà comment on débat "démocratiquement" du document le plus important de la nation au Maroc !!! C'est ça l'exception marocaine dont n'arrêtent pas de faire l'éloge nos "amis" Français et américains.
Après la répression sauvage, le makhzen tente aujourd'hui de noyauter le mouvement avec des "baltagia" voyous qui n'hésitent pas à apporter des couteaux et des tiges métalliques dans les assemblées générales qui sont ouvertes à tous les jeunes du mouvement du 20 février, ce qui provoque parfois un climat de terreur ....Pour l'instant les militant (es) tiennent bon.

La semaine prochaine une grande marche est prévue entre deux quartiers populaires et mythiques de Casablanca Derb Sultane où des émeutes de faim (appelée ausi émeutes de la baguette de pain) ont été réprimées dans le sang en juin 1981 et Hay Mohammadi où les victimes de cette barbarie sous le règne de Hassan II ont été enterrées dans une fosse commune.

Cette fosse commune a été retrouvée et annoncée officiellement par l'IER (Instance équité et réconciliation) mais en pleine nuit, loin des caméras des journalistes et surtout en absence des familles des victimes ..... donc c'est une marche très symbolique et nous nous y préparons ....

Je tiens enfin au noms des militants et militantes d'Attac/Cadtm Maroc et de nos sympathisants et camarades du mouvement du 20 février à remercier tous (tes) les camarades des encouragement et messages de solidarités, oh, combien importants et utiles dans ces moments historiques et difficiles pour notre peuple.
La lutte continue ....
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Mohammedia: décision des jeunes du Mouvement du 20 février
Par Ali Fkir, 18/6/2011
 Les jeunes du mouvement de 20 février à Mohammedia  ont décidé d'appeler les habitant-es de Mohammedia à se déplacer en masse à Casablanca pour participer activement à la marche populaire qui aura lieu le dimanche 19 juin 2011
  Lieu de départ de la marche: Saht (Place) Sraghna (Derb Soltane) 
  Heure: 18h
  lieu d'arrivée: La caserne des sapeurs-pompiers (en face du cimetière d'Achouhada).
 Rappelons que cette caserne a été bâtie en partie sur une fosse-commune où ont été ensevelies des dizaines des victimes de la répression sauvage du 20 juin 1981.

Maroc: appel à manifester contre la réforme sultanesque de M6

Par Demainonline, 18/6/2011

Le Mouvement de jeunes du 20 février, qui revendique des changements politiques profonds au Maroc, a appelé à manifester dimanche dans plusieurs villes pour protester contre le projet de réforme constitutionnelle annoncé vendredi soir par le roi Mohammed VI et en faveur d’une « constitution véritablement démocratique et une monarchie parlementaire ».

« Le projet tel qu’il a été proposé par le roi hier (vendredi) ne répond pas à nos revendications pour une véritable séparation des pouvoirs. Nous protesterons pacifiquement dimanche contre ce projet », a déclaré Najib Chaouki, l’un des membres de la section de Rabat du Mouvement.

Le roi Mohammed VI du Maroc a présenté vendredi soir un projet de réformes constitutionnelles qui renforceront le role du Premier ministre tout en maintenant le statut religieux du monarque et son rôle de chef de l’Etat.

Ces manifestations pacifiques sont prévues notamment à Rabat, Casablanca, Tanger (nord), Marrakech (sud) et Fès (centre), précise la page Facebook du Mouvement, qui compte plus de 60.000 membres.
http://www.demainonline.com/?p=5644

Maroc: le roi concède des réformettes à la rue

Par La rédaction de Mediapart, Correspondance à Casablanca de José Douglas,18/6/2011 

Après un discours-fleuve, c’est un Mohammed VI hésitant, bafouillant, qui a finalement appelé ses sujets à approuver ce qui devrait devenir la sixième constitution du Maroc en quarante ans. Un souverain chérifien visiblement enrhumé répétant « oui » par trois fois comme pour mieux convaincre ses sujets/citoyens de le suivre sur cette voie. Les Marocains ont intérêt à prendre sur leur temps libre pour déchiffrer en moins de deux semaines un texte presque deux fois plus long que celui de l’actuelle constitution. L’organisation de ce scrutin risque surtout d’aboutir à un blanc-seing pour les desseins pseudo-réformistes du roi.


« C’est une mascarade, rit, jaune, Hosni qui participe au mouvement du 20 février à Casablanca. Comment croire que le scrutin va être transparent en même pas deux semaines? Qui peut croire qu’en deux semaines on va expliquer à la moitié de l’électorat analphabète le contenu des 180 articles?, lance-t-il juste après le discours royal. On passe maintenant d’une interprétation liberticide des pouvoirs du roi à la constitutionnalisation de ces mêmes pouvoirs. Et ça, c’est la blague du jour. »

Car, en dépit de tous les commentaires laudateurs des journaux français, il n’y a pas eu de limitation par le roi de ses propres pouvoirs. Les véritables innovations sont ailleurs avec, par exemple, la reconnaissance inédite pour un pays maghrébin de la langue amazighe (berbère) comme langue officielle au même titre que l’arabe. Mais le préambule du texte précise aussitôt que « l’Etat œuvre à la promotion et au développement de l’arabe », mais pas pour l’amazigh. Le changement est donc symbolique.

A bien regarder le discours du roi et le projet de nouvelle constitution, la limitation des pouvoirs du monarque est en effet loin d’être flagrante. Mohammed VI annonce qu’il devient « roi citoyen » et, sept mots plus tard, « sa personne est inviolable et le respect lui est dû en tant que roi, commandeur des croyants et chef de l’Etat ». Le respect est une notion très vague qui risque de conduire à des abus. En fouillant bien le document, à défaut d’une séparation réelle des pouvoirs, ce sont les pouvoirs du roi qui sont séparés. 

Le dépoussiérage
Pour la première fois, on assiste à des attributions claires sur la sphère religieuse et dans le champ politique. Chose incongrue, la dénomination « chef de l’Etat » n’existait pas jusqu’à présent. « Le roi était le représentant suprême de la Nation, décrypte le constitutionnaliste Abderrahmane Baniyahya. Cela répondait à un bras de fer politique entre Hassan II et les élus socialistes. Il leur lance alors : vous êtes les représentants de la Nation, mais je suis le représentant suprême, ce qui avait le mérite d’être clair. »

Mohammed VI et ses descendants ne seront donc plus que « chef de l’Etat » mais ils restent « chefs suprêmes de…l’Etat ». Et surtout : « commandeur des croyants ». Un titre que contestent les islamistes de Justice et Bienfaisance. Signe que le champ religieux demeure un domaine sensible pour le roi : les islamistes légaux du PJD (Parti de la justice et du développement) sont montés au créneau la semaine dernière quand la commission de révision de la constitution avait penché pour « une liberté de croyance ».

Cette dernière n’existe plus, car permettant une conversion, et seule la liberté de culte est restée. La menace d’une mobilisation en masse des islamistes a donc eu raison du rétro-pédalage royal. En cédant, Mohammed VI s’assure ainsi le soutien de la frange légale des islamistes et des conservateurs dont le poids est important dans la société marocaine.

« Il ne faut pas s’y tromper, cette réforme est un dépoussiérage, analyse Zakaria Choukrallah du journal Actuel. On passe d’une monarchie absolue à une monarchie intouchable. » Le roi reste en effet au-dessus de la justice. Aucune de ses actions ne pourra être contestée. « Il n’y a pas de séparation des pouvoirs, mais un partage. » Et c’est en effet clair sur la subtilité entre nomination/désignation. La chasse gardée du roi reste les nominations des magistrats, tout en présidant le nouveau conseil supérieur du pouvoir judiciaire qui remplacera le conseil de la magistrature, et en étant le garant de l’indépendance de la justice. Les diplomates et les militaires restent sous le joug des nominations royales.

Le premier ministre voit certes ses pouvoirs élargis puisqu’il sera issu du parti vainqueur des élections, et sera pleinement responsable devant le Parlement. Les deux chambres ont deux fois plus d’attributions qu’actuellement, encore faut-il savoir qui a le pouvoir de proposer la loi. Car ce qui va devenir la sixième constitution depuis l’indépendance réserve bien des surprises. Rien dans cette mouture ne dit qui détient l’initiative de la loi. Est-ce le Parlement ou le gouvernement? Rien, pas un seul article, pas un seul alinéa ne l’indique.

À la lecture de ce texte touffu, s’ajoutent la confusion et l’incohérence des prérogatives de chacun. Quand l’article 49 stipule que le conseil des ministres « délibère du projet de loi d’amnistie », l’article 58 réaffirme une compétence traditionnelle du monarque: « Le roi exerce le droit de grâce. » Délibération et exercice, mais qui établit la liste des prisonniers à gracier ou amnistier ? Là encore pas de réponse. Et les flous juridiques sont légion dans cette constitution présentée par le roi comme « un tournant historique ». Ou pas. Ou qui risque de tourner casaque si les manifestations ne s’essoufflent pas.

Mais parfois, cette nouvelle constitution sait être très claire quand il le faut. L’article 27 risque de créer de sérieux remous, y compris chez les partenaires européens du royaume, car il concerne le droit d’informer. Désormais il est exclu de parler de tout ce qui touche à la sûreté intérieure ou extérieure et à « la vie privée des personnes ». Certains journalistes marocains avaient osé écrire sur la santé du roi. Rien dans l’actuelle constitution ne l'interdisait. Ils avaient été jetés en prison. Ils savent maintenant que c’est interdit. Et tant pis pour le droit d’informer. Un exemple parmi d’autres qui montre bien que le roi reste bel et bien le maître du jeu avec des pouvoirs élargis en dépit de tous les thuriféraires d’une « exception du Maroc ». 

La révision de la Constitution Une flagrante supercherie

Par Mohamed Belmaïzi, 18/6/2011

On nous a bassiné les oreilles avec la révision de la mythique Constitution. A force de tabassages médiatiques, la Constitution est devenue liturgique, destinée aux seules personnes sacrées et élues en haut lieu, grassement payées, pouvant prétendre la manier selon la loi et les conditions posées par le maître des lieux. Le roi vient de faire son discours à propos de cette Constitution, où il est toujours l’auguste monarque, centre vital de tout. C’est pourquoi nous sommes prévenus que c’est un discours qualifié, par toute la presse aux ordres, d’« historique ». Nous n’avons qu’à nous prosterner en enfonçant nos têtes de « sujets de sa majesté » dans la boue, exhibant nos révérences au génie de la Commission qui a « révisé » la Constitution marocaine.

Et gare à nous si quelqu’un se lève et dit : Assez de nous prendre pour des imbéciles ignorants ! Le monde a bien changé et nous sommes tous capables de démystifier cette « œuvre de génie » nommée « Constitution ». Car n’importe quel citoyen, membre actif de la société civile peut écrire une Constitution qu’on nous présente, aujourd’hui, comme une équation divine descendue du ciel. Alors que ce qu’on croit nous pronostiquer, en catimini, comme sa « difficulté » ou son nœud gordien, relève tout bonnement de l’habileté de la verrouiller, en se jouant des articles, les opposant les uns aux autres, et permettant ainsi la métaphore de « sortir par la porte pour revenir par la fenêtre ».

Mais en réalité pour fonder un Etat de Droit, une Constitution est si facile comme de l’eau qui coule de source ! Tout d’abord, parce qu’une société bien enracinée dans le contrat social où la souveraineté revient au peuple citoyen, n’a pas besoin de Constitution. Caducité réelle, si l’on prend l’exemple de l’Angleterre qui n’a pas de Constitution écrite…

Ensuite elle est si facile comme du pain béni, lorsqu’il est fortement indiqué d’aller glaner dans d’autres Constitutions l’esprit et la charpente d’un authentique pacte social. Et je prends ici pour exemple la Constitution de l’Afrique du Sud, non parce que d’aucuns l’ont qualifié de la meilleure au monde. Mais parce qu’au Maroc, nous sommes dans un système qui ressemble à maints égards à l’Apartheid : une élite bien organisée en réseau fermé monopolise et le pouvoir et les richesses du pays. Cette élite se distingue par sa noblesse généalogique qui la conforte dans sa cupidité et sa rapine, mais aussi dans la répression sauvage qu’elle peut lancer sur le peuple considéré tacitement comme « race inférieure ».

Et en fin, une Constitution qui prétend changer le pays, ne doit-elle pas être accompagnée de signes tangibles que le Citoyen voit et touche ? Le Maroc actuel n’est-il pas érigé sur les ruines du régime des années de plomb, bourré de contentieux que l’IER n’a pas pu solutionner ? L’impunité, dans tous les domaines, n’est-elle pas célébrée en valeur insultant la rectitude et le devoir de mémoire ?

Ainsi, la déliquescence de l’Etat et la mauvaise gouvernance auront toujours un avenir radieux, car la Constitution telle qu’elle est octroyée actuellement est déroutante. Une clé perdue dans la nuit ne se cherche pas sous le lampadaire, mais là où elle est tombée !

Cordial,
MB

La nouvelle constitutions : applaudissements organisés !!!

Par Ali Fkir, 18/6/2011
Du côté du makhzen rien de nouveau!
- Aujourd'hui 17 juin 2011, les services du ministère de l'intérieur ont convoqué les représentant-es des organisations politiques, syndicales... à aller écouter le discours du roi dans les locaux administratifs
- Les chioukhs, Moukadmines et autres relais ont fait le "porte à porte" pour demander à certaines couches sociales de sortir juste après le discours royal applaudir la "nouvelle constitution"
- Les chauffeurs de taxis...ont été réquisitionnés pour la même besogne.
Chez les défenseurs de la "monarchie parlementaire", c'est le désarroi total. On se faisait des illusions!
IL FAUT ADMETTRE (avec un esprit sportif) que "LA NOUVELLE CONSTITUTION" a attribué au roi de nouvelles prérogatives, et ce, contrairement aux attentes de certains.
 Faut-il baisser les bras? Ce sera de la pure trahison.

Salah Amaidan, 2 victoires dédiées aux grévistes de la faim et à la lutte contre le pillage du Sahara Occidental occupé

Par APSO, Amis du Peuple du Sahara Occidental, 12/6/2011

Salah Eddine Amaidan, sportif sahraoui de haut niveau, a terminé 1er des 10 km de la boucle de Cagnes-sur-Mer et a ensuite fini 1er des 3000m du meeting européen de Valbonne et a dédié ses victoires à ses frères à leur 60ème jour de grèves de la faim de protestation contre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental.

Hier, samedi 11 juin 2011, le départ de la boucle de Cagnes du Mer était à 19h. La température était encore élevée, mais de saison pour ce département des Alpes-Maritimes.
Salah Eddine Amaidan (dit salah Hmatou) a fini 1er en 31 minutes et 34 secondes devant Luca Molineri, en 31min 35’ et Laurent Dodet, en 32min 37’. Le parcours sur route était de difficulté moyenne et l’arrivée dans le stade de Cagnes chaleureusement accueillie.

Juste après cette course, à 22h, Salah Eddine Amaidan participait au 3000 m du meeting européen de Valbonne dans le même département français, et terminait au sprint 1er de la course tactique en 8’34’’02, après avoir fait la course dans le peloton de tête. Les 2ème et 3ème sont Kais Adli de l’As Monaco en 8'34''35 et le belge Valentin Poncelet en 8'34''46.

Précédemment, le 28 mai 2011, Salah Eddine Amaidan avait terminé 3ème des 1500m du meeting national D2 de Pezennas en 3'49''62, derrière Omar AL-rasheedi en 3'46''40 et Matthieu Le Stum en 3'48''95.
Et le 4 juin, le sportif sahraoui finissait premier des 14km 240 de « la Montagnette », beau parcours de la course en montagne de Barbentane, en 48min 11’, devant Mohamed Lantri arrivé en 52 min 18’ et Mohamed Serghini en 52min 35’.

Salah Eddine Amaidan est Sahraoui, réfugié politique en France où il court actuellement pour le Martigues Sports Athle. Son pays, le Sahara Occidental est la dernière colonie d’Afrique, occupé par la force depuis 1975 par le Maroc. Les sahraouis revendiquent depuis lors l’application de leur droit international à l’autodétermination.

Salah Eddine Amaidan a dédié ses dernières victoires aux 6 jeunes sahraouis protestant contre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par une grève de la faim qui dure depuis le 12 avril 2011.
L’athlète militant s’associe à ses frères qui risquent leurs santés et leurs vies pour dénoncer l’accord de pêche de l’Union Européenne et les entreprises américaine PotashCorp (phosphate) et Irlandaise San Leon (protection pétrolière). Voir infos et vidéo ici.

Photos SEA