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vendredi 17 juin 2011

Le Mouvement du 20 février « Annahj Addimoucrati » et « L’Adl ou L’Ihssan »

Par Mohamed Belmaïzi, 14/6/2011

La monarchie et son élite inculte et repue, ont tout fait pour traiter le Mouvement du 20 février, en tant qu’émanation de « nos enfants » disent-ils, en reconnaissant le « bienfondé » de leurs revendications. Ils vont même jusqu’à affirmer que les manifestations « étaient légitimes », que tout a bien démarré, « MAIS malheureusement », des partis extrémistes « aux agendas douteux » ont « infiltré le Mouvement de nos jeunes ». Tout un tissu condescendant de mensonge et de manipulations pour préparer l’opinion et en arriver à bastonner gravement les jeunes, à torturer et finalement à tuer… le martyr Kamal Amari, citoyen de la ville de Safi.

Brahim Yassine, le soi-disant théoricien du Parti Socialiste Unifié (PSU) vient, dans une fade et insipide intervention, de confirmer le même fallacieux discours, en soulignant la ‘coupable’ infiltration d’Annahj Addimoucrati et de l’Adl ou l’Ihssan, glorifiant le principe, certainement ‘juteux’ pour lui, d’une « monarchie parlementaire ». Dans la même démarche que Herzenni lamkhazni, lors des auditions de l’IER, Brahim Yassine décline son appétit avide de pénétrer le sérail des salaires faramineux réservés aux nouveaux commis de l’Etat que nous voyons défiler en profitant (pour combien de temps ?) de la conjoncture du plus offrant ! Je me refuse à affirmer que le PSU est un débouché de crasseux opportunistes. Car des militant-es valeureux et honnêtes, existent et n’en auront cure de ces gesticulations malheureuses et humiliantes.

Pour crever l’abcès à ces rumeurs-épouvantails qui visent à écraser le Mouvement du 20 février, il est urgent d’affirmer haut et fort que les deux formations politiques, comme d’autres structures associatives, syndicales et autres, sont une composante du peuple marocain. Et dans le contexte des Révolutions qui grondent du Machreq au Maghreb, les peuples aspirent à un même socle des valeurs : Dignité ; Liberté ; Démocratie et Etat de Droit. Ces valeurs sont l’ossature et la locomotive dirigée par le Mouvement du 20 février.

On a beau calomnier la formation d’Annahj Addimoucrati d’enfant légitime du ‘diable marxiste’, nourri des échecs du collectivisme et des inventeurs du goulag, il n’en reste pas moins que ces membres sont fermement attachés à la démocratie et à la justice sociale. Enracinés dans un terreau spécifique, leur projet de société est formulé noir sur blanc dans journaux et périodiques, à travers conférences et entretiens, sur le Net et d’autres canaux. Annahj Addmoucrati n’est pas un ogre sorti de la caverne pour une descente punitive sur le royaume des merveilles. Les fondateurs de la Voie Démocratique sont des Citoyens Marocains qui ont connu le goulag de Hassan II. Des militants qui ont joué un rôle déterminant dans l’Histoire du Maroc. C’est en grande partie, grâce à eux que l’Etat marocain du temps de Hassan II, était acculé à faire marche arrière (en optant pour l’Alternance) et à opérer l’ouverture des espace de l’expression… Les revendications du Mouvement du 20 février ne sont pas étrangères aux militantes et militants de la Voie Démocratique. Comme l’ensemble du peuple marocain, ils les prennent à leur compte. C’est tout à fait naturel !

Quant à L’Adl ou L’Ihssan, parti de la mouvance religieuse, est connu par sa production et son rayonnement dans la société marocaine. Il est venu s’inscrire dans le socle des valeurs mentionnées plus haut. Dans le contexte des Révolutions qui rugissent du Machreq au Maghreb, les militant-es de cette formation ne peuvent ignorer que la donne historique a bien changé. Ils ont bien enregistré l’absence au référentiel islamique durant les soulèvements de Tunisie et d’Egypte ; ils ont déjà noté les secousses qui ont bien agité la République Islamique de l’Iran (et à coup sûr les Iraniens finiront par faire tomber cette dictature théocratique), et ont bien entériné l’idée fondamentale qu’on ne peut chasser une dictature pour y mettre à la place une autre dictature… religieuse soit-elle.

La jeunesse de l’Adl ou L’Ihssan a, sans doute, trouvé dans le Mouvement du 20 février sa vocation d’un véritable changement, devenant possible à travers des outils et des concepts ductiles à la modernité, au moment où les langues se délient, d’intellectuels musulmans et d’Imams bien connus, qui militent ouvertement sur les chaînes télévisées, pour la laïcité et la séparation des pouvoirs, politique et religieux. Ce débat sociétal est à l’ordre du jour. Il sera grandement fructifié par l’apport des valeurs modernes portées par le Mouvement du 20 février et la jeunesse de ce qu’on appelle aujourd’hui : Le Printemps Arabe.

Diaboliser ces deux composantes, sans évaluer le moule historique dans lequel elles opèrent, et l’apport prometteur que le Mouvement du 20 février ne cesse de crier dans ses slogans : Justice ; Dignité ; Liberté ; Démocratie ; Egalité des chances et Etat de Droit, c’est vouloir nous faire avaler la couleuvre de la corruption éternelle, de l’impunité pérenne, de l’humiliation permanente, de l’arbitraire infini, de la religion despotique, de l’autoritarisme, y compris celui de droit divin…

Une fois l’abcès est crevé, l’avenir appartiendra à la jeunesse qui est en train d’écrire l’Histoire !

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