Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point
hebdomadaire n°41 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au
Maroc, 9/11/2013
Après les quelques libérations
provisoires annoncées au dernier
point hebdomadaire, nous apprenons avec satisfaction la libération de deux autres prisonniers
politiques sahraouis. Sidi Ahmed Marir et
Sahel Rtaimi ont quitté la prison d’Ait Melloul, le samedi 2 novembre dernier, après avoir purgé leurs
peines de quatre ans de prison ferme. Ils avaient été arrêtés le 1er
novembre 2009 et condamnés par le tribunal d’Agadir pour avoir participé à une
manifestation pacifique, le 26 février 2008, à Tantan, en soutien au front
Polisario. L’ASDHOM les félicite
d’avoir recouvré leur liberté et félicite également leurs familles et leurs
parrains et marraines.
Nous les retirons donc des listes
de filleuls à parrainer et nous demandons à leurs parrains et marraines de
porter leurs parrainages sur d’autres. Les listes restent, malheureusement,
encore longues et ce point traitera quelques informations qui leurs sont
relatives.
Groupe
UNEM-Meknès : Dans un communiqué signé par
les prisonniers politiques Hassan
Koukou (n° d’écrou 6815) et Mounir
Ait Khafou (n° d’écrou 6818), nous apprenons que leur groupe observe une grève de la faim ouverte à partir du jeudi
7 novembre 2013. Ce n’est pas la première fois que ces prisonniers
politiques (Hassan Koukou, Mounir Ait Khafou,
Soufiane Sghéri, Mohamed Eloualki, Hassan Ahamouch) mènent une grève
de la faim. La dernière a duré plus de 110
jours (voir points précédents).
Ils protestent contre leurs conditions de détention qui se sont dégradées après
que la direction de la prison Toulal 2 de Meknès soit revenue sur ses promesses
et qu’elle ait procédé à des fouilles minutieuses et musclées de leur cellule
quand elle s’est aperçue qu’ils étaient les auteurs d’un rapport accablant sur
ladite prison, publié peu avant. Leur état de santé ne supporterait pas une
deuxième grève de la faim d’autant qu’ils traînent encore les séquelles de la
première qui était très longue. L’ASDHOM les
soutient et demande à l’administration pénitentiaire d’accéder à leurs demandes
légitimes avant qu’un drame ne
survienne.
Groupe
UNEM-Tétouan (nouveau) : Une vague d’arrestation a été
opérée le 30 octobre 2013 par les
forces de l’ordre au sein des militants de l’Union Nationale des Étudiants du
Maroc de Tétouan suite à des
protestations contre la hausse du prix de transport en commun. Six militants
vont être traduits devant le tribunal ce mardi 13 novembre 2013. Il s’agit de
Adil Bouzid et de Mohamed Hajji
qui seront jugés en état d’arrestation et de Ayman Adardouch, Aziz Rifaï, Hamza Ezzanjali et
d’Abdallah Zafzafi qui seront traduits en état de liberté provisoire.
Nous reviendrons sur les violences qui ont accompagné ces arrestations.
Groupe
20-Février à Casablanca : Dans le dernier point, nous avions
annoncé que le procès intenté aux trois jeunes militants Rabie Homazin, Hamza Haddi, Mouad Khalloufi,
poursuivis en détention, et à la militante Fatiha Haloui, poursuivie en liberté,
allait se tenir le vendredi 8 novembre 2013. Nous apprenons qu’il vient d’être,
encore une fois, reporté au 20 novembre
2013. Un rassemblement silencieux a été observé devant le tribunal
d’Ain Sebaâ pour protester contre l’interdiction faite aux familles et aux
militants d’accéder au tribunal.
Groupe
20-Février à Al-Hoceima : La Cour de cassation avait accepté le recours
introduit par le parquet général de la ville d’Al-Hoceima pour rejuger le
prisonnier politique Abdelhalim
Bakkali qui avait écopé en première instance de deux ans de prison ferme. Le parquet a jugé
insuffisant une condamnation à deux ans pour quelqu’un qui a participé aux
manifestations populaires qui avaient secoué le 8 mars 2012 la petite ville de
Béni Bouayach, près d’Al-Hoceima,
dans le nord du Maroc. Abdelhalim
Bakkali, militant actif de l’ANDCM, sera traduit devant la Cour d’appel
d’Al-Hoceima ce lundi 11 novembre
2013. Rappelons qu’il purgeait sa peine à la prison Sept Villages de
Tanger avant son transfèrement à Al-Hoceima et qu’il y avait mené une grève de
la faim pour réclamer son droit à s’inscrire dans un master (voir points
précédents).
Groupe
Victimes-Microcrédits à Ouarzazate : Le procès
d’Amina Mourad et de Bennacer Ismaini, deux coordinateurs du mouvement
des victimes des microcrédits à Ouarzazate, ne cesse d’être reporté (voir points précédents). Après qu’ils aient
été relaxés le 25 avril 2013 par le tribunal et que quatre des cinq associations
qui les poursuivaient aient décidé de retiré leur plainte, le Procureur général
du roi a décidé de faire un recours. Ils
seront de nouveau devant la justice ce mardi 12 novembre 2013.
Harcèlement jusqu’au bout !
Groupe
Sahraouis : La Cour d’appel d’Agadir a reporté le procès du prisonnier politique
sahraoui Sidi Bouâmoud au 11 novembre 2013. Il a été tenu en
isolement dans une cellule individuelle en représailles à sa protestation contre
les mauvais traitements dont il fait l’objet de la part de la direction de la
prison d’Ait Melloul.
Deux autres prisonniers politiques
sahraouis, Mahjoub Ould Cheikh et Kamal
Trayah, ont observé une grève de
la faim de 48 heures, le mercredi 30 octobre 2013, pour protester également
contre des mauvais traitements et l’humiliation qu’ils subissent de la part de
l’administration pénitentiaire de la prison
Lakhal de Laâyoune.
Nous apprenons dans un communiqué
publié le 1er novembre 2013 par des membres de la commission
administrative du syndicat UMT
(courant démocratique) que huit
syndicalistes dont on n’a pas encore les noms font l’objet de
poursuites judiciaires à Rabat
suite à leurs activités syndicales et au mouvement de grève que connait la
société de transport City Bus.
Pour finir ce point hebdomadaire,
nous vous rappelons notre rendez-vous du
samedi 16 novembre prochain pour faire ensemble le bilan d’un an de
notre campagne de parrainage des prisonniers politiques et d’opinion au
Maroc.
Nous vous informons également que
le président de l’ASDHOM se rendra à Gap (05) le mardi 19 novembre 2013 pour participer à
une rencontre consacrée à cette campagne de parrainage. Cette rencontre est
organisée dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) par l’association Solidarité Maroc 05 et le Mouvement de la paix de Gap. Voir pièce
jointes.
Bureau exécutif de
l’ASDHOM
Paris, le samedi 9 novembre 2013