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samedi 9 novembre 2013

Point hebdomadaire n°41 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc

Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°41 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc, 9/11/2013

Après les quelques libérations provisoires annoncées au dernier point hebdomadaire, nous apprenons avec satisfaction la libération de deux autres prisonniers politiques sahraouis. Sidi Ahmed Marir et Sahel Rtaimi ont quitté la prison d’Ait Melloul, le samedi 2 novembre dernier, après avoir purgé leurs peines de quatre ans de prison ferme. Ils avaient été arrêtés le 1er novembre 2009 et condamnés par le tribunal d’Agadir pour avoir participé à une manifestation pacifique, le 26 février 2008, à Tantan, en soutien au front Polisario. L’ASDHOM les félicite d’avoir recouvré leur liberté et félicite également leurs familles et leurs parrains et marraines.
Nous les retirons donc des listes de filleuls à parrainer et nous demandons à leurs parrains et marraines de porter leurs parrainages sur d’autres. Les listes restent, malheureusement, encore longues et ce point traitera quelques informations qui leurs sont relatives.

Groupe UNEM-Meknès : Dans un communiqué signé par les prisonniers politiques Hassan Koukou (n° d’écrou 6815) et Mounir Ait Khafou (n° d’écrou 6818), nous apprenons que leur groupe observe une grève de la faim ouverte à partir du jeudi 7 novembre 2013. Ce n’est pas la première fois que ces prisonniers politiques (Hassan Koukou, Mounir Ait Khafou, Soufiane Sghéri, Mohamed Eloualki, Hassan Ahamouch) mènent une grève de la faim. La dernière a duré plus de 110 jours (voir points précédents). Ils protestent contre leurs conditions de détention qui se sont dégradées après que la direction de la prison Toulal 2 de Meknès soit revenue sur ses promesses et qu’elle ait procédé à des fouilles minutieuses et musclées de leur cellule quand elle s’est aperçue qu’ils étaient les auteurs d’un rapport accablant sur ladite prison, publié peu avant. Leur état de santé ne supporterait pas une deuxième grève de la faim d’autant qu’ils traînent encore les séquelles de la première qui était très longue. L’ASDHOM les soutient et demande à l’administration pénitentiaire d’accéder à leurs demandes légitimes avant qu’un drame ne survienne.

Groupe UNEM-Tétouan (nouveau) : Une vague d’arrestation a été opérée le 30 octobre 2013 par les forces de l’ordre au sein des militants de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc de Tétouan suite à des protestations contre la hausse du prix de transport en commun. Six militants vont être traduits devant le tribunal ce mardi 13 novembre 2013. Il s’agit de Adil Bouzid et de Mohamed Hajji qui seront jugés en état d’arrestation et de Ayman Adardouch, Aziz Rifaï, Hamza Ezzanjali et d’Abdallah Zafzafi qui seront traduits en état de liberté provisoire. Nous reviendrons sur les violences qui ont accompagné ces arrestations.

Groupe 20-Février à Casablanca : Dans le dernier point, nous avions annoncé que le procès intenté aux trois jeunes militants Rabie Homazin, Hamza Haddi, Mouad Khalloufi, poursuivis en détention, et à la militante Fatiha Haloui, poursuivie en liberté, allait se tenir le vendredi 8 novembre 2013. Nous apprenons qu’il vient d’être, encore une fois, reporté au 20 novembre 2013. Un rassemblement silencieux a été observé devant le tribunal d’Ain Sebaâ pour protester contre l’interdiction faite aux familles et aux militants d’accéder au tribunal.

Groupe 20-Février à Al-Hoceima : La Cour de cassation avait accepté le recours introduit par le parquet général de la ville d’Al-Hoceima pour rejuger le prisonnier politique Abdelhalim Bakkali qui avait écopé en première instance de deux ans de prison ferme. Le parquet a jugé insuffisant une condamnation à deux ans pour quelqu’un qui a participé aux manifestations populaires qui avaient secoué le 8 mars 2012 la petite ville de Béni Bouayach, près d’Al-Hoceima, dans le nord du Maroc. Abdelhalim Bakkali, militant actif de l’ANDCM, sera traduit devant la Cour d’appel d’Al-Hoceima ce lundi 11 novembre 2013. Rappelons qu’il purgeait sa peine à la prison Sept Villages de Tanger avant son transfèrement à Al-Hoceima et qu’il y avait mené une grève de la faim pour réclamer son droit à s’inscrire dans un master (voir points précédents).

Groupe Victimes-Microcrédits à Ouarzazate : Le procès d’Amina Mourad et de Bennacer Ismaini, deux coordinateurs du mouvement des victimes des microcrédits à Ouarzazate, ne cesse d’être reporté (voir points précédents). Après qu’ils aient été relaxés le 25 avril 2013 par le tribunal et que quatre des cinq associations qui les poursuivaient aient décidé de retiré leur plainte, le Procureur général du roi a décidé de faire un recours. Ils seront de nouveau devant la justice ce mardi 12 novembre 2013. Harcèlement jusqu’au bout !

Groupe Sahraouis : La Cour d’appel d’Agadir a reporté le procès du prisonnier politique sahraoui Sidi Bouâmoud au 11 novembre 2013. Il a été tenu en isolement dans une cellule individuelle en représailles à sa protestation contre les mauvais traitements dont il fait l’objet de la part de la direction de la prison d’Ait Melloul.
Deux autres prisonniers politiques sahraouis, Mahjoub Ould Cheikh et Kamal Trayah, ont observé une grève de la faim de 48 heures, le mercredi 30 octobre 2013, pour protester également contre des mauvais traitements et l’humiliation qu’ils subissent de la part de l’administration pénitentiaire de la prison Lakhal de Laâyoune.

Nous apprenons dans un communiqué publié le 1er novembre 2013 par des membres de la commission administrative du syndicat UMT (courant démocratique) que huit syndicalistes dont on n’a pas encore les noms font l’objet de poursuites judiciaires à Rabat suite à leurs activités syndicales et au mouvement de grève que connait la société de transport City Bus.

Pour finir ce point hebdomadaire, nous vous rappelons notre rendez-vous du samedi 16 novembre prochain pour faire ensemble le bilan d’un an de notre campagne de parrainage des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc.
Nous vous informons également que le président de l’ASDHOM se rendra à Gap (05) le mardi 19 novembre 2013 pour participer à une rencontre consacrée à cette campagne de parrainage. Cette rencontre est organisée dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) par l’association Solidarité Maroc 05 et le Mouvement de la paix de Gap. Voir pièce jointes.

Bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le samedi 9 novembre 2013 

Washington, comme un voyage de la dernière chance

Par Salah Elayoubi, 9/11/2013

res publicaFinalement, Mohammed VI se rendra bien aux Etats-Unis, où il sera reçu par le Président Barack Obama, le 22 novembre. Une visite longtemps mise en péril par l’emprisonnement du journaliste Ali Anouzla pour les charges d’assistance à une entreprise terroriste et d’apologie du terrorisme qui avait soulevé sinon  l’indignation, du moins l’incompréhension, dans les milieux politiques américains, y compris parmi les plus favorables au Maroc. Depuis, le Directeur de « Lakome » arabophone a été remis en liberté provisoire, dans l’attente de son procès, au prix d’un silence jugé bien assourdissant par la plupart de ceux qui avaient mené campagne pour sa libération.

Mais le Maroc n’est pas tiré d’affaire pour autant. Washington a, en effet, durci le ton vis-à-vis de Rabat, depuis le départ de Hilary Clinton, à propos de l’affaire du Sahara qui n’en finit plus d’empoisonner les relations bilatérales avec une bonne partie des pays africains, dont  l’Algérie, faisant craindre le pire pour toute la région, au vu de l’escalade à laquelle se livrent les deux frères ennemis. Car de fraternité ou de relation de bon voisinage,  il n’est, en effet, guère plus question. Bruits de bottes, manœuvres communes entre Polisario et armée algérienne, surarmement, frontières hermétiques, paysans coupés de leurs champs, pour raison de militarisation, escalade verbale entre responsables politiques, escarmouches éditoriales entre journaux officiels, accusations réciproques d’atteintes aux droits de l’homme, rappel de l’ambassadeur marocain. Un florilège qui en dit long sur la cocotte minute du Sahara mais également sur l’animosité que les deux régimes se portent mutuellement, pour mieux occulter leur crise sociale respective.

 De la menthe au goût de fiel et de lâcheté pour le 1° novembre algérien
Mais la cerise sur le gâteau, vient des manifestations hostiles à l’Algérie qui se multiplient au Maroc. Une première du genre. Alors qu’une simple réunion de potaches dissertant, en pleine rue, de philosophie, déclenche la vindicte de la police marocaine, les manifestations vouant notre voisin aux gémonies semblent jouir d’une impunité totale, portant à croire qu’elles reçoivent, à tout le moins l’encouragement de Rabat. Pour qui se souvient de la violence avec laquelle les forces auxiliaires avaient « négocié » la dispersion des manifestants face au centre culturel libyen, dans le quartier des Orangers, le 21 février 2011, au lendemain des exactions du régime libyen contre les manifestants désarmés, comprend difficilement le laxisme des forces de l’ordre face au consulat algérien ce 1° novembre. un drôle de cadeau à l’Algérie pour sa commémoration du déclenchement de la lutte armée contre l’occupant français.  Un cadeau empoisonné, au parfum de menthe, du nom de ce militant royaliste, Hamid Naânaâ qui a escaladé la grille en fer forgé, avant d’en faire de même pour le bâtiment des services consulaires  et de s’attaquer au drapeau algérien qu’il a décroché de  sa hampe.
Les policiers de faction, autour de l’édifice, ce jour-là, se sont bien gardés d’intervenir, mises à part de molles mises en garde et la scène immortalisée par une caméra anonyme, ne laisse planer aucun doute sur les auteurs du forfait. Ce sont les mêmes visages qui sévissent depuis plusieurs mois contre les militants du « Vingt février » ou contre toute manifestation dénonçant la corruption, les atteintes aux libertés, les abus de pouvoir et d’autres pratiques du régime marocain.
L’acte est, en lui-même, odieux parce qu’il s’est attaqué à l’un des fondamentaux même de la culture marocaine, sa proverbiale hospitalité qui dicte depuis des temps immémoriaux, que l’on fasse passer le bien-être de ses hôtes, avant même celui de sa propre famille.
Il est ensuite condamnable, parce que les manifestants se sont attaqués à des bâtiments jouissant de la sacro-sainte extraterritorialité, en vertu de laquelle la souveraineté marocaine s’arrête à la grille en fer forgé qui protège les jardins du consulat, et toute personne passant ce seuil, sans y avoir été invitée, se rend coupable d’un franchissement illégal de frontière, sinon d’une attaque délibérée du territoire algérien.
Enfin, si l’acte est odieux et condamnable il n’en est pas moins dénué de lâcheté, les bâtiments visés étaient désertés par leurs occupants, pour cause de jour férié.
Trois ignominies pour le prix d’une et dont la responsabilité incombe avant tout au régime marocain, dont les services de sécurité se sont soudain révélés incapables de protéger le consulat.
Tout porte à croire que Rabat,  après avoir tout raté en diplomatie et usé et abusé de toutes sortes de stratagèmes, en est pitoyablement réduit à instrumentaliser de sombres voyous pour apporter la contradiction à ses adversaires, qu’ils appartiennent à la société civile, aux militants des droits de l’homme ou à un état tiers.

 « J’ai réglé l’affaire du Sahara ! »
Alors Mohammed VI aura beau prononcer tous les discours de la « Marche verte » qu’il voudra, il ne fera pas oublier les termes triomphalistes de son interview  au Figaro, en septembre 2001, au cours de laquelle il prétendait, candide, avoir «  réglé la question du Sahara qui nous empoisonnait depuis vingt-cinq ans », avant d’ajouter avec un soupçon de suffisance :
-« Ce genre d’affaire ne se traite pas en grimpant sur un piédestal et en publiant un communiqué par jour. Pour obtenir que les onze membres du Conseil de sécurité de l’O.N.U. reconnaissent la légitimité de la Souveraineté marocaine sur le Sahara, nous avons travaillé dur et dans la plus stricte confidentialité pendant dix-huit mois. »
Et c’est sans doute parce que le roi y avait tellement cru, qu’il avait perdu, ce jour-là, une occasion de faire preuve d’humilité et qu’il a laissé, par la suite, ses troupes, douze années durant,  se comporter en armée d’occupation et ses policiers de service à Laâyoune, Smara, Boujdour ou ailleurs, s’éprouver en terrain conquis et en supplétifs de la terreur, pendant que lui-même et les prédateurs de tous bords, investissait le terrain, s’accaparant sans vergogne, qui, les réserves halieutiques, qui, les réserves foncières, qui, les terres agricoles, qui, les phosphates, mettant en coupe réglée l’économie du Sahara, pendant que les enfants du pays continuaient de souffrir des affres de l’exclusion et de la répression. Les sahraouis n’ont ni pardonné, ni oublié. Ils le prouvent chaque jour, un peu plus !

 Un énième discours pour rien
Ceux qui promettaient des  mesures importantes pour le discours du 6 novembre,  ont pêché, à tout le moins par omission, sinon par hypocrisie. Deux tares qui ont contribué à faire du Maroc ce qu’il est devenu : un pays dont on abreuve ses citoyens d’espérance en des lendemains meilleurs, qui ont, en réalité, été reportés sine die.  Une fiction improbable nourrie d’« Incha Allah » (si dieu le veut) et de « Hamdou lillah » (Rendons grâce à Dieu). Un mauvais film tant de fois consommé, qu’il en est devenu  imbuvable, voire toxique.
Seul changement palpable en trente-huit (38) ans de gestion calamiteuse du Sahara et en treize (13) ans de balbutiements et de bricolages sous Mohammed VI, les indépendantistes ont gagné en maturité, en force et en crédibilité, au détriment d’un Maroc, peu à peu lâché par ses alliés les plus inconditionnels, en raison de l’aveuglement, de l’incompétence et de la cupidité de ses politiciens. En prime, comme une épée de Damoclès, les adversaires du Maroc continuent d’agiter la menace de l’extension du mandat de la MINURSO  à la surveillance de violations des droits humains. Une humiliation pour Rabat qui n’aurait d’autre alternative que de laisser manifester les indépendantistes, bien à l’abri, sous les fenêtres des envoyés de l’ONU au Sahara. Autant d’éléments qui font ressembler le déplacement du souverain marocain à Washington à un voyage de la dernière chance.

 Mohammed VI et son avatar Bouteflika
Et si Mohammed VI et Abdelaziz Bouteflika en sont à se jeter si pitoyablement,  les Droits de l’homme à la figure, c’est précisément parce qu’il insupporte à chacun d’entre eux, de voir en l’autre, son parfait avatar et la copie conforme de ses propres turpitudes.
Alors, lorsque Mohammed VI s’interroge, dans son discours, s’il serait « raisonnable de penser que le Maroc respecte les droits de l’Homme dans le nord du pays et les transgresse dans le sud ? »,  on serait tenté de lui répondre par d’autres questions :
-       Battre ses compatriotes parce qu’ils manifestent pour leur droit légitime à la liberté, à la dignité et à la justice, fait-il partie de ce respect des Droits de l’homme, dont il se gargarise ?
-       Ruiner des journalistes, les emprisonner et les condamner pour avoir simplement fait leur métier, fait-il partie du jeu démocratique marocain ?
-       Piller les ressources de son pays, s’accaparer impunément les richesses économiques de ce dernier et faire une concurrence déloyale à ses compatriotes entrepreneurs, est-il compatible avec un minimum d’honnêteté et une bonne gouvernance ?
Lorsque le principal intéressé aura daigné sortir de son proverbial entêtement pour répondre à ces questions qui taraudent tant des nôtres, peut-être sera-t-il en mesure de comprendre pourquoi la fiancée sahraouie, refuse obstinément de convoler en justes noces, avec cet impitoyable bourreau venu du nord, qui la séquestre, la dépouille, la viole et la bat, depuis plus de trente huit ans.

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 Ahmed Benani

 "M6 entre guerre et paix", mais assurément, le roi-prédateur pour renforcer sa légitimité n'hésitera pas un seul instant à mettre le feu aux poudres. Il sera seul sur ce front, les peuples algérien et marocain ne tomberont pas dans le piège d'un affrontement sanguinaire.

La bataille perdue de Mohammed VI

Le roi du Maroc en difficulté sur la question des droits de l'homme au Sahara occidental

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Par Hassan Moali, El Watan, 9/11/2013
© AFP 

L’Algérie reste la cible idéale pour le monarque marocain lorsqu’il s’agit de voiler son échec à freiner les victoires diplomatiques enregistrées par les Sahraouis sur la question des droits de l’homme.

Le roi du Maroc a-t-il surpris par son discours résolument offensif de mercredi dernier ? Pas vraiment pour qui a l’habitude de l’écouter et écouter ses porte-voix.  On retiendra tout de même la tonalité assez caustique du monarque qui ne s’est pas encombré de formules diplomatiques pour éructer sa haine des autorités algériennes. De ce point de vue-là, l’Algérie en a pris pour son «rôle» dans le déclin du plan d’autonomie de Sa Majesté qui est de plus en plus en mévente à l’international. D’aucuns s’attendaient, avec un brin de naïveté certes, que le jeune roi allait dire quelques mots «gentils» après l’attaque contre le consulat d’Algérie à Casablanca et l’arrachage de l’emblème national.
Mais l’état d’esprit de Mohammed VI n’est visiblement pas aux regrets, encore moins aux excuses.
Affichant une mine de mort, il a dressé sur un ton monocorde un véritable réquisitoire contre l’Algérie, lui imputant la responsabilité entière de ce que la voix de son royaume sur la «marocanité» du Sahara occidental ne porte plus au-delà de Madrid et Paris. C’est ce reflux très visible de sa cause, chez nos «amis et partenaires occidentaux», qui a motivé ce discours «hard» durant lequel il s’est acharné sur un voisin qu’il s’est bien gardé de nommer. Morceaux choisis d’une charge assez forte contre les autorités algériennes : «Le Maroc n’a pas de leçons des droits de l’homme à recevoir, surtout pas de ceux qui bafouent systématiquement les droits de l’homme». «Quiconque souhaite surenchérir sur le Maroc n’a qu’à descendre à Tindouf et observer dans nombre de régions alentour les atteintes portées aux droits humains les plus élémentaires.» «Ils dilapident (les responsables algériens, ndlr) de la sorte les richesses et les ressources d’un peuple frère, que cette question ne concerne pas, mais se dresse plutôt comme une entrave à l’intégration maghrébine.»

Le roi de la haine de… l’Algérie
On voit bien que le jeune roi est allé au charbon cette fois. C’est la première traduction concrète de son discours du 14 octobre dernier devant le Parlement où il avait sonné la mobilisation générale pour lancer une «offensive contre les ennemis de l’intégrité territoriale». Pour cause, Mohammed VI avouait ce jour-là que «rien n’est tranché» dans l’affaire du Sahara occidental et que cette années pourrait connaître des «évolutions décisives». Ayant sans doute pris conscience que la cause emballe de moins en moins de monde au Maroc où les préoccupations citoyennes sont ailleurs, le monarque finira par lâcher : «La question sahraouie n’est pas uniquement la cause du roi.» Il fallait donc rameuter tous les acteurs politiques, médiatiques et associatifs marocains pour une riposte organisée.
Le rappel du représentant du roi à Alger puis «l’attaque» contre le consulat d’Algérie à Casablanca participe précisément de cette volonté de «punir» ceux qu’il croit à l’origine du retour en grâce de l’exigence internationale d’un mécanisme de surveillances des droits de l’homme dans les territoires occupés et plus généralement du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Le doute s’installe
L’Algérie est donc la parfaite cible de Sa Majesté qui, dans le même temps, cache son cuisant échec diplomatique à faire avaler la pilule du «plan d’autonomie» et encore moins les mesures cosmétiques destinés à enrayer les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.Le fait est que le roi a mis sur le dos de l’Algérie y compris le financement des ONG internationales et des «fonctionnaires» des droits de l’homme pour produire des rapports défavorables au Maroc.
Ce serait à ses yeux grâce aux dollars algériens que les grands médias occidentaux, l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, voire même les Etats-Unis, sont devenus réceptifs aux violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. Le message subliminal du roi est de convaincre ses sujets que la prise de conscience mondiale face aux souffrances du peuple sahraoui est due moins à l’échec de sa diplomatie qu’aux lobbyings «payants» de l’Algérie.
Or, c’est bien les Etats-Unis qui étaient à l’origine du fameux projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso aux droits de l’homme en avril dernier. Une proposition qui s’était appuyée non pas sur les «dollars algériens» mais sur les rapports accablants du département d’Etat, de la Fondation Robert Kennedy et du rapporteur spécial sur la torture, Juan Mendez, et qui avaient choqué le monde et réveillé les consciences. Mais pour le roi, l’Algérie a bon dos pour justifier sa défaite sur le terrain des droits de l’homme. Il s’en est d’ailleurs donné à cœur joie mercredi dernier dans un discours presque pathétique.

Rapport accablant d’une mission internationale

Un rapport d’une mission internationale, effectué du 7 au 20 juillet au Maroc dans le cadre de la «solidarité» avec les prisonniers sahraouis au Maroc, et qui vient d’être rendu public, relève de nombreux cas de violations des droits de l’homme par les forces de sécurité marocaines et d’«intimidations» à l’encontre des membres de cette mission. Composée d’une délégation de 14 membres d’organisations non gouvernementales (ONG) française, allemande et australienne, la mission internationale, qui a notamment ciblé plusieurs prisons du Maroc, s’inscrit dans le cadre de la campagne «Ecrire pour les libérer», est-il expliqué.
L’objectif de cette mission étant de remettre aux détenus politiques sahraouis le courrier qui leur est destiné, de rendre visite aux familles de ces derniers, aux associations marocaines et sahraouies de défense des droits de l’homme et enfin de se rendre sur des sites économiques (ports de pêche) et d’autres sites culturels dans les territoires sahraouis occupés. Les rédacteurs du rapport ont ainsi relevé de nombreux cas de violation des droits de l’homme, d’«entraves à la libre circulation», de «surveillance accrue», d’«intimidations», de «non-respect des droits des prisonniers», de  «violence et de menaces à l’encontre des familles des prisonniers», a-t-on indiqué dans ce rapport détaillé de la mission. Les membres de la mission internationale ayant visité les prisons d’Aït-Melloul et de Tiznit ont souligné par ailleurs le non-respect du «droit à la correspondance» des prisonniers garanti par les conventions internationales «ratifiées par le Maroc».
Il a également fait état de situations d’«intimidations» visant les Sahraouis et les Marocains ayant «reçu» ou «témoigné» pour la délégation internationale, de «fouilles exagérées», d’«empêchement de toute activité liée au Sahara occidental» et de «surveillance accrue des observateurs internationaux». «Les militants des droits de l’homme subissent d’importantes représailles lorsqu’ils rencontrent des observateurs internationaux», ont-ils noté. Les rédacteurs du document final ont tenu enfin à «attirer l’attention» sur le cas «spécifique» de la région de Sidi Ifni pour n’avoir jamais cessé de se revendiquer comme étant Sahraouis et qu’ils subissent de ce fait, depuis 40 ans, ont-ils assuré aux membres de la délégation, l’exclusion économique et l’«abandon sanitaire».   
         
Algérie-Etats-Unis : report de la visite de John Kerry d’un «commun accord»
La visite que devait effectuer en Algérie le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a été reportée d’un «commun accord», a annoncé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une déclaration à l’APS. «Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu, vendredi après-midi, une communication téléphonique du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui l’a informé que le président Barack Obama lui avait demandé de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien», a expliqué M. Belani. «Le secrétaire d’Etat américain doit rentrer de Genève à Washington pour faire un rapport au président Obama et pour interagir avec le Congrès sur les développements liés au dossier nucléaire iranien», a ajouté le porte-parole du MAE.
Dans ce contexte, la partie américaine a indiqué que «toutes les étapes du périple du secrétaire d’Etat prévues pour les prochains jours ont été reportées». MM. Lamamra et Kerry ont convenu du report de la deuxième session du Dialogue stratégique entre l’Algérie et les Etats-Unis à une nouvelle date, dans les prochaines semaines, qui reste à déterminer par voie diplomatique, a précisé le porte-parole du MAE. M. Lamamra a saisi cette occasion pour exprimer les vœux de succès de l’Algérie pour les négociations en cours sur l’important dossier nucléaire iranien, a encore ajouté M. Belani.                                                                

RSF interpelle John Kerry sur la situation de la liberté d’information au Maroc



RSF interpelle John Kerry sur la situation de la liberté d'information au Maroc Par RSF, 8/11/2013. 

A l’occasion de la visite de John Kerry à Rabat dans le cadre du dialogue stratégique entre les Etats-Unis et Maroc, les 11 et 12 novembre prochains, Reporters sans frontières a adressé, le 6 novembre 2013, une lettre au Secrétaire d’Etat américain afin de lui faire part de ses préoccupations quant à la situation de la liberté de l’information au Maroc.
L’organisation lui demande entre autres d’aborder avec son homologue marocain, Mr Salaheddine Mezouar, le cas du journaliste Ali Anouzla toujours poursuivi dans le cadre de la loi anti-terroriste.

Monsieur John Kerry
Secrétaire d’Etat des Etats-Unis
2401 E. Street, N.W.
Washington, D.C. 20037
United States of America
Paris, le 5 novembre 2013
Monsieur le Secrétaire d’Etat
A l’occasion de votre visite officielle à Rabat dans le cadre de la deuxième session du dialogue stratégique entre les Etats-Unis et le Maroc, les 11 et 12 novembre prochains, Reporters sans frontières souhaite vous faire part de ses inquiétudes relatives à la situation de la liberté de l’information au Maroc.
L’affaire “Ali Anouzla” a récemment secoué le royaume chérifien. Ali Anouzla est le directeur de la version arabophone du site marocain d’information Lakome, arrêté le 17 septembre 2013 à Rabat pour avoir publié un lien vers un article du quotidien espagnol El Pais. Cet article renvoyait lui-même vers une vidéo attribuée au groupe Al-Qaeda au Maghreb islamique. Ali Anouzla a été libéré le 25 octobre, après avoir passé plus de cinq semaines en “détention préventive”. Cependant, il reste inculpé, entre autres, d’“assistance matérielle” et “apologie de crimes terroristes”, et encourt 10 à 30 ans de réclusion criminelle. La prochaine audience du journaliste devant le juge d’instruction est prévue pour le 23 décembre prochain. Par ailleurs, les versions arabophone et francophone du site Lakome sont toujours bloquées depuis le 17 octobre, ainsi que le site reflets.info.
Reporters sans frontières considère cette procédure judiciaire et cette censure, fondées sur une décision politique et arbitraire, comme étant des atteintes graves au droit à la liberté d’information.
Au-delà du cas d’Ali Anouzla, la situation de la liberté de l’information au Maroc, 136ème sur 179 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse de 2013, suscite un certain nombre d’inquiétudes et nécessite que les autorités prennent des mesures concrètes pour améliorer le respect du droit d’informer et d’être informé. L’organisation a régulièrement souligné la nécessité de réformes juridiques permettant de garantir de manière pleine et entière le principe même de la liberté d’information. Or, les promesses de réformes des autorités marocaines, annoncées depuis le référundum constitutionnel de 2011, tardent à se concrétiser.
Aussi, Reporters sans frontières rappelle combien il est urgent de dépénaliser les délits de presse, aussi bien dans le code de la presse (article 41) que dans le code pénal (articles 179, 54, 65 et 66), sans pour autant que cela ne se traduise par une augmentation du montant des amendes, qui doivent rester proportionnées. Et la loi doit définir de manière claire et précise les délits, notamment pour ce qui est des “insultes” et des “graves insultes”, qui sont des notions éminemment subjectives, laissant une place importante à l’arbitraire, de la part notamment des magistrats. Le principe de primauté de la loi spéciale sur la loi générale doit être réaffirmé afin de s’assurer qu’aucune disposition du code pénal ne soit appliquée quand il s’agit d’un délit de presse. L’institution judiciaire doit, en parallèle, être réformée afin de garantir une réelle indépendance des juges.
Reporters sans frontières demande également la suppression dans les textes et dans la pratique des “lignes rouges” que sont la monarchie, l’islam et l’intégrité territoriale, ainsi que les interdictions de publication pour “délit de blasphème”.
Un mécanisme indépendant et transparent pour l’attribution des cartes de presse et des accréditations pour les journalistes marocains et étrangers travaillant pour des médias nationaux ou étrangers doit être mis en place. Leur octroi ou retrait ne doit pas être laissé à l’arbitraire d’une décision politique. Tout retrait doit être le fruit d’une décision judiciaire exceptionnelle.
Un mécanisme indépendant et transparent pour l’allocation des subventions publiques directes aux médias, ainsi que pour la publicité (publique et privée) doit également être déterminé, tout comme un mode de régulation (et ou d’auto-régulation) des médias (presse/audiovisuel) indépendant et transparent.
Aussi, il nous paraît important qu’au cours de vos échanges avec votre homologue marocain, Mr Salaheddine Mezouar, vous souleviez la question de la liberté de l’information dans le pays, et que vous abordiez en particulier les pratiques inquiétantes utilisées à l’encontre du journaliste Ali Anouzla et du site d’information Lakome, qui constituent une menace grave pour l’ensemble de la presse indépendante au Maroc.
Je vous remercie sincèrement de l’attention que vous porterez à cette lettre, et vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire d’Etat, l’expression de ma haute considération.
Christophe Deloire
Secrétaire général de Reporters sans frontières
Cc - Ambassade des Etats-Unis au Maroc

Aymeric Chauprade, le « facho » qui conseille Mohamed VI au Sahara


 Aymeric Chauprade (Photo DR)
Aymeric Chauprade (Photo DR)
Depuis quelques temps, les harangues de Mohamed VI contre l’Algérie (qui le lui rend tout autant), le département d’Etat américain, les ONG des droits de l’Homme etc., ont montré une étonnante inflexion autoritariste de la diplomatie marocaine sur la question du Sahara occidental.
Beaucoup s’interrogent aussi sur le dernier discours offensif du roi sur cette question dans lequel il s’est attaqué à une partie de l’administration américaine, mais sans la nommer explicitement – on sait toute l’inimitié de Momo le sixième à l’égard de John Kerry le placide depuis que ce dernier a pris la place de sa copine Hillary Clinton, mais tout de même !
Décomplexées, les forces de l’ordre marocaines n’hésitent plus d’ailleurs à casser du sahraoui comme au bon vieux temps de Driss Basri sans se soucier des rapports sur les droits de l’homme de Juan Mendez ou de la Fondation Kennedy. Et quand l’Amérique impériale critique les agissements du roi, Rabat annule les opérations militaires conjointes (African Lion) avec Washington par mesure de rétorsion. Touche pas mes dudunes du Sahara !

Un « expert » à la solde de Mohamed VI et de …  Marine Le Pen
Qui est donc à l’origine de ce durcissement ? Taïeb Fassi-Fihri, planqué au Cabinet royal ? Salaheddine Mezouar qui vient d’atterrir aux Affaires étrangères ? Personne n’y croit évidemment. Ils ne sont là que pour la galerie évidemment.
C’est un homme méconnu du grand public qui murmure depuis quelques temps à l’oreille de celui qui se rêve en petit Poutine du Maghreb : l’universitaire français Aymeric Chauprade que le roi a bombardé « conseiller pour le Sahel » si l’on en croit la très informée lettre Maghreb Confidentiel, qui nous apprend par ailleurs, ô surprise !, que le même Chauprade sera nommé avant la fin du mois spécialiste des questions internationales du Front national par sa présidente Marine Le Pen. 
Le Front national vous connaissez ? Euh… oui. C’est le parti français d’extrême droite qui n’aime ni les Arabes, ni les Noirs (ses militants les appellent des « singes », des « guenons » et autres amabilités du genre), ni les Juifs. Le FN, c’est le parti qui a défendu le « démocrate » Saddam Hussein, à l’époque de Papa Borgne Jean-Marie, et qui défend aujourd’hui la Syrie du sanguinaire Bachar El Assad.
Donc, lors de la dernière université d’été du Front National en septembre dernier, Chauprade déclarait tout son amour à Jean-Marie Le Pen :
« Je tiens à dire devant vous, ici, que je ne serais pas ce que je suis, c’est-à-dire un résistant, si durant tant d’années, bataillant au cœur du Système, je n’avais regardé Jean-Marie Le Pen comme l’espoir du redressement français ».
Et d’ajouter à l’endroit de son héritière, Marine :
« Nous avons d’abord un chef, Marine, qui a démontré des qualités de caractère et de conviction, que personne ne possède dans l’offre politique concurrente, nous avons une dynamique forte qui fera sans doute du Front national bientôt le premier parti de France, nous avons des Français qui sont en train de se réveiller, agressés dans leur identité, agressés dans leurs valeurs familiales, agressés dans leur situation économique et sociale ».
Savoir que Mohamed VI a pris comme conseiller, au Maroc, un type qui fricote en France avec le parti qui veut jeter les bougnoules marocains, dont beaucoup sont les poules aux œufs d’or du Makhzen avec les milliards qu’ils envoient chaque année au bled, ça a du piquant… Comme cet argent finance le régime, on peut dire que ce sont les bougnoules marocains en France contribuent quelque part à payer le salaire marocain de l’ami Chauprade.

Viré en France, accueilli à bras ouverts au Maroc
Mais qui est donc Chauprade ? C’est un géopoliticien qui ne cache pas ses convictions, très proches de l’extrême droite européenne ou de sites de propagande néo-fasciste comme Fdesouche.com, le « blog (…) consacrée à des thèmes de prédilection comme l’immigration ou le racisme anti-blancs »). Directeur de campagne du souverainiste Philippe de Villiers aux européennes de 2004, en charge de la Revue française de géopolitique laquelle combat l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, il a planché en juillet 2007, parmi d’autres intervenants aux idées affirmées, lors des Universités d’été du mouvement Renaissance catholique sur le thème : « Le nationalisme est-il un péché ? ». Un nationalisme exacerbé digne des milices royalistes de Momo en réalité.
« Chroniqueur expert » au Figaro – un journal connu pour son droitisme légendaire et pour son adoration du Makhzen et dont le propriétaire, Serge Dassault est visé par une enquête de la justice française pour « tentative d’assassinat »-, il est aussi l’auteur prolifique de livres qu’il fait acheter à des centaines d’exemplaires par nombre d’écoles militaires où il dispense ses cours, dont au Maroc, le Collège royal d’enseignement militaire supérieur de Kénitra (CREMS).
Et pour ne rien gâcher, il est également prof à l’Université Paris-Descartes où pullulent les Makhzéniens de France et directeur de collections chez Ellipses, l’éditeur entre autres de Charles Saint-Prot, le perroquet français du roi.
Son dernier gros pavé sur le thème du choc des civilisations cher à l’Américain Samuel Huntington a provoqué quelques ricanements et lui a causé de nombreux soucis en France. Les thèses conspirationnistes qu’il y expose sur le 11-septembre lui ont valu son renvoi de la chaire de géopolitique qu’il occupait au CID ( Collège interarmées de défense, anciennement École de guerre). « Ce qui pose problème sous la plume de cet enseignant qu’on penserait enclin à une certaine rigueur, c’est qu’il conforte de son autorité « scientifique » ces théories complotistes qu’il ne conteste pas, avec lesquelles il ne prend pas de distance » disait de lui Jean Guisnel, le spécialiste des affaires militaires au Point. Un homme défendra pourtant sa cause : Jean-Marie Le Pen.
Proche de Bernard Lugan, un autre extrémiste de droite défenseur tout azimut du Makhzen, et collaborateur de Radio Courtoisie, la radio de l’extrême droite française, Aymaric Chauprade continue pourtant d’encadrer les futurs officiers marocains ou d’avoir tribune ouverte dans les colonnes de L’Economiste, le quotidien du Makhzen économique.

L’inventeur de la thèse « islamo-polisarienne »
Depuis des années, Chauprade est un des lobbyistes attitrés du Maroc à l’ONU. Le discours qu’il a prononcé le 8 octobre dernier devant la 4ème commission des Nations unies sur l’affaire du Sahara occidental a fortement inspiré celui qu’a prononcé le roi à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte.
Il y qualifie le Maroc d’ «Etat moderne, respecté, écouté, et stabilisateur pour l’Afrique » tressant des lauriers à la proposition marocaine d’autonomie dont « le fondamentalisme la combat avec une cruauté sans limites ». Une proposition souverainiste qu’il ne déroule pas d’ailleurs puisque personne, ni ses concepteurs, ni lui-même ne l’ont jamais détaillée …
L’universitaire-lobbyiste affirmait déjà en 2006 lors d’une conférence à Rabat sous le thème « Le Maroc est souverain dans son Sahara et le Polisario doit disparaître » que le Maroc « ne doit pas se faire d’illusion sur une quelconque alliance stratégique préférentielle avec les Américains car ces derniers se sont volontairement laissés éloignés de tout règlement du conflit au Sahara marocain par les gros intérêts algériens sonnants et trébuchants ». Même la MAP, notre Pravda locale, ne va pas aussi loin dans ses diatribes…
Pour lui, le danger viendra du «pourrissement intégriste du Polisario que l’Algérie s’efforcera toujours de contenir tant que le couloir atlantique par la république fantoche ne lui sera pas concédé ».

Les bougnoules dehors ! Vive les colonies !
Sur l’immigration maghrébine en France, il a une solution radicale : « Le départ de tous ceux qui ne veulent pas adhérer à notre civilisation produit de plus de 1500 ans d’histoire, dont nous sommes fiers et dont nous rendrons à nouveau fiers les petits Français ! ». Ce qui ne l’empêche pas par ailleurs de défendre la thèse colonialiste : « Quand on pense que cette année 2013 nos politiques ont failli laisser s’échapper de notre souveraineté, l’île de Tromelin, dans l’océan Indien, cet îlot qui avec son kilomètre carré de surface battue par les vents nous offre un domaine maritime de 285 000 km2, la moitié du territoire de la métropole, et bien sûr toutes les ressources halieutiques, les ressources en poisson qui vont avec ! ».
Anti-libéral primaire, nostalgique de la royauté en France, défenseur des autocraties arabes, voilà ce que pense Chauprade de la démocratie dans le monde arabe et de la chute de Mouaâmar Kadhafi, de Hosni Moubarak et de Zine El Abidine Ben Ali :
« C’est le développement qui fonde la démocratie et non l’inverse. Laissons les pays se développer souverainement, avec leur modèle et à leur rythme et mener leurs propres réformes politiques, au lieu de vouloir décréter partout la démocratie, ce qui détruit les équilibres fragiles et fait régresser les sociétés ! Ces régimes avaient besoin de temps pour faire évoluer les sociétés musulmanes, d’autant plus de temps, que l’islam est par essence politique et que lui appliquer un schéma de laïcité revient mécaniquement à entrer en conflit avec lui ».
On comprend mieux pourquoi il fait de Mohamed VI son héros et que ce dernier l’écoute religieusement. Mais, parbleu!, n’est-on au « royaume des mille contrastes » ?
Au fait, qui conseille M6 quand il recrute ses conseillers ?

Maroc-Algérie : Appel du 4 novembre 2013



Jamal Hafsi a modifié un document.

Les deux pays voisins, le Maroc et l’Algérie sont indépendants depuis respectivement 58 ans (1956) pour l’un et 51 ans (1962) pour l’autre. Aussi savons-nous quel a été le prix payé, séparément et conjointement, par les deux peuples algérien et marocain pour le recouvrement de leur indépendance

Est-il besoin de rappeler la concomitance des soulèvements populaires du 20 août 1955, pour ne parler que de ceux là, dans le Nord constantinois, en Algérie, et dans le pays des Smaâlas et des Beni Smir (Oued Zem), au Maroc, pour dire combien était forte la croyance des deux peuples en l’unicité de leur combat et en la communauté de leur destin ?

Est-il besoin de rappeler que ces soulèvements, comme d’autres, notamment les grèves ouvrières du 8 décembre 1952 qui ont suivi l’assassinat de Ferhat Hachad en Tunisie, réprimés dans le sang par l’armée coloniale, sont gravés et à jamais dans l’Histoire et dans la mémoire collective maghrébine ? 

Est-il besoin de rappeler cette immense liesse populaire qui, le 5 juillet 1962, avait submergé les rues des villes marocaines d’Oujda à Agadir et tunisiennes, salant l’avènement de l’indépendance de l’Algérie sœur, pour dire combien la symbiose était totale entre les peuples maghrébins frères ?
Est-il besoin de rappeler combien de dizaines de milliers, voire de centaines de milliers, de familles algériennes et marocaines sont unies par les liens du sang, pour dire combien se confondent les deux peuples ?

Pour toutes ces considérations, entre autres, nous membres du collectif « Algérie-Maroc : bâtissons la Paix, la Démocratie et le Progrès » (AMPDP) vous invitons à signer massivement cette pétition.

Pour soutenir une mobilisation générale des citoyens marocains et algériens, mais celle aussi de citoyens d’autres nationalités, notamment maghrébines, partageant nos valeurs, en faveur de la fraternité et de la paix qu’il nous appartient de promouvoir entre les deux peuples frères et voisins du Maroc et d’Algérie. Peuples qui, nous rappelons, sont pris en otages, malgré eux, depuis un demi-siècle, du fait des attitudes de leurs dirigeants qui, régulièrement, par certains de leurs propos et autres décisions, attisent la haine entre les deux pays et les deux peuples.

Pour appeler à une résolution des différends en suspens entre les deux pays, qui fait appel à la raison, à la sagesse et qui tient compte des liens séculaires qui unissent les deux peuples.
Aussi considérons-nous, nous membres du collectif « Algérie-Maroc : bâtissons la Paix, la Démocratie et le Progrès » (AMPDP) en notre qualité de promoteurs de cette initiative, que les différends que vivent nos deux pays peuvent être résolus de manière pacifique, au travers d'un dialogue fraternel et responsable, comme il est d'usage entre nations civilisées. Et aspirons à ce que paix, cordialité et bon voisinage puissent s'installer durablement et à ce que soit mis un terme à la honteuse fermeture des frontières terrestres, parmi des rares au monde à l'être encore, afin de permettre aux deux peuples frères de concrétiser cette fraternité.

Aussi nous engageons-nous, nous membres du collectif « Algérie-Maroc : bâtissons la Paix, la Démocratie et le Progrès » (AMPDP) à lutter, inlassablement et par tous les moyens pacifiques et légaux, pour la mise en place de passerelles à même de concrétiser Paix et fraternité entre nos deux peuples.

Enfin, nous exhortons tous les citoyens qui partagent avec nous notre idéal de Paix, de Démocratie et de Progrès, à signer ce texte pour que la fraternité algéro-marocaine redevienne ce qu’elle était il n’y a pas si longtemps.
Vivent l'amitié et la fraternité entre les peuples algérien et marocain.

Communiqué de « La Voie Démocratique » , relatif à la question du Sahara occidental.


VD,  2/11/2013


«…Considère que la résolution du conflit du Sahara doit se fonder sur le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, et l’adoption d’une solution politique et négociée qui évite le danger de guerre à la région ,et contribue au renforcement du Maghreb des peuples,cconflit  du Sahara, ondition d’une nécessité historique inéluctable.
Partie du communiqué de « La Voie Démocratique » , relatif à la question du Sahara occidental.
Rabat 2 Novembre 2013

«…Considère que la résolution du conflit du Sahara doit se fonder sur le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, et l’adoption d’une solution politique et négociée qui évite le danger de guerre à la région ,et contribue au renforcement du Maghreb des peuples, Condition d’une nécessité historique inéluctable. 
Déplore tous les appels chauvins et invite toutes les forces vives à renforcer les liens de fraternité entre les peuples marocain et algérien. » 

Ps. « La Voie Démocratique » est le seul parti politique marocain qui soutient ouvertement le droit d’auto-détermination des sahraouis.

 تعتبر أن حل النزاع في الصحراء يجب أن يتم على أساس احترام حق الشعب الصحراوي في تقرير مصيره وأن يعتمد الحلول السياسية والتفاوضية مما يجنب المنطقة خطر الحرب ويوفر شروط بناء مغرب الشعوب كضرورة تاريخية لا مفر منها. وتشجب كل الدعوات الشوفينية وتدعو    كل القوى الحية إلى توثيق أواصر الأخوة بين الشعبين الجزائري والمغربي

الرباط، في 2 نونبر2013   

                                                            الكتابة الوطنية

                                                          للنهج الديمقراطي


http://www.annahjaddimocrati.org/index.php/AR/2777Déplore tous les appels chauvins et invite toutes les forces vives à renforcer les liens de fraternité entre les peuples marocain et algérien. »

Ps. « La Voie Démocratique » est le seul parti politique marocain qui soutient ouvertement le droit d’auto-détermination des Sahraouis. 
  تعتبر أن حل النزاع في الصحراء يجب أن يتم على أساس احترام حق الشعب الصحراوي في تقرير مصيره وأن يعتمد الحلول السياسية والتفاوضية مما يجنب المنطقة خطر الحرب ويوفر شروط بناء مغرب الشعوب كضرورة تاريخية لا مفر منها. وتشجب كل الدعوات الشوفينية وتدعو كل القوى الحية إلى توثيق أواصر الأخوة بين الشعبين الجزائري والمغربي
                                                            
  2013  الرباط، في 2 نونبرالكتابة الوطنية
للنهج الديمقراطي