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samedi 19 novembre 2011

URGENT ! 18 novembre, la répression bat son plein au Maroc !

Par Ali Fkir, 18/11/2011

- Khouribga: Arrestation de 5 militants et sympathisants d'ANNAHJ ADDIMOCRATI Le camarade Jabbar, le secrétaire local, est parmi les victimes de l'arbitraire.
- Khémisset: Arrestation de militants à Khémisset (ils viennent d'être relâchés)
Le camarade Lahcen Moumouche, le secrétaire local d'ANNAHJ ADDIMOCRATI, est parmi les victimes
- Mohammedia: le jeudi 17 novembre 2011, les militants d'ANNAHJ ADDIMOCRATI, ont distribué sans problème aucun l'APPEL national d'ANNAHJ au boycott de la mascarade du 25 novembre 2011.
L'APPEL a été distribué dans les quartiers des déshérités. Les autorité ont constaté avec colère l'accueil chaleureux réservé par les habitant-es aux militant-es d'ANNAHJ.
Aujourd'hui, le 18 novembre, les autorités ont décidé d'interdire la distribution. Les militant-es d'ANNAHJ ont été encerclés pendant plus de 2 heures. Les militants n'ont pas cessé de scander les slogans relatifs au BOYCOTT de la mascarade du 25 novembre. Les militant-es d'ANNAHJ reprendront la distribution le samedi 19 novembre 2011
- El Jedida: arrestation de deux militants de PADS (toujours au commissariat)
- Sidi Bennour: arrestation de 8 militants du mouvement 20 février (puis relâchés)
- Chtouka Aït Baha (Agadir): arrestation de 6 militants dont le secrétaire local d'ANNAHJ ADDIMOCRATI, le camarade Laâmimi. Ils viennent d'être relâchés

La répression bat son plein
La démocratie marocaine (dans le cadre du système actuel) est renvoyée aux calendes grecques

vendredi 18 novembre 2011

Boycottons la mahzala des élections du 25 novembre


par Mohammed Belmaïzi, 18/11/2011

Les sociétés, du Maroc à la Syrie, connaissent aujourd’hui une extrême tension, au moment où les peuples se soulèvent pour réinventer leur destin. Après avoir été maintenus en dehors de l’Histoire, ces peuples occupent la rue en donnant une solide légitimité à leur contestation. Et désormais, une nouvelle grille de lecture s’impose pour donner un sens inattendu au rapport entre les pouvoirs institués, autoproclamés (Présidents à vie, Partis uniques ou Monarchies despotiques) et la société civile. Les peuples, dans un formidable élan, visent clairement l’accession à la modernité, à la vie digne, à la liberté et à la démocratie. Ces valeurs, fondements et ossatures des pays démocratiques (toujours à parfaire) deviennent forcément un socle commun pour toute l’humanité.

Le Maroc n’est pas une exception, comme tentent de le crier sur les toits, ses officiels, ses élites et ses partis politiques obséquieux et courtisans. Les mouvements contestataires qui manifestent depuis le 20 février continuent à revendiquer des changements significatifs et non cosmétiques. Le Mouvement du 20 février a fait irruption dans la scène politique en remettant en question la gouvernance sans éthique, et la déliquescence des partis politiques scandaleusement chantres de l’immobilisme dégradant. Leurs meilleurs représentants sont ameutés en une offensive de charme, pour convaincre les chancelleries occidentales et européennes, que le peuple marocain ne peut mériter une authentique démocratie. D’ailleurs l’observateur n’a de cesse de noter que ces partis courtisans et ces élites avilies, ont toujours rejeté la refonte de la Constitution. La Constitution qui a été « révisée » par une Commission de 18 experts, désignée par le roi en un temps record, a été soumise au référendum dans un temps record (début juillet). Et voilà qu’on croit nous seringuer d’autres élections en un temps record, sans changement de fond. Cette précipitation troublante et inconnue dans les pays démocratiques, s’oppose brutalement, et déjà avec tous les moyens (quand ce n’est pas la répression des forces de l’ordre : 13 mars – 22 mai et 29 mai, soldés par mort d’hommes et blessés graves, condamnée par l’Union Européenne, cela se transforme en corruption des humbles citoyens payés pour venir applaudir le discours du roi, ou s’opposer violemment aux manifestants) aux aspirations du peuple marocain. Ces méthodes d’un autre âge augurent mal d’une quelconque stabilité ou d’un changement décisif, et encore moins d’un projet de société lié à un réel contrat social.

C’est pourquoi, cette Constitution octroyée est définitivement refusée par nombre de Marocains qu’on croit bâillonner pour étouffer leur argumentation à son égard. Une Constitution « Mon-Bon-Plaisir », où le roi, monarque de droit divin, concentre tous les leviers du pouvoir. Roi entouré des partis politiques monopolisés par des caciques qui pillent notre pays et font de la corruption et de l’impunité, la valeur qui les maintient à la représentation dans les Chambres. Les privilèges qui régissent les rapports entre le roi et ces partis politiques, font d’eux l’ossature d’un étrange Parti Unique.

Boycotter cette mahzala, le 25 novembre, c’est donc refuser le Parti Unique fondé par le roi et sa clique soudés aux partis traditionnels qui ont profité des Parlement durant des décennies, avec des salaires faramineux.

Je boycotte, donc j’existe !

jeudi 17 novembre 2011

Les prisonniers sahraouis en péril

Par Mohammed Zerrouki, Le Jeune Indépendant, 17/11/2011

Mohammed Abdelaziz a mis en garde, dans un message urgent cité par l’Agence de presse sahraouie (SPS) adressé au secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, contre «la détérioration» de l’état de santé de ces détenus en grève de la faim depuis le 31 octobre dernier, imputant «la responsabilité totale» au gouvernement marocain.

«Il est injuste que la communauté internationale reste indifférente face aux pratiques du gouvernement marocain d’arrestations de civils sahraouis sans défense dans une zone internationale sous l’égide des Nations unies et de les présenter à des tribunaux militaires pour avoir milité pour les valeurs et les droits légitimes prévus par la charte et les résolutions de l’ONU», a indiqué le président de la RASD. Ces pratiques, a ajouté Mohammed Abdelaziz, dénotent d’un «mépris flagrant (de la part des autorités marocaines) du droit international et du droit international humanitaire», d’où la «nécessité» d’imposer des sanctions et des pressions pour libérer tous les détenus politiques sahraouis, faire la lumière sur le sort de plus de 651 disparus sahraouis, arrêter la spoliation massive des ressources naturelles et détruire le mur militaire qui divise le Sahara occidental par des millions de mines anti-personnel.

Dans le même sillage, le président sahraoui a appelé le secrétaire général des Nations unies à amener le gouvernement marocain à mettre fin à cette situation «illégale et immorale et à cesser la politique d’indifférence et d’insouciance», rappelant que ces 21prisonniers sont dans un état «critique», face au mépris des autorités marocaines vis-à-vis de leurs revendications légitimes et justes. Il a, en outre, rappelé que ces prisonniers avaient déjà observé, à cinq reprises, des mouvements de grève de la faim de différentes durées allant jusqu’à 30 jours.

Le président sahraoui a également condamné les conditions de détention dans les prisons marocaines qui se dégradent de plus en plus et les pratiques des autorités de l’occupation marocaine contre les civils et les militants des droits de l’homme, allant jusqu’à leur présentation devant des tribunaux militaires pour leur action pacifiste. Il a rappelé, dans son message, les événements de Gdeim Izik il y a un an, de Dakhla en février et septembre derniers et les «répressions brutales» commises au quotidien par les autorités d‘occupation marocaines contre les civils sahraouis à El-Ayoun, Smara, Boujdour et autres villes dans les territoires sahraouis occupés et dans le sud du Maroc.

Le président de la RASD a également réitéré son appel pour élargir les pouvoirs de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection et la surveillance de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental.

D’autre part, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a exprimé, hier, sa préoccupation face à la détérioration de l’état de santé des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim dans la prison de Salé depuis plus de deux semaines, indique un communiqué de l’AMDH, repris par SPS.

«La réunion a examiné la situation des prisonniers politiques sahraouis à la prison marocaine de Salé depuis plus d’un an, en l’attente d’un procès militaire, appelant à leur libération où à un procès équitable», a souligné le communiqué. L’Association marocaine des droits humains a également déclaré que «les prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim dans la prison de Salé depuis plus de deux semaines vivent dans la prison dans des conditions difficiles et la plupart d’entre eux ont été victimes d’actes de violences».

Réunion extraordinaire de la Ligue arabe sur la Syrie à Rabat

Par W.M., Au fait Maroc,16/11/2011

Trois jours pour arrêter la répression sanglante
Le Maroc a décidé de rappeler son ambassadeur à Damas après les attaques contre sa représentation à Damas. Elles se sont produites alors que Rabat abritait le même jour le Forum de coopération turco-arabe réunissant la Turquie et la Ligue arabe, qui précédait une réunion extraordinaire de la Ligue arabe sur la Syrie. Le Forum s'est déclaré “contre toute intervention étrangère en Syrie”, tout en appelant à l'adoption de “mesures urgentes pour protéger les civils”.

La Ligue arabe a donné à partir de ce mercredi trois jours au gouvernement syrien pour arrêter la répression sanglante contre l'opposition. Si Damas n'accepte pas de coopérer avec la Ligue, des sanctions économiques seront adoptées contre la Syrie, a déclaré mercredi soir le Premier ministre du Qatar lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion de l'organisation pan-arabe à Rabat.

“Le régime de Bachar al-Assad ne semble pas écouter notamment les efforts extérieurs, dont ceux de la Ligue arabe, pour régler le problème des violences”.
Auparavant, tout en se déclarant “contre toute intervention étrangère en Syrie”, à l'issue du Forum de coopération turco-arabe tenu à Rabat, auquel la Syrie, secouée depuis la mi-mars par un mouvement de contestation sans précédent, a refusé de participer, les deux parties avaient appelé à des “mesures urgentes pour protéger les civils” de la répression du régime syrien:

“Le Forum affirme qu'il est nécessaire d'arrêter l'effusion de sang, et d'épargner les citoyens syriens de nouveaux actes de violence et de tueries, ce qui demande que des mesures urgentes soient prises pour assurer la protection des civils.”

Communiqué conjoint de la Turquie et de la Ligue arabe.
La situation en Syrie a fait l'objet hier en fin d'après-midi, d'une réunion extraordinaire de la Ligue arabe pour entériner les sanctions qu'elle vient d'adopter contre le régime syrien pour sa répression qui a fait 3.500 morts, selon l'ONU. Cette décision a été approuvée le 12 novembre par 18 des 22 membres de la Ligue, qui a également menacé de sanctions le régime al-Assad, faute d'avoir appliqué un plan arabe prévoyant la fin des violences, la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes.

La suspension de la Syrie des travaux de la Ligue devait commencer mercredi.
Tout en insistant sur une mobilisation afin d'“arrêter l'effusion de sang qui se poursuit en Syrie”, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi a indiqué devant la presse à Rabat, qu'il espérait beaucoup “la réussite des efforts arabes pour envoyer en Syrie dans les tous prochains jours” des observateurs pour s'assurer de la protection des populations civiles.
La Ligue arabe qui avait convenu de l'envoi de 500 membres d'organisations arabes des droits de l'Homme, de média et des observateurs militaires en Syrie, attend pour ce faire, la signature d'un protocole définissant clairement les obligations et les droits de chaque partie.
Cette question de l'envoi d'observateurs devait figurer au menu des travaux de la Ligue arabe qui se tient en fin d'après midi à Rabat.
La Syrie avait également demandé la tenue chez elle, d'un sommet arabe sur la crise, mais la proposition a été rejetée par les monarchies arabes du Golfe.

Vers un conflit armé ?
Sur le terrain, l’armée syrienne libre, qui voit des milliers de soldats du régime rejoindre ses rangs, a revendiqué mercredi une attaque survenue à l'aube contre un centre des services secrets près de Damas, la première attaque de ce type.
Mercredi, les violences ne faiblissaient pas, faisant au moins dix-sept morts dont huit militaires.

L'Ambassade du Maroc à Damas attaquée
C'est devenu une habitude. Toute initiative ou commentaire émanant d'un pays étranger, qui critique ou condamne le régime de Bachar al-Assad, entraîne, depuis le tout début de la contestation en Syrie, des gestes hostiles contre les représentants des pays concernés, ou des bâtiments de leur représentation. Hier, le Maroc a été rajouté à cette longue liste.
L'ambassadeur du Maroc à Damas, Mohammed Khassasi, a en effet indiqué que des manifestants syriens ont attaqué les locaux de la représentation à coups de pierres et d'œufs et ont abaissé le drapeau marocain. Cette attaque fait suite à celle des Emirats arabes unis, et de la Turquie, toujours à Damas.
Le Maroc a immédiatement réagi en condamnant fermement les attaques, puis en décidant le rappel de son ambassadeur à Damas:
“Cette décision a été prise par le roi Mohammed VI pour protester contre un système (ndlr, syrien) qui n'arrive pas à se renouveler.”
La même journée, l'ambassadeur français en Syrie a été rappelé à Paris, quatre jours après des violences qui avaient pris pour cibles les intérêts français dans ce pays.

Le Forum de coopération arabo-turc
Le Forum arabo-turc, dont c'est la quatrième session depuis sa création en 2007 à Istanbul, s'est donné pour objectif de renforcer la coopération entre les deux parties dans les domaines les plus divers et en matière de dialogue des civilisations. Les travaux de la 4ème session du Forum de coopération arabo-turque se tiennent sous le thème “pour un partenariat global et durable”, avec la participation de ministres arabes des Affaires étrangères, et de représentants de la Ligue arabe et de la Turquie.

http://www.aufaitmaroc.com/actualites/monde/2011/11/16/trois-jours-pour-arreter-la-repression-sanglante

Pétition urgente à signer en ligne: La lettre à Sarkozy


Lettre de deux indignés marocains à Nicolas Sarkozy

par Ahmed Benani et Salah Elayoubi
Monsieur,
Depuis le début de l’année 2011, un irrépressible vent de liberté, souffle sur les pays arabes.
Celui-ci a déjà emporté trois dictateurs, et bientôt un quatrième, et menace, sérieusement, d’en faire autant, avec les survivants, qui persistent, dans leur aveuglement, à vouloir gouverner, par le moyen de l’absolutisme et du pouvoir personnel, des rivages de l’Atlantique à ceux du golfe arabique et de la corne de l’Afrique aux confins de l’Asie mineure

Le Maroc n’a pas échappé à ce raz-de-marée, puisque dès le 20 février, nos compatriotes sont descendus réclamer, par la rue, ce que la monarchie leur refuse par les institutions, en même temps qu'elle refuse d'évoluer vers une véritable monarchie parlementaire.
Nous avons suivi avec un intérêt tout particulier, les prises de positions de la France, concernant ces soulèvements légitimes des peuples, dans leur quête de la liberté.
Nous avons été stupéfiés et outrés par les propos révoltants de Madame Alliot-Marie, suggérant le savoir-faire de la France, en matière de répression, à la dictature tunisienne. On connaît la suite.
(...)
Dans le cas du Maroc, malgré le soulèvement pacifique qui n’a pas faibli depuis le 20 février, la France continue de soutenir la dictature marocaine, dans les déclarations, comme dans les gestes.

Ainsi, tous les signaux adressés à Rabat, l’ont été sous la forme de louanges, comme ce message du 19 juin 2011, dans lequel vous qualifiez d’ « avancées capitales », le projet de la nouvelle constitution et affirmiez que la France "appuie pleinement cette démarche exemplaire".
Ou encore cette déclaration d’Alain Juppé, saluant le discours "très courageux et même visionnaire" du roi, ainsi que les "mesures ambitieuses" prises pour la protection des droits de l'homme.

Sauf que, l’histoire s’est, depuis, chargée, comme sur le dossier tunisien, de vous donner tort, les marocains continuant de descendre dans la rue, pour exiger la dissolution du parlement, la démission du gouvernement, la formation d’une assemblée constituante, l'instauration d'une véritable démocratie, le désengagement du roi, de sa famille et de ses proches des affaires, la recherche, l'arrestation et le jugement des responsables des crimes de sang et des crimes économiques.

L'autisme et le mépris dont continue de faire preuve le roi, pousse, désormais, certains manifestants, certes minoritaires, pour le moment, à réclamer jusqu'à son départ.
Le régime ne se sera pas privé, non plus, d’opposer à votre appui inconditionnel, sa brutalité coutumière, à menacer nos militants, les réprimer, les emprisonner, les torturer et même, les assassiner.

Sauf à maîtriser les arts divinatoires ou la prescience, nul ne peut écrire l’avenir, autrement qu’à coups d’interrogations.
Le nôtre s’écrit, avec le même point d’exclamation sanguinolent, depuis plus de cinq décennies. Depuis que le régime marocain a pris les dispositions prétoriennes, pour agir, en lieu et place du colonialisme français, et se substituer à lui, sans que cela n’ait jamais soulevé l’indignation de votre famille politique.

Vous vous dites, pourtant, l’ami des marocains.
Pourtant, tout dans votre attitude porte à croire que vous seriez, plutôt, l'ami du dictateur.
Il est, probablement, plus facile, pour vous, d’écouter celui-ci disserter sur la démocratie et jeter l'anathème sur ses compatriotes épris de liberté, confortablement installé dans les salons feutrés, sous les dorures du palais, plutôt que prêter l'oreille aux misérables, qui dénoncent ses méthodes despotiques, dans les méandres obscurs et infâmes, d’un bidonville de Casablanca.

Votre pays, dont on dit qu’il est la patrie des droits de l’homme, le phare présumé des consciences, se transforme, du coup, en miroir des vanités du despote.
Pourtant, si vous consentiez, une fois, à quitter les tours d’ivoire, dans lesquelles vous consigne le régime, à chacune de vos visites, pour écouter s’exprimer les centaines de milliers de laissés pour compte, Ils vous raconteraient une toute autre histoire, que celle que vous sert le régime, sur les prétendues libertés, dont nous jouirions, dans ce pays, qu’ils ont surnommé « le plus beau pays du monde », pour y avoir tout confisqué, à leur bénéfice.

Ainsi vous apprendriez que la liberté d’expression et la liberté de la presse appartiennent, exclusivement, aux laudateurs, et aux applaudisseurs du régime.
Les voix dissonantes, se sont, depuis longtemps tues, réduites au silence par des procès initiés par une justice qui administre tout, sauf la justice.
Les journaux libres sont, ainsi, passés à la trappe et les journalistes réduits au chômage, quand ils ne sont pas passés par la prison, avant l'exil.
Le régime y trouve, sans doute, son compte, les citoyens en étant réduit, à lire ses caisses de résonance.

La liberté de réunion reste du ressort d’autorités jupitériennes, qui ne consentent à autoriser les rassemblements que sous le patronage du roi ou d’un organe tutélaire, forcément inféodé au système.
Les deux autres conditions qui ne sont pas sans nous rappeler le temps des soviets, étant la présence dans la salle des représentants des services de renseignements et l’affichage de portraits gigantesques du monarque dans les lieux de réunion.

La liberté de conscience et la tolérance qui ont toujours fait l’exception marocaine, sont soumises à rude épreuve, par l’instrumentalisation de l’Islam par le régime qui donne, ainsi, des gages à ses islamistes.

La liberté d’entreprendre. Un autre point noir, pour le citoyen qui doit en passer par les fourches caudines d’une administration pléthorique, corrompue et incompétente. Et lorsque, miraculeusement, il arrive à s’affranchir de cette étape, il doit se munir de ce que les suppôts du régime qualifient, pudiquement, de parapluie et qui n’est, ni plus ni moins, que le traditionnel « Pizzo », en vigueur dans les organisations mafieuses.

Je lis, ou entend, ici ou là, que vos compatriotes ont du mal à changer de véhicule ou à partir en vacances. La majorité des miens se bat, tout simplement, chaque jour, pour survivre, assurer la subsistance à sa progéniture et envoyer celle-ci à l’école, quand elle ne se résout pas, simplement, à la mettre sur le marché du travail, pour éviter à la famille de sombrer.

Les citoyens français dénoncent parfois les brutalités policières dont ils ont eu à souffrir. Au Maroc, la dureté policière est la règle, et la police qui se revendique au service exclusif de la monarchie, recourt systématiquement au délit de faciès, en présence du simple citoyen, qu’elle n’hésite jamais à rabrouer et rudoyer dans les démarches les plus anodines. Quant à ceux qui ont le malheur d’échouer dans ses quartiers, pour les besoins d’une enquête, ils goûtent à la violence et à la férocité de fonctionnaires, dépourvus de toute humanité.
Les "Points fixes" du précèdent règne ont été supplantés par le centre de torture de la DST, par où passent désormais, les opposants réels ou supposés du régime et où leur sont administrées les tortures les plus barbares, imaginées par des monstres sanguinaires et sadiques. Le pays est, à ce point, passé maître dans l'art de la torture qu'il en est devenu un sous-traitant qualifié.

Soixante ans après la fin de la tragédie de la seconde guerre mondiale, on continue de rechercher et de poursuivre les responsables de crimes contre l’humanité.
Au nom de quelle obscure raison, ceux qui ont brisé les espérances de millions d’individus, torturé, emprisonné, humilié, tué mes compatriotes, devraient-ils échapper à la justice, continuer à nous défier, nous menacer et nous poursuivre de leurs assiduités criminelles, pour ensuite, s’éteindre paisiblement dans leur lit ?

Sommes-nous tenus de visiter et visiter encore, notre histoire, frappée du sceau de la tragédie et de l’infamie ?
La vie d’un marocain aurait-elle, donc, à vos yeux, si peu de valeur ?

Lorsque la société civile française, les associations caritatives ou les médias, dénoncent les logements insalubres, Il ne se trouve personne pour pointer du doigt, les taudis où des millions de mes compatriotes ont trouvé refuge.

Si le système éducatif français se maintient dans la moyenne mondiale, le système marocain a sombré définitivement dans des profondeurs abyssales, sciemment démembré et détruit, dans le but d’abrutir notre jeunesse, l’acculturer et l’ « analphabétiser ».

Pendant ce temps, pour les entreprises françaises, le Maroc est réellement et définitivement, « le plus beau pays du monde », puisqu’elles y ont investi en masse, y trouvant le terreau favorable à leur prospérité.
Alors que les entreprises étrangères sont livrées aux serres prédatrices des sbires du régime, comme ces entreprises espagnoles qui ont décidé de s’unir en groupement d’intérêt pour se défendre contre les méthodes mafieuses, la majorité des entreprises françaises, pour la plupart, des multinationales, associées au palais, à la famille royale ou à ses proches, bénéficient de protections spéciales et de passe-droits révoltants, qui n’ont pour objectif qu’un retour rapide sur investissement, sans commune mesure avec ce qu’elles auraient engrangé ailleurs, la cupidité de leurs associés marocains, ne leur en laissant guère le choix.

Certaines, sinon la majorité, se comportent, à ce point, en terrain conquis, qu’elles en arrivent à dévaster notre biotope, saccageant impunément la flore et la faune, appuyées par des autorités locales corrompues et soumises.
Les Marocains auraient-ils tous disparu, pour que votre industrie jouisse, à ce point, de ce droit d'Aubaine ?

Comme ce Train à grande vitesse que vous avez revendu à mon pays, en parfaite transgression des règles de l’Organisation mondiale du Commerce, concernant les appels d’offres internationaux.
Cet énième et révoltant fait du Prince, commis par le chef de l’Etat marocain, n’en ressemble pas moins, pour la France, à un abus de pouvoir du suzerain obligeant son vassal.
Ce n’est pas en rachetant les échecs commerciaux du TGV, que le Maroc désenclavera ses populations amazighes ou rifaines, oubliées, intentionnellement, par un régime, qui leur dénie le droit à une existence digne.

Et puis il y a ce chapitre qui vient se superposer à l'insupportable que je viens d’énoncer.

Cette cohorte de pervers sexuels, qui viennent, de France, « jusqu’en nos bras », investis d’une sorte de droit de cuissage, prodigué par la puissance de l’argent, trousser nos filles, nos sœurs et nos cousines, tout juste sorties de l’enfance, leur arrachant et leur innocence et leur vertu.
Puis, un étage plus bas dans les sous-sols de la boue et de la sordidité. Ces pédophiles qui souillent, à tout jamais, nos enfants, et leur volent leur innocence, avec la complicité du régime qui n’hésite pas à les remettre en circulation, aussitôt que la justice les a, par accident, appréhendés et jugés, leur permettant, ainsi de continuer leurs errements criminels, dans le pays.

Monsieur Le Président,

Je formule un premier espoir. C’est que vous ne considériez pas ces lignes comme l’expression d’une quelconque impertinence, à votre égard.

Pour avoir suivi, de loin, le déroulement de votre carrière, je puis affirmer avec certitude, que vous n’auriez pas agi autrement, à ma place.

Vous n’en auriez pas, non plus, attendu moins de ma part, si les liens de la patrie nous avaient réunis et si le devenir de celle-ci se trouvait, en grand danger, comme c’est le cas pour la mienne.

Dans quelques mois vous aurez à subir l’épreuve des urnes et les français choisiront de vous reconduire aux affaires du pays, ou de vous congédier.

Dans un cas, comme dans l’autre, vous resterez un acteur majeur de la vie politique française, de même que vous continuerez de peser, considérablement, sur le déroulement de l’histoire commune de nos deux nations.

Oserais-je, alors, formuler un second espoir ? Celui que vous vous souviendrez de ces modestes lignes, au nom de l'amitié franco-marocaine, pour corriger une vieille injustice envers mon peuple, pris les enjeux économiques, et géostratégiques de votre pays et les intérêts personnels d’un dictateur cynique, brutal et prédateur.
Veuillez agréer, Monsieur Le Président, l'expression de mes sentiments distingués.


Pour signer la pétition / De petitie ondertekenen. 
Voir la liste des signataires de la pétition
http://www.lapetition.be/en-ligne/petition-10633.html

Conférence internationale sur les disparitions forcées

Par Rachid Elmanouzi, 16/11/2011 
DÉCLARATION DE LA CONFÉRENCE

Genève, Suisse, 7-9 novembre 2011

Organisations de familles issues de différents continents
et ONG internationales
réunies à l'occasion de la première réunion du Comité sur les disparitions forcées
et de la 95e session du GTDF

Nous, membres et partenaires de la Coalition internationale contre les disparitions forcées (ICAED), d'Afrique, d'Asie, d'Euro-Asie, de la région Euro-Méditerranéenne, de l'Amérique Latine et de l'Amérique du Nord nous sommes réunis pour la première fois au siège des Nations Unies (ONU) à Genève, en Suisse, à l'occasion de la première réunion du Comité contre les disparitions forcées (CED), nouvellement créé, de l'ONU. Le CED est le premier organe composé d'experts indépendants qui effectue un suivi de l'application de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (La Convention) par les États parties.

Notre rencontre, démonstration de la solidarité importante qui nous unit, avait aussi pour but de coïncider avec la 95e session du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDF) de l'ONU qui, lors de ses 30 années de travail pour l'élucidation du sort des disparus, a supporté et continue de supporter notre travail.

Ce rassemblement historique des membres de la Coalition nous a donné l'occasion de mettre à jour les informations dont nous disposons sur le phénomène des disparitions forcées dans nos pays respectifs ainsi que sur la campagne pour la signature et la ratification de la Convention. Ceci fait partie intégrante de notre recherche pour la vérité et la justice et de notre lutte contre l'impunité. L'une des composantes très importante de notre conférence était la relance du programme Linking Solidarity à travers le processus de la mise en place de la recherche participative sur l'apprentissage de l'histoire (“Learning History”).

Venant de nos pays respectifs, nous avons partagé les cas pendants et non-résolus de disparitions forcées. Les présentations nous ont conduit à confirmer que, dans la plupart de nos pays, le crime odieux que sont les disparitions forcées demeure non-résolu et, pire encore, persiste à chaque jour qui passe. Les violations multiples des droits infligent une douleur incommensurable et une anxiété tant aux disparus qu'à leur familles survivantes et à leurs proches.

L'ICAED déplore la résurgence des disparitions forcées à travers le monde. Elle exprime sa préoccupation, profonde et particulière, en ce qui concerne la situation des disparitions forcées en Afrique où le nombre de disparitions forcées à travers le continent demeure alarmant. La couverture de cette pratique demeure insuffisante et continue d'être un problème alors que les associations de proches de disparus sont victimes de harcèlements, de menaces et d'attaques. Le suivi constant du GTDF et du CED est d'ailleurs d'une importance cruciale.

La Convention, qui a été adoptée par l'Assemblée Générale de l'ONU le 20 décembre 2006 et qui est entrée en vigueur le 23 décembre 2010 est un signe de la reconnaissance par les Nations Unies de l'ampleur mondiale de ce crime. Il s'agit d'une victoire majeure pour les associations et les fédérations de familles de disparus dont l'expérience des conséquences de la pratique des disparitions forcées a constitué les bases fondamentales de plusieurs des dispositions de la Convention. A ce jour, 90 États ont signé la Convention et 30 États sont parties à la Convention. Considérant l'étendue globale des disparitions forcées, il reste beaucoup à faire en vue d'atteindre une application universelle de la Convention.

De plus, la Conférence a permis d'insister sur l'importance pour l'ICAED de définir un plan d'action, d'une part pour des questions de consolidation interne et de développement. D'autre part, il s'agit aussi de poursuivre notre mandat qui consiste à mener une campagne pour obtenir davantage de signatures et de ratifications de la Convention.

Afin de rendre visible sa présence internationale, l'ICAED a tenu un événement parallèle intitulé : “La mise en œuvre universelle de la Convention : une Tâche et un Défi”. Les Présidents du GTDF et du CED ont abordé, à cette occasion, la nécessaire coopération entre les deux organes ainsi qu'avec les membres de la société civile. La présence d'un représentant du gouvernement argentin sur le panel, État dont les efforts pour assurer la mise en œuvre de la Convention sont indéniables, a été une source d'inspiration.

L'ICAED insiste sur l'importance de ces deux organes de l'ONU. L'ICAED appelle en ce sens tous les Etats à coopérer et à assurer leur support au GTDF ainsi qu'au nouveau CED.

Tout en appelant à supporter le GTDF et le CED, l'ICAED exprime sa volonté de contribuer au développement du processus de l'application de la Convention et à l'établissement de la jurisprudence du CED. L'ICAED appelle donc instamment les deux organes à avoir un processus consultatif et ouvert, incluant la société civile, en particulier, les organisations de familles, pour le développement de leurs règles de procédures et de leurs méthodes de travail.

L'ICAED souligne l'importance cruciale, pour les États, de s'engager sérieusement dans la lutte contre l'impunité et le renforcement par tous les moyens de leur obligation d'enquêter, de poursuivre et de sanctionner les responsables des disparitions forcées et des crimes graves sur le plan international.

L'ICAED appelle tous les États à ratifier et à appliquer pleinement la Convention ainsi qu'à reconnaitre la compétence du CED en ce qui a trait aux articles 31 et 32 de la Convention, ces derniers étant systématiquement inclus dans le cadre des critères appliqués lors de l'Examen Périodique Universel. L'ICAED appelle par ailleurs tous les États à adopter des législations internes afin de pénaliser le crime de disparitions forcées et de s'assurer de la prévention et du sanctionnement de cette pratique. En parallèle, l'ICAED recommande que les États prennent en considération, lors de la rédaction de leur législation interne, la publication “Pas d'impunité pour les disparitions forcées : Liste pour la mise en œuvre effective de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées”.

Finalement, l'ICAED souligne la persistance du crime de disparitions forcées qui continue à constituer une violation des droits des victimes et qui leur inflige des souffrances interminables tout comme à leurs familles et à leurs proches. Par ailleurs, la durabilité de nos efforts est très importante à considérer dans la mesure où le thème de cette conférence internationale se présentait ainsi : “Renouer notre solidarité; Renforcer notre unité; Renouveler notre engagement en faveur de la ratification de la Convention internationale contre les disparitions forcées.”

Organisations participantes à la Conférence internationale de l'ICAED sur les disparitions forcées
7-9 novembre 2011, Genève, Suisse
Al-Ata’a for Human Rights Support-Iraq
Amnesty International
Asamblea Permante por los Derechos Humanos - Argentina
Asian Federation Against Enforced Disappearances (AFAD)
Asociación de Familiares de Detenidos-Desaparecidos, Ejecuciones Extrajudiciales y Torturados Huancayo-Junín (AFDDEET) -Peru
Association de Parents et Amis de Disparus au Maroc
Asociación Pro-Búsqueda de Niñas y Niños Desaparecidos de El Salvador
Asociación para la Recuperacion de la Memoria Historia de Catalunya (ARMHC)
Breaking the Wall of Silence-Namibia
Centro de los Derechos Humanos y Talleres Productivos Qatari Panituri-Peru
Colegio de Abogados – Peru
Collectif des Families De Disparus en Algerie
Comision de Derechos Humanos (COMISEDH)-Peru
Comité de Coordination des Familles des Disparus au Maroc (CCFDM)- Morocco
Equipo Peruano de Antropologia Forense – Peru
Federation Internationale de l’ACAT (FIACAT)
Federation Internationale des Droits de l’Homme (FIDH)
Fédération Euroméditérannéenne Contre Les Disparitions forcées (FEMED)
Federación Latinoamericana de Asociaciones de Familiares de Detenidos-Desaparecidos (FEDEFAM)
Families of Victims of Involuntary Disappearance (FIND)
Human Rights Watch
International Commission of Jurists
Jardin des Disparus
Liga Guatemalteca de Higiene Mental - Guatemala
Russian Justice Initiative
Track Impunity Always
Torture Abolition and Support Coalition
Civil Initiative We Remember -Belarus
Zimbabwe Peace Project

Pourquoi le Printemps Arabe serait-il irréversiblement obscurantiste ?

Par Ahmed Benani, facebook, 16/11/2011

Une victoire du parti Ennahda à la constituante, qui n'est pas un raz de marée, une phrase du président du CNT sur la charri'a, des gesticulations de salafistes ici ou là et l'incessante rhétorique des Frères Musulmans, et Le Printemps Arabe est décrété irréversiblement obscurantiste!

La plupart des commentateurs occidentaux, dont la vision est déformée par l’idéologie du « choc des civilisations » et l’islamophobie ambiante, déclarent sans complexe que les révoltes arabes sont des « miracles » incompréhensibles. Dans la décennie que nous venons de vivre, la prégnance du discours sur “l’Homo islamicus » se réduisait à la doxa que notre monde était par essence incompatible avec la modernité et la démocratie. Aujourd’hui les tenants de cette thèse ont toutes les peines du monde à admettre, alors qu’ils pontifiaient hier sur le «choc des civilisations", que les Arabes préfèrent la liberté à l’oppression, le progrès à la régression.
La déconstruction de ces apories est dans le fond un jeu d’enfant. Les puissances qui avaient intérêt à la préservation d’un certain ordre, de leur ordre, expliquaient dogmatiquement que l’injustice était inévitable et que toute libération de la parole populaire ou citoyenne ne pouvait déboucher que sur le chaos. Reprise de la vieille rengaine des penseurs américains des années 70 qui avaient théorisé cette pédagogie de la soumission et plaidé la cause de la « dictature du moindre mal ». Aucun peuple arabe d’aujourd’hui ne se résigne plus. Mais les médias s'en tiennent à l'immuable oxymore d'Arabes et de Révolution, la récurrence de l'antinomie est destinée à nourrir les imaginaires sociaux. Les saintes icônes télévisuelles dont Tariq Ramadan sont invitées quasi toutes les semaines pour nous servir cette soupe. Affligeant et déconcertant à la fois!

Commentaire de Mohammed Belmaïzi : Une chose est sûre : plus de Présidence à Vie; l'absence de référence à l'islam durant ces révolutions, souligne avec force que l'on s'achemine à garder la religion dans la sphère privée... Ceci est pour moi un événement sans précédent! Aucune dictature n'est et ne sera permise, y compris la religieuse !!! Merci Ahmed pour ce billet si pertinent!

mercredi 16 novembre 2011

Toulouse : la Semaine de Solidarité Internationale

 

 LE COLLECTIF DES ASSOCIATIONS 
DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
DE TOULOUSE 
PRESENTE
PROGRAMME du 12 OCTOBRE au 17 DÉCEMBRE 2011 RENCONTRES – FORUMSFILMS – DEBATSSPECTACLES - EXPOSITIONSTÉMOIGNAGESMARCHES SOLIDAIRES

Précisions pour les 18, 19 et 24/11/2011
18 novembre
19 novembre
 http://survie31.over-blog.com/article-samedi-19-novembre-a-toulouse-forum-de-solidarite-avec-les-luttes-au-magreb-et-au-moyen-orient-88489226.html

Samedi 19 novembre : 
Forum "Solidarité avec les luttes au Maghreb et au Moyen-Orient"

 - Début du forum à 13h30.

Voici tous les intervenants:

Chahla Chafiq, écrivain sociologue iranienne; Rasha Najem, Syrienne; Ayad Ahram de l’ASDHOM pour le Maroc; un syndicaliste égyptien, un syndicaliste de l'UGTT, un membre du PCOT; un Palestinien; une Sahraouie.

 - 3 tables rondes successives, avec interventions des 4 ou 5 représentants à tour de rôle et un temps de 45mn de débat avec la salle (questions/ réponses)

I - 13h30 Actualité du "Printemps arabe" (évolution et perspectives),

 [PCOT, UGTT, Syrie, Maroc, Egypte, Palestine,]

II - 14h45 Place et rôle des femmes dans les mouvements,

 [L’Iranienne,  la Libyenne, la Sahraouie]

III - 16h05 Droits de l'Homme. Droits sociaux.

 [Tous]

L’ASDHOM est positionnée intervenante sur la I et la III, c’est-à-dire sur l'actualité et les perspectives des luttes au Maroc puis sur les droits de l'Homme et les droits sociaux au Maroc.

24 novembre
http://survie31.over-blog.com/article-24-novembre-2011-cine-debat-a-utopia-toulouse-droits-de-l-homme-dans-le-conflit-sahraoui-88492254.html 
Plus d’infos sur www.www.lasemaine.org

Lettre de deux indignés marocains à Nicolas Sarkozy


De Ahmed Benani et Salah Elayoubi, 16/11/2011
A
Monsieur Le Président de la République Française

Monsieur,
Depuis le début de l’année 2011, un irrépressible vent de liberté, souffle sur les pays arabes.

Celui-ci a déjà emporté trois dictateurs, et bientôt un quatrième, et menace, sérieusement, d’en faire autant, avec les survivants, qui persistent, dans leur aveuglement, à vouloir gouverner, par le moyen de l’absolutisme et du pouvoir personnel, des rivages de l’Atlantique à ceux du golfe arabique et de la corne de l’Afrique aux confins de l’Asie mineure

Le Maroc n’a pas échappé à ce raz-de-marée, puisque dès le 20 février, nos compatriotes sont descendus réclamer, par la rue, ce que la monarchie leur refuse par les institutions, en même temps qu'elle refuse d'évoluer vers une véritable monarchie parlementaire.

Nous avons suivi avec un intérêt tout particulier, les prises de positions de la France, concernant ces soulèvements légitimes des peuples, dans leur quête de la liberté.

Nous avons été stupéfiés et outrés par les propos révoltants de Madame Alliot-Marie, suggérant le savoir-faire de la France, en matière de répression, à la dictature tunisienne. On connaît la suite.

Nous avons applaudi votre prise de position sur le dossier libyen. L’audace dont vous avez fait preuve, a, sans aucun doute, largement contribué à sauver des milliers de vies humaines, menacées par les cohortes barbares et sanguinaires de Kadhafi et de ses fils.*

Nous nous sommes, également, réjouis de la fermeté avec laquelle vous avez dénoncé, le traitement criminel par Damas de sa contestation, par la rue syrienne.

Dans le cas du Maroc, malgré le soulèvement pacifique qui n’a pas faibli depuis le 20 février, la France continue de soutenir la dictature marocaine, dans les déclarations, comme dans les gestes.
Ainsi, tous les signaux adressés à Rabat, l’ont été sous la forme de louanges, comme ce message du 19 juin 2011, dans lequel vous qualifiez d’ « avancées capitales », le projet de la nouvelle constitution et affirmiez que la France "appuie pleinement cette démarche exemplaire".

Ou encore cette déclaration d’Alain Juppé, saluant le discours "très courageux et même visionnaire" du roi, ainsi que les "mesures ambitieuses" prises pour la protection des droits de l'homme.

Sauf que, l’histoire s’est, depuis, chargée, comme sur le dossier tunisien, de vous donner tort, les Marocains continuant de descendre dans la rue, pour exiger la dissolution du parlement, la démission du gouvernement, la formation d’une assemblée constituante, l'instauration d'une véritable démocratie, le désengagement du roi, de sa famille et de ses proches des affaires, la recherche, l'arrestation et le jugement des responsables des crimes de sang et des crimes économiques.

L'autisme et le mépris dont continue de faire preuve le roi, pousse, désormais, certains manifestants, certes minoritaires, pour le moment, à réclamer jusqu'à son départ.

Le régime ne se sera pas privé, non plus, d’opposer à votre appui inconditionnel, sa brutalité coutumière, à menacer nos militants, les réprimer, les emprisonner, les torturer et même, les assassiner.

Sauf à maîtriser les arts divinatoires ou la prescience, nul ne peut écrire l’avenir, autrement qu’à coups d’interrogations.

Le nôtre s’écrit, avec le même point d’exclamation sanguinolent, depuis plus de cinq décennies. Depuis que le régime marocain a pris les dispositions prétoriennes, pour agir, en lieu et place du colonialisme français, et se substituer à lui, sans que cela n’ait jamais soulevé l’indignation de votre famille politique.

Vous vous dites l’ami des Marocains.

Pourtant, tout dans votre attitude porte à croire que vous seriez, plutôt, l'ami du dictateur.

Il est, probablement, plus facile, pour vous, d’écouter celui-ci disserter sur la démocratie et jeter l'anathème sur ses compatriotes épris de liberté, confortablement installé dans les salons feutrés, sous les dorures du palais, plutôt que prêter l'oreille aux misérables, qui dénoncent ses méthodes despotiques, dans les méandres obscurs et infâmes, d’un bidonville de Casablanca.

Votre pays, dont on dit qu’il est la patrie des droits de l’homme, le phare présumé des consciences, se transforme, du coup, en miroir des vanités du despote.

Pourtant, si vous consentiez, une fois, à quitter les tours d’ivoire, dans lesquelles vous consigne le régime, à chacune de vos visites, pour écouter s’exprimer les centaines de milliers de laissés pour compte, Ils vous raconteraient une toute autre histoire, que celle que vous sert le régime, sur les prétendues libertés, dont nous jouirions, dans ce pays, qu’ils ont surnommé « le plus beau pays du monde », pour y avoir tout confisqué, à leur bénéfice.

Ainsi vous apprendriez que la liberté d’expression et la liberté de la presse appartiennent, exclusivement, aux laudateurs, et aux applaudisseurs du régime.

Les voix dissonantes, se sont, depuis longtemps tues, réduites au silence par des procès initiés par une justice qui administre tout, sauf la justice.

Les journaux libres sont, ainsi, passés à la trappe et les journalistes réduits au chômage, quand ils ne sont pas passés par la prison, avant l'exil.

Le régime y trouve, sans doute, son compte, les citoyens en étant réduit, à lire ses caisses de résonance.

La liberté de réunion reste du ressort d’autorités jupitériennes, qui ne consentent à autoriser les rassemblements que sous le patronage du roi ou d’un organe tutélaire, forcément inféodé au système.

Les deux autres conditions qui ne sont pas sans nous rappeler le temps des soviets, étant la présence dans la salle des représentants des services de renseignements et l’affichage de portraits gigantesques du monarque dans les lieux de réunion.

La liberté de conscience et la tolérance qui ont toujours fait l’exception marocaine, sont soumises à rude épreuve, par l’instrumentalisation de l’Islam par le régime qui donne, ainsi, des gages à ses islamistes.

La liberté d’entreprendre. Un autre point noir, pour le citoyen qui doit en passer par les fourches caudines d’une administration pléthorique, corrompue et incompétente. Et lorsque, miraculeusement, il arrive à s’affranchir de cette étape, il doit se munir de ce que les suppôts du régime qualifient, pudiquement, de parapluie et qui n’est, ni plus ni moins, que le traditionnel « Pizzo », en vigueur dans les organisations mafieuses.

Je lis, ou entend, ici ou là, que vos compatriotes ont du mal à changer de véhicule ou à partir en vacances. La majorité des miens se bat, tout simplement, chaque jour, pour survivre, assurer la subsistance à sa progéniture et envoyer celle-ci à l’école, quand elle ne se résout pas, simplement, à la mettre sur le marché du travail, pour éviter à la famille de sombrer.

Les citoyens français dénoncent parfois les brutalités policières dont ils ont eu à souffrir. Au Maroc, la dureté policière est la règle, et la police qui se revendique au service exclusif de la monarchie, recourt systématiquement au délit de faciès, en présence du simple citoyen, qu’elle n’hésite jamais à rabrouer et rudoyer dans les démarches les plus anodines. Quant à ceux qui ont le malheur d’échouer dans ses quartiers, pour les besoins d’une enquête, ils goûtent à la violence et à la férocité de fonctionnaires, dépourvus de toute humanité.

Les "Points fixes" du précèdent règne ont été supplantés par le centre de torture de la DST, par où passent désormais, les opposants réels ou supposés du régime et où leur sont administrées les tortures les plus barbares, imaginées par des monstres sanguinaires et sadiques. Le pays est, à ce point, passé maître dans l'art de la torture qu'il en est devenu un sous-traitant qualifié.

Soixante ans après la fin de la tragédie de la seconde guerre mondiale, on continue de rechercher et de poursuivre les responsables de crimes contre l’humanité.

Au nom de quelle obscure raison, ceux qui ont brisé les espérances de millions d’individus, torturé, emprisonné, humilié, tué mes compatriotes, devraient-ils échapper à la justice, continuer à nous défier, nous menacer et nous poursuivre de leurs assiduités criminelles, pour ensuite, s’éteindre paisiblement dans leur lit ?

Sommes-nous tenus de visiter et visiter encore, notre histoire, frappée du sceau de la tragédie et de l’infamie ?

La vie d’un Marocain aurait-elle, donc, à vos yeux, si peu de valeur ?

Lorsque la société civile française, les associations caritatives ou les médias, dénoncent les logements insalubres, il  ne se trouve personne pour pointer du doigt, les taudis où des millions de mes compatriotes ont trouvé refuge.

Si le système éducatif français se maintient dans la moyenne mondiale, le système marocain a sombré définitivement dans des profondeurs abyssales, sciemment démembré et détruit, dans le but d’abrutir notre jeunesse, l’acculturer et l’ « analphabétiser ».

Pendant ce temps, pour les entreprises françaises, le Maroc est réellement et définitivement, « le plus beau pays du monde », puisqu’elles y ont investi en masse, y trouvant le terreau favorable à leur prospérité.

Alors que les entreprises étrangères sont livrées aux serres prédatrices des sbires du régime, comme ces entreprises espagnoles qui ont décidé de s’unir en groupement d’intérêt pour se défendre contre les méthodes mafieuses, la majorité des entreprises françaises, pour la plupart, des multinationales, associées au palais, à la famille royale ou à ses proches, bénéficient de protections spéciales et de passe-droits révoltants, qui n’ont pour objectif qu’un retour rapide sur investissement, sans commune mesure avec ce qu’elles auraient engrangé ailleurs, la cupidité de leurs associés marocains, ne leur en laissant guère le choix.

Certaines, sinon la majorité, se comportent, à ce point, en terrain conquis, qu’elles en arrivent à dévaster notre biotope, saccageant impunément la flore et la faune, appuyées par des autorités locales corrompues et soumises.

Les Marocains auraient-ils tous disparu, pour que votre industrie jouisse, à ce point, de ce droit d'Aubaine ?

Comme ce Train à grande vitesse que vous avez revendu à mon pays, en parfaite transgression des règles de l’Organisation mondiale du Commerce, concernant les appels d’offres internationaux.
Cet énième et révoltant fait du Prince, commis par le chef de l’Etat marocain, n’en ressemble pas moins, pour la France, à un abus de pouvoir du suzerain obligeant son vassal.

Ce n’est pas en rachetant les échecs commerciaux du TGV, que le Maroc désenclavera ses populations amazighes ou rifaines, 
oubliées, intentionnellement, par un régime, qui leur dénie le droit à une existence digne.

Et puis il y a ce chapitre qui vient se superposer à l'insupportable que je viens d’énoncer.

Cette cohorte de pervers sexuels, qui viennent, de France, « jusqu’en nos bras », investis d’une sorte de droit de cuissage, prodigué par la puissance de l’argent, trousser nos filles, nos sœurs et nos cousines, tout juste sorties de l’enfance, leur arrachant et leur innocence et leur vertu.

Puis, un étage plus bas dans les sous-sols de la boue et de la sordidité. Ces pédophiles qui souillent, à tout jamais, nos enfants, et leur volent leur innocence, avec la complicité du régime qui n’hésite pas à les remettre en circulation, aussitôt que la justice les a, par accident, appréhendés et jugés, leur permettant, ainsi de continuer leurs errements criminels, dans le pays.

Monsieur Le Président,

Je formule un premier espoir. C’est que vous ne considériez pas ces lignes comme l’expression d’une quelconque impertinence, à votre égard.

Pour avoir suivi, de loin, le déroulement de votre carrière, je puis affirmer avec certitude, que vous n’auriez pas agi autrement, à ma place.

Vous n’en auriez pas, non plus, attendu moins de ma part, si les liens de la patrie nous avaient réunis et si le devenir de celle-ci se trouvait, en grand danger, comme c’est le cas pour la mienne.

Dans quelques mois vous aurez à subir l’épreuve des urnes et les Français choisiront de vous reconduire aux affaires du pays, ou de vous congédier.

Dans un cas, comme dans l’autre, vous resterez un acteur majeur de la vie politique française, de même que vous continuerez de peser, considérablement, sur le déroulement de l’histoire commune de nos deux nations.

Oserais-je, alors, formuler un second espoir ? Celui que vous vous souviendrez de ces modestes lignes, au nom de l'amitié franco-marocaine, pour corriger une vieille injustice envers mon peuple, pris les enjeux économiques, et géostratégiques de votre pays et les intérêts personnels d’un dictateur cynique, brutal et prédateur.

Veuillez agréer, Monsieur Le Président, l'expression de mes sentiments distingués
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* solidmar ne s'associe pas à ces applaudissements quant aux méthodes guerrières employées par l'OTAN. Pour le reste, c'est ce que nous pensons en tant que citoyens français pas toujours fiers de l'être ! (ndlr)