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samedi 29 septembre 2012

Discours de notre éminent représentant à la conférence de l'ONU


Salah Elayoubi 

Je vous invite encore une fois, pour ceux qui l'ont raté, à visionner le discours de notre représentant à la conférence de l'ONU, Rachid !
Un long tissus malmené et massacré, de mensonges habituels où il est question de respect des droits de l’homme, d'égalité des chances, de vie digne et de démocratie ! 
Autant de concepts galvaudés par le représentant d'une dictature qui n'en a pas un gramme à offrir dans ses comportements avec ses citoyens .
Observez bien le visage de notre ami ! Il est crispé, limite agressif ! Il exprime tant de souffrances. C'est que se fendre de tant de mensonges vous inflige la pire des tortures. C'est sans doute cela aussi l'enfer des malhonnêtes et des incompétents lorsqu'ils ne servent à rien, mais se servent royalement au passage !
Ça me rappelle cette si belle chanson de Stevie Wonder, lorsqu'il y dit:


- " When you believe in things you don't understand, then you suffer !"
Quant aux autres marionnettes qui accompagnent cet incompétent paresseux et "alcoolographe", on savait depuis longtemps qu'ils avaient renoncé à toute fierté et toute dignité au point de se laisser, ainsi infliger l'écoute d'autant de niaiseries prononcées depuis le haut de cette tribune prestigieuse !
De quoi nous valoir quelques quolibets supplémentaires auprès des instances internationales !

http://youtu.be/9QXeMvJ9M8o

C'est à coup d'invitations dispendieuses, de tajines mielleux, de stupre commandé, de financements occultes, d'argent blanchi, de cadeaux précieux et de magouilles sans nom que le régime marocain s'achète la complicité et le silence des hommes politiques occidentaux devant son incurie, son incompétence, sa corruption et son obsolescence avérées. Il n'y a qu'à regarder ce discours prononcé par Rachid, le frère de "Zut VI", à la conférence des Nations-Unies pour comprendre à quel niveau de sottises et de niaiseries en est réduit notre pauvre pays dont la politique en général et la diplomatie en particulier se trouvent réduites à leur plus misérable expression, une portion congrue qui rebuterait le dernier des cancres d'une classe du primaire !
------------------------------------------------------------------------- La langue arabe malmenée par « Moulay Rachid »  à l’ONU
  •  Par Abdellatif Gueznaya 29/9/2012


    Le massacre auquel le prince Rachid El Alaoui, « Moulay Rachid », a soumis la langue arabe, officielle au Maroc, a éclipsé le message que ce prince alaouite voulait faire passer devant l’Assemblée générale de l’ONU. Venant à New York, vendredi dernier, pour parler du Maroc, du Sahara occidental et des droits de l’homme, son altesse Rachid El Alaoui a massacré, par un discours hésitant et cahotant, et en commettant de nombreuses fautes de prononciation, la sainte langue arabe.

    Qualifiant le conflit sahraoui, qui dure tout de même depuis quasiment quatre décades, d’ « artificiel », il a réitéré la nécessité de l’Etat marocain de garantir « la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale » face à la prétention de l’autodétermination.
    Le frère du roi Mohamed VI a rappelé que l’offre d’autonomie offerte par Rabat au Polisario était « sincère et sérieuse » et qu’il fallait trouver une solution « réaliste et consensuelle (…) et crédible ».
    Bien sûr, comme la nouvelle constitution qui a permis que la torture et la répression perdurent au Maroc.
    « Moulay Rachid » a également parlé de la mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO) avec qui le Maroc collabore, selon lui. Mais il a refusé « une quelconque modification qui touche la nature et le contenu » de la mission onusienne. Il voulait dire par là qu’il n’était pas question que les droits de l’homme soient supervisés par la MINURSO au Sahara.
    On sait pourquoi, surtout depuis le passage chez nous de Juan Mendez, le rapporteur de l’ONU sur la torture.
    C’est pour cela que quand Monsieur frère a évoqué le printemps arabe qui « a mis en évidence la volonté des peuples pour édifier des sociétés démocratiques où le respect des droits de l’homme, l’égalité des chances et la vie digne constituent la note dominante », certains ont dû ricaner.
    Petit détail qui n’en est pas un, tout le monde a remarqué la présence parmi la délégation marocaine dirigée par le ministre des affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani, du conseiller royal Taïb Fassi Fihri, qui marque au pas le premier.
    Devenu son ombre, Fassi Fihri ne rate aucune occasion pour se rappeler aux bons souvenirs du gouvernement Benkirane.

    URL courte: http://www.demainonline.com/?p=21615
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  •  Salah Elayoubi
        Je ne puis résister à l'envie de vous faire part de ce commentaire de notre ami disparu de facebook, Asçotta Welcaball, sur mon blog, à propos du discours de trop de Rachid le frère de "Truc VI"

        "...le SATANIQUE Hassan II a tellement bien réussi à détruire le système d’éducation nationale que ses propres garçons sont de princiers analphabètes !"

L'expulsion des Rroms à Marseille


Rroms :quand le racisme d’État légitime la violence privée

L’expulsion et l’incendie des abris de fortune de quelques familles Rroms installées dans un quartier du 15ème arrondissement de Marseille, jeudi soir, par une poignée d’habitants est inquiétant. Inquiétant car ces actes de violences ne sont pas le fruit amer d’une colère, comme aimerait nous le faire croire les médias dominants, mais bel et bien le résultat d’une politique raciste et discriminatoire légitimant la mise au ban des Rroms. Une politique qui laisse accroire l’idée que chacun pourrait faire régner « son ordre » en dehors de tout principe de légalité.

Cette agression n’est pas sans rappeler les heures les plus noires de notre histoire : les ratonnades d’Italiens à Aigues-Mortes en 1893 ou encore les pogroms dans les années quarante. Du discours de Grenoble à l’évacuation des camps de Rroms par Manuel Valls, les hommes et les femmes politiques au pouvoir portent la responsabilité d’avoir attiser les haines xénophobes et de faire le jeu des extrémistes et autres Dupont Lajoie.

Nous mettons en demeure le gouvernement de prendre toutes ses responsabilités et de cesser les amalgames et la politique spectaculaire. Ce qui s’est passé hier à
Marseille, en présence de policiers passifs, montre bien combien cette politique est dangereuse. C’est la démocratie et les libertés fondamentales qui sont en péril. Il n’est pas trop tard pour changer de paradigme et mener une politique de respect, de solidarité.

Le Bureau Fédéral de la FASTI : (Fédération des associations de Solidarité avec les travailleurs immigrés
)
Pour le Mouvement des ASTI

Communiqué du 28 septembre 2012

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 trop de Roms"

Par Marc Nicolas , Le Point, 28/9/2012

Point.fr a rencontré un des habitants ayant participé à la chasse aux Roms, jeudi soir à Marseille. Il assume son geste et nous explique comment il en est arrivé là.

Les restes carbonisés du campement de Roms incendié à Marseille, jeudi soir (l'homme sur la photo n'est pas le témoin que nous avons rencontré).
Les restes carbonisés du campement de Roms incendié à Marseille, jeudi soir (l'homme sur la photo n'est pas le témoin que nous avons rencontré). © Anne-Christine Poujoulat / AFP

Rachid contre les Roms. La misère contre la misère.L'opération menée par des habitants des quartiers nord de Marseille contre un camp de Roms, évacué puis partiellement incendié jeudi soir, révèle crûment l'ambiance qui règne dans certains secteurs de la ville, où trop de pauvreté, de drames et de frustrations accumulés ont conduit la population vers ces réactions extrêmes.
Rachid, la cinquantaine, est celui par qui tout est arrivé. Lui vit comme un Robinson avec sa pension Cotorep et ses deux frères, dans le grand bâtiment vide de la cité des Créneaux, vouée à la destruction. Le profil d'un enfant de l'immigration maghrébine de la première génération, qui survit désormais en marge de la société marseillaise. Toutes les autres familles ont quitté la vieille carcasse de béton il y a plusieurs mois. Lorsque les Roms ont brisé le portail de chantier devant son immeuble délabré, il l'a vécu comme une invasion du no man's land qu'il s'était approprié. 

"Dès qu'ils sont arrivés, on a eu des problèmes"

"Cela fait un an et demi qu'on est là, tout seuls. Il ne s'était jamais rien passé. Dimanche soir, dès qu'ils sont arrivés, on a eu des problèmes. On cherche la tranquillité avec mes deux frères, handicapés comme moi. Les Roms, ils ont volé dans ma cave. J'avais descendu des choses, à cause des travaux. Une télé, le vélo de mon neveu, une caisse à outils. Vous croyez qu'ils vivent de quoi, ceux-là ? Il faut bien qu'ils mettent de l'essence dans leurs voitures. On comprend leur désarroi. Mais pour nous, c'est le ras-le-bol. Pourquoi on les accueille pas dans les quartiers sud ?"
Dès lors, Rachid et ses proches ne nourrissent plus qu'un objectif : se débarrasser des indésirables. À l'inverse de ce qui se produit dans plusieurs quartiers de la ville, où d'autres riverains excédés n'osent pas passer à l'acte, eux décident de s'organiser pour mener à bien leur opération. "On a téléphoné à des amis, des anciens des Créneaux. Bien sûr, il ne fallait pas utiliser la violence, ce sont des êtres humains, comme nous. Et puis nous avons discuté et on s'est dit qu'il y avait trop de Roms. En début de soirée, on leur a parlé. D'abord, ils ont un peu rouspété. Et puis, ils ont fini par dire qu'ils s'en allaient."
Quand Rachid parle de "discussion", le rapport de police évoque davantage des "invectives" entre habitants et communauté rom. Une pression, sans doute des menaces, mais qui ne se sont jamais transformées en violences physiques. Pourtant, certains de ceux qui se sont rassemblés devant le camp paraissaient proches de l'explosion. La veille, ils avaient consulté le bailleur, la Logirem, la police, la préfecture, l'élue du secteur, la sénatrice Samia Ghali. Et jeudi soir, devant les meubles, les appareils électroménagers et les vêtements abandonnés sur place par les Roms que les habitants venaient d'incendier, Sabrina, une jeune femme installée dans un immeuble surplombant le camp, justifiait sa démarche : "Tous nos interlocuteurs nous ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire. Qu'il fallait attendre plusieurs mois avant une possible intervention. Ce qu'on nous laissait entendre, c'était : débrouillez-vous tout seuls. C'est ce qu'on a fait."

"On n'est pas al-Qaida !"

Depuis, l'emballement médiatique né de cette affaire a poussé la classe politique marseillaise à s'en emparer. Le maire de la ville (UMP), Jean-Claude Gaudin, a d'abord rappelé qu'il n'existait plus que 27 campements sur les 60 dénombrés début 2011 (il y aurait aujourd'hui environ 1 500 Roms à Marseille, selon les associations). Puis il a pointé du doigt son adversaire, la sénatrice Samia Ghali, qui avait évoqué l'intervention de l'armée, il y a deux semaines, pour apaiser la violence des quartiers nord : "Quand ils entendent des déclarations ahurissantes, les gens se croient autorisés à tout régler eux-mêmes. Ce n'est pas acceptable. Ces quartiers n'ont jamais été abandonnés, au contraire."
L'élue PS avait d'abord assuré qu'elle "comprenait" la réaction des habitants face aux Roms. Puis elle a précisé que "le droit et la justice doivent prendre toute leur place dans ce dossier". "Je ne veux pas qu'on arrive à un point de non-retour", a-t-elle fini par dire, inquiète. La menace semble bien réelle. Plusieurs autres sites, au nord, mais aussi à l'est de la ville, sont régulièrement le théâtre de tensions entre la population et les membres de la communauté rom.
Désormais libéré de la quarantaine d'adultes, des quinze enfants, des caravanes et des voitures campées devant chez lui, Rachid affiche sa sérénité. Pas vraiment inquiet de voir son initiative faire tache d'huile : "Les associations humanitaires nous ont traités de terroristes. Mais on n'est pas al-Qaida ! Les Roms qu'on a chassés se sont installés pas très loin, à côté de la cité Bassens. Je ne sais pas si les gens là-bas vont réagir comme nous. Ce n'est plus trop mon problème."
Click here to find out more!

vendredi 28 septembre 2012

Rappel : Dimanche à Paris : non au traité d’austérité ! »

Message du Conseil d'administration d'Attac France à tous les adhérent-e-s
Tou-te-s à la manifestation de ce dimanche 30 septembre « Pour une Europe solidaire, non au traité d’austérité ! » - 13h30 place de la Nation
Parce que nous n’acceptons pas que le Président de la République Française, qui s’était engagé à renégocier le traité, le fasse ratifier au plus vite par les parlementaires, sans consulter les citoyens
Parce que ce traité va interdire les déficits publics, instaurer une austérité d’enfer et empêcher les financements publics nécessaires à la transition écologique et sociale
Parce que cette manifestation pour une Europe solidaire est unitaire, à l’appel de nombreuses forces associatives, syndicales et politiques
Parce qu’elle est une 1ère étape essentielle dans les résistances à venir contre l’austérité en France et en Europe
Militant-e-s et sympathisant-e-s Attac, soyons les plus nombreux possibles à cette manifestation !
Cortège Attac avec ambiance festive assurée !
110 bus et 2 trains sont déjà prévus de toutes les régions - détails pratiques : http://www.stopausterite.org/ - . Nous proposons un appui financier aux adhérent-e-s qui en ont besoin pour prendre le bus ou  le train. Dans ce cas merci de contacter eric@attac.org.
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 Jean-Luc Mélenchon
Grande manifestation nationale contre le traité austéritaire (TSCG) : J-1 ! Toutes les infos pratiques en cliquant sur le lien ci-dessous.

Résistance, camarades !
Manifestation du 30 septembre | PLACE AU PEUPLE ! 2012

A l’appel d’organisations associatives, syndicales et politiques, une grande manifestation aura lieu le 30 septembre prochain contre le traité d’austérité et pour exiger qu’un large débat démocratique ait lieu
www.placeaupeuple2012.fr



Conférence de presse à l’issue de l’audience du procès d' Ali Aaeeass qui sera re jugé le 1ar octobre.........................rocès en appel d’Ali Aarrass le 24 septembre.

21 • <a style="font-size:0.8em;" href="http://www.flickr.com/photos/79378922@N05/7288082358/" target="_blank">View on Flickr</a>6 • <a style="font-size:0.8em;" href="http://www.flickr.com/photos/79378922@N05/7287991854/" target="_blank">View on Flickr</a>Délégation internationale pour Ali Aarrass : vidéos de la manifestation et de la conférence de presse à Rabat le 24 septembre à l’AMDH (Association marocaine des Droits Humains)

25 • <a style="font-size:0.8em;" href="http://www.flickr.com/photos/79378922@N05/7287995358/" target="_blank">View on Flickr</a> La délégation à la manifestation du Mouvement du 20 février, le 23 septembre 2012 à Rabat, et conférence de presse à l’issue de l’audience du procès en appel d’Ali Aarrass le 24 septembre. 
53 • <a style="font-size:0.8em;" href="http://www.flickr.com/photos/79378922@N05/7166054025/" target="_blank">View on Flickr</a>Dans le panel : Khadija Ryadi, présidente de l’AMDH, Farida Aarrass, Maitres Lahcen Dadsi, Nicolas Cohen, Marc Nève, Frances Webber, la professeure Penny Green, directrice de l’ISCI et Alima Boumédiene, ancienne membre du Parlement européen et du Sénat français.
Alima Boumédiene, Penny Green et Frances Webber


UMT Khénifra : éboueurs en danger !

  1. À Khénifra les éboueurs -ouvriers de la société "tout propreté" sont en danger !

    Le patron de cette société est dessus de la constitution, au-dessus du code du travail et des conventions internationales ! 
    Pourquoi ? il a de l'argent -beaucoup d'argent parait-il ! et il achète tout et TOUS sur son chemin ! Il a licencié ses ouvriers oralement, car ils ont fondé un syndicat pour défendre leurs intérêts ! 

    Vive l'Etat droit !!! Qui dit mieux???

     umt khénifra éboueurs en danger

Mélenchon : le traité européen, une "police politique"




Jean-Luc Mélenchon a une nouvelle fois vertement critiqué le traité européen de stabilité mercredi sur Europe 1. "C’est la police politique", a-t-il dénoncé. http://www.europe1.fr

jeudi 27 septembre 2012

Maroc. Un royaume dans l'étau de la crise

Par Hubert Coudurier, 23/9/2012

Gouverné par les islamistes depuis plusieurs mois, le Maroc a échappé au chaos du Printemps arabe. Une situation atypique liée à la spécificité de la monarchie alaouite qui la contrôle autant que faire se peut.

De notre envoyé spécial. 
Les tensions liées à la période du ramadan n'ont pas ébranlé, plus qu'à l'accoutumée, la stabilité marocaine. La situation économique n'est pourtant pas fameuse, bien que le pays ait longtemps été préservé de la crise européenne par un strict contrôle des changes.
Toutefois, il est désormais affecté par l'effondrement espagnol, où 200.000 Marocains qui y vivent ont perdu leur emploi. De plus, la saison touristique a été médiocre, la balance des paiements reste très déficitaire et le pays ne dispose guère de plus de quatre mois de réserves de change (le seuil critique étant généralement fixé à trois mois), au risque de devoir faire un jour appel à l'aide du Fonds monétaire international (FMI).

Une première longtemps redoutée
La stabilité politique semble paradoxalement liée à la nomination du Premier ministre islamiste, Abdelilah Benkirane, leader du PJD (Parti pour la justice et le développement), dans la foulée des législatives anticipées de novembre 2011. Une première dans l'histoire du Maroc longtemps redoutée et repoussée. L'homme, réputé pour son franc-parler, communicant populiste, n'a pourtant décidé rien de concret afin d'améliorer le sort des Marocains les plus pauvres.

Pire, à l'inverse de la France, il a annoncé à la télévision sa décision d'augmenter le prix de l'essence pour rétablir la transparence économique. Car le pouvoir hésitait à le faire depuis dix ans. En particulier son prédécesseur de l'Istiqlal, Abbas El Fassi, qui se vantait de n'avoir pas tenu une seule conférence de presse durant tout son mandat, et ne cessait de répéter : «Le roi m'a dit».
«Les islamistes ont obtenu ce que l'opposition laïque n'avait pas réussi à imposer : une monarchie constitutionnelle comme le voulaient les Américains», note le directeur d'un journal de Casablanca. «C'était la condition de la survie du régime», renchérit un grand patron marocain. Il reste à ces islamistes compatibles avec la monarchie, contrairement à ceux du mouvement Justice et bienfaisance, toujours interdit, à se doter d'une culture de gouvernement, à l'image de l'AKP en Turquie.
Une seule victime, la bourgeoisie, qui se sent désormais abandonnée par le Makhzen (palais), même si elle a voté pour les islamistes aux élections législatives. Tout à la fois, semble-t-il, par volonté de renouveau et souci de lutter contre la corruption. Mais Mohammed VI a-t-il jamais aimé cette grande bourgeoisie d'affaires, qu'Hassan II lui-même détestait depuis l'époque des années 70, où elle soutenait l'opposition socialiste ?

«Le roi joue sur plusieurs tableaux»
Du coup, «M6» pourrait donner le feu vert, comme l'avait fait son père, à un nouveau mouvement d'épuration visant tous les «trafiquants» du régime, et Dieu sait s'ils sont nombreux. Une gesticulation assurément populaire, même si la dernière avait coûté cher à plusieurs notables innocents transformés en boucs émissaires. L'ancien patron de la compagnie marocaine de navigation (Comanav) ou le directeur de l'aéroport de Casablanca en ont déjà fait les frais. Une manière de détourner l'attention de l'aggravation économique qui pourrait exacerber le climat social et rend certains observateurs moins optimistes pour l'avenir. «Le roi joue sur plusieurs tableaux, notamment la crainte de "boat people" en Europe, et il a transformé le pays en jardin d'acclimatation pour les Français. Marrakech, c'est Bangkok (*). Aucun pays arabe n'est comme cela. C'est d'ailleurs le seul en Afrique du Nord où il y a eu des attentats suicides traduisant le désespoir d'une population qui ne remonte pas aux décideurs», constate un proche du Makhzen. Le parallèle avec l'époque du chah d'Iran est ainsi vite trouvé par ceux qui estiment qu'Hassan II avait plus de charisme que son fils et, qu'à l'époque, la redistribution fonctionnait mieux. Peut-être, mais cela n'est pas certain car ce discours récurrent a constamment été démenti par les faits.

La peur d'une réislamisation de la société
Tout dépendra du poids de la classe moyenne en voie de constitution, et de la capacité du régime à lâcher du lest dans sa gestion très subtile du corps social, doté d'une résistance peu commune, du moins comparé à l'Occident. Pour l'heure, bien que Benkirane soit proche du palais - hormis ses relations détestables avec Fouad Ali Himma, l'un des plus proches conseillers du roi - c'est la peur d'une réislamisation de la société qui prévaut. Et certains faits divers, comme l'affaire Amina, cette jeune fille violée et forcée d'épouser son agresseur avant de se suicider, tout comme les menaces de mort d'un prédicateur islamiste à l'égard d'un journaliste, ont fait couler beaucoup plus d'encre que le spectacle de la misère sociale.

Certains font d'ailleurs remarquer que les récentes manifestations sur le Sahara occidental (L'Alsace-Lorraine marocaine) pour protester contre les ambitions algériennes récemment cautionnées par l'Onu, ont rassemblé plus de monde que celles du 20 février 2011 ayant conduit le Makhzen à réformer la Constitution - quoique les décrets d'attribution tardent à entrer en vigueur. Au royaume subtil de la dynastie alaouite, la rupture se fait à pas comptés.

* «Paris-Marrakech - luxe, pouvoir et réseaux» par Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi, chez Calmann-Lévy (16 €).


nca

Bruxelles au festival MANIFIESTA : AMDH « Liberté pour les prisonniers politiques au Maroc ».

Mohammed BelmaïziPar Mohammed Belmaïzi, commission préparatoire de l'AMDH Belgique, 23/9/2012
La CPP (Commission Préparatoire Provisoire AMDH Bruxxelles) au festival de MANIFIESTA - RAPPORT :

Dans le cadre de ses activités pour le rayonnement et la diffusion de la philosophie des droits humains, la CPP de Bruxelles a participé au festival MANIFIESTA. Festival international organisé en Belgique à Bredene, par « Solidaire » hebdomadaire du PTB, et le réseau de maisons médicales « Médecine pour le Peuple ». Plus d’une centaine d’associations y ont participé ce samedi 22 septembre 2012.
http://youtu.be/DdDwRusZ8Wg
Notre CPP était localisée au numéro 16 où elle a organisé son stand. De longues tables ont délimité l’espace et le lieu, avec exposition de livres, production de l’AMDH, ainsi que le journal Attadamoun et des prospectus photocopiés en plusieurs exemplaires présentant l’AMDH et exposant ses objectifs.

La banderole de l’AMDH a été visible à l’intérieur de la tente et à l’extérieur. Des pancartes en arabe et en français portent sur « Liberté pour les prisonniers politiques au Maroc ». L’ambiance est ponctuée par la musique, variétés et chants engagés. Une table dressée avec ses sucreries et le verre de thé/café de l’amitié qui a attiré nombre de visiteurs lambda et associatifs.

Les membres présents de la CPP, ainsi que membres tout court qui se trouvaient là, n’ont pas manqué de relater la philosophie et les objectifs de l’AMDH. La CPP se félicite des liens et des contacts noués avec d’autres associations.

Notre stand a rayonné par un solide intérêt. Les visites très nombreuses, ont jalonné ce moment précieux de partage d’idée et de débat.

C’est ainsi que notre stand a été honoré par la présence de deux anciens prisonniers politiques des années de plomb. Mohamed El Khotbi et Rachid Fekkak. El Khotbi est l’auteur du livre « Bribes d’une décennie à l’ombre », qu’il a dédicacé dans notre stand. Alors que Fekkak a donné lecture et corps, par quelques textes du même livre, à cette douloureuse expérience carcérale.

De notre stand s’entendaient les dénonciations des années de plomb qui n’en finissent pas de sévir aujourd’hui contre les jeunes du Mouvement du 20 février. Nous avons fini notre activité de rayonnement, par chanter et lever quelques slogans contre les violations des droits humains au Maroc… (Photos et vidéos disponibles sur le Facebook et sur le Net).

La commission préparatoire de l'AMDH Belgique.

Maroc - La presse européenne de nouveau censurée pour des caricatures


On ne blague pas avec les caricatures au Maroc. C’est ce qu’a pu constater la presse européenne en l'espace d'une semaine.
Sept journaux et magazines européens ont été interdits. Raison invoquée: la publication des caricatures du prophète Mahomet de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, rapporte le site marocain Bladi.
Sont concernés les quotidiens français L’Humanité, Aujourd’hui La France, Libération, Marianne et le Figaro. Même sanction pour l’espagnol El Pais et l’allemand Der Spiegel. 

Et l’article 29 du Code de la presse au Maroc donne le pouvoir au ministre de la Communication d’interdire l’import de publications:
«qui portent atteinte à la religion islamique, au régime monarchique, à l’intégrité territoriale [du Maroc], au respect dû au Roi ou à l’ordre public». 
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que le Maroc censure des journaux. Le 3 février 2012, le royaume avait fait interdire l’édition de la veille de l’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur parce qu’elle contenait des illustrations représentant Dieu. Même traitement pour un hors-série du magazine Le Pèlerin qui contenait des images représentant le prophète Mahomet.
Le plus étonnant est que cette censure des sept journaux européens est passée presque inaperçue, explique Bladi. Et semble être acceptée par l’opinion publique marocaine, généralement contre toute atteinte à l’image du prophète Mohammed. 

Selon le rapport de Reporters sans Frontières, publié le 25 janvier dernier, le royaume se hisse au 138e rang mondial en ce qui concerne la liberté de la presse, rappelle le site marocain Yabiladi.
«Ces interdictions violent le droit des Marocains de lire —ou ne pas lire— des publications de leur choix, quelques mois seulement après qu’ils ont approuvé une nouvelle constitution qui est supposée garantir la liberté d’expression et de la presse», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, le 10 février dernier.
 http://www.slateafrique.com/95299/maroc-publiez-les-caricatures-du-prophete-vous-serez-censure
Lu sur Bladi

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J'étais au "Grand Journal" de Canal Plus : mon t-shirt Palestine, trop gênant ?

LE PLUS. Lundi, le journaliste indépendant Nadir Dendoune était invité au "Grand Journal" de Canal Plus, pour parler de son ascension de l'Everest. Il portait sa tenue du jour : jean et t-shirt siglé "Palestine". Quelle ne fut pas sa surprise de constater le malaise que cela a produit.


 C’est l’histoire d’une chaîne subversive. Tellement subversive qu’elle fut la première à avoir diffusé des films pornos. Une chaîne, briseuse de tabous, où tout est permis, où les animateurs débarquent sur les plateaux télé en jeans et en t-shirts, parfois même en tongs. Une chaîne qui invite à peu près tout le monde. A juste titre et toujours au nom de la liberté d’expression. Une liberté d’expression qui a tout de même ses limites dès qu’on prononce, qu’on chuchote même, le mot Palestine.

Nadir Dendoune au Grand Journal de Canal Plus le 24 septembre 2012 (Capture Le Plus)

 "Tenez, mettez cette veste"

Nous sommes lundi et je suis invité au "Grand Journal" de Canal Plus, une première et sans doute la dernière fois que j’y mets les pieds... Je suis invité pour parler de la mort de ses six Français disparus sur les pentes du Manaslu, huitième plus haut sommet du monde. J’ai été prévenu le jour même.

Dès le début, je sens la tension. Il y a les habitués de l’émission : Jean-Michel Aphatie, assis à ma gauche avec lequel je discute avant que le show ne débute, Michel Denisot, un peu plus loin. Daphné Bürki est en face de moi et elle me salue avec gentillesse. A sa gauche, le directeur du club alpin. Jean-François Copé se tient droit en face, légèrement sur ma gauche. Pas de sourire : son regard est froid.

L’émission commence. Je dois intervenir dans la deuxième partie de l’émission. Une fois la publicité lancée, deux assistants se ruent à mes côtés paniqués. La première : "Tenez, mettez cette veste". Une fois la veste sur moi, son collègue se rend compte : "Ça ne sert à rien, on verra toujours le t-shirt. En plus, ça ne sera pas raccord avec le début de l’émission". Ils repartent en stress.

Jean-Michel Apathie ne comprend pas. Jean-François Copé ressemble à quelqu’un qui vient de sortir d’un enterrement. Le show reprend.

C’est en regardant le replay de l’émission que je me rends compte que pendant toute mon intervention, les cadreurs, donc le réalisateur, n’ont proposé que des plans serrés sur moi, donc sans possibilité d'apercevoir le t-shirt en entier, ce qui ne fut pas le cas pour les autres invités, qui ont aussi été filmés en plan large.


Et sur cette séquence, à 1'53, je relève un brusque plan de coupe :

Un t-shirt Palestine, comme on porte un t-shirt "I love New-York"

Surtout ne pas montrer le fameux t-shirt, que je porte pourtant depuis ce matin. Issu de ma garde robe habituelle, sans jamais penser que ceci aurait pu être un problème, même s’il est de notoriété publique que j’ai une sympathie pour le peuple palestinien (ce qui explique que j’ai pléthore de t-shirts achetés lors de mes voyages en Palestine).

Un t-shirt avec écrit dessus le mot Palestine, pas un T-shirt appelant au "terrorisme". Un t-shirt Palestine, comme on porte un t-shirt "I love New-York", Rome ou Paris. Même pas un t-shirt Nike ou Adidas. Même pas un t-shirt "free Palestine", ou "Boycott Israël". Juste un t-shirt noir avec écrit dessus le mot Palestine…

Que se passe-t-il chez Canal Plus ? 
 Pourquoi une telle crainte ? D’où vient cette gêne ? Comment en est-on arrivé là ? Voilà une semaine qu’on nous bassine avec la liberté d’expression et là un petit t-shirt siglé Palestine met le feu à la chaine la plus "subversive" du Paf français. C’est à mourir de rire. J’en ris encore ?



A lire : Un tocard sur le toit du monde