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dimanche 23 septembre 2012

Ex-détenus militaires de Tindouf: Sit-in ouvert à Rabat depuis 176 jours

Dernière mise à jour :

Un nouveau décor s’est ajouté à celui des diplômés chômeurs et des retraités, que l’on a l’habitude de voir face au Parlement à Rabat. En sit-in depuis 176 jours, les ex-détenus de Tindouf essaient vainement de faire entendre leurs revendications. Et jusque là, aucune intervention concrète de la part des parties concernées.

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Les ex-prisonniers déterminés
Plusieurs centaines de militaires marocains, ex-prisonniers de guerre à Tindouf, sont en sit-in ouvert depuis 176 jours devant le Parlement à Rabat. Chaque jour, dès le matin et jusqu’à 17h00, ils réclament des indemnités en compensation de leurs longues années de détention.
La nuit, ils établissent leur quartier général derrière le siège de la BMCI, à côté de la gare Rabat-ville, en attendant une nouvelle journée de protestation.

Ce n’est pas une première. Plusieurs manifestations de ce genre se sont tenues depuis 2006, l'avant-dernière ayant eu lieu l’an passé, pendant laquelle les ex-détenus étaient restés 67 jours en sit-in au même endroit, avec les mêmes revendications.
...Mais aussi, le même résultat: aucune action concrète de la part des autorités. “Les responsables sont intervenus, ils nous ont promis des indemnités et des compensations, mais nous revoilà toujours dans la même situation. Un an s’est écoulé, sans qu’aucune promesse ne soit tenue”, lance Rachid, un des protestataires, avant d’ajouter:
“Cette fois nous sommes déterminés à rester devant le siège du Parlement jusqu’à ce que justice nous soit enfin rendue. Peu importe le temps que ça prendra”.

En compensation pour plus d’un quart de leur vie sacrifié pour la patrie, ces ex-prisonniers de guerre revendiquent la réhabilitation et le recouvrement de leur dignité, ainsi que l’amélioration de leur situation matérielle et sociale. Les responsables ne font que leur faire des promesses qui restent “de l'encre sur papier”.
Réhabilitation morale
“Des promesses non tenues, nous en avons assez. Nous voulons du concret, désormais. Et nous insistons surtout sur la reconnaissance et la reconsidération morale. Qu’on arrête de nous traiter comme des criminels", s’indigne Rachid, sous les acclamations de ses collègues.
Pour eux, la réhabilitation est une obligation morale envers les militaires marocains qui ont été cloîtrés et traumatisés pendant plus de 25 années.
Outre ces réclamations, les manifestants cherchent à avoir des explications  claires sur les véritables causes du blocage de leur dossier, qui semble “avoir trop traîné”.
À peine 1.000 DH (environ 100€ ndlr)

Par ailleurs, ces ex-prisonniers se soucient de l’avenir de leurs enfants. Ils redoutent que ces derniers ne payent, eux aussi, le prix de leur calvaire. Appréhension tout à fait justifiée. Ces derniers ont été privés de leur présence et de leur assistance matérielle et morale. Et même aujourd’hui, alors qu’ils sont de retour, ils sont incapables de répondre à leurs besoins. “Notre retraite ne dépasse pas les 1.000 DH. Même les choses basiques, nous ne pouvons pas nous les procurer. Nous n’avons pas de quoi compenser nos enfants pour toutes ces années d’absence”, nous confient-ils.
Il faut signaler que beaucoup parmi ces ex-détenus souffrent de maladies chroniques ou vivent dans le besoin. Sans oublier les séquelles physiques et psychologiques de la captivité qu’ils ont endurées pendant des décennies.
Démantèlement du sit-in des anciens prisonniers
Face à l'entêtement des ex-détenus qui campent devant le Parlement, les autorités ont finalement réagi dimanche dernier dans la nuit, au grand dam des protestataires, et procédé au démantèlement de leur campement.
Cette intervention particulièrement musclée de la police qui avait fait quelques blessés, coïncidait avec la visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, en visite de travail à Rabat, ce même jour.
Était-ce une intervention calculée de la part des autorités afin de cacher à ce visiteur la réalité des faits? Quoiqu'il il en soit, ce dernier présentera un rapport à la fin de sa visite.
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NDLR : "militaires" a été ajouté au titre afin qu'il n'y ait pas d'amalgame : il s'agit bien de prisonniers de guerre marocains.
 Le gouvernement marocain a coutume d'appeler "prisonniers" les Sahraouis réfugiés à Tindouf, ce qui pourrait créer la confusion.

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