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samedi 20 février 2016

Sahara Occidental : Ross prépare la visite de Ban Ki-moon sur fond d’hostilité


Recherchez sur Elmoudjahid.dz

 PUBLIE LE : 20/2/2016 

D.R
L’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, Christopher Ross, est attendu à partir d’hier dans la région pour préparer la visite du chef de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a-t-on appris jeudi de source sahraouie. «Le déplacement de M. Ross entre dans le cadre de la préparation de la visite de M. Ban Ki-moon», a indiqué à l’APS, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari. Ross devrait à cet effet se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, a ajouté le diplomate sahraoui. La même tournée conduira M. Ross à Alger, Rabat et à Nouakchott, selon la même source. «On attend toujours la confirmation officielle de la visite de  M. Ban Ki-moon, j’espère que M. Ross obtiendra plus d’informations sur l’organisation de cette visite qui fait toujours objet de blocage de la part du Maroc», a ajouté M. Boukhari.

La stratégie du Maroc est de bloquer tout progrès pour le règlement du conflit au Sahara occidental occupé pendant le mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance en fin 2016.  Jusqu’ ici, a-t-on dénoncé, Rabat refuse de donner son accord à l’agenda de la visite proposé par l’ONU.
Par ailleurs, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a condamné l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental occupé par le Maroc, qu’il considère comme «un acte hostile de nature à perpétuer le conflit et asseoir le fait colonial (marocain, ndlr) sur le territoire». Lors de sa 575e réunion tenue récemment à Addis-Abeba et qui a consacré une séance publique au thème : «Les ressources naturelles et les conflits en Afrique», le Conseil a condamné l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental qu’«il considère comme un acte hostile de nature à perpétuer le conflit et asseoir le fait colonial (marocain) sur le territoire», a rapporté l’agence de presse sahraouie (SPS) Dans ce cadre, le Conseil a réitéré les décisions pertinentes des Nations unies et de l’UA, notamment la décision, adoptée par la 25e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine et demandant au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités, et de trouver des réponses aux questions liées au respect des droits de l’homme et à l’exploitation illégale des ressources du Sahara occidental.

Titres sur http://solidmar.blogspot.com du 14 au 21 février 2016

Maroc pays du Tiers Monde...
          Au Sahara Occidental, l’attente, toujours...
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vendredi 19 février 2016

« À bout », les migrants attendent les bulldozers


Emilien Urbach, 19/2/2016

Photo : Philippe Huguen/AFP
Le gouvernement s’apprête à expulser les migrants réfugiés dans le bidonville de Calais.
Photo : Philippe Huguen/AFP
La préfecture a laissé jusqu’à la fin de la semaine pour vider la moitié de la « jungle », avant son démantèlement. Les associations dénoncent une politique de la terre brûlée.

Calais, envoyé spécial.

« Ils ont imposé ce bidonville aux réfugiés, il y a à peine dix mois, et aujourd’hui, ils veulent tout détruire : les habitations de fortune et les infrastructures mises en place par les associations. » Maya, bénévole de l’Auberge des migrants, d’ordinaire si combative, n’arrive pas à cacher son abattement. Dans le bidonville créé en avril 2015, à l’initiative du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la municipalité de Calais, l’heure est à la stupéfaction.

Jeudi matin, la neige tombée à l’aube tapisse les toits de bâches et les chemins boueux de la « jungle ». Sur les baraques, des affichettes exposent le nouveau plan des autorités. En dépit de la froidure hivernale, Fabienne Buccio, préfète du Pas-de-Calais, a lancé l’ultimatum : la moitié du site devra être vidée de ses habitants d’ici à la fin de la semaine. Pour la préfecture, ce nouveau coup de force concerne 800 à 1 000 personnes. Les associations présentes au quotidien dans le campement évoquent, pour leur part, plus de 2 000 âmes, dont « plusieurs centaines d’enfants », obligées de tout abandonner. Elles viennent de remporter une première victoire puisque l’école laïque du chemin des dunes ne sera pas rasée.

« Nous refusons de participer à ça »

La préfecture voulait s’appuyer sur la collaboration des associations, mais pour ces dernières, la coupe est pleine. Six d’entre elles ont adressé une lettre ouverte à Bernard Cazeneuve, lui demandant de surseoir à l’évacuation. « Lorsqu’on nous a demandé d’aider à la création d’une bande de 100 mètres entre l’autoroute et les premières habitations, on a joué le jeu, tempête Maya. Il s’agissait simplement de déplacer quelques cabanes vers d’autres recoins du camp. Là, c’est de la destruction pure et simple. Nous refusons de participer à ça. »
Si le plan de la préfète est exécuté, la semaine prochaine, un théâtre, plusieurs lieux de culte, le centre de vaccination, le centre d’accueil juridique, l’Ashram Kitchen, principal lieu de distribution de repas chauds à l’intérieur du bidonville, le centre réservé aux femmes, celui dédié aux enfants, devraient disparaître. En plus des habitats, la zone sur laquelle Fabienne Buccio s’apprête à envoyer ses bulldozers comprend la quasi-totalité des lieux bâtis par les bénévoles venus de toute l’Europe pour pallier les manquements de l’État.
La préfecture promet que des solutions dignes seront proposées aux personnes délogées. Elle met en avant un parc de containers aménagés en dortoirs. Mais seules 400 places y restent disponibles. Et ce centre d’accueil provisoire suscite de nombreuses réticences dues au manque de transparence sur l’utilisation des données personnelles, notamment biométriques, obligatoirement collectées pour y avoir accès. L’autre alternative soutenue serait le placement dans un des centres d’accueil et d’orientation ouverts cet automne sur l’ensemble du territoire national. Mais ces lieux sont, pour la plupart, des centres de vacances fermés en basse saison et qui reprendront leur fonction initiale dès le printemps. Ils s’apparentent, de plus, à de véritables zones de triage, d’où de nombreux exilés, enregistrés à leur arrivée en Europe dans un autre pays, ont été reconduits à la frontière, selon les prérogatives du règlement de Dublin III. Les dernières statistiques sur ces centres dits de répit établissent que 54 % des personnes en attente de placement dans l’un d’entre eux sont passibles d’expulsion dans le cadre de la « procédure Dublin ».
Dans le bidonville, Maya avoue son impuissance face à l’indignité des autorités : « On n’arrête pas d’expliquer que si les bulldozers arrivent, toute réaction violente ne servirait à rien et serait contre-productive. Mais ici, les gens sont à bout. »


La préfecture de Police de Paris ne veut pas de rassemblement en face de l'ambassade du Maroc à Paris


Suite à notre déclaration du rassemblement prévue le samedi 20 février, la préfecture de Police de Paris, une fois de plus, a tenté de nous empêcher de tenir notre rassemblement à l'occasion du cinquième anniversaire du Mouvement du 20 février et en solidarité avec les contestations sociales et politiques au Maroc. En effet, les agents de la préfecture ont voulu nous éloigner de l'ambassade du Maroc. 

Lors du rendez-vous pour signer la déclaration de rassemblement, la préfecture a essayé de nous faire signer une déclaration mais avec un autre lieu de rassemblement (Rue Scheffer angle rue Benjamin Franklin - 75016 PARIS) sous différents prétextes fallacieux (sécurité, que des gens seraient rentré dans l'ambassade les fois précédentes, etc) ce qui est totalement faux. D'autant plus que la préfecture n'a avancé aucune preuve matérielle concrète. Par conséquent, nous avons refusé de signer la proposition de déclaration de rassemblement de la préfecture en l'état.

Nous rappelons également que l'année précédente, à la même occasion de l'anniversaire du mouvement du 20 février, la préfecture voulait nous éloigner de l'ambassade pare qu’elle aurait reçu une lettre de cette dernière se plaignant de nos rassemblements.

Il est inutile de préciser que les organisations à l’initiative de ce rassemblement sont sérieuses et responsables. Par conséquent, nous pensons qu’empêcher son bon déroulement est une volonté politique indépendamment de tous les arguments cités par la préfecture.

Enfin, nous maintenons notre rassemblement pacifique à l'endroit habituel selon la déclaration que nous avons adressé à la préfecture (croisement Benjamin Franklin avec la rue le tasse) à 15h00 le samedi 20 février 2016.

Bureau de l'AMDH-Paris/IDF
Chargé de déposer la déclaration du rassemblement.

Et si on s’affranchissait de la croissance ? Le Bhoutan, un laboratoire du bonheur






Par Clémentine Métenier, 15/2/2016
Au Bhoutan, petit pays au cœur de l’Himalaya, l’heure est au bilan. On y célèbre l’anniversaire du roi qui, voilà quarante ans, inventa une philosophie nouvelle, le Bonheur national brut (BNB), qui interpelle aujourd’hui le monde entier. Au-delà d’une volonté de rendre plus heureux ses habitants, le BNB vient questionner pratiques et croyances occidentales et donne à réfléchir sur de nouveaux paradigmes de développement. Reportage.
nova

L'invasion des supermarchés : les pays du Sud doivent-ils en avoir peur ?Cet article est paru dans le numéro 44 d’Altermondes


Avez-vous accès à l’électricité ? Combien de prières faites-vous par jour ? Possédez-vous une télévision couleur ? Les membres de votre famille prennent-ils soin les uns des autres ? Sentez-vous que vous avez le droit de vous exprimer librement ? Depuis 2006, 148 questions permettent au Bhoutan, petit pays situé au cœur de l’Himalaya, de mesurer le bien-être de sa population à travers un indicateur : le Bonheur national brut (BNB). Dans le cadre de la cinquième conférence internationale sur le BNB qui s’est tenue en novembre dernier, le Center for Bhutan Studies (CBS) a livré les résultats du deuxième sondage mené auprès de 7 153 Bhoutanais, choisis parmi les quelque 700 000 habitants d’un pays qui fait la taille de la Suisse. 
La mise à jour de cet indicateur révèle que 43,4 % des Bhoutanais sont « très heureux » ou « profondément heureux ». Plus précisément, ils sont plus heureux en zone urbaine qu’en zone rurale, les hommes davantage que les femmes et les célibataires plus que les couples mariés. Pendant six mois, une centaine de « sondeurs » a sillonné le pays à la rencontre des habitants pour mesurer leur niveau d’éducation, leur revenu, leur lien avec les autres villageois, le temps qu’ils passent à dormir ou encore leur prise de conscience de l’importance du recyclage… Karma Ura, directeur du CBS, explique : 

« Nous voulons savoir comment les gens expérimentent le bien vivre et comment ils sont affectés par le développement. Le “bonheur” est un concept très complexe. Mieux on le comprend, plus on peut être attentif au sein du gouvernement à améliorer le sort des individus. » 
Ces chiffres, bien que très subjectifs, ont en effet pour vocation d’orienter une vision de société. « Le bien-être des populations est plus important que le développement économique du pays. » C’est par ces propos tenus en 1979 que le quatrième roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, formula la philosophie du Bonheur national brut, pour guider son pays. L’indicateur, créé  deux décennies plus tard, repose sur neuf dimensions : santé, éducation, utilisation du temps, résilience écologique, vitalité communautaire, bonne gouvernance, bien-être psychologique, résilience culturelle et niveau de vie. Une seule est donc assise sur la richesse matérielle. 
Un socle de valeurs spirituelles 
Panneau devant une ecole « Nous devons réfléchir, construire et agir. » Le discours d’ouverture de la conférence internationale prononcé par le Premier ministre Tsering Tobgay a mis en avant les résultats de la dernière enquête de manière prospective. L’objectif ? Avancer des pistes concrètes de politiques à mettre en oeuvre. Car, le BNB, non assorti d’actions concrètes, est la cible des critiques. Il est accusé d’être un alibi de communication à l’international plutôt qu’une attention réelle portée aux attentes de la population. C’est ce que souligne Neten Zangmo, ex-responsable de la commission anti-corruption au gouvernement et aujourd’hui directrice d’une ONG qui oeuvre pour l’environnement. « Nous sommes hypocrites ! On sait tous que mettre en place le BNB est la chose à faire. En parler est une chose, le mettre en action en est une autre. Pourquoi est-ce si difficile ? Tout le monde doit s’atteler à sa mise en pratique, à tout moment. » De fait, en allant à la rencontre des habitants des villages, loin de la capitale et de certaines formes de modernité, on constate que le BNB n’est pas porté par les habitants en tant que tel, tout comme un Français ne saurait définir précisément le PIB. Le quotidien est rythmé par le travail aux champs qu’assurent autant les femmes que les hommes. La proportion de la population vivant de l’agriculture s’élevait à plus de 93 % en 2010. Les conditions de vie sont très rudes ; le bien-être matériel et un confort minimal demeurent les préoccupations essentielles des Bhoutanais. Le village de Gangtey se situe dans la vallée de Pobjhika, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Ici, la première route a été construite en 1985, la télévision est arrivée en 2000, changeant la vie des habitants. C’est le cas de Goeche Om, 60 ans. « Après 2000, le Bhoutan a connu un énorme changement avec la télévision, la radio et Internet. La vie des gens est devenue plus facile. Maintenant, je mets seulement quelques heures en voiture pour aller au village voisin au lieu d’une semaine à pied, et ça, ça me rend heureuse. » Si la modernité occidentale est visible même dans les endroits les plus reculés, la philosophie du bien-être, au Bhoutan, reste indissociable de celle du bouddhisme. La vie spirituelle est mêlée à la vie quotidienne, qui repose sur un socle de valeurs inhérentes à la culture bouddhiste : la solidarité, la vie en communauté, un profond respect pour la nature. Inscrit dans la Constitution de 2008, le BNB repose sur le fait que « l’idée de bonheur puisse conduire la politique, en général, et les comportements, en particulier, pour maintenir vivantes les valeurs de notre civilisation »
Questionner notre propre modèle 
Inscription sur un mur de la capitale Timphu
« Différent, cest beau » Inscription sur un mur de la capitale Timphu
Ce paradigme de développement imprégné de tradition bouddhiste questionne les 48 pays présents lors de la conférence internationale. Pour Célina Whitaker, cofondatrice du Collectif Richesse avec Patrick Viveret et coprésidente du réseau Fair, « cette approche nous paraît inspirante dans sa manière de poser les questions des “conditions de vie dignes”, base indispensable pour envisager l’épanouissement de chacun ». Il ne s’agit donc pas de transposer le BNB mais de s’inspirer de sa vision holistique qui est basée sur la suffisance plutôt que sur la consommation effrénée. Des concepts nés ailleurs dans le monde vont aussi dans ce sens : le buen vivir en Amérique latine ou le Livelihood Sovereignty dans la région du Mékong. En France et ailleurs en Europe, des indicateurs alternatifs (ou complémentaires) au PIB voient peu à peu le jour pour penser la croissance autrement. En témoigne par exemple la Loi française votée en avril 2015 sur la prise en compte de nouveaux indicateurs de richesse dans la définition et l’évaluation des politiques publiques. Cependant, ce ne sont que des instruments de mesure. Le Bhoutan n’est pas exempté de défis « modernes » à relever : le chômage des jeunes, la désertion des campagnes, la drogue et l’alcoolisme… Pour autant, après une visite dans ce petit laboratoire himalayen, l’envie prend de citer Nelson Mandela : « Une vision qui ne s’accompagne pas d’acte n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision est du temps perdu. Une vision suivie d’actions peut changer le monde ».

Les autorités et les médias marocains ignorent superbement le message du président Bouteflika

Mohammed VI et François Hollande à l'Elysée. D. R.
Mohammed VI et François Hollande à l'Elysée. D. R.
 
Les médias marocains n’ont pas repris le message de fraternité adressé par le président Bouteflika au roi du Maroc, Mohammed VI. Dithyrambique, la missive du chef de l’Etat à son homologue marocain n’en contient pas moins une réprimande, formulée dans un style diplomatique, sur le retard pris dans la construction de l’Union du Maghreb arabe. Cette remontrance a-t-elle incommodé le Makhzen qui a donné ordre à ses médias de ne pas relayer la lettre d’amitié du président algérien ? 
Cette éventualité n’est pas exclue. L’ensemble du complexe médiatico-politique marocain s’est, par contre, concentré sur la visite effectuée par le roi Mohammed VI à Paris, où il a eu des entretiens avec le président François Hollande. Une visite qui intervient dans un contexte marqué par la panique qui s’est emparée de Rabat, depuis l’annonce de la décision irrévocable du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de se rendre en personne dans la ville occupée de Laâyoune, où de graves atteintes aux droits de l’Homme sont signalées.

« L’accueil des réfugiés n’est absolument pas contradictoire avec la sauvegarde de notre sécurité ! »






 19 Fév 2016   Posté par Sauvons l'Europe


Diplômé de l’EHESS, Pierre Henry est depuis 1997 le Directeur général de l’association France terre d’asile qui a pour but d’accompagner les demandeurs d’asile installés en France et de promouvoir la tradition française en matière de droit d’asile. L’association gère notamment plus d’une trentaine de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Pierre Henry a été l’un des acteurs du dénouement de l’affaire de Cachan en 2006. Depuis le début de la crise des réfugiés, il est intervenu dans plusieurs médias pour dénoncer l’inaction des dirigeants européens. Il a accepté de répondre aux questions de Sauvons l’Europe.

Quels sont les faits à l’origine de l’accélération migratoire que nous connaissons depuis septembre 2015 ?
Deux grands évènements sont à l’origine de ce phénomène migratoire. Tout d’abord, nous avons assisté à la dislocation de l’Etat libyen suite à la chute du colonel Kadhafi consécutive à l’intervention militaire d’une coalition menée par la France et le Royaume-Uni, intervention qui, soit dit en passant, a outrepassé le mandat de l’ONU. Je n’avais bien entendu aucune sympathie pour le dictateur, mais il faut bien remarquer que l’après-Kadhafi n’a pas été suffisamment pensé. Or, la Libye jouait le rôle de « tampon » entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe, rôle d’ailleurs encouragé par les pays et les institutions européennes. On peut notamment évoquer la fameuse phrase de M. Berlusconi suite à la signature du Traité d’amitié et de coopération entre l’Italie et la Libye : « Nous aurons ainsi plus de pétrole et moins de clandestins ». A l’heure actuelle, la Libye n’est plus en mesure d’assurer ce rôle tampon. En outre, le prolongement de la guerre civile en Syrie et la désagrégation de l’Irak a motivé beaucoup d’habitants de ces pays, menacés de mort, à fuir.

A-t-on une idée du nombre de personnes concernées par les déplacements ?
Aujourd’hui, il arrive entre 1500 et 2000 personnes chaque jour en Grèce. Pour vous donner un ordre d’idée, sur 25 millions de Syriens, plus de 12 millions ont été déplacés, dont 4 millions en dehors de la Syrie. La plupart de ces Syriens résident aujourd’hui en Turquie, au Liban et en Jordanie. Seule une petite partie tente de gagner l’Europe.

L'IRCT critique le deuxième rapport médico-légal de la victime présumée de la torture M. Ali Aarrass

2879 jours de détention


unint-day-against-torture

18 février 2016- Lundi, l'IRCT (Conseil international de réadaptation pour les victimes de la torture) a présenté  par des experts un examen  du deuxième rapport médico-légal (MLR) de la victime présumée de  torture M. Ali Aarrass, concluant que l'enquête des médico-légaux du Maroc ne parvient toujours pas à se conformer aux normes internationales.

L'examen, qui a été menée avec l'aide d'un expert du Groupe d'experts médico-légaux indépendants (IFEG), constate que tandis que le second MLR améliore le premier, il reste en deçà des normes du Protocole d'Istanbul dans des domaines clés. En particulier, l'étude souligne que les conclusions de la MLR sur des preuves matérielles sont insuffisantes et les conclusions sur des preuves psychologiques sont injustifiées.

En 2011, la Cour d'appel de Rabat a ordonné la première évaluation médico-légale de M. Aarrass, qui affirme avoir été arrêté et torturé par la police marocaine du 14 au 24 décembre  2010.
Cette évaluation a été réalisée par des médecins de l'hôpital Ibn Sina.

À la demande de M. Aarrass, en 2012, l'IRCT a ensuite effectué un examen par des experts de la MLR et a constaté qu'elle n'a pas différé sensiblement pour se conformer aux normes et principes internationaux sur la recherche et la documentation de la torture et des mauvais traitements comme indiqué dans l'Istanbul Protocole.

En se fondant sur cet examen, dans une décision du 24 juin 2014, le Comité des Nations unies contre la torture a constaté que le Maroc n'a pas respecté son obligation de mener une enquête rapide et impartiale sur les allégations de M. Aarrass de torture. Le Comité a également exprimé sa préoccupation que les aveux sont couramment utilisés au Maroc, en particulier dans les cas de terrorisme, ce qui crée les conditions pour la torture et les mauvais traitements.

En réponse à la décision du Comité, les autorités marocaines ont ordonné une deuxième évaluation médico-légale de M. Aarrass, qui a eu lieu du 6 au 28 novembre 2014. C'est l'évaluation que l'IRCT a examinée.

L'IRCT exhorte le gouvernement marocain à prendre toutes les mesures nécessaires pour se conformer à la décision du 24 juin 2014 du Comité des Nations Unies contre la torture, qui comprend la réalisation d'une enquête rapide et impartiale selon les normes internationales.

À Grenoble débats sur la solidarité avec les prisonniers politiques au Maroc



Organisée par « Maroc Solidarités  Citoyennes » Grenoble

Rencontre d’information et de débats
sur la solidarité avec les prisonniers politiques au Maroc

1er mars, de 18h à 20h30

au siège de l’association « Rencontre des cultures »
9 rue Hoche à Grenoble
(prendre le passage entre la CCI et la crèche « l’Ilot marmots » jusqu’à l’entrée du parc derrière la CCI)



Marie Jo Fressard viendra  présenter son livre :
"Marraine des deux plus anciens prisonniers politiques du Maroc".

Condamnés à perpétuité, ils furent libérés en 2008, après une incarcération de 25 ans qui aurait été plus longue sans le soutien et les démarches incessantes de Marie-Jo.
Elle sera accompagnée de Luk Vervaet qui a longtemps enseigné auprès de prisonniers à Bruxelles, et qui est très engagé dans la lutte contre les atteintes aux droits de l'Homme, notamment au Maroc : il est aussi animateur du Comité de Soutien au libraire belgo-marocain, Ali Aarras incarcéré au Maroc depuis 2008, maltraité, torturé et sans perspective de passer en jugement. L’une et l’autre  alterneront leurs voix pour répondre à vos interrogations sur la nature du système carcéral au Maroc.


Cette rencontre est organisée avec le soutien des associations  suivantes :  CIIP (Centre d’Information Inter-Peuples) – CADTM 38 (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde) – ATTAC 38 (Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Aide aux Citoyens) – LDH Iran (Ligue des Droits de l’Homme en Iran)

L'égo marocain en prend un autre coup du site Brilliant Maps

Flash info

L'égo marocain en prend un autre coup du site Brilliant Maps

Le site Brilliant Maps vient d'asséner un sacré coup au petit ego des marocains gonflé par les dépêches de la MAP et des dizaines de site de la DGED. Cet ego développé par la propagande du Makhzen qui leur fait croire que leur pays est une puissance régionale, continentale, voire internationale, a été salement touché par les statistiques publiées par le site mentionné. 
Dans une classification du monde selon l'indexe de développement humain, Brilliant Maps établit trois catégories de pays : le Premier, Deuxième et Tiers Mondes. Le Maroc figure parmi les pays du Tiers Monde.
Le Premier en couleur bleue, le Deuxième en jaune et le Tiers Monde en rouge. Pire encore, le site a bien pris le soin de séparer la carte du Sahara occidental de celle du Maroc. 

Décès de Boutros Boutros-Ghali

Hommages appuyés à l’ancien SG de l’ONU

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le 18/2/2016
 


Les hommages se succédaient pour saluer la mémoire de l’ancien secrétaire général de l’Organisation des  Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, décédé mardi à l’âge de 93 ans.

Le diplomate égyptien avait été le premier Africain à accéder au poste de secrétaire général de l’ONU, une fonction qu’il avait occupée entre 1992 et 1996.  L’homme fut élu dans l’euphorie de la fin de la guerre froide, avant d’être confronté à la période trouble des guerres au Rwanda et dans les Balkans. L’actuel secrétaire général, Ban Ki-moon, a salué la mémoire d’un «homme d’Etat respecté» et d’un «dirigeant mémorable» de l’ONU. M. Ban a souligné que Boutros Boutros-Ghali avait «eu le courage de poser des questions difficiles aux pays membres et qu’il insistait, à juste titre, sur   l’indépendance de sa fonction».
Né le 14 novembre 1922 au Caire, Boutros Boutros-Ghali était issu d’une grande famille de la minorité chrétienne copte d’Egypte. Son grand-père, assassiné en 1910, avait été Premier ministre. Après avoir suivi la majeure partie de ses études à Paris, il était devenu professeur de droit à l’université du Caire et avait publié de nombreux ouvrages traitant des relations internationales. Boutros Boutros-Ghali avait ensuite été nommé ministre d’Etat aux Affaires   étrangères en octobre 1977 sous le président Anouar Al Sadate.
Durant ses 14 ans en poste, il avait notamment joué un rôle-clé dans la conclusion des accords de paix égypto-israéliens initiés à Camp David, en 1978, et signés un an plus tard. Spécialiste des rapports Nord-Sud, M. Boutros-Ghali avait été le principal artisan de la politique africaine de l’Egypte. Elu à l’ONU dans l’euphorie de la fin de la Guerre froide et de l’après-guerre du Golfe, il a dû faire face à de sérieuses crises, avec des conflits en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Moyen-Orient et le génocide au Rwanda. Après son passage aux Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, un brillant intellectuel francophone et francophile, avait été le premier secrétaire général de la francophonie, de 1997 à 2002.

L'ex Marocain de Guantanamo Younes Chekkouri revient sur son calvaire


Mis en liberté provisoire la semaine dernière cinq mois après son retour de Guantanamo, Younes Chekkouri s’est confié à Associated Press. L’ex-détenu revient certes, en larmes, sur les circonstances de son arrestation et ses conditions de détention, mais se veut optimiste pour l’avenir.

Younes Chekkouri en larmes alors qu'il évoque la torture et les abus dont il a été victime pendant sa détention. (AP Photo / Abdeljalil Bounhar)

Avec son frère Ridouane, libéré de Guantanamo en 2004.
« Je goûte enfin la liberté », confie, soulagé, Younes Chekkouri dans un entretien avec Associated Press lundi près de la côte à Safi. C’est dans sa ville natale que l’ex-prisonnier de Guantanamo s’est réfugié après sa mise en liberté provisoire vendredi dernier.
L’homme retrouve ainsi de la liberté après un avoir passé cinq mois à Kandahar en Afghanistan, 13 ans à Guantanamo sans inculpation et plus de six mois de détention au MarocLes Etats-Unis l’avaient remis au Maroc en septembre dernier où il été immédiatement placé en garde-à-vue locaux de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca avant d’être incarcéré dans la prison de Salé.

Torture et abus sexuels
Au cours de l’entretien, Younes Chekkouri est revenu sur ces longues années passées sur la base américaine de Cuba. « Le seul élément positif à propos de Guantanamo était que j'y mangeais trois repas par jour », déclare l’homme aujourd’hui âgé de 46 ans. Excepté ce détail, il a vécu « l’enfer » pendant ces années de détention. « J’ai été soumis à toutes sortes de torture obscure et d'abus sexuels à Guantanamo et à Kandahar », relate-t-il, en larmes, aux côtés de son frère cadet Ridouane, libéré de Guantanamo en 2004. Ce dernier aussi aurait subi des « menaces » de la part des Etats-Unis. « Ils ont essayé d'utiliser mon frère contre moi. […] Ils lui ont cassé le bras », affirme Younes Chekkouri.
Revenant sur les circonstances de son arrestation, Younes se souvient qu’il avait 31 ans et venait de se marier lorsqu’il se rend en Afghanistan pour la première fois. Un voyage qui, selon lui, faisait suite à plusieurs années d’études du soufisme dans divers pays à travers le Moyen-Orient, dont le Soudan, le Yémen et la Syrie. Les documents présentés à la justice disent qu’il était à la recherche d’un emploi, mais lui, se décrit comme un simple touriste à l’époque.
Cependant considéré par un chasseur de prime comme un combattant d’Al Qaida, il sera trainé dans une cellule au Pakistan. « J’ai été accueilli par des gens aux cheveux blonds et aux yeux bleus qui m’ont immédiatement demandé à quel groupe terroriste j’appartenais », se souvient-il. « Aucun, ai-je répondu ». Mais cette réponse, les Etats-Unis l’ont ignorée jusqu’en 2009 où ils ont fini par conclure que Younes ne représentait pas une menace pour le pays et que les allégations portées contre lui étaient mensongères, car montées de toute pièce par des codétenus.

L’espoir malgré tout
En dépit de cela, Younes est restée sur la base américaine jusqu’à ce que Washington décide récemment de le transférer à Rabat. Aujourd’hui, le royaume a retenu une des allégations retirées par les Américains, soutenant que Younes aurait eu des liens avec le Groupe islamique combattant marocain (GICM). Le 23 février il comparaîtra pour un face à face avec son beau-frère le cheikh Noureddine Nafiaâ, alias Abou Moaâd, condamné en 2002 à vingt ans de prison pour activités terroristes. Pour mémoire, il était l’un des premiers Marocains à combattre en Afghanistan contre les troupes de l’Union soviétiques. Selon son avocat, cette audience permettra de déterminer s’il sera ou non accusé de « atteinte à la sûreté de l’Etat ». D’après AP, le Bureau central des enquêtes judiciaires a affirmé que le Maroc peut choisir de maintenir les allégations retirées par les Etats-Unis.
A l’entendre toutefois, Younes est optimiste. Il espère très vite passer à autre chose avec son épouse qu’il prévoit de retrouver dans deux semaines environ. Le regret qu’il éprouve en revanche c’est de n’avoir pas eu d’enfants avec elle. « J’ai vu ma nièce hier et je l’ai embrassée. Je suis allé à dormir cette nuit pensant qu'elle était ma fille », dit-il retenant ses larmes avant d’ajouter : « Ils m’ont privé de la paternité »
En plus de ce lourd remord, Younes doit faire face à des difficultés financières. Depuis sa libération, il est dans l’incapacité de s'acheter le médicament approprié pour traiter la dépression et le trouble de stress post-traumatique dont il souffre.