Posted 2016/2/15
Le
8 février 2016, la chambre criminelle de la Cour d'appel d'Agadir a
confirmé l'inculpation du défenseur des droits humains M. Mbarek Daoudi.
La Cour a confirmé sa condamnation à cinq ans de prison en se basant
sur de fausses accusations de « possession de cartouches de chasse » et
« tentative de fabrication d'une arme à feu ». Le tribunal de première
instance d'Agadir avait prononcé la peine le 3 décembre 2015.
Mbarek Daoudi
est un défenseur des droits humains sahraoui qui a servi dans l'armée
marocaine pendant plus de 30 ans et a pris sa retraite en 2008. Il
plaide pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui depuis
qu'il est à la retraite. Lors du soulèvement de Gdeim Izik en octobre et
novembre 2010, Mbarek Daoudi a mobilisé des familles dans sa région
natale et les a encouragées à rejoindre un camp de protestation composé
de près de 7000 tentes et qui a ensuite été démantelé par les autorités
marocaines.
Le défenseur a comparu devant la Cour d'appel d'Agadir le 8 février 2016, et scandé des slogans en soutien au Front populaire de libération de Saguia el-Hamra et Rio de Oro (POLISARIO),
et a revendiqué le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ainsi
que l'indépendance du Sahara Occidental. En réponse, le tribunal a
ordonné qu'il soit expulsé de la salle d'audience et a commencé à
délibérer sans avoir laissé la défense parler. Après plus de trois
heures de délibération, la cour a confirmé la peine initiale de cinq ans
de prison prononcée par le tribunal de première instance d'Agadir.
Dans une autre affaire, le défenseur a été condamné à six mois de prison par la cour d'appel d'Agadir le 9 avril 2015, pour « possession d'un uniforme militaire ». La décision a été prise après que le procureur a fait appel du jugement initial de l'affaire, selon lequel Mbarek Daoudi était reconnu coupable et condamné à trois mois de prison, et a réclamé une peine plus sévère.
Mbarek Daoudi avait été arrêté le 28 septembre 2013 après une
perquisition de son domicile, rue El Kharachi à Guelmim, par la police
marocaine. La maison de son père à Legsabi avait été perquisitionnée
sans mandat le même jour. Pendant cette perquisition, des policiers
avaient trouvé des armes datant de la guerre de 1936 contre les Français
qui appartenaient à l'arrière grand-père du défenseur. La possession de
ces armes avait alors été déclarée comme étant la raison officielle de
l'arrestation de Mbarek Daoudi.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par le maintien de
l'inculpation et la lourde peine prononcée contre Mbarek Daoudi, car il
semble que l'action judiciaire contre lui soit uniquement motivée par
son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains au
Sahara occidental.
Sahara Occidental : Mbarek Daoudi condamné à cinq ans de prison
Agissez en faveur des défenseur-ses des droits humains au Sahara Occidental.
Copiez la lettre ci-dessous et envoyez-la à l'adresse indiquée.
Merci pour votre action en faveur des défenseur-ses des droits humains
Copiez la lettre ci-dessous et envoyez-la à l'adresse indiquée.
Merci pour votre action en faveur des défenseur-ses des droits humains
Target adresses:
Ministre Mustafa Ramid
Ministère de Justice
Place Mamounia
Rabat
Maroc
Fax: + 212 5 37 26 31 03
Email: kourout@justice.gov.ma
Ministère de Justice
Place Mamounia
Rabat
Maroc
Fax: + 212 5 37 26 31 03
Email: kourout@justice.gov.ma
Letter:
Votre excellence,
Le 8 février 2016, la chambre criminelle de la Cour d'appel d'Agadir a
confirmé l'inculpation du défenseur des droits humains M. <Mbarek
Daoudi.
La Cour a confirmé sa condamnation à cinq ans de prison en se basant
sur de fausses accusations de « possession de cartouches de chasse » et
« tentative de fabrication d'une arme à feu ». Le tribunal de première
instance d'Agadir avait prononcé la peine le 3 décembre 2015.
Mbarek Daoudi est un défenseur des droits humains sahraoui qui a
servi dans l'armée marocaine pendant plus de 30 ans et a pris sa
retraite en 2008. Il plaide pour le droit à l'autodétermination du
peuple sahraoui depuis qu'il est à la retraite. Lors du soulèvement de
Gdeim Izik en octobre et novembre 2010, Mbarek Daoudi a mobilisé des
familles dans sa région natale et les a encouragées à rejoindre un camp
de protestation composé de près de 7000 tentes et qui a ensuite été
démantelé par les autorités marocaines.
Le défenseur a comparu devant la Cour d'appel d'Agadir le 8 février
2016, et scandé des slogans en soutien au Front populaire de libération
de Saguia el-Hamra et Rio de Oro (POLISARIO), et a revendiqué le droit
du peuple sahraoui à l'autodétermination ainsi que l'indépendance du
Sahara Occidental. En réponse, le tribunal a ordonné qu'il soit expulsé
de la salle d'audience et a commencé à délibérer sans avoir laissé la
défense parler. Après plus de trois heures de délibération, la cour a
confirmé la peine initiale de cinq ans de prison prononcée par le
tribunal de première instance d'Agadir.
Dans une autre affaire, le
défenseur a été condamné à six mois de prison par la cour d'appel
d'Agadir le 9 avril 2015, pour « possession d'un uniforme militaire ».
La décision a été prise après que le procureur a fait appel du jugement
initial de l'affaire, selon lequel Mbarek Daoudi était reconnu coupable
et condamné à trois mois de prison, et a réclamé une peine plus sévère.
Mbarek Daoudi avait été arrêté le 28 septembre 2013 après une
perquisition de son domicile, rue El Kharachi à Guelmim, par la police
marocaine. La maison de son père à Legsabi avait été perquisitionnée
sans mandat le même jour. Pendant cette perquisition, des policiers
avaient trouvé des armes datant de la guerre de 1936 contre les Français
qui appartenaient à l'arrière grand-père du défenseur. La possession de
ces armes avait alors été déclarée comme étant la raison officielle de
l'arrestation de Mbarek Daoudi.
Je suis profondément préoccupé par le maintien de l'inculpation et la
lourde peine prononcée contre Mbarek Daoudi, car il semble que l'action
judiciaire contre lui soit uniquement motivée par son travail légitime
et pacifique en faveur des droits humains au Sahara occidental.
J’exhorte les autorités marocaines à:
1. Garantir la libération immédiate et sans condition du défenseur
des droits humain Mbarek Daoudi et à infirmer son inculpation ;
2. Garantir qu'en toutes circonstances, tous les défenseur-ses des
droits humains au Sahara Occidental puissent mener à bien leurs
activités légitimes sans craindre ni restrictions ni représailles.
Je vous prie d'agréer l'expression de ma haute considération.
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