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samedi 17 avril 2010

L'ASDHOM a rencontré Madame Zoubida Aït Sirahal et soutient sa lutte pour la justice

Solidmar a déja évoqué cet inacceptable déni de justice contre lequel se bat Madame Zoubida Aït Sirahal. Rappel de cette affaire
Par Ayad Ahram, ASDHOM, 16/4/2010
Mme Zoubida Ait Sirahal se bat becs et ongles depuis 2002 pour que l’assassin de son mari soit puni. La justice marocaine traine en lenteur et ne semble du tout du côté de la simple citoyenne marocaine, de son état concierge  d’un immeuble en région parisienne. Toutes ses petites économies y passent1 Elle a refusé avec raison toutes les tentatives de l’achat de son silence et de l’abandon de la plainte. Elle considère que l’honneur et la dignité de la personne n’ont pas de prix. Elle a tout à fait raison et l’ASDHOM la soutient dans sa démarche.
Mohamed AIT SIRAHAL, émigré marocain, 52 ans décède le 25 juillet 2002,suite aux tortures subies au commissariat de Marrakech, que lui a infligées un dénommé KARBOUCH Mohamed, officier de police..
-  Mme Zoubida AIT SIRAHAL, une citoyenne marocaine installée en France et exerçant le métier de concierge d’immeuble en région parisienne, n’a pas cessé depuis 8 ans de lutter pour que le crime commis à l’encontre de son mari, ne reste pas impuni.
« J’ai vu de mes propres yeux la police soulever mon mari menotté et le jeter contre le mur du commissariat de Marrakech. AIT SIRAHAL Mohammed, mon conjoint immigré marocain de 52 ans décède à l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par la police marocaine (suite à une banale altercation) ».
Grâce à sa ténacité et à sa détermination, Mme Zoubida AIT SIRAHAL a réussi à déposer plainte et à poursuivre l’officier de police devant les tribunaux.
Alors que les faits se sont déroulés sous le regard de témoins, et qu’une enquête judiciaire a été diligentée, l’officier de police n’a pas été suspendu de ses fonctions. Il a continué durant toute cette période à exercer librement, narguant ainsi la famille du défunt et tous ceux qui se sont indignés contre son acte ignoble : s’acharner cruellement contre un citoyen, menotté et dans un commissariat.
Cette situation insupportable, n’a pas désarmé Mme Zoubida AIT SIRAHAL. Soutenue par de nombreuses associations et après avoir interpellé différentes instances, mené à Paris un sit-in devant l’Ambassade du Maroc, pour exiger la tenue d’un procès et l’arrêt des tergiversations et les renvois incessants des audiences du procès, un jugement a été rendu le 1er mars 2005 : condamnation de l’officier de police Mohamed KHARBOUCH à 10 ans de prison ferme.
-  En dépit de ce jugement, le coupable n’a pas été interpellé, ni démis de ses fonctions.
Il a usé de son droit de faire appel, pour rester libre et pour continuer à exercer ses fonctions sans aucune mesure disciplinaire à craindre de la part de sa hiérarchie ou du ministère de l’Intérieur… ! Le coupable, usant de ses relations et de son statut, un jugement plus clément a été rendu en appel, le 11 mai 2006 : 2 ans de prison ferme !!!
Devant cette mascarade, la famille se pourvoit en cassation et le 7 avril 2007, ce jugement en appel a été annulé.Ce n’est que le 28 novembre 2008, qu’un nouveau jugement a été rendu en Appel : 10 ans de prison ferme.
-  Mais de nouveau, les avocats du coupable se pourvoient en cassation et le tortionnaire sort du tribunal libre, en attente de la décision de la Cour de cassation… qui tarde à venir…
-  Nouvel appel de Mme Zoubida AIT SIRAHAL en date du 16 mars 2010
Je suis une simple concierge d'immeuble parisien qui trime pour éduquer ses enfants et maintenant pour assurer les frais inhérents à la défense de la mémoire de mon époux Mr Mohamad Ait SI RAHAL, tué par l'officier supérieur Mohammed KARBOUCH qui jouit d'une impunité totale et du soutien d'une justice aux ordres du plus offrant en dirhams.
8 ans auparavant, mon conjoint immigré marocain de 52 ans décédait à l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par cet officier supérieur tortionnaire (suite à une banale altercation) ...Notre famille achevait de passer d'excellentes vacances quand l'irréparable à eu lieu la veille de notre retour en France.
Depuis le 25/07/2002 jour de la mort de mon mari, mes enfants, Achraf, Fahd, Wassime et moi même n’avons eu de cesse de déployer tous les recours auprès de l’administration
Marocaine afin que ce fonctionnaire hors la loi et coupable de ce crime odieux soit jugé et mis au ban de la police.
Après une mobilisation des associations et un sit-in devant l'ambassade du Maroc à Paris, ainsi qu'une campagne de pétition relié par des sites Internet de la communauté marocaine en Europe, la justice a condamné l'officier supérieur, Mohamed KARBOUCH, à 10 ans de prison.
Justice avait été rendue!!
-  Je me suis empressée de remercier mes soutiens, mais rapidement j' ai pris conscience de vivre dans un Maroc sombre de l’impunité et du crime protégé.
D'appels en appels l'officier supérieur, KARBOUCH, est toujours libre 8 ans après son acte MEURTRIER.
Accompagné de ses avocats, il me nargue en me disant «tu ne fais que perdre ton temps et ton argent car tu seras toujours qu'une femme zmagriaya, nous nous sommes les Oulad el blad!!». Durant ces 8 années de calvaire je suis partie au Maroc plus de 50 fois pour arpenter les couloirs sinistres des palais de justices... Mon dernier voyage datant à ce jour du 2O novembre 20O9.

L’ASDHOM exige :
L’arrêt des atermoiements de la justice
La radiation du coupable du corps de police
L’aboutissement de la procédure judiciaire toujours en vigueur
L’ASDHOM réaffirme son soutien et sa solidarité à l’épouse du défunt et exige que justice soit faite.
ASDHOM
79, rue des Suisses 92000 Nanterre
asdhom@asdhom.org www.asdhom.org



Un tiers des migrantes subsahariennes ont subi des agressions sexuelles au Maroc

Subsahariennes. Voyage au bout de l’enfer
Séjourner au Maroc n’est décidément pas une sinécure pour les migrantes subsahariennes, en transit vers l’Europe. Selon un récent rapport réalisé par l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), une migrante sur trois déclare avoir subi une agression sexuelle durant son séjour au plus beau pays du monde. 
Et encore, précisent les auteurs du rapport, les chiffres auraient pu être plus élevés si toutes les femmes approchées par l’ONG avaient accepté de témoigner. Parmi les agresseurs, on retrouve évidemment des passeurs, des bandits, mais également des agents de police chargés d’escorter les migrantes en situation irrégulière vers la frontière algérienne. En tout, MSF estime à 4500 le nombre de migrants originaires d’Afrique Noire vivant en situation précaire au Maroc. Les femmes et mineures non accompagnées sont les premières victimes de ces violences. “Mais les agressions demeurent impunies ou cachées”, conclut le rapport
AFP - Source : Telquel

Du 20 au 24 avril : conférences gesticulées...educ pop en Provence

« Le Pavé en Provence » du 20 au 24 avril 2010
Aubagne – MARSEILLE – Martigues - GAP -  Sainte Tulle …
Programme des Conférences gesticulées et ateliers avec la scop Le PAVE

Mardi 20 avril 20h30 / L'Escale – MJC d'Aubagne
Inculture(s) 2 Une autre histoire de l'éducation de et par Franck Lepage
« Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres ? »
Entrée : 8 €, réservations à partir du mardi 7 avril - L’Escale-MJC d’Aubagne Les Aires Saint Michel - 13 400 Aubagne – Tél. 04 42 18 17 17

Mercredi 21 avril 14h / Ferme Montvert - St Zacharie
Atelier « Faut-il sauver l'école ou la laisser mourir ? »
Entrée libre - Garde d'enfant assurée par un animateur
Atelier organisé en partenariat avec l'association Art'Euro – Quartier Montvert, route d’Auriol – 83 640 Saint Zacharie – Tél. 04 42 72 75 51

Mercredi 21 avril 18h30 / Point de Bascule à Marseille
Soirée cabaret « Démontage de la langue de bois »
Entrée : prix fourchette entre 3 € et 8 € + 3 € d’adhésion au Point de Bascule - Atelier en partenariat APEAS / Peuple et Culture / ARDL
Point de Bascule 108, rue de Breteuil – 13 006 Marseille – Tél. 04 91 99 02 40 – Inscription souhaitée : cedric.lefebvre@apeas.fr

Mercredi 21 avril 20h / Pôle universitaire de Gap
Inculture(s) 4 Une autre histoire de l'énergie de et par Anthony Brault
« La grande déplétion : nous allons changer de monde, qui se sent prêt ? »
Entrée : prix libre entre 2 € et 6 € - Pôle universitaire 2, rue Bayard - 05 000 Gap, en partenariat avec DDCSPP 05 et la Ville de Gap

Jeudi 22 avril 21h / Théâtre Henri Fluchère à Sainte Tulle
Inculture(s) 1 Une autre histoire de l'éducation populaire de et par Franck Lepage
« L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu ! »
Entrée : 8 € - Théâtre Henri Fluchère avenue de la République, 04 220 Sainte-Tulle – Tél. 04 92 78 21 13

Jeudi 22 avril 19h30 / Equitable Café à Marseille
Inculture(s) 4 Une autre histoire de l’énergie avec Anthony BRAULT
Projection de la conférence gesticulée Inculture(s) 4 "Faim du pétrole, ou vive la grande déplétion"
Entrée : prix libre conseillé entre 3 € et 8 € + 1 € d'adhésion minimum - Atelier en partenariat APEAS / Peuple et Culture / ARDL
Equitable Café 54, cours Julien - 13 006 Marseille – Tél. 04 91 47 34 48 – envisages@marsnet.org - www.equitablecafe.org

Vendredi 23 avril 18h30 / Equitable Café à Marseille
Atelier de survie dans un monde sans énergie avec Emmanuel Monfreux
Entrée : prix libre conseillé entre 3 € et 8 € + 1 € d'adhésion minimum - Atelier en partenariat APEAS / Peuple et Culture / ARDL
Equitable Café 54, cours Julien - 13 006 Marseille – Tél. 04 91 47 34 48 – envisages@marsnet.org - www.equitablecafe.org

Vendredi 23 avril 20h30 / MJC de Martigues
Inculture(s) 5 Une autre histoire du travail de et par Franck Lepage et Gaël Tanguy
« Travailler moins pour gagner plus, ou l’impensé inouï du droit du travail »
Entrée : 6 € et 3 € (adhérents MJC, - de 25 ans, chômeurs) - gratuit pour les stagiaires.
MJC de Martigues Bd Emile Zola – 13 500 Martigues – Tél. 04 42 07 05 36

Samedi 24 avril 10h à 13h / MJC de Martigues
Atelier pour poursuivre les acquis de la conférence de la veille… avec F. Lepage et G. Tanguy
Entrée libre - MJC de Martigues Bd Emile Zola – 13 500 Martigues – Tél. 04 42 07 05 36

Samedi 24 avril 9h à 12h / Salle Polyvalente de Châteauroux-lès-Alpes
Atelier de survie dans un monde sans énergie « La faim du pétrole »
Entrée : prix libre entre 2 € et 5 € - Atelier en partenariat avec les associations Bio pour tous et Rions de Soleil, et la DDCSPP 05
Salle Polyvalente – 05 380 Châteauroux-lès-Alpes

vendredi 16 avril 2010

Patrick Haenni : L'islam en Suisse

Entrevue réalisée par Aziz Enhaili pour Tolerance.ca ®., 15/4/2010

Le politologue suisse Patrick Haenni est chargé de recherche à l'Institut Religioscope, à Fribourg, en Suisse. Après avoir travaillé sur l’islam en pays helvète, il a mené plusieurs études sur les processus d'islamisation dans plusieurs pays musulmans ainsi qu’en Occident. Il vient de faire paraître Les minarets de la discorde (collectif codirigé avec Stéphane Lathion). Nous l’avons interviewé à propos de l’islam en Suisse.

Aziz Enhaili : Comment se porte l’islam en Suisse? Les musulmans sont-ils bien intégrés dans le tissu social et économique de ce pays?
Patrick Haenni : Le caractère paradoxal de la récente initiative de votation populaire de l’interdiction de la construction de nouveaux minarets en pays helvète (29 novembre 2009), c'est qu'elle émerge sur fond de coexistence consensuelle en Suisse entre la population musulmane et son environnement. C'est comme ailleurs, un mixe d'immigration de travail, d'étudiants, de réfugiés, de demandeurs d'asile, en plus d'un nombre restreint de professions libérales. En clair, pas de problèmes de banlieues en Suisse, de Vaulx-en Velin, de Kreuzberg ou de Bradford helvétique. La question de l'intégration sociale ensuite varie selon des paramètres qui tiennent non du religieux mais du culturel. Ainsi, si on prend les mariages mixtes, que ce soit intra ou extra musulmans, on voit que les populations arabes deviennent assez rapidement exogames, y compris les femmes, en dépit de l'interdit canonique en la matière, alors que les populations turques par exemple restent fortement endogames.
Aziz Enhaili : Peut-on parler aujourd'hui d’un islam de Suisse? Si c'est le cas, quel en est le profil?
Patrick Haenni : Pas vraiment. On s'est interrogé longtemps en France sur le terme «islam en France», «islam de France», avec en arrière-fond la question de la déconnexion progressive des structures d'encadrement religieux des pays d'accueil. En Suisse en revanche, le caractère relativement jeune de cette immigration et donc la très faible présence de nationaux musulmans (seuls 14% des musulmans en Suisse ont leur nationalité) ne milite pas dans cette direction. En revanche, depuis près de 20 ans, différents efforts de structuration, d'organisations faîtières (c’est-à-dire fédérations nationales d'associations) existent. Celles-ci restent encore relativement marquées soit par les appartenances idéologiques, soit par les appartenances ethniques. Enfin, au niveau de la religiosité, la Suisse ne fait pas exception: la religiosité des parents, traditionnelle, culturelle, fait place dans la deuxième génération à de nouvelles formes plus volontaristes de croyance où le rapport au groupe n'est plus de l'ordre de la communauté culturelle mais de la communauté de foi. Mais aucune étude quantitative, à ma connaissance, ne permet d'affiner ce diagnostique général.
Aziz Enhaili : Comment interprétez-vous le vote de rejet de la construction de tout nouveau minaret en Suisse? Est-il l’expression d’une peur de l’islam dans ce pays? Si c’est le cas, quels sont, à votre avis, les facteurs qui nourrissent une telle peur? Et que faire pour tenter d'apaiser cette peur?
Patrick Haenni : Ce vote est très intéressant. Le refus du minaret a été important (57,5%) et la participation au scrutin a également été bien au dessus des moyennes. On note donc, d'une part, le fait que au niveau de la société il n'y a pas de tensions fortes entre musulmans et populations environnantes (quelques affaires de dérogation de cours de natation demandées par des familles musulmanes et la longue question de l'obtention de carrés musulmans dans les cimetières, longue car elle se gère au niveau cantonal). Le vote n'est donc pas un rejet des musulmans et ne tient pas - ou pas seulement - d'un réflexe de pure xénophobie. Ensuite, le score de l'initiative dépasse de loin la base de soutien traditionnelle de l'extrême droite. Ce vote n'est donc pas non plus l'indication d'un vote d'extrême-droite. C'est donc un vote sur l'islam, mais pas forcément contre l'islam. Sur l'islam comme idéologie, sur l'islam comment nouvelle réalité culturelle en Occident et sur l'islam comme patrimoine. Le meilleur indicateur à ce propos est bien le fait que les cantons suisses allemands reculés, qu'on appelle ici la «Suisse primitive», ont massivement voté pour l'interdiction des minarets. Non parce qu'ils sont contre les musulmans, ni parce qu'ils soutiennent les partis xénophobes, mais parce qu'un minaret dans le village ça fait, culturellement, «tache»!
Aziz Enhaili : Cette «affaire des minarets» pose la question de la visibilité de l’islam en Suisse. Pourquoi, à votre avis, elle se pose aujourd'hui?
Patrick Haenni : Le minaret est fondamentalement une question de visibilité, et derrière la visibilité, il y a la patrimonialisation, le problème du minaret dans le village, qui n'est ni un problème de racisme, ni de xénophobie, mais de rapport problématique à l'affirmation du multiculturalisme. En contraste au soutien de la «Suisse primitive», on constate par exemple que dans des cantons comme Genève, pourtant canton relativement laïc, l'initiative a été refusée. Le facteur discriminant, ce n'est pas l'islam, mais la question du multiculturalisme.
Aziz Enhaili : Le débat provoqué en Suisse par cette «affaire des minarets» ne serait-il pas également un signe que ce pays se replie sur lui-même?
Patrick Haenni : Pas forcément. Qu'est-ce qu'un repli, d'un point de vue sociologique? C'est, d'une part, le tarissement des flux de population vers l'extérieur et de l'immigration, c'est d'autre part le refus idéologique des apports extérieurs. Or les flux de populations sont plus forts que jamais, l'immigration se maintient, y compris l'immigration politique, comme on l'a vu lors de l'accueil de dizaines de milliers de ressortissants des Balkans suite au conflit armé au Kosovo. Par ailleurs, l'immigration musulmane en particulier a été en progression exponentielle depuis près de 40 ans, passant de 17.000 personnes au recensement de population de 1970 à près de 400.000 actuellement. Et cela sans tensions notoires à la base. Par contre, il est vrai qu'une crainte de l'ouverture existe par ailleurs en Suisse, mais elle touche avant tout l'ouverture à l'Europe. Pourtant, de proche en proche et depuis une vingtaine d'années, l'idée de «Sonderfall Schweiz», d'une exception helvétique, commence à s'effilocher. La Suisse tente progressivement de sortir de son «état d'exception» et de découvrir sa banalité, et cela suscite toujours des résistances.
Entrevue réalisée par Aziz Enhaili pour Tolerance.ca ®.

La veuve marocaine d’un ancien combattant français enfermée au CRA de Geispolsheim!

Par "la feuille de chou",15/4/2010

VIGICRAGE est intervenu pour la troisième semaine consécutive au CRA de Geispolsheim
(...)
Mme N. Q. a 63 ans. Elle est la veuve d’un ancien combattant qui a fait trois campagnes en 1939/40, au Maghreb, en mer puis en métropole. Elle souffre de diabète et de problèmes dentaires, non soignés, car au pays, elle allait voir le marabout au lieu du dentiste.
Elle était venue en France pour voir ses enfants, certains sont Français, d’autres marocains avec des cartes de séjour de 10 ans. Ils vivent à Belfort, Carcassonne et Nîmes. La dame était venue en France avec un permis de deux mois. Elle a fait des démarches pour percevoir la pension militaire de son mari et ces démarches sont prêts d’aboutir.
Lorsqu’elle a demandé à la préfecture du Territoire de Belfort une prolongation de séjour, pour vivre auprès de sa famille en France, et toucher la pension de réversion, la seule réponse du Préfet a été une Obligation de Quitter le Territoire Français, reçue il y a un mois!
Hier, 14 avril, à 6 heures du matin, les agents de la PAF sont venus l’arrêter au domicile de son fils.
Elle a été conduite au CRA de Geispolsheim après entrevue avec le JLD qui l’a fait interner. Son passeport se trouve dans le midi de la France.
Le fils que nous avons rencontré devant les grilles du CRA est bien entendu scandalisé par ce traitement inhumain pour une personne de cet âge et malade.
Au Maroc, nous a-t-il expliqué cela ne pourrait pas arriver. mais la France est un pays civilisé, n’est-ce pas!
Contact a été pris avec une avocate, et l’information a été transmise aussitôt à l’Agence France Presse puisqu’il ressort du cas de l’étudiante russe Eléna Ten que le gouvernement craint la médiatisation.
Décidément, la France ne recule devant aucune ignominie!
Mettre en rétention une dame âgée, malade et qui doit toucher la pension militaire de son mari qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale!
Rien n’arrêtera donc le ministre des expulsions?
Nous lançons un appel à tous ceux qui veulent se joindre aux actions de solidarité régulière de Vigilance CRA  67400 Geispolsheim à entrer en contact.
Tous les jours, il y a des cas de ce genre, que nous pouvons soutenir et médiatiser. Plus on sera nombreux, plus on pourra intervenir chaque jour de la semaine par demi-journée.

Etat de santé préoccupant des 40 prisonniers politiques sahraouis

40 Sahraouis en grève de la faim illimitée, qui s’en soucie ?
par APSO, 13/4/2010
Cela fait 10, 24, 25, 26 ou 27 jours qu’ils sont en grève de la faim illimitée dans les prisons marocaines. Ils sont Sahraouis et emprisonnés pour leurs opinions en faveur de l’autodétermination de leur pays, le Sahara Occidental.
Ils sont emprisonnés à Salé pour avoir visité leurs familles dans les campements de réfugiés, de l’autre côté du mur.
Ceux-ci ont été torturés et sont en attente d’un jugement, depuis octobre 2009. Ils demandent à êtres jugés, équitablement ou libérés immédiatement. Les autres, en grève de la faim solidaire, revendiquent que soient respectés leurs droits fondamentaux de prisonniers d’opinion. 24 d’entre eux sont très faibles.
Les militants pacifiques pour la défense des droits de l’homme et la défense de l’autodétermination, pansent leurs blessures en territoires occupés après avoir été attaqués violemment par les colons et les policiers Marocains les 6, 7, 8 et 9 avril derniers à El Aaiun.
Tous les jours, il y a au Sahara Occidental occupé des violences, tortures, viols et abus divers, des colonisateurs marocains sur les légitimes habitants du pays, les Sahraouis.De cette violence et de ces cris, qui s’en soucie ?

Etat de santé des prisonniers le 12 avril 2010
Prison de Salé
Les 6 prisonniers ne peuvent plus marcher, ne bougent pas et ont des difficultés à parler. Ils ont des douleurs au dos, aux articulations, des nausées constantes, et des pertes de conscience. Ils ne peuvent pas se concentrer, leur taux de glycémie est faible.
4 avocats sont venus leur rendre visite, Lehbib erguibi, Mohamed Boukhalid, Mohamed Fadel Lili, Nordine Dhalil. Les prisonniers n’ont pu se rendre au parloir qu’en chaise roulante. L’audience a été écourtée du fait de leur état de santé.
Ali Salem Tamek : 27ème jour de grève de la faim. Problème respiratoire, complication de son asthme, douleurs rénales, tension à 6/12, il a perdu 8 kg
Brahim Dahan : 27ème jour de grève de la faim . Ulcère à l’estomac, diarrhée aigue, un genou bloqué. Tension 6/12. Il a perdu 10 kg.
Hammadi Nassiri : 27ème jour de grève de la faim. Douleurs rénales, cardiaques. Tachycardie. Pression 6/10. Il a perdu 6 kg.
Yahdih Ettarouzi : 27ème jour de grève de la faim. Douleurs rénales, cardiaques, ulcère à l’estomac, fréquents vertiges. Tension 7/11. Il a perdu 9 kg.
Rachid Sghayer : 27ème jour de grève de la faim. Douleurs rénales, au dos. Fréquents vertiges. Refuse la prise de tension en protestation contre la décision administrative d’interdire l’opération d’une surinfection sur sa main droite, provoquées par les menottes. Il a perdu 9 kg. Saleh Lebihi : 9ème jour de grève de la faim. Vertiges, maux de tête. Douleurs rénales et au coté droit. Ulcère. Tension 6/10. Il a perdu 3 kg.
Prison de Tiznit
Les 19 prisonniers politiques sont en grève de la faim depuis les 20, 21 et 22 mars.
Ils ne bougent plus et restent allongés, leurs tensions sont trop faibles. Ils ont de fréquentes pertes de conscience.
Dimanche à 18h les prisonniers ont reçu la visite de la protection civile, de la gendarmerie et de la DST. Ceux ci souhaitaient rencontrer les prisonniers pour écouter leur demandes. Ces derniers ont refusé tant que ne seront pas présents des délégués du ministère de la justice, et des observateurs marocains d’organisations reconnues par la communauté internationale. Fadli Baynahou et Mahjoub Ailal se sont fortement cognés la tête lors d’un évanouissement et ont été transféré à la clinique de l’hôpital dimanche. Ils n’ont pas été transférés à l’hôpital, parce que selon l’administration pénitentiaire le véhicule est en panne.
Prison de Ibn Sliamne
Hassan Abdallah, prisonnier politique en grève de la faim depuis 10 jours, a été attaqué, battu et insulté par des prisonniers marocains de droits communs, qui ont crié des propos racistes et nationalistes, excités pour cela par les matons.
Ils ont détruit ses objets personnels.
Le prisonnier politique est blessé physiquement. Sa tension est basse, il a des difficultés respiratoires importantes, des vertiges et des douleurs articulaires.
Prison de Taroudant
Les trois prisonniers politiques sahraouis sont en grève de la faim depuis 10 jours.
Ils souffrent de fortes fatigues, vertiges.
Hassana Khaled et Elouali Amaidan ont été transférés à la clinique. Ils ont refusé de cesser la grève de la faim et de recevoir des médicaments.
Hassana Khaled : ne peut plus marcher ni bouger du fait d’hémorroïdes.
Elouali Amaidan : complications suite à une opération chirurgicale à l’intestin, conséquence d’une précédente grève de la faim en prison.
Prison de El Aaiun, Sahara Occidental occupé
Les six prisonniers politiques sahraouis sont en grève de la faim depuis 6 jours. Ils souffrent de fortes fatigues.
Le directeur de la prison leur a confisqué tous leurs téléphones portables.
Bechri Bentaleb : douleurs rénales
Mohamed Berkan : fortes céphalées
Chaikh Amidan, Kamal Abou El Fadl, Kamal Edlimi, Ramadan El Baz souffrent d’ulcères à l’estomac.
Prison de Kénitra
Les deux prisonniers politiques Sahraouis sont en grève de la faim depuis 10 jours. Ce sont Saleh Amaidan, Lasiri Salek. Ils souffrent de fortes fatigues. Il n’y a pas de suivi médical.
Prison de Marakech
Les trois prisonniers sahraouis sont en grève de la faim depuis 9 jours. Ce sont : El Waaban Said, Baryaz Brahim, Ali Salem Ablagh. Leurs tensions sont basses. Ils souffrent de douleurs rénales, d’estomac et de céphalées.

jeudi 15 avril 2010

Les victimes des politiques sociales de l'Etat, préparent consciencieusement leur meeting de dimanche 18 avril 2010.

NE PERDONS PAS NOTRE NATURE DE GAUCHE
 Par Ali Fkir, 15/4/2010
Divers services de l'État, des forces occultes, des individus sortis de l'ombre, des suspects et autres dénigreurs se sont mis (chacun à sa façon) à, l'œuvre pour saboter le meeting, pour faire peur aux sans logements salubres, pour "casser" le mouvement des sans-droits de citoyenneté. Ce mouvement fait peur à plus d'un: c'est un mouvement populaire, un mouvement des victimes des politiques sociales de l'État, c'est un mouvement qui dure (depuis décembre 2009), c'est un mouvement qui se radicalise, c'est un mouvement où les femmes sont les plus nombreuses (le comité de dialogue du vendredi 9 avril 2010 était composé de 17 personnes dont 15 représentant-es des quartiers populaires: 8 femmes et 7 hommes)...Les représentant-es, les vrai-es ont imposé le dialogue. L'État doit discuter avec les représentant-es des quartiers populaires, et non avec des créatures enfantées par des mascarades électorales.
C'est un mouvement né légitimement des entrailles des masses populaires, c'est un mouvement des déshérités. Les militant-es de l'AMDH qui se sont joint-es au mouvement des sans-droits au logement salubre ne font que leur devoir de militant-es des droits humains. Ils ont répondu au SOS lancé par les victimes des intempéries et des politiques de l'État dans le domaine de l'habitat. Ces militant-es ont refusé tout dialogue avec les représentants de l'État en l'absence des représentant-es des quartiers populaires, les premiers concernés. Cela dérange plus d'un, car dans la "tradition marocaine", ce sont des représentants officiels ("élus", politicien-nes, syndicalistes, makhzanien-nes de tous poils...) qui négocient à la place des victimes de l'arbitraire qui sont les premières concernées.
Je ne peux que saluer vivement Zineb, Fatima, Rachida et toutes, tous les autres représentant-es des quartiers populaires,, de même je tiens à saluer Khadija Abnaou, Saïd Chihab , Abdellatif Dchiche et surtout Mohammed Abounasr contre qui une opération de dénigrement est orchestrée par des forces occultes, par des individus douteux, par des suspects et autres commis de makhzen.
Pour prendre position dans tels cas, il suffit ( à mon humble avis) de répondre aux questions suivantes:
1 - est-ce que les protestataires vivent dans des conditions humaines, dans des conditions qui assurent la dignité de la personne, des conditions qui garantissent leurs droits de citoyenneté?
2 - Si ces conditions de vie ne sont pas réalisées, les victimes ont-elles droit de protester, réclamer revendiquer, lutter?
3 - Si oui, est-il du devoir des militant-es des droits humaines, des militant-es de gauche d'exprimer leur solidarité avec les victimes de l'arbitraire, et même de se joindre au mouvement de protestation?
Dans ces situations, ceux et celles qui hésitent perdent de leurs valeurs de militant-es des droits humains, perdent leur nature de gauche.
Essayer de démobiliser un mouvement de contestation sociale au nom des calculs politiciens, en se cachant derrière" à quoi ça va aboutir ?", c'est se ranger objectivement du côté de l'Etat des nantis contre le mouvement légitime des déshérité-es.
LA SOLIDARITE NOUS INTERPELLE

--- En date de : Jeu 15.4.10, khadija abenaou a écrit :
لجنة متابعة ملف السكن بالدارالبيضاء ، محطة جديدة في برنامجها النضالي
تجمع شعبي كبير لساكنة الأحياء الشعبية و دور الصفيح بالدارالبيضاء
يوم الأحد 18 أبريل 2010
على الساعة 4 بعد الزوال
بالملعب الرياضي لكرة القدم التابع لجماعة أنفا بالدارالبيضاء
بعد سلسلة من المعارك النضالية و الوقفات الاحتجاجية و الاعتصامات التي خاضها سكان العديد من الأحياء الشعبية و دور الصفيح و ضحايا الأحكام التعسفية بالإفراغ ، في إطار لجنة المتابعة ، وضمنها فرع الدارالبيضاء للجمعية المغربية لحقوق الإنسان، و التي توجت بقرار المسيرة الشعبية الكبرى ليوم 21 مارس 2010 و التي تعرضت للمنع بشكل عنيف
و بفضل المقاومة البطولية للمواطنين/ات ، و صمودهم/ات الرائع أمام التدخل الهمجي لقوات القمع في أكثر من وقفة احتجاجية ، والدور الرياد الذي لعبته الجماهير النسائية خلال كل تلك المحطات
و أمام إصرارالسكان المتضررين ،و الاستعداد الذي برهنوا عليه لمواصلة النضال , مهما كلف الأمر من تضحيات
تم أخيرا دعوة لجنة المتابعة لجلسة حوارمع ممثلي مجلس المدينة ، يوم الجمعة 9 أبريل 2010، بحضور و فد عن السكان المعنيين . ونذكر في هذا السياق أنه ، خلال إحدى الوقفات الاحتجاجية أمام الولاية تمت دعوة كل من منسق لجنة المتابعة ، الرفيق محمد أبو نصر ورئيس فرع الدارالبيضاء للجمعية المغربية لحقوق الإنسان ،الرفيق عبد اللطيف دشيش للحوار مع السلطات المحلية إلا أن الرفيقين رفضا أي حوارفي غياب الساكنة المعنية
وكما كان مقررا ، انعقد ، صباح يوم الجمعة 9 أبريل 2010 ، بمقر مجلس مدينة الدارالبيضاء ، اجتماع بين نائب رئيس مجلس المدينة ،السيد أحمد بريجة ، و وفد عن لجنة المتابعة مكون من 15 (8 نساء و 7 رجال) من ممثلي/ات السكان تم انتذابهم/ن ديمقراطيا خلال الجمع العام ليوم 4 أبريل 2010 ، بالإضافة إلى منسق لجنة المتابعة ، الرفيق محمد أبو نصر و رئيس فرع الدارالبيضاء للجمعية المغربية لحقوق الإنسان ، الرفيق عبد اللطيف دشيش
وبعد طرح المشاكل التي تعاني منها الساكنة ، والتي كانت موضوع العديد من الوقفات الاحتجاجية تم تقديم ملف مطلبي سبق أن تمت صياغته بشراكة مع السكان المعنيين أنفسهم و يتعلق بالأحياء المهمشة و المنازل المنهارة و الآلية للسقوط و ملفات أحكام الإفراغ و هدم المنازل و الترحيل القسري
:وفي نهاية أشغال هذا اللقاء تم إصدار بلاغ مشترك بين الجانبين ، بأهم الخلاصات التي أفضت إليها جلسة الحوار وهي كالتالي
التعجيل بوقف أحكام الإفراغ و حل القضايا المستعجلة
عقد اجتماع بين لجنة متابعة ملف السكن و مجلس المدينة و السلطات المحلية على مستوى العمالات و على مستوى الولاية ، و مندوبيات السكنى و الإحصاء و التخطيط ، و مكتب الدراسات ، لمعالجة المشاكل التي يعاني منها السكان، وذلك قبل متم شهر أبريل الجاري

و يحمل البلاغ المشترك توقيع كل من السيد أحمد بريجة عن مجلس المدينة والرفيق محمد أبر نصر عن لجنة متابعة ملف السكن والرفيق عبداللطيف دشيش عن فرع الدارالبيضاء للجمعية المغربية لحقوق الإنسان
خلال الجمع العام الأخيرللجنة المتابعة المنعقد بمقر النهج الديمقراطي يوم الإثنين 12 أبريل 2010، تم التداول في مختلف المستجدات ذات الصلة بالملف ، و تقييم الخطوات النضالية المنجزة ، وفي هذا السياق اعتبر الجمع العام أن الخلاصات الواردة في البلاغ المشترك الصادر عن لقاء 9 أبريل ما هي إلا خطوات أولية كمدخل لفتح حوار حقيقي و جدي مع الجهات المسؤولة و المعنية بملف السكن ، حوار يفضي إلى حلول عملية بما ينصف الساكنة المتضررة و بما يضمن لها الحق في السكن اللائق ، . و بموازاة آلية التفاوض مع/ و الترافع لدى الجهات المعنية
. تم التأكيد على ضرورة الحفاظ على وثيرة التعبئة و اليقظة و التضامن ، لمواصلة النضال حتى تحقيق المطالب


L'hommage parisien à Ben Gourion mis à mal

COMMUNIQUE
Plusieurs manifestants gardés à vue

Des jeunes militants solidaires du peuple palestinien, dont des membres du NPA, de la CNT, d'Europalestine, de Génération Palestine, de la GUPS et de la coordination interfacs Palestine, ont réussi aujourd'hui à fortement perturber les festivités officielles de l'inauguration de la promenade Ben Gourion.
Malgré un dispositif policier important, un groupe embarqué sur un bateau-mouche a atteint le lieu de la cérémonie qui se déroulait ce jeudi à 10h45 en présence du Maire de Paris Bertrand Delanoë, de Rachida Dati, Maire du 7ème, et de Shimon Pérès, le président israélien. Plus de 40 militants, munis de drapeaux palestiniens, de fumigènes et de cornes de brume, ont déroulé une banderole « Ben Gourion, Pérès, criminels, Delanoë collabo ». Semant le trouble parmi le gratin de la collaboration avec Israël, leur protestation non-violente faisait écho aux centaines de manifestants rassemblés au Pont de l'Alma.
Au même moment, l'Arc de Triomphe a été recouvert d'un drapeau palestinien géant.
Les militants de ces deux actions ont été interpellés par les forces de l'ordre. Cinq d'entre eux ont été placés en garde à vue suite aux accusations fallacieuses de la responsable du bateau. Nous exigeons leur libération immédiate et appellons tous les sympathisants à nous rejoindre devant le commissariat du 11ème arrondissement.
Rassemblement jeudi 15 avril, 18h, Commissariat du 11ème arrondissement, 
Métro Voltaire
Passage Charles Dallery
Contact : Julien 0616422787, Abdellatif 0629788687
http://www.urgence-gaza.net pour signer la pétition.

L’Asdhom demande la régularisation du citoyen tunisien Bilel Beldi à Monsieur Eric Besson


Par Ayad Ahram, Secrétaire général de l’ASDHOM, 15/4/2010
L’ACAT-France a sollicité l’ASDHOM pour interpeller M. Eric Besson, ministre de l’Immigration, et M. Michel Gaudin, préfet de Paris, en faveur du citoyen tunisien Bilel Beldi, menacé d’expulsion et qui risque de tomber sous le coup de la loi antiterroriste en Tunisie.
________________________________________
De : ayadahram [mailto:ayadahram@orange.fr]
Envoyé : jeudi 15 avril 2010 12:12
À : 'eric.besson@iminidco.gouv.fr'
Objet : Demande de régularisation de M. Bilel Beldi

Monsieur Eric BESSON
Ministre de l’Immigration

Monsieur le Ministre,
A la suite d’informations communiquées par l’ACAT-France, l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM, basée en France) souhaite vous exprimer sa préoccupation concernant la situation de Bilel Beldi, citoyen tunisien arrêté à Paris le 8 avril 2010 et placé au centre de rétention de Vincennes pour absence de titre de séjour. Il vient de déposer une demande d’asile auprès de l’OFPRA qui rendra sa décision dans quelques jours.
En cas de décision négative de l’OFPRA et de reconduite vers la Tunisie, M. Beldi risque d’être soumis à la torture car il y est actuellement poursuivi sur le fondement de la loi anti-terroriste de 2003, une loi qui s’illustre par les violations flagrantes et quasi systématiques des droits fondamentaux auxquelles son application donne lieu.
Ainsi, la grande majorité des Tunisiens arrêtés sur le fondement de la loi de 2003 sont victimes de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants, généralement pendant la période de garde à vue mais aussi parfois pendant la période d’incarcération.
M. Beldi a déjà été victime de torture et de mauvais traitements en Tunisie, dans les locaux du ministère de l’Intérieur, suite à une première arrestation, le 14 février 2003.
Après sa libération suite à une seconde condamnation, en 2007, M. Beldi a été soumis au harcèlement constant de la police, ce qui l’a poussé à fuir son pays pour se réfugier en Europe.
Au vu de ces circonstances et si la décision de l’OFPRA s’avérait négative, je vous demande de :
- ne pas permettre la reconduite M. Beldi vers la Tunisie où il risque d’être soumis à la torture ;
- permettre à M. Beldi de demeurer sur le territoire français.
Dans l’attente de votre décision, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma respectueuse considération.
Paris, le 15 avril 2010
Pour le bureau exécutif de l’ASDHOM,
Le secrétaire général
Ayad Ahram
La même lettre a été adressée au préfet de Paris 
(courriel.prefecturepoliceparis@interieur.gouv.fr).
Vous pouvez faire de même pour apporter votre soutien à Bilel Beldi.

mercredi 14 avril 2010

Casablanca ; grand meeting des sans-droit au logement de dignité

Par Ali Fkir, 13/4/2010

Les représentant-es des quartiers populaires de toutes les préfectures de Casablanca ont tenu une réunion (le mardi 12 avril ) au siège d'Annahj Addimocrati
Ils ont décidé, entre autres, d'organiser:
un grand meeting des sans-droits au logement de dignité, le dimanche 18 avril à 16h30
au stade de la commune urbaine de Sidi Beliot à coté de HAYAT REGENCY et au voisinage du siège du siège de la voie démocratique.
LA SOLIDARITÉ NOUS INTERPELLE

A Merzouga on met le soleil dans les assiettes

Par Marie-Jo Fressard, solidarité Maroc 05, Gap, 14/4/2010
Vacances solidaires et solaires au Maroc

En 2008 une idée comme ça... Et si on allait découvrir les célèbres dunes de Merzouga, et en même temps montrer comment utiliser le soleil quasi permanent là-bas pour faire la cuisine et économiser bois et gaz ?
Des fours solaires en bois
Début janvier 2009, après avoir lu le site de l'Auberge Familiale de Merzouga http://www.merzouga-dromadaire.com , nous nous mettons en route pour découvrir l'Erg Chebi, le fourgon bourré de matériel pour construire des fours (bois, alu, verre, outils, etc.) et aussi de vêtements et de chaussures, selon le désir de Moha, avec qui nous avons pris contact. Il nous attend dans son "Auberge familiale", au milieu du village de Merzouga, loin des luxueux centres touristiques. Pas déçus en découvrant cet ancien nomade touareg, sa gentillesse, son humour et sa philosophie. Il a transformé sa maison familiale en gîte chaleureux et sans clinquant, ouvert aux touristes désireux de connaître un Maroc réellement authentique, mais aussi ouvert aux voisins et voisines qui viennent volontiers y boire un verre de thé à la menthe ou bavarder avec les cuisinières.( lire :" Une idée de vacances solidaires" 20/3/2009)
Dès le lendemain nous commençons à monter un four devant des spectateurs de plus en plus nombreux, intrigués puis intéressés. Nous achetons à Rissani  du matériel pour en construire un second. Les menuisiers de l'Association Sijilmassa nous posent des questions, l'enthousiasme de Moha les gagne, nous leur laissons les plans et dans l'été ils réalisent et vendent une douzaine de fours à la population des environs.
Moha vante partout ce mode de cuisson écologique et économique, prête ses fours, invite ses voisins à goûter des repas mijotés au soleil : poulets, légumes, tajines...
Cette année, c'est au menuisier de Merzouga, un jeune musicien-chanteur gnaoua, que nous  laissons les plans en lui souhaitant d'en vendre beaucoup !
Des fours simples en pare-soleil de pare-brise pour le désert
En mars 2010 nous revenons à Merzouga avec un nouveau projet. Pendant l'été, nous avons mis au point et expérimenté ( légumes, viande, gâteaux, pain...) un système de four très simple et efficace, facile à réaliser, à partir de pare-soleil de voiture  dont on réunit deux côtés en entonnoir. Placé dans un trou creusé dans le sable il est à l'abri du vent et sa forme quasi parabolique permet de recevoir les rayons de soleil toute la journée sans le déplacer : c'est donc le four idéal pour le désert.
Nous chargeons devant l'auberge cinq dromadaires avec ce qu'il faut pour construire une vingtaine de ces fours, deux énormes sacs contenant vêtements et chaussures, et nos sacs à dos. Et nous voilà partis pour la plus merveilleuse des randonnées chamelières, dans un décor de rêve...dunes à perte de vue, petits massifs volcaniques, plateaux riches en fossiles.
Moha nous sert de guide et d'interprète. Nous allons à la rencontre de familles ou de groupes de nomades, certains sédentarisés vivant précairement , d'autres mieux organisés comme à Begaâ où une association est activement menée par des jeunes, d'autres encore continuant la vie de nomade, les plus pauvres..
Nous montons les fours en présence des habitants très intéressés et attentifs, qui nous offrent l'ombre et le thé, puis nous creusons un trou dans le sable pour l'installer, nous mettons au fond de l'entonnoir une pièce ronde en bois (ou du sable), pour assurer la stabilité d'un bocal peint en noir, sauf une tranche laissée transparente pour surveiller la cuisson. Pour le tester nous y versons un bol de riz et deux bols d'eau salée ; un trou percé dans le couvercle vissé permet d'introduire un thermomètre à tige. Le four est couvert d'une feuille de cellophane fixée avec des pinces à linge. Et il n'y a plus qu'à voir monter la température, surveiller le gonflement du riz jusqu'à absorption complète de l'eau.. Magique et convainquant!*
La dernière rencontre  nous laissera le plus fort souvenir. Devant une tente nomade rapiécée de mille lambeaux de vêtements et de bouts de plastique, une grand mère entourée de quatre petits mômes tisse une des bandes qui, assemblées, serviront à confectionner une tente nomade. Remarquable travail réalisé sur un métier on ne peut plus rudimentaire avec comme navette une simple branche pour passer la laine de dromadaire qu'elle a filée. Un travail de patience : un mois pour une bande, six bandes pour une tente, qu'elle vendra pour continuer à assurer la survie de la petite famille.
La grand'mère qui a un beau sourire malicieux suit avec attention le montage du four, et saura retenir les explications pour pasteuriser l'eau et cuire les aliments. Entre elle et ses petits-enfants il y a une belle complicité. Quand Ahmed soulève le plus jeune pour faire semblant de le jeter en l'air, l'éclat de rire de ce petit nomade  donne à ce coin de désert un petit air de fête.
La maman des enfants arrive avec un fagot de branches assemblées patiemment  . Le four pourra en partie la libérer de cette tâche, tout en épargnant les rares arbres et buissons de ces lieux désertiques.
A ce moment nous entendons un bruit de moteur, insolite dans ce silence. C'est une de ces arrogantes caravanes de quads qui passe dans un nuage de poussière pour aller "s'éclater", sur les dunes comme sur un terrain de jeu, laissant des traces profondes que  le prochain vent de sable n'arrivera pas à faire disparaître complètement.Triste civilisation...
Sans Moha cette belle aventure n'aurait pas pu avoir lieu. Lui-même ancien nomade,son constant souci du mieux-vivre de tous ceux qui l'entourent le rend attentif au niveau de vie précaire de ses amis qui vivent dans le désert. Il est un guide idéal pour ces rencontres inoubliables, parfois émouvantes. 
C'est aussi pour aider les enfants de ces familles qu'il a pris des responsabilités à l'école primaire de Merzouga et au collège de Taouz, et qu'il nous a demandé d'apporter livres et fournitures scolaires, matériel électronique, vêtements et chaussures. Là-bas, on a besoin de tout..
L' auberge familiale de Merzouga est l'endroit idéal pour qui souhaite découvrir le Maroc et la population attachante de cette localité en bordure de désert.
*notice avec idées de recettes sur simple demande à solidmar05@gmail.com








mardi 13 avril 2010

Maroc : Quand on ne possède pas les services de renseignement, on n’a pas de pouvoir

Entrevue réalisée par Aziz Enhaili pour Tolerance.ca ®,13/4/2010

Mahjoub Tobji (66 ans) est un ancien commandant des Forces armées royales. Il a servi comme aide de camp du roi Hassan II et côtoyé les puissants et controversés généraux Mohamed Oufkir, Ahmed Dlimi (tous deux disparus depuis des décennies dans des conditions mystérieuses) et Hosni Benslimane (l’inamovible patron de la Gendarmerie royale). Il a publié en 2006 un livre-événement, «Les Officiers de Sa Majesté» (Fayard). Nous l’avons interviewé à propos des forces armées marocaines et de leurs rapports avec la monarchie chérifienne.
Aziz Enhaili: Créées en 1956, les forces armées royales (FAR) sont rapidement placées sous le commandement du futur Hassan II. Quelles ont été les fonctions des FAR dans le système politique marocain? Ces fonctions ont-elles changé depuis cette époque?
Mahjoub Tobji: A l'indépendance du pays les FAR ont joué un rôle social de premier rang- route de l'unité reliant le Rif au reste du pays, inondations du Gharb (qui étaient pratiquement annuelles), tremblement d'Agadir; à chaque catastrophe l'armée prenaient les choses en main. D’un autre côté, il faut reconnaître que certaines unités ont participé dans ces années là, à l'écrasement de tous les soulèvements populaires.
Aziz Enhaili: Sur quelles bases recrute-t-on les officiers de l’armée marocaine et qu’est-ce qui détermine, selon vous, leur ascension dans la hiérarchie militaire?
Mahjoub Tobji: Comme dans toutes les écoles militaires, il faut être un bachelier. Cela dit, avoir une licence est un atout indéniable. Quant à la question de l'ascension militaire, il faut entrer dans le rang, obéir et encore obéir.
Aziz Enhaili: Quelles sont les éléments principaux de la doctrine idéologique des FAR ?
Mahjoub Tobji: Depuis sa création, comme cela a été le cas en France pendant des décennies, toutes les bases d'étude et de préparation (des scénarios) tenaient compte d'un ennemi venant de l'Est, de son armement et de ses équipements (c’est-à-dire l’Algérie, ndlr).
Aziz Enhaili: Quelle est leur doctrine militaire? Sont-elles préparées à relever des défis liés aux nouvelles formes de guerre du XXIe siècle ?
Mahjoub Tobji: Vous voulez rire! À quoi s'occupent les généraux Abdelaziz Bennani, Hosni Benslimane et leurs comparses ? À ramasser des fortunes! Sont-elles au moins au niveau pour faire une guerre du 21e Siècle? Allez faire un tour au Sahara (occidental, ndlr). Parlez aux soldats. Vous entendrez des vertes et des pas mûres…
Aziz Enhaili: Quel a été l’impact de l’engagement au Sahara occidental sur les FAR ?
Mahjoub Tobji: Cette guerre qui n'a pas de nom aurait pu être un grand théâtre d’apprentissage pour les cadres et les soldats. Cela n'a pas été le cas. Le général Ahmed Dlimi ne voulait pas gagner cette guerre puisque c'est lui qui l'a déclenchée (voir «Les Officiers de Sa Majesté»), à part des acquisitions personnelles et qui ne serviront à rien, puisque la majorité des hommes qui ont fait (je devrais dire «subi») cette guerre sont déjà à la retraite. Le seul avantage qui reste de cette guerre, c'est que le Polisario ne peut aligner que des hommes qui ne connaissent pas le terrain, puisque nés dans les camps de Tindouf (Algérie). Avantage qu'ils avaient auparavant.
Aziz Enhaili: Les FAR, jouent-elles un rôle important dans le champ économique national?
Mahjoub Tobji: Vous connaissez l'importance de l'emplacement des garnisons dans les villes et villages du pays. C'est un apport important pour le commerce et tout ce qui intéresse la vie des cités.
Aziz Enhaili: Vu des affaires controversées, comme celles de l’ex-capitaine Adib et de l’ex-colonel-major Kaddour Terhzaz, que devrait, selon vous, faire le roi Mohammed VI pour que de telles affaires ne se reproduisent plus? Pensez-vous qu’il a assez d’ascendant sur l’armée pour pouvoir le faire?
Mahjoub Tobji: Quant on me parle de changement au Maroc, je ris jaune. Des journalistes sont condamnés, un officier est mis au cachot pour un motif fallacieux. Cela fait 40 ans que tout le monde sait que nos avions n'avaient pas de leurres anti-missiles. Le roi a toute la légitimité pour mettre fin à une condamnation (du colonel-major Kaddour Terhzaz) qui est une honte pour tout le pays. C'est digne du moyen âge - je reste persuadé que le roi n'a pas connaissance de ce fait ou bien on lui a donné un autre motif comme cela se faisait dans le passé- Le général Hosni Benslimane n’a rien inventé. C’est l’«école Dlimi», amélioré, qui continue.
Aziz Enhaili: Les FAR occupent-elles une position privilégiée au sein du système sécuritaire et de l’administration territoriale du pays ?
Mahjoub Tobji: Ne parlez pas des FAR ! Le pouvoir, l'unique, est entre les mains de Hosni Benslimane, avec une petite délégation au général Abdelaziz Bennani. Quand on ne possède pas les forces de sécurité et les services de renseignement, on n’a pas de pouvoir. Et tout ceci échappe au roi. (NB : Lisez le dernier alinéa du livre: majesté vous avez la légitimité pour…).
Aziz Enhaili: Comment les FAR perçoivent-elles la montée de l’islamisme au Maroc? Le considèrent-elles comme «l’ennemi à abattre»? Ou pensent-elles pouvoir s’en accommoder?
Mahjoub Tobji: Les FAR ne sont pas une personne morale. Comme le peuple marocain, elles sont constituées de toutes les mouvances de la nation. Si vous voulez parler de celui qui dirige le pays, vous avez la réponse.
Aziz Enhaili: Les FAR, jouent-elles un rôle important dans l’élaboration et la conduite de la politique étrangère du pays?
Mahjoub Tobji: Même réponse que ci-dessus, les ministres et les ambassadeurs sont désignés sur la base de fiches de renseignement établis par qui? Lorsqu’un personnage est appelé par Benslimane avant sa désignation officielle, il sait à qui il doit le poste.
Aziz Enhaili: Que pensez-vous des relations des FAR avec l’OTAN? Renforcent-elles la sécurité du pays?
Mahjoub Tobji: La position géographique du Maroc fait de lui un allié important. Quant à la sécurité, de quelle sécurité parlez-vous. Les États-Unis ne laisseront ni les «vandales» ni les «huns» occuper notre pays. J’espère qu'ils n'ont pas oublié que le Maroc a été le premier pays à reconnaître leur indépendance.

Un ordre militaire permettra des déportations de masse de Cisjordanie

par  Amira HASS, Haaretz, 11/4/2010.Traduit par  Fausto Giudice, Tlaxcala

Un nouvel ordre militaire visant à empêcher « l'infiltration » entrera en vigueur cette semaine, ce qui permettra la déportation de dizaines de milliers de Palestiniens de la Cisjordanie, ou leur mise en accusation sous des charges entraînant des peines de prison pouvant aller jusqu'à sept ans.
Lorsque l'ordre entrera en vigueur, des dizaines de milliers de Palestiniens deviendront automatiquement des criminels susceptibles d'être sévèrement punis.
Compte tenu des agissements des autorités de sécurité durant la décennie écoulée, les premiers Palestiniens susceptibles d'être visés par les nouveaux règlements seront ceux dont les cartes d'identité portent une adresse de résidence dans la bande de Gaza - des personnes nées dans la bande de Gaza et leurs enfants nés en Cisjordanie - ou ceux nés en Cisjordanie ou à l'étranger qui, pour diverses raisons, ont perdu leur statut de résidents. Sont aussi susceptibles d'être visés les conjoints, nés à l’étranger, de Palestiniens.
Jusqu'à présent, les tribunaux civils israéliens ont parfois empêché l'expulsion de ces trois groupes de la Cisjordanie. Mais le nouvel ordre les met sous la juridiction exclusive des tribunaux militaires israéliens.
Le nouvel ordre définit toute personne entrée illégalement en Cisjordanie comme un infiltré, ainsi que "toute personne présente dans la zone sans permis légal". L'ordre prend la définition originale de 1969 des « infiltrés » dans son sens extrême, dans la mesure où le terme était initialement appliqué uniquement aux personnes séjournant illégalement en Israël après avoir traversé les pays alors classés comme pays ennemis - la Jordanie, l'Égypte, le Liban et la Syrie.
Le langage dans lequel est rédigé l’ordre militaire est à la fois général et ambigu, précisant que le terme « infiltré » sera également appliqué aux résidents palestiniens de Jérusalem, aux citoyens de pays avec lesquels Israël a des relations amicales (comme les USA) et aux citoyens israéliens, qu'ils soient arabes ou juifs. Tout cela dépendra du jugement des commandants de l’armée israélienne sur place.
Le Centre Hamoked pour la défense de l'individu a été la première organisation israélienne de droits humains à émettre des avertissements contre l'ordre, signé il ya six mois par l'ex-commandant des forces israéliennes en Judée et Samarie, Gadi Shamni.
Il y a deux semaines, la directrice d’Hamoked Dalia Kerstein a envoyé au général commandant en chef de l‘armée de terre Avi Mizrahi une demande de retarder l’application de l’ordre, étant donné «le changement radical qu'il provoquera en ce qui concerne les droits humains  d'un nombre énorme de personnes ».
Selon les dispositions, une personne est présumée être un « infiltrateur » si elle est présente dans la région sans un document ou permis qui attestent de sa présence légale dans la région, et ceci sans justification raisonnable. " Ces documents, est-il écrit, doivent avoir été "délivrés par le commandant des FDI en Judée et Samarie ou une personne agissant en son nom."
Les instructions, cependant, ne sont pas claires : les autorisations visées sont-elles celles actuellement en vigueur, ou s’agit-il de nouvelles autorisations que les commandants militaires pourraient émettre à l'avenir ? La disposition est également peu claire sur le statut des détenteurs de cartes de résidence en Cisjordanie, et ignore l'existence de l'Autorité palestinienne et les accords signés par Israël avec elle et l'OLP.
L'ordonnance stipule que si un commandant découvre qu'un infiltré est récemment entré dans une zone donnée, il «peut ordonner son expulsion dans les 72 heures suivant le moment où il a reçu l’ordre écrit d'expulsion, à condition que l'infiltré soit expulsé vers le pays ou la zone de d'où il s’est  ‘ infiltré’ ».
L'ordonnance permet également de poursuites pénales contre suspects d’ « infiltration »  qui pourraient déboucher sur des peines allant jusqu'à sept ans. Les personnes en mesure de prouver qu'elles sont entrées en Cisjordanie en toute légalité mais sans permission d’y rester, seront aussi jugées et seront passibles d'une peine maximale de trois ans. (Selon la loi israélienne actuelle, les résidents illégaux écopent  généralement d’un an de prison).
La nouvelle permet également au commandant des FDI dans la zone d'exiger que l’ «  infiltré » paie le coût de sa propre détention et de son expulsion, jusqu’à un total de 7 500 Shekel [=1500 €, 2000 US$].
La crainte que les Palestiniens avec des adresses à Gaza seront les premiers à être ciblés par la présente ordonnance est fondée sur les mesures qu'Israël a prises ces dernières années pour limiter leur droit de vivre, travailler, étudier ou même de se rendre en visite la Cisjordanie.. Ces mesures violaient les Accords d'Oslo.
Selon une décision prise par le commandant  militaire (israélien) en Cisjordanie et qui n'était étayée par une quelconque  législation militaire, depuis 2007, les Palestiniens avec des adresses à Gaza doivent demander un permis de séjour en Cisjordanie. Depuis 2000, ils ont été définis comme étrangers en situation irrégulière s'ils ont des adresses de Gaza, comme s'ils étaient des ressortissants d'un État étranger. Beaucoup d'entre eux ont été expulsés vers la bande de Gaza, y compris ceux nés en Cisjordanie.
Actuellement, les Palestiniens ont besoin de permis spéciaux  pour entrer dans les zones près de la barrière de séparation [lisez : le Mur d’apartheid, NdT], même si leurs maisons sont là, et les Palestiniens ont longtemps été exclus de la vallée du Jourdain sans autorisation spéciale. Jusqu'en 2009, les résidents de Jérusalem-Est avaient besoin d’une permission pour entrer dans la zone A, territoire sous contrôle total [ ?, NdT] de l’Autorité palestinienne.
Un autre groupe devrait être particulièrement affecté par les nouvelles règles : ce sont les Palestiniens qui ont déménagé en Cisjordanie en vertu des dispositions de regroupement familial, qu’Israël a cessé de garantir depuis plusieurs années.
En 2007, suite à une série de pétitions d’ Hamoked et comme geste de bonne volonté en direction du  président palestinien Mahmoud Abbas, des dizaines de milliers de personnes ont reçu des cartes de résidence palestiniennes. C’était l'Autorité palestinienne qui distribuait les cartes, mais Israël avait le contrôle exclusif sur ceux qui pouvaient les recevoir. Des milliers de Palestiniens, cependant, sont resté classés comme « étrangers en situation irrégulière», y compris ceux qui ne sont citoyens d'aucun autre pays.
Ce nouvel ordre est le dernier pas franchi par le gouvernement israélien ces dernières années pour exiger des permis qui limitent la liberté de circulation et de résidence précédemment conférées par les cartes d'identité palestiniennes. Les nouveaux règlements sont balayent très large, permettant des mesures pénales et l'expulsion massive de personnes de leurs foyers.
Le bureau des porte-paroles de l’armée a répondu à notre demande: «Les amendements apportés à l'ordonnance sur la prévention de l'infiltration, signés par le Commandement central de l’armée de terre, ont été émis dans le cadre d'une série de manifestes, ordres et nominations en Judée et en Samarie, en hébreu et en arabe, comme requis, et seront affichés dans les bureaux de l'administration civile et des avocats de la  défense près des tribunaux militaires en Judée et en Samarie. L'armée israélienne est prête à exécuter l'ordre, qui n'est pas destiné à s'appliquer aux Israéliens, mais aux étrangers en situation irrégulière en Judée et en Samarie. »