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samedi 1 août 2009

«On peut comparer le commissariat de Jamaâ El Fna à Tazmamart ou Guantanamo !»

Une interview de Zahra Boudkour
Par Hicham Bennani, Le Journal Hebdomadaire N°405, 24/07/2009

-Le jeudi 9 juillet 2009, vous avez été condamnée à 2 ans de prison ferme par le tribunal de Marrakech. Vous attendiez-vous à un tel verdict ?

(Long silence) J’ai pris deux ans de prison avec neuf autres étudiants. Un étudiant a écopé de quatre ans. Nous étions tous préparés à une telle sentence. Nous étions même prêts à subir bien pire que la prison. La prison, ce n’est qu’un petit lieu de détention.

-Vous n'avez donc pas été déçue après le procès ?
Nous étions préparés psychologiquement. Le temps nous donnera raison car la vérité finit toujours par triompher. En attendant, je reste en prison encore quatre à six mois en attendant le procès en appel.

-Que s’est-il passé au tribunal en ce «jeudi noir» ?
Rien de spécial. Nous sommes restés fidèles à nos déclaration habituelles devant le juge. Nous avons déclaré que toutes les accusations intentées à notre encontre étaient infondées.

-De quoi étiez-vous accusés exactement ?

De tentative d’homicide et d’avoir mis le feu dans la rue. Les gens qui nous ont collé ce procès sont bien connus. Le policier qui a été blessé pendant les manifestations n’a même pas été capable de désigner la personne qui l’a agressé. Le pire, c’est qu’au moment où il a été brutalisé, nous étions déjà au commissariat !

-Qu’avez-vous déclaré pendant le procès ?

Juste avant l’énoncé du verdict, le juge nous a donné l’occasion de nous exprimer une dernière fois. Nous assumons nos actes jusqu’au bout, quel que soit le jugement.


-Quels sont les problèmes que vous rencontrez actuellement dans la prison civile de Boulmharez ?

Il n’y a même pas un endroit où on peut se rendre pour consulter un médecin. Le médecin vient nous voir une seule fois par semaine. Même si quelqu’un est malade pendant la semaine, il doit attendre le vendredi. Et nous devons patienter jusqu’au lundi pour recevoir les médicaments. Peu importe qu’on attende, on peut mourir à petit feu…

-Le médecin est donc inefficace…

Ce mois-ci, le médecin nous a rendu une seule visite. Chaque fois que je prends un traitement, cela ne me fait aucun effet. J’explique pourtant au médecin que je souffre de plusieurs maux.…Je ne sais même pas quelles sont vraiment mes maladies et le médecin est incapable de me le dire !

-Lorsqu’il y a urgence médicale, que se passe-t-il ?

On peut toujours attendre…des heures et des heures…

-De quels symptômes souffrez-vous ?

J’ai un mal de crâne récurrent, qui s’accentue lorsque je me lave la tête depuis qu’on m’a frappée avec une barre fer au commissariat de Jemaâ El Fna. J’ai également d’étranges douleurs au ventre et dans certaines parties de mon corps.…

-Décrivez-nous le cadre dans lequel vous vivez depuis mai 2008…

Il est exécrable. Nous sommes trop nombreux dans un petit espace envahi par les cafards. Nous sommes une cinquantaine dans un lieu qui ne prendrait normalement pas plus de vingt personnes. Beaucoup de femmes sont très malades, elles souffrent des poumons et crachent du sang. Même les enfants sont dans un très sale état, ils ont des cafards sur le visage.…
-Quelles sont les conditions d’hygiène ?On se douche à l’eau froide une seule fois par semaine. Nous sommes une cinquantaine de personnes à nous partager un seul sanitaire.…


-Où dormez-vous ?

Dans de piteuses conditions. Il y a des détenues qui sont un peu mieux loties que d’autres. Mais nous dormons toutes sur de vieilles guenilles.

-Et que mangez-vous ?

De la nourriture pitoyable. En été, on mange des lentilles, des haricots, des fèves,… (silence) des carottes, des pommes de terre…c’est-à-dire tout ce qui est fait avec beaucoup d’eau.


-Est-ce qu’on vous maltraite en prison ?

(Silence) Non, non. On ne nous frappe pas…

-Vous gardez le sourire, malgré ce qui vous arrive…

Je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort, alors autant garder le sourire. Que voulez-vous que je fasse ?

-Est-ce que vous recevez des visites de votre famille ?

Une fois par semaine. Et seulement une dizaine de minutes au maximum dans un vacarme total. Les responsables font parfois attendre nos familles pendant des heures car les visites des hommes, qui sont 6 000, passent avant celles des femmes.…


-Rappelez-nous ce que vous avez subi le 15 mai 2008 au commissariat de Jamaâ El Fna ?

On nous a menotté les mains et les pieds. On nous a également bandé les yeux. C’est à partir de là que nous avons été torturés durant cinq jours en continu. On a reçu des coups partout sur le corps. J’ai reçu une barre de fer sur la tête et j’ai eu un œil touché. Je ne pouvais même pas aller aux toilettes. On m’a même déshabillée.…

-Si vous saviez que tout cela allait arriver et que vous alliez écoper de deux ans de prison, auriez-vous agi de la même manière ?

Pour être militante, il faut persévérer. Nous savions déjà tout ce nous allions endurer. Rien n’est gratuit. Il s’agit d’abord d’un sacrifice individuel. Je ne m’attendais pas à ce que la justice nous offre des fleurs ou nous déroule un tapis rouge. Bien au contraire. Tout ce que nous pourrons subir ne changera jamais nos convictions et je ne regrette rien.


-Vous êtes donc prête à tout pour le militantisme ?

Je suis prête à donner deux ans de ma vie en prison pour que les choses changent au Maroc. Je peux même donner quatre ans, dix ans ou toute ma vie pour que les conditions du peuple marocain s’améliorent.


-Les rumeurs selon lesquelles vous auriez demandé une grâce royale sont donc fausses ?Evidemment. Je ne vois pas pourquoi je vais demander une grâce royale puisque je suis innocente.


-Savez-vous que vous êtes devenue un symbole pour les défenseurs des droits de l’homme au Maroc ?

Il n’y a aucune amélioration dans le domaine des droits de l’homme au Maroc. Les noms des principaux boucs-émissaires ont peut-être changé, mais la justice est toujours la même. On peut comparer le commissariat de Jamaâ El Fna à Tazmamart ou Guantanamo !

-De quoi sera fait votre avenir, une fois que vous sortirez de prison ? Allez-vous rester au Maroc ?

Je ne sais pas si je resterai ici ou pas. Je ne pense pas à cela. Ce qui compte, c’est que je continuerai à me battre pour toutes les idées qui m’ont conduite en prison. Je vais finir mes études à l’université et défendre mesconvictions.

BIO EXPRESS

28 novembre 1987 : Naissance à Zagora.

28 novembre 1989 : Décès de sa mère.

15 mai 2008 : Arrêtée et torturée par la police de Marrakech

9 juillet 2009 : Condamnée à 2 ans de prison ferme

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ARABE D'ORAN

par O. Hind, 1er/08/2009


L'audace du cinéma arabe.

«La société arabe souffre d’un réel complexe vis-à-vis du sexe», dira le réalisateur Khaled Youssef à l’égard de ses détracteurs lors du débat.
En programmant les deux films les plus virulents et violents de la compétition, les organisateurs ont évité le pire mardi dernier.

Dukan Shahata, du réalisateur égyptien Khaled Youssef, a failli tourner au vinaigre au moment du débat. Une débâcle évitée de justesse. Quoique pas trop évité, ce film a provoqué un grand remou dans la salle. Un drôle de quiproquo. Une fille au hidjab s’approche du réalisateur dans ce grand tohu-bohu et lui demande de faire éloigner les caméras. Chose qu’il refuse. Soit. Elle lui révèle quand même une chose: «Je suis la dernière prophète, j’ai été mandatée par Dieu...» Pour dire quoi? Nous ne le saurons jamais puisqu’elle est vite «accueillie» et détournée par les agents de sécurité et renvoyée par la police hors de la salle illico presto. Cette femme complètement «allumée» est la goutte qui a fait déborder le vase au milieu de ce tumulte et cette cacophonie. Même les journalistes sont restés bouche bée. Drôle de scène à laquelle nous avons assisté. Mais une journaliste arrive à ouvrir le bal des questions,(nous-mêmes) au moment où le réalisateur et ses deux comédiens s’apprêtaient à partir. Dukan Chahata c’est l’histoire triste d’un homme subissant toute forme d’injustice de la part de son entourage, jusqu’aux pires humiliations. Un jardinier ouvre un magasin de fruits et légumes et lui donne le nom de Shehata. Ce dernier ploie sous l’influence de ses frères et de leur mauvais traitement car ils le jalousent. Le film passe par mille drames. Shehata se fera éloigner de son amour et jeté en prison. Sa belle se fera marier de force à un de ses frères. Au sortir de prison, au lieu de se venger, Shehata n’a qu’une seule idée, revoir ses frères qui lui ont manqué. Endurci, Shehata sait rendre aujourd’hui le coup et effacer ses larmes. La mort de son père l’a rendu homme. Des scènes de violence principalement liées au viol ont choqué plus d’un et ont constitué une partie des questionnements du public au débat. Le réalisateur a affirmé pour se justifier que ces scènes montrent la réalité de la société arabe qui semble souffrir d’un complexe envers le sexe. «Ces séquences de violences sont nécessaires pour témoigner de la veulerie, la lâcheté et cruauté de l’homme arabe. La société arabe est pourrie, corrompue, obtuse et sclérosée. Si mon propos dans le film est parfois excessif, c’est justement pour vous dire faites attention» si l’on finit par tuer la bonté chez l’être humain, et en chacun de nous, on risque d’arriver à la pire situation et catastrophe dans la vie...En effet, le meurtre de Shehata à la fin du film est suivi d’une descente aux enfers. Une véritable descente punitive dans les rues par des hommes barbus qui se feront justice eux-mêmes au nom de Dieu et faire propager la terreur et l’obscurantisme. Un film fort, au message clair et audacieux, malgré son contenu qui paraît pourtant léger et superficiel, d’autant plus que la comédienne Haifa wahbi, une chanteuse libanaise, distraira le public par ses mimiques naïves et éblouira plus d’un par sa beauté provocante. Dukan Shahata s’est illustré à la fin en faisant pousser le bouchon du cinéma arabe au paroxysme en voulant dénoncer le jusqu’auboutisme. Audacieux.

L’autre film qui se distingue des autres présentés jusqu’à présent est Casanegra du marocain Nour-Eddine Lakhmari.L’authenticité des rues marocaines sert de toile de fond à cette histoire de défi et d’amitié. Deux amis de 23 ans, Adil et Karim, sont de petits gangsters à leur façon dans le beau Casablanca. Karim emploie des enfants pour vendre des cigarettes et décide de redresser sa vie afin de gagner le respect et réussir. Adil a trouvé une solution miracle à tous ses problèmes et rêve de trouver le paradis. Leurs décisions et leurs rêves sont remis en cause par la réalité subite lorsqu’une femme apparaît dans leur vie, l’une est la mère, l’autre, une belle antiquaire. Adil refuse que son beau-père frappe encore sa mère, Karim veut à tout prix plaire à cette belle femme des quartiers chics. Film rocambolesque, au phrasé cru et décomplexé, Casanegra a suscité le chahut dans la salle. Il a été constamment hué à cause aussi de certaines scènes «chaudes» pas toujours vues dans le cinéma arabe. Ou très peu. Le film est autant violent dans le propos et dans la manière de poser la caméra, de façon brutale, frontale et saccadée.Le rythme du film épouse parfaitement son contenu tantôt dévasté, tantôt mélancolique. La nuit est criarde, honteusement blafarde, sonore, maculée de sang, d’argent et d’alcool. Casanegra pue la délinquance, la pauvreté et l’injustice sociale envers ses petites gens. Un film bizarre mais singulier, vif et détonant. Qui fouette! Casanegra se veut porteur d’une vision cinématographique nouvelle du monde arabe, celle qui ne fait aucune concession à la vérité, portée à l’écran avec un soin esthétique évident. Deux beaux films qui ont clos la liste des longs métrages en compétition, mercredi dernier.

vendredi 31 juillet 2009

La lutte des phosphatiers de Khouribga continue




Par Ali Fkir, 31/07/2009


Le Maroc est l'un des premiers pays producteurs du phosphate. Il est le premier exportateur de cette matière première stratégique. Des milliards de dirhams renflouent les caisses de l'Etat, les poches de certains, alimentent illégalement les comptes bancaires de caisses occultes...Ils sont nombreux ceux qui en profitent sans fournir d'effort autre que celui de se servir directement dans les caisses de l'OCP, quant aux producteurs, ceux qui extraient cette richesse des entrailles de la terre, ceux qui triment sans répit aucun, ils souffrent de faim, de froid l'hiver, de chaleur l'été...ils meurent " à petit feu". 75 à 80% de la valeur du produit de leur travail retombent en fin de compte entre les mains de divers rapaces sous forme de plus-value.
Ces ouvriers réclament aujourd'hui leurs dûs. Ils ne demandent qu'une simple amélioration de leurs conditions. Comme réponse, l'OCP et derrière lui l'Etat, réprime le mouvement de revendications légitimes des producteurs: "mise à pieds" abusif et arbitraire du secrétaire général et deux autres membres du bureau syndical (UMT).
Soutenons les luttes légitimes de ces producteurs de richesses! Solidarisons nous avec les victimes de l'exploitation éhontée du capitalisme
Ci-dessus, photos des prolétaires phosphatiers en sit in à Khouribga le 23 juillet 2009.

voir video youtube ci dessous:

http://www.youtube.com/watch?v=xshcNnOWwO8


بـــــــــــــــــــــلاغ

خاض عمال سميسي ريجي( 800 عامل ) المنضوون للاتحاد المغربي للشغل بخريبكة اضرابا يوم 23 يوليوز 2009 مرفوقا باعتصام من الساعة 8 صباحا إلى الساعة 7 مساء أمام مديرية الاستغلالات المنجمية بخريبكة، ويأتي هذا الإضراب بعد سلسلة من الخطوات النضالية : إضراب واعتصام 09 يوليوز، إضراب 19 يوليوز
وقد عرفت هذه الاحتجاجات نجاحا كبيرا بحيث تراجعت نسبة انتاج الفوسفاط إلى الحضيض مما أدى بالإدارة إلى سلك أسلوب الانتقام فأقدمت على توقيف الكاتب العام وعضوين من المكتب النقابي، فجاء رد العمال قويا فخاضوا إضرابا يوم 26 يوليوز شل الحركة بمختلف مواقع الانتاج للفوسفاط بخريبكة وسيخوضون إضرابا لمدة 3 أيام مصحوبا بيومين للاعتصام خلال شهر غشت. وتتلخص مطالب عمال سميسي ريجي كما يلي :
1- مطالبة إدارة الفوسفاط باحترام الحريات النقابية والاعتراف بمكتبهم النقابي.
2- الإرجاع الفوري للعمال الموقوفين تعسفا.
3- مطالبة إدارة الفوسفاط بفتح حوار جاد ومسؤول مع المكتب النقابي حول مذكرتهم
المطلبية وعلى رأسها الإدماج والترسيم.
4- مطالبة إدارة الفوسفاط بوضع حد للمناورة والتحايل بربط مصيرهم بشركات وهمية
لايعرف عنها أي شيء وتبقى فقط مجرد شبابيك لتقاضي الأجور.
5- مطالبة الجهات المسؤولة محليا ووطنيا بالتدخل من أجل وضع حد لانتهاكات الحقوق
الشغلية من طرف إدارة الفوسفاط.
ملحوظة :
يؤازر عمال سميسي ريجي في نضالاتهم قطاعات الاتحاد المحلي لنقابات خريبكة والجمعية المغربية لحقوق الإنسان وبعض الهيئات السياسية اليسارية








Analyse d'intox

Par Fkir Ali, 31/07/2009

A la veille du dixième anniversaire de l'intronisation de Mohammed VI, les ben - sidi et autres néo makhzanienNEs se sont lancéEs dans la course "qui va falsifier le mieux les données de la réalité".
Je me limite à deux exemples:
- Le sieur Lahlimi a annoncé (sans rougir) que le taux de chômage est descendu à 8%
- la "ministre" Skalli prétend qu'au Maroc les mendiants collectent en moyenne 4 500 dh par mois (150 dh par jour).
Raisonnons un peu:
1- le taux de chômage dans les pays occidentaux est de 2 chiffres, au Maroc il est de un (8%)
2 - Le revenu moyen des mendiants (4 500 dh) dépasse le salaire moyen national qui ne dépasse pas 3 000dh
3 - Selon le sieur Lahlimi, les familles (je dis bien famille et non individu) dont le revenu atteint 4 000 dh font partie de la classe moyenne (53% de la population marocaine selon les dires de Lahlimi)
4 - selon les dires du même individu, le taux de la pauvreté est autour de 9%
Donc:
- Le taux des riches est = 100 - 53 - 9= 38%
- Le Maroc est plus prospère, économiquement et socialement que les pays occidentaux. Qu'il y a plus de possibilité de travail qu'ailleurs
- Que les mendiants font partie de la couhe supèrieure de la classe moyenne
- Que la mendicité reste "la profession la mieux rémunérée "
Par conséquent nous nous trouvons dans le plus riche pays, dans le plus beau pays...et que tout le monde scande vive le makhzen ! .

jeudi 30 juillet 2009

Communiqué de l'AMDH à propos du procès Belliraj


Par Association Marocaine des Droits Humains Bureau central, 30/07/2009

Dans l’absence de toutes les garanties et conditions d’un procès équitable,
la Cour d’appel de Salé émet des lourdes et inéquitables sentences dans le dossier dit «cellule Belliraj» ce qui confirme que la Justice est, comme par le passé, impliquée dans les violations graves des droits humains
Après une année et demi de séances du procès, la Cour d’appel de Salé a émis, le mardi 28 juillet à 3 heures et demi du matin de lourdes et inéquitables sentences à l’encontre des détenus poursuivis dans le dossier dit « cellule Belliraj » concernant les six détenus politiques : Mohamed El Marwani, secrétaire général du parti al-Umma, Mustapha Moatassim, secrétaire général du parti al-Badil al-Hadari et son porte parole officiel Mohamed Amine Reggala condamnés à 25 ans de prison ferme chacun, Abdelhafid Sriti, correspondant de la chaîne libanaise al-Manar au Maroc, Mae al-Aynayn El Abadla, membre du Conseil national du parti Justice et Développement condamnés à 20 ans de prison ferme chacun et Hamid Najibi, membre du Parti Socialiste Unifié condamné à deux ans de prison ferme. Les sentences prononcées vont de la condamnation à une année de prison avec sursis à la prison à perpétuité.
Ce procès a été globalement caractérisé, tant pour les six détenus politiques que pour tous les autres détenus, par l’absence des conditions et des garanties du procès équitable violées durant les diverses étapes de la détention à la prononciation des sentences.
Les ayant considérés comme détenus politiques, et n’ayant aucunement cessé de revendiquer la libération des six détenus depuis leur incarcération tout en dénonçant les diverses violations que leur procès a connues, le Bureau central de l’Association Marocaine des Droits Humains :
1- Dénonce ces lourdes et injustes sentences émises dans le cadre d’un procès politique n’ayant nullement pour objet de faire prévaloir la Justice et l’application de la loi.
2- Condamne la violation manifeste du droit à un procès équitable dans cette affaire du fait du non-respect des mesures juridiques lors de l’arrestation, durant l’instruction judiciaire et pendant le procès dévoilées particulièrement dans :
· La violation du principe de la présomption d’innocence du fait des directives adressées à la Justice par des responsables gouvernementaux, de la condamnation préalable des détenus par le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Communication, porte parole officiel du Gouvernement et de la dissolution du parti Al-Badil al-Hadari par le Premier ministre avant même la saisine du Parquet général ;
· La pratique de l’enlèvement et l’arrestation arbitraire et la violation des mesures juridiques relatives ;
· L’absence de la défense durant la détention préventive et pendant l’interrogatoire préliminaire à l’encontre de ce qui est prévu dans les normes internationales pour un procès équitable ;
· Le refus d’enquêter sur les assertions de torture exprimées par les détenus ;
· La privation de la défense d’accéder au dossier y compris les rapports de la police judiciaire ;
· Le rejet systématique du Tribunal de toutes les plaidoiries et des requêtes présentées par la défense confirmant la nullité et des rapports de la police judiciaire et des rapports des perquisitions et sans même vérifier les requêtes demandant d’enquêter sur les falsifications ;
· Le refus du Tribunal de convoquer ni d’entendre les témoins à charge ou à décharge en dépit de la requête de la défense ;
· Son refus de faire retirer les caméras de la salle d’audience sachant que cet acte viole la loi et influence la Justice ;
3- Réaffirme que le déroulement de ce procès et ses résultats prouvent encore une fois que :
· La Justice marocaine vit une situation dégradée et grave qui réside dans l’absence d’une Justice autonome et intègre à même de garantir la protection des droits et la défense des libertés.
· La Justice reste, comme par le passé, impliquée dans les violations graves des droits humains et ne constitue qu’un outil servant à blanchir et légitimer ces violations.
· Les quelques acquis partiels dans le domaine des droits humains se sont dissipés et que les abus du passé revoient le jour dans une atmosphère caractérisée par l’inflation du discours officiel relatif à la démocratie et aux droits humains.
Renouvelant ses revendications pour la libération des six détenus politiques, le Bureau central considère que la grande difficulté de la Justice au Maroc est inhérente à l’importance qui lui est réservée dans la Constitution en tant qu’appareil sous les ordres des appareils exécutifs. Ainsi, la revendication d’une Justice autonome est intimement liée à celle d’une Constitution démocratique tant dans la forme que dans son contenu et de sa ratification comme base indispensable à l’édification de l’Etat de droit et de la société de citoyenneté avec tous les droits.

Pétition en soutien au protocole facultatif


Amnesty international, 30/07/2009

Campagne pour la ratification du Protocole Facultatif au Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels

Adopté le 10 décembre 2008 par l’Assemblée générale des Nations unies, le Protocole facultatif représente un intérêt majeur pour la mise en œuvre concrète des DESC.Ce Protocole facultatif servira également à soutenir les efforts visant à obtenir une plus grande reconnaissance des droits économiques, sociaux et culturels dans les lois nationales et devant les tribunaux. Il viendra ainsi renforcer le poids et les moyens d’action des organisations issues de la société civile. Le Protocole facultatif sera ouvert à la signature des Etats lors d’une cérémonie qui se déroulera à New York le jeudi 24 septembre 2009. Un maximum d’Etats doivent y porter rapidement leur signature car ce Protocole Facultatif entrera en vigueur trois mois après sa ratification par au moins 10 Etats.

mercredi 29 juillet 2009

Maroc: Abdelkader Belliraj condamné à la prison à perpétuité

Le Belgo-marocain Abdelkader Belliraj, accusé d'avoir dirigé un réseau terroriste de 35 membres au Maroc et à l'étranger, a été condamné mardi à la prison à perpétuité par le tribunal antiterroriste de Salé (près de Rabat).
AFP - le 28 juillet 2009, 06h35
La peine de mort avait été requise le 1er juin par le procureur contre Abdelkader Belliraj, principal accusé dans cette affaire.
Le verdict est tombé aux premières heures de la matinée mardi, à l'issue d'une mise en délibéré commencée lundi après-midi.
Abdelkader Belliraj est soupçonné d'avoir dirigé un réseau d'islamistes radicaux et d'avoir commis six meurtres en Belgique à la fin des années 80 et au début des années 90, ce qu'il nie catégoriquement.
Les membres de ce réseau, dont le procès a débuté le 16 octobre 2008, sont poursuivis pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", "association de malfaiteurs en vue de préparer et commettre des actes terroristes", "meurtre avec préméditation", "tentative d'homicide volontaire avec préméditation", "vol qualifié et tentative de vol qualifié" et "détention illégale d'armes et d'explosifs".
Leur chef présumé, Abdelkader Bellarij, 50 ans, a été arrêté le 18 février 2008 au Maroc avec plusieurs autres personnes en possession d'"un important arsenal d'armes à feu", selon l'accusation.
"Je n'ai pas introduit d'armes à feu au Maroc et nie toute tentative d'actions de ma part visant le renversement du régime", a-t-il plusieurs fois affirmé au cours de son procès.
Abdelkader Belliraj a également nié catégoriquement avoir contribué à faire passer des armes au Front islamique du Salut (FIS, dissout) algérien. "Jamais je n'ai fait cela", a-t-il dit.
Le procès des 35 prévenus (dont deux en liberté provisoire) est parfois ponctué de protestations d'organisations de défense des droits de l'Homme contre l'implication dans cette affaire de six islamistes réputés modérés.
Parmi eux, le chef du parti Al Badil Al Hadari (Alternative civilisationnelle), Mustapha Moâtassim. Ce parti a été dissout par décret gouvernemental en février 2008.



mardi 28 juillet 2009

VERDICT !

Par Smirnova, 28/07/2009




je ne sais même plus ce que je dois dire


ni ce que je dois penser


je ne voudrais pas ressasser


"on vous l'a dit


on l'a si longtemps crié


que rien n'a changé......."


hier, ou aujourd’hui à l'aube


3h30 du matin-ça ne vous rappelle rien???


les jugements des militants de gauche


le verdict se donnait souvent la nuit -en cachette dirai-je?


par peur de réactions -légitimes-


de colère


d'indignation..


j'ai suivi parfois cette mascarade


et je vous jure :


Kafka pâlirait de jalousie


s'il était encore vivant!!!


Rgala, Merouani, Mootassim


des leaders islamistes d'un nouveau genre


et qui font peur aux autorités


3lach?


parce que pour eux l'ennemi


n'est pas la gauche


l'ennemi c’est celui qui réprime et exploite


bien plus


la gauche pour eux est un allié


jusqu'à quel point, je ne sais pas


mais ce genre d'attitude


fait grincer les dents


de ceux qui ont toujours régné


à la Machiavel


"diviser pour mieux régner"


gauche contre islamistes


islamistes contre gauche


et ce sont les "décideurs "actuels


qui passent pour les arbitres sages


qui garantissent la paix et la stabilité...!


j'ai comme tous et toutes


qui ont suivi cette affaire


attendu ces preuves accablantes


walou!!!


une autre pierre s'ajouteà cet édifice d'arbitraire....

Peines scandaleuses contre le "groupe Belliraj"

Par Ali Fkir (commentaires en rouge), 28/07/2009

La chambre criminelle (1ère instance) chargé des affaires de terrorisme à l'annexe de la Cour d'appel à Salé a prononcé, Mardi à 3h50 du matin, le verdict contre les 35 détenus dans le cadre de l'affaire du réseau Belliraj. Les peines varient de 1 ans sursis à 3, 5, 8, 20, 25, 30 et Perpétuité, dont notamment:
1- Perpétuité pour Belliraj
2- 25 ans de prison ferme chacun pour Merouani, Mouatassim & Regala, dirigeants d'organisations non clandestines islamistes qui luttent pour la démocratie, ces dirigeants ont toujours prôné la lutte commune avec les forces de gauche. Ce sont les sensibilités les plus ouvertes du mouvement islamiste au Maroc.
3- 20 ans de prison ferme chacun pour Alabadila & Sriti
4- 2 ans de prison ferme pour Hamid Najibi, militant du parti socialiste unifié, une des 3 composantes de l'Alliance de la Gauche Démocratique qui regroupe 3 partis de la gauche non gouvernementale: PSU, PADS et CNI
Au tribunal ont été présents la journée d’hier lundi 27 juillet jusqu’au 5h du matin du mardi 28 juillet, les familles des détenus, des militants de droits humains (dont La présidente de l’AMDH & La présidente d’Alwassit), des avocats, des journalistes (TV & journaux…) et les forces de l’ordre..
Juste après l’annonce du verdict les présents ont manifesté leurs mécontentements contre les dures peines et leurs indignations en organisant une manifestation de la salle de l’audience jusqu’à la porte du tribunal..
L’instance de solidarité des six détenus organisera une conférence de presse..
Réagissons contre ces condamnations scandaleuses!
Luttons ensemble pour:
- La liberté d'expression
- La liberté d'opinion
- La liberté d'organisation
- la liberté de croyance
- La liberté syndicale
IMPOSONS la libération de touTes les prisonnierEs politiques !
Que les anti makhzaniens se retrouvent dans le front de lutte contre le despotisme et l'arbitraire, contre la démocratie de façade!

Dix ans de règne: l’Hégémonie et l’Avenir



Par Larbi, 28/07/ 2009

·
Mohammed VI: dix ans de règne
Cela fait maintenant dix ans que Mohammed VI est roi du maroc. L’heure de dresser, c’est un euphémisme, le bilan.
Il ne s’agit pas ici de parler des qualités humaines de Mohammed VI , homme sympathique au demeurant, encore moins d’éprouver un quelconque sentiment d’admiration ou d’aversion envers sa personne . Il s’agit d’évoquer un bilan, partiel et forcément partial, de Mohammed VI, roi du Maroc, chef de l’Etat marocain, chef de l’Exécutif marocain, qui préside à la destinée de 30 millions de Marocains. Qu’il soit permis d’aborder ici l’exercice dans ce cadre.
Se revendiquant de l’héritage de Hassan II, le roi Mohammed VI s’est situé dans la continuité des institutions léguées par son père. Une monarchie quasi-absolue par le texte de la constitution marocaine, absolue dans ses pratiques de pouvoir. De la présidence du conseil des ministres à la nomination des hauts fonctionnaires de l’Etat, de la feuille de route fixée au législateur au début de chaque session parlementaire à la présidence du Conseil Supérieur de la Magistrature, de la définition des grandes orientations de l’Etat et la politique territoriale à la conduite de la diplomatie et l’armée, pas une seule affaire majeure ou mineure n’a échappé au contrôle du roi. Dix ans durant, Mohammed VI a non seulement gardé jalousement ses larges prérogatives mais il y est allé de ses pratiques personnelles : la multiplication des fondations, délégations, agences, toutes dotées d’un réel pouvoir exécutif et rattachées au palais. Le roi qualifie lui-même ce régime de «monarchie agissante » et « monarchie exécutive » mais il serait plus juste de parler de monarchie absolue.
Le constat majeur est l’affaiblissement de toutes les autres institutions. Si le parlement et le gouvernement marocains disparaissent, personne ne s’en apercevrait. Le pays continuerait à être gouverné grâce à une hégémonie monarchique assumée et qui bien souvent rabaisse les autres institutions au rang de simples exécutants à la disposition de Sa Majesté.
Avec constance, Mohammed VI n’aura fait aucune concession même sur le symbolique terrain du protocole royal. En 2009, la révérence pour le roi continue à être de mise tout comme le baise-main pratique venue d’un autre temps. La sacralité du roi, chef de l’Etat et chef de l’exécutif, continue à renvoyer aux tribunaux journalistes, citoyens et parfois des vieillards en fin de vie avec des peines de prison en prime. Et si Mohammed VI a relativement laissé libérer la parole politique, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui encore il est conseillé de doser sa parole et savoir s’arrêter s’agissant des lignes rouges. Situation intenable dans une monarchie exécutive.
Au final, concernant le bilan institutionnel il s’agit d’une stagnation, synonyme de régression eut égard aux dix années d’actions possibles.
Paradoxalement, au terme de dix ans de pouvoir Mohammed VI a beaucoup transformé la culture politique du pays. Pour exercer ses prérogatives le jeune roi s’est entouré de ses anciens camarades et de technocrates désignés par ses soins et ne rendant compte qu’à lui. Ici ils sont walis et gouverneurs, la-bas ils sont directeurs d’administrations centrales, conseillers et membres du cabinet, ou encore directeurs d’offices et organismes publics. Certes la compétence de quelques-uns n’est pas en cause, mais à force de faire des seigneurs et des fortunés, la culture politique a suivi. Tout le monde l’aura assimilé, la méritocratie se conjugue aujourd’hui à la proximité avec le roi synonyme d’ascension sociale et baromètre des gens qui comptent. Un candidat à la direction du patronnant s’est désisté car on ne se porte pas concurrent face au candidat du roi. Tout récemment le patron de la puissante CDG, bras financier de l’Etat, a été brutalement limogé sans que personne ne sache pourquoi. Les présidents de banques à statut privé désignés en dehors de leurs conseils d’administration. Beaucoup d’hommes politiques, anciens militants de gauche, même de simples citoyens se lancent aujourd’hui dans une indigne entreprise de séduction et de servilité pour accéder au sésame de proximité royale. Si bien que quand Fouad Ali El Himma, ami du roi, a crée un parti affilié à la monarchie, il lui en a pas fallu longtemps pour devenir la première force politique du pays. Aujourd’hui, le rêve et l’idéal de beaucoup de Marocains sont d’arriver à rentrer dans le cercle du roi et, à défaut, approcher l’un de ses proches. Le débat public en souffre, il est marqué par la flatterie et les compliments faciles seuls désormais écoutés. Hassan II était craint, Mohammed VI est aimé et surtout flatté. Le roi confirme cet état d’esprit lui qui dans un de ces discours a réduit les derniers refuzniks à des « sirènes nihilistes qui répandent le désespoir et sèment le doute».
Ne donnant pas d’interviews, ne communiquant que pas des discours laborieux, Mohammed VI demeure un mystère, et ce n’est vraiment pas un euphémisme, même pour ses adeptes les plus passionnés. Le projet politique du roi, ses motivations et ses choix en matières de politiques publiques, le pourquoi et le comment des arbitrages illisibles, des décisions changeantes, à supposer qu’un cap soit fixé, restent des énigmes bien gardées dans l’enceinte du palais. Les Marocains se trouvent, et c’est logique, privés d’en discuter la pertinence et la validité pas plus qu’ils ne peuvent les évaluer ou même donner leur avis. Le destin de 30 millions de personnes est engagé par les seuls faits du roi qui selon l’adage sait où est le bonheur de son peuple grâce à sa vision forcément éclairée et pertinente. A dérouler le film des dix ans en arrière, on se retrouve face à un vide éloquent s’agissant des enjeux de la nation: aucun débat économique, aucune consultation sur un aspect ou un autre et aucune évaluation des politiques publiques. A défaut, le débat public est meublé par des mythes, il faut bien remplir le vide.
Parmi ces mythes, le « boom économique » cette contrepartie au pouvoir absolu que le peuple aurait consentie sans que l’on sache quand et comment.
Nul ne contestera que la situation économique et financière du Maroc après dix ans de règne ne s’est pas dégradée au contraire elle s’est nettement améliorée à en juger par les infrastructures qui se sont beaucoup développées. Mais nul ne contestera non plus que dans ce domaine, feu Hassan II a placé la barre si bas qu’il était facile de la franchir.
De 1999 à 2007 la croissance annuelle moyenne du PIB était de 4 % au Maroc, 4 % en Egypte et 5 % en Tunisie. Le revenu national brut/habitant (GNI) est passé de 1320 en 1999 à 2290 USD en 2007 soit un rebond de 73 %. Pour la même période il a progressé de 2090 à 3210 USD en Tunisie (+53 %) et de 1360 à 1580 (+16%) en Egypte. Mais à parité de pouvoir d’achat le GNI PPA/habitant a évolué dans les mêmes proportions que les deux autres pays : 2510 à 4050 pour le Maroc (+61%), 4370 à 7140 pour la Tunisie (+63%), 3570 à 5370 pour l’Égypte (+50 %). Le Maroc, l’Egypte et la Tunisie ont fait des performances équivalentes avec une prime de départ à la dernière. Un Marocain ne s’est pas plus enrichi qu’un Egyptien ou un Tunisien. Les riches sont devenus plus riches et les pauvres quand ils ne deviennent pas plus pauvres ils voient passer la croissance sans en profiter.
En outre, et ce n’est pas l’aspect le moins inquiétant, l’indice composite de développement humain 2007/2008 élaboré par le PNUD et qui agrège les données sur la pauvreté, la santé le savoir et le niveau de vie classe le Maroc 126ème parmi 177 pays (Égypte 112ème, Tunisie 91ème). Un indice balayé d’un revers de main rapide alors qu’il n’est que la synthèse des statistiques officielles. In fine, la croissance économique, réelle sans pour autant être extraordinaire, n’a profité qu’à quelques privilégiés. Les prometteurs immobiliers, les investisseurs étrangers et les holdings locaux dont les plus importantes appartiennent au roi ou à son entourage et représentent une barrière mentale, quand ils n’usent pas de moyens condamnables, à l’épanouissement du monde d’affaires.
Au fond, le pays s’est engagé sur une voie déjà fréquentée par d’autres. Celle empruntée par exemple par le président Benali qui aurait fait à son peuple l’aumône d’un « miracle tunisien ». Avec un petit plus marocain qui ferait la nuance : la sympathie de Mohammed VI, et sa sincère sensibilité sociale, et la relative liberté d’expression comparativement au pays voisin. Il était dès lors nécessaire de construire dans l’opinion l’idée qu’après un roi exécutif, il n’y a point de salut.
La marginalisation des partis politiques, leur rabaissement, a laissé un champ de ruine. Au bout de dix ans tout le monde a fini par lâcher prise, l’enjeu, des miettes de pouvoir, est si minime qu’il ne sert à rien de se battre. Nul ne peut rivaliser avec le palais qui aura exercé pendant dix ans une concurrence déloyale par ses pratiques de pouvoir, leurs étendus et les privilèges accordés à ses hommes. Pire, tout le monde a intégré l’idée que toute autre voie est une prise de risque dont l’issue est un désastre. Ce qui, soit dit en passant, est insultant pour un peuple de 30 millions d’habitants. Le premier ministre se voit empiéter sur ses prérogatives, souvent humilié dans l’exercice de ses tâches, sans oser souffler un mot. Finalement le salut viendra , là-aussi, par un ami du roi qui avec son nouveau parti abrégera la souffrance de tout le monde. La logique est poussée jusqu’à son paroxysme, cela a même une vertu pédagogique !
La classe politique a succombé la première à la résignation. Qui se souvient encore que le roi Hassan II avait fait aux partis du mouvement national la proposition, même incinère, de leur transférer l’essentiel de l’exécutif et ne garder qu’un domaine réservé ! Qui se souvient encore qu’au journaliste du Nouvel Observateur qui s’étonnait de la présence dans le gouvernement des ministres de souveraineté, ils étaient cinq, Abderrahmane EL Youssoufi a eu en 1998 ces mots : « Il fallait démarrer comme ça. Mais cela ne va pas durer éternellement. Dans quelques années, cela changera ». Tout cela paraît aujourd’hui loin, révolutionnaire, porteur de risque pour le Maroc et insultant pour la monarchie. En somme, la marche de l’histoire vers l’arrière. Pour le reste, inutile de refaire le dessin: il y a au Maroc un pouvoir et guère de contre-pouvoirs sinon celui de quelques titres de la presse.
Mais il est à porter au crédit du roi Mohammed VI certains avancées. La création de l’IER et ses travaux de mémoire, à minima, qui demeurent malheureusement inachevés à commencer par ses timides recommandations qui n’ont jamais été appliquées. La réforme du statut de la femme et du code de la nationalité, deux actions louables sans pour autant être de premier plan ni bouleverser la société marocaine.
Il n’y a pas d’incompatibilité entre une monarchie qui règne et la démocratie. C’est même salutaire pour la stabilité du pays et sa cohésion. Il y en a en revanche une entre une monarchie qui gouverne et la démocratie. Surtout quand celle-ci étouffe les institutions issues du suffrage universel. La longévité au pouvoir exécutif n’est pas une chance, c’est une aberration. Fatalement elle s’accompagne de l’usure et des déceptions. Au bout de leurs longs mandats, des chefs d’Etat admirés ont finit par décevoir. Même Nelson Mandela, président, a déçu. Le général de Gaule, président, a déçu.
C’est humain, cela vaut pour tous les chefs d’Etats du monde : on entre au pouvoir en étant de son temps, on finit par ne l’être plus. Au bout d’un moment on évolue, avec son entourage, moins vite que le pays.
Construire une démocratie. Voilà un beau chantier pour ce début de la deuxième décennie du règne de Mohammed VI. Evoluer vers ce régime appelé « monarchie parlementaire » et qui n’est pas la réalité du Maroc d’aujourd’hui. Le lien privilégié, tissé entre le roi et beaucoup de ses concitoyens, pourrait permettre cet espoir. La situation de trop de Mohamed VI , pas assez de Marocains est dangereuse pour le Maroc, elle représente un déni de la démocratie. Dans un monde déstructuré, en plein bouleversement, le destin du Maroc se fera avec les Marocains et non par la seule grâce d’un seul homme fut-il le roi Mohammed VI. Les institutions les pratiques de pouvoir actuelles ont fait leur temps. Le roi Mohammed VI pourrait reprendre à son compte, avec sincérité cette fois-ci, la proposition de son défunt de son père de s’en tenir à un domaine réservé et laisser l’exécutif aux institutions du suffrage universel qui devrait peser et légitimer l’action politique. Il est temps de donner un signe dans ce sens. Rien n’autorise l’attentisme et le renoncement.

Mohammed VI : dix ans de règne, toujours pas d'équilibre des pouvoirs



Par Armel Boubekeur, chercheur au Centre Carnegie 27/07/2009

Dix ans après avoir succédé à son père, le roi Mohammed VI a réalisé d'importantes réformes économiques et sociales, sans toutefois les accompagner des changements politiques tant promis. Le « makhzen », l'élite économique et politique qui gravite autour du pouvoir marocain, domine toujours la scène politique. Cela a été démontré par la victoire du tout nouveau Parti authenticité et modernité (PAM) au cours des dernières élections municipales de juin 2009.
Le PAM a été lancé par un proche du roi et seulement cinq mois avant le lancement de la campagne électorale. Il a remporté 21,7% des votes et a considérablement affaibli les partis historiques de l'opposition. De nombreux élus du Parlement ont ainsi déserté leurs partis d'origine pour rejoindre la nouvelle structure makhzenienne, démontrant que, dans la structuration du champ politique, les alliances avec la monarchie prennent souvent le pas sur une compétition électorale basée sur des idées et des programmes.
Un parti composé d'amis, d'alliés, de clients et de futurs clients du roi
Bien que cette pratique de promotion des « partis d'administration » remonte au roi Hassan II, la création du PAM constitue une première sous son fils Mohamed VI. Le soutien du roi à un parti essentiellement composé d'amis, d'alliés, de clients et de futurs clients a quelque peu délégitimé les promesses d'ouverture du champ politique du début de son règne. Pensée comme un moyen de mettre à niveau les pratiques des partis politiques, cette nouvelle formation semble, au contraire, avoir amoindri le potentiel d'opposition des partis islamistes et de la gauche, et avoir fragmenté un peu plus la scène politique marocaine, déjà encombrée par plus de trente partis.
Le PAM, lancé par
Fouad El Himma -ancien ministre de l'Intérieur et premier conseiller du roi-, est né de la fusion de cinq petits partis dont il a récupéré nombre de députés. Il a ainsi, dès sa création, bénéficié d'une large majorité parlementaire sans même avoir participé aux dernières élections législatives de 2007. Parmi les conquêtes du PAM, on compte même d'anciens militants des droits de l'Homme emprisonnés sous Hassan II -qui espèrent une réhabilitation historique de la part du nouveau roi.
Et pour séduire les électeurs, le PAM s'est très vite présenté comme une alternative politique à la Koutla, la coalition formée au sein des récents gouvernements du pays. Coalition regroupant le
parti Istiqlal (Parti de l'Indépendance, droite conservatrice) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP), deux partis historiques de l'opposition ayant finalement rejoint le gouvernement. La campagne du PAM s'en est tout particulièrement prise au Parti islamiste pour la justice et le développement (PJD, islamiste), en le concurrençant notamment sur la question de l'authenticité de l'identité marocaine. Se distinguant des autres partis plus attirés en règle générale par les grandes villes, il s'est principalement occupé de séduire les votants des zones rurales.

Un préjudice à l'utilité même des partis
Toutefois, la visibilité de sa campagne et ses succès électoraux sont plus dûs aux réseaux d'influents notables capables de financer leurs campagnes et de s'assurer l'allégeance des populations locales, qu'à une plus-value en termes d'idées ou un travail militant sur le terrain.
Mais, à la différence d'Hassan II, Mohammed VI n'est plus directement impliqué dans le choix des candidats et des progrès importants ont été réalisés, dont la non-intervention du ministère de l'Intérieur dans le processus électoral. Mais en soutenant un parti comme le PAM, sans consistance idéologique ni projet novateur et reposant principalement sur des alliances clientélistes, la monarchie pourrait bien porter préjudice à l'utilité même des partis et aggraver les phénomènes d'abstention au sein de la population. Les réformes récemment encouragées par le roi, promouvant la participation politique des femmes et des jeunes, seraient ainsi toujours limités par le fonctionnement interne des partis si ces derniers restaient aussi faibles et désorganisés.
Les partis politiques, de leur côté, devraient cesser de s'aligner exclusivement sur les stratégies politiques des élites du makhzen durant les élections ; et se concentrer davantage sur l'éducation de leurs électeurs, sur la formation de leurs activistes et, au plan local, sur un véritable travail de terrain.
Le futur de la « monarchie exécutive » que Mohammed VI tente de construire est face désormais à deux défis majeurs. Premièrement, garantir, de manière démocratique et non invasive, l'intégration politique de ceux qui le soutiennent. Deuxièmement, permettre l'émergence d'une opposition aux bases solides, capable de s'impliquer dans l'élaboration des réformes économiques et sociales dont le Maroc a besoin. Ce n'est qu'en parvenant à asseoir ces deux pôles politiques que le roi, toujours fortement appuyé par la majorité des Marocains, pourra efficacement revendiquer sa neutralité, et donner du sens à la vie politique de son pays.
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lundi 27 juillet 2009

Université d'été de l'Alliance de la gauche radicale


Par Ali Fkir, 27/07/2009
L'alliance de la gauche radicale (ANNAHJ ADDIMOCRATI - LA SOLIDARITÉ POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALISTE - L'OPTION DE GAUCHE DÉMOCRATIQUE BASISTE)organise sa première université d'été sous le thème:
pour un mouvement de gauche enraciné au sein de la classe ouvrière et l'ensemble des travailleurs et ce, le 1 et le 2 août 2009 à l'ENSEM à la sortie de Casablanca sur la route d'El jedida à côté des fac)


بلاغ
تحت شعار من "أجل حركة يسارية متجدرة وسط الطبقة العاملة وعموم الكادحين"ينظم تحالف اليسار الجذري : النهج الديمقراطي - التضامن من أجل البديل الاشتراكي -الخيار اليساري الديمقراطي القاعدي، جامعة صيفية بمدينة الدار البيضاء يومي فاتح وثاني غشت 2009 بالمدرسة الوطنية العليا للكهرباء والميكانيك وهي محطة في سيرورة النقاشات التي يعرفها تحالف اليسار الجذري لتوحيد وجهات النظر في القضايا ذات الاهتمام المشترك

تحالف اليسار الجذري

Que fera l’Etat de ses prisonniers salafistes ?


Par Houda Filali-Ansary, 27/07/2009


Selon les ONG en charge de leur défense, ils seraient un millier à être emprisonnés dont certains injustement inculpés.Quelque 500 demandes de grâce déposées, mais aucune n’a été accordée depuis 2 ans.Le dialogue avec les autorités : une rumeur sans fondement ?
Célébrée le 30 juillet, la 10e fête du Trône sera-t-elle enfin l’occasion pour les prisonniers salafistes de bénéficier des traditionnelles grâces royales ? Au fur et à mesure que l’événement approche, la rumeur enfle, y compris derrière les barreaux. Cette année, toutefois, elle ne suscite pas beaucoup d’espoir. «A chaque occasion, des rumeurs circulent dans la presse, chez les familles ou les ONG. Nous appelons cela les piqûres : c’est comme si on nous administrait des calmants ; mais à chaque fois, on annonce l’arrestation d’une nouvelle filière. Quand les autorités parlent de risque terroriste, de démantèlement de nouvelles cellules, on sait que personne ne va sortir», confie, amer, ce prisonnier.
Quartier Sidi Bernoussi, à deux pas de la mosquée Al Jazaïr. Assis entre deux ordinateurs dans un salon beldi qui fait office de QG d’Annassir, Abderrahim Mouhtad, président de l’association Annassir, spécialisée dans la défense des prisonniers qu’il regroupe sous le terme «islamistes», avance que plus de 500 demandes de grâce ont été déposées par des détenus depuis 2006. Cependant, lui aussi se montre pessimiste : «En 2005 et en 2006, des indices concrets avaient précédé les grâces, cette année il n’y a rien eu», indique-t-il. Pourtant, des grâces, il y en a bien eu, jusqu’en 2006. En 2005, dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Pais, le Souverain avait confirmé que des abus avaient bien été commis lors des arrestations massives qui ont suivi les attentats du 16 Mai à Casablanca. Dans la foulée, et jusqu’en 2006, 315 grâces et un peu moins d’une centaine de remises de peines ont été attribuées à des prisonniers «islamistes», à l’occasion de différentes fêtes nationales ou religieuses. Toutefois, cette année-là, ces mesures se sont arrêtées net avec le démantèlement de la filière de Jamaât Ansar Al Mahdi. Son dirigeant, Hassan El Khattab, condamné en 2003, venait tout juste de purger une peine de deux ans de prison. Un an plus tard, Abdelfettah Raydi, également emprisonné en 2003, et bénéficiaire d’une grâce royale en 2005, actionnait sa ceinture explosive dans un cyber café de Sidi Moumen. Peu après, Abdellatif Amerine, un handicapé condamné en 2003 à 30 ans de prison mais gracié en 2005, était arrêté pour ses liens avec Raydi. Plus récemment, en juin dernier, le démantèlement d’une cellule de la Salafia jihadia a mené à l’arrestation de Abou Yassine, qui, condamné en 2006 pour appartenance au groupe Ansar El Mehdi, venait tout juste de purger deux ans de prison. Pas étonnant face à ces récidives multiples que les autorités soient peu pressées d’assouplir les peines des détenus. Pourtant, les risques d’une mauvaise réinsertion de ces anciens détenus dans la société sont-ils écartés pour autant ?
Le traitement de faveur arrêté en 2008
Six ans après les arrestations massives qui ont suivi les attentats du 16 Mai, combien de salafistes jihadistes, takfiristes, sympathisants d’Al Qaïda ou autres partisans de doctrines extrêmes croupissent dans les prisons marocaines ? Selon des estimations concordantes de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) et d’Annassir, ils seraient près d’un millier, dont plusieurs ont été condamnés à plus de dix ans de prison. Certains d’entre eux sont toujours dans l’attente d’un jugement, à l’instar des mis en cause de l’affaire Belliraj. Appartenant à différents courants idéologiques, ils sont éparpillés dans les différents centres pénitenciers : ils seraient environ 460 à Salé, 200 à Kénitra, une centaine à Oukacha. L’on en trouve aussi dans les prisons d’El Jadida, de Tanger, Agadir, Fès, Oujda, Nador, Settat et même de petites villes comme Benhmed, Benslimane, Berrechid ou Sidi Kacem, indique M. Mouhtad. Une série de sit-in et de grèves de la faim leur avaient permis d’obtenir des conditions de vie privilégiées par rapport aux prisonniers de droit commun. Mais plus maintenant. La publication d’un article du New York Times à ce sujet, l’évasion des 9 prisonniers de Kénitra en 2008 et la fermeture de la prison de Aïn Bordja ont mis un terme à ce traitement de faveur.
Depuis la nomination de Hafid Benhachem à la tête de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion désormais placée directement sous l’autorité du Premier ministre, ils se retrouvent à vivre dans les mêmes conditions que le reste des 60 000 prisonniers que compte le pays. Toutefois, le véritable problème est ailleurs : le mélange de simples sympathisants avec des radicaux, les mauvais traitements voire des cas de torture, associés au sentiment qu’ils ont été condamnés à tort impliquent un risque important de radicalisation.
Un risque de radicalisation important
Les difficultés de réinsertion qui attendent nombre de prisonniers à leur sortie de prison ne sont pas non plus pour limiter les dégâts, d’autant plus que plusieurs familles ont été touchées par l’incarcération de l’un de leurs membres, notamment sur le plan financier. Selon M. Mouhtad, plusieurs enfants d’individus incarcérés ont dû ainsi abandonner l’école, faute de moyens ou parce qu’ils s’en sont trouvés marginalisés à cause des accusations contre leurs parents. Certains ont même eu, à leur tour, des démêlés avec la justice, en relation avec des vols ou des actes de délinquance, comme dans le cas de ce détenu, arrêté en 2003, qui s’apprête à quitter la prison en y laissant son fils de 16 ans, incarcéré dans un centre de détention pour mineurs. Ici aussi, le risque de radicalisation est très présent, à l’instar des frères Raydi : l’un d’eux a actionné sa charge explosive quelques jours après son aîné, un autre a été condamné à 10 ans de prison toujours en relation avec les attentats de Hay El Farah...Quelle est la stratégie des autorités face au risque de radicalisation de ces prisonniers? Une chose est sûre, certaines expériences étrangères prêtent à réfléchir. Ainsi, dans certains pays, des rencontres entre des religieux modérés, dépêchés par les autorités, et des prisonniers, associées, dans certains cas, à des aides aux familles, ont contribué à en sortir un certain nombre de la spirale. Contactée par La Vie éco, entre autres sur les mesures prévues, sur les plans idéologique et social, pour permettre leur réinsertion dans la société marocaine une fois purgé leur peine, l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion a refusé de répondre à nos questions. Du côté du ministère des Habous en revanche, l’on indique que le département n’a pas été saisi de la question, tout comme les ministères de l’intérieur et de la justice. Ailleurs, en Egypte notamment, les autorités sont allées jusqu’à dialoguer avec les prisonniers, ce qui a permis aux autorités et à la Jamaâ islamia d’aboutir à une forme de normalisation de leurs rapports. «La Jamaâ a effectué une révision profonde, radicale de ses thèses. Elle renonce à la violence et reconnaît le régime en place et ses institutions», explique le politologue Mohamed Darif.
Dialogue : une question de rapport de force
Au Maroc, si la question du dialogue entre les autorités et les extrémistes fait l’objet de rumeurs récurrentes, rien de concret n’a émergé jusqu’à présent, pour différentes raisons, à commencer par la multiplicité des tendances religieuses extrémistes dans les prisons marocaines mais aussi l’absence de structures à même de pouvoir discuter ou de prendre des décisions au nom de l’ensemble, conjuguées à une perte de l’influence des «chioukhs» incarcérés. Enfin, plusieurs voix déplorent tout simplement l’absence d’un médiateur entre les deux parties. Certains prisonniers accusent les autorités de manque de volonté réelle de discuter, estimant qu’une concrétisation du dialogue reviendrait pour l’Etat à reconnaître que des prisonniers ont été incarcérés pour des raisons politiques ou qu’ils ont écopé de peines trop lourdes. «Il n’existe pas de dialogue au sens propre du terme. Parler de dialogue implique la présence de deux parties, mais aussi une volonté exprimée de trouver des solutions au problème. J’ajouterai une troisième condition : les deux parties doivent parler le même langage. Aujourd’hui, les salafistes prisonniers demandent aux autorités de corriger les erreurs commises à leur égard. Ils se croient innocents, estiment qu’ils n’ont rien à voir avec la violence et pensent que leur arrestation avait pour but de servir des calculs politiques. Les autorités, au contraire, présentent les prisonniers comme des terroristes, des radicaux qui prônent la violence», indique M. Darif. Et de poursuivre : «A ces conditions s’ajoute aussi ce qu’on appelle le rapport de force. En Egypte, les membres de la Jamaâ islamia qui prônent la violence se comptent par milliers. Pour l’autorité égyptienne, il est préférable d’entamer un dialogue avec les radicaux pour préserver la stabilité. Chez nous, le rapport des forces est en faveur des autorités marocaines, qui, du coup, ne sont pas pressées d’entamer le dialogue». Mais si demain l’Etat créait les conditions d’une radicalisation pour ne pas avoir ouvert la voie du dialogue…

Les damnés du bagne de Tagounit

Par Sarah Cherrabi El Alaoui, 27/07/2009

1 000 jours de détention sans raison valable
Entre décembre 1971 et mars 1972, 215 personnes ont été raflées, à Casablanca, en marge du sommet de la Conférence islamique qui devait se tenir au Maroc.Du commissariat du Maârif à Tagounit, en passant par Dar El Hamra, 2 ans et 8 mois de détention.Seulement 77 dossiers d’indemnisation déposés sur 215.
« Il y avait des jeunes, des vieux, des enfants, cela fait 37 ans, et nous nous demandons toujours pourquoi», Mohamed Ouannass cherche juste à savoir, mais personne ne peut lui expliquer pourquoi. Aujourd’hui marié et père de cinq enfants, il était un jeune lycéen de 17 ans lorsqu’il a été arrêté en 1971. Emprisonné pendant plus de deux ans au bagne de Tagounit, ce dernier peut, aujourd’hui, s’estimer relativement chanceux par rapport à ses co-détenus : le 14 avril dernier, il a fait partie des anciens de Tagounit reçus par le président du Conseil consultatif des Droits de l’homme (CCDH), Ahmed Herzenni, dans le cadre de l’application des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER). «On nous a indemnisés, chacun a eu droit à 250 000 DH plus une couverture médicale à vie», expliquent ses anciens compagnons. Aujourd’hui, ils sont 62 à avoir été indemnisés pour violations des droits de l’homme dont ils ont été victimes durant plus de deux ans dans la prison de Tagounit, un coin perdu à 33 km de Mhamid El Ghizlane. 77 dossiers ont été traités par l’IER, dont 62 ont bénéficié d’indemnisations et 15 sont toujours en instance, le temps de compléter leurs dossiers. Toutefois, les 138 anciens détenus restants, qui n’ont pas réclamé leurs droits auprès du CCDH dans les délais, ne seront vraisemblablement pas indemnisés. «La nouveauté dans ce dossier c’est que les personnes ayant déposé leurs dossiers après le délai ne seront jamais remboursées», souligne Mohamed Sebbar, président du Forum vérité et justice (FVJ). Du côté du CCDH, que le sujet dérange visiblement, l’on explique qu’en l’absence d’une liste des victimes, il est impossible de prendre contact avec elles.


Incarcérés sans jugement
Qui sont ces anciens prisonniers ? Victimes de disparitions forcées, ils sont moins connus que d’autres anciens de Tagounit, comme le groupe Bnou Hachem. Leur délit ? Etonnamment aucun sauf peut-être celui de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment ! Cela s’est passé en décembre 1971, en marge des préparatifs de la première conférence islamique, qui devait avoir lieu à Casablanca. Les autorités ont procédé au nettoyage de la ville, aussi bien sur le plan urbain qu’humain puisqu’il était question de ramasser clochards, vagabonds, mendiants et SDF. Selon le rapport officiel de l’IER, 215 personnes ont ainsi été interpellées dans la rue. Il s’agit de personnes ordinaires qui n’appartenaient ni à un mouvement politique, ni à un syndicat, ni à une association. Le «nettoyage» aurait été fait sur ordre du caïd et du gouverneur qui en aurait reçu l’ordre du Général Oufkir, à l’époque ministre de la défense.Pour les 215 victimes, les arrestations se sont faites dans des circonstances différentes, beaucoup ont été arrêtés chez eux. On parle de règlements de comptes. «J’étais à la maison, quelqu’un m’attendait devant la porte», explique Driss Adan, un ancien ouvrier, lors d’une rencontre avec La Vie éco. «Je rentrais du marché de poisson, on m’a emmené à l’arrondissement du coin et ensuite au commissariat du Maârif», raconte Mostapha Rafaa, un ancien marchand ambulant. Mohamed Ouannass, lui, a une autre histoire : il était épris d’une jeune fille qui, selon lui, plaisait à un inspecteur de police. «Le jour de mon arrestation, j’étais avec elle, ils sont venus, ils m’ont embarqué de force dans une voiture».

Une recommandation spéciale de l’IER pour les indemniser
Pourquoi ce groupe de jeunes a-t-il fait objet d’arrestations? On l’ignore jusqu’à présent. Selon Mohamed Hacine du Forum vérité et justice, plusieurs hypothèses circulent à ce sujet: «En Amérique latine, il existait ce qu’on appelle “les Escadrons de la mort”, des personnes capturées dans des circonstances mystérieuses, victimes de violences et par la suite entraînées pour commettre des brutalités à leur tour. Selon des rumeurs, ces jeunes personnes étaient destinées à subir le même sort, mais personne ne peut vérifier la véracité de cette hypothèse».Le dossier des victimes de Tagounit n’a commencé à bouger réellement qu’en 2003, soit 30 ans après. Des responsables du CCDH et des ONG des droits de l’homme ont mené une enquête sur place, à Tagounit. «Selon les autorités, le centre de détention de Tagounit n’existait pas. Rien n’est mentionné sur notre casier judiciaire. D’ailleurs, il n’y a jamais eu de procès», explique Mohamed Ould Ghazala, ancien détenu.Les circonstances de leur arrestation et de leur incarcération posent encore problème. En effet, selon l’article 5 de l’IER, la disparition forcée est par définition liée à l’implication de la victime dans une activité politique, syndicale ou associative, ce qui n’était pas le cas des 215 détenus. Du coup, ces derniers étaient été exclus d’une possibilité d’indemnisation. «Nos dossiers ont été refusés au début», explique Mohamed Ouannass dont le dossier a été rejeté, dans un premier temps, par le CCDH, dans la mesure où il n’avait aucune appartenance politique.Il a été question ensuite de formuler une recommandation spéciale pour traiter les dossiers des 215 détenus de Casablanca et reconnaître qu’ils sont victimes de disparition forcée. En juillet 2007, le Forum vérité et justice et d’autres associations des droits de l’homme ont organisé une caravane pour amener l’Etat et les organismes concernés à réparer cette injustice.C’est à la suite de toutes ces actions que certains des damnés de Tagounit ont pu prétendre à compensation. Reste les autres, les 138 autres dont on n’a aucune trace. Le problème est que le délai de forclusion a expiré.

Chronologie :
On les présentait comme étant contre le régime de Hassan II
Arrêtées entre décembre 1971 et mars 1972, 215 personnes ont été transportées dans des camions militaires, les mains liées, à Tagounit. Elles sont passées par le commissariat du Maarif, puis celui baptisé «Dar al Hamra» à Hay Hassani, avant d’être transférées au bagne de Tagounit où elles séjourneront «exactement 2 ans, 4 mois et 20 jours, soit 2 ans et 8 mois en comptant le passage par le commissariat du Maârif», explique Driss Adan, ex-détenu. On raconta aux agents responsables de ces 215 détenus qu’ils étaient contre le régime de Hassan II et qu’ils voulaient le renverser. «On nous insultait, on nous humiliait, on nous maltraitait», explique Mostapha Rafaa, lui aussi ex-détenu. Les conditions de vie dans la prison étaient insupportables. «Les militaires qui nous gardaient changeaient à chaque fois. Comme nous n’avions plus de vêtements, on nous a donné des sacs de farine pour en faire des vêtements», explique-t-il. C’était une prison secrète sans ravitaillement si bien qu’au bout de quelques mois, plusieurs détenus sont décédés de maladie et de faim. En plus des coups, de la malnutrition et des conditions insalubres où ils vivaient, les détenus devaient participer à des travaux forcés. «On nous demandait de creuser des trous et ensuite de les reboucher avec de la terre». Les détenus ont aussi parlé d’une autre forme de torture qui consistait à crucifier les personnes sous le soleil pendant des heures «Deux jeunes sont morts de cette façon», explique Mohamed Ould Ghazala, ex-prisonnier.

« Une décennie de règne » & « La transition inachevée »: 2 livres sur les 10 ans de règne

Par Mounir Bensalah, Des maux à dire, 27/07/2009

Le débat au sein de la
blogoma ( facebookoma, twittoma, … merci Star si tu peux nous trouver la bonne syntaxe ) sur la décennie passée est pour le moins constructif. De simples citoyens exposent leurs évaluations sur le règne de Mohamed VI. Impensable il y a 10 ans ( vous me diriez il n’y avait pas Internet ).
J’ai déjà commencé à faire le tour des bouquins sortis à l’occasion, et entamé la série par
une lecture du livre de Ali Amar. Je vous propose aujourd’hui deux autres ouvrages : « Le Maroc de Mohammed VI, la transition inachevée » de Pierre Vermeren et « Mohammed VI, une décennie de règne » de Youssef Jebri.
Vermeren est professeur-maître de conférence dans plusieurs universités. Il a enseigné 7 ans au Maroc et publié plusieurs ouvrage sur le pays : « Le Maroc en transition » ( 2001 ), « Histoire du Maroc depuis l’indépendance » ( 2002 ), « La formation des élites marocaines et tunisiennes : des nationalistes aux islamistes 1920-2000 » ( 2002 ). Si Amar a raconté les histoires vécues dans son job de journaliste au « Journal », Vermeen rapporte beaucoup ce qu’il a lu sur tel-quel. N’empêche que malgré la référence, l’auteur apporte sa propre analyse, exhibe des portraits des protagonistes de la « nouvelle » ère et ramène une bibliographie intéressante. L’ouvrage est scindé en deux parties : « un système politique peinant à évoluer » et « une société à la recherche d’elle même sur fond de volontarisme économique ». « Il serait excessif de prêter à Mohammed VI un contrôle sur l’ensemble de ce réseau makhzénien. Mais, par le jeu des alliances, sa connaissance des familles, son pouvoir de nomination et d’influence, … il exerce, avec sa garde rapprochée, une surveillance vigilante sur les trajectoires et les performances … » rapporte l’auteur sur la relation qu’entretient la monarchie avec les familles makhzaniennes et l’élite des « technocrates éclairés, les ingénieurs-managers du roi ». Sur le plan politique, Vermeren avance qu’ en « revanche, en laissant la gauche se fractionner en une dizaine de formations rivales, voire en accompagnant ce mouvement comme aimait à le faire D. Basri, ….laissant concourir en 2002 et 2007 près de 35 formations, dont une bonne moitié contrôlées par des hommes proches du palais » avant de se demander « quelle sera la capacité des forces sociales, des élites montantes et d’une jeunesse pléthorique et remuante à accepter ce cadre ? ». Il explique ici, dans un entretien avec libé ( Maroc ), pourquoi il pense que la transition est inachevée.
Jebri, jeune écrivain marocain établi en France, pense clairement qu’ « après une décennie de pouvoir sans réforme constitutionnelle, il est permis d’écrire, sans grand risque d’erreur, que l’actuelle constitution – toujours octroyée et qui fait de lui un monarque absolu -, convient à Mohammed VI ». « S’il est un domaine où la continuité entre le régime de Hassan II et celui de Mohammed VI est manifeste, il s’agit bien de celui de l’économie. » ajoute l’auteur, non sans équivoque. Alors que Jebri se demande dans l’intro du livre « 1999-2009, une décennie s’est écoulée. Mohammed VI a-t-il réussi son pari, celui de faire entrer son pays dans l’ère de la modernité ? A-t-il réussi, comme il s’était engagé à le faire, à instaurer un véritable Etat de droit », il répond en conclusion, sur un ton confiant « Le pays ne peut en aucun cas être qualifié d’Etat de droit et il est loin d’avoir réalisé sa mue démocratique ». Sur le plan socio-économique, l’auteur souligne l’importance des chantiers ouverts, comme l’INDH, qualifié par le Roi lui même de « chantier de règne ».
Vous aurez suivi certainement la presse nationale, les radios ( médi1 par exemple ) et les télévisions marocaines ( woooow ). Elles ont multiplié les analyses et les chroniques sur les 10 ans de règne. Comme formulé plus haut, bien de simples citoyens ont aussi participé à ce jeu de bilan. Espérons que ce débat public puisse être constructif et saura être ouï. Attendons alors le discours du trône et espérons que les réformes sollicitées soient annoncées !

dimanche 26 juillet 2009

MAROC : Les tribunaux de l'injustice

Par la Voie Démocratique Paris, 24/07/2009

Suite à une manifestation à Marrakech le 14 mai 2008, organisée par l’Union Nationales des Etudiants du Maroc, 11 militants de la Voie Démocratique de base ont été arrêtés parmi plus d’un millier de manifestants. C’est une réaction légitime à une intoxication alimentaire au restaurant universitaire venant renforcer la contestation étudiante contre un projet de réforme destructeur de l’enseignement public, et des conditions désastreuses d’études.
Depuis leur arrestation le 14/15 mai 2008, les détenus politiques de Marrakech ont vu leur procès subir des reports quatorze mois durant, pour être condamnés le 9 juillet 2009 à de lourdes peines allant de deux à quatre ans de prison ferme assorties d’ une amende de 60 000 dhs.
Tout au long des interrogatoires et en pleine séance, les détenus ont défendu avec courage leurs convictions, et rejeté les accusations préfabriquées. Avec leur défense ils ont relevé plusieurs anomalies qui confirment que ce procès a un caractère purement politique dont le verdict est arrêté d’avance.
Jugez vous-même :
· Les versions des témoins débordent de contradictions et changent à chaque séance,
· Les détenus n’ont ni lu, ni signé les procès verbaux,
· L’un des accusés n’était même pas présent au moment des faits,
· Refus du tribunal d’enquêter sur les tortures au commissariat de JAMAA LEFNA, pire encore, les tortionnaires des détenus étaient omniprésents dans les audiences en guise de provocations…,
· Les familles des prisonniers et les témoins de la défense ont été régulièrement inquiétées ; certains ont même purgé des peines !!
· Aucune preuve, sauf les dires d’un policier, n’est apportée à ce procès !

La situation des droits humains au Maroc est alarmante. Des associations de défense des droits humains alertent périodiquement les instances internationales (Les procès politiques se succèdent, plusieurs journaux sont poursuivis, toute contestation pour les droits socio-économiques est réprimée…)
Cet étouffement des libertés au Maroc est une réalité qu’il devient impossible d’occulter. Le mur de silence au nom des intérêts économiques, du parlement européen et des medias, notamment en France, est un silence complice.
Le vibrant appel lancé par le comité préparatoire de soutien aux prisonniers de Marrakech, exige de la part de l’ensemble des partis, associations et mouvements des droits humains une solidarité concrète.
Exigeons ensemble :
- La libération des détenus politiques de Marrakech, dit « groupe Zahra BOUDKOUR »,
- La libération de tous les prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites,
- L’arrêt et l’annulation immédiate des poursuites contre la presse, et le défenseur des droits humains, le camarade ADDARI,
- La présentation des auteurs de crimes économiques et politiques devant la justice…

Envoyez vos réactions à :
democratessolidaires@yahoo.fr

Dernier adieu au camarade Fakihani


Par Ali Fkir, 26/07/2009


Des dizaines de camarades et amis de Abdelfettah Fakihani, se sont retrouvéEs ( en présence de sa petite famille)le samedi 25 juillet à la bibliothèque nationale (à Rabat) pour commémorer dans une ambiance émouvante le 40ème jour du décès de notre très cher Fakouss.
Merci Seddik, merci Fouad...pour votre noble initiative! Vous avez organisé avec grand succès cette commémoration qui a permis à des dizaines d'ex-prisonniers politiques de se retrouver, et à des dizaines de démocrates et militants (ancienne et nouvelle générations) de mieux connaître l'épopée des années soixante-dix en général et de la riche expérience du défunt Fakihani

NB : le comité de rédaction du journal "ANNAHJ ADDIMOCRATI" a demandé à un ami de Fakihani de contribuer dans le prochain numéro par un témoignage. Cet ami n'a pas pu produire l'article demandé. On m'a contacté, et avec un grand plaisir (en même temps avec douleur), j'ai écrit ce petit témoignage à l'intention de touTEs celles et ceux qui ne renient pas l'Histoire.

L'AMDH dénonce la décision de la Haute Autorité De la Communication Audiovisuelle

Par le Bureau Central de l' AMDH, 26/07/2009
Emise par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, la décision relative à la plainte de l’Association Marocaine des Droits Humains est à caractère politique et enregistre la déviation de cette Autorité présumée neutre

Le Bureau central de l’Association Marocaine des Droits Humains a pris connaissance du contenu de la décision relative à la plainte déposée par l’Association revendiquant le droit de réponse auprès de cette Autorité après la diffusion par la RTM (Première chaîne Nationale Marocaine), le 16 décembre 2008, d’une édition de l’émission Hiwar (Dialogue) animée par Mustapha Alaoui au cours de laquelle l’Association était visée publiquement par des injures et des propos calomnieux. La décision émise par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle le 08 juillet 2009 a rejeté la requête de l’Association sous prétexte de la liberté d’expression reconnaissant ainsi ladite liberté à l’une des deux parties uniquement.
Dénonçant fermement le contenu du communiqué de cette Autorité, le Bureau central :
* Considère que refuser à l’Association Marocaine des Droits Humains son droit de réponse constitue une décision politique qui enregistre une déviation nette de cette Autorité vis-à-vis de sa neutralité présumée et le non-respect du rôle qui lui est dévolu à savoir trancher avec professionnalisme et sans parti pris dans les contentieux qui lui sont adressés ;
* Considère que cette Autorité, en raison de cette décision, n’est pas crédible en tant qu’institution à laquelle on est supposé recourir dans l’attente de l’équité et de réparation des injustices ;
* Déclare se réserver le droit de prendre toutes les mesures qu’il juge appropriées dont la suspension de ses relations avec cette Autorité avec sa composition actuelle et le développement de différentes formules juridiques, militantes et autres pour répondre à cette décision arbitraire ;
* Invite toutes les instances et tous les acteurs démocratiques à ouvrir un débat public sur le rôle de cette institution dans le cadre de la situation politique actuelle que connaît notre pays.
Le Bureau central