par Baudouin Loos, Le Soir, Bruxelles,
22 février 2013
Le Journal hebdomadaire, vous connaissez? Mais
oui, cette publication marocaine qui eut ses heures de gloire, entre sa
naissance en 1997 et son décès en 2010… Un journal pas comme les autres,
au Maroc. Indépendant et compétent. Gênant, donc. Qui devait mourir, et
qui est mort.
Une conférence originale s’est tenue à Bruxelles, à l’Espace Magh, le
samedi 16 février dernier. De nombreux acteurs de cette expérience
originale se sont en effet retrouvés pour l’évoquer, à l’initiative de
Radouane Baroudi (1).
Pourquoi donc des hommes et des femmes ont-ils un jour lancé un organe que Hassan Bousetta, admiratif, a appelé « une
voix critique dans un contexte d’unanimisme imposé, un travail de
transgression de l’ordre politique balisé par des lignes rouges »?
Les anciens du Journal en conviennent: c’est Hassan II qui, dans un
souci d’ouverture, a permis en fin de règne que l’expérience prenne son
envol. Quitte à le regretter? En tout cas, a avancé Aboubakr Jamaï,
directeur du Journal, «c’était une des premières fois
qu’une entreprise privée marocaine appuyait un projet éditorial
respectant la déontologie d’une presse libre tout en ayant le souci de
faire du bénéfice. C’est original car, au Maroc, c’est l’un ou
l’autre… ».
De quoi une presse libre devrait-elle donc parler? « Nous avons assumé notre « naïveté », a expliqué Jamaï. Nous
considérions que si la Constitution dit que le pouvoir c’est le roi,
notre contrat était de parler de celui ou de ceux qui ont un impact sur
la vie des gens, de là où le pouvoir se trouve. On nous a accusés de
« vendre » en mettant le roi en scène (il est vrai qu’un quart des
couvertures lui était consacrée), mais pourquoi les Marocains
achètent-ils un journal qui fait de l’investigation à propos du roi? Les
gens s’intéressent à la politique quand on les prend pour des
adultes. »
« On a cru que c’était le dernier numéro! »
Ali Lmrabet, rédacteur en chef peu après la période initiale, en 98-99, raconte: « On
a essayé de faire “autre chose”, sous Hassan II. En se demandant
comment asticoter le régime. On a écrit des dossiers. Sur Ben Barka (assassiné à Paris en 1965), sur Abraham Serfaty (juif marocain d’extrême gauche longtemps exilé). A
l’époque, ces choses-là étaient en principe impossibles! On essayait
des sujets que les autres n’osaient pas traiter. Comme les droits de
l’homme. Lorsque nous avons publié l’interview que j’avais faite à Paris
de Malika Oufkir (fille aînée du général qui avait tenté un coup
d’Etat contre Hassan II en 1972, le roi se vengeant ensuite sur toute sa
famille), on a cru que c’était le dernier numéro! »
Fadel Iraki, assureur de son état et, surtout, principal actionnaire du Journal hebdomadaire, confirme l’anecdote.
« Je ne me suis jamais mêlé du contenu éditorial, c’était même une
condition que j’avais posée pour mettre de l’argent dans cette
expérience. La seule fois que Aboubakr Jamaï m’a appelé, c’était pour la
une sur Malika Oufkir. Il m’a dit qu’on risquait de se faire interdire
une fois pour toutes. J’ai lui ai dit, vas-y si c’est ce que tu veux. »
Ces péripéties funestes qui datent de Hassan II auraient pu – dû –
s’arrêter avec Mohammed VI, qui a succédé à son père en juillet 1999.
Mais c’est tout le contraire qui s’est produit! « Nos vrais ennuis ont commencé avec « M6 » en 2000, a souligné Aboubakr Jamaï. Avec
notre interview de Mohamed Abdelaziz, chef du Polisario (les
indépendantistes du Sahara occidental, pestiférés au Maroc), et un
dossier sur la connivence entre une partie de la classe politique et les
putschistes des années 70.
On a été interdit deux fois, puis on a subi
une répression judiciaire basée sur des dossiers fabriqués de
diffamation. Mon exil est dû à un Français de Bruxelles qui nous a fait
un procès. Je suis parti quand un huissier est venu frapper à ma porte,
je devais 250.000 euros… Et je ne parle pas du boycott économique (la pub…) pratiqué
par les entreprises publiques mais aussi par la plupart des privées qui
craignaient pour leurs contrats. Finalement, notre modèle économique a
vécu car le roi l’a souhaité »…
« On m’a dit: ”Aboubakr doit partir” »
Mais le combat a été plutôt long car le Journal a fait de la
résistance. Ali Lmrabet quittait certes l’hebdo en 1999 car il
estimait, contrairement à Jamaï, que le « makhzen » (le système de
pouvoir pyramidal à partir du roi) ne se réformerait pas avec le nouveau
roi. L’histoire lui donna raison. « On m’a dit: ”Aboubakr doit partir”, a raconté Fadel Irak; c’était
mon seul pouvoir, celui de décider qui était directeur; j’ai refusé. Il
y a ensuite eu la censure à propos du Sahraoui Abdelaziz: on a publié
des pages blanches et atteint un record de 70.000 exemplaires vendus au
lieu de 25.000, on a dû refuser de la pub! Mais cela a vite changé:
l’interdiction de décembre 2000 dura cinq à six semaines en raison du
papier sur la gauche des années 70 en phase avec les putschistes. En
fait, personne ne voulait qu’il soit su que la gauche et les militaires
avaient pactisé contre Hassan II ! Il a fallu une brève grève de la faim
d’Aboubakr à Paris pour qu’on puisse reparaître mais la pub s’est
réduite comme peau de chagrin et on a commencé des procès en cascade.
Jusqu’au moment où cela ne fut plus possible, et que survienne une
décision de justice de liquidation. »
Omar Brouksy, qui participa à l’aventure entre 2001 et 2010, n’a pas donné une explication très différente, au contraire. «
Aboubakr misait sur le lectorat: on allait parler du vrai pouvoir; ce
qui était ressenti comme une menace par le régime car on était vraiment
indépendant, ce qui suffisait pour déranger. Notre second point fort:
nous n’étions pas un tract antirégime; on partait de l’info, on donnait
la parole à toutes les sensibilités, surtout les minorités. Car le Maroc
n’est pas une démocratie, l’accès aux infos fiables n’est guère aisé,
c’était notre force avec aussi des infos recoupées, démontrées. »
Et d’ailleurs, conclura-t-il, rien n’a vraiment changé.
« Actuellement, les thématiques restent les mêmes, malgré la nouvelle
constitution, malgré le printemps arabe: l’autoritarisme, la prééminence
de la monarchie, la non-indépendance de la justice, les détentions
politiques (plus de cent militants du 20 février sont encore en prison),
les atteintes à la liberté d’expression, les pressions économiques qui
continuent, tout est toujours là. »
« On en a pris plein la gueule »
Que deviennent les journalistes courageux? (2) Ils ont le loisir de
méditer: après un séjour en prison, Lmrabet a été condamné en 2005 à une
peine inconnue au code pénal, une interdiction d’exercer le métier de
journaliste pour dix ans; Aboubakr Jamaï doit toujours payer des
centaines de milliers d’euros d’amendes et vit en Espagne; Omar Brouksy,
reconverti à l’Agence France Presse, s’est vu retirer son accréditation
il y a quelques mois pour avoir écrit dans un reportage que les
candidats du PAM (Parti authenticité et modernité) étaient « proches du
palais royal », ce qui est pourtant une banalité bien connue au Maroc;
quant à l’assureur Fadel Iraki, il a subi un redressement fiscal énorme
pour prix de son engagement dans le Journal hebdomadaire.
Il fallait que ces choses soient dites. Comme l’a précisé mi-figue mi-raisin Aboubakr Jamaï, « on
a été utilisé comme punching-ball, pour faire un exemple, et on en a
pris plein la gueule. La presse marocaine fonctionne avec le bâton et la
carotte, on a subi le bâton, d’autres profitent de très grosses
carottes, il y a beaucoup de directeurs de publication qui en profitent
bien ». Il n’est pas étonnant, dès lors, que le même homme lâche ce jugement amer: « Maintenant, on peut dire que l’état de la presse marocaine est pire que dans les années 90 ». BAUDOUIN LOOS
(1) Il est symptomatique que la rencontre ait eu lieu en Belgique et
non au Maroc, mais il est vrai qu’elle n’a pu se tenir qu’en raison de
la volonté et de la ténacité du réalisateur Radouane Baroudi, fils de
l’exilé politique Mohamed el-Baroudi, qui avait quitté son pays en 1963
et est mort en Belgique en 2007 sans avoir jamais revu son pays. Les
efforts de Radouane Baroudi ont été récompensés: le public, plus d’une
centaine de personnes, a répondu présent, ainsi que la plupart de ses
invités, passionnants. Mais parmi les plus de cent vingt élus belges
d’origine marocaine de tous niveaux politiques, seuls trois ont assisté
aux travaux: les sénateurs PS Hassan Bousetta (qui a même présidé une
partie de la conférence) et Ahmed Laaouej, président de l’Espace Magh,
ainsi que le député Ecolo Fouad Lahssaini.
(2) Ali Lmrabet dirige un journal en ligne: www.demainonline.com et Aboubakr Jamaï participe à l’expérience journalistique de fr.lakome.com/
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Au
premier plan, Radouane Baroudi, à gauche Fadel Iraki, au-dessus Omar
Brouksy et Ignace Dalle, au milieu, Ali Lmrabet, Aboubakr Jamaï et
Baudouin Loos
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Extrait de l'interview faite à Ali Lmrabet le 16 février 2013
Durée : 3:09
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Captation par Sidi Média de la conférence : Le Journal , Histoire d'une Désillusion Marocaine . Bruxelles le 16 février 2013
http://youtu.be/6bLQzG3WeVs
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Par la version marocaine, 24/2/2013
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J'ai un aveu à vous faire, j'ai le corps marqué de bleus, sur le cou,
les bras, les cuisses et d'autres parties encore. Des courbatures ont
pris mes muscles en otage, je me sens faible et comblée, et pourtant je
viens de passer les dernières 36 heures seule dans ma maison.
Je regarde des flocons de neige tomber sur le gazon par la baie vitrée
de ma chambre et je me dis que je devrais arrêter ces plans mystiques.
C'est quoi encore cet état ? ça vient d'où ? Pourtant, je n'ai parlé
qu'à mon père et à mon fils. Le Saint-Esprit a peut-être du m'accoster
aussi.
Ce que je ne vous ai pas dit, c'est que la semaine dernière j'ai
assisté à un truc de fou, qui m'a laissée des bleus sur le corps et des
tatouages dans l'âme. Cette âme qui devient capricieuse, impérieuse et
majestueuse dés qu'il s'agit de mon Maroc et d'une certaine catégorie de
mes compatriotes. Et ce 16 février 2013, j'avais la crème de la crème
de ces marocains-là, il y avait quelque chose dans l'air qui m'a rappelé
une certaine journée ensoleillée d'un premier septembre place Trocadéro
et où j'ai rencontré les personnes qui allaient définitivement faire
basculer ma vie. Et pour la deuxième fois, mon corps, mon cœur et mon
cerveau se sont mis en mode silence pour laisser la place à ce qui
change irréversiblement une vie. Bref ..
J 'étais donc à Bruxelles pour une conférence :''Le journal, histoire
d'une désillusion marocaine''. Je ne sais pas si vous vous souvenez du
''Le journal'', c'était le must have de toute l'intelligencia marocaine
de 1997 à 2010. C'est précis, pas parce que je suis une grande
spécialiste des médias marocains, pas du tout. C'est juste que quand des
hommes beaux intelligents et sensibles parlent politique et parlent
Maroc, ça me rend fébrile et je deviens attentive à tout ce qu'ils
disent, font ou insinuent. Et ce 16 février, c'était le cas.
En plus, avoir Boubker Jamai, Ali Lmrabet, Omar Brouksy, Ignace Dalle à
quelques mètres, 5h30 d'affilé pour l'apprentie militante que je suis,
c'était comme si Jay Z, Kanye West ou Nas venaient me faire un concert
de Rap privé dans mon salon. Un truc de fou, je vous dis. Si en plus ils
viennent avec des Guests, pas forcement Star mais tout aussi brillants,
moi, c'est bon, ça peut m'achever. Mes Guests stars à moi étaient :
Hassan Bousetta et Fadel Iraki. Il y avait aussi Baudoin Loos, mais mon
cœur a ce racisme que ma marocanité impose de temps à autre.
Je ne sais pas vraiment comment vous raconter cette journée parce qu'y
étant impliquée émotionnellement, je risque de perdre une grande partie
de mon objectivité. En plus avec 5h30 de mots, de sensations et
d'émotions aussi forts les uns que les autres, mes deux pages A4
auxquelles je limite habituellement mes posts ne suffiront même pas à
l'intro.
La conférence commence par Ignace Dalle qui pose l'état des lieux de
l'environnement médiatique un peu avant et pendant la vie du journal. En
fermant les yeux et avec le noir de la salle, j'ai fait un saut de 15
ans en arrière et me suis crue dans un amphi avec un prof qui donne un
cours magistral. C'était intéressant pour ceux qui connaissent mais moi
je voulais entendre des mots d'arabe s'infiltrer entre une longue phrase
en français. C'est ça mon kiff quand j'assiste à des conférences
marocaines à l'étranger.
Jamai a ensuite repris le relai et j'ai eu mes quelques mots en arabe.
Toujours aussi talentueux et clair, il a expliqué l'esprit du ''le
journal'' qui s'adressait à ses lecteurs en tant qu'adultes et non en
tant que débiles mentaux profonds comme le fait la plus part de la
presse Mekhzenienne. Il a évoqué le coup de fil reçu de la part de
Basri, bien des années après la couverture ''Pour sauver l'alternance,
Basri doit partir'', pour lui suggérer de poursuivre l'intégrité
intellectuelle jusqu'au bout et admettre que tout puissant qu'il était,
Basri n'a jamais interdit le ''le journal''. Ce qui est vrai.
Le passage qui m'a le plus touchée, et c'est là où je me suis rendue
compte que je devais revoir mes préjugés sur les hommes et les marocains
d'entre eux, c'est celui concernant Malika Oufkir. J'étais devant des
hommes qui n'ont aucune once de lâcheté dans les veines et qui ont
décidé que leur droit à la compassion envers un gamin de trois ans et sa
famille qu'on a foutus au fin fond du désert parce que le père a essayé
de faire un coup d'état militaire, et ben ce devoir là d'être humain
avant celui de journaliste, valait toutes les foudres de tous les
régimes de la terre. Les foudres ne sont pas arrivées tout de suite,
mais sont arrivées quand même.
A ce moment là, J'étais entrain de fixer le visage de Jamai et de me
dire qu'il avait la mâchoire carrée. D'après une étude croisée dans une
revue scientifique, c'était un signe d'extrême courage, de profonde
bonté et d'une grande force. Si la même revue annonçait que mettre la
main sur le cou était un acte de séduction, je vais croire que tous les
mecs qui mettent la main au cou en me parlant me draguent. Il faut
vraiment que j'arrête ces plans mystiques.
La véritable star de la conférence fut incontestablement Ali Lmrabet.
Nous avons eu droit à un véritable One Man show, très fin, très drôle et
extrêmement touchant. Il a parlé de la confidence que lui avait faite
Basri : ''La force du Mekhzen, c'est qu'avec 3 personnes, il arrive à
faire peur à 30 millions de marocains".
Quand la voix chaude et rauque d'Ahmed Benani envahit la salle, j'ai eu
un pincement au cœur en regardant sa photo géante sur l'écran, et eut
envie de me retrouver à Lausanne à boire un verre de thé sur une table à
manger en bois, entourée des souvenirs de toute une vie et écoutant des
histoires de mon Maroc sous les yeux complices de tous les livres sur
le Maroc.
Je ne vais pas parler de toutes les interventions, même si celle de
Fadel Iraki mériterait qu'on s'attarde dessus et que celle d'Omar
Brousky a donné une autre connotation aux précédentes. Je vais juste
dire qu'après avoir entendu tous ces hommes et saisi, du moins en
partie, la véritable importance de cette aventure là, j'ai eu des
sentiments mitigés.
J'ai eu une colère violente envers ce régime qui est responsable d'un
tel gâchis, surtout que si ces imbéciles avaient une once de jugeote et
ne lisaient pas que TINTIN le soir, ils auraient compris que d'une
certaine manière, ils avaient beaucoup plus à perdre en interdisant le
''le journal'' qu'à y gagner.
J'ai eu de l'admiration réelle et profonde envers ces hommes, qui au
confort de leurs vies et de leurs familles, ont préféré leur moralité et
leur intégrité. Au fait, ce n'était même pas un choix, c'est dans leur
nature, ils sont incapables d'agir autrement. C'est d'autant plus
admirable que comme a dit Jamai, ''la carotte est vraiment grosse''.
A un certain moment, ils avaient l'air tous tellement vulnérables sur
cette estrade, que ça a réveillé l'instinct maternel en moi, comme si
quelqu'un de plus âgé et de plus fort avait frappé mon fils de 3 ans.
j'avais envie de les prendre tous dans mes bras et de les consoler. Mais
bon, je crois que ça aurait prêté à confusion, surtout que côté sortie
de piste, le quotta était atteint pour cette conférence.
Et puis, j'ai eu une vague de tendresse incommensurable et de
reconnaissance sans limite envers ces 4 hommes, jusqu'à en être émue au
moment de vous écrire ces quelques lignes. Pour une raison toute simple.
Si des gens comme moi s'initie timidement à la militance aujourd'hui,
dans le confort de leur vie, à l'abri de cette folle furieuse de l
Mekhzen, c'est parce que des hommes comme eux ont sacrifié tout ou une
partie de leurs vies, de leurs carrières, de leur avenir et de leurs
vies de famille.
Si, après le massacre de Hassan 2 et maintenant de M6, sur les
subconscients, les fiertés et les dignités, on arrive encore à marcher
droit en tant que marocains, c'est parce que des hommes comme eux sont
debout devant nous aujourd'hui, envers et malgré tout.
Et si parfois il m'arrive de me dire que ça ne sert à rien et qu'il
faut lâcher l'affaire, le souvenir d'une mâchoire carrée traverse mon
esprit et le reliquat de mon militantisme reprend du poids.
Plus j'y pense et plus je me dis que finalement, j'aurais du tous les
prendre dans mes bras un par un, les embrasser sur le cou, et leur dire
Merci. Merci pour tout et désolée pour notre lâcheté, au nom de toutes
les versions marrokiates, casawiyates, oujdiyates, rbatiyates,
sahrawiyates, khnifriyates, soussiyates, chamaliyates ...de la terre
entière.
Marocaine Version : ''J'aime ces 4 hommes là''.