Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM
79, rue des Suisses 92000 Nanterre
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Cette
semaine était marquée par la poursuite sans relâche des audiences au tribunal
militaire permanent de Rabat qui jugeait le groupe des 24 Sahraouis, dit groupe
Gdeim Izik. Le verdict vient de tomber
ce matin. Et il est « catastrophique ! » pour reprendre le
terme utilisé par une marraine qui voit son filleul, Hassan Dah, écoper de 30 ans
de prison ferme. Marie-José
Fressard, de l’association Solidarité-Maroc 05 (de Gap), avait déjà parrainé un
prisonnier marocain du nom d’Ahmed Chaïb qui, lui, avait été condamné à 25 ans, libéré en 2008, en fin de peine. Elle a pu le voir à sa sortie de prison et noue toujours
des liens amicaux avec lui et sa famille au centre du Maroc. Elle a accepté de
renouveler l’expérience avec le Sahraoui Hassan Dah et elle est catastrophée
par le verdict car elle pense que si celui-ci venait à être confirmé en appel,
cela veut dire pour elle qu’elle ne pourra jamais l’accueillir à sa sortie, vu
son âge.
Notre
campagne de parrainage a du pain sur la planche. Nous devons tout mettre en
œuvre pour maintenir la pression sur les autorités marocaines et pour obtenir
la libération de tous les prisonniers politiques et syndicaux au Maroc et pour
permettre à Marie-José de voir son
filleul.
Voici
donc pour débuter ce point hebdomadaire n°11, les très lourdes condamnations
prononcées, ce matin à Rabat, contre les 24 Sahraouis membres du groupe Gdeim
Izik :
- 8 condamnés à la perpétuité (Ahmed
Sbaï, Sidi Abdeljalil Laâroussi, Abdallah Lakhfaouni, Mohamed El Bachir
Boutingiza, Brahim Ismaïli, Sid Ahmed Lamjayed, Mohamed Bani, Sidi Abdallah Abman).
Un neuvième qui n’est pas sur nos listes a été condamné également à la
perpétuité par contumace. Il s’agit de Hassana Aâlia
- 4 condamnés à 30 ans de prison
ferme (Enaâma Asfari, Cheikh Banga, Hassan Dah, Mohamed Bourial)
- 7 condamnés à 25 ans de prison
ferme (Deich Eddaf, Mohamed Lamine Haddi, Mohamed Mbarek Lefkir, Mohamed Khouna
Babait, El Bakai Laarabi, Elhoucine Ezzaoui, Abdallah Toubali)
-
2 condamnés à 20 ans de prison ferme (Khadda El bachir, Mohamed Tahlil)
- 3 condamnés à la durée déjà passée
en prison (Abderrahmane Zayou, Taki Elmachdoufi et Mohamed El Ayoubi qui était
déjà en liberté provisoire pour des raisons de santé)
L’ASDHOM
qui avait publié un rapport fait par les observateurs étrangers ayant assisté,
le 1er février, à l’ouverture du procès, a reçu un nouveau rapport
intermédiaire établi par Maître France
Weyl, avocate à Paris et membre de l’Association Internationale des
Juristes Démocrates et qui a assisté aux trois premiers jours du procès. Vous
le trouverez sur la rubrique « Témoignages
et lettres » du site www.asdhom.org
Nous
attendons aussi le rapport du groupe d’observateurs marocains constitué
d’associations de la société civile marocaine se préoccupant de la défense des
droits de l’Homme. Nous signalons à ce propos qu’une association, en
l’occurrence la Ligue Marocaine pour la
Citoyenneté et les Droits de l’Homme, s’est retirée de ce groupe
d’observation. Elle a signalé son retrait par communiqué où elle exprime sa
crainte quant au manque de garanties d’un procès équitable et de voir juger des
civils par un tribunal militaire.
Groupe 20-Février de Casablanca : Le Rappeur du 20-février, Mouad Belghouat (El-Haqed) et le poète
Younes Belkhdim ont suspendu le 15 février leur grève de la faim. Ils ont
eu des assurances de la direction de la prison Oukacha pour l’amélioration de
leurs conditions de détention. Leurs écrits, qui leur servent de paroles de
chanson ou de poèmes, leur ont été restitués. Rappelons que Mouad a été arrêté
le 29 mars 2012 et condamné à un an de prison ferme. Il doit donc quitter la
prison à la fin mars 2013.
Toujours
à Casablanca, la mafia de l’immobilier continue de faire des victimes. L’ASDHOM
a reçu une lettre d’une famille qui vient d’être expulsée de son logement situé
à l’ancienne Médina. La mère, Hasna
Ghamas, maman de deux petites filles et enceinte d’un mois, a été mise en
garde à vue par le procureur du roi après un passage par la Wilaya de
Casablanca. Sa sœur qui nous a contactés n’a même pas pu lui rendre visite
sachant qu’elle est malade et qu’elle a eu une hémorragie interne nécessitant
une hospitalisation.
UNEM-Marrakech : Nous avons appris hier, 16 février, qu’une quinzaine de militants de l’UNEM dont neuf
Sahraouis ont été arrêtés à Marrakech. Un commando de police et de la DST a
procédé aux fouilles et à leur arrestation dans le quartier Daoudiat. Nous
avons les noms des étudiants arrêtés, mais pas plus d’information quant à leur
arrestation.Tout laisse à croire que la police est sur les dents en ce moment
de préparation du deuxième anniversaire du mouvement 20-Février. A Tiflet par
exemple, la police a arrêté pour quelques temps des jeunes qui distribuaient
des tracts appelant au rassemblement du 20 février. Leur matériel (tracts et
mégaphone) a été saisi.
Groupe UNEM-Taza : Les familles des quatre prisonniers
politiques (étudiants), incarcérés à la prison locale de Taza, ont publié le 5
février un communiqué dans lequel elles dénoncent les conditions désastreuses
qui vivent leurs fils à l’intérieur de la prison. Tarek Hammani, Abdessamad Haidour, parrainés par la présidente de l’Association
des Marocains de France AMF, Mhamed Boubsi et Jawad Ababou, condamnés de 4 à 6
ans de prison ferme, sont constamment violentés et menacés de mort par des
prisonniers du droit commun à la solde de la direction de la prison. Deux
d’entre eux sont empêchés de poursuivre leurs études. Les familles demandent
leur libération et dénoncent les exactions dont ils font face à l’intérieur de
la prison.
Groupe Imider (Nouveau) : L’un des animateurs et membre du comité de
dialogue qui représente la population locale d’Imider dans son combat contre
les responsables des mines, propriété de Managem, une société appartenant au
roi du Maroc, a été arrêté le 13 février 2013 par la gendarmerie royale. Il
s’agit d’Idir du comité « sur la voie de 96 » en sit-in depuis
août 2011. Nous ne savons pas dans quelles conditions et quel sort lui a
été réservé. Nous reviendrons sur le sujet dès qu’on a tous les éléments.
Groupe UNEM-Meknès : L’ASDHOM a reçu des prisonniers politiques,
incarcérés à la prison Toulal de Meknès et toujours en attente de procès, un
rapport en arabe sur les événements qui ont secoué l’université de Meknès en
décembre 2012 et suite auxquels ils ont été arrêtés. Le rapport contient
également une fiche d’identité pour chacun des sept étudiants, militants de
l’UNEM. Leurs fiches seront complétées sur le site de l’ASDHOM dès que la
traduction sera faite.
Sur
le plan des libertés démocratiques et notamment la liberté d’association,
l’ASDHOM a reçu de la part d’ATTAC-Maroc
(sujet déjà évoqué dans le point hebdomadaire n°10) un communiqué émanant
d’Omar Aziki, son secrétaire général, pour dénoncer le recours en Appel décidé
par les autorités de Rabat suite à la décision du tribunal administratif de
Rabat favorable à la délivrance du récépissé à l’association ATTAC. Vous
trouverez en pièces jointes le communiqué en question et la lettre type de
protestation pour soutenir l’association dans son droit à un récépissé légal.
Pour
finir ce point hebdomadaire, nous rappelons que :
-
l’ASDHOM se
rendra à Dijon, le samedi 23 février, pour participer au débat organisé par l’ATMF-Dijon sur la situation des
droits de l’Homme au Maroc
-
Le secrétaire
général de l’ASDHOM est invité au CA de l’ATMF-Argenteuil,
le vendredi 1er mars, pour exposer et parler de la campagne de
parrainage
-
L’ASDHOM tient
son assemblée générale élective le
samedi 2 mars 2013 à Nanterre (voir convocation sur le site www.asdhom.org)
Bien
cordialement,
Pour
le bureau exécutif
Ayad
Ahram
Secrétaire
général de l’ASDHOM
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