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samedi 11 février 2012

Convoi humanitaire SOS COUVERTURES refoulé par les autorité !


Par Abdelmalek Kettani , facebook, 11/2/2012

Voilà le motif de mon indignation de ce matin! Un convoi humanitaire de SOS COUVERTURES, AVEC LA PARTICIPATION DE PLUSIEURS ASSOCIATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE dont La Fondation MJID, composé de plusieurs camions avec plusieurs tonnes de vivres, Habits chauds, et couvertures, avec plus de 25 Personnes dont 6 médecins est parti hier pour Tounfit dans le Haut Atlas et les douars avoisinants, avec pour seul but de venir en aide à ces populations qui vivent dans le froid, la faim, et dans un dénuement total. 
Ce convoi a été refoulé quasiment ''manu militari'' par les autorités de la région et interdit de procéder à la distribution des tonnes de matériel apporté le TOUT SANS AUCUNE EXPLICATION!! Au delà de l'abus flagrant d'autorité, au nom de quoi, de qui, ou de quels principes des hauts fonctionnaires payés par l'Etat interdisent que des citoyens de bonne foi et volontaires portent secours à des personnes en situation de grande précarité?????!!

Taza : Un jeune homme arrêté après avoir critiqué Benkirane sur YouTube


Issam Marsi

Par Thami Afailal, demainonline, 10/2/2012



Rabat.- Le jeune Issam Marsi qui avait violemment critiqué sur YouTube le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, sans arriver, comme on peut le constater sur cette vidéo, à l’insulte, a été arrêté ce soir par 6 agents en civil.

Que raconte ce jeune homme de Taza dans cette vidéo ? Voici en substance ce qu’il dit :

« Le PJD nous dit qu’il combat l’absolutisme et la corruption. Mais qui est à la tête de cet absolutisme et de cette corruption ? Que le PJD nous l’explique ! Que le PJD nous donne une réponse sincère ! »
« Benkirane a axé son discours électoral contre l’Istiqlal et Fouad Ali El Himma, mais il a formé un gouvernement avec le premier et a félicité le second pour sa nomination au poste de conseiller royal. Tout ça est contradictoire avec son propre discours »
« Il (Benkirane) est assis sur un fauteuil, mais il ne sait pas comment vit le peuple, comment vivent les gens, les bidonvilles où ils habitent… qu’il vienne ici pour le savoir »
« Ils font du commerce avec notre armée, envoyée au Congo pour une affaire qui n’a aucune relation avec le Maroc… »
« Pourquoi les étrangers aiment bien le Maroc ? Parce qu’ils viennent pour le tourisme sexuel »
« Nous, les jeunes marocains nous n’avons pas de lignes rouges »
« Ils nous parlent de démocratie, mais les jeunes sont massacrés… Si tu parles, c’est la matraque. Et Benkirane dit qu’il n’est pas au courant. Mais alors qui est à la tête du gouvernement ? »

Comme on peut le constater, des vérités pleines de bon sens, mais qui, apparemment, n’ont pas plu en haut lieu.
Ce soir, vendredi, plusieurs voitures immatriculées ont bloqué l’accès de la résidence d’Issam Marsi a Taza, et six agents en civil ont pénétré en force chez lui et l’ont embarqué pour une destination inconnue.

Mais, Benkirane est-il au courant qu’on arrête, qu’on casse, qu’on brutalise et qu’on massacre en son no
http://www.demainonline.com/?p=12882
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 Quelques réactions sur facebook

 Salah Elayoubi
Taza urgent
Le militant Issam Marsi a été enlevé, hier, par des individus en civil, dans une voiture de police.
Après une longue course-poursuite, dans les rues de la ville, Issam a été arrêté devant le domicile parental, en présence de sa mère et de plusieurs témoins.
On ignore, à l’heure actuelle, où se trouve le militant tazi

 Mohamed Sbai 
On ne peut pas laisser livrer les militants à l ´abattoir des tortionnaires ! Il faut agir, grève de la faim, manif, marche, pleurnicher ne fait pas avancer la lutte pour la démocratie.


Maroc. Taza ou l’échec de Mohammed VI


par Salaheddine Lemaizi, CADTM 8/2/2012

Pour la deuxième fois en un mois, Taza (Nord-est du pays à 409 km de Casa) subit une répression atroce de la part de l’appareil répressif de l’Etat. Au cœur des revendications des habitants, l’emploi décent et la baisse des factures d’eau et de l’électricité. Des doléances sociales que l’Etat affronte avec une violence inouïe, dissimulant ainsi l’échec de son modèle de développement néolibéral.

Mamfakinch
Voulant soigner sa communication, la nouvelle ère n’a pas lésiné sur les moyens. Les Jeune Afrique, Paris Match, Le Point, L’Express & Co ont ouvert leurs pages pour aider le régime marocain à fabriquer une image séduisante à son chef, le roi Mohammed VI. Ces services sont, souvent, généreusement récompensés en publicités ou en séjour dans les raids de Marrakech |1|. Ainsi, après le « Le Roi des pauvres », nous avons eu droit à des petites phrases pour redorer le blason du chef absolu de l’Etat marocain. « Taza avant Gaza » est l’une des plus célèbres phrases soufflées par le Cabinet royal marocain à la revue Jeune Afrique qu’elle a publiée en 2006 |2|. Ironie du destin, Taza fait tomber un mythe.

Échec au roi
Cette « maxime » résume « la philosophie » de l’actuel souverain marocain. Celle-ci consiste à privilégier le développement socio-économique du pays et surtout à visiter les coins les plus reculés du Maroc au lieu d’être présent
diplomatiquement dans des dossiers comme la question israélo-palestinienne. « Taza avant Gaza », cette formule de communicants, pensée dans les opulents palais, est mise à nu devant le dénuement de Taza. Pauvres, les habitants de cette ville se sont révoltés et ils ont été…réprimés.
La fronde des Tazaouis commence le 4 janvier. Ce jour-là, les forces de l’ordre répriment un sit-in des diplômés chômeurs. Au même moment, des habitants des quartiers pauvres de la ville, dont El Qoucha, organisent un sit-in contre la cherté des factures de l’eau et de l’électricité. Cette action citoyenne subit le même sort. Solidaires, les deux groupes soutenus d’une partie de la jeunesse de la ville ripostent héroïquement aux forces de l’ordre. Les habitants voulaient exprimer, pacifiquement, leurs revendications et voilà qu’ils subissent une répression sans précédent dans cette ville réputée calme et sans histoire. C’est l’émeute. Des scènes dignes de l’Intifada palestinienne, balles en moins, sont visionnées sur Youtube |3|. La scène du jeune écrasé par une estafette des forces auxiliaires reste tragiquement célèbre sur le net marocain.

Makhzen arrogant et répressif
En toute objectivité, le premier responsable de ces événements c’est le gouverneur de la ville (représentant du roi et nommé par lui). Lors de la réunion avec des diplômés chômeurs, il aurait eu ces propos abjects à l’égard de ces militants : « Si vous tentez de faire un sit-in encore une fois devant le siège de la préfecture, je réduis vos crânes en poussière. Vous n’êtes pas des Sahraouis pour que je vous emploie dans la fonction publique |4|. Sortez de mon bureau ! ».

A ce moment-là, les habitants revendiquent le départ du gouverneur de la région, du maire de la ville et du directeur régional de l’Office national d’Eau et d’électricité, responsable de la hausse vertigineuse des factures.

Un mois après, c’est le même scénario qui se répète. Le Makhzen (régime) aveuglé par son arrogance sécuritaire provoque les habitants des quartiers pauvres de la ville. Le 31 janvier, la PJ kidnappe 5 jeunes qu’elle suspecte d’avoir incendier une estafette de la police le 4 janvier. Un acte qui met le feu aux poudres. Le 1er février, des sit-in se tiennent devant le tribunal local et la préfecture. La riposte de la police serait sanglante dans ce qu’on appelle le « Mercredi noir ». Entre la nuit du mercredi et du jeudi, la police et l’ensemble des forces du « désordre » sèment la terreur dans la ville.

Les maisons envahies, les jeunes torturés et embarqués et les femmes menacées de viols. En somme, un Ifni bis sous nos yeux et un régime arrogant plus que jamais. Le bilan est lourd : Plus d’une centaine de blessés du côté des habitants, une cinquantaine du côté des forces de sécurité et plus d’une vingtaine arrestations.

A cela s’ajoute la couverture médiatique HONTEUSE des événements de Taza. A lire l’agence officielle MAP et écouter les radios publiques et privées, on dirait que ce sont les Tazaouis qui tabassent à coup de matraques et de gazes lacrymos, les « pacifiques » forces du désordre. La réalité, c’est que Taza et ses habitants sont meurtris. Pendant ce temps, le Makhzen assiège la ville. Comme quoi tous les coups sont permis pour sauver le slogan « Taza avant Gaza » et ses artisans.

Marketing de la pauvreté
Le roi Mohammed VI qui a visité la ville en septembre 2008 a traduit son slogan par l’inauguration d’un centre social pour personnes âgées, un centre de qualification féminine et un foyer pour jeunes filles. Des infrastructures construites par sa royale Fondation Mohammed V pour la solidarité (300 millions de dirhams soit 27,16 millions d’euros). Ces inaugurations sociales comme toutes les autres que connaît le pays tout au long de l’année n’ont jamais résolu le problème de la pauvreté et de la précarité parmi les populations mais ils n’ont servi qu’à embellir l’image du souverain marocain. Des actes de charité qui cachent mal l’absence d’une réelle politique sociale. « Taza avant Gaza », les Fondations royales et l’Initiative nationale du développement humain ne sont qu’un marketing de la pauvreté au service du pouvoir en place.

La réalité des chiffres contredit tout le discours officiel sur le développement humain. Dans le cas de Taza, une ville de 150 000 habitants, le taux de pauvreté est de 9.9% |5| (la moyenne nationale en 2007 était de 9.5%) et le taux de vulnérabilité dans la population est de 20,1% (moyenne de 18%). Le taux de ce chômage dans la région de Taza-Al hoceima-Taounate, dont fait partie la ville, est de 17,9% (2010), alors que la moyenne nationale est de 13,7%.

Cette région est en queue de 16 régions marocaines en termes de production de richesse |6|. Sa contribution au PIB ne dépasse pas 3,2%. Si le PIB régional par habitant au Maroc est de 23240 dirhams (2088 euros), pour la région de Taza-Al hoceima-Taounate, il ne dépasse pas les 12564 dirhams (1129 euros). De quel développement humain nous parle-t-il alors ?

Taza aujourd’hui, Safi, Youssofia, Ifni, Sefrou hier, ces révoltes populaires démontrent que ce bricolage social n’a jamais profité aux populations durant les douze dernières années. Sans tourner la page du néolibéralisme à la marocaine et passer à une politique de répartition des richesses juste, ces révoltes sociales continueront à faire trembler le régime. Entre-temps, Taza panse ses blessures.

La ville et ses habitants appellent notre solidarité…

Notes

|1| Sur les relations scandaleuses entre la classe politique française et ses médias avec le pouvoir marocain, lire le tout nouveau Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux (éd. Calmann-lévy) de Jean-Pierre Tuquoi et Ali Amar.

|2| Lire le subliminal François Soudan sur : www.jeuneafrique.com/Article...

|3| Parmi ces vidéos : http://www.youtube.com/watch?featur...

|4| En raison du conflit du Sahara occidental, l’Etat emploie tous les diplômés de cette région. Ce qui crée une discrimination entre les Marocains du Nord et du Sud.

|5| Les chiffres de ce paragraphe sont tirés du site du HCP : http://www.hcp.ma/Indicateurs-provi...

|6| Les comptes régionaux de 2009 : http://www.hcp.ma/Les-Comptes-regio...

http://www.cadtm.org/Maroc-Taza-ou-l-echec-de-Mohammed

« L’enfant de Gaza » est bien de Taza


Par Thami Afailal, 10/2/2012

 
L'enfant de Taza qui ressemble à Gaza (Photo : Lakome)

Rabat.- C’est la photo d’un enfant qui pleure et qui supplie. Cette photo a fait le tour des réseaux sociaux pour dénoncer la brutalité des forces de l’ordre lors de l’assaut contre le quartier El Koucha de Taza où personne n’a été épargné, même pas les enfants.

Immédiatement après, des journaux arabophones aux ordres ont répliqué que la photo était « un montage » et qu’en réalité il s’agit d’un enfant de Gaza qui supplie des soldats israéliens qui venaient d’arrêter son père. Ces journaux donnent même une date : 2009. S’ensuivit l’habituelle litanie d’accusations contre les « falsificateurs », « manipulateurs », etc.

Réponse du berge à la bergère, certains malins sont allés à Taza et ont retrouvé l’enfant. Ils l’ont photographié, filmé (voir vidéo) et même interviewé, pour couper court à toute réplique intéressée.

C’est pas un enfant de Gaza, c’est bien un enfant de Taza. Mais comme Taza c’est Gaza, si on prend en compte la méthodologie de la répression utilisée par le Makhzen, c’est kif kif.

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Les « services » en flagrant délit de désinformation


Par Zineb El Rhazaoui, Vox Maroc,11/2/2012
Petit garçon de Taza en imploration

Le makhzen est décidément prêt à tout pour étouffer la répression sanglante qu'il fait subir à la ville de Taza. La photo de ce petit garçon en pleurs avait fait le tour des réseaux sociaux, suscitant l'indignation de l'opinion publique. Est-ce donc vrai? L'armée a-t-elle donc réellement investi des domiciles privés, n'épargnant ni femmes, ni enfants, ni personnes âgées? Les actes de vandalisme, les passages à tabac et les menaces de viol ont donc bel et bien eu lieu?

Pour étouffer le scandale, les services ont bien des ressorts. Ils ont vit appelé à la rescousse certains quotidiens arabophones à leur solde pour expliquer "preuve à l'appui" que l'image du petit garçon proviendrait de Gaza, qu'elle serait celle d'un petit palestinien en pleurs devant un soldat israélien venu arrêter son père en 2009. Ces mêmes journaux se sont répandus en invectives contre les activistes et militants des Droits de l'Homme qui ont diffusé la photo du petit garçon, criant à la manipulation, voire à la conspiration contre le très démocratique Etat du Maroc.

Flagrant délit de désinformation

 
Dans l'image ci-contre, le quotidien An-Nahar Al-Maghribiyya fait sa Une sur "l'imposture" des démocrates et étaye doctement la version mensongère des services.

La cyber police est allée jusqu'à créer une fausse page internet datant l'image du 19 novembre 2009 et criant à la "manipulation" des activistes.

Page créée de toute pièce par la cyber police, datant la photo de l'enfant de 2009

Le site d'information indépendant demainonline a bien relevé la supercherie dans un article intitulé L'enfant de Gaza est bien de Taza. Il relaye une vidéo filmée par des activistes qui se sont rendus sur place et retrouvé le petit garçon. Dans un parfait arabe marocain, sans un soupçon d'accent palestinien, l'enfant a expliqué que les forces de la répression ont cassé la porte de sa maison, et qu'il a très peur de la police.

La presse makhzenienne mensongère

Il suffisait pourtant de bien regarder la photo pour en avoir le cœur net. Sa posture, la main devant la bouche, en pleurs, serait comprise par n'importe quel marocain comme un geste de supplication. Il s'agit d'une gestuelle typique du langage corporel marocain qu'un petit Palestinien n'arborerait pas forcément.
vandalisme des forces de "l'ordre" à Taza
Le makhzen est peut-être malin, mais certainement pas assez intelligent pour mener une entreprise de désinformation sur des événements aussi flagrants que ceux de Taza.
http://voxmaroc.blog.lemonde.fr/2012/02/11/les-services-en-flagrant-delit-de-desinformation/