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samedi 22 janvier 2011

Il faut soutenir l'insurrection de la Tunisie !

Par Les invités de Mediapart, 13/1/2011
«Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type.» Michèle Alliot-Marie Le gouvernement français –comme celui d'autres États– est devenu incapable, à lui seul, de gérer pour le compte des Français les paramètres économiques transnationaux qui déstabilisent actuellement la plupart des nations et provoquent des révoltes populaires.
C'est en raison de cette impuissance qu'il se tourne vers la recherche d'une solution policière aux problèmes sociaux. Mais l'État conserve néanmoins le monopole des prises de positions politiques extérieures.
Les encouragements adressés récemment au président Ben Ali, en pleine Assemblée nationale, par la ministre des affaires étrangères, lui proposant une aide technique dans son entreprise de répression antidémocratique, ressemble à une caricature malveillante de la presse anarchiste des années trente.
Mme Alliot-Marie a oublié sans doute un instant qu'elle n'était plus ministre de l'intérieur ni ministre de la défense. Mais ce n'est pas une excuse. Elle s'est ridiculisée en dévoilant, sur le ton d'une banalité, qu'elle avait, en effet, des critères stratégiques communs avec M. Ben Ali. Or, les spécialistes du Maghreb n'ont pas attendu cette crise pour qualifier le régime de M. Ben Ali de dictature policière et pour mentionner l'extrême corruption qui fait que la famille du Président et celle de son épouse forment un gang qui monopolise ou cherche à monopoliser la gestion des ressources du pays tout entier et exporter leurs bénéfices vers des banques privées étrangères.
L'Union européenne (UE) n'est pas faite pour résister à une crise sociale, puisqu'elle gère activement la dépossession des États de leur souveraineté économique. Mais elle a laissé entendre, par la voix de «sa»  ministre  des affaires étrangères, Mme Ashcroft, une travailliste britannique, naguère chargée des questions sociales, qu'on pouvait stigmatiser les massacres policiers en Tunisie. L'Europe néolibérale reste donc au moins chargée d'une mission de défense des droits de l'homme en cas de troubles sociaux. Clause qui fait partie obligatoirement des accords de coopération que signe l'UE.
Le développement (planifié) de la Tunisie parut un temps «bien parti» et il devait faire de ce pays instruit, laïc, artiste et pacifique, un exemple de valorisation habile de l'éducation populaire, du tourisme et de l'huile d'olive. Malgré un indice de développement humain devant rejoindre celui des pays développés, il souffre d'un épuisement des ressources en eau, d'un «surdéveloppement» de l'instruction et du détournement des investissements vers les caisses du clan Ben Ali. Le pays devient le siège d'une révolte populaire, pas islamique, de la jeunesse chômeuse urbaine et rurale, et a rencontré la sympathie et l'appui du peuple français.
Mais c'est le Maghreb qui va peut être entrer en mouvement: ce sont trois peuples proche de nous, passionnés et sincères, comme le peuple français, quand il se révolte, et c'est au nom des principes populaires de la république française, encore idéale, qu'on y défend la démocratie et la république sociale. Celle qui fut proclamée au printemps des peuples en mai 1848 et écrasée en juin, rétablie en 36, écrasée en 40 ; rétablie en 44 par le Conseil national de la résistance, en voie d'écrasement actuel.
Il faut interdire que nos soldats, nos gendarmes et nos policiers soient envoyés à l'aide d'une dictature post-coloniale corrompue. Bientôt si on persiste dans cette voie, il va falloir aussi aider le régime militaire algérien à mater le peuple algérien. Refaire la bataille d'Alger : Hourra ! cornes au cul, vive le père UBU !  Ensuite ce sera le tour du 9.3 s'il commence à imiter les Tunisiens.
L'attitude du gouvernement français actuel forme un tout qu'on doit analyser avec une malveillance précise car il est orienté en sens inverse de la défense de la démocratie et jette le pont entre les pratiques extérieures et intérieures des forces du maintien de l'ordre:
- dans l'affaire de la Côte-d'Ivoire, la présence post-colonialiste des entreprises françaises oblige à une prudence d'autant plus grande que la qualité criminelle du pouvoir de l'ex-président Gbagbo n'avait jamais été considérée comme un obstacle à la prospérité des intérêts français, bien au contraire
- dans l'affaire des otages à la frontière Niger-Mali,  la violence efficace des commandos français d'opérations spéciales, pour la première fois, a été très rapidement menée en sacrifiant explicitement la priorité accordée normalement à la protection de la vie des otages, au profit de la manifestation des capacités d'écrasement des groupes « terroristes » ; une attitude que même l'armée colombienne estimait ne pas devoir afficher.
Ce que révèle cet ensemble, c'est que la doctrine d'emploi des forces policières et militaires, unifiée par l'influence des opérations en Afghanistan, est offerte tout azimuts comme une expertise technique, préconisée dans une partie du Livre blanc sur la défense, pour servir éventuellement à la répression des troubles sociaux internes. Cette tendance fait partie d'une stratégie à l'entraînement et qui paraît tout à fait légitime au pouvoir actuel, même si cette doctrine parait plutôt illégitime aux trois armes, réunifiées de force par l'inclusion de la gendarmerie dans la police.
En prenant le parti du peuple tunisien contre Ben Ali, nous nous plaçons dans la perspective d'une redéfinition claire de la politique de défense et de sécurité des démocraties, telle qu'elle se présente désormais dans l'Union européenne et chez ses voisins. La vraie menace, la violence offensive, c'est la menace économique et sociale qui découle des critères purement spéculatifs que la dominance du secteur financier a imposé par la dérégulation des marchés. Les «nouvelles menaces» sont désormais les catastrophes sociales et écologiques, induites visiblement par les crises financières successives. Les véritables adversaires, ce sont les groupes financiers transnationaux, ou les dirigeants corrompus, complètement dégagés de toute responsabilité sociale localisée, et qui doivent être désignés comme « l'ennemi » des démocraties et traités comme tels, en toute justice, par la loi et la justice internationale.
Ce que nous dit l'insurrection tunisienne, c'est que cette justice et cette loi auront du mal à émerger. Mais la période n'est plus au contrôle  des comportements violents des jeunes chômeurs –fils de chômeurs de nos banlieues– ou à la chasse aux terroristes religieux maffieux ou paramilitaires. Il faudra partout traiter les causes, celles de l'effondrement des revenus des classes populaires, et évaluer les responsabilités des personnels politiques au pouvoir; les écarter du pouvoir dans la mesure où les gouvernements paraissent avoir décidé de n'y faire face que par la répression: ce qu'on peut appeler désormais le «modèle tunisien».
Méditer sur la défense de la Liberté politique, sur l'Égalité sécuritaire des habitants qui est le contraire de la précarisation, et sur la Fraternité de la société, qui s'oblige à secourir les habitants dans le besoin quand la survie économique du peuple est menacée, cela ne sonne pas comme un simple rendez-vous d'experts, mais comme une question vitale énoncée par la déclaration des droits de l'homme de 1793, de 1848, de 1945, pour la défense et le maintien de l'identité civique et de la mobilisation sociale, seule garantie de l'indépendance et de la liberté  démocratique.
http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/130111/soutenir-linsurrection-de-la-tunisie

Le dessin du jour

Maroc : interdiction de vendre de l'essence aux piétons

Diaspora Saharaui, 21 /1/ 2011



Le régime marocain a ordonné à tous ses agents d'autorité de descendre sur le terrain et parcourir toutes les stations de vente de carburant pour annoncer la nouvelle directive : "La loi interdit la vente d'essence à toute personne qui n'est pas véhiculée ou n'a pas de moto" par crainte de voir les Marocains s'immoler par le feu, ainsi que pour mener un contrôle strict des prix des carburants.
immolation en Inde

La nouvelle a été annoncée par le journal marocain arabophone "Assabah" qui ajoute que d'autres directives ont été données aux autorités et responsables des administrations de montrer de la prudence dans leur attitude envers les citoyens, éviter la provocation et essayer de résoudre les problèmes des citoyens avec le moindre coût possible et éviter de créer des problèmes avec les vendeurs ambulants.
Le journal ajoute que les services de sécurité ont reçu l'ordre de serrer l'étau sur la vente des drogues, les pilules en particulier, étant donné que ses consommateurs peuvent se donner à l'immolation.
D'autre part, un Sahraoui de la ville de Smara, au Sahara Occidental occupé par le Maroc, s'est immolé aujourd'hui par le feu après avoir perdu tout espoir de voir ses droits sociaux se réaliser.
Le citoyen Mohamed Lamine Ould Salek, né en 1971, marié et père de 3 enfants s'est immolé devant le siège marocain de la Province de Smara d'où il a été conduit à l'hôpital de la ville pour ensuite disparaître enlevé par les services de sécurité marocains.
Ces immolations ne sont hélas pas exceptionnelles au Maroc. 
 En 2001 des diplômés chômeurs handicapés moteurs et aveugles, sauvagement tabassés à chacun de leur sit-in pour obtenir un emploi, après une très longue grève de la faim , avaient fixé une date pour s'immoler collectivement par le feu. Ils ont été "sauvés" d'extrême justesse par d'officielles promesses d'emploi qui n'ont jamais été tenues . Par la suite, au fil des années,  il y a eu de nombreux cas de tentatives de suicides de diplômés chômeurs : immolations par le feu, défenestrations, aspersions d'acide, etc.
Mais la presse internationale n'en parle pas, ces actes de désespoir qui risquent de ternir l'image du Maroc, passent inaperçus au-delà des frontières ...(NDLR Solidmar)

L’Algérie va importer 30 millions d’extincteurs

par Chawki Amari, Chronique Point Zéro, El Watan, 19/1/2011
[Avis aux lecteurs : ceci est une chronique satirique, à lire au second degré. NDLR SOLIDMAR]
Comme une traînée de feu, les immolations se poursuivent à un rythme stupéfiant, comme si les Algériens découvraient l’efficacité de cette spectaculaire forme de contestation et l’utilisaient naturellement, comme on utilise une barque pour partir. A tel point que les autorités ont ouvert des enquêtes et que même le président de la République aurait demandé un rapport détaillé sur ce phénomène. Hier, c’est une femme, la première, qui a tenté de s’immoler par le feu pour un logement, à Sidi Bel Abbès. Comment peut-on en arriver là ? En Tunisie, il y a eu un cas, en Mauritanie, un cas, deux cas en Égypte, et en Algérie, on en est déjà à 8 cas, individuels, 28 si l’on ajoute la tentative collective de ces harraga interceptés par les gardes-côtes à Annaba, qui ont préféré s’asperger de mazout et s’allumer plutôt que d’être attrapés.

Phénomène de mode médiatique ou parce que l’essence n’est pas chère, comme l’a cruellement souligné un farouche opposant aux sacrifices sans lendemain, il faut s’interroger sur cette extraordinaire vitesse de propagation de la méthode, comme si tout le monde s’était donné le mot. Si dans la majeure partie des cas, les tentatives ne se sont pas soldées par la mort, il faudra bien se pencher sur cet étrange peuple, ces Algériens et Algériennes, avec leur rapport avec la mort si particulier et ce sens du panache si déroutant, qui ont font toujours plus que les autres ; pour le nombre de morts dans une guerre d’indépendance, ils sont premiers. Pour le nombre de morts dus au terrorisme, ils sont premiers. Pour le nombre d’émeutes, ils sont premiers et pour le nombre d’immolations par le feu, ils sont d’ores et déjà premiers, avec une bonne longueur d’avance sur tous les autres. On imagine déjà la réponse du gouvernement. Après l’obligation d’avoir un extincteur dans sa voiture, il va obliger tous les piétons à en porter un sur le dos.

vendredi 21 janvier 2011

Conférence-débat à Forli (Italie) sur la cause sahraouie : culture et droits de l'Homme


Par APS,  21/1/2011
Conférence-débat sur la cause sahraouie mardi à Forli
La municipalité de Forli (Emilie-Romagne) compte organiser mardi une conférence-débat sur « L’Histoire et la Culture sahraouie: la mémoire d’un peuple, son présent et son avenir », a-t-on appris vendredi de source médiatique à Rome.
Cette rencontre à laquelle prendront part des journalistes sahraouis, des universitaires et des représentants d’associations italiennes de solidarité avec le peuple sahraoui vise à sensibiliser sur « le recouvrement de la mémoire historique et la promotion des droits humains sahraouis », a-t-on précisé.
Dans un article intitulée les « droits de l’homme violés pendant 35 années sous l’indifférence de l’Occident », le journal Romagna Oggi, annonce que Malainine Lekhlal, secrétaire général de l’Union des journalistes et écrivains sahraouis, va évoquer au cours de la conférence « le sort de son peuple, vivant depuis 35 ans en exil ».
Sous l'indifférence de la communauté internationale, le peuple du Sahara Occidental affronte depuis plus de 35 ans une politique menée par le Maroc visant à dissoudre le patrimoine culturel sahraoui sous toutes ses formes. La colonisation par le peuplement massif et l'attaque à l'identité nationale dans les écoles font partie des méthodes que le Maroc utilise dans le but d'effacer les différences qui marquent les deux communautés marocaine et sahraouie.

La mare aux têtards

Par  Khalid Jamai, Lakoum, 15/1/2011
 
Un ami me disait dernièrement que la scène politique marocaine n’avait rien à envier à une mare, noire, cloque, nauséabonde, boueuse où se débattent des têtards, appelés aussi queue de poêlons, sous le regard de quelques crapauds et autres grenouilles qui n’arrêtent pas de coasser.
Rappelons que ce batracien a bien des points communs avec un très, très, grand nombre de nos politiciens, pardon de nos politicards.
Ne se distinguent-ils pas, les uns et les autres, par une grosse tête qui se confond avec l’abdomen. Preuve d’une fringale insatiable.
Ne vivent-ils pas en groupe? Ne se livrent-ils pas au cannibalisme lorsque la «nourriture» vient à manquer?
Par ailleurs, les «meilleurs» de ces politicards qui sont devenus des députés se sont mus, poussés par leur « gros ventres » et leur «faim insatiable», en nomades parlementaires, et comme tels sont continuellement à la recherche de «nouveaux pâturages» où l’herbe est plus grasse et de nouveaux «horizons idéologiques».
D’aucuns se presseront de dire qu’ils n’ont pas de principes ou qu’ils en changent comme on change de chemise au gré de leurs intérêts. Ceux qui tiennent un tel discours ont tout faux, car nos transhumants- têtards ont toujours été fidèles au seul principe qui les a toujours guidé : «allah yansar men sbah». Et, dans la foulée, on peut dire que eux aussi sont des «harragas», de surcroît permanents du fait qu’ils ne cessent pas de transiter d’un parti à un autre nonobstant les considérations idéologiques. Ainsi, passent-ils allégrement du P.I au P.P.S, de celui-ci à l’U.S.F.P et au P.S.U et delà au P.A.M tout en faisant un saut au P.J.D.
Pour ces « ultra pragmatiques » qui ne parlent des partis politiques qu’en se référant à leurs symboles :
-La Balance est débalancée
-La Rose a perdu ses épines
-La Lampe n’éclaire plus
-Le Livre est devenu indéchiffrable
-Le Tracteur s’est mu en faucheuse
Peut-être ont-ils compris que «oulad abde wahed, wahed» et que, donc tous ces partis ne font qu’un, in fine. Ne proclament-ils pas que leur programme est celui tracé par le roi ? Qu’ils sont tous pour « Imarat al mouminin», pour l’article 19 et ne se livrent-ils pas une surenchère quant à leur fidélité à la monarchie ?
Pour tout langage, ce ne sont que cris stridents et onomatopées que ponctuent des espèces de joutes, en fait, des pugilats de chiffonniers où tous les coups sont permis, et où l’insulte, l’invective, l’injure, les insanités le dispute à la calomnie et à la…vacuité.
Du toc, du cinéma, de l’esbroufe pour essayer de tromper, leurrer, bercer, duper, mystifier, embobiner le quidam lambda.
Vaine et dérisoire tentative comme l’a montré le très fort taux d’abstention lors des dernières élections de 2007.
Mais, que voulez-vous, comme le dit la fable «poisson chat, jamais têtard ne le deviendra».

Situation scandaleuse des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines


Par le Comité Sahraoui de la défense du droit à l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental.CODAPSO, El Aaiun : le 18 Janvier 2011,
La situation des détenues politiques sahraouis dans la prison noir de El Aaiun / Sahara Occidental comme dans la prison locale de Salé / Maroc,est une situation catastrophique, inquiétante, et qui nécessite une réaction internationale urgente. Notamment en ce qu'ils sont exposés quotidiennement aux mains des gardiens des deux centres pénitenciers.
La plupart des Sahraouis détenus ont déclaré leur vulnérabilité à diverses formes de torture, le viol et les traitements dégradants et atteinte à la dignité de l'homme par la police pendant leurs détention provisoire dans les centres d’interrogation à El Aaiun d'une part, et par la politique raciste et systématique de l’administration général du département des prisons et de réinsertion marocaine d'autre part selon le témoignage de deux avocats de la défense Maitres : Rguibi Lahbib et Bazaid Lehmad après leurs visite au prisonniers dans la prison locale de Salé, et dans lequel ils ont divulgués que sept (7)prisonniers sahraouis ont été soumis à la torture, le viol et les mauvais traitements, et qui sont messieurs :
1- Hassan Dah : 23 ans, ex détenue politique : Brutalement torturé, violé par matraque introduite dans l'anus par la police marocaine dans la ville d’El Aaiun.
2- Mohamed Bachir Boutenguiza : 37 ans, ex prisonnier politique, brutalement torturé, et violé par une barre de fer introduite dans l'anus par la police, et qu’il souffre d’une hémorragie massive dont ses effets jusqu'à présent, selon son avocat et sa famille.
3- Daich Daf : 32 ans, père d’un enfant et membre du Comité de dialogue du camp Gdeim Izik : Brutalement torturé, violé par matraque introduite dans l'anus par la police marocaine dans la ville d’El Aaiun.
4- Abdallahi Toubali : 30 ans, membre du Comité de dialogue du camp Gdeim Izik : Brutalement torturé, violé par matraque introduite dans l'anus par la police marocaine dans la ville d’El Aaiun.
5- Houssein Zawi : 36 ans, membre du Comité de dialogue du camp Gdeim Izik : Brutalement torturé, violé par matraque introduite dans l'anus par la police marocaine dans la ville d’El Aaiun.
6- Mohamed Ayoubi : 55 ans, il souffre des troubles psychiques: Brutalement torturé, violé par matraque introduite dans l'anus par les services sécuritaires marocaine lors du démantèlement du Camp dans la ville d’El Aaiun.
7- Abdallahi Lekhfawni : 37 ans : membre coopérateur du comité du dialogue du Gdeim Izik, Brutalement torturé, violé par matraque introduite dans l'anus par les services sécuritaires marocaine.
Et c’est le cas pour les autres prisonniers politiques sahraouis dans le même établissement pénitencier qui ont été soumis à la torture physique et psychique et non le viol, dont il y a encore 13 détenus sahraouis  politiques dont les noms :
8- Asfari Naama : 40 ans activistes sahraoui des droits de l’homme, et ex prisonnier de conscience à plusieurs reprises.
9- Mohamed Bouryal : 40 ans, membre du comité du dialogue.
10-Mohamed Bani : 41 ans.
11-Sidi Abderahman Zayou : 37ans.
12-Ahmed Sbai : 39 ans, ex détenue politique et activiste sahraoui des droits de l’homme.
13-Sidi Abdallah Abhah : 35 ans.
14-Abdel jalil Laaroussi : 32 ans.
15-Mohamed Tahlil : 29 ans ; ex détenue politique et activiste sahraoui des droits humain.
16-Mohamed Lamine Hadi : 26 ans, activiste sahraoui des droits humain.
17-Taki Machdoufi : 25 ans.
18-Bachir Khada : 24 ans, activiste sahraoui des droits de l’homme.
19-Cheikh Banga : 21 ans, activiste sahraoui des droits de l’homme.
20-Lemjayed Sidahmed : Activiste sahraoui des droits de l’homme.
D’autres prisonniers politiques souffrent du même traitement, le traitement dégradant de la vie humaine, la torture de toute sorte, l’humiliation, ainsi que d’autre formes du traitement inhumain, dont ils souffrent plus de 130 détenues sahraouis dans la prison noir de El Aaiun(tous arrêtés après les évènements du 8 novembre, et après le démantèlement du camp de Gdeim Izik, dont six (6) femmes (deux ont été relâchés le 12 janvier 2011, Mme. Fatimato Sabi 44ans, et Mme. Zahra Lansari 40 ans). Selon le témoignage de plusieurs familles pour le Codapso, elles ont tous confirmés que leurs proches sont mal traiter, et que leurs situation est extrêmement désastreuse et très inquiétante dont plusieurs souffrent des maladies chroniques causés par la torture dans les centres d’interrogations et aussi à cause de l’administration du pénitencier sous la direction du directeur Mr. Abdel-ilah Zanfouri (fameux tortionnaire et ex directeur du couloir de la mort dans la prison central de Kenitra / Maroc).
Non seulement les prisonnier qui souffrent mais aussi leurs familles lors des visites à leurs proches, car eux aussi souffrent du mal traitement autant que visiteurs par les gardiens de cette horrible prison.
Ce traitement inhumain qui est contre les lois et les conventions internationales, et même contre l'ensemble de règles minima pour le traitement des détenus, dont les articles indiquent :
Article 6. Chapitre 1 : les règles suivantes s'appliquent de manière impartiale et ne peut y avoir aucune discrimination de race, de couleur, de sexe, de religion, d'opinion politique ou toute autre opinion, l'origine
nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou autre statut.
Article 17, chapitre 1 : Tout détenu n'est pas autorisé à porter des vêtements spéciaux qui doivent être fournis avec des vêtements adaptés au climat et suffisant pour maintenir la santé. Ne doit en aucune façon que ces vêtements sont dégradants ou humiliants.
Article 35, Chapitre 1 : fournir à chaque détenu, à l'entrée de la prison, des informations écrites concernant la réglementation applicable à sa catégorie de prisonniers, et sur les règles de la discipline dans la prison, et autorisé des méthodes pour obtenir des renseignements et formuler des plaintes, et sur toutes autres questions qui lui sont nécessaires pour lui permettre de connaître ses droits et devoirs des deux, et s'ajuster en
fonction de la prison à vie.
Article 37 : Les détenus doivent être autorisés, sous la supervision nécessaires pour communiquer avec leur famille et les amies confiances, à intervalles réguliers, par correspondance qu'en recevant des visites semblables.
Article : 39. Doit être mis à la disposition des prisonniers, continuent à voir régulièrement sur le cours des événements d'intérêt dans les journaux quotidiens ou publications périodiques ou spéciaux délivrés par l'administration pénitentiaire ou à écouter des stations de radio ou de conférences, ou tout autre moyen similaire permises par le département, ou être soumis à la surveillance. Et même selon la déclaration  universelle des droits de l’homme qui explique bien les droits des individus :
Article 2 : Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Article 6 : Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.
Article 7 : Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.
Article 8 : Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.
Article 9 : Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.
Article 10 : Toute personne à droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.
Article 11 : Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis.
Article 12 : Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de laloi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.
Si bien que le Codapso lance son appel urgent pour :
1- Ouvrir une enquête sur la torture, les actes de viole, et les traitements inhumains commis par les autorités marocaines contre les détenus politiques sahraouis.
2- Appel aux organisations internationales des droits de l'homme pour dénoncer les mauvais traitements des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
3- Faire pression sur le Maroc afin de respecter les droits de l’homme au Sahara Occidental / Zone sous contrôle du Maroc.
4- L'application des résolutions de la légitimité internationale, afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.
5- La condamnation des restrictions systématiques contre les militants, ainsi que les citoyens sahraouis.
6- La solidarité absolue avec les détenues de conscience Sahraouis.
7- Notre appel à la communauté internationale pour élargir les pouvoirs du MINURSO dans la surveillance des droits de l'homme.
Prison noire d'El Aaiun
Pièce jointe : Liste des détenues politiques Sahraoui :
Liste des détenus politiques sahraouis dans la prison noir de El Aaiun / Sahara Occidental :
Avant le 08 Novembre 2010:
1 - Bachri Ben Taleb.
2 – Cheikh Amidane.
3 – Alaoui Sidi Mohamed laghdaf.
4 – Alaoui Salek.
5 - Hammadi Hemdaity.
6 - Ahmed Daoudi .
7 - ELGARHI Zubair.
Après le 8 Novembre 2010 :
Noms complet des femmes détenues dans cette prison :
01-Fatimatou Sabi (relâchée le 12/01/2011).
02 - Ansari zahra (relâchée le 12/01/2011).
03 – Hayat Rguibi.
04 - Nguiya Hawassi.
05- Jouda Oum Al fadli.
06- Lalla Khaidouma (ghaliya) Joumani.
Noms complet des autres prisonniers politiques :
1 - AberkanMohammed Mahfod.
2. - Yaya Bachir.
3. - Mowahad Khatari.
4. - Mohammed SalemLemrabet.
5. – Rguibi Lkadi.
6. - Salek Bouchana.
7. – Abid Mohammed.
8. - Ahmed Daddah .
9. – RguibiMohammed Zein.
10. – Naji Ahmed.
11. - Salami Ali Baiba.
12. - Sami SolhAbdeslam.
13. - HmaimidHammadi.
14. - Jamal boufarra.
15. – Berkouz Habib.
16. – AamarAbderahman.
17. - Din MohamedLamine.
18. - Hamoud Lili.
19. – MarzoukMohamed Lamine.
20. – Bab AllahYaakoub.
21. – Kaihal Mohamed.
22. – Assri Salama.
23. – Rachdi Ahmed.
24. – Tchiti Moulay Ahmed.
25. - Helmi Issam.
26. - Dah Mohammed Embarak.
27. - Tawazon Salem.
28. - Hamad Hussein.
29. - Assri Hussein.
30. - MohammedMarhome.
31. - Ahmed Babaite.
32. - Salama Amidane.
33. - LebaihiMohamed.
34. – Ali Salemdorachad.
35. – Louchaa Maa.
36. – Bartaa Abdallah.
37. - Jafari Ahmad Fal .
38. - Borhimiahmoud.
39. – Ajwad Kaziza.
40. - Toumi Ahmed.
41. - Hanin Mustapha .
42. – Tolba Saad bouh.
43. – Laabidi Salek.
44. - Nourdine Wjaje.
45. - Abd elhay Nassri.
46. – Brahim Raha.
47. – Ahrayem Ahmed.
48. – AharayemMahmoud.
49. - Ahra rayemMahamed Fadel.
50. – Lamaaiti Omar.
51. - Hussein Al Miri.
52. -Lehkmaich
Houssein.
53. - Bakai Firassa.
54. - Sami Solh
Ibrahim.
55. – Tanji Ahmed.
56. – Rahali Bechraya.
57. – Lekhlifi Dahman.
58. - Azergui Mehdi .
59. - AhmedMoussaoui .
60. - Saadi Hamma.
61. - Saadi Bassiri.
62. – Lekhlifi sidiBrahim.
63. – Limam Hadi.
64. - Sahel Legazel.
65. -Mohamed SalemSidamar.
66. - Lehbib Dah.
67. - Salek Lamaadal.
68. - Bashir Braik.
69. - Sidi AhmedBelmaki.
70. - Zein Ibrahim al-Khalil.
71. - Mustafa Rami.
72. - Salek Daoudi.
73. - Tariq Dakhil.
74. -Aliyen Toubali.
75. - Sidi Mohamed Haiba.
76. - Ismail Amouri .
77. – Said Daali.
78. - Hussein Hamdan.
79. - Ramadan Cbik.
80. - MohammedAlmzarid.
81. - Mustafa Barbare.
82. – Moulod Alaoui.
83. - Lekwara Ahmed.
84. - Mohamed AliLekwara
85. - Sidi MbarekChakoul.
86. -Bchairnamaalainin.
87. – Dimani Najem.
88. - MohammedBoaz.
89. - M'Hamed Laakik.
90. - Jamal Bouaida.
91. – Babait SidiBrahim.
92. - Hassan Banha.
93. - Hamdan Ibrahim.
94. - Ibrahim al-Ismaili.
95. - Baiba Khaddad.
96. - Indore Omar.
97. - Hussein Dada.
98. - Mohamed SalemAl Busaidi.
99. - Hammad AhlZayaar.
100. - MohamedEmbarek Lafkir.
101 - Imad Nrajah.
102 - Lkhair Hicham.
103 - Abd al-WahhabMaiofe.
104 - Ali Lmir.
105 – Ali Krayfa.
106 – Bechraya Najem.
107 - Sayf DinSamman.
108- Boujemaabougharioun.
109 - Kadlouli Laroussi.
110 - Naji Mohammad.
111 - Mohammad AliSid Zein.
112 - MrayzigueKhatar.
113 - Yahdih Lebaihi.
114 - Hussein Ndour.
115 - Lbrasse Mustafa.
116 - Gali Mrabih.
117 - Ghailani Salem.
118 - BouderbalaHanafi.
119 - SidatiMohammed Hammadi.
Comme nous signalons qu’il y’a encore d'autres prisonniers .................
Liste des prisonniers politiques sahraouis incarcérés dans la prison locale de Salé au Maroc :
1 - Asfari Naama.
2 - Ahmad Sbaai.
3 - Khfaoni Abdallahy.
4 – Zayou Sidi AbdelRahman.
5 - Toubali Abdullah.
6 - Hussein Zaoui.
7 - MohamedBouriale.
8 – Daich Dafe.
9 - Cheikh Bangua.
10 - Abdul JalilMraimade.
11 - Bani Mohammed.
12 - Tahli lMohammed.
13 – Hassan Dah.
14 - Khada Bashir.
15 – Taki Machdoufi.
16 - Mohammed Bashir Boutenguiza.
17 - Sidi Abdellah Abhah.
18 - Mohamed Lamine Hadi.
19 - Mohammed Al Ayoubi .
20- Lemjayed Sidahmed.
Par le Comité Sahraoui de la défense du droit à l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental.
CODAPSO.

Appel BDS Maroc

Par BDS Maroc, 17/1/2011
APPEL (Pour ajouter votre signature)
Les citoyennes et citoyens, associations, syndicats, et individualités marocain(e)s signataires,
-Conscient(e)s de l’impasse à laquelle est arrivée en Palestine la communauté internationale des États en traitant par l’impunité la plus totale les violations répétées du Droit par l’Etat raciste d’Israël,
-Soucieux(ses) de contribuer à un avenir de justice et de paix, pour toute la région et pour le monde, avenir qui se joue en Palestine aujourd’hui,
-Inspiré(e)s par les succès historiques de la communauté citoyenne mondiale dans l’abolition du régime d’Apartheid en Afrique du Sud à laquelle ont largement contribué la campagne de Boycott et de Désinvestissement et l’application de Sanctions internationales.
Voir la suite : http://www.bdsmaroc.org

L’appel BDS Palestine
Depuis sa création en 1948, l’Etat d’Israël ne cesse d’enfreindre le droit international dans l’impunité la plus totale et d’ignorer les centaines de résolutions de l’ONU condamnant ses transgressions. Malgré cela, la communauté mondiale ferme les yeux sur les violations répétées de l’Etat sioniste.
La suite sur le site : http://www.bdsmaroc.org/
NDLR- Rappel :Le même commerce illégal est organisé par le Maroc qui vend comme provenant du Maroc des fruits et légumes cultivés à Dakhla, en territoire sahraoui occupé

La leçon tunisienne

  Abdallah Tourabi, Lakoum, 14/1/2011

Pendant des années, la Tunisie a incarné, jusqu’à la caricature, l’image de l’État autoritaire et policier : une opposition laminée par des décennies de répression, un maillage sécuritaire implacable, une liberté de presse inexistante, et un pluralisme de façade assurant la réélection du président Ben Ali dans des simulacres de scrutins.
Pourtant, cet autoritarisme a été vanté et élevé au rang de modèle, pour différentes raisons : une croissance économique soutenue, des indices honorables de développement humain, la gestion sécuritaire radicale du phénomène islamiste et le caractère plutôt laïque de l'État. Les événements dramatiques qui secouent le pays depuis des semaines ont complètement bouleversé ce modèle et invalident quelques idées reçues, notamment chez nous au Maroc. Le silence coupable et complice de l’Europe, et surtout de la France, sur les massacres commis par le régime de Ben Ali, est également porteur de conséquences et d'enseignements.
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Selon un discours, prétentieux et condescendant, tenu par des élites technocrates marocaines, la priorité actuellement est au développement économique, à la création de la richesse et à la modernisation de l'économie nationale. L'État doit donc jouir et user d’un pouvoir sans limite pour atteindre ces objectifs, dont on ne peut nier ni la nécessité ni l'importance. Les tenants de ce discours estiment que la question des réformes politiques, de la démocratie et du respect des libertés est secondaire, sinon superflue. Les Marocains, d’après cette logique, ont besoin de travailler, de consommer, de s’enrichir, plutôt que de voter, de manifester ou de s’exprimer librement. En somme : le pain avant les urnes, et les voix qui revendiquent la liberté d’expression doivent se taire pour mieux entendre les sifflets du nouveau TGV. Le peuple est vu ainsi comme immature, dangereux, instable et incapable de bien choisir. L'État doit décider à sa place, le guider et l'orienter vers des voies qu'il ne saurait atteindre par lui-même.
L'expérience tunisienne est désignée comme un modèle, un exemple qui a prouvé son « efficacité » et ses « vertus ». Pour les promoteurs de ce modèle, l’autoritarisme de Ben Ali a permis de réaliser un miracle économique, transposable au Maroc. La recette du miracle est simple : la compétitivité économique a besoin d’une stabilité politique, qui ne peut être obtenue, dans l’état actuel de la société, que par un pouvoir ferme et directif. Il faut donc museler toute forme d’opposition, étouffer les voix dissidentes, créer un semblant de compétition politique pour que l’État se consacre aux grands chantiers du développement économique. Le débat, le pluralisme, l’opposition, sont perçus comme parasitage, dissonance et obstacle pour la réalisation de ces projets.


Cependant le soulèvement populaire en Tunisie contre le régime de Ben Ali, démontre les limites de l’autoritarisme et la fragilité de son « miracle économique ». Tout d’abord, il y a l’image de la pression qui ne peut produire que l’explosion et la déflagration. Le suicide du jeune Mohammed Bouazizi, qui a déclenché la révolte en Tunisie, est une réaction dramatique et désespérée face à l’injustice, l’humiliation, et l’arrogance des policiers qui lui ont confisqué son étal de fruits. Sous les apparences de la résignation et de la soumission des peuples à leurs régimes autoritaires, se forment des « dépôts de colère » qui n’attendent que le déclic pour exploser. La stabilité politique, supposée attirer les investissements étrangers et les touristes, n’est pas durable car elle est dépendante de dirigeants constamment menacés par la vindicte de leurs peuples. La démocratie se présente donc comme le meilleur pacemaker social et la véritable garantie d’une stabilité politique. Elle permet aux gens d’exprimer leur mécontentement et leur colère, avec des moyens pacifiques et apaisés. Elle rattache l’avenir d’un pays et sa stabilité à des instituions, des règles, des lois, et non pas à une personne et son entourage, qui n’ont de légitimité que la violence et la répression. L’existence d’une justice indépendante donne confiance aux citoyens et aux investisseurs, et empêche l’impunité et la transformation du pouvoir politique en une association de mafieux, s’enrichissant de prédation et d’abus. Le régime tunisien ne peut être un modèle ni un exemple, car ses fondements sont fragiles et éphémères. L’Histoire nous fournit plus d’images de dictateurs pendus, fusillés, trainés dans les rues, que de démocraties renversées par leurs peuples.
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A ses collaborateurs qui se plaignaient de la dictature d’Anastasio Somoza au Nicaragua, le président américain Roosevelt aurait répondu « Somoza may be a son of a bitch, but he's OUR son of a bitch » (Somoza est peut être un fils de pute, mais c’est NOTRE fils de pute). La France semble adopter cette formule à l’égard du régime de Ben Ali. En lisant sur les lèvres fermées de la France, on pourrait comprendre : « Ben Ali est peut être un dictateur, mais c’est NOTRE dictateur ». Le silence scandaleux sur les massacres commis par le régime tunisien, est une honte pour la patrie des droits de l’homme. Une infamie pour ce pays dont l’un des musées abrite le beau tableau d’Eugène Delacroix « La liberté guide le peuple ». Le président français Nicolas Sarkozy, si prompte à dénoncer la répression des manifestants en Iran en 2009, se cache derrière un mutisme honteux dont la seule explication est le cynisme et les calculs étroits et aveugles. L’État français rend ainsi un très mauvais service aux démocrates, humanistes et défenseurs des droits de l’homme dans le monde arabe et musulman, et trahit par l’occasion les valeurs qui fondent la République française. Comment peut-on encore défendre l’universalité des droits de l’homme, quand les pays qui sont censés l’incarner font le tri dans leur indignation ? Comment convaincre les gens dans le monde arabe et musulman de l’existence d’une justice internationale, quand des dictatures sont protégées et soutenues par une démocratie comme la France ?

On explique alors que le régime tunisien est un rempart contre l’islamisme, comme l’a résumé un éditorialiste français en écrivant « Plutôt Ben Ali que Ben Laden ». Outre le cynisme ce cet argument, qui veut qu’une dictature réelle est préférable à une théocratie virtuelle, son fondement politique est vide de sens et de perspective historique. L’islamisme est une idéologie, une vision du monde, qui correspond à une demande réelle dans les sociétés musulmanes. C’est une réponse politique à une crise d’identité et de valeurs, et une réaction au sentiment d’humiliation, qui hante le monde arabe depuis la défaite de 1967. C’est un phénomène qui ne peut pas être éliminé par la violence. Le régime de Ben Ali a pu, peut-être, réduire l’influence du mouvement islamiste tunisien, en recourant à la répression, mais l’idéologie islamiste et les conditions qui la nourrissent, sont encore là, latentes, attendant l’occasion pour s’exprimer. L’image de martyrs de la dictature donne aux islamistes tunisiens une légitimité et un prestige supplémentaire. Le modèle marocain à cet égard est plus intéressant et plus efficace : banaliser les islamistes en les intégrant. L’islamisme n’est plus un mouvement exceptionnel, nimbé d’une aura d’infaillibilité morale. Il prend le visage d’un élu communal ou d’un député, qui doit se démener, quotidiennement, pour trouver des solutions concrètes à ses électeurs. Le réel devient donc l’ordalie, l’examen, la vérification par la preuve de l’utopie islamiste, et quand un parti islamiste ne tient pas ses promesses, les partisans et les électeurs lui tournent le dos.

Allégeance et humiliation...


Comparez cette photo de l'humiliation où le plus fort écrase le plus faible : le temps des cavernes :


Et cette photo où l'homme qui préside le pays le plus puissant de la terre ! Obama saluant à la façon décontractée un homme qui fait le ménage - et remarquez que cet homme ne se baisse même pas !!! Et on veut nous convaincre que le monarque est un "khalifatou Allahi Fi l'Ard"???? Révoltant et inacceptable !!

 

Mohammed Belmaïzi

Toulouse : Photos et son de la manifestation de soutien au peuple tunisien

Vendredi soir 14 janvier (la nouvelle de la fuite de Ben Ali a été apprise durant la manif : production sonore diffusée mardi et aujourd'hui sur Campus) et samedi 15 toute la journée (prod dimanche 10h sur Campus)
Radio Campus 94mhz dans la région toulousaine et http://www.campusfm.fr/ partout dans le monde!

Tunisie : La révolution de la dignité-Pour une commission nationale d'enquête sur les crimes de la dictature

 par Violette Daguerre, 21/1/2011

Depuis de très longues années, j’ai eu à connaître la Tunisie à travers une poignée de militants associatifs qui avaient le courage d’être l’œil qui résiste au scalpel. Et ce en déployant toute leur force et persévérance pour faire la lumière sur les souffrances endurées par leur peuple et en en payant le prix fort. Alors qu’en Occident et au niveau des institutions économiques internationales, une autre vision de la Tunisie prévalait. On est allé jusqu’à parler d’un « miracle économique », et soutenir une dictature qui a soi-disant réussi à lutter contre le terrorisme et à contenir l’expansion extrémiste et les flots d’émigrants potentiels.
Pourtant, une réelle croissance économique est synonyme d’un pouvoir qui partage les richesses du pays et veille sur la chose publique, et non d’un exécutif liberticide et s’immisçant dans un législatif étranglé, d’un judiciaire confisqué et d’une classe politique corrompue (ou faisant montre d’allégeance partisane et avilissante au président de la république). Elle exige aussi que la population ne soit pas maintenue dans la pauvreté ou à la merci d’intérêts prédateurs qui se livrent au pillage des biens et d’un système mafieux effritant la classe moyenne et transformant le pays en propriété privée de la famille Ben Ali et de son entourage. Cela explique pourquoi les besoins sociaux sont restés insatisfaits pour une majorité de la population et pourquoi les études n’ont débouché sur aucun emploi pour 40% des jeunes diplômés. En fait, tandis que 5% de croissance annuelle permettaient la création de 50 000 emplois, il en aurait fallu 8% pour répondre à une demande qui s’élevait à 80 000 nouveaux emplois par an.
Pour couronner le tout, le pouvoir politique tunisien s’est employé à boucher l’accès à l’expression de la différence, à favoriser les violations les plus massives des droits de l’homme, et a fait montre d’une répression d’une rare férocité. Ce sont des raisons suffisantes pour aiguiser les tensions, hâter la désintégration sociale et menacer les fragiles acquis sociaux. C’est précisément ce qui a poussé une jeunesse tunisienne désœuvrée à crier son ras-le-bol, suite au suicide de protestation de Bouazizi dont la violence se dirige contre soi et son corps, traduisant un désespoir à son paroxysme. Retrouver sa dignité bafouée était devenu bien plus important que manger à sa faim.


Le "poulet rôti à la tunisienne", une des formes préférées de torture de la police sous Bourguiba et sous Ben Ali
L’on se rappelle les longues grèves de la faim des opposants pour faire entendre leur voix lorsqu’aucun autre accès à l’expression orale ou écrite n’était possible. Avec pareil cocktail, il n’est pas surprenant d’assister depuis un mois à des émeutes qui s’amplifient pour s’étendre des régions périphériques à la capitale, signifiant que le silence étouffant sur les violations massives des droits et sur les confiscations des libertés est désormais rompu. Injustice, oppression, désespoir, c’en était assez.
Bien des morts sont tombés avant que ces événements douloureux ne parviennent à ouvrir les yeux et atteindre la conscience des décideurs politiques en France. Eux qui n’hésitent pas à intervenir directement, et par la force s’il le faut, dans les choix politiques et économiques des pays satellites, n’ont fait que se murer dans un silence assourdissant et déclarer que la France ne s’ingère pas dans une situation locale. Et ce, jusqu’au changement de cap forcé un mois après avec l’interdiction de résidence en France de la famille de Ben Ali et le gel des avoirs suspects en provenance de la Tunisie.
Marseille, 15 janvier 2011. Photo Lise Dupas
Rappelons pour mémoire que c’est la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui dans son 2ème article définissait pour but à toute association politique la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme : liberté, propriété, sûreté et résistance à l’oppression. Ce qui concerne avant tout le droit et le devoir du peuple à la résistance à l’oppression et au libre choix de ses gouvernants. N’oublions pas non plus combien une certaine presse aveugle et aux ordres a fait preuve de lâcheté et de manque d’objectivité face à une population livrée à un dictateur. Dictateur qui, tout en promettant le changement, n’a pas hésité à qualifier les manifestations « d'actes terroristes », à ordonner ses agents de sécurité et francs-tireurs de tirer à balles réelles sur les manifestants et de saccager des lieux publics pour leur en imputer la responsabilité.
C’est justement avec cette litanie du terrorisme et de l’islamisme que ce régime a réussi, pendant plus de deux décennies et au mépris de tout le monde, à agiter l’épouvantail de l’insécurité pour justifier la chape de plomb imposée à la société. Pourtant, il fallait voir dans le profil psychologique de son règne et ses hommes, l’expression d’une forme de pathologie qu’on appelle « psychopathie » et dont les principales caractéristiques sont la non-reconnaissance de la réalité et l’absence du sentiment de culpabilité !
Quant aux islamistes (et en particulier le mouvement d’Ennahdha), ils ont été taxés par certains de leurs détracteurs d’être trop modérés et pacifiques jusqu’à ne plus avoir d’odeur ou de couleur. Leur pragmatisme, qui ne voulait pas donner des raisons à la dictature de les coincer davantage, était perçu comme une sorte de trahison fournissant des gages à Ben Ali et donnant satisfaction à l’Occident. Il faut reconnaître que les mouvements de la rue ont dépassé et de loin l’ensemble des partis politiques, même radicaux. Le regard de ceux-ci est resté quelque peu figé, dans un contexte où la dictature s’est employée à dessiner le monde politique sans eux. Soucieux de se montrer crédibles et réfléchis, ils se sont trouvés du coup presque hors jeu lorsqu’il y eut accélération de l’histoire à leur insu.
En effet, le soulèvement populaire et les manifestations de désobéissance civile, qui ont rassemblé élèves et étudiants, avocats, syndicalistes, artistes et journalistes en plus des chômeurs, ont fini par englober presque tout le monde, dans un élan révolutionnaire insoupçonné il y a encore un mois. Le paysage qui s’offre au monde est, avant même la chute du dictateur, une radicalisation de la résistance à l’oppression et une revendication de changement de cap, loin de ceux qui ont fait parti e du régime de Ben Ali. Comment peut-on donc croire que ces Tunisiens sortis dans la rue, criant leur rage contre le régime et bravant les balles réelles et tous les dangers possibles vont réviser à la baisse leurs revendications après le départ de « Ben Ali et sa bande de voleurs » et oublier le sang versé pour se libérer de son joug? Le dictateur est parti, mais le régime qu’il a créé et ses tristes symboles sont encore en place.
Le peuple tunisien se montre bien vigilant à ne pas se laisser berner par les tentatives visant à court-circuiter le processus de changement enclenché pour de bon. Lui, qui a connu nombre de révoltes sans lendemain ces dernières années, notamment avec le soulèvement du bassin minier de Gafsa et les manifestations à Ben Guerdane qui furent violemment encerclés et réprimés, n’accepte guère des réformettes. La jeunesse tunisienne, qui a permis de faire connaitre sa « révolution du jasmin » en recourant aux téléphones portables et à l’internet malgré son accès barré et en envoyant ses vidéos en temps réel à Aljazeera notamment, n’est pas prête à baisser les bras. Les différents courants politiques, syndicats et associations de la société civile s’emploieront à mettre rapidement sur pied ce qui peut parer au vide et au chaos et épargner à leur pays la répétition des erreurs et des horreurs du passé : un véritable pluralisme politique, des élections libres et anticipées, une loi électorale remaniée et une constitution modifiée entre autres.
Quant à nous, démocrates de tout bord et militants de la société civile arabe et internationale, il nous faut rester vigilants et ne pas stopper l’élan de solidarité soulevé par la lutte pacifique du peuple tunisien pour reconquérir ses droits. Il est indispensable de mettre sur pied des comités de soutien, pour accompagner par la réflexion et l’action cette phase transitoire de la vie d’un peuple qui réclame un vrai changement. Nous avons le devoir de nous associer aux organisations de la société civile tunisienne pour leur permettre parmi tant d’autres choses de réclamer des comptes aux coupables et demander réparation pour les victimes.
Il nous faut contribuer à la constitution d’une commission nationale d’enquête impartiale et indépendante afin de faire la lumière sur les crimes commis, non seulement lors des événements actuels, mais également par le passé (tortures,  exécutions extrajudiciaires, etc.). Aussi pour mettre en œuvre les mécanismes qui permettent l’identification et la traduction en justice des criminels, que ce soit par le biais de la compétence juridique universelle, des institutions onusiennes ou du Tribunal Pénal International. Nous pensons qu’il est urgent d’exiger le gel des avoirs de la bande Ben Ali-Trabelsi et de demander l’ouverture d’information pour blanchiment, détournement d’argent public et corruption. Nous devrons exiger la création d’une institution européenne ad-hoc pour gérer ces avoirs jusqu’à la constitution d’un gouvernement issu d'un parlement élu.
Il est difficile de finir sans rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour rendre la liberté à leur pays, et particulièrement à celui par qui la révolution est arrivée, Mohammed Bouazizi. Nous ne saurions oublier non plus tous les autres, encore en vie, qui ont été les maîtres d’œuvre de cette révolution qui permit l’éviction du dictateur et des sangsues. En tête il y a cette minorité de militants qui ont résisté de longues années contre vents et marées à toutes les formes de répression et ont fait connaître le drame de leur pays en en payant bien cher le prix.
A l’heure actuelle, les Tunisiens sont conscients qu’il ne leur est pas permis de faux pas. Tous les regards se tournent vers eux. Leur révolution pourrait en effet donner l’exemple aux peuples voisins pour réitérer leur exploit. Les Algériens n’étaient pas les seuls à y avoir réagi. L'effet domino est possible et la situation pourrait bien bouger dans différents pays arabes tels que la Jordanie, la Mauritanie, le Yémen, l’Egypte et bien d’autres.
Les prochains jours seront décisifs, car ouverts sur toutes les possibilités. En effet, les vestiges de la dictature restés dans des postes-clés tenteront d’une manière ou d’une autre de faire capoter le processus de changement en cours. Certains, n’admettant pas leur perte et rêvant de reprendre la main, chercheront même à plonger le pays dans le chaos, comme cela se passe depuis le départ de Ben Ali. Les politiques de l’ancien régime pourront chercher appui dans les régimes des pays voisins dont la légitimité est menacée et qui ne voient pas d’un bon œil le changement survenu. Ils se tourneront surtout vers les alliés et les puissances étrangères, notamment celles qui ont des intérêts politiques et économiques dans leur pays et ayant permis à la dictature de Ben Ali de perdurer autant. L’opposition tunisienne, qu’elle soit politique, syndicale ou associative, notamment celle qui a été combattue et bannie, en se trouvant non reconnue ou éjectée du nouvel échiquier, se sentira dépossédée de sa révolution et tentera de faire échouer tout arrangement qui se fera à son détriment. Nous pensons que tous sans exception doivent avoir leur juste place dans la Tunisie de demain et souhaitons qu’ils parviennent à s’entendre sur une politique commune à suivre et à prendre un rôle décisif dans cette phase cruciale de l’histoire de leur pays.