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samedi 20 octobre 2012

Nourrir les hommes ou les tuer : le monde a choisi...

Laissez la religion à Dieu et chargez-vous du pays qui appartient à tous



« M. Saïd Lekhal n’est pas un homme pieux ». Ainsi s’exprimait Madame la ministre lors d’une émission télévisée diffusée en direct et regardée par des millions de téléspectateurs (« Moubachara maâkoum » du mercredi 10 octobre, une émission qui, par ailleurs, était d’excellente facture). On peut tenir cette saillie pour une gaffe, et on peut penser que la langue n’a pas été tournée sept fois dans la bouche avant de dire quelque chose, comme nos grands-mères nous disaient jadis… mais ce fait marginal, cette « gaffe » que d’aucuns tiennent pour insignifiante, suscite nombre d’interrogations.
D’abord et avant tout, quand donc certains de nos ministres se rendront-ils à l’évidence qu’ils sont responsables gouvernementaux et qu’à ce titre, leurs déclarations et leurs propos ont un poids et un sens aux yeux des gens ? Quand donc ces mêmes ministres de notre très respectable gouvernement admettront-ils, enfin, qu’ils représentent tout un pays, et le peuple qui le peuple, dont même les gens qui n’ont pas voté pour leur parti ? Ainsi, le ministre de l’Education a, semble-t-il, lancé à une fillette dans une école : »Que fais-tu encore là, toi, il te faut maintenant te trouver un homme » ; son collègue à l’Enseignement supérieur, lui, a déclaré que dans un futur proche, « les écoles d’ingénieurs et les facultés de médecine et de pharmacie seront désormais payantes, mais cela ne s’appliquera pas aux facultés de Sciences et de Lettres » et, ce faisant, le ministre consacre ce qui ressemble fort à une sorte d’apartheid social aussi réfléchi qu’irresponsable… Le chef du gouvernement, lui, affirme à tous qu’il n’est pas dans « le hammam pour femmes » (bain maure), et que « Dieu pardonne ce qui est passé » en s’entretenant de la lutte contre la corruption ; le ministre de la Justice considère que le mariage des filles mineures par la simple lecture de la Fatiha (sourate du Coran) est une réalité avec laquelle nous devons composer (sic) et que Marrakech reçoit des touristes qui n’y viennent que pour s’adonner à la débauche (re-sic) ; la ministre de la Famille et de la Solidarité pense que les épousailles d’une femme violée avec son violeur n’est pas toujours chose mauvaise… Et les exemples sont encore nombreux. Ces ministres ne se rendent-ils pas compte que leurs déclarations les engagent et engagent leurs responsabilités ? Certains de nos ministres devraient enfin comprendre qu’ils n’en sont plus au militantisme dans les rangs de leurs partis, mais qu’ils sont aujourd’hui des femmes et des hommes d’Etat dont chaque mot est pesé et décortiqué et dont les propos engagent vis-à-vis des populations…
Ensuite, comment donc une ministre peut-elle se permettre d’émettre un jugement sur la religiosité d’une personne donnée, sur sa piété ou sa non-piété ? Même dans le cas où nous accepterions les explications apportées plus tard par elle, qui a dit pour se justifier que M. Lekhal « n’est pas pieux dans le sens où il n’appartient à aucun courant ou association islamique », même dans ce cas, rien ne saurait justifier la gaffe commise. Depuis quand l’appartenance à une structure islamique est-elle un signe ou un critère de piété ? Pour prendre l’exacte mesure de la gravité de cette bévue, procédons à une petite comparaison : imaginons donc une émission télévisée dans un des pays les plus ancrés dans la démocratie, le Royaume-Uni par exemple… Ainsi, le journaliste reçoit sur son plateau un responsable gouvernemental pour évoquer un sujet qui concerne l’ensemble de la société ; et puis, soudain, dans le feu de la discussion, le ministre en question déclare : « Telle personne n’est pas assidue dans sa fréquentation de l’église le dimanche »… Franchement, est-il possible à un esprit démocratique ou à n’importe quelle autre logique d’accepter de tels propos ?
Non, Madame la Ministre, nous ne nous intéressons absolument pas de savoir si M. Saïd Lekhal est un homme pieux ou non. Et ce n’est pas à cela que nous jugerons son intervention. Non, Madame la Ministre… Qu’un homme soit membre d’une association islamique n’en fait pas un homme à la piété plus marquée qu’un autre ou que les autres. De même que le défaut d’appartenance à une quelconque structure islamique, association, Jamaâ ou parti, ne fait de personne un être moins pieux, ou même moins croyant. Il ne vous appartient absolument pas, Madame la Ministre, pas plus qu’à votre parti, de monopoliser la religion et de vous accaparer tout débat autour d’elle. Vous n’êtes pas les tuteurs, ou censeurs ou contrôleurs de la piété des Marocains ; personne ne vous a confié la mission de mesurer la pratique religieuse de vos prochains, ou pour expédier les gens au paradis céleste, ou en enfer. Et nul ne vous a mandatée, Chère Madame, pour estimer en fonction de vos critères le degré de piété ou de non-piété des gens que vous êtes supposée seulement administrer.
Laissez donc ce peuple, je vous prie, pratiquer ou non sa religion en paix. Laissez-le faire erreur, s’il le souhaite, laissez-le hésiter ou trébucher si telle est sa volonté et laissez-le surtout chercher sa propre vérité, sa voie, comme il l’entend. Ne nous rangez pas en citoyens pieux ou non, mais plutôt en personnes qui font l’apprentissage de la citoyenneté ou en contrevenants aux conditions de cette même citoyenneté.
 Voilà donc une occasion de plus de crier, de hurler de toute la force de nos déceptions politiques et de nos désillusions en termes de droits : Seule la laïcité est à même de nous prémunir de ces tribunaux d’inquisition, officiels soient-ils ou non ! Oui, seule la laïcité confèrera à Saïd Lekhal et à nous tous le droit de ne pas être jugés pour notre piété ou notre non-piété (ou même selon la vision de l’Autre sur nous, en fonction de ses critères propres, ce qui est encore plus dangereux). Rappelons encore une fois, si besoin est, que la laïcité est bien ce système qui permet aux musulmans dans des contrées démocratiques de pratiquer leurs cultes avec un minimum de liberté, sans que personne n’ose ni ne songe à les juger ou à leur demander des comptes sur leur choix de l’islam. Oui, c’est bien au nom de la laïcité et grâce à elle que nous entendons, chaque jour, qu’un Français, un Espagnol ou un Britannique se sont convertis à l’islam. Ils font cela au nom et grâce aux libertés en vigueur dans leurs pays respectifs… Alors pourquoi n’aurions-nous pas les mêmes libertés que ces gens-là sur leurs terres ? Au nom de la laïcité, nous édifions des mosquées sur les Ancien et Nouveau Continents, mais accepterions-nous de voir ériger des églises dans notre pays (hors celles qui y existent déjà) ? Imaginons encore une fois que les démocraties occidentales décident un jour d’appliquer la réciprocité en considérant que leurs sociétés sont d’abord et avant tout chrétiennes et qu’il n’est pas souhaitable, ni toléré, que l’on y ébranle la foi des chrétiens… On y interdirait alors la construction de nouvelles mosquées et on interdira aux non musulmans de le devenir, et chaque chrétien ou juif qui se convertirait à l’islam serait jeté en prison, de même que chaque imam qui aurait veillé à le convertir serait à son tour embastillé pour avoir ébranlé la foi juive et chrétienne…
Les sociétés occidentales, laïques, estiment que leurs citoyens sont des gens mûrs et matures. Elles ne leur apprennent pas, dans les écoles, les cultes, rites et pratiques de religions particulières, dans une logique discriminatoire, mais bien au contraire, elles leur donnent des leçons sur l’ensemble des religions, elles leur inculquent les principes de la citoyenneté, puis elles les laissent opérer leurs choix à leurs convenances. Elles les laissent chercher leurs propres vérités et choisir ce qu’ils veulent, selon leurs propres convictions. Les gens choisissent l’islam, ou un autre culte qui leur siérait. Ils choisissent d’embrasser une religion, ou non, le principal étant qu’ils puissent choisir et choisir en toute liberté… Et ensuite, il n’y a pas un seul responsable gouvernemental qui vient leur chercher querelle, les juger sur le degré de leur piété et sur le nombre de fois où ils se rendent à l’église, et leur distribuer de bons et de mauvais points en fonction de leurs bonnes, ou mauvaises, actions.
Madame la Ministre… il existe dans ce pays bien des problèmes, et des problèmes encore qui attendent qu’on leur trouve des solutions ; il existe tant de rêves que nous voudrions voir un jour concrétisés ; il existe tant de déceptions et de désillusions dont nous aimerions nous défaire. Il existe une génération montante qui attend d’être éduquée et formée… Laissez-nous donc la religion, nous nous en occupons en la pratiquant, comme vous, avec maturité, après réflexion et non sous l’emprise et la pression d’une tutelle, quelle qu’elle soit. Ayez pitié de cette nation qui appartient aussi bien aux pratiquants qu’aux non pratiquants, et laissez le Créateur décider de notre religiosité…

Les médias et la religion


par Moha Oukziz  édité par le phare communiste Nr5 octobre 2012.

L’histoire du film « I'innocence des musulmans » s’avère une grande opération politique et médiatique au service des plans bien orchestrés et contrôlés de loin par des mains invisibles pour dévier l’opinion publique (le public sans opinion) internationale et arabe des questions sociales, économiques et politiques que posent les mouvements de transformation des sociétés arabes.
 
Toutes les rédactions du monde ont sauté sur l’occasion pour marquer les esprits et dire au monde entier que les conflits dans la région où les musulmans sont majoritaires, en l’occurrence, le Maghreb et le Moyen Orient, sont d’ordre religieux et jamais politique. C’est le but même recherché par les USA et Israël. Les questions religieuses sont vecteurs de tous les plans militaires, économiques et politiques de l’impérialisme dans la région et dans le monde entier. C’est la meilleure façon d’occuper l’opinion publique ( le public sans opinion) après avoir gagné une autre bataille contre le communisme assimilé à la dictature et au fascisme. La propagande médiatique et politique des thèmes et sujets religieux à grande échelle mondiale se dresse contre les salariés et les peuples du monde entier. Elle envoie les regards au ciel pour éviter de regarder la terre, les classes sociales, les biens produits, les propriétés des uns et des autres, l’exploitation des uns et des autres. Que des innocents tombent suite à ces guerres contre les salariés au nom de Mohamed, dit maintenant Mahomet, cela renforce la même idée et les mêmes plans.
Le film, plutôt toutes les forces et les services d’intelligence et politiques qui sont derrière, côté occidental comme du côté des forces réactionnaires intégristes auxquelles on donne l’argent pour organiser et cadrer les manifestations (cas de l’Egypte), ont réussi l’opération. Les soi-disant porte-parole des communautés religieuses ont occupé les micros et les écrans pour prêcher le mauvais et le bon dans cette affaire. Le scénario est parfait. « La lutte au niveau mondial est de nature religieuse », rétorquent ces messieurs et les grands reporters et journalistes. Les couvertures médiatiques de toutes sortes soutiennent et mettent en œuvre leur ligne rédactionnelle de couleur réactionnaire. Claire Chazal, sur TF1, disait dans son journal que « le conflit dans le proche orient est religieux ». Que demandent de plus Israël et les USA ? Quelques journalistes sérieux et honnêtes ont plutôt réalisé quelques rares émissions au sujet de la littérature de Selman Ruchdi et de la littérature arabe laïque. Cette littérature que le monde de l’occident combat à égalité avec les réactions arabes et musulmanes.
Les livres de Sadik Jalal Al-azdm ne sont pas traduits, à ma connaissance, pourtant ce sont des ouvrages de référence en la matière. D’autres écrivains ne sont pas connus du grand public : Houceine Mouroi, Mehdi Amil, etc. N'est ce pas dû à une forte censure car c es grands savants du monde arabe sont communistes. Ils ne sont simplement pas étudiés dans toute la région. La laïcité dans le monde oriental n’est pas souhaitable,avant tout, par l’occident.
C es penseurs communistes: Houceine Mouroi et Mehdi Amil, Faraj Fouda ont été assassinés par les intégristes musulmans encouragés et soutenus dans leurs actes criminels par tous les services secrets de l’occident et les pays arabes. Il est dur d’être militant et intellectuel de la classe ouvrière dans le monde arabe où les armes de l’impérialisme dans les mains des milices et régimes réactionnaires font couler le sang des intellectuels engagés aux côtés des ouvriers et celui des militants de terrain.



JEUDI EL HA9ED PASSE ENCORE UNE FOIS DEVANT LE JUGE

PROTESTONS !  CONDAMNONS CETTE DÉTENTION KAFKAÏENNE ! EXIGEONS SA LIBÉRATION !

FREE ELHA9ED  !
 http://www.youtube.com/watch?v=OaMYvSgB2vY&feature=related..

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L’UE, le prix Nobel et l’industrie d’armement


« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »

Le prix Nobel de la paix pour l’année 2012 a été attribué, vendredi 12 octobre, à l’Union Européenne. Le Comité Nobel Norvégien (composé de cinq membres nommé(e)s par le parlement norvégien) en a décidé ainsi. Le communiqué de presse (1) du comité a évoqué « la contribution de l’union européenne pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits humains en Europe ».
A la base, et selon le testament d’Alfred Nobel, et sans rentrer dans les controverses au sujet de ce prix et des prix en général, le Nobel pour la paix est décerné à « la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes ». L’UE mérite-elle cette distinction selon les critères de l’inventeur de la dynamite ? Pas certain, l’exportation d’armes de l’UE, en nette croissance chaque année, peut témoigner de cela ! Déjà en 2004, Amnesty International avait épinglé l’UE dans un rapport intitulé « Un risque pour la sécurité dans le monde : les exportations d’armements de l’Union européenne (2) ».

L’industrie de l’armement, qui ne connait que rarement des crises, est pourtant en train de faire de bonnes affaires pour l’UE. Selon les derniers rapports de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) (3), les ventes d’armes de l’UE ne cessent d’augmenter. « Les livraisons des États de l’UE aux États non-UE ont composé 27% de l’ensemble des livraisons en 2001–2005, faisant de l’UE le troisième plus grand exportateur » (SIPRI YEARBOOK 2006(4)). « Entre 2007 et 2011, les exportations des membres de l’UE regroupés ont atteint 32% du volume global des exportations des principales armes conventionnelles » (Data on EU (5)).

Par ailleurs, le Comité Nobel Norvégien, dans son communiqué, pointe deux éléments d’une grande importance, qui ont, peut être, poussé à l’attribution de ce prix cette année : ce sont « les graves difficultés économiques » et « de considérables troubles sociaux » que subit l’Union Européenne en ce moment. Si le prix Nobel aura, temporairement, remonté le moral à l’UE, el n’aura en rien été utile à la paix mondiale et à la limitation de production et de ventes d’armes. De plus, ces mêmes difficultés économiques et troubles sociaux sont, en partie, la conséquence de la dette de la Grèce provenant d’achat d’armes à l’Allemagne et à la France. « De 2005 à 2008, la Grèce a doublé la valeur de ses emprunts pour payer des armes dont elle n’avait pas besoin. Selon une recherche conjointe de juges grecs et allemands, les vendeurs d’armes ont utilisés la corruption pour s’assurer la collaboration d’importants hommes politiques, de fonctionnaires et de chefs militaires. L’argent emprunté pour acheter ces armes vient des mêmes pays d’où proviennent les armes, soit les États-Unis, la France et l’Allemagne. » (6)

L’année prochaine le comité Nobel pensera, éventuellement, à récompenser les acheteurs d’armes favoris, entre autres, de l’UE qui sont des « îlots de la démocratie », « de la défense des droits humains » et « des symboles de rapprochement entre les peuples », l’Arabie Saoudite et la Chine. Vivement l’année prochaine !

Amnesty International : La situation des droits humains dans le monde

    Rapport 2012 : Maroc et Sahara occidental

    Chef de l’État:Mohammed VI
    Chef du gouvernement:Abbas El Fassi, remplacé par Abdelilah Benkirane le 29 novembre
    Peine de mort:abolie en pratique
    Population:32,3 millions
    Espérance de vie:72,2 ans
    Mortalité des moins de cinq ans : 37,5 ‰
    Taux d’alphabétisation des adultes:56,1 %
      Les forces de sécurité ont fait usage d’une force excessive contre des manifestants. Cette année encore, des détracteurs de la monarchie et des institutions étatiques, ainsi que des Sahraouis partisans de l’autodétermination du Sahara occidental, ont été poursuivis et emprisonnés. De nouveaux cas de torture et de mauvais traitements infligés à des détenus ont été signalés. Plusieurs prisonniers d’opinion et un homme victime de détention arbitraire ont recouvré la liberté à la faveur d’une grâce royale, mais les charges retenues contre plusieurs militants sahraouis n’ont pas été abandonnées. Aucune exécution n’a eu lieu.

      Contexte

      Des milliers de personnes ont manifesté le 20 février à Rabat et à Casablanca, entre autres villes, pour demander des réformes. Ces manifestations, autorisées, ont été généralement pacifiques. Les protestataires, qui n’ont pas tardé à créer le Mouvement du 20 février, réclamaient notamment plus de démocratie, une nouvelle Constitution, l’élimination de la corruption, une amélioration de la situation économique et un renforcement des services de santé. Alors que les manifestations se poursuivaient, un nouveau Conseil national des droits de l’homme a été créé, le 3 mars, en remplacement du Conseil consultatif des droits de l’homme. Le roi a annoncé, le 9 mars, le lancement d’une réforme constitutionnelle. À l’issue d’un processus boycotté par les chefs des protestataires, une nouvelle Constitution a été approuvée par un référendum national le 1er juillet. Les pouvoirs du roi de désigner les hauts fonctionnaires et de dissoudre le Parlement ont été transférés au Premier ministre. Le souverain restait toutefois commandant en chef des forces armées, continuait de présider le Conseil des ministres et demeurait la plus haute autorité religieuse. La nouvelle Constitution garantit également la liberté d’expression et l’égalité entre les hommes et les femmes ; en outre, elle érige en infraction pénale la torture, la détention arbitraire et la disparition forcée. Le Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste, a remporté les élections législatives du 25 novembre et un nouveau gouvernement présidé par Abdelilah Benkirane est entré en fonction le 29 novembre.
      Le Maroc a levé en avril ses réserves à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui concernaient la nationalité des enfants et la discrimination en matière de mariage. Le pays a également annoncé son intention de ratifier le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et le Protocole facultatif à la Convention sur les femmes [ONU].
      Les négociations sur le statut du Sahara occidental entre le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975, et le Front Polisario étaient toujours dans l’impasse. Le Front Polisario continuait de réclamer la mise en place d’un État indépendant. Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé le 27 avril le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui ne prévoyait aucun mécanisme de surveillance de la situation des droits humains.

      Répression de la dissidence

      Bien que les manifestations en faveur des réformes aient été largement pacifiques, les forces de sécurité seraient dans bien des cas intervenues brutalement contre les rassemblements ; une personne au moins est morte et beaucoup d’autres ont été blessées lors de ces interventions, qui ont donné lieu à des centaines d’interpellations. Si la plupart des manifestants ont été relâchés, certains ont été jugés et condamnés à des peines d’emprisonnement. Les forces de sécurité auraient harcelé des proches de membres du Mouvement du 20 février et elles auraient convoqué aux fins d’interrogatoire de très nombreux militants qui appelaient au boycottage des élections législatives.
      • Le 15 mai, des rassemblements et manifestations organisés par le Mouvement du 20 février à Rabat, Fès, Tanger et Témara ont été dispersés à coups de matraque par les forces de sécurité, qui ont également frappé les manifestants à coups de pied et de poing.
      • Le 29 mai, une manifestation organisée à Safi par le Mouvement du 20 février a été violemment dispersée par les forces de sécurité. Un manifestant, Kamel Ammari, est mort quelques jours plus tard des suites de ses blessures.
      • Le 20 novembre, des membres des forces de sécurité ont pris d’assaut les bureaux de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Bou-Arafa ; ils auraient battu plusieurs membres du personnel ainsi que des jeunes qui se préparaient à rejoindre une manifestation.

      Liberté d'expression

      Des journalistes, entre autres, risquaient toujours d’être poursuivis et emprisonnés pour avoir critiqué publiquement les autorités ou des institutions ou pour avoir commenté des sujets considérés comme politiquement sensibles.
      • Le 2 mars, le roi a accordé son pardon à Kaddour Terhzaz, un militaire de haut rang à la retraite qui était emprisonné pour avoir menacé « la sécurité extérieure » du Maroc. Cet homme avait envoyé une lettre au roi dans laquelle il réclamait l’amélioration de la situation des anciens pilotes de l’armée de l’air.
      • Le 14 avril, le roi a gracié Chekib El Khiari, journaliste et défenseur des droits humains, qui purgeait une peine de trois ans d’emprisonnement prononcée à son encontre en 2009 parce qu’il avait dénoncé la corruption.
      • Le rédacteur en chef du quotidien El Massa, Rachid Nini, a été condamné le 9 juin à un an d’emprisonnement pour diffusion de fausses nouvelles et atteinte à la sécurité nationale. Il avait été arrêté le 28 avril à la suite de la publication d’articles qui critiquaient les pratiques des services de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Sa condamnation a été confirmée en appel en octobre.
      • Zakaria Moumni, un boxeur condamné pour escroquerie à l’issue d’un procès inéquitable, a été rejugé en décembre et de nouveau déclaré coupable. Il s’est vu infliger une peine de 20 mois d’emprisonnement. Cet homme avait été arrêté en septembre 2010 après avoir critiqué des associations sportives marocaines et tenté à plusieurs reprises de rencontrer le roi. Sa première condamnation reposait sur des « aveux » qui lui auraient été extorqués sous la torture.
      • Le chanteur de rap Mouad Belrhouate a été arrêté le 9 septembre, selon toute apparence parce que certaines de ses chansons étaient considérées comme insultantes envers la monarchie. Il était toujours en détention à la fin de l’année, son procès ayant été ajourné à plusieurs reprises.

      Répression de la dissidence - militants sahraouis

      Les autorités continuaient de restreindre l’exercice de la liberté d’expression, d’association et de réunion des Sahraouis partisans de l’autodétermination du Sahara occidental. Cette année encore, des militants de premier plan ont fait l’objet de poursuites.
      • Les militants sahraouis Ahmed Alnasiri, Brahim Dahane et Ali Salem Tamek ont été libérés sous caution le 14 avril. Incarcérés depuis le 8 octobre 2009, ils étaient toujours inculpés, ainsi que quatre autres militants sahraouis, de menace à la « sécurité intérieure » du Maroc en raison de leurs activités pacifiques en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental.
      • Vingt-trois Sahraouis étaient maintenus en détention dans la prison de Salé, dans l’attente d’un procès inéquitable devant un tribunal militaire pour leur participation présumée à des violences à la fin de 2010, dans le campement de protestation de Gdim Izik, non loin de Laayoune. Les prisonniers ont entamé une grève de la faim à la fin du mois d’octobre pour protester contre leurs conditions de vie et leur maintien en détention sans jugement. Ils n’avaient toujours pas comparu à la fin de l’année.
      Aucune enquête indépendante et impartiale n’a été effectuée sur les événements qui se sont déroulés à Gdim Izik et à Laayoune en novembre 2010, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démoli le campement de protestation sahraoui. Treize personnes, dont 11 membres des forces de sécurité, avaient trouvé la mort dans les violences consécutives.

      Torture et autres mauvais traitements

      De nouvelles informations ont fait état d’actes de torture et de mauvais traitements infligés à des détenus, par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST) notamment. Les militants islamistes présumés et les membres du Mouvement du 20 février étaient tout particulièrement pris pour cible. Des détenus étaient toujours maintenus au secret, dans certains cas au-delà de la durée maximale de 12 jours de garde à vue autorisée par la loi.
      • Les 16 et 17 mai, des détenus de la prison de Salé condamnés pour des infractions liées au terrorisme se sont mutinés pour dénoncer l’iniquité de leurs procès et le recours à la torture dans le centre de détention non reconnu de Témara. Des affrontements ont opposé les détenus et les gardiens, dont plusieurs ont été retenus en otages pendant une courte période ; les membres de l’administration pénitentiaire ont ensuite tiré à balles réelles pour réprimer la mutinerie. Plusieurs prisonniers ont été blessés.
      À la fin du mois de mai, Mohamed Hajib, un ressortissant germano-marocain qui purgeait une peine de 10 ans d’emprisonnement, a dû recevoir des soins à l’hôpital après avoir été roué de coups et menacé de viol par des gardiens de la prison de Toulal, à Meknès, où il avait été transféré après avoir participé à la mutinerie de la prison de Salé.

      Lutte contre le terrorisme et sécurité

      Le 28 avril, 17 personnes – des touristes étrangers pour la plupart – ont été tuées et plusieurs autres blessées dans un attentat à l’explosif perpétré dans un café de Marrakech et qui n’a pas été revendiqué. Les autorités l’ont attribué à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui a nié toute responsabilité.
      • Adil Othmani, déclaré coupable de participation à l’attentat à l’explosif contre le café de Marrakech, a été condamné à mort en octobre.
      Cinq hommes déclarés coupables en juillet 2009 d’infractions liées au terrorisme dans l’affaire de la « cellule Belliraj » ont été remis en liberté à la faveur de la grâce accordée par le roi le 14 avril. Leur procès avait été entaché d’irrégularités et leurs allégations de torture n’avaient pas fait l’objet d’une enquête.

      Justice de transition

      Les autorités n’ont pas mis en œuvre les recommandations importantes émises par l’Instance équité et réconciliation dans son rapport de novembre 2005. Les victimes d’atteintes graves aux droits humains commises entre l’indépendance du Maroc, en 1956, et la mort du roi Hassan II, en 1999, étaient toujours privées d’accès effectif à la justice.

      Peine de mort

      Les tribunaux marocains prononçaient toujours la peine capitale. La dernière exécution a eu lieu en 1993. À la faveur d’une amnistie prononcée par le roi en avril, cinq condamnés à mort ont vu leur sentence commuée en peine d’emprisonnement

      Camps du Front Polisario

      Le Front Polisario n’a pris aucune mesure pour mettre fin à l’impunité dont bénéficiaient ceux qui étaient accusés d’avoir commis des atteintes aux droits humains durant les années 1970 et 1980 dans les camps de Tindouf (région de Mhiriz, en Algérie), qu’il contrôle.

      Comité de soutien à l’AMDH au Québec : Bilan annuel d'une révolution tranquille


      Selon les chiffres officiels, en juillet 2011, les Marocains ont voté à 98% en faveur de la nouvelle Constitution. Une Loi fondamentale rédigée en trois mois par une équipe choisie avec soin par le roi Mohamed VI. Elle n’a été l’objet d’aucun débat public. Le discours royal du 9 mars en avait tracé la feuille de route et convaincu de nombreux Marocains optimistes de l’avènement d’un tournant démocratique sans précédent.
      La mobilisation d’une large partie des Marocains contre un contrat, qui risque d’hypothéquer l’avenir de plusieurs générations, a montré que l’unanimité voulue de rigueur n’était que de façade. C’est à l’ombre des révoltes que connaît le monde arabe que ces Marocains ont continué à scander, à cor et à cri, le besoin de vraies réformes politiques, sociales et économiques. Le pouvoir a quant à lui choisi de gagner du temps en pointant du doigt le malaise d’une évolution incertaine chez les pays voisins. Il s’est servi des médias pour discréditer la seule opposition au Maroc: le Mouvement du 20 février. Un mouvement social populaire qui a montré sa capacité à organiser simultanément des manifestations pacifiques dans plus de 140 villes et villages au Maroc. Et ce, malgré les campagnes répressives d’intimidation du régime autoritaire en place.
      Un an après l’adoption de la Constitution, force est de constater un ralentissement incontestable du progrès. Le bulletin des indicateurs de développement affiche toujours des mauvaises notes (amélioration du revenu, analphabétisme, emploi, justice, santé, etc.) Sur le plan politique, malgré l’arrivée des islamistes au gouvernement, la nature et le fonctionnement du pouvoir sont restés les mêmes, et malgré l’idée fixe du maintien d’une paix sociale hypothétique, l’éventualité d’une crise aigüe est toujours présente.
       Dans le domaine des droits humains, l’État marocain hésite toujours quant à la ratification de nombreuses chartes et conventions, avec en tête la Convention de Rome sur la Cour pénale internationale et les deux protocoles relatifs au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Bien que la nouvelle Constitution apporte quelques améliorations au niveau des droits fondamentaux, le déficit sur le plan des valeurs humanistes va continuer à remettre en cause sa compatibilité avec les engagements pris:
      •  La primauté des conventions internationales des droits humains sera toujours fortement entravée dès que celles-ci entreront en conflit avec les constantes culturelles traditionnelles locales. La Constitution manque de clarté et n’offre pas de garanties quant à la mise en application de ces droits, et ce malgré les engagements.
      • La Déclaration universelle des droits humains stipule que la liberté de culte doit être respectée par les États pour tous les citoyens. La ‘‘nouvelle’’ Constitution est un blocage de l’État de droit tant que le pouvoir religieux est instrumentalisé par le pouvoir politique.
      •  La ‘‘nouvelle’’ Constitution confirme, comme par le passé, un Roi suprême en possession de tous les pouvoirs. Les avancées démocratiques seront donc difficiles à réaliser à cause des contradictions et de la structure autoritariste toujours maintenues.
       Sur le terrain des applications, la mise en œuvre des engagements de l’État brille par l’absence de volonté politique quant à la protection et le respect des droits humains. Les attentes des ONG et autres associations des droits humains sont d’ailleurs à bout de souffle. Le dernier rapport de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) affirme une régression manifeste des libertés et constate pour 2011 un nombre plus élevé des violations des droits humains. Ce rapport permet de nous renseigner sur les vraies orientations des autorités de l’État et les directives appliquées par elles. Il permet également de contredire la désinformation utilisée par les médias officiels qui informent l’opinion publique nationale et internationale.

      S’agissant de l’exercice du droit d’expression dans des rassemblements ou des manifestations pacifiques, contrairement aux conventions internationales et à la législation locale, la violation de ce droit par les autorités marocaines est devenue monnaie courante. La répression est soutenue par tous les moyens directs et indirects, psychiques ou physiques. Les autorités répressives n’hésitent nullement à porter atteinte au droit à la vie et à la sécurité personnelle des hommes, femmes, enfants et personnes âgées. Les atteintes les plus graves sont infligées aux membres du Mouvement du 20 février dès leur arrestation par les patrouilles de police, au cours de la garde à vue, dans les prisons et même dans les hôpitaux.

      Concernant la liberté de la presse écrite ou audiovisuelle, le même rapport a relevé plusieurs violations à l’exercice de ce droit: interdictions de publication, recours à différents types d’intimidation à l’encontre des journalistes, sans hésiter à prononcer des jugements injustes contre ces derniers et suppression de tout avis qui s’opposerait au discours officiel dans les émissions  de radio et de télévision.

      Finalement, les revendications légitimes du Mouvement du 20 février pour la démocratie, la liberté, la dignité, l’autonomie et l’intégrité de la justice, la fin du despotisme et de la dépravation sont loin d’être exaucées. En effet, les autorités marocaines usent de moyens répressifs utilisés à l'encontre des actions pacifiques des masses populaires et n’hésitent pas non plus à se servir du système judiciaire pour mettre en place des procès fallacieux, où souvent les conditions élémentaires d’une justice équitable sont absentes. Puisque de la manière de rendre justice découle la confiance, il ne serait donc pas étonnant de voir une grande partie des Marocains perdre toute confiance dans un pouvoir judiciaire affilié et nébuleux.



      Tout est dans le regard !

      Benkirane fait sa « halka » comme à Jamaâ El Fna

      Par Citoyen, demainonline

      Abdelilah Benkirane à Strasbourg
      Au Forum mondial de la démocratie, qui s’est tenu du 5 au 11 octobre à Strasbourg, le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane s’est comporté comme s’il faisait un numéro à Jamaâ El Fna de Marrakech, le plus grand cirque folklorique marocain à ciel ouvert.

      Dans un style amusant qui a fait rire et applaudir à plusieurs reprises l’assistance, Benkirane a démontré qu’il avait beaucoup de talent pour vendre du vent.
      Avant de commencer son speech, il a averti le président de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe qui dirige la séance des débats qu’il parlerait en français, pour qu’il soit « le moins mal traduit », a-t-il expliqué. 
      Le souci de Benkiki n’était pas d’être mal traduit, mais de passer inaperçu ou d’être réduit à un simple petit pantin islamiste s’il s’exprimait en arabe. Il s’est, apparemment, senti méprisé en étant invité à faire un speech comme un simple « phénomène » passager consécutif au « Printemps arabe », sans prendre en considération sa position de chef du gouvernement de Sa Majesté chérifienne…
      Alors, pour attirer les projecteurs sur lui, il a décidé de faire l’intéressant « islamiste » ouvert d’esprit qui maîtrise la langue de Molière, malgré l’attachement presque sacré des islamistes à la langue du Coran.
      Il a commencé à blablater le texte préparé, et tout à coup, il a laissé son papier de côté et a débordé du sujet…
      Un pays « qui s’appelait la Tunisie », lâchea-t-il avant de rappeler aux  « Messieurs les Européens que nous admirons », que la Tunisie s’appelle toujours la Tunisie.
      Sans être concis et voyant le temps passer, le président l’a rappelé à l’ordre et lui a demandé de conclure. Et là, au lieu d’acquiescer et de répondre poliment, Benkiki visiblement déstabilisé, s’est vexé, le regard méchant, s’est retourné plusieurs fois vers le président et a répliqué avec un ton hautain : « Je vais conclure, ne vous en faites pas… Je ne dépasserai pas mes 15 minutes… J’ai 15 minutes n’est-ce pas ? ». Il a répété à plusieurs reprises qu’il « sait aussi compter »… !
      Le président lui rappelle qu’il faut conclure, et Benkirane, en faisant encore une fois rire l’assistance, redit qu’il « sait compter ».
      Pitoyable image d’un chef de gouvernement qui est venu parler d’une chose et a parlé d’une autre.
      Il paraît que même les membres de sa délégation ont trouvé ses interventions dans ce forum assez faibles tant sur le fond que sur la forme.
      Citoyen
      Nota Bene : Merci au service de la communication du Parti de la justice et du développement (PJD) de nous avoir offert ce spectacle.

      vendredi 19 octobre 2012

      Pas de Fête du Grand Sacrifice pour la famille d'Abdelhamim Baqali

      La famille du prisonnier politique Abdelhalim Baqali de Beni Bouayach a annoncé qu'elle ne fêtera pas cette année la Fête du Grand sacrifice en raison de la détention injuste de son fils.
      عبد الحق سابق - الواحة 24 -

      قررت عائلة المعتقل السياسي عبد الحليم البقالي ببني بوعياش عدم إحتفالها بعيد الأضحى المقبل في غياب إبنها حليم مسؤول التنسيق الإقليمي...

      La section de l'AMDH Tiflet organise une table ronde

      Par Ali Fkir,Tiflet le 18/10/2012.

      La section de l'AMDH Tiflet organise une table ronde ayant pour thèmes:
      - La crise économique et ses répercussions, animé par Mehdi Lahlou, membre du BP du PSU
      - Le micro-crédit comme "tranquilisant social", animé par Ali Fkir membre du CN d'ANNAHJ ADDIMOCRATI
      — 

       Album sans titre (5 photos)

      DIEU NE REPASSE PAS A BETHLEEM disponible

      Chers amis de Paris et de l'IDF. Le roman

      DIEU NE REPASSE PAS A BETHLEEM
      est de nouveau disponible ici:


      http://www.librairie-resistances.com/

      Reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961







      Par le MRAP, 18/10/2012


      Une première victoire qui en appelle d’autres

      Plus d’un demi-siècle après les faits, le Président de la République française, François Hollande, a enfin reconnu officiellement la sanglante répression du 17 octobre 1961: “Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes.”
      Le MRAP, qui depuis plus de 30 ans se bat, avec d’autres organisations, pour la vérité et la justice à propos de ce jour sombre de notre histoire, se réjouit de cette première victoire due à la persévérance de militants, de personnalités, d’associations et appelle à poursuivre la mobilisation.

      En effet, Le MRAP ne saurait se contenter de la seule reconnaissance des « faits ». Il demande que cette terrible répression soit reconnue comme « crime d’Etat », il demande la liberté d’accès effective aux archives pour tous les historiens, un lieu de mémoire en souvenir des victimes du colonialisme.

      Le Sénat va étudier mardi prochain, en séance publique, une proposition de résolution du groupe communiste “tendant à la reconnaissance de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961” à Paris qui avait fait de nombreuses victimes algériennes.

      Le MRAP soutient cette proposition qui demande « la réalisation d’un lieu du souvenir à la mémoire des victimes ».
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      17 octobre 1961,une date  importante


      En guise d’appel à la manifestation qui aura lieu à Paris ce mercredi 17 octobre, à 18h au Pont Saint Michel, pour le cinquante-et-unième anniversaire du massacre d’octobre 1961, nous reproduisons ici une brève déclaration de Pierre Bourdieu qui réussit, en peu de mots, à résumer l’enjeu de cette commémoration. Elle a été écrite, initialement, pour un Colloque organisé en 2001 à l’Assemblée Nationale par l’association 17 Octobre 1961 Contre l’Oubli et intitulé « 17 octobre 1961 : massacres d’Algériens sur ordonnance ? ».

      "J’ai maintes fois souhaité que la honte d’avoir été le témoin impuissant d’une violence d’État haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective. Je voudrais aujourd’hui que le souvenir des crimes monstrueux du 17 octobre 1961, sorte de concentré de toutes les horreurs de la guerre d’Algérie, soit inscrit sur une stèle, en un haut lieu de toutes les villes de France, et aussi, à côté du portrait du Président de la République, dans tous les édifices publics, Mairies, Commissariats, Palais de justice, Écoles, à titre de mise en garde solennelle contre toute rechute dans la barbarie raciste."
       

      Maroc: le gouvernement dément la destruction de gravures préhistoriques

      Par Simon Martelli, AFP, 19/10/2012

      Le gouvernement marocain a réfuté jeudi la destruction de gravures préhistoriques par des salafistes dans les montagnes du Haut-Atlas, dans le sud du royaume, comme l'avait affirmé au cours des derniers jours une ONG locale. 


      Le marocain a réfuté jeudi la destruction de gravures préhistoriques par des salafistes dans les montagnes du Haut-Atlas, dans le sud du royaume, comme l'avait affirmé au des derniers jours une ONG locale.
      "Les affirmations selon lesquelles ces gravures sur pierre ont été détruites sont, comme vous pouvez le constater, erronées", a déclaré le ministre de la Communication, Mustapha el-Khalfi, à l'occasion d'un déplacement de presse organisé sur le site du plateau du Yagour, dans le massif du Toubkal.

      "C'est un de nos objectifs de protéger ces monuments préhistoriques, qui témoignent de la diversité culturelle et de la longue histoire" du Maroc, a expliqué à l'AFP M. Khalfi.
      Sur place, plus d'une douzaine de gravures du soleil étaient visibles sur des rochers avoisinants. Elles étaient en bon état apparent, a constaté le journaliste de l'AFP.
      Plusieurs médias, citant une ONG locale, avaient évoqué la destruction par des salafistes de gravures sur pierre préhistoriques.
      Contacté mercredi par l'AFP, un responsable de la Ligue amazighe des droits de l'Homme (LADH), Aboubakr Anghir, avait confirmé que des "gravures sur pierre représentant le soleil", vieille "de plus de 8.000 ans", avaient "été détruites il y a quelques jours par des salafistes".
      L'une de ces gravures situées dans ce massif du Toubkal, au sud de Marrakech, "est appelée +la plaque du soleil+ et elle est antérieure à la présence des phéniciens au Maroc", avait-il fait valoir, notant avoir "envoyé un courrier au ministère de la Culture, mais sans réponse pour l'heure".
      Dans un communiqué, ce ministère avait jugé jeudi ces affirmations "dénuées de tout fondement", affirmant avoir mené des "investigations" en collaboration avec les "autorités locales et régionales".
      "Ce type d'incident, contraire à nos valeurs, ne peut trouver place au Maroc", avait-il fait valoir ce ministère.
      "Ceci dit, les sites de gravures rupestres, et autre sites du patrimoine matériel, peuvent subir, comme partout ailleurs, les conséquences d'une dégradation naturelle et même humaine, à travers parfois même le vandalisme et le trafic illicite", avait-il relevé, notant encore que le royaume disposait "de nombreuses aires rupestres, qui s'étendent sur de vastes espaces".
      La représentation du soleil peut être considérée par certains mouvements fondamentalistes comme une représentation d'une divinité et une "idolâtrie", contraire à l'unicité de Dieu.