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vendredi 8 juin 2012

HumanRhight : à François Hollande : demandez la libération du rappeur marocain Mouad #L7a9ed

 TEXTE DE LA PÉTITION ADRESSÉE A MONSIEUR FRANÇOIS HOLLANDE

 Créée par Zalem Mc Rennes, France 
François Hollande: demandez la libération du rappeur marocain Mouad #L7a9ed  Le rappeur marocain Mouad Belghouat, alias L7a9ed a été condamné à un an de prison pour "outrage à la police", pour le contenu d'une vidéo jugé injurieux et illustrant une chanson de rap qui dénonce la corruption policière. Ses avocats ont indiqué qu'aucune preuve n'a été présentée qui puisse l'impliquer dans cette vidéo. Malgré les termes de la constitution du Maroc datant de 2011, qui appuie fortement la liberté d'expression, cette condamnation montre que l'intolérance envers tous ceux qui critiquent l'État marocain - en particulier ceux qui dénoncent la corruption et l'injustice - persiste.

 Monsieur le président , vous avez reçu le 24 mai dernier le roi du Maroc Mohammed VI et vous avez  "réaffirmé votre attachement à l'amitié entre la France et le Maroc", tout en saluant "le processus de réforme démocratique" en cours dans le royaume et en indiquant que "la France se tient au côté du Maroc dans la voie qu'il a choisie de modernisation économique et d'approfondissement de l'État de droit". 

 En vue du procès en appel de Mouad L7a9ed, et dans le cadre de cette amitié et de ce soutien affirmés par M. François Hollande, nous, artistes et citoyens soucieux de la liberté d'expression, appelons le Président français et son gouvernement à mettre tout en oeuvre pour demander et obtenir la libération de Mouad L7a9ed. 

 
 Afficher ma signature publiquement En signant, vous acceptez les Conditions d'utilisation) et la politique de confidentialité de Change.or

Plus de 170 personnes ont signé. Quelques raisons de signer :

 -Claude Daniel: Je suis pour la liberté d'expression dans le monde. Ainsi, je suis contre les répressions quelque soit leur forme et excuses politiques pour les justifier au nom de la politique de la domination pour quelques profits. Que ces profits soient symboliques ou non. 
-Gironès Claudine :  Pour la liberté d'expression
 -Jean Gautier : Le droit à la liberté d'expression est l'un des piliers de la démocratie... Hum, le Maroc est-il une démocratie ? 
-Youssef Mami  Vive la liberté, la justice, la dignité.
etc.... 

Cyber-attaques à répétition contre des sites progressistes

Par Slate Afrique, 7/6/2012

  Le site marocain Culturelibre.ma, opposé aux politiques conservatrices mises en place par le gouvernement de Abdelilah Benkirane au Maroc, a été piraté. Ses promoteurs, membres de la société civile défendant la laïcité, s’étaient constitués en collectif pour faire exister l’idée d’une culture libre et alternative dans un environnement ultra-conservateur. «Désormais, c’est un manifeste rédigé par les membres et les fondateurs de la plateforme Culture libre qui apparaît en attendant le retour à la normale du site 
Internet» indique Afrik.com. 

Ceux-ci revendiquent leur droit à la liberté d’expression et invitent les internautes à signer le manifeste. Il y a quelques jours, une jeune actrice qui milite au sein du Collectif Culture Libre avait décidé de réagir à la pression des ministres islamistes en posant pour une séance photo, allongée à même le sol, sur un tas d’ordures dans une décharge publique à Casablanca. 

 Cette cyberguerre n’est pas seulement l’apanage de groupes islamistes actifs sur la Toile, elle est aussi menée ouvertement par les services de renseignement du royaume qui scrutent les réseaux sociaux pour chasser les antimonarchistes. On l’a vu avec l’affaire du jeune Walid Bahomane ou encore celle plus ubuesque d’un soldat facétieux qui a pastiché la photo de son supérieur en grade avec le corps de la chanteuse Shakira.

 Lundi 4 juin, le site du webzine Qandisha, promoteur de CultureLibre.ma, avait été lui aussi piraté et bloqué. On pouvait voir sur sa page d’accueil les emblèmes royaux et la devise nationale «Dieu, la patrie, le roi». «Qandisha est un nouveau cyber-magazine à caractère généraliste. Comme l’a expliqué la journaliste Fedwa Misk, sa fondatrice, la situation actuelle du pays a obligé le journal à se concentrer sur les problèmes concernant les femmes marocaines, et tout particulièrement les viols, le mariage forcée des jeunes filles et l’avortement» rapporte Afriquinfos. Le site avait fait campagne contre les tergiversations du gouvernement dans l’affaire Amina Filali, une jeune femme qui s’était suicidée suite à son mariage forcé avec son violeur. L’affaire avait suscité un tollé dans les milieux progressistes au Maroc. 

 Source Afrik.com, Afriquinfos
http://www.slateafrique.com/88775/maroc-cyber-attaques-contre-sites-progressistes
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La libération du peuple passe par la libération de la femme

Interview avec @SamiraKinani 
 La mort d’Amina Filali, jeune fille âgée de 16 ans, a provoqué en Maroc un cri d'indignation dans la société en mi-mars. Selon la version officielle, la jeune fille s’est suicidée suite au mariage forcé avec son violeur. L’article 475 du code pénal marocain dit qu’un violeur peut épouser sa victime pour éviter d’avoir à purger sa peine tant que les parents de la victime donnent leur accord.  Ensuite dans les pays maghrébins le mariage des mineurs est couvert par le code de la famille, le Moudawana. 
 Samira Kinani est la secrétaire adjointe de l’association marocaine des droits humains (AMDH). La militante âgée de 52 ans et domiciliée à Rabat est membre de l’union marocaine du travail (UMT). Le journaliste Pascal Muelchi parlait avec elle de l’affaire Amina Filali, de la libération des femmes au Maroc et leur rôle dans les protestations du Mouvement du 20 Février. 

 Interview : Le remous médiatique autour de l’affaire Amina Filali s’est calmé – me paraît-il – depuis sa mort en mi-mars. Madame Kinani, racontez-nous en bref : qu’est-ce qui s’est passé depuis? 
 Ce qui s’est passé depuis, je crois, il y a eu quand même un colloque où sont intervenus le ministre de la famille et plusieurs associations (par exemple la ligue démocratique pour les droits de la femme), dont la présidente d’AMDH, et tout le monde a discuté de ce qui s’est passé. Mais je voudrais vous dire une chose, le viol des enfants et le mariage forcé, est un phénomène très répandu. Amina Filali a mis en lumière un fait courant. C’est un sujet assez fréquent et assez tabou, en même temps. Ce sont des choses qui ne se disent pas, mais qui sont pratiquées dans la société. Et normalement, les associations défendant les droits des femmes devraient tout faire pour enlever ces tabous. Depuis lors, il y a des petits groupes par exemple sur Facebook qui parlent de cette affaire. Mais on n’a pas encore changé la loi qui interdit au violeur d’épouser sa victime, sous prétexte qu’il Y a des particularités culturelles. Donc jusqu’à présent rien a été fait. 

Quel impact a eu l’incident d’Amina Filali, qui est devenue un symbole, sur la société marocaine ? 
  Il a déchiré le voile sur ce tabou de viols de jeunes filles. Dans ce sens, c’est extraordinaire, parce qu’on n'en parlait pas avant de cette manière avec des marches, des sit-in et cetera. Il a fallu qu’une jeune fille meure, pour que les gens se décident de sortir dans la rue pour dénoncer ceci. Ça a eu ce mérite ! La ministre marocain de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social Bassima Hakkaoui avait annoncé suite à cet incident un débat pour réformer la loi. Les points litigieux, ce sont l’article 475 du code pénal qui exempte un ravisseur du viol d’une mineure si elle l’épouse et l’Article 20 du code de la famille qui permet le mariage des mineurs. Une pétition en ligne (cf. avaaz.org) demande l’abrogation de l’article 475. 

Est-ce que la réforme voire l’abrogation de ces articles de lois se dessine vraiment? 
Comme j’ai déjà dit, pour le moment rien de concret n’a été fait. Concernant le débat, après quelques conférences sur cette affaire et le viol des enfants par ci, par là, on n'entend même plus parler de ce sujet. En termes de mobilisation virtuelle ça a aussi refroidi, je dirais. 

 Le parti pour la justice et du développement (PJD), le parti le plus fort dans le gouvernement, comment a-t-il traité cette affaire ? 
 « Plus fort» c’est une façon de voir. Vous savez parfaitement que ce qui gouverne au Maroc ce ne pas le gouvernement, c’est le makhzen[1]. C’est un gouvernement de façade. Mais en tant que parti, ce que je peux vous dire, c’est que les membres du PJD disent qu’il n’y a pas eu de viol puisque Amina Filali et son violeur avaient eu une relation ensemble.

 Selon vous, Amina Filali était victime de qui, finalement?
 Elle est victime de toute une société, de toute une façon de penser qui règne dans notre société et qui prend la femme comme un objet. Donc la fille est victime d’un côté d’une société hypocrite, patriarcale et machiste où les lois ne protègent pas les femmes fragiles et de l’autre coté, elle est victime de son entourage, parce qu’on l’a marié – soi-disant – pour ne pas avoir de scandale, ou bien pour l’écarter. Parce qu’une fille qui est plus vierge et pas mariée est une fille mal vue, surtout dans les campagnes. 

 Quel rôle jouaient les valeurs de l’Islam, par exemple le fait « de garder son honneur » respectivement de « laver sa honte » dans cette affaire ?  
Ce ne sont pas des valeurs de l’Islam, c’est les valeurs de toute une société machiste. D’ailleurs, la loi pratiquée au Maroc, c’est une loi française, ce n’est même pas une loi musulmane. Alors, je ne peux pas parler d’Islam. Je veux vous dire que dans nos sociétés, le machisme c’est un mal qui gangrène et qui étouffe toutes les aspirations d’une société épanouie pour que femmes et hommes puissent vivre en toute liberté et égalité. Donc c’est ne pas une question de l’Islam, du christianisme, du judaïsme, donc de la religion, mais plutôt du machisme. Parce que ce sont les hommes dans nos sociétés qui font les lois et qui sont donc favorisées. Dans la nouvelle constitution qui va bientôt avoir un an, c’est écrit noir sur blanc que la politique, et le roi veulent en finir avec la discrimination à l’égard des femmes et des filles et proclame l’égalité des sexes. Il apparaît qu’il y a un clivage incroyable entre ce qui est écrit là-dedans et ce qui représente la réalité en Maroc… Écoutez-moi, la régression de ce qui se passe au Maroc, c’est le fait que ceux qui gouvernent ont fait un choix pour se défendre contre la démocratie, contre les aspirations à la dignité des Marocains et ils ont fait en sorte de prendre seulement le coté vraiment rétrograde de la religion islamique et de l’enseigner à nos enfants. Bref : Moi je considère que ce qui arrive au Maroc aujourd’hui, l’État est en premier lieu responsable par son programme politique, dans l’école, dans les mosquées, dans la télévision et cetera. Parce que c’est l’Etat qui détient tous les pouvoirs. S’il avait vraiment la volonté de changer les choses, on l’aurait vu et on l’aurait su. J’ai l’impression qu’on nous envoie simplement des paroles ! Depuis des années des ONG – et également AMDH – demandent et appellent fortement pour une féminisation de la Justice à travers un code pénal plus équitable envers les femmes, une désacralisation du code de la famille, inspirée des droits humains. Un mémorandum était élaboré et soumis au ministère de la justice pendant le «Printemps de la dignité » en 2010. Mais le sujet reste – paraît-il –  aussi avec l’affaire Filali, toujours loin, d’être à l’ordre du jour de la politique. Pourquoi? La libération des femmes est une libération de toute une société, et au Maroc on n’a pas vraiment l’envie que la société se libère. En plus, croyez-vous que les occidentaux ont vraiment envie qu’on soit un pays libre ? 

 Vous êtes impliqué dans les luttes sociales en particulier dans celles des femmes, depuis des années. La libération de la femme marocaine, qu’est-ce que ça veut dire au Maroc de nos jours? 
 Je vais vous dire une chose, Amina Filali est une jeune fille marginalisée dans un Maroc où il n’y a pas de travail où les gens n’ont rien à faire. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte: On ne peut pas seulement parler de la libération juste par des lois. La libération est une libération économique et culturelle. Je vous donne un exemple : vous pourrez mettre dans les lois que l’homme n’a pas le droit d’avoir une deuxième épouse si la femme ne lui donne pas l’autorisation. Mais quand une femme n’a pas sa liberté économique, peut-elle avoir vraiment le choix ? Pour une libération économique, il faut que le peuple puisse déterminer ce qu’il veut exactement. Et ça, c’est actuellement impossible au Maroc. Donc parler juste de la libération de la femme dans une société appauvrie, marginalisée et qui ne peut pas décider, auquel beaucoup de choses sont imposées, c’est de la pure hypocrisie. Si on veut lutter pour la libération de la femme, pour sa dignité, il faut qu’on lutte en même temps pour l’autodétermination de notre peuple qui est toujours, à ce jour, sous la tutelle des politiques occidentales. Le Mouvement du 20 Février demande depuis un an des 
réformes démocratiques, voire une modernisation du pays. 

Quel rôle jouent les femmes dans ce mouvement protestataire, et quelles sont leurs principales revendications ? 
  Il y a une très grande présence des femmes dans le M20F, surtout des jeunes femmes et filles, venant souvent des quartiers populaires qui aspirent le plus à un changement et qui revendiquent l’égalité des sexes et leur dignité. Par contre le mouvement traditionnel des femmes, et donc les associations qui travaillent justement avec des plans de développement presque imposé par l’étranger et qui, à mon avis, ne se penchent pas sur les vrais problèmes de la société marocaine, on ne les a pas vus. 

 [1] C’est une expression dans le langage courant et familier au Maroc pour nommer l'État marocain et ses institutions régaliennes, voire le lien corrompu entre maison royale, l’appareil de l’État et les intérêts économiques. 


mercredi 6 juin 2012

Falaka* policière à Khemisset

Par demainonline, 5/6/2012
Nasser Ourahou (Photo Demain) Rabat.-
Un jeune activiste du Mouvement du 20 février de Khemisset, a eu droit, vendredi dernier, à une falaka policière. Officiellement pour non respect du code de la route, en réalité en raison de son activisme au sein du M20F.  
Nasser Ourahou, c’est le nom de la victime, a eu le malheur de tomber ce jour-là entre les mains du chef de la PJ locale, un certain Miloud. Entre 17h et 21h30, après un banal incident de la route, Ourahou a été menotté, puis giflé avant de recevoir des coups de poing et des coups de pied assénés par Miloud et ses boys. Ne parlons pas des insultes et des menaces. 
 « J’ai été torturé au commissariat », a confirmé Ourahou à Demain. 

 Avant de le relâcher, le bon commissaire a prévenu Nasser Ourahou : « Vous les défenseurs des droits de l’homme, vous êtes des têtes brûlées. Même si le changement a déjà eu lieu, vous continuez à défendre les droits de l’homme ».

 Merci mon commissaire, mais avec ce genre de comportement il y a encore du boulot à faire dans les commissariats de police du Maroc.

47 minutes ou 47 années de retard ?

Par Mohammed Hifad, 6/6/2012

 La séance de cet après midi, du mardi 5 juin 2012, à la deuxième chambre où le chef du gouvernement est invité pour répondre aux questions des conseillers est l’image caricaturale du Maroc d’aujourd’hui. 

 Ce dernier est arrivé avec un retard de 47 minutes , ce que lui a vivement reproché , le représentant du PAM. Le gouvernement de Benkirane ne va pas constituer une exception par rapport à ses prédécesseurs. Pour écouter le discours de Hassan II, il nous fallait attendre plus de 5 heures qui semblaient une éternité sous peine d’être dénoncés par nos chefs immédiats, de véritables SS , retarder notre promotion ou créer des problèmes pour notre famille surtout dans les petits patelins , à savoir les petites villes et les petits villages comme par exemple ne pas être soignés à l’hôpital , nous créer des problèmes avec des voisins à la solde des autorités , ne pas obtenir de parcelles de terre , d’extraits, diverses faveurs etc.

 Les rires et les sarcasmes des conseillers aussi bien des parlementaires lorsque l’un d’entre eux prend la parole , le non respect du temps réglementaire , l’absence de la langue amazighe et la présence des conseillers et des parlementaires dits amazighs comme des traitres qui cautionnent cette situation antidémocratique et extrêmement dangereuse pour l’avenir du pays, montrent clairement que cette comédie de bas étage ne sert absolument à rien , ne fait que différer la Révolution au Maroc et fait perdre du temps et de l'argent pour le peuple .

 Les conseillers trouvent illogique que le chef du gouvernement prenne à lui seul 2 heures de parole et le reste des partis et syndicats également 2 heures. S’il s’agit de l’égalité en théorie entre l’exécutif et le législatif dans les vraies démocraties , les deux heures aussi réservées à l’exécutif doivent être réparties entre les différents ministres ou partis qui composent le gouvernement . Si le chef de gouvernement a l’aval de ses ministres pour qu’il parle en leurs noms, les conseillers aussi peuvent réserver une séance ou plusieurs pour se mettre d’accord sur les questions prioritaires à poser au chef du gouvernement et désigner une commission compétente qui puisse rectifier le tir en cas de besoin après avoir écouté les réponses du chef du gouvernement . Le représentant du PAM a raison de dire que le chef du gouvernement n’est pas venu pour faire un discours de deux heures mais pour répondre aux questions des parlementaires. 

Et dans ce cas précis , cette répartition du temps entre le représentant de l’exécutif et les prises de paroles des partis relève du président de la chambre qui préside la séance. Il vaut mieux commencer par les remarques et les questions des représentants des groupes , des partis et des syndicats par thèmes et ensuite donner la parole au chef de l’Etat .

 Nous avons assisté à une anarchie , à un dialogue de sourds et à l’absence de toute maturité de la part du gouvernement et des conseillers. Je me demande si les Marocains sont prêts pour prendre le pouvoir et si la démocratie occidentale laïque peut être greffée sur la culture et l’idéologie islamiques autocratiques par excellence ? Est-ce que le palais et son entourage ne tournent-ils pas en dérision le pouvoir législatif pour justifier un retour de plus en plus à la dictature de Hassan II sous prétexte que les Marocains ne sont pas encore prêts pour prendre le pouvoir ? Une chose est sûre, la majorité de ces élus sont riches mais sont peu instruits par rapport aux fins renards choisis comme conseillers du palais. Le président de la séance , sur proposition de deux chefs de groupes , a suspendu la séance pour 15 minutes de concertation qui risquent d’être 15 années pour rien . Cependant les poches continuent de se remplir à travers le pays. C’est juste le temps et l’argent du peuple qui est gaspillé exprès pour rien. Les 47 minutes de retard du chef du gouvernement correspondent en réalité à 47 années de retard du Maroc ! 

http://mail.google.com/mail/u/0/#inbox/137be786abc06fdc

lundi 4 juin 2012

"Au Maroc :immunité pénale générale pour les forces armées ( projet de loi)"

 COMMUNIQUE DE PRESSE de la  Commission internationale de juristes, Genève, 31/5/2012 

 La Commission internationale de juristes (CIJ) a exhorté aujourd'hui les autorités marocaines à se conformer au droit international et à supprimer l'immunité pénale générale prévue par le projet de loi N° 01-12 relatif aux garanties fondamentales accordées aux militaires des Forces Armées Royales. L'article 7 du projet de loi garantit aux militaires des forces armées marocaines une immunité absolue contre les poursuites pénales pour les opérations militaires réalisées sur le territoire national en vertu des ordres reçus de leur supérieur hiérarchique.
 Il prévoit également que l'État protège les membres des forces armées contre les poursuites ainsi que la critique ou toute accusation. La CIJ est profondément préoccupée par le fait que le projet de loi accorde l'immunité pour tous les crimes graves prohibés par le droit international pouvant être commis par les membres des Forces Armées Royales en vertu des ordres de leurs supérieurs, notamment les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, les actes de génocide, la torture et les disparitions forcées. La loi ne prévoit pas non plus de mesures juridiques contre les supérieurs lorsque leurs ordres sont contraires au droit. 

 « Ce projet de loi viole les obligations du Maroc en vertu du droit international, qui interdisent toute immunité pénale à l'égard de crimes relevant du droit pénal international, y compris les violations graves des droits de l'homme, que l'auteur agisse en vertu d'ordres d'un supérieur hiérarchique ou indépendamment », a déclaré Alice Goodenough, Conseillère Juridique de la CIJ auprès du Programme Afrique du Nord et Moyen-Orient. « Le projet de loi N° 01-12 devrait être modifié de manière à garantir que les personnes effectuant ou participant directement à la commission de crimes reconnus par le droit international, ainsi que ceux exerçant la responsabilité de commandement, soient tenus pénalement responsables pour leurs actes ». 

  La CIJ est préoccupée par le fait qu'au cours des cinquante dernières années, les forces armées marocaines et autres services de sécurité aient pu agir en toute impunité, sans avoir à rendre compte de leurs actes devant les tribunaux ou le Parlement. Ils ont bénéficié d'une immunité de fait, contre toute procédure judiciaire pour leur rôle dans les violations de droits de l'homme documentées dans le rapport de 2005 de la Commission de vérité marocaine (l'IER), notamment les exécutions sommaires et arbitraires, les disparitions forcées, les détentions arbitraires et les tortures et autres mauvais traitements. 
« S'il est adopté, ce projet de loi institutionnalisera l'impunité qui a prévalu pour les violations de droits de l'homme passées et présentes au Maroc" a ajouté Alice Goodenough. «Les autorités marocaines doivent renoncer à adopter ce projet de loi ou toute autre mesure qui encouragerait ou favoriserait l'impunité »
http://24.mamfakinch.com/cij-le-maroc-doit-supprimer-limmunite-penale

Abdessamad Haïdour dans un état critique après une grève de la faim de 50 jours

Par Demain, 3/6/2012

                                          Abdessamad Haidour (Photo CE)

Casablanca.- Le prisonnier d’opinion Abdessamad Haïdour est dans un état jugé critique après une grève de la faim de 50 jours. C’est le site Goud qui rapporte cette information. Condamné à 3 ans de prison pour soi-disant « injures » à l’autocrate alaouite, Haïdour serait au bord de la mort.

C’est le directeur du pénitencier qui aurait contacté la famille Haidour pour lui demander de persuader le jeune homme d’arrêter sa grève de la faim en échange de quelques avantages…

D’après Goud, Abdessamad Haïdour aurait refusé ce marchandage.

Haïdour a été condamné à 3 ans de prison, une peine confirmée en appel, pour avoir injurié le roi Mohamed VI lors d’une discussion de rue filmée à son insu avec un portable. Une discussion qui n’avait pas vocation à être diffusée.

Au Maroc, injurier, même en privé, le sultan est haram, mais pas la gégène marocaine qui consiste à introduire dans le postérieur des musulmans des bouteilles pour les obliger à avouer dans les prisons secrètes de la DST.

C’est tellement anodin ce genre de viol que le roi Mohamed VI a tenu à décorer d’un wissam, lors de la dernière fête du trône, le premier promoteur de la torture au Maroc, le patron de la DST Abdellatif Hammouchi…

Qui c’est qui a dit que le Maroc a entrepris des « réformes démocratiques » ? Jibouh lina !

http://www.demainonline.com/2012/06/03/le-prisonnier-politique-abdessamad-haidour-dans-un-etat-critique-apres-une-greve-de-la-faim-de-50-jours/

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 Abdessamad Hyadour : 
50 jours de grève de la faim dans la prison de Taza

Par Moha Oukziz , 4/6/2012   
                Prison de Taza: danger de mort pour Abdessamad Haydour
 Après Ezedine Eroussi, Med Fetal, Med Ghaloud , Med Zeghdidi, Ibrahim Saidi et beaucoup  d'autres, Abdessamad Haidour est entre la vie et la mort. Quel est l'avis de Catherine ASHTON, Haute Responsable de la commission européenne ? ou alors le Maroc est un  pays des droits de l'homme selon les maitres européens ? il faut s'interroger: de quels droits et de quel Homme parle- t-on dans ces hautes sphères du pouvoir capitaliste en Europe et au plan international ? 

Toute ma solidarité avec le camarade  Abdessamad Haidour et sa famille.
Abdessamad est dans un état critique de santé après 50 jours de la grève de la faim. La direction pénitentiaire de la prison de Taza n'a de moyens que faire pression sur Abdessamad et sa famille, autrement dit, il est doublement coupable aux yeux des responsables de l'administration pénitentiaire et de la politique marocaine. 

 
Abdessamad Haydour est un militant du M20F; un militant qui a fait ses preuves auprès du peuple à Taza. Il est condamné à trois ans de prison ferme pour ses engagements politiques. Au Maroc , la prison est essentiellement pour les opposants avant d'être pour le droit commun.  Abdessamad ne doit pas mourir dans les geôles du régime. Je vous invite, Madame, Monsieur, amis et camarades,  à manifester votre solidarité, à faire connaitre cette situation  et à faire pression sur le régime pour la libération d'Abdessamad Haydour.


Ali Aarrass, ce belge oublié de tous et sa Madone

Par Salah Elayoubi, 28/5/2012

Farida, de tous les combats, lors d’une manifestation de soutien à la Palestine
Foulard ton sari, yeux noisette et visage de Madone, Farida Aarras aurait, à coup sûr, inspiré Léonard De Vinci. Il y a, d’ailleurs, quelque chose de Mona Lisa dans les traits de cette belle jeune femme qui a hérité, de ses origines rifaines, courage et dignité et de son passage chez les nonnes espagnoles de « La Divina infantita », discrétion et retenue. C’est elle qui mène depuis plus de quatre ans, le combat contre la machine qui broie son frère et anéantit le reste de la famille. 

 De leur éducation chez les religieuses à Melilla, de leur départ en Belgique, pour rejoindre leur mère, après son divorce, et de la vie d’émigrés qui allait s’ensuivre, Farida et Ali, en ont conçu une solidarité et une complicité qui ne se sont jamais démenties avec le temps. Leurs photos d’enfance sont autant de témoignages de l’affection et de l’amour qui ont toujours uni la fratrie. Autant de facteurs qui autorisent la sœur à contester, avec sérénité, l’éventualité évoquée par un journaliste, que son frère « pourrait avoir été un terroriste à l’insu de la famille ». « Tout peut être fait à l’insu de l’autre ! Mais moi je dis ce que je sais sur lui ! Je pense que je suis la personne qui a été la plus proche de Ali. Je ne pense pas qu’il m’aurait caché une telle chose, si ça avait été le cas ! », répond Farida, avant de rejeter fermement l’hypothèse. « Je suis pour que l’on punisse les coupables, pas qu’on s’acharne sur des innocents et qu’on invente des preuves. » ajoute-t-elle

 Un autre personnage vient compléter le tableau de cette tragédie. Une autre femme, tout droit sortie d’une de ces représentations des « Ahlou Al Kitab », « les gens du livre », les yeux rougis d’avoir tant pleuré, le visage inondé de larmes, la mère, tout de blanc vêtue, comme si elle portait le deuil de ce fils qu’on lui a pris : « Je n’ai plus rien ! » se lamente-t-elle. Ravagée par la douleur, elle interpelle ses vis-à-vis, avec cette incompréhension et cette simplicité propres aux honnêtes gens, lorsque les frappe l’injustice : « Je n’ai jamais eu de problèmes avec mes enfants ! Pourquoi nous traite-t-on ainsi ? Pourquoi doit-il rester en prison, lui qui n’a jamais fait de mal à personne ? Pourquoi doit-on subir tout ça ? »


 Farida, de tous les combats, lors d’une manifestation de soutien à la Palestine

  Chronologie d’une injustice. Retour sur l’évènement : 
Ali

Nous sommes le 3 novembre 2006. 

Premier coup de tonnerre, dans une famille, jusque là, sans histoires. Après la faillite de la librairie papeterie qu’il tenait dans la capitale belge, Ali Aarrass, à la recherche d’un nouvel avenir, retourne à Melilla, sa ville natale, qu’il avait quittée à l’âge de quinze ans. Il y est alors, arrêté, à la stupéfaction générale, pour une sombre affaire de terrorisme, au Maroc, un pays qu’il ne connaît pas, dont il parle tout juste la langue et qu’il n’a visité qu’à deux reprises, lorsqu’il s’est agi de présenter son épouse à une tante paternelle, à Nador. L’homme est libéré sous caution, au terme d’une garde à vue de quatre jours. Fin du premier acte. 

 Le second débute le 1er avril 2008.  

Il tient du cauchemar. Nouvelle arrestation. Ali est placé en isolement sensoriel, comprenez par là, qu’il n’a plus droit à ce qui distingue un être humain d’une bête féroce, enfermée dans une cage : privation de visites, de promenade, de lecture, de nourriture à heure fixe, de colis, d’échanges avec les gardiens et les co-détenus. Des méthodes héritées de Guantanamo et auxquelles les américains ont donné le doux nom de « torture blanche ». Au terme d’une longue et minutieuse enquête, en mars 2009, l’impitoyable juge Baltasar Garzon, dont on se souvient qu’il fut le pourfendeur de l’ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, de l’organisation basque ETA ou encore du trafiquant d’armes international Monser Al Kassar, conclut à l’innocence du prévenu. 

 Contre toute attente, l’Espagne qui a pourtant signé maints accords internationaux maintient Ali en détention, dans l’illégalité absolue. Beaucoup plus grave, les autorités espagnoles examinent, avec le plus grand sérieux, une demande d’extradition émanant du Maroc. 

Dehors, « la Madone », flanquée de sa mère, est de tous les combats, pour extirper son frère du sort abominable qui l’attend. C’est que le Maroc a la réputation d’abriter de redoutables tortionnaires, dans les rangs de ses services de police, connus pour ne s’embarrasser ni de préliminaires, ni de scrupules, lorsqu’il s’agit de mener un interrogatoire, même si celui-ci ne concerne que du droit commun. On peut aisément, imaginer ce qu’il peut en être lorsqu’il est affaire de terrorisme.

 Farida mobilise autour d’elles quelques consciences, sollicite les politiciens de tous bords. Elle constitue un comité de défense. Elle bat le pavé à Bruxelles, à Melillia. Elle est partout. Elle créé un blog, confectionne les affiches, enchaîne les réunions de sensibilisation, les cellules de veille, les interviews, interpelle le gouvernement belge, le gouvernement espagnol, l’ONU et les organisations des droits de l’homme. Une extradition furtive. Peine perdue ! Comme le commente si bien le journaliste de l’émission « INDICES » sur RTL/TVI (1), du 23 février 2011, le « belge oublié de tous », sera extradé vers le Maroc, le 14 décembre 2010, dans le secret absolu. Détail particulièrement ignoble, le consulat belge, informé par la justice espagnole, quelques heures avant, ne jugera pas utile de prévenir la famille qui l’apprendra par les médias, deux jours plus tard. Autre détail, cocasse, celui-là. Le seul, probablement, susceptible d’arracher un sourire dans cette tragique affaire, les autorités espagnoles se seraient contentées d’une vague promesse des marocains que Ali ne serait pas torturé. 

Quelques jours avant que n’intervienne l’extradition, Abdelkader Belliraj, le chef présumé du réseau terroriste qui porte désormais son nom, celui à qui la police marocaine avait extorqué de prétendus aveux, au bout de six semaines de tortures abominables, avait, lors d’une interview donnée depuis sa cellule de la prison de Salé, donné un début d’explication et fait la chronique annoncée de ce qui attendait Ali : « L'affaire Aarrass, tout comme l’affaire Belliraj est l’œuvre de milices hors-la-loi, dénommées services de sécurité, qui usent à la fois de tortures et de sous-traitance de la torture, comme moyen unique d’accéder à la vérité, en opposition totale avec la législation de ce pays. L’extradition de Monsieur Aarrass le mènera directement à la torture. Les tortionnaires brandiront, en fin de compte, la preuve de son inculpation, après avoir obtenu ce qu’ils ont voulu entendre, par le biais de pratiques barbares, même s’il n’y avait aucun élément à charge contre lui. » 

 Tortures, abominations & co

 La suite, c’est le détenu lui-même qui la raconte, lorsqu’il émerge de l’enfer où l’ont expédié les espagnols. Le récit qu’il fait de son calvaire, rappelle, en tous points, celui de Bouchta Charef, de Zakaria Moumni et de tant d’autres. Une procédure qui semble avoir été rodée et codifiée, au service de l’une des polices les plus brutales du monde. 

Conduit en voiture, encagoulé et menotté dans un lieu tenu secret, le prisonnier est, sauvagement battu, en plein air, dès sa descente de voiture. Une méthode éprouvée, déjà, par Oufkir et ses hommes de main, pour distiller immédiatement la terreur, dans l’esprit de la victime et « l’attendrir », comme se plaisait à ordonner le défunt général. Qui a dit que les années de plomb étaient derrière nous ? Puis les bourreaux enchaînent les abominations qui ont bâti leur réputation : gégène et coups de bâtons sur les parties génitales, viol à la bouteille, suspension au plafond des heures durant par les poignées ou les chevilles, coups sur la plante des pieds, sur les tibias ou le fessier, simulation de noyade, simulacre d’exécution, injections de produits chimiques. Au bout de quelques jours de ce traitement moyenâgeux, Ali avoue ce qu’on veut l’entendre avouer. Ils veulent une cache d’armes ? Il donne la seule adresse qu’il connaît au Maroc, celle de sa malheureuse tante à Nador. Les bourreaux l’y conduisent, sous bonne escorte, saccagent la maison, terrorisent ses habitants et ravagent les terrains avoisinants. Rien. Et pour cause, Ali n’a jamais eu besoin de cacher quoi que ce soit. Il n’y a donc de cache ni ici, ni ailleurs. Fou furieux, les tortionnaires traînent leur victime entravée, dans le bois tout proche, l’arrosant copieusement d’insultes, dégainent leurs armes, font ostensiblement jouer les culasses ou les barillets et annoncent au prisonnier qu’à défaut de révélations dignes de ce nom, il sera abattu séance tenante. Mais l’homme qui n’a rien sur la conscience, ne peut rien avouer. Aveux extorqués, procès-verbal truqué et procès inique Ramené à Rabat, il est de nouveau torturé, pour lui extorquer des aveux écrits. Il paraphe les procès-verbaux, sans les lire, ni les signer. Les bourreaux les signent pour lui…….en arabe. Lourde erreur : Ali ne sait ni lire ni écrire l’arabe. 

 La suite est un long tissu d’absurdités et la preuve des approximations coupables des enquêteurs marocains, qui auraient, sans doute, fait l’économie de cette tragédie en forme d’erreur judiciaire, s’ils avaient eu l’honnêteté, la présence d’esprit ou la modestie de réclamer simplement au juge Garzon, son fond de dossier. Jugez plutôt : « Soupçonné de complicité dans les attentats de Casablanca de 1983, l’homme se trouvait, au mois de mai de la même année, « en plein déménagement d’un appartement à un autre », comme le souligne sa soeur. « Accusé d’avoir financé un mouvement de « Moudjahiddines », Ali, était, à la période incriminée, en faillite, avec des difficultés notoires à faire vivre sa propre famille. « Accusé d’avoir fait partie en 1982, des « Moudjahiddines du Maghreb », Ali était, à l’époque, intégré dans l’armée belge, pour y accomplir son service militaire. « Il ne pouvait se diviser en deux, avec une partie en Belgique et une autre au Maroc ! » lance le père sarcastique.
 
 Farida et son père, avant l’extradition de Ali vers le Maroc

 En réalité, toute la procédure est fondée sur les prétendus aveux de Abdelkader Bellirej, enlevé à Marrakech et torturé pendant plus de six semaines par les mêmes services, ceux de la DST de Témara. Sans doute connaissait-il le nom de Ali et qu’il l’a livré pour un moment de répit ! Malgré toutes ces incohérences et la plainte pour torture déposée par Ali contre les services de police, le tribunal de Rabat  l’a condamné, en première instance, à quinze ans d’emprisonnement. Rarement, la justice marocaine contredit la police et ses procès-verbaux truqués et arrachés par les moyens que l’on sait. Tous les criminologues et les profileurs vous le confirmeront. On ne s’improvise ni terroriste, ni gangster, ni trafiquant d’armes à quarante ans passés. Les statistiques sont nulles, lorsque l’individu a, jusque là mené une vie d’honnête homme et qu’il est, de surcroît, un chef de famille exemplaire. Le portrait même d’Ali Aarrass ! 

La trilogie de l’ignominie 

 Dans cette affaire, ce qui interpelle c’est avant tout cette sorte de trilogie qui s’est mise en place, pour l’accomplissement d’une ignominie, une sorte de tri-gouvernementale de l’injustice. Une entreprise menée en totale contradiction avec les règles les plus élémentaires du droit humain universel

 Incriminé en premier lieu, le silence assourdissant des autorités belges, qui en aura fait les complices objectives de ce procès politique mené par « le Maroc qui veut montrer qu’il est un État fort, en terrorisant ses populations » comme le résume l’un des avocat de Ali, Christophe Marchand. Le calvaire de Ali, est sa peine de n’être belge qu’à moitié. Son autre moitié, sa marocanité, il devra la porter comme une croix. Dire que nous sommes en présence d’un racisme d’Etat, relève de l’euphémisme ou de l’indulgence dans le langage. La Belgique prétend avoir obéi à la règle qu’elle s’est imposée de ne jamais intervenir, lorsqu’un de ses citoyens à la double nationalité est aux prises avec la justice du pays de sa seconde nationalité. Je veux bien le croire, mais la tragédie qui se déroule à Salé, concerne, un citoyen belge ayant, jusque là, mené une vie exemplaire, payant ses impôts, participant à la vie de la cité et accomplissant son service militaire. Pas un chien errant ! Ni visite consulaire, ni observateur du ministère de la justice belge au procès, ni la moindre question ou protestation adressée au Maroc, pour les allégations de tortures subies par le prisonnier. Ce procès qui broie un innocent et les siens n’aurait jamais du se tenir. Il restera celui de la honte pour la Belgique et le miroir de son indignité. 

 L’Espagne, ensuite, signataire de multiples accords sur les droits de l’homme aura extradé Ali Aarrass, alors même que le comité des droits de l’homme de l’ONU siégeant à Genève avait émis un avis négatif et ordonné des mesures provisoires. A la même période où Ali était extradé, un certain Mohamed El Bay sur lequel pesaient les mêmes soupçons, était innocenté et rendu la liberté. L’homme doit son salut et sa liberté à la nationalité espagnole. L’Espagne n’a pas, non plus, fini d’enterrer ses vieux démons ! Les dénonciations qui pleuvent sur son compte, en sont les témoins éloquents. Elle devra bientôt faire face à la plainte déposée contre elle par les défenseurs de Ali Aarrass. 

Enfin, concernant le Maroc, ce « plus beau pays du monde », comme l’appellent ceux qui y ont tout confisqué, nul article, nul livre, nulle émission et nul discours ne pourra jamais quantifier les souffrances abominables et les injustices innombrables qu’il aura infligées aux siens. Il est, pour le moins étrange, que ce pays qui avait tout fait pour pousser les Rifains à s’exiler, sous peine de mourir de misère, déploie, à présent, des trésors de diplomatie internationale et de coopération judiciaire, pour y faire revenir leur descendance, manu militari, à coups de dossiers vides et lui faire subir les traitements tels que celui qui a été réservé à Ali. Ce dernier ne connaissait rien de son pays d’origine. Il en fait désormais partie intégrante, à son corps défendant. Cette année, il aura fêté trois anniversaires, entre les murs de sa prison. Les dernières lignes de ce papier seront les siens. Il les a livrés à sa sœur, l’infatigable et si courageuse « Madone », lors de sa dernière visite : « Je côtoie des horreurs et des injustices qu’aucun homme ne pourrait jamais imaginer ! Le nombre de personnes torturées dans des centres comme celui de Temara, avant d’être amenés en prison, est impressionnant ! Nombre de prisonniers n’ont ni avocats, ni famille pour s’inquiéter de leur sort ! Certains d’entre eux ont été torturés des mois durant. Si Le Seigneur a voulu mettre l’innocent que je suis à l’épreuve, c’est, sans doute, pour que tant de mes compagnons de misère sortent un jour, de l’ombre et de l’oubli ! » 

 (1) http://youtu.be/dywDOzTi-Nk

dimanche 3 juin 2012

Maroc, Sidi Ifni : Ouverture d’un nouveau procès contre nos camarades

Par  ATTAC MAROC Contre la mondialisation libérale, Rabat,  1/6/2012

 Brahim BARA et Hassan AGHERBI, membres du bureau d’ATTAC Ifni et qui ont déjà été condamnés lors de la répression sauvage de Sidi Ifni en 2008, ont été convoqués à nouveau et se sont présentés le jeudi 31 mai 2012 au tribunal de Tiznit sur des accusations : agression à fonctionnaires, entrave à la liberté de travail, insultes et agressions à agents d’autorité... Le procès a été reporté au 19 juillet 2012. 
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Les faits remontent à 2006 !! Rappel des faits La ville d’Ifni a connu un mouvement de révolte qui date de 2005 et a été sauvagement réprimé lors du fameux "samedi noir" du 7 juin 2008. Les habitants de cette petite ville se plaignaient de la mort de nombreuses femmes dans l’hôpital de la ville faute de soins. Dès 2006, un sit-in est organisé devant l’hôpital pour exiger un service de santé de qualité. Par la suite en 2007, l’association ATTAC Ifni prend en main le dossier santé et mène une campagne d’information et pour le droit à la santé. Les habitants commencent à parler de la corruption au sein de l’hôpital, de l’existence d’une véritable mafia qui vit de détournement et vente de médicaments. Une campagne de pétitions recueille plus d’un millier de signatures. 

C’est alors que le médecin chef de l’hôpital d’Ifni avec des témoins impliqués dans les détournements dépose plainte contre Brahim BARA, Hassa AGHERBI et Mohamed AMZOUZ. Mais le mouvement se développe. Des marches sont organisées devant le Parlement à Rabat. Suite aux mobilisations, le délégué de la Santé est démis puis le médecin chef de l’hôpital d’Ifni est muté. Mais les mobilisations se poursuivent et le mouvement se développe dans toute la ville. 

Jusqu’au fameux "Samedi noir d’Ifni" quand les habitants de Ifni Aït BAAMRANE se soulèvent contre l’exclusion, le chômage, la pauvreté. Le 30 mai 2008 et durant une semaine, les jeunes bloquent l’accès au port pour exiger la satisfaction des revendications pour lesquelles ils luttent depuis 2005. Pour seule réponse, une répression aveugle s’abat sur Ifni. Menaces, violences, tortures, arrestations, la ville est quadrillée, les habitants terrorisés par un important dispositif répressif qui sème la terreur parmi la population. Parmi les nombreux militants arrêtés, Brahim BARA, Hassan AGHERBI. Ils seront libérés suite à une campagne de soutien nationale et internationale après avoir purgé leur peine de prison. 

 À l’approche de la commémoration du 7 juin 2008, et au moment où le mouvement social au Maroc connaît un second souffle après la manifestation de Casablanca du 24 mai, le pouvoir voudrait ressortir des tiroirs le dossier et profiter de la période pour relancer un nouveau procès fabriqué de toutes pièces contre les leaders du mouvement d’Ifni : Brahim BARA et Hassan AGHERBI. 

 À l’heure où de nombreux procès sont menés dans plusieurs villes du Maroc contre les militants des mouvements sociaux : de Casablanca à BANI BOUAAYACHE, il est urgent  
- de  développer et élargir la solidarité avec nos camarades d’Ifni ; 
- de transformer ce jugement en procès contre le pouvoir marocain incapable de trouver la moindre solution aux nombreux mouvements qui éclatent de partout et font chaque jour plus de victimes ; 
-  d’arrêter les faux procès contre nos militants, liberté et amnistie pour tous les détenus ;
 - de juger les responsables de la crise, des vols des biens publics. 
 Plus Par revolution arabe Publié dans : Maroc Communauté : Arab-Vox

Le maire de Fès s'en prend bassement à Ahmed Benseddik

Par demainonline, 3/6/2012

  Hamid Chabat se cherche de nouveaux ennemis 

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Ahmed Benseddik
Au lieu de s’occuper de ses problèmes familiaux, qui sont nombreux, le maire de Fès et patron du syndicat de l’Istiqlal (L’Union générale des travailleurs du Maroc, UGTM), Hamid Chabat, s’en prend à Ahmed Benseddik, le concepteur de la commémoration des 1200 ans de la capitale spirituelle du Maroc. « Il devait se chercher un médecin », lance Chabat lors d’une émission radio. 

Hamid Chabat
Pour lui, Benseddik, qui dirigeait la centrale thermale de Moulay Yaâcoub, et à qui on a piqué l’idée de la commémoration de Fès, n’aurait jamais dû alerter les autorités marocaines des risques d’effondrement des murs de l’édifice sur les clients. « Cela fait des années que Benseddik est parti et les murs tiennent toujours bon », s’est exclamé le maire. Sauf qu’au Maroc, tant que les murs tiennent, c’est bon, mais dès qu’ils s’effondrent, comme on le voit un peu partout aujourd’hui, il faut vite un coupable.