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samedi 14 août 2010

L’AMDH dénonce la plainte pour antisémitisme déposée par le sioniste Noam Nir contre trois de ses membres

Déclaration
Par le Bureau Central de l'AMDH,14/8/2010
Le dénommé « Noam Nir », un sioniste israélien résidant à la ville d’Essaouira et y possédant un restaurant « Al Baraka », a déposé fin juillet 2010 une plainte en justice pour antisémitisme contre trois membres de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) ; il s’agit de la militante Samira Kinani, membre du Bureau Central de l’Association, et des militants Fouad Jarid membre de la commission administrative de l’AMDH et du bureau de la section d’Essaouira, et Houcine Boukbir membre de cette même section ; ces deux derniers ont déjà été entendus le 05 et le 06 août par la police judiciaire locale, sur instruction du procureur du roi auprès du tribunal de 1ère instance de la ville.
Cette plainte a été déposée juste après la tournée touristique effectuée à Essaouira le 27 juillet par une centaine de jeunes, participant au camp pour jeunes de l’AMDH, organisé dans la ville voisine de Safi.
Au cours de cette tournée, les jeunes de l’AMDH ont scandé des slogans sur les droits humains en général, et au Maroc en particulier, et n’ont pas manqué comme d’habitude, de crier leur solidarité avec le peuple palestinien et leur dénonciation du terrorisme sioniste, et leur désapprobation de la normalisation rampante des relations du Maroc avec Israël. Ce qui ne fut pas du goût du dénommé Noam Nir qui s’est mis, au passage des jeunes devant son restaurant, à les filmer de manière provocatrice.
Notons que monsieur Noam Nir a déjà manifesté son hostilité à l’égard de la section de l’AMDH à Essaouira quand elle a, à l’instar de la plupart des 88 sections de l’Association, organisé un sit-in de solidarité avec la Palestine le 29 mars dernier, à la veille de la journée de la terre ; il a à cette occasion dénoncé dans les journaux israéliens, dont il est correspondant, « l’antisémitisme de l’AMDH » et de l’ensemble du peuple marocain.
Tenant compte de ce qui précède, et des éléments d’information en rapport avec les activités sionistes de Noam Nir, et en se basant sur notre identité comme association de défense des droits humains dans leur acception universelle, le bureau central déclare :
1° l’AMDH a, depuis sa création en 1979, défendu fermement les valeurs fondamentales (dignité, liberté, égalité, solidarité, et sacralité de la vie) et les normes des droits humains universels dont le droit des peuples à l’autodétermination. Elle a en outre lors de son dernier congrès (le 9ème congrès tenu du 20 au 23 mai dernier), et dans le cadre d’amendements au préambule de ses statuts, érigé « le combat contre la mondialisation libérale sauvage, l’impérialisme en tant que mouvement ennemi du droit des peuples à l’autodétermination et le sionisme en tant que mouvement raciste, colonialiste et agressif » au rang des combats prioritaires et ouvert la voie à la défense directe de la laïcité, considérée désormais par l’AMDH comme « une des caractéristiques de l’Etat de droit ».
2° L’AMDH est antisioniste, contre le colonialisme israélien, solidaire du juste combat du peuple palestinien pour la libération de son pays, le retour des réfugiés, son autodétermination et l’édification de l’Etat démocratique palestinien sur l’intégralité du territoire palestinien avec Al Kods comme capitale. A ce titre également l’Association est contre le terrorisme d’Etat israélien et contre toute normalisation avec cet Etat agresseur qui ne fait que renforcer sa détermination à commettre plus de crimes de guerre et contre l’humanité.
3° Tout comme les 12000 membres de l’AMDH sont toutes et tous antisionistes, ils sont également et par principe contre l’antisémitisme et contre la haine à l’égard des juifs en tant que tels, puisque l’AMDH adhère sans réserve aux valeurs universelles des droits humains, défend la laïcité et les libertés individuelles dont la liberté de croyance et de culte et celle d’avoir la religion de son choix ou de ne pas en avoir.
Pour ce qui concerne les juifs de notre pays, dont la plupart ont été des victimes de choix du sionisme qui les a poussés à quitter massivement leurs pays, nous avons toujours défendu leurs droits tout en étant fiers du courage de nos frères juifs marocains qui ont résisté à la propagande sioniste et dont certains comme Abraham Serfaty, Sion Assidon, Edmond Amran El Maleh et Simon Levy ont conjugué leur antisionisme avec une défense conséquente de la démocratie au Maroc. L’AMDH a été également parmi les organisations démocratiques à s’opposer, lors des manifestations de solidarité avec la Palestine, aux slogans anti-juifs proférés par des groupes de conservateurs et d’intégristes.
Dans ces conditions, accuser d’antisémitisme des membres de l’AMDH, et de surcroit des membres dirigeants, est une infamie qui devra couter cher au dénommé Noam Nir dont la mission réelle doit être mise à jour et dénoncée.
4° L’AMDH considère que la plainte pour antisémitisme, déposée par le dénommé Noam Nir contre trois de ses membres, n’a aucun fondement ni dans la réalité des faits, ni au niveau juridique et la déclare nulle et non avenue, tout en considérant que donner une suite positive à cette plainte serait une faute politique et judiciaire grave et un encouragement aux activités sionistes au Maroc.
De ce fait, l’AMDH appelle les organisations des droits humains, les forces démocratiques et les forces vives du pays à dénoncer cette plainte insidieuse et à exiger qu’elle soit classée.
Elle appelle également tous les membres de l’Association à rester vigilants et à considérer que tout procès contre les 3 membres objets de la plainte est un procès contre l’ensemble de l’AMDH et des antisionistes défenseurs du peuple palestinien au Maroc.
Enfin l’AMDH s’adresse aux défenseurs des droits humains et aux démocrates à l’étranger pour les mettre en garde contre tout amalgame entre antisionisme et antisémitisme qui est à la base de la plainte de Noam Nir et qui est véhiculé, avec succès malheureusement, par les sionistes au pouvoir en Israël ; tout le monde doit être averti qu’au Maroc c’est l’AMDH, entre autres, qui est porteuse des vraies valeurs de démocratie et des droits humains et non les sionistes partisans du terroriste Natanyahu et ses acolytes étrangleurs et affameurs de Gaza et fossoyeurs de la caravane de la liberté.


Soutien de l'Union Syndicale Solidaires (France) aux détenus de SMESI

Par Solidaires, numéro 27,août 2010
Depuis des mois, notamment dans le cadre du réseau syndical euromaghrébin, nous soutenons la lutte des travailleurs de SMESI, à Kouribga et apportons toute notre solidarité face à la répression des employeurs et de l’État marocain. Le 3 août, la cour d’appel a confirmé les peines de prison infligées en première instance.
13 travailleurs de SMESI et 2 habitants solidaires sont condamnés à 4 mois de prison et une amende. Une fois de plus, le procès s’est passé sous contrôle policier, les proches des militants réprimés n’ont pu accéder au tribunal. Face à la parodie de procès qui était organisée, les avocats des accusés se sont tous retirés, tant il était clair que la confirmation des peines était déjà décidée ! 4 mois de prison pour avoir participé à un sit-in de protestation contre le licenciement de 850 mineurs, en 2009… Nous exigeons la libération immédiate des 15 prisonniers, la réadmission des 850 travailleurs licenciés par l’Office Chérifien des Phosphates, le respect de la liberté syndicale.

La France raciste? "Pas de leçons à recevoir", "à cent lieues de la réalité" pour l'UMP

La droite conteste le rapport d'un comité des Nations Unies sur la politique de sécurité française.
Par La rédaction du Post, 13/8/2010
"Nous avons un pays qui respecte les principes démocratiques et républicains et les droits de l'homme, c'est incontestable". Invité de RTL ce matin, Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, a répliqué à un récent rapport d'un comité de l'ONU, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale
Pour ce comité, il y a une "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie" en France. Son rapport critique notamment le projet de déchéance de la nationalité et la politique vis-à-vis des Roms.
Mais pour Dominique Paillé, les experts du Comité "sont à cent lieues de la réalité". Pour lui, la politique du gouvernement "est efficace et garantit les libertés".
"Je donne rendez-vous à ce même comité dans 5 ans et il verra que ce que nous avons fait est plus protecteur des droits de l'homme que destructeur", a-t-il aussi annoncé.
Le député UMP Chrisitan Vanneste, a lui aussi critiqué ce rapport attaquant la composition du comité.
"Tous les pays qui en font partie ne sont pas des exemples de démocratie vivante ni des exemples du respect des minorités.", a-t-il dit sur France Info. Il a cité les cas de l'Algérie, de la Russie ou de la Roumanie "qui traite très mal les Roms chez elle".
Pour le député, la France n'a "aucune leçon à recevoir".
A la présidence de la République, on préfère éviter le problème. Pour Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, : "l'ONU ne critique pas la France. Il y a un comité qui réfléchit et des personnes qui se sont exprimées à titre individuel. Le comité, lui, rendra son avis le 27 août", a noté LePoint.fr.
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(Sources: RTL, L'Express.fr, LePoint.fr)
A lire sur LePost.fr:
- Traitement des Roms et des étrangers: la France raciste?
- Après "le voyou de la République", Sarkozy comparé à Le Pen: qu'en dit l'UMP?
- Dominique Paillé : "Arnaud Montebourg démontre une nouvelle fois qu'il y a ceux qui pérorent et ceux qui agissent"

vendredi 13 août 2010

La prochaine flottille se prépare à repartir pour Gaza

Coalition internationale pour la Flottille de la Liberté
Rencontre de la coalition de la Flottille de la Liberté à Stockholm...
Par France Palestine Solidarité, 9/8/ 2010
A l’issue de la réunion des 3 et 4 août, la Coalition a fait à la presse la déclaration suivante :
Plus de deux mois ont passé depuis le 31 mai 2010, date de l’assaut meurtrier d’Israël contre la Flottille de la Liberté et pratiquement rien n’a été fait pour mettre Israël devant ses responsabilités dans cette attaque sauvage, qui a tué neuf de nos camarades. Rien n’a été mis en place non plus pour mettre fin aux violations continuelles contre le peuple palestinien et en particulier contre le 1,5 million d’habitants de Gaza. Dans ces circonstances, nous continuons notre effort global et populaire pour nous opposer à l’intransigeance constante d’Israël et nous planifions notre prochaine action. La coalition de la Flottille de la Liberté vient d’achever sa réunion à Stockholm, en Suède. Nous y avons discuté de l’élargissement de notre coalition pour inclure les nombreux groupes du monde entier qui veulent nous rejoindre et d’intensifier nos efforts pour mettre en place une nouvelle flottille.
Le monde doit continuer à exiger qu’Israël coopère avec la commission d’enquête du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, afin d’assurer l’indépendance, la rigueur, la crédibilité et la justice pour les victimes. Nous sommes extrêmement préoccupés par le comité de l’ONU chargé par le Secrétaire général Ban Ki Moon d’enquêter sur le raid mené par Israël. La première de nos préoccupations est la tentative apparente de dévaloriser l’enquête du Conseil qu’Israël n’a toujours pas acceptée. Le comité du Secrétaire général aura un mandat très limité uniquement pour évaluer les enquêtes nationales qu’Israël et la Turquie sont en train de mener, et ne répondra donc pas aux exigences internationales d’objectivité et de rigueur. En outre, la nomination de l’ancien président colombien Alvaro Uribe comme vice-président du comité en affaiblit encore plus la légitimité.
Non seulement le gouvernement d’Uribe a officiellement exprimé sa volonté de renforcer les relations militaires avec Israël en Colombie, mais le bilan des droits humains en Colombie sous le président Uribe doit aussi constituer un sujet d’enquête. Les Nations unies ne doivent être impliquées dans aucune tentative de blanchir les atrocités ou de contrecarrer l’action internationale légale au nom des victimes de la flottille.
L’assouplissement présumé par Israël du blocus de la bande de Gaza est purement cosmétique, destiné uniquement à détourner la critique de sa politique illégale. L’allongement de la liste des articles autorisés dans la bande de Gaza ne répond pas aux préoccupations les plus fondamentales de la population là-bas - la liberté de circulation. Des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se voient encore refuser le droit de voyager librement pour des soins médicaux, des opportunités d’éducation, ou même de se réunir avec les membres de leur famille dans d’autres parties du territoire palestinien occupé. Ce n’est pas non plus l’autorisation du ketchup, du chocolat et de la cardamome dans la bande de Gaza qui aide les gens à réparer leur économie dévastée.
Ce qui est indispensable et ce que nous exigeons, c’ est la levée immédiate et complète du blocus, ce qui signifie aussi la levée de l’interdiction de voyager et des exportations de Gaza. Nous exigeons également qu’Israël libère sans conditions nos navires capturés et nos biens volés.
Israël et nos gouvernements respectifs doivent savoir que nous représentons un mouvement international croissant de civils et que nous ne comptons pas rester les bras croisés alors qu’Israël continue d’agir en toute impunité – meurtres, mutilations, emprisonnements, vols et attaque des bases mêmes de notre humanité commune. Israël a non seulement créé délibérément une crise humanitaire à Gaza, mais il a aussi créé une crise des droits humains et de la dignité humaine dans toute la Palestine et le monde doit y répondre aujourd’hui.
C’est pourquoi notre flottille avait pour objectif, non seulement d’apporter des biens essentiels à Gaza, mais aussi de contester la politique même qui a entraîné la nécessité de l’aide humanitaire aux Palestiniens. Et c’est pourquoi nous allons continuer d’envoyer des bateaux à Gaza. [1]

[1] texte original en anglais :
Freedom Flotilla Coalition Meets in Stockholm … Next Flotilla on its Way Back to Gaza
It has been over two months since Israel’s 31 May 2010 deadly assault on the Freedom Flotilla and little to nothing has been done to hold Israel accountable for its savage attack that led to the killing of nine of our colleagues, or to end Israel’s continued violations against the Palestinian people, especially the 1.5 million residents of Gaza. As such, we are continuing our global, grassroots effort to stand up to Israel’s ongoing intransigence, including planning our next direct action. The Freedom Flotilla Coalition has just concluded its meeting in Stockholm, Sweden, where we discussed plans to enlarge our coalition to include the various groups around the world that want to join us, as well as intensify our efforts to mobilize a new flotilla. The world must continue to demand that Israel cooperate with the UN Human Rights Council’s investigation committee, in order to ensure independence, thoroughness, credibility, and justice for the victims.
We have fundamental concerns with the UN panel tasked by Secretary General Ban Ki Moon with investigating Israel’s raid. Primary among these concerns is the apparent attempt to downgrade the UN Human Rights Council’s investigation, which Israel has yet to accept. The Secretary General’s panel will have a very limited mandate to only evaluate national investigations underway by Israel and Turkey, and therefore will hardly meet international standards for being impartial, and thorough. Moreover, the appointment of ex-Colombian President Alvaro Uribe as its vice-chair further corrodes the legitimacy of this UN panel. Not only is the Uribe government on record stating a desire to strengthen Colombia’s military relationship with Israel, but President Uribe’s own human rights record in Columbia should be a matter for investigation. The United Nations must not be involved in any attempt to whitewash atrocities or to preempt international legal action on behalf of the victims of the flotilla.
Israel’s alleged easing of the closure on Gaza has been purely cosmetic, intended only to deflect criticism from its illegal policies. Expanding the list of items permitted into Gaza does not address the most fundamental concern of the people there – freedom of movement. Hundreds of thousands of men, women, and children are still denied the right to travel freely for medical care, educational opportunities, or even to reunite with family members in other parts of the occupied Palestinian territory. Nor does allowing ketchup, chocolate and cardamom into Gaza now help the people repair their shattered economy. What is needed and what we demand is an immediate and complete lifting of the closure, which includes a lifting of the travel ban as well as the ban on exports from Gaza. We also demand that Israel release, unconditionally, our captured vessels and stolen goods.
Israel and our respective governments must know that we represent a growing movement of international civilians unwilling to stand idly by while Israel continues to act with impunity — killing, maiming, jailing, stealing, and assaulting the very basics of our common humanity. Israel has not only deliberately created a humanitarian crisis in Gaza, but it has created a crisis of human rights and human dignity in all of Palestine that the world must address. This is why our flotilla aimed, not only to deliver essential goods to Gaza, but also to challenge the very policies that have left Palestinians in need of humanitarian aid. It is why we will keep sending boats to Gaza.

jeudi 12 août 2010

Campements de réfugiés sahraouis, été 2010

Par Jean-François Debargue,11 août 2010
A leur invitation insistante, je me suis forcé à reprendre dans notre plat commun quelques boulettes de riz brulant. Puis comme un dessert, le troisième verre de thé vient fermer la principale parenthèse culinaire de la journée. A la fois rince-doigts et rince-bouche, le «marcel» de plastique bleu circule de l'un à l'autre, dans un discret clapotis d'eau.
Chacun retrouve alors un coussin plié en deux ou son chèche roulé en boule et s'éloignant des murs de briques de sable, s'allonge au milieu de la pièce, au croisement imaginaire de deux fenêtres, dans l'espoir tout aussi imaginaire et rafraichissant d'un courant d'air. Ces précautions instinctives ne permettent pas d'avoir moins chaud, elles évitent seulement d'ajouter quelques degrés de plus, là où il n’en ait plus besoin.photo : réservoir d'eau
Une bouteille d'eau emmaillotée de toile humide est glissée dans les plis d'une couverture. On sait qu'elle est là, c'est suffisant. Je sais déjà que pour boire, il faudra prendre la décision de bouger, que cette décision sera l'objet d'une sourde négociation. Je sais aussi que boire quelques gorgées provoquera aussitôt une suée dont l'unique intérêt sera d'offrir pendant quelques secondes une impression de fraicheur si, et uniquement si, un souffle d'air vient à ce moment précis à m'envelopper. De sa capture à sa fuite je peux suivre le trajet de l'eau, trop précieuse en ces circonstances pour aller se stocker en quelque lieu de rétention. Il y a dans la soif une notion d'immédiateté. Mais pendant les quatre à cinq heures à venir quelque chose en moi se refuse à boire, comme si résister me rendait maitre de la situation dans cette torpeur qui m’envahit. On reste là, à tourner sur le sol comme sur un grill, à tomber de micro-sommeils en micro-réveils, dans un silence lui-même si comprimé par la chaleur qu’il en devient d’autant plus étrange et inquiétant, en pleine journée. Au bout de quelques heures le repli de mon coude, fripé et ayant perdu son élasticité me pousse enfin à boire quelques gorgées.
Ne m’effleure même pas l’absence de potabilité de l’eau du camp. Je sais qu'elle ne répond pas aux normes de consommation animale dans les pays dits riches. Une responsable de la wilaya me l’a confirmé le jour ou les camions d’approvisionnement ont dû doubler leur rotation pour subvenir à la consommation estivale. On allait donc distribuer deux fois plus d’eau impropre à la consommation. Ce qui inquiète les services vétérinaires de certains pays inquiète les quelques médecins et infirmières sahraouis, abandonnés par l’aide médicale (principalement espagnole) pendant l’été. Je ne tiens pas à me distinguer de mes amis en ayant ma bouteille d'eau personnelle, du commerce. J'ai la chance de n'être pas plus cliniquement malade qu'eux en buvant l'eau impropre, salée, rouillée et sablée des camps. Mais être né dans les camps ou y avoir vécu quelques décennies et d'en avoir bu l'eau provoque chroniquement d'autres séquelles, de par ses propriétés anorexigènes ou ses effets thyroïdiens...
Quand on a vraiment soif, on ne s'arrête pas à ces réflexions. Le vrai problème est que ceux qui n'ont pas soif d’eau ou d’attentions ne s'y arrêtent pas non plus.

Nous sommes cinq dans cette pièce, dont un bébé complètement recouvert d’un tissu. Parfois, pour n’avoir pas vu le moindre mouvement, il m’est arrivé de soulever le voile comme on le ferait d’un linceul.
Nous sommes des milliers dans ces camps à être recroquevillés dans une manifestation géante que le monde ignore.
Nous sommes des milliers dans ces cercles de silence spontanés en plein désert.
Et nous sommes pourtant si seuls, chacun avec sa bouche sèche, sa salive déposée en pâte au palais ou sur l’émail des dents, ses mouches venant au coin des yeux ou des lèvres comme en un puits à sec.
Si nombreux et si seuls au bord de cette torpeur, comme si dans un instinct de survie, chacun devait laisser croire à la mort qui passe qu’il l’est déjà et qu’il n’est pas besoin du coup de grâce.
Si nombreux et si seuls à répondre à cet appel au calme en nous-mêmes lancé par ce souffle si chaud qu’on le croirait sorti d’un four.
Autant la chaleur peut sembler acceptable, autant l’air brûlant ne semble pas naturel. La chaleur est dans son rôle, aussi paroxystique soit il. Le souffle d’air et parfois le vent en bourrasques semblent avoir trahi leur mission de fraicheur ou d’atténuation de fortes chaleurs. L’humidité relative annuelle inférieure à 20% peut descendre jusqu’à 5% pendant l’été.
10% d’hygrométrie, 49° à l’ombre (rajoutez une dizaine au soleil), auxquels il faut ajouter l’effet déshydratant du vent, voilà pour les chiffres. Mais ni les chiffres, ni les mots ne pourront jamais traduire cette sensation éprouvante alors que j’ai la chance d’être en bonne santé et de ne passer qu’une partie de mon temps ici.
Notre corps a une aptitude à oublier l’épreuve ou la souffrance, au mieux notre esprit a la capacité de l’approcher en imagination, et le témoignage n’en est qu’un si terne reflet… Comment concevoir alors ce que peut ressentir un nouveau né, un vieillard, un malade ou une personne ayant simplement du mal à supporter la chaleur lorsque pendant plusieurs mois la température diurne avoisine 50 à 60 ° et la nocturne les 30° ?
Comment raconter ces longues heures perdues où le maton solaire vous oblige à rester confiné en position couchée ou assise dans l’ombre d’un mur ou d’une tente. Comment expliquer le corps qui se met en veille et l’esprit qui s’évade, deux seuls moyens de pouvoir s’adapter.
Nous avons tous eu chaud ou soif à un instant de notre vie. Nous en avons souffert, plus ou moins longtemps, plus ou moins intensément. Ces instants ont pu être oubliés ou nous sont restés simplement en mémoire. Ici, dans les camps, la chaleur et la soif font plus que s’inscrire dans les mémoires. Elles s’inscrivent dans les corps, dans l’affaiblissement, dans la maladie et parfois même dans la folie.
Comme l’injustice, elles poussent chacun dans ses limites.
Quels crimes ont commis ces enfants, ces femmes, ces hommes, ces vieillards pour mériter d’endurer depuis 35 ans ces conditions ?
Faudra t’il un jour leur demander comment survivre, lorsque notre folie mondialiste et destructrice amènera les générations à venir à vivre ces conditions, parce que nous n’aurons pas su respecter les Droits Humains et notre environnement ?
Et je n’ai fait qu’évoquer la chaleur et la soif, en faisant appel aux souvenirs de chacun. J’aurai pu faire de même en évoquant la faim, la malnutrition, la maladie, l’ennui, l’absence de perspectives et d’espoir qui nous ont également tous touché un jour et qui les touchent eux, tous les jours.
Jamais les sahraouis ne laisseront un inconnu sans l’ombre bienfaitrice de l’hospitalité, sans l’offrande d’un bol de lait coupé d’eau ou des trois verres de thé traditionnels.
Que leur offrons-nous en retour ?
Jean-François Debargue, campements de réfugiés sahraouis, juillet 2010

Ramadan : N'achetons pas les dattes volées aux Palestiniens !

Par Dr ELALAOUI Mohammed, 12/8/2010
Le Ramadan approche, nous demandons toute votre attention quant à l'achat des dattes que vous allez consommer !!
Comme chaque année, à la période de récolte des dattes, les sociétés israéliennes d’exportation, Agrexco et Hadiklaïm, espèrent vendre des tonnes de dattes sur le marché mondial et notamment à l’Union Européenne, en ciblant particulièrement les populations musulmanes et la période du Ramadan.
Les dattes commercialisé es par les sociétés israéliennes proviennent de palmiers qui poussent sur des terres volées aux palestiniens, des colonies sauvagement construites notamment dans les Vallée du Jourdain.
Israël compte vendre ces dattes comme si de rien était alors que l'argent récolté (des dizaines de millions de dollars et d'euros ) enrichit un Etat qui dépense énormément d’argent pour une politique militaire visant la poursuite de la colonisation des terres palestiniennes et de l’épuration ethnique .
Les bénéfices de ces dattes aident à financer l’occupation de la Palestine ! Ne soyons pas complices, l’état d’israel a massacré à Gaza près de 1500 personnes, dont beaucoup d’enfants, en janvier 2009.
Acheter ces dattes, c’est donner un soutien à ces pratiques !
Ces dattes, de type Medjoul et Deglet Nour, commercialisées sous les marques Jordan River, Jordan Plains, Bahri, ou encore Bat Sheva, sont exportées de la Vallée du Jourdain par Agrexco

Nous avons constaté que malheureusement, la plupart des grossistes vendent des dattes israéliennes (Jordan River, King Salomon, Carmel, Khalahari) par palettes entières !!
Aucun soutien à l’économie d’Israël. Solidarité avec les Palestiniens !

Solidarité avec les membres de l'AMDH accusés d'avoir tenu de supposés propos antisémites

Le groupe de soutien de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) à Paris exprime sa totale solidarité avec les membres de l’AMDH entendus par la police marocaine suite à une plainte pour de supposés propos antisémites.
Par le groupe de soutien de l'AMDH de Paris, 8/8/2010
Le groupe de soutien de l’Association Marocaine des Droits Humains à Paris vient d’apprendre que trois membres de l'association ont été convoqués ou entendus par la police marocaine suite à une plainte déposée par le dénommé « Noam Nir » pour de supposés propos « antisémites ». Il s’agit de Samira Kinani membre du Bureau Central, Fouad Jarid membre de la Commission Administrative de l’AMDH et du Bureau de la section d’Essaouira et Houcine Boukbir militant de cette même section ; ces deux derniers ont été entendus le 5 et le 6 août par la police judiciaire locale sur instruction du procureur du roi auprès du tribunal de première instance de la ville.
Après avoir contacté des responsables de l’association qui nous ont expliqué que les militants scandaient des slogans pro-palestiniens dans les rues de la ville d’Essaouira dans le cadre des activités des colonies de l’AMDH, nous avons constaté que le dénommé « Noam Nir » les a filmés et a posté la vidéo sur internet avec comme titre « Anti-Semitism in Morocco ». Interviewé par un journal électronique israélien il a avancé l’idée que « l'antisémitisme au Maroc est profondément enraciné dans l'histoire du Maroc et continue de nos jours. Il a identifié l'islam et le processus de l'arabisation au Maroc comme deux facteurs qui contribuent fortement à des actes d'antisémitisme dans le pays.
Il a mentionné la peur de marcher dans la rue au Maroc portant une kippa et a ajouté que les citoyens arabes du Maroc expriment souvent le dégoût pour leurs voisins juifs au cours de conversations.[1] »
Il a également porté plainte contre trois personnes de l’Association Marocaine des Droits Humains. Ce qui est davantage regrettable c’est que « Nir a exprimé sa conviction que l'absence d'intervention de la police est la preuve qu'il ya eu une détérioration des relations entre les musulmans et les populations juives du pays.[2] » Plusieurs militants de gauche (issus de familles juives et musulmanes) ayant enduré la torture durant les années de plomb considèrent cet appel à une intervention policière comme une volonté d’établir un régime policier capable de faire taire toute critique que porteraient les forces progressistes et démocratiques marocaines à l’égard des crimes israéliens. Nous répondons à cet appel en disant à M. Nir que si son souhait se réalisait et que les forces de répression policière mettent en prison et éradiquent tous les militants de droits humains il n’aura peut-être en face de lui que des forces obscurantistes qui penseraient que tout juif est sioniste et pro-israélien.
L’un des combats que notre association mène au Maroc est la distinction claire et nette entre juif et sioniste et nous pensons que ce travail mérite d’être soutenu et défendu. La lutte pour la libération du peuple palestinien est un combat de tous les démocrates et progressistes qu’ils soient juifs, musulmans, chrétiens, athées, bouddhistes, etc.
Nous déclarons qu’il ne saurait y avoir d’amalgame entre d’un côté la défense de la cause palestinienne, la lutte contre le sionisme et l’impérialisme et d’un autre côté l’antisémitisme. Nous rappelons également que l’AMDH a déclaré dans le préambule de ses statuts qu’elle « combat la mondialisation libérale sauvage, l’impérialisme en tant que mouvement ennemi du droit des peuples à l’autodétermination et le sionisme en tant que mouvement raciste, colonialiste et agressif ».
Suite aux dispositions prises lors de son dernier congrès L’AMDH défend la laïcité et les libertés individuelles qui offriraient à n’importe quelle personne quelle que soit sa religion le libre exercice de ses cultes. Notre association combat également toute forme de racisme quelle que soit la personne qui le pratique[3].
Nous déclarons que le combat contre le sionisme en tant que mouvement raciste n’est pas un combat contre les juifs. Très loin de là. Nous considérons que ces accusations colportées contre des militants de défense des droits humains n’est qu’une vaine tentative pour dé-crédibiliser notre soutien à la cause du peuple palestinien et aux opprimés du Maroc et partout ailleurs dans le monde.
Groupe de soutien de l’Association Marocaines des Droits Humains (AMDH) à Paris
Mail : amdh.paris@gmail.com
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[1] Traduction d’une partie de l’article figurant sur le lien : http://www.israelnationalnews.com/News/news.aspx/138905
[2] Ibid.
[3] Voir également la réaction d’un militant de l’AMDH suite à cette affaire : http://www.essanad.net/portail/news.php?action=view&id=4635

mercredi 11 août 2010

La C.G.T 94 (France), apporte son soutien matériel et moral aux ouvriers de SMESI

Par le syndicat C.G.T. des personnels du C.G. 94, 1 rue Le Corbusier,94000 Créteil, 11/8/2010
Camarades,
Notre syndicat a adopté dans le cadre de la solidarité internationale, lors de son congrès du 24 et 25 juin dernier, le principe d’un soutien financier (d’un 1 euro par syndiqué) et un parrainage (reste à en définir les modalités), avec les ouvriers licenciés marocains de SMESI régie de l’ OCP, de Khouribga au Maroc, en lien avec l’UMT. Vous pouvez compter sur nous dans le cadre de ce parrainage pour mener toutes les actions utiles de soutien et de solidarité.
Les syndiqués CGT du Conseil général du Val-de-Marne ont exprimé leur entière solidarité et fraternité. Notre syndicat restera toujours aux cotés de tous ceux qui subissent les conséquences de la mondialisation sous toutes ses formes et de l’impérialisme financier agressif qui sévit au détriment de l’humain.
Nos sincères solidarités fraternelles et restez mobilisés dans votre combat et vos luttes pour votre dignité.
Et nous restons bien sûr en contact. Vive la solidarité internationale !
Salutations fraternelles.
------------------------------------------------------------------------------------------------------ Réponse d'Ali Fkir, coordinateur du Comité de solidarité avec les ouvriers de SMESI (CSOS) Maroc
Merci camarades du syndicat de la CGT des personnels du C.G.94
Vos camarades mineurs du phosphate à Khouribga (Maroc) ont besoin de la solidarité morale et matérielle des ouvriers et autres travailleurs à travers le monde. Plus de 13 mois de chômages, de lutte, de répression et de résistance héroïque...ces prolétaires sont toujours déterminés à continuer le combat pour leurs légitimes droits.
Ils sont victimes d'un licenciement abusif. L'Etat marocain est complice.
L'activité du CSOS a pour objectifs:
- La libération des 13 ouvriers et les deux sympathisants injustement emprisonnés
- La réintégration des 850 ouvriers de SMESI abusivement licenciés par le géant étatique l'OCP
- La titularisation au sein de l'OCP des victimes de l'arbitraire
- Le respect de leur choix syndical
En ce qui concerne le soutien matériel, il faut toujours coordonner directement avec l'UMT(union locale de Khouribga et avec le bureau syndical des victimes).
VIVE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE
VIVE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALISTE

Décès de Dr Omar El Manouzi

Par Benchems Abdallah, Rabat le 7/8/2010
Ils ont fini par t'éliminer. Pour nous tous, tu demeureras éternel
 Omar El Manouzi est décédé. Etant absent du Maroc ces dernières semaines, cette triste nouvelle m’a été confirmée par des camarades et par le communiqué publié par la famille ainsi que le communiqué du B.P de l’USFP.
Omar était le militant et aussi l’intellectuel ouvert et pragmatique. C’était ce militant socialiste et humaniste que j’ai connu à Alger dans les années70. Nous mettions toutes nos forces en commun pour essayer d’apporter un peu de chaleur et de dignité à l’immigration marocaine. Nous avons eu, avec d’autres compatriotes, un beau et long combat contre les amicales et ses travers policières.
A travers notre syndicat estudiantin l’UNEM et la jeunesse Ittihadie, et avec très peu de moyen, nous nous intéressions et nous nous investissions activement aux problématiques politiques et culturels du devenir de Maroc et tout en n'oubliant pas le reste du monde. Avec un seul objectif, faire bouger les choses: nous étions présents dans la lutte des palestiniens, la lutte pour la libération de Nelson Mandela, le soutien du peuple vietnamien, la décolonisation des pays dominés en Afrique et dans le reste du monde. Et aussi, la dénonciation des différentes vagues de répression qu'à connu le Maroc durant les longues années de plomb entre autres l’enlèvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka.
Dr Omar ne voulait pas qu’on s’attarde sur la répression qui s’est abattue sur sa famille durant de début des années 70 et ses diverses arrestations-enlèvements. Il considérait que le peuple marocain dans sa totalité est victime de cette politique répressive qui visait le peuple marocain dans sa totalité. Sa lutte pour améliorer et changer cette société était capitale pour lui. Il aimait les gens, le contact avec son peuple de travailleurs, militer, se cultiver. Il a donné à sa vie une noble cause. Il avait toute sa place dans ce combat quotidien, difficile, complexe de notre pays et du monde.
Contraint, malgré lui, il a rejoint définitivement le Maroc en 1975 suite aux intimidations, pressions et menaces des autorités algériennes. A partir de ce moment mon camarade, mon ami le Docteur Omar EL MANOUZI est victime de l’abominable machine de répression ( plusieurs enlèvements, plusieurs arrestations, plusieurs séances de torture ). Sa santé s'étant fragilisé et malgré la force de son caractère il a sombré dans la maladie qui a fini par nous le prendre.
À chaque fois que j’allais le voir à la résidence universitaire d’Alger, il m’emmenait faire une tournée chez tous les camarades. C’est un peu grâce à lui que j’ai appris l’histoire de mon peuple et de sa culture. Et c’est aussi pour lui que j’ai gardé le contact avec les ex-immigrés d’Algérie revenus au pays malgré eux ( après les expulsions massives de Boumédienne ). Dr Omar EL MANOUZI touchait à tout. Il aimait la vie et respectait l’opinion des autres. C’était un démocrate. C’était un progressiste. Il savait regarder ailleurs pour mieux voir le Maroc.
À ses parents, frères et sœurs au Maroc et ailleurs, à ses amis, aux démocrates qui l’ont côtoyé, je vous adresse avec tristesse, l’expression de mes condoléances les plus sincères.

mardi 10 août 2010

Stop aux procès politiques ! Cinq militants convoqués au tribunal de Mulhouse


Par le bureau national de France Palestine Solidarité, 31/7/2010
Cinq militants du Collectif du Haut-Rhin pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens sont assignés en correctionnelle pour distribution d’un tract appelant au boycott de certains produits des colonies israéliennes illégales. Il soulignait que les produits israéliens n’ont pas de traçabilité permettant de distinguer les produits israéliens stricto sensu des produits des colonies vendues sous le faux label « Made in Israël » ce qui constitue une grave fraude à l’origine.
L’importateur de « Soda club » en France vient, par exemple, de fournir une pièce officielle de cette entreprise indiquant que ses produits « Soda Club » sont bien fabriqués dans une colonie israélienne et qu’il est donc en conformité avec la loi et l’arrêt dit Brita de la Cour européenne de justice en vendant ces produits sous le label « Product of Israël » ! Ce sont des produits « made in Palestine » et il serait légal de les vendre sous une autre origine ! C’est tout simplement faux.
Et au lieu de faire appliquer la loi et réprimer ces faux la justice, sur ordre express de la Garde des sceaux, attaque les militants du droit et de la paix. Non seulement le gouvernement viole ses propres lois mais il accable et poursuit en justice celles et ceux qui s’en indignent ! C’est le monde à l’envers. Ce sont ceux qui nous gouvernent qui devraient être poursuivis d’autant qu’ils ne peuvent pas dire qu’ils ne « savent pas » : M. Woerth puis M. Baroin, responsables des douanes, ont reçu pas moins de trois lettres de notre association dénonçant cette imposture et cette fraude en leur demandant d’agir pour y mettre un terme.
Pourtant ces cinq militants sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Mulhouse le 13 septembre.
Nous exigeons que la justice – la vraie – soit rendue et que non seulement nos cinq amis du Haut-Rhin soient relaxés mais que tous les fraudeurs soient eux, et eux seuls, poursuivis comme il se doit !
Le soutien aveugle du gouvernement Sarkozy-Fillon aux dirigeants extrémistes d’Israël ne peut conduire à violer le droit en France en faveur de l’Etat israélien et à inculper ceux qui, à l’inverse, défendent le droit et la justice.
Ce procès est clairement un procès de nature politique. Et quand la politique entre dans les prétoires la justice en sort. C’est pourquoi, outre notre soutien total à ces militants innocents – comme à tous les animateurs de la solidarité avec le peuple palestinien « ciblés » par la répression du pouvoir -, nous accusons les gouvernants de notre pays qui entretiennent la haine, le mensonge et qui bafouent la loi. Nous demandons que la justice passe là où elle doit passer : importateurs, vendeurs, et ministres ainsi que hauts fonctionnaires qui laissent faire tandis que rien ne les oblige, doivent être poursuivis ! C’est notre exigence politique, et elle est conforme au droit !

Le "sarkozisme", une nouvelle forme d’extrême-droite ?

Par Georges Sali, Bakchich, 10/8/2010
La posture xénophobe du chef de l’Etat pose un énorme problème dès lors que ce dernier a la responsabilité constitutionnelle de veiller, entre autres, à l’unité de la Nation.
Les récentes déclarations du président de la République à Grenoble ne peuvent être prises à la légère au motif qu’elles auraient été exprimées sous le coup de l’émotion (émeutes dans une cité), ou encore dans un objectif politicien (la reconquête de l’électorat du FN). Que Nicolas Sarkozy tienne des propos du niveau du café du commerce peut faire hausser les épaules. Que ces propos soient l’expression du chef de l’État pose un énorme problème dès lors que ce dernier a la responsabilité constitutionnelle de veiller, entre autres, à l’unité de la Nation.
En annonçant la déchéance de la nationalité française à des citoyens Français d’origine étrangère ayant commis des actes criminels graves, il veut donner satisfaction à ceux des Français qui se laissent convaincre par le discours xénophobe. Il ne dit certes pas la suite que ces mêmes Français entendent pourtant dans le discours présidentiel : la perte de la nationalité veut dire pour eux « se tenir à carreau ou sinon il y aura perte des protections sociales voire expulsion du territoire national ». Il faut d’ailleurs voir la mine déconfite de
Marine Le Pen commentant le discours du président Sarkozy pour voir que ce dernier a fait mouche dans son objectif d’apparaître comme le « défenseur des Français contre ces étrangers coupables qui ne méritent pas d’être Français ».
Ce faisant, M. Sarkozy établit une distinction totalement inacceptable entre citoyens français. Dans sa vision, il y a ceux qui sont de vrais Français (qui ne peuvent donc perdre leur nationalité) et ceux qui ne le sont pas vraiment (à qui l’on peut donc retirer leur nationalité).
Notre République prescrit que tout acte criminel doit valoir sanction à son auteur selon les dispositions du code pénal et de sa procédure et cela, de façon égale et identique pour tous les individus (quelle que soit d’ailleurs la nationalité). Avec le schéma défendu par M. Sarkozy, un même acte criminel sera jugé en intégrant la question des origines de son auteur et entraînera donc des conséquences différentes selon qu’il soit citoyen français d’origine étrangère ou pas. Il y a là une évolution juridique considérable qui soulève de graves questions.
Et il faut immédiatement se poser la question suivante : comment l’administration va-t-elle s’y prendre pour déterminer le niveau de « francité » d’une personne ? Mentionnera-t-on désormais dans un fichier de police à créer la généalogie de chacun, sur 3 ou 4 générations par exemple, pour mesurer ce « taux » de francité ? Et l’autre conséquence majeure de ce type de logique (la nationalité Française selon le mérite) conduit immanquablement à créer progressivement des catégories nouvelles de sous citoyens sur des critères additionnels : la religion, l’orientation sexuelle, l’infirmité mentale, etc… Cela ne vous rappelle rien ? Les Allemands s’en souviennent eux !
Il ne s’agit pas ici de se jouer à se faire peur. La discrimination entre citoyens français a eu des précédents dans notre pays, il n’y a pas si longtemps : aux 19ème et début du 20ème siècle, le code indigène appliqué en Algérie faisait que les habitants berbères ou Arabes se voyaient attribuer le statut de « Français musulman » sur leur carte d’identité leur donnant un statut de sous citoyens quasiment sans droits civiques voire civils. Sous Vichy, le gouvernement avait engagé la création d’un fichier tentant de recenser tous les Français de confession israélite en vue de les écarter des responsabilités, de les spolier et, pour beaucoup, de les éliminer.
Naturellement, on nous objectera que M. Sarkozy ne veut pas de cela. Mais l’impact de son propos est énorme et la récente interview de Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, exprimant sans détour que la question de l’immigration était posée ne peut que nous alarmer. Si le pouvoir actuel vérifie le constat fait par le philosophe Alain selon lequel « en tout homme l’action éteint la conscience », il est alors de notre responsabilité de rappeler à ce pouvoir la mise en garde prémonitoire de Nietzsche : « prenons garde qu’à combattre les monstres nous ne devenions nous-mêmes des monstres » !
Ce qui est sous-jacent dans le discours présidentiel, c’est que l’on n’est pas français par le droit du sol seulement : il faut aussi le mériter. Or, pour M. Sarkozy, la question doit être posée pour chaque Français issu de l’immigration.
Mais de quelle immigration parle-t-il ? Il en fixe les contours dans son discours : celle venue depuis 50 ans et qui manifestement est en échec d’intégration. La définition est donc précise : cinquante ans ? cela nous renvoie au lendemain des décolonisations en Afrique et, plus particulièrement, à la dramatique séparation de l’Algérie en échec d’intégration ? cela vise tout fils ou petit-fils d’immigré vivant dans une cité ghetto, citoyen français mais avec une couleur de peau, un faciès, un nom et prénom, un accent, etc…, ayant fréquenté une école publique qui arrive de moins en moins à réduire l’échec scolaire de masse, qui galère de petits boulots en petits boulots, confronté à des discriminations réelles…
Le président de la République justifie son propos stigmatisant les Français d’origine immigrée sur le constat que les statistiques de la délinquance montrent bien que ce sont des individus issus de cette immigration (celle depuis 50 ans et en échec d’intégration) qui en sont les auteurs. Il y aurait donc un lien de cause à effet évident, statistiquement prouvé. La délinquance est le fait de cette population : elle mérite donc un traitement spécial avec notamment, pour commencer, la déchéance de la nationalité.
M. Sarkozy ne se demande pas un instant si l’échec de l’intégration tient au fait que la République qu’il préside n’assume pas son devoir d’intégration de tous ses citoyens par le respect des droits sociaux, culturels et économiques fondamentaux que pourtant elle est censée garantir à tous ? Évidemment, cela porterait un regard cruel sur ses politiques économiques et sociales régressives et foncièrement inégalitaires qui enferment toujours plus les catégories sociales pauvres dans l’impasse et le désespoir.
Non, il est plus commode pour lui de faire droit à un discours de plus en plus répandu selon lequel il y aurait une immigration « inintégrable » par définition. Certains intellectuels, pas tous classés à droite d’ailleurs, assurent depuis quelques années (dans la ligne de la « guerre de civilisations » revendiquée par les néo-conservateurs anglo-saxons) qu’une partie de l’immigration en France n’était pas intégrable à la République et à ses valeurs, notamment en ce qu’elle est composée de musulmans. Ce discours doctement théorisé permet de donner une légitimité intellectuelle (la défense de la démocratie) à une attitude politique soi-disant rationnelle (les statistiques supposées non ethniques). Le tour est joué.
Mais adopter une politique d’État fondée sur de telles prémices, signifie que la France peut rentrer dans un système politique post-démocratique. Je ne dis pas dictatorial dès lors que la forme démocratique resterait respectée. Mais tous les ingrédients de la ségrégation pourront se mettre en place, dans tous les domaines, processus qui serait hautement facilité par les technologies de l’électronique et de la biologie applicables à chacun des citoyens.
Si nous n’y prenons pas garde, la voie tracée par l’idéologie qui semble se concrétiser dans le propos de M. Sarkozy, mènera vers une impasse démocratique majeure qui sera un immense défi lancé à notre République.
Nous ne pouvons nous taire devant une telle perspective. Et les responsables politiques progressistes n’ont aucune raison de se retrancher dans une position de prudence. Car l’essentiel est bien en jeu.
La machine est lancée et il faut la stopper tant qu’il en est temps.
Georges Sali, Président des élus socialistes de Saint-Denis

lundi 9 août 2010

L'AMDH lutte contre les régimes qui piétinent les droits de leurs peuples

Par Ali Fkir, 7/8/2010


Une campagne de dénigrement et d'intimidation est orchestrée contre l'Association Marocaine des Droits Humains depuis quelques mois : d'abord certains courants politiques conservateurs, reliés par la réaction traditionnelle (suspension pendant 10 minutes des travaux de la deuxième chambre du parlement en signe de condamnation de l'AMDH pour ses positions dans le domaine de la défense des droits humains, masses média jaunes...), aujourd'hui le sionisme est en entré en lisse. Le sionisme accuse l'AMDH d'être antisémite. C'est un comble!
L'AMDH est contre le sionisme, forme du racisme, contre Israël, Etat parasite bâti sur le sol palestinien en chassant ses habitants ( plus de 3 millions vivent depuis 1948, et 1967 dans l'enfer des camps de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Syrie, en Irak...le reste est cantonné dans des ghettos à l'intérieur d'Israël...), proclamé Etat juif (summum du racisme), Israël a stratifié sa société en citoyens (juifs) et aux sans droits de citoyenneté (les palestiniens:musulmans, chrétiens, athées...).
L'AMDH est contre l'impérialisme responsable direct et indirect des guerres à travers la planète. Responsables des massacres des millions de personnes. Ce qui se passe en Irak, en Afghanistan, en Palestine...en dit beaucoup. L'impérialisme affame les peuples (blocus imposé à Cuba depuis des dizaines d'années...).
L'AMDH est contre les régimes qui piétinent les droits de leurs peuples
L'AMDH défend les droits humains dans leur universalité et dans leur globalité
L'AMDH défend les droits des peuples à s'autodéterminer librement
L'AMDH est par nature contre l'antisémitisme. Des militants issues de familles juives sont parmi ses défenseurs.
L'AMDH est pour la laïcité, la liberté de culte...
En s'ingérant dans un débat interne aux Marocains, les sionistes cherchent à créer de la confusion, à défendre leurs intérêts au Maroc. Rappelant que l'Etat marocain a joué un rôle néfaste dans la politique de "normalisation avec l'entité sioniste" et cela aux dépens des causes des peuples de la région.
Rappelons aussi que théoriquement l'Etat marocain est en guerre contre Israël (selon la charte de la Ligue Arabe dont il est membre), et que par conséquent les "citoyens " d'Israël (non reconnu officiellement) ne peuvent en aucun cas porter plainte contre les citoyen-es marocains dans leur propre pays, ni faire fructifier localement "leurs capitaux", ni créer un centre d'informations/espionnage au coeur du Maroc.
Le sionisme provoque les militant-es marocain-es. Au lieu de se pencher sur les activités des agents sionistes au Maroc, la police locale s'est précipitée pour mettre les militant-es des droits humains en situation d'accusé-es.
L'AMDH est forte par ses principes
L'AMDH est forte par ses positions
L'AMDH est forte par ses 12 000 militant-es
L'AMDH est forte par la solidarité des démocrates conséquent-es à l'intérieur et l'extérieur du Maroc
Je suis fier d'être membre de cette conscience de notre société
Avec vous Samira, Fouad, Housseine!
Moi, Ali Fkir issu d'une famille amazighe musulmane, j'ai eu le grand honneur de partager les cellules du régime marocain (ami d'Israël) avec Sion Assidon, Abraham Serfaty, ces grands militants des causes justes, issus de familles juives.

Prisons de la CIA: quatre détenus transférés puis évacués en secret de Guantanamo entre 2003 et 2004

Par The Canadian Press, 2010
WASHINGTON — Quatre des plus importants suspects de terrorisme détenus par les États-Unis avaient été secrètement transférés dans une prison de la CIA à Guantanamo en septembre 2003, soit des années plus tôt qu'annoncé, puis évacués tout aussi discrètement quelques mois plus tard, avant que la cour suprême ne puisse leur donner accès à des avocats, selon une enquête de l'Associated Press.
L'arrivée de ces prisonniers à Guantanamo et leur départ précipité ont pu être reconstitués par l'AP grâce aux documents des vols et aux témoignages d'anciens et actuels responsables américains ayant connaissance du programme de détention de la CIA, qui ont tous requis l'anonymat.
Ce transfert a permis aux autorités américaines d'interroger ces prisonniers dans des "sites noirs" de la CIA pendant plus de deux ans sans qu'ils ne puissent parler à des avocats, à des observateurs des organisations de défense des droits de l'Homme, ni contester leur détention devant des tribunaux américains. S'ils étaient restés seulement trois mois de plus dans la prison de la base américaine de Guantanamo, ils auraient eu accès à ces droits. "C'était juste un jeu de bonneteau pour cacher les détenus aux tribunaux", explique Jonathan Hafetz, un professeur de droit de l'université Seton Hall qui a représenté plusieurs détenus.
Le 24 septembre 2003, avant l'aube, un Boeing 737 atterrissait à Guantanamo. Au moins quatre membres opérationnels présumés d'Al-Qaïda, qui figuraient parmi les plus gros suspects capturés par la CIA à cette date, se trouvaient à bord: Abu Zubaydah, Abd al-Nashiri, Ramzi Binalshibh et Mustafa al-Hawsawi.
Ramzi Binalshibh et Mustafa al-Hawsawi sont soupçonnés d'avoir participé à la préparation du 11-Septembre. Al-Nashiri est le cerveau présumé de l'attentat de 2000 contre l'''USS Cole". Zubaydah était un agent présumé facilitant les déplacements des membres d'Al-Qaïda. Ils avaient passé des mois dans les prisons secrètes de la CIA à l'étranger à subir certaines des techniques d'interrogatoires les plus dures de l'histoire des Etats-Unis.
A la fin de l'été 2003, la CIA pensait que ces hommes avaient livré leurs principaux secrets. L'agence de renseignement avait besoin de les maintenir en détention, mais plus de mener des interrogatoires prolongés.
La base navale américaine de Guantanamo à Cuba paraissait à l'époque le bon site pour les accueillir. George W. Bush avait sélectionné les six premiers détenus qui allaient comparaître devant des tribunaux militaires sur le site et une cour d'appel fédérale venait de statuer que les prisonniers ne pouvaient contester leur détention devant les tribunaux américains.
En outre, la CIA venait de construire une nouvelle installation, qui allait être connue sous le nom Strawberry Fields, distincte du principal centre de détention de Guantanamo.
Au même moment, le réseau de prisons secrètes de la CIA à l'étranger était en plein bouleversement. Une prison en Thaïlande connue sous le nom de Cat's Eye avait fermé en décembre 2002, et fin 2003, la CIA se préparait à fermer une installation en Pologne et en ouvrir une autre en Roumanie. Journalistes et enquêteurs des organisations de défense des droits de l'Homme commençaient à poser des questions. La CIA avait besoin de déplacer ses prisonniers.
Le vol de transfert des quatre prisonniers s'est arrêté en Afghanistan, Pologne, Roumanie, Maroc, avant d'arriver à Guantanamo. Mais peu après leur arrivée, les choses ont commencé à se gâter pour l'administration Bush. En novembre, contre l'avis du gouvernement, la cour suprême acceptait d'examiner la question d'un recours des prisonniers de Guantanamo devant des tribunaux américains.
C'est ce que redoutait depuis plusieurs années l'administration américaine. Dès 2001, des juristes du Département de la Justice s'inquiétaient que les détenus se voient accorder un tel droit. S'ils jugeaient cette éventualité improbable, ils avertissaient néanmoins que les prisonniers pourraient alors faire état de mauvais traitements et contester l'équité du système de tribunaux militaires.
"Il y avait manifestement la crainte que ce qu'on leur avait fait sorte" explique l'avocate
d'Abd al-Nashiri, Nancy Hollander.
Pire encore pour la CIA, si la Cour suprême accordait des droits aux détenus, tout le programme secret était menacé. Abu Zubaydah et Abd al-Nashiri auraient pu dire à leur avocat qu'ils avaient subi des simulations de noyade, la technique du "waterboarding", en Thaïlande. Al-Nashiri aurait pu raconter qu'on lui avait placé un pistolet non-chargé sur la tempe dans une prison de la CIA en Pologne.
Début mars 2004, la cour suprême fixait l'audience sur les droits des détenus de Guantanamo au mois d'avril. Cela voulait dire que sa décision pouvait ensuite tomber à tout moment et l'arrêt aurait concerné tous les prisonniers, officiels ou secrets.
Le 27 mars 2004, un avion Gulfstream décollait de Guantanamo. le lendemain matin, l'avion atterrissait à Rabat au Maroc. Le 28 juin, quand la cour suprême a statué que les détenus de Guantanamo devaient pouvoir saisir les tribunaux américains, les quatre prisonniers étaient à nouveau éparpillés dans des sites secrets de la CIA à l'étranger.
Deux ans plus tard, après que le "Washington Post" eut révélé l'existence du programme, George W. Bush avait vidé le réseau des prisons secrètes. Quatorze hommes, dont les quatre qui étaient déjà passés à Guantanamo des années plus tôt, furent transférés dans le centre de détention de la base navale américaine, où ils sont incarcérés depuis. AP
sb/v0501
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Fred Seggie / The Associated Press