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samedi 14 décembre 2013

Droits de l’Homme : une Marocaine favorable à l’élargissement du mandat de la Minurso, a été primée (ONU)

Par diaspora sahraui, 13/12/2013

NEW YORK- L’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’Homme ayant appelé à l’élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, Khadija Ryadi, figure parmi les six lauréats primés par l’Assemblée générales des Nations unies pour leur engagement en matière de la défense des droits de l’Homme.
L’Assemblée générale de l’ONU qui a célébré le 65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (le 10 décembre de chaque année), a décerné le prix des droits de l’Homme à six lauréats (cinq personnes et une organisation), dont Mme Ryadi, connue pour être la seule militante marocaine qui avait appelé en avril 2013 à l’élargissement du mandat de la Minurso pour y intégrer la composante des droits de l’Homme au Sahara occidental.
Elle est également activiste contre l’impunité, pour l’égalité des sexes, le droit à l’autodétermination et à la liberté d’expression quelle que soit l’orientation.
Ce prix a été également décerné à Mme Hiljmnijeta Apuk, qui défend les droits de l’Homme et activiste pour la protection des droits des personnes handicapés dans la région du Kosovo, Mme Lisa Kaupinen, présidente de la fédération mondiale des sourds (Finlande), M. Biram Dah Abeid, militant mauritanien contre l’esclavagisme et fondateur de l’ONG "Initiative for the resurgence of abolitionist movement", la Cour de justice du Mexique ainsi que Mme Ryadi.
Le prix des droits de l’Homme des Nations unies est un prix honorifique décerné à des individus et organisations en reconnaissance d’une réalisation remarquable pour la cause des droits de l’Homme.
Il a été créé par l’Assemblée générale des Nations unies en 1966 et a été décerné pour la première fois, le 10 décembre 1968, lors du 20ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
 
 http://diasporasaharaui.blogspot.fr/2013/12/droits-de-lhomme-une-marocaine.html

Le retour de Khadija

L'arrivée de Khadija

 http://youtu.be/AlKNO_7wyac






émue jusqu’aux larmes..fière et heureuse..de Khadija et de l’accueil chaleureux que lui ont réservé ses camarades..très heureuse de voir les drapeaux du mvt 20 fev flotter ;parcourant le chemin entre Rabat /salé.. merci à tous et toutes ..merci Khadija
Samira Kinani http://hespress.com/societe/96248.html
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Toutes mes félicitations à Khadija Ryadi! La femme de l'Autre Maroc!


Le message de l'ONU, droits de l'homme, est très clair! Il semble dire en termes crus : 
Roi prédateur, ton machin le CNDH n'a aucune légitimité. Ton machin CNDH est une crapuleuse supercherie. 
Roi prédateur, dans ton pays les violations des droits humains sont légendaires. 
Roi prédateur, si tu veux exister encore et qu'on ne te fasse pas dégager, tu es obligé de composer avec la société civile. Et cette société civile, nous, l'ONU, l'encourageons à continuer dans la contestation pour l'édification d'un État de Droit.

Bravo les amis pour la pression sur ce régime sans loi, ni droits, ni éthique....

Rabat le 12 décembre Khadija Ryadi et le collectif des DH 011 

http://youtu.be/YZpYcSEvVuY
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Aziz Enhaili a partagé l’album de Ali Fkir : Album sans titre.
Rabat, le 12 décembre 2013:
39 images de la signature de la ''Charte actualisée des droits humains" par les 23 organisation du "Collectif marocain des droits humains".

Rabat le 12 décembre 2013. Elles/ils étaient des centaines à venir à la grande salle Bahnini (à Rabat) pour assister à la signature de "la charte actualisée des droits humains" par les 23 organisation du "collectif marocain des droits humains", et surtout pour fêter chaleureusement la grande militante Khadija Ryadi qui vient de rentrer de New York. L'accueil réservé à Khadija est indescriptible. Benameur et Assid ont été très applaudis par l'assistance. La salle a connu des moments émouvants: la montée de Khadija sur l'estrade, la minute du silence à la mémoire de Nelson Mandela, le véritable réquisitoire contre le régime makhzenien... Félicitations Khadija ! Bravo militant-es des droits humains ! 
 Ali Fkir - 
http://www.youtube.com/watch?v=YZpYcSEvVuY&feature=youtu.be - http://www.youtube.com/watch?v=ivMY9O9oy2E&feature=youtu.be
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Photo de Bnamr Hmd.par ALI FKIR, 10/12/2013

Khadija Ryadi:

- Née dans une famille amazighe. Famille connue pour sa contribution dans la lutte contre le colonialisme.
- Sa petite famille est connue pour sa lutte contre le despotisme makhzenien. Son compagnon et camarade, le militant Abderrazzak Drissi, est plutôt connu pour son engagement avec les travailleurs. Il est aujourd'hui une figure incontournable du mouvement syndical progressiste et démocratique au Maroc. Leur fils Montassir, est une des figures du MVT20FEVRIER. Quant l'occasion se présente, la police le tabasse. Elle ne la rate jamais.
- Khadija s'était d'abord engagée dans le mouvement syndical avant d'adhérer à l'AMDH en 1983 et devenir l'un des symboles du mouvement de lutte pour les droits humains dans leur globalité et dans leur universalité.
- Khadija et Abderrazzak, militants politiques aussi. Khadija est membre du secrétariat national d'ANNAHJ ADDIMOCRATI, la continuité de l'organisation marxiste léniniste marocaine, et la coordinatrice de secteur de femmes. Abderrazzak est membre du la commission nationale d'ANNAHJ ADDIMOCRATI. Ils savent faire la différence. La démocratie fait partie de leur nature.
- Forte de sa personnalité, de ses convictions, de sa détermination Khadija défend toutes les causes justes (voir les vidéos et articles ci-dessous): les droits du peuple palestiniens, tamazighte en tant que langue et culture nationale, les libertés individuelles, la laïcité, les droits des émigrés, les droits des femmes, les droits des enfants, les droits des travailleurs...* KHADIJA NE RECONNAIT PAS DE LIGNES ROUGES QUAND IL S'AGIT DE DÉFENDRE LES CAUSES JUSTES.
*J'ai lu à plusieurs reprises qu'elle défend aussi les droits du peuple sahraoui.NDLR

- http://www.youtube.com/watch?v=CJpyvdoiGi8#t=23
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http://www.youtube.com/watch?v=PbXJUherRk0

- http://tinghir.over-blog.net/article-111824300.html
- http://www.youtube.com/watch?v=3uAalSi38Fg
- http://www.youtube.com/watch?v=ASbKM3a_NYQ
- http://www.youtube.com/watch?v=VOjWMgiS8OQ
- http://www.youtube.com/watch?v=NsC4Gdy3lQU
- http://www.youtube.com/watch?v=v-yvU4zi9Iw#t=15
- http://www.youtube.com/watch?v=q1344S5uy2A
- http://www.kemi-seba.com/lexploitation-des-petites-filles-domestiques-au-maroc-
-est-de-lesclavage/

Par Lhouss Tahmed 
Deux piliers de la lutte anti makhzen dans ce pays où le soleil tarde à briller pour tout le monde de la même façon. Chapeau et respect camarades Abderrazzak et Khadija (ordre alphabétique seulement)
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UN AUTRE VISAGE D'ANNAHJ ADDIMOCRATI (la Voie démocratique).
 Ils étaient à Rabat le 12 décembre 2013 pour souhaiter le bon retour à leur camarade Khadija Ryadi, pour la féliciter, pour partager la joie des militantes et militants. -
AUTRE VISAGE D'ANNAHJ ADDIMOCRATI (la Voie démocratique).

Ils étaient à Rabat le 12 décembre 2013 pour souhaiter le bon retour à leur camarade Khadija Ryadi, pour la féliciter, pour partager la joie des militantes et militants.
- Vétéran syndicaliste, en plus de ses convictions, il est toujours (ou presque) armé du drapeau amazigh, ce fils du Rif est aujourd'hui le "patron" (au sens noble et militant du terme) de la puissante FNSA, le premier syndical agricole du Maroc. Il sillonne tout le Maroc. Grand communicateur, notamment en arabe et tamazight, en français. Référence incontournable en droits sociaux et surtout en droits syndicaux, en fiscalité...Pour lui, il y a deux choses qu'il ne peut négocier et ce ,quelque soit le prix à payer: la lutte pour les droits des travailleurs et tamazight en tant que langue, culture...
Il est très demandé à l'étranger chaque fois qu'il est question de la terre, de la paysannerie...
Accolade communiste, il vous étouffe Mohamed Hakech, le robuste "paysan" hhhh
- Vétéran syndicaliste, il est aujourd'hui le patron de la FNE, l'un des symboles du courant du syndicalisme démocratique indépendant et progressiste. Le 10 décembre 2013 à Rabat, il était à la tête de la gigantesque marche des enseignant-es. Il personnifie la simplicité, la modestie, la sympathie...mais c'est un poing de fer dans un gant de soie hhhh Anderrazzak Drissi ne lâche rien sur le fond, c'est comme sa compagne et camarade Khadija Ryadi.
- Il ( 4ème sur la photo) est venu de la Belgique pour partager la joie de ses camarades, pour saluer et féliciter directement sa camarade Khadija Ryadi. L'incontournable figure d'ANNAHJ ADDIMOCRATI en Belgique et même en Europe. Aziz Mkichri, toujours souriant, modeste est l'un des fondateurs d'ANNAHJ.
- Cinquième personne à gauche, Observateur? commentateur? Dénigreur? c'est aux autres d'en juger. Cet ex petit berger n'est sûr que d'une chose: il est né communiste,  a grandi communiste et mourra communiste (du moins c'est ce qu'il souhaite).
    Les quatre "épines" souhaitent faire mal, beaucoup de mal à ceux de l'autre rive, aux oppresseurs et autres relais du makhzen. Ils sont tous membres du CN d'ANNAHJ ADDIMOCRATI.
                           Ali Fkir, le 14 décembre 2013

Version actualisée de la “Charte nationale des droits de l’Homme”


Les composantes du Collectif marocain des instances des droits de l’Homme adoptent une version actualisée de la “Charte nationale des droits de l’Homme”




Onu droits de l'hommeLes associations des droits de l’Homme (23) composant le Collectif marocain des instances des droits de l’Homme ont adopté, jeudi à Rabat, une version actualisée de la “Charte nationale des droits de l’Homme”.

“Ce nouveau cadre contractuel intervient après 23 ans de l’annonce de la première Charte nationale des droits de l’Homme par cinq instances marocaines des droits de l’Homme, à savoir: l’Association des barreaux du Maroc, l’Association des militants des droits de l’Homme au Maroc, la Ligue marocaine de défense des droits de l’Homme, l’Association marocaine des droits de l’Homme et l’Organisation marocaine des droits de l’Homme”, a indiqué Abderrazzak Boughanbour, vice-coordinateur du Collectif, lors d’un meeting organisé pour l’annonce de la version actualisée de la Charte.
La signature de cette version “vise à renforcer le rayonnement de la culture des droits de l’Homme et à mettre le système de l’éducation et les champs médiatique et culturel au service de la promotion des droits de l’Homme”, a-t-il mis en avant.
Elle a également pour objectif, a-t-il ajouté, l’institutionnalisation de la solidarité sociale, l’enracinement de la transparence et de la démocratie et la lutte pour la dignité des citoyens, l’égalité entre les sexes et la consolidation des droits des femmes”.
Ce nouveau cadre ambitionne aussi, selon M. Boughanbour, d’”accorder davantage d’intérêts aux droits catégoriels et d’intensifier la coopération avec les médias dans les domaines se rapportant aux droits de l’Homme”.
Lors de ce meeting, un hommage a été rendu à l’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits humains, Khadija Ryadi, qui a reçu récemment le Prix 2013 des Nations Unies pour la cause des droits de l’Homme.
Cette rencontre a été organisée en commémoration de la journée mondiale des droits de l’Homme qui coincide cette année avec le 65ème anniversiare de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Elle intervient également à l’occasion du 15ème anniversaire de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme et du 20ème anniversaire de la Conférence mondiale sur les droits de l’Homme.

 https://www.facebook.com/sharer/sharer.php?u=http%3A%2F%2Fwww.lnt.ma%2Factualites%2Fles-composantes-du-collectif-marocain-des-instances-des-droits-de-lhomme-adoptent-une-version-actualisee-de-la-charte-nationale-des-droits-de-lhomme-92560.html

Félicitations à Khadija Ryadi !


La Journée des Droits de l'homme a été célébrée hier. 

Je saisis cette opportunité pour souligner que le Maroc a été doublement récompensé par les Nations Unies cette année. Élu au Conseil des Droits de l'homme des Nations Unies, le pays peut aussi se réjouir de la vitalité de sa société civile, récompensée hier par la remise du prestigieux Prix des Nations unies pour les Droits de l’homme à Madame Khadija Ryadi, à qui j'adresse mes félicitations.

Khadija Ryadi lauréate du Prix de l'#ONU pour les droits de l'Homme - Félicitations de R. Joy, ambassadeur de l'UE au Maroc.
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Deux récompenses contradictoires pour le Maroc qui n'ont ni le même sens, ni la même valeur ! Bravo Khadija ! NDLR
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Et Khadija rentra au pays triomphante
 et munie du plus prestigieux
prix des droits humains remis par les NATIONS UNIES.

Khadija Ryadi se moque bien des félicitations du roi dont les institutions sont responsables des violations des ddH

Par Simo Sbaï, 9/12/2013Khadija Ryadi lors d'une tumultueuse manifestation à Rabat (Photo DR)

C’est une première dans l’histoire du pays du baisemain,
du baisepied et de la beiya. Allah ibarek fi amar Sidi ! La dangereuse activiste des droits de l’homme et ex-présidente de l’Association marocaine pour les droits humains (AMDH), Khadija Ryadi, qui vient d’obtenir le Prix des Nations unies pour les droits de l’homme pour l’année 2013, a expliqué au site Goud que les félicitations royales pour son prix restent « secondaires » et « formelles » et qu’elle ne leur donne « aucune importance ». En somme, qu’elle s’en fout.

Pire encore, et cela mérite l’intervention urgente de nos vaillantes moukhabarates, Mme Ryadi a dédié son prix à tous les prisonniers politiques ou d’opinion et en premier lieu aux activistes du Mouvement du 20 février « qui sont sortis dans la rue pour exiger des réformes » dans le pays des sultans alaouites. Khadija a profité de l’occasion pour exiger leur libération.

Qu’un supposé fidèle sujet de « Sidna » ne rougisse pas et ne tombe pas dans les pommes après des félicitations royales, en attendant une grima ou deux bien méritées, voilà qui est nouveau. Mais que ce supposé fidèle sujet ne dédie pas son prix au roi, comme c’est la coutume forcée, voilà qui est encore plus nouveau.
Lénine est grand ! Finalement, si ces gauchistes de l’AMDH n’existaient pas, il aurait fallu les inventer.
Simo Sbaï
URL courte: http://www.demainonline.com/?p=28532
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 Khadija Riyadi : Sur les droits de l’homme au Maroc, « 
L’image du Maroc diffusée à l’extérieur est très éloignée de la réalité » 


   
Yabiladi : Avez vous été surprise d’apprendre que vous alliez recevoir, demain, mardi 10 décembre, à Washington, le prix 2013 des Nations Unies pour la cause des droits de l’homme ?

Khadija Riyadi : J’avais proposé au bureau exécutif de proposer l’AMDH en tant qu’association au prix de l’ONU, mais il a préféré que je me présente moi-même. Je n’ai jamais milité pour avoir un prix, mais bien sûr, je suis très heureuse et très honorée d’avoir été choisie. Je ne prétends pas être à la hauteur de tous les grands personnages qui ont reçu ce prix, comme Nelson Mandela.

Quelle signification donnez-vous à ce prix ?
Je perçois ce prix comme un message qui m’invite à continuer à lutter pour les droits de l’homme au Maroc. J’espère qu’à travers ce prix, l’ONU a également l’intention de concentrer les regards sur les droits de l’homme au Maroc car l’image diffusée à l’extérieur sur le sujet est très éloignée de la réalité.

Selon vous, quelle est le premier chantier du Maroc en matière de droits de l’homme ?

Le point le plus important, aujourd’hui, c’est l’impunité qui règne au Maroc. C’est elle qui autorise les violations graves des droits de l’homme commises par l’Etat car ses responsables ne sont jamais poursuivis pour leurs crimes. La justice marocaine n’est pas indépendante, elle est instrumentalisée par le pouvoir et permet de blanchir ceux qui se rendent coupables de violations des droits de l’homme. Les détournements de fonds publics, le pillage des ressources naturelles du Maroc par des entreprises ou des individus, sont des crimes mais ne sont jamais punis et cela encourage d’autres à agir de même.

Le site Goud.ma vous a interrogé sur d'éventuelles félicitations du roi. Avez-vous été contacté entre temps par le Palais royal ?

Je n’ai reçu aucune félicitation du Palais royal, et je ne les attends pas. Ce serait totalement contradictoire car ce sont ces mêmes institutions qui sont responsables de la situation que je dénonce. Le Maroc est un Etat de non droit où les droits des citoyens ne sont pas respectés.
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 Ali Dabaj a partagé une photo de Salah Elayoubi.
C'est sans doute la photo la plus touchante de Khadija qui, après avoir elle-même subi la charge des sbires de Predator observe, totalement impuissante les dégâts de la sauvagerie du régime sur son prochain. Et je retrouve, à la vue d'une telle ignominie, ces magnifiques mots dont l'à-propos et la pertinence fleurissaient la bouche de mes grand-parents: - "Hasbyia allah oua ni3m al ouakil !" " Dieu sera mon meilleur défenseur !" Puisse-t-il, un jour, étendre un bras gigantesque et frapper cette vile racaille qui s'est emparée de nos existences !!!!



vendredi 13 décembre 2013

ONU : Victoire sahraouie et camouflet marocain

ONU : Victoire sahraouie et camouflet marocain



Une victoire pour le peuple du Sahara occidental et un revers pour le Makhzen du marocain. En effet, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté hier une résolution sur la question du Sahara occidental dans laquelle elle réaffirme son appui au processus de négociation devant permette l’autodétermination du peuple du Sahraoui. 
L’ONU s’active à parvenir à une solution définitive à la colonisation du Sahara occidental dans le cadre du processus d’autodétermination. « L’Assemblée générale appuie le processus de négociation en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et loue les efforts déployés, à cet égard, par le Secrétaire général de l’ONU et son Envoyé personnel Christopher Ross », selon la déclaration de l’organisation onusienne.
Inscrite depuis 1964 sur la liste des territoires non-autonomes, la question du peuple sahraoui est éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux et le Sahara occidental reste la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc. 
Le pouvoir marocain a toujours contesté les rapports rédigés par la commission onusienne, à l’occasion des visites effectuées dans les territoires occupées, notamment dans la région de Layoune dont la population ne cesse de subir les affres de la répression depuis les premières années de l’occupation. Toutes les organisations mondiales ont dénoncé les agissements de la royauté à l’endroit du dernier peuplé colonisé du continent noir.
L’Algérie n’est pas en reste de l’ampleur du mouvement de solidarité en faveur du respect du peuple sahraoui. D’ailleurs, l’Algérie a saisi l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, Christopher Ross, lors de sa tournée dans la région du Maghreb, le mois d’octobre dernier, sur la situation des Droits de l’Homme dans les territoires occupés. L’Algérie a interpellée Ross d’inscrire cette question dans sa feuille de route. La requête de l’Algérie a provoqué l’affolement du pouvoir marocain.
Tellement affolé, le Maroc s’est projeté dans la provocation à l’égard de l’Algérie. La suite est connue. Le Maroc a envoyé ses sbires pour arracher l’emblème national suspendu sur le haut du toit du Consulat d’Alger à Casablanca. Un geste condamné à l’unanimité par toutes les institutions internationales. 
Mahmoud Chaal,
L'Econews, 12/12/2013

 http://plan-paix-onu.blogspot.com.es/2013/12/onu-victoire-sahraouie-et-camouflet.html

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Droit de l'Homme et pêche, journées sanglantes au Sahara


Par Equipe media, Al Aaiun occupée, 10/12/2013 et 11/12/2013

 La journée Internationale des Droits de l'Homme, le 10 décembre, est traditionnellement célébrée par les Sahraouis des territoires occupés par des manifestations pacifiques. Ils demandent alors le respect de la déclaration universelle des droits de l'homme pour leur peuple et pour les autres peuples opprimés dans le monde, et en particulier le peuple palestinien.

Cette année, la date coïncide avec le jour du vote du Parlement Européen de l'accord de pêche avec le Maroc, qui couvre les eaux du Sahara Occidental. Depuis le 7 décembre d'importants convois de renforts sécuritaire et paramilitaire, soit plus de 300 véhicules, sont arrivés à El Aaiun en provenance, selon des sources policières, de Casablanca, Rabat, Meknes, Marakech Agadir, Essaouira.
Le mercredi 10 décembre, la coordination des associations et comités sahraouis de défense des droits au Sahara Occidental a appelé tous les citoyens sahraouis à une manifestation pacifique rue Essmara, pour dénoncer les violations des droits de l'homme commise par les forces d'occupation, mais aussi après la déception du vote européen, pour dénoncer l'accord de pêche illégal de l'Union Européenne avec le Maroc.
À 17h, et malgré le blocus imposé par les autorités d'occupation pour empêcher l'accès au départ de la manifestation, plus de 150 sahraouis femmes et hommes étaient sur place et ont commencé à lever leurs pancartes et les bannières contre l'accord de pêche, alors que d'autres manifestants levaient le drapeau de la RASD.  Cinq ressortissants espagnols solidaires avec la cause sahraouie ont également participé à la manifestation. Ils portaient des tee-shirts oranges sur lesquels étaient écrits des slogans.
Les forces marocaines sont intervenues  avec violence très peu de temps après le début de la manifestation pour la disperser. Le chef de la zone sécuritaire Mohamed Ait Omar et l'assistant du directeur régional de la DGST ont personnellement dirigé l'opération.
Cernés par les attaques, les manifestants et militants sont tombés au sol et y sont restés sous  les coups de pieds et de matraques, avant de parvenir à se relever et à continuer à crier les slogans. Voir http://www.youtube.com/watch?v=IA3RlqLKAjM
Les cinq espagnols ont eux aussi été attaqués et frappés à coup de poing et matraques, et pour les hommes, ont été déshabillés de leurs tee-shirt. http://www.youtube.com/watch?v=BYtTTGG3OBQ. Après l'attaque, on pouvait encore lire sur les tee-shirts des femmes "liberté pour les prisonniers politiques sahraouis", "non aux accords de pêche", "Sahara libre", et "Maroc assassin, UE voleur".
Les manifestants dispersés se sont rassemblés à nouveau au centre du quartier Ma'atalah, rue Maghreb Arabe, et ont levé les drapeaux de la RASD et chanté des slogans pour l'indépendance du Sahara Occidental. Ils ont aussi à nouveau dénoncé la décision du Parlement Européen de renouveler l'accord de pêche avec le Maroc sans exclure les eaux sahraouies, qui va permettre aux navires espagnols de revenir rapidement pêcher dans les eaux sahraouies, et d'aggraver les problèmes de graves diminutions du nombres de certains poissons malgré les multiples alertes d'organisations de pêcheurs sahraouis et marocains.
Plus de 400 policiers et agents des forces auxiliaires ont encerclé le quartier, et ont commencé à attaquer les manifestants. Ils criaient des insultes racistes et "vive le roi Med 6". http://youtu.be/I74wdVFAxlM. Ils ont aussi caillassé des maisons des Sahraouies jusque tard dans la nuit. http://youtu.be/mojDKSAqWCI
A minuit, un camion canon à eau chaude est arrivé en renfort pour intimider la population. il n'a pas servi.
Au total, ce sont plus de 150 personnes qui ont été blessées, dont la moitié des femmes, mineurs et des handicapés lors de cette journée internationale des droits de l'Homme. 
Mercredi 11 décembre,  tous les établissements scolaires ont été encerclés par les policiers en civil. Les agents ont empêché les enfants de s'attarder et les ont intimidés. Voir devant le lycée Essaguia El Hamra. http://www.youtube.com/watch?v=r3OkoZnq040
Malgré cela, plus d'une centaine d'élèves de ce même lycée se sont rassemblés et ont crié des slogans en brandissant le drapeau de la RASD. http://www.youtube.com/watch?v=mSvIqQC-cPI#t=117
Le siège de la Minurso a lui aussi été encerclé par les forces policières d'occupation, mais aussi par des barrières de sécurité. Selon les hypothèses des témoins, ces barrières seraient destinées à empêcher l'accès de la Minurso aux victimes sahraouies de la répressions marocaines pour y demander la protection de l'ONU. http://www.youtube.com/watch?v=K0E1ixkGvWM
À 12h, plus de 300 Sahraouis se sont rassemblés rue Tan Tan avec des drapeaux de la RASD   et ont crié leur souhait de l'indépendance du Sahara Occidental. 30 véhicules de police et 10 des forces auxiliaires sont arrivés rapidement pour intervenir contre les manifestants, et ont forcé les marchands de fermer leurs boutiques. 
Au même moment, plus de 150 sahraouis se sont rassemblés pour une manifestation sur le boulevard Al Qods. Les forces d'occupation sont là encore intervenues brutalement et une de leur voiture a percuté l'enfant Sahraoui Boubakar Khraibach 13 ans. Il a été conduit à l'hôpital et souffre d'entorse aux deux genoux.
De façon très insolite, la presse marocaine, en ce jour de grande violence des autorités d'occupation contre les sahraouis, a annoncé sans photos, ni aucun fondement, une manifestation de 40 femmes aux seins nues, qui selon eux ont choqué la morale locale. 
À Essmara occupée
Le 10 décembre, les familles des portés disparus ont organisé une manifestation devant la confédération démocratique du travail, la "CDT" et avec la participation des associations et comité sahraouis des droits de l'homme. Les manifestants ont chanté et crié des slogans politiques, et notamment le très populaire : "Le phosphate et le poisson vendus à l'Europe et les Sahraouis traînent les rues". 
À Boujdour occupée
Plus de cinquante sahraouis se sont rassemblés dans la rue principale "Hassan 2" pour dénoncer l'accord de pêche Union Européen avec le Maroc et ont été empêchés de manifester par les forces de la police marocaine.
Devant l'insistance des activistes, les forces d'occupation ont attaqué et ont blessé 10 personnes,  dont 5 femmes.
Parallèlement de l'autre côté de la rue, 30 chômeurs sahraouis ont organisé une manifestation brandissant des pancartes dénonçant le pillage systématique par l'État marocain des ressources naturelles du territoire occupé et la marginalisation généralisée des jeunes sahraouis diplômés. Les chômeurs diplômés ont également dénoncé la décision du Parlement européen concernant l'accord de pêche malhonnête avec le Maroc.

Le Front Polisario réagit contre l'accord de pêche Maroc-UE approuvé mardi


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Par Khaled Haddag, 11/12/2013


Le Front Polisario a appelé mardi le Parlement européen à revenir sur son accord de pêche avec le Maroc, qu'il considère «en porte-à-faux» avec ses principes fondés sur la justice, la liberté et le respect des droits de l'homme. «Nous lançons un appel solennel à l'adresse de l'UE, lui demandant de revenir sur cet accord, approuvé mardi par le Parlement européen», a indiqué à l'APS le représentant de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l'Union européenne (UE), Mohamed Sidati.
Selon lui, ce protocole «donnera également une forme de légitimation à l'occupation marocaine du territoire, contribuant ainsi à prolonger les souffrances du peuple sahraoui».
«Au contraire, l'UE doit joindre ses efforts à ceux des Nations unies pour que soit parachevé le processus de décolonisation au Sahara occidental, processus en butte à la politique d'occupation, d'oppression et de répression des autorités marocaines», a-t-il par ailleurs souligné.
Il appartient à l'UE de «contribuer à la fin de la politique du fait accompli, politique dangereuse pour la paix et la sécurité dans la région, et totalement préjudiciable aux relations euromaghrébines», expliquera-t-il.
M. Sidati a affirmé que le gouvernement sahraoui et le Front Polisario «useront de tous les recours possibles pour obtenir l'invalidation d'un tel accord pour que réparation soit donnée à notre peuple spolié de ses richesses», alors que, selon l'avis consultatif de la Cour internationale de justice de 1975 et l'avis juridique donné en 2002 par le sous-secrétaire général aux affaires juridiques de l'ONU, le Maroc n'exerce ni souveraineté, ni administration légale au Sahara occidental. Il s'agit d'une puissance occupante qui a envahi les territoires sahraouis militairement il y a 38 ans.

Des positions européennes à saluer...
Le représentant de la RASD auprès de l'UE a tenu, toutefois, à saluer les eurodéputés qui ont voté contre cet accord et pour le respect de la légalité internationale et du droit du peuple sahraoui de disposer de ses richesses.
«Il y a lieu ici d'exprimer une reconnaissance particulière aux eurodéputés qui ont fait connaître par leur vote le rejet de cet accord inacceptable», a-t-il dit, saluant, dans ce contexte, «les positions des gouvernements de Suède, du Danemark, du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de Finlande, qui tous ont refusé de cautionner un tel accord, par respect des règles du droit international».
Concernant les violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, M. Sidati a rappelé que «le récent rapport de Charles Tannock, relatif à la région du Sahel et au Sahara occidental, approuvé par le Parlement européen le 22 octobre 2013, reconnaît que les autorités marocaines ont arrêté des personnes sur des bases politiques qu'elles ont soumis des prisonniers sahraouis à la torture et au viol».
Le même rapport révèle également que les autorités marocaines «ont kidnappé des manifestants puis les ont abandonnés dans le désert pour les intimider, qu'elles ont délibérément et fréquemment ciblé des militants pro indépendance, les poursuivant jusque dans leur maison».
Ce rapport exprime, en outre, le souhait que l'UE ne reconduise pas l'accord de pêche avec le Maroc «tant que la question du Sahara occidental ne sera pas résolue».
Alors que ce mardi, coïncidant avec la Journée internationale des droits de l'Homme, et au terme d'un débat âpre entre partisans de la légalité et du droit international et tenants de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental sans le consentement de son peuple, le Parlement européen réuni en séance plénière a voté le nouveau protocole d'accord de partenariat de pêche UE-Maroc.

  http://www.letempsdz.com/content/view/109484/1/



Maroc-Afrique du Sud : les dessous d’un gâchis


Homme de paix et de dialogue, Nelson Mandela a tenté par tous les moyens de renforcer les liens entre l’Afrique du Sud et le Maroc. Cette mission est l’un de ses rares échecs. Pourquoi ?
Le Maroc peut-il raisonnablement se passer d’un solide partenariat avec la première puissance continentale ? En tout état de cause, l’histoire de cette relation bilatérale ne fait que se dégrader. Avec plus de 20% de l’ensemble du PIB du continent, l’Afrique du Sud demeure, et de loin, la première puissance économique d’Afrique. Une telle supériorité confère au pays de Nelson Mandela une force de frappe diplomatique loin d’être négligeable. Pourtant, le royaume a gâché toutes les opportunités offertes par l’Histoire de se positionner aux côtés de l’Afrique du Sud et de former ainsi un tandem de choc. Aujourd’hui, les séquelles de la bataille pour l’organisation de la Coupe du monde de football 2010, et surtout la reconnaissance officielle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en septembre 2004, semblent entériner la fâcherie entre les deux pays.
Grâce au combat victorieux mené par l’ANC (Congrès national africain) de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud jouit d’une image particulière aux yeux du monde. Entre 1948 et 1991, le pays a été sous la coupe du régime de l’Apartheid, qui institutionnalisait une stricte séparation ethnique entre la population noire, largement majoritaire et pauvre, et une fraction minoritaire de blancs qui s’accaparait pouvoir et richesses. Ce régime politique basé sur le racisme a suscité pendant des décennies l’indignation de la communauté internationale et des opinions publiques. L’ONU a certes pris des mesures coercitives à son égard, mais force est de constater que l’odieux régime n’a pu durer dans le temps que grâce à l’appui discret d’un bon nombre de puissances occidentales. Au gré des vents et des intérêts, le Maroc a présenté à l’Afrique du Sud plusieurs de ses facettes, frôlant même la schizophrénie à certaines occasions. Plonger dans l’histoire bilatérale des deux pays génère encore aujourd’hui chez ses acteurs une grande méfiance et surtout une discrétion plutôt énigmatique. Tout porte à croire que les liens complexes entre le royaume chérifien et la nation arc-en-ciel sont loin d’être un conte de fées. Un cas où l’Histoire déteint clairement sur le présent.
Le Maroc, ce grand frère
Entre l’indépendance et le début des années 1960, Rabat n’est plus inconnue des leaders du mouvement anticolonial africain. Le roi Mohammed V jouit d’une belle image de lutte contre l’oppresseur impérialiste. Son exil, suivi d’un retour victorieux, contribue à casser le mythe d’un joug colonial indestructible. En 1956, un grand nombre de pays africains luttent encore pour recouvrer leur indépendance et ne se privent pas de lorgner sur l’expérience marocaine. C’est à cet effet que le royaume souhaite montrer l’exemple en contribuant à la création du groupe dit de Casablanca, qui sera l’un des noyaux de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) au sein du club dit de Casablanca. Dans une époque marquée par la Guerre froide, ce club composé de pays comme l’Egypte, le Ghana, la Guinée-Conakry, le Mali et le GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne) ambitionne de former un pôle des « non alignés » dans le continent. En Afrique du Sud, l’ANC est en pleine mutation. Après des années de militantisme pacifique improductif, Nelson Mandela crée en 1960 « Umkhonto we Sizwe » (Lance de la nation), qui se veut être la branche armée de l’ANC. Seulement, cette organisation manque de tout. Afin de garantir l’efficacité des actions prévues de guérilla et de sabotage, le jeune Nelson Mandela sait qu’il doit chercher des ressources financières, militaires et humaines auprès des gouvernements alliés à sa cause. Madiba, comme le surnomme affectueusement les Sud-africains, a bel et bien coché Rabat dans sa liste des pays à visiter. Il compte énormément sur le soutien du Maroc qui incarne encore un espoir pour les peuples africains en lutte. Après être passé par l’Ethiopie, Mandela rejoint l’Egypte, où il noue ses premiers contacts avec le FLN algérien. Ce dernier est devenu une référence en matière de lutte armée au vu de l’efficacité dont il a fait preuve sur le terrain algérien face aux forces françaises. Le leader de l’ANC réalise qu’il lui est indispensable de leur rendre visite au plus près de leur théâtre d’opération. Dès lors, l’étape marocaine devient tout simplement incontournable.
Une visite clandestine
En mars 1962, Nelson Mandela foule pour la première fois le sol marocain. Son interlocuteur direct n’est autre que le docteur Abdelkrim Khatib, alors Ministre d’Etat chargé des Affaires africaines. Fin diplomate et grand connaisseur de l’Afrique, ce chirurgien de formation incarne depuis la fin des années 1950 le parfait agent de liaison avec les organisations nationalistes africaines. Il compte à son actif des opérations de soutien au MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola), au PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert) et plus tard au ZAPU (Zimbabwe african people’s union). L’expérience ne manque donc pas au docteur Khatib qui entretiendra, jusqu’à sa mort en 2008, une sincère amitié avec Nelson Mandela. Ce dernier n’hésitera d’ailleurs pas à lui rendre hommage en sa présence, lors de son discours au Cap le 27 avril 1995. Lors de cette brève allocution, Madiba explique lui-même les circonstances de sa rencontre avec le docteur marocain 33 ans auparavant. Il y raconte que la première question qu’il adresse à son interlocuteur concerne la possibilité de rencontrer le nouveau roi Hassan II. A ce moment-là, Nelson Mandela ignore que le docteur Khatib dispose de toute latitude concernant le traitement de ce type d’affaires. Même si le règne a changé de main, le Maroc de l’après-Mohammed V hérite, pour encore peu de temps, du rôle de phare pour les pays africains en lutte contre le colonialisme et l’oppression. Néanmoins, en cette année 1962, Hassan II semble clairement s’orienter vers un alignement sur les Etats-Unis, et c’est à ce titre que la discrétion concernant la visite de Mandela (considéré alors comme un dangereux terroriste communiste) est de mise. Quoi qu’il en soit, Madiba n’aura pas l’occasion de rencontrer le monarque cette fois-ci, mais obtient satisfaction sur toutes les autres demandes qu’il formule. Le docteur Khatib lui promet de livrer des caisses d’armes via le poste consulaire marocain à Dar Essalam en Tanzanie. Il répond favorablement à la demande de formation militaire des militants de l’ANC. Pour ce faire, il propose d’envoyer un avion marocain en Tanzanie, afin de récupérer les hommes de Mandela et de les acheminer vers le Maroc où leur formation sera prise en charge. Enfin, la question de l’aide financière se résout par l’envoi de 5000 livres britanniques sur un compte bancaire londonien. Dans son discours, Nelson Mandela conclut non sans humour : « Après ça, le docteur m’a demandé si je voulais toujours voir le roi Hassan II, je lui ai répondu non merci ». Une déclaration teintée néanmoins d’une légère pointe d’amertume, comme le révélera plus tard Mandela en personne à un diplomate qui a exercé dans la région et qui souhaite garder l’anonymat.
Ce voyage de mars 1962 au Maroc est une réussite totale pour Nelson Mandela, mais sa mission n’est pas terminée pour autant.
Mandela, le FLN, la CIA
Le leader de l’ANC prévoit de se rapprocher des cadres du FLN, qui voient à ce moment se dessiner les contours d’une libération, obtenue au prix du sang. Justement, l’ANC se place dans ce registre. A préciser néanmoins que Mandela redoute un scénario de guerre totale à l’algérienne. Profondément pacifique, il précise que les actions coup de poing qu’il désire mener doivent se cantonner à du sabotage, en évitant absolument de faire des victimes humaines. Grâce à l’inévitable docteur Khatib dont le père est algérien, Madiba se rend à Oujda, où l’attendent des cadres du FLN dont Houari Boumediene et probablement Abdelaziz Bouteflika. Les informations concernant les détails de cet épisode sont rares, toutefois on sait que Nelson Mandela rentre clandestinement en Afrique du Sud après avoir passé quelques mois en Algérie. Le 5 août 1962, celui qui est devenu l’icône de la lutte en faveur de la population noire d’Afrique du Sud est arrêté près de Durban. Depuis l’interdiction de l’ANC en 1960 et sa qualification d’« organisation terroriste » par le régime de l’Apartheid, avec le soutien des Etats Unis, la liberté de Madiba est clairement en sursis. L’implication de la CIA ne fait aujourd’hui aucun doute. Ce sont en effet les services de renseignement américains qui démasquent la vie de couverture de Mandela, à savoir chauffeur pour un riche blanc sud-africain, qui est en réalité un soutien de la cause de l’ANC. Evidemment, la position ambigüe du Maroc, nouvel allié inconditionnel des Etats Unis, entraine une série de questions : si les services occidentaux ont commencé à filer Mandela depuis l’Afrique du Nord, auraient-ils pu bénéficier d’une quelconque assistance ? Une source ayant étudié l’affaire et qui souhaite rester anonyme donne son avis : « La première arrestation de Mandela a eu lieu pratiquement à son retour du Maroc et d’une tournée dans d’autres pays. Mais il n’a été condamné à la prison à vie qu’en 1964 alors qu’il était entré en clandestinité. Que la CIA ait pu fournir des renseignements à Pretoria sur son séjour au Maroc est bien sûr très possible. Mais il n’y a pas que la CIA qui opérait librement au Maroc : les services français, israéliens et portugais, qui soutenaient totalement la politique de l’Apartheid, ont pu tout aussi bien le faire ».
Un jeu trouble
Jusqu’à l’arrestation de Nelson Mandela, la relation entre le Maroc et l’ANC est proche d’être idyllique. Mais plus les années passent, plus les nouveaux dirigeants du parti révolutionnaire sud-africain constatent la nouvelle orientation de la politique marocaine insufflée par Hassan II. Le premier rouage à coincer est sans doute la nouvelle position de Rabat qui se place dans la sphère d’influence américaine. Dès lors, le Maroc devient par nature un partenaire indirect du régime sud-africain, l’ennemi mortel de l’ANC. Cet état de fait dépasse le simple point de vue idéologique, car le royaume participe au cours des années 1960 et 1970 à plusieurs opérations contre les intérêts de ses anciens protégés. Le pragmatisme de Hassan II choque les mouvements indépendantistes qui avaient pourtant placé leur confiance au Maroc. Un premier événement pousse l’ANC et ses alliés africains à prendre plus de distance avec Rabat. En octobre 1963, le Maroc et l’Algérie s’affrontent militairement pendant la Guerre des sables. Pour les mouvements de libération africains, le choix se porte sans trop d’hésitation sur Alger, qui véhicule une image bien plus empathique que son voisin chérifien. De plus, les nouveaux cadres de l’ANC, comme le jeune Thabo Mbeki, futur président de l’Afrique du Sud, ont préalablement tissé des liens forts avec les combattants du FLN. L’ironie du sort retient que cette rencontre a été possible grâce à la médiation du Maroc. Plus tard, le royaume s’engage plus ou moins discrètement dans des actions hostiles aux alliés de l’ANC. La tentative de coup d’Etat avortée au Bénin en 1977 confirme cette tendance. Des mercenaires français, avec à leur tête Bob Denard, tentent de renverser le nouveau régime marxiste-léniniste de Mathieu Kérékou, important soutien et allié de l’ANC. Cette opération aurait été menée avec la bénédiction de Rabat. En 1975, l’Angola nouvellement indépendant plonge dans la guerre civile. Alors que le pouvoir revient dans un premier temps au MPLA, anciens protégés de Mohammed V, Hassan II aurait choisi de soutenir l’UNITA (l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) de Jonas Savimbi, un mouvement concurrent appuyé par Pretoria et l’Occident. Par deux fois, le roi du Maroc fournit une aide militaire au régime zaïrois du dictateur Mobutu Sese Seko. En effet, le pouvoir de ce dernier est sérieusement menacé lors des crises du Shaba en 1977 et 1978. Le monarque alaouite ne cache pas son aversion envers les ennemis de Mobutu, dont fait partie… l’ANC. Enfin, une troublante rumeur pourrait sérieusement constituer le point de rupture entre les ennemis de l’Apartheid et le Maroc. Selon notre deuxième source, le Polisario aurait saisi en 1979 un étrange butin de guerre suite à un raid contre les Forces armées royales (FAR). Il s’agirait de plusieurs automitrailleuses AML Panhard équipées de canons de 60 et 90 mm. Ces véhicules blindés porteraient des inscriptions rédigées dans une langue proche du néerlandais. Le représentant à l’époque de l’ANC à Alger, Thami Sindelo, aurait formellement reconnu l’origine sud-africaine de ces équipements. Si ces informations se révèlent exactes, le Maroc aurait violé l’embargo sur les armes imposé au régime de l’Apartheid par l’OUA et l’ONU. Si tel est le cas, la fracture avec les futurs hommes forts de l’Afrique du Sud est quasiment irrémédiable.
Le calme avant la tempête
Le 11 février 1990, le monde entier fête la libération de Nelson Mandela. Après avoir passé 28 années de son existence enfermé dans la prison de Robben Island, Madiba remporte son combat herculéen et s’apprête à prendre les rênes de la destinée de son pays. Il incarne toujours au sein de son parti historique, l’ANC, le symbole de la lutte contre l’oppression et le racisme. En 1993, après d’âpres négociations, Nelson Mandela et le président Frederik de Klerk parviennent à trouver un accord pour tourner définitivement la sombre page de l’Apartheid. La même année, les deux hommes se voient attribuer le prix Nobel de la paix. Madiba, redevenu entre-temps chef de l’ANC, est fin prêt à lancer sa campagne présidentielle. Il entame une tournée internationale dont l’objectif est double. Il doit d’abord récolter des fonds en vue des prochaines échéances électorales, et ensuite en profiter pour saluer les efforts des pays amis de l’ANC. 
Comme en 1962, il choisit de passer par la case Rabat. Cette fois, le roi Hassan II le reçoit avec tous les honneurs dus à son rang. Une satisfaction en forme de revanche personnelle pour le futur président d’Afrique du Sud. D’après notre source diplomatique, Hassan II aurait fourni une enveloppe de 12 millions de dollars destinée aux caisses de l’ANC. Encore une fois, Mandela ne part pas les mains vides du Maroc. Dans ses mémoires, il insiste sur la reconnaissance qu’il exprime au Maroc de Hassan II. Dans une interview, il va même jusqu’à prononcer une phrase restée célèbre : « Je suis un disciple de Gandhi et de Mohammed V ».

Le 27 avril 1994, Nelson Mandela devient le premier président de la nouvelle République d’Afrique du Sud. Tout au long de son mandat, Madiba parvient à contenir la colère d’une certaine frange de l’ANC, hostile au Maroc et favorable au tandem Algérie-Polisario. Mais ce n’est que partie remise. Toujours selon la source diplomatique proche de l’ANC, Nelson Mandela aurait souhaité assister aux funérailles du monarque marocain, décédé seulement quelques jours après la passation de pouvoir en Afrique du Sud. Seulement son état de santé, déjà dégradé à l’époque, ne le lui aurait pas permis de faire le déplacement. En juin 1999, le nouveau président sud-africain Thabo Mbeki entre en fonction et multiplie les signes d’amitiés envers l’Algérie et le Polisario. Quatre ans plus tard, le Maroc et l’Afrique du Sud déposent simultanément leurs dossiers de candidature à l’organisation de la Coupe du monde de football de 2010. La particularité de cette édition repose sur le principe d’une tournée des continents, ce qui place les deux pays en confrontation directe. L’affrontement qui se profile tombe particulièrement mal. Alors que le milieu des affaires, d’un côté comme de l’autre, prend conscience de l’intérêt économique à former un solide partenariat entre les deux Etats, la rivalité politique reprend le dessus. Pour le diplomate ayant exercé dans la région, le Maroc a raté de nombreuses occasions de se rapprocher de l’Afrique du Sud : « Avec un engagement diplomatique plus sérieux de la part du Maroc, il aurait été possible de trouver un compromis avec l’Afrique du Sud. Sachant que Mandela était favorable à mettre dans la même balance le soutien au Polisario et l’organisation de la Coupe du monde. Mais quand le royaume décide d’annuler une commission mixte entre les deux pays ou choisit de n’envoyer aucune délégation au congrès de l’ANC, alors que 40 Algériens y représentent leur pays, il ne faut pas s’étonner de la suite des événements ». Justement, le 15 septembre 2004, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Nkosazana Dlamini-Zuma annonce officiellement que son pays reconnaît la RASD. La perte du soutien de la première puissance africaine a donc bel et bien une histoire.
Par Sami Lakmahri

http://www.zamane.ma/maroc-afrique-du-sud-les-dessous-dun-gachis-2/