A l’appel de la Première dame française, Valérie
Trierweiller, les épouses de chefs d’Etats africains participant au
sommet de l’Elysée se sont réunies au musée d’Orsay pour évoquer les
brutalités commises contre les femmes dans les régions en conflits en
Afrique et dans le monde.
Malgré ses moments forts, cette conférence n’a
pas réussi à produire un plan d’action concret pour mettre fin aux
atrocités, la déclaration finale restant très décevante.
En marge de l’important rendez-vous convoqué par la France
pour la paix et la sécurité en Afrique, s’est tenu dans l’après-midi du 6
décembre, au musée d’Orsay, à Paris, la conférence des Premières dames
d’une quarantaine de pays. Elle portait sur la question douloureuse des
violences sexuelles faites aux femmes dans les pays en guerre.
Les femmes ont été pendant longtemps les victimes ignorées des
conflits en Afrique. Elles ont fait l’objet de viols systématiques et
d’autres violences sexuelles pendant le génocide rwandais (entre 300 000
et 500 000 femmes violées), mais aussi en Sierra Leone, en Guinée et
plus particulièrement dans la République démocratique du Congo (RDC) où
des groupes armés très violents contrôlent l’est du pays depuis une
vingtaine d’années. Le viol est utilisé comme une « arme de guerre
» par ces groupes, a souligné Zainab Hawa Bangura, la représentante
spéciale du secrétaire général des Nations unies, chargée de la question
des violences sexuelles commises en période de conflit.
Un court-métrage pour sensibiliser
Prenant la parole, la Première dame de la France a rappelé sa prise de conscience de l’ampleur de ce problème lors de sa visite en juillet dernier de l’hôpital du Docteur Mukwege, à Panzi, dans la République démocratique du Congo, où sont soignées chaque année 3500 victimes. « On est dans la 20e année d’atrocités commises contre les femmes dans l’est de la RDC », a expliqué pour sa part Osvalde Lewat,
co-réalisatrice d’un court-métrage sur les violences sexuelles en RDC.
Projeté pendant la conférence, son documentaire d’une dizaine de minutes
-qui donne la parole aux victimes-, a suscité beaucoup d’émotions et a
marqué les esprits avec beaucoup plus de force que l’ensemble des
discours prononcés devant ce parterre prestigieux composé de
quelques-unes des femmes les plus influentes de la planète.
Malheureusement, malgré le poids des mots et le choc des photos, la
réaction des premières dames n’a pas été tout à fait à la hauteur des
enjeux, comme en témoigne l’appel lancé par les participantes au terme
de l’évènement. La déclaration finale est décevante car elle se contente
de dénoncer « la persistance intolérable des violences sexuelles » et d’émettre des vœux pieux appelant les Etats et les organisations internationales à prendre leurs responsabilités.
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