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samedi 15 janvier 2011

Mohammedia : Les victimes des intempéries et de l'exclusion continuent leur lutte

Pourquoi un sit in?
Par Ali Fkir, coordinateur, 12/1/2011
Le "comité de suivi du dossier d'habitat à Casablanca" qui regroupe les représentant-es des quartiers populaires et l'AMDH, la section de Casablanca, organisera un sit in de protestation pacifique, ordinaire, devant la wilaya de Casablanca et ce, le dimanche 16 janvier 2011 à 16h.
Le comité de la défense et de l'action pour la libération des détenus de Brahma Lhafra et de la solidarité avec les victimes des intempéries et de l'exclusion à Mohammedia, participera à ce sit in dans le but d'exiger publiquement la libération des innocents, et d'exprimer sa solidarité avec les victimes des politiques antisociales de l'Etat.
Quant à une éventuelle marche populaire pour "un logement salubre", c'est une proposition qui a été avancée par des citoyen-nes et sera discutée le moment opportun.
Sans libération des détenus des mouvements sociaux, aucun répit n'est en perspective.

 Le 16/1/2011 : La lutte...voie du salut
Elles, ils sont venu-es par centaines des quartiers populaires de Casablanca et de Mohammedia .  Ils, elles sont venu-es assister au sit in que leurs représentant-es avaient décidé d’organiser ce dimanche 16 janvier 2011 au cœur de la ville de Casablanca en face de la wilaya pour :
Exiger la libération des détenus des mouvements sociaux en général, et les six détenus de Brahma Lhafra (Mohammedia) en particulier.
Exiger un logement salubre pour les victimes des intempéries et pour les victimes des politiques antisociales de l’Etat
Exprimer la solidarité agissante avec les citoyen-nes sans droits de citoyenneté
Les participant-es au sit in ont exprimé leur joie de voir la révolution du peuple tunisien chasser le dictateur Ben Ali. Ils, elles ont salué par ovation le succès de la révolution tunisienne.
   Le sit in a pris fin après plusieurs allocutions (AMDH, section Casablanca, Comité de suivi du dossier de l’habitat à Casablanca, le Comité de la défense et de la libération des détenus…de Mohammedia, la représentante des familles des détenus de Mohammedia, la représentante de la Medina, la représentante de M’birkou, le représentant de Skouila, le représentant des retraités de la sureté nationale...).
Bravo à ces citoyen-nes qui ont bravé plusieurs obstacles (intimidations, l’encerclement…)
        La ferme lutte de masses, conscientes et organisées est la voie du salut                   

 Photos du si tin du 16/01/2011
البيضاء في
بلاغ إلى الرأي العام
تنهي لجنة متابعة ملف السكن بالبيضاء وضمنها الجمعية المغربية لحقوق الإنسان إلى علم كافة المواطنات والمواطنين المتضررين من سياسة السكن بالدار البيضاء على أنها ستنظم وقفة احتجاجية يوم الأحد 16 يناير 2011 على الساعة الرابعة زوالا أمام مقر ولاية جهة الدار البيضاء الكبرى ومجلس المدينة وستشارك في هده المعركة النضالية من اجل الحق في السكن اللائق وكسر جدار صمت المسؤولين تجاه هدا الحق المكفول والمنصوص عليه في الدستور والمواثيق الدولية والعهد الدولي المناطق التالية : القامرة ، لكريمات ، السكويلة ، مشروع السلام أهل الغلام ، المدينة القديمة ، الحي المحمدي ، متقاعدي الأمن دار الأمان ،درب امبيركو ، سيدي مومن القديم ،حي الازهاري ،باشكو ، درب السلطان بالإضافة إلى الدروة الثكنة العسكرية ولبراهمة شرقاوة من المحمدية ......
وتأتي هده الوقفة الاحتجاجية استجابة للمطالب الملحة لساكنة أحياء الصفيح بسبب فشل وتعثر برنامج إعادة الإيواء والإسكان ( مدن بدون صفيح ) بحيث غياب الفلسفة والمقاربة التشاركية لإنجاح هدا المشروع الذي اعترته خروقات وتلاعبات وضبابية في تدبير الملف بشكل مسؤول وعقلاني لأنه وضع بين أيادي غير آمنة وعليه فرهان المتضررين على فتح تحقيق مطلب أساسي لتحديد مكامن الداء،كما أن هده الوقفة الاحتجاجية السلمية يراد منها كذلك إسماع صوت قاطني المنازل المهددة بالانهيار وانقادهم من الموت الذي يهدد حياتهم كل يوم حتى لا تقع الفأس في الرأس علاوة على دلك الدعوة إلى إيقاف الأحكام الجائرة بالإفراغ التي تقدم كهدية للوبي ومافيا العقار وبالتالي تعرض المئات بل الآلاف من العائلات للتشرد والضياع بعدما قضت ردحا من الزمن داخل الأكواخ والعلب الإسمنتية .
ولعل هده المعركة النضالية تأتي كذلك من اجل التنديد بسياسة الصمت واللامبالاة وبدل انكباب المسؤولين على معالجة ملف السكن وإيجاد حلول واقعية للخروج من هدا المستنقع فإنهم يلجؤن إلى قمع الاحتجاج السلمي واعتقال الأصوات الشريفة من المناضلات والمناضلين وبالتالي تكون حليمة عادت إلى عادتها القديمة لتفند الشعارات المزيفة لدولة الحق والقانون والحريات العامة وحقوق الإنسان وطي صفحة الماضي .... كما أن اللجنة ستشرع خلال الأسابيع القادمة من التصعيد ورفع وثيرة الاحتجاج وبموازاة مع دلك ستقوم بمراسلة والي جهة الدار البيضاء الكبرى ووزيري الداخلية والعدل بهدف فتح قنوات التواصل والحوار لإيجاد حل لمشكل السكن من جهة وفتح تحقيق في التلاعبات والخروقات ومتابعة مرتكبيها من جهة ثانية.
المصطفى محـيـنـيـنة
عن اللجنة
 Vidéo :
C'était le jeudi 13 janvier 2011: Amine, militant communiste marocain, en colère contre l'interdiction du sit in par l'Etat marocain, scande des slogans de solidarité avec le peuple tunisien en soulèvement contre la dictature.
 Le lendemain, vendredi 14 janvier, le dictateur prend la fuite, le camarade Hamma Hammami , le communiste marxiste léniniste tunisien, sort  la tête haute, des bâtiments du ministère de l'intérieur où il était détenu
 C'est la logique de la lutte entre le nouveau et l'ancien, entre le progressisme et le conservatisme, entre la révolution et la contre révolution.
 Les militants se serrent les coudes, en face les régimes se prêtent la main.
Voir la vidéo

Tunisie : constitution respectée, le président du Parlement tunisien, Foued Mebazaa, assure l'intérim.

Par FETHI BELAID, AFP, 15/1/2011

Le président de la chambre des députés tunisien, Foued Mebazaa, a été proclamé samedi président par intérim par le Conseil constitutionnel écartant ainsi la possibilité d'un retour à la tête de l'Etat de Zine El Abidine Ben Ali qui a fui en Arabie saoudite.

Foued Mebazaa
Vendredi, après la fuite de M. Ben Ali, son premier ministre Mohamed Ghannouchi, 69 ans, était intervenu à la télévision nationale pour revendiquer la présidence par intérim de la Tunisie. Il devait d'ailleurs rencontrer samedi plusieurs figures de l'opposition.
Mais sa nomination en vertu de l'article 56 laissait la porte ouverte à un retour au pouvoir de M. Ben Ali et avait été contestée à la fois par des juristes, une partie de l'opposition et la rue. Cet article ne prévoit pas d'élections et ne donne pas le droit au président par intérim de briguer la présidence.
DES ÉLECTIONS DANS LES 60 JOURS
De fait, Mohammed Ghannouchi n'avait pas mentionné d'élections après sa nomination, s'engageant seulement à "mettre en oeuvre des décisions" prises par M. Ben Ali, notamment la tenue de législatives anticipées dans un délai de six mois.
Le Conseil constitutionnel tunisien a donc estimé qu'en vertu de l'article 57 (lire encadré ci-dessous) de la loi fondamentale tunisienne, le président de la chambre des députés était le chef d'Etat intérimaire, et non pas le premier ministre. Il a indiqué par ailleurs qu'une nouvelle élection présidentielle devait se tenir dans les 60 jours.
Samedi, M. Mebazaa a confié à M. Ghannouchi la tâche de former un gouvernement de coalition. "J'ai demandé à Mohamed Ghannouchi de former un nouveau gouvernement d'unité nationale", a annoncé à la télévision le président du Parlement, qui venait de prêter serment en tant que président par intérim.
MANIFESTATIONS CONTRES GHANNOUCHI
Ce nouveau rebondissement s'est produit au moment où des manifestations et des marches ont commencé dans des villes de province pour réclamer le départ de Mohammed Ghannouchi dont la présence à la tête de l'Etat n'aura duré que moins de 24 heures.
Ces marches se déroulaient en dépit de l'état d'urgence qui interdit tout rassemblement sur la voie publique et donne aux forces de l'ordre la possibilité de tirer sur ceux violant ces dispositions.

Justice sociale et rage populaire en Afrique du Nord-Stoppons les "pompiers pyromanes" français !

Par La Confédération Nationale du Travail (CNT) : 15 /1 /2011
Que ce soit en Algérie, en Tunisie ou au Maroc, les luttes sont partout les mêmes et poursuivent des objectifs similaires : dénoncer la politique de précarité et d’exclusion, dénoncer la hausse des prix, exiger le respect des libertés fondamentales et l’amélioration des conditions de vie, condamner enfin l’escalade de terreur que, depuis plusieurs semaines, subissent les manifestants.
Malgré le dédain de la communauté internationale qui, par un laconique appel de Ban Ki-moon à «la retenue et au dialogue» choisit de passer sous silence ces événements, malgré la désinformation intéressée des médias, toujours frileux à l’heure de décrire l’envergure de la répression, le nombre des victimes, et l’importance de cette révolte, la mobilisation spontanée, solidaire, massive, ne cesse de s’étendre : en Tunisie, elle a finit par gagner la capitale, où la répression est brutale.
La rébellion se généralise. Les mobilisations en cours dans ces trois pays sont l’expression du mécontentement, de la colère et du désespoir de la population — et en particulier, de la jeunesse — contre une politique totalitaire qui non seulement dégrade les conditions de travail et de vie de la population, mais applique aussi la stratégie de la terreur pour étouffer la moindre revendication.
Le bilan des affrontements demeure incertain : le nombre de victimes ne cesse de s’alourdir. Les chiffres avancés ne sont que des estimations qui laissent à penser à une réalité encore plus inquiétante, lorsqu’on apprend que les émeutes du week-end ont laissé des blessés si nombreux qu’on ne peut plus les compter. La répression est sanglante : les policiers, et à présent l’armée, sont dans la rue depuis le début du mouvement. Des gaz lacrymogènes très forts ont été massivement utilisés. Les agressions physiques, les enlèvements, les disparitions se multiplient. La police tire à balles réelles sur les manifestants et certaines villes subissent un état de siège depuis plusieurs jours.
L’Algérie connaît depuis quelques jours des épisodes de révolte qui ont également fait plusieurs morts, des blessés et plus de mille personnes ont été arbitrairement arrêtées. Au Maroc, la répression est tout aussi sanglante : des blessés lors des manifestations, des personnes arrêtées qui ont subi des tortures, les rassemblements de soutien à la Tunisie ont été interdits.
À présent, Ben Ali a quitté le pouvoir, promettant ainsi le retour au calme et le relâchement des personnes détenues. Or ceci est peu rassurant face à la présence de plus en plus massive de militaires dans les rues, le maintien de l’état d’urgence et du couvre feu imposés. L’espace aérien est interdit et la population vit toujours sous la crainte de nouvelles escalades de violence.
La Confédération Nationale du Travail réitère son indignation face à la violence subie par la population de ces pays. Nous dénonçons, une fois de plus, les politiques de terreur et nous exigeons l’arrêt immédiat des tueries, la libération immédiate des personnes incarcérées ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires entamées à leur encontre.
Nous condamnons également le collaborationisme de l’État français qui, non content de piller systématiquement ces pays, propose ouvertement, par la voix de M. Alliot-Marie, son aide à la répression.
Nous appelons à des actions, à des mobilisations, ici et ailleurs, pour exiger la fin immédiate de la répression. Nous appelons à la solidarité urgente, dans chaque ville, dans chaque pays, avec nos camarades algériens, tunisiens, marocains.
Un coup contre l’un d’entre nous
est un coup contre tous !
 Stoppons les «pompiers pyromanes» français !
Ça suffit ! Entre la Côte d'Ivoire, le Niger, l'Algérie et la Tunisie, l'État français a plus que prouvé qu'il n'est bon à rien d'autre qu'à défendre ses propres intérêts politiques et économiques en jetant de l'huile sur le feu ou en soutenant des dictatures.
Et qui peut oublier l'opération Turquoise du Rwanda en 1994, l'opération Licorne en Côte d'Ivoire depuis 2002, le soutien aux Déby, Compaoré, Eyadema, Bongo, Omar Guelleh et autres dictateurs néocoloniaux ?
Et qui peut oublier les présences d'Areva, Bolloré, Bouygues, France Télécom, EDF, Total, etc. dans tous ces pays ; autant de multinationales françaises et de leurs filiales, qui asservissent et exploitent les populations locales, pillent les richesses naturelles et détruisent les terres ?
Il est temps que l'État français se taise et se désengage militairement et politiquement de toutes ses anciennes colonies où elle n'a de cesse, depuis les pseudo-indépendances, de laisser faire voire de soutenir le pire pour conserver son pré-carré politique ou ses intérêts économiques. Il est temps que les multinationales françaises cessent de piller ces pays et d'arroser les dirigeants locaux pour gagner de nouveaux marchés ou conserver ceux qu'ils ont déjà.
Il est temps que l'État français arrête d'expulser des immigrés qu'il a lui-même forcé à quitter leurs pays en soutenant des dictatures ou empêchant tout développement économique et progrès social. Il est temps que les dirigeants français arrêtent de jouer aux innocents humanistes aux mains propres et aux «porteurs de paix».
Car comment l'État français peut-il s'insurger contre les prises d'otage au Niger, quand Areva surexploite les Nigériens, pille leur uranium et pollue leurs terres sans vergogne ?
Car comment Michèle Alliot-Marie peut-elle oser proposer «le savoir faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité» ? Alors que la police française forme aussi la police haïtienne, la PFP mexicaine ou les OMON russes, entre autres — pays où ne règne pas vraiment la liberté des peuples ? Comment peut-elle ne faire que «déplorer les violences» en Tunisie et Algérie sans remettre en question son soutien indéfectible à Bouteflika et Ben Ali, que Nicolas Sarkozy n'a de cesse de présenter comme des porteurs de démocratie et de progrès sociaux ? Comment encore peut-elle oser dire que «la France n'a pas de leçons à donner» à ces dirigeants, quand elle se permet chaque jour d'en donner à tant d'autres à travers le monde ?
Vraiment il est temps que l'État français se taise une bonne fois pour toutes et retire ses armées, ses bases militaires, ses «aides au développement» et autres outils de conquête néo-coloniale.
La liberté et l'émancipation des peuples ne viendra jamais d'une ingérence extérieure, et surtout pas d'un État au passé et au présent aussi chargé que la France.
C'est à nous, qui résidons sur le territoire français, que revient de lutter aujourd'hui comme hier contre l'État et les entreprises qui poursuivent, sous d'autres formes, la colonisation.
Anticolonialiste toujours,
toujours anticapitaliste !
Secrétariat international de la CNT, 12 janvier.

Après la Tunisie, le Maroc

Par Diaspora saharaui, 15/1/ 2011

La France aurait officiellement refusé que l’avion du président tunisien se pose sur son sol, selon la radio France Info. L’Elysée a déclaré qu’aucune demande d’asile n’a été faite et que si tel était le cas, les autorités tunisiennes seraient consultées. Façon diplomatique de dire que le chef de l’Etat tunisien en fuite n’est pas le bienvenu. Son avion se dirigerait vers les pays du Golfe.
Ben Ali est, donc, persona non grata en France. Il ne peut pas couler une retraite tranquille en France, comme jadis Duvalier ou d'autres. Ce n'est pas le premier. Omar Bongo, lui-même, à la fin de sa vie, a dû finalement vivre son agonie de l'autre côté de la Méditerranée. Il est en errance comme le Shah d'Iran, ou Mobutu Sese Seko qui a fini ses jours à côté d'un autre dictateur de son espèce, le roi Hassan II.
La France, premier allié de Ben Ali tourne la veste pour condamner après avoir soutenu un régime dictatorial. Tout comme le pays de l'Oncle Sam. Dans un communiqué, le président Barack Obama a salué pour sa part «le courage du peuple tunisien ».
L'exemple tunisien sera suivi en premier par le peuple marocain qui vit dans une situation plus pénible encore. Conscient de cette réalité, le gouvernement marocain a interdit une manifestation de solidarité avec le peuple tunisien. La panique règne depuis quelques jours à Rabat. La ressemblance des deux régimes alliés de la France fait que l'un pense à l'autre.
Au Maroc comme en Tunisie, derrière les plages de sable fin, des infrastructures hôtelières nombreuses et bon marché et une économie saluée par les institutions internationales, se trouve un régime dictatorial, une corruption qui gangrène, et une crise économique qui rend le peuple très impatient. Et puis, vous avez aussi dans les deux cas, un seul argument, un seul atout de ces régimes face à leurs alliés occidentaux, c'est-à-dire, qu'ils sont le rempart face à l'islamisme. La peur de l'islamisme ou le terrorisme d'Al Qaïda étant le prétexte bien commode pour modeler un pays à la guise des intérêts de l'occident! Prétexte, et catalyseur... Un argument trop court évidemment.
Dans les deux pays, on parle de démocratie et des droits de l'homme, d'ouverture, libéralisation, etc... tous ces mots qui ont fini par perdre tout sens au sein de la population. Des promesses juste le temps que l'opinion publique s'endorme, et puis la répression reprend.

Tunisie – Le pouvoir de Ghannouchi contesté par les constitutionnalistes

 Par Maghreb Emergent, 15/1/2011
Ben Ali en "empêchement provisoire"? L'artifice juridique utilisé pour que le Premier ministre tunisien assume le pouvoir vacant de Ben Ali fait hurler les constitutionnalistes tunisiens. Le régime tunisien tente de voler la victoire des tunisiens pensent les opposants qui appellent à la vigilance.
Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé à la télévision qu’il assurait l’intérim de la Présidence jusqu’à l’organisation d’élections anticipées, quelques minutes pratiquement après l’annonce de la fuite du Président Zine El Abidine Ben Ali. "Conformément à l'article 56 de la Constitution, j'assume à partir de cet instant la charge de président par intérim", a annoncé Mohamed Ghannouchi. Le nouveau président, filmé dans le palais présidentiel de Carthage, a lu sa déclaration debout, entouré par le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, et par celui de la Chambre des conseillers (Sénat), Abdallah Kallel.
"Je m'engage à respecter la Constitution et à mettre en œuvre toutes les réformes sociales et politiques qui ont été annoncées en collaboration avec les partis politiques et les composantes de la société civile", a-t-il déclaré. Pour autant, des constitutionnalistes dénoncent une aberration constitutionnelle par laquelle le symbole par excellence du serviteur du système Benali depuis les années 90 s’approprie le pouvoir. Le Premier ministre, avec la vieille garde du RCD, le parti au pouvoir, est en train de tenter un putsch constitutionnel, et de reprendre les cartes politiques du pays. Comme s’il venait à s’approprier la victoire de la rue contre le régime de Ben Ali. L’article 56 de la constitution tunisienne auquel fait référence M.Ghannouchi stipule qu’en « cas d'empêchement provisoire, le Président de la République peut déléguer par décret ses attributions au Premier ministre à l'exclusion du pouvoir de dissolution de la Chambre des Députés. Au cours de l'empêchement provisoire du Président de la République, le gouvernement, même s'il est l'objet d'une motion de censure, reste en place jusqu'à la fin de cet empêchement. Le Président de la République informe le président de la Chambre des Députés de la délégation provisoire de ses pouvoirs.’’.
Ben Ali n’est pas en « empêchement provisoire »
Rien de tel dans les évènements actuels. Le président tunisien n’est pas dans un cas d’empêchement provisoire. Il a quitté le pays et laissé son pouvoir vacant. Il ne l’a pas délégué. Les tenants du régime ont usé de cet artifice pour éviter l’application de l’article 57 de la Constitution tunisienne. Celui-ci dispose qu’en cas de « vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, démission ou empêchement absolu, le président de la Chambre des Députés est immédiatement investi des fonctions de Président de la République par intérim pour une période variant entre 45 jours au moins et 60 jours au plus. (…) Durant cette même période des élections présidentielles sont organisées pour élire un nouveau Président de la République pour un mandat de cinq ans ».
Le régime tunisien semble tout faire pour éviter que l’article le plus pertinent de la constitution ne s’applique. Aller aux urnes dans 45 à 60 jours est une épreuve intenable pour le parti au pouvoir. Les premières réactions de l’opposition sont très hostiles à cette manœuvre du régime

Tunisie : la déroute des censeurs : le régime impossible à critiquer s’est effondré d’un coup

 PAR KHALED ELRAZ, Afrik, 15/1/2011

le peuple tunisien dans la rue
Il n’était pas possible de critiquer, même très légèrement, le Président Ben Ali, sa famille, et la manière de plus en plus privative et autocratique dont il gérait la Tunisie. Mais soudain le mur du silence s’est effondré. Dès lors, le Roi était nu.
L’indépendance et la liberté de blâmer n’existaient pas, au sein des médias tunisiens, et la Loi du silence édictée par le régime autoritaire mis en place par le Président Ben Ali s’étendait même au delà des frontières de la Tunisie.
Un site d’information non contrôlé, comme AFRIK.COM, était en permanence inaccessible depuis le territoire tunisien, tout simplement parce que les forces  de sécurité se méfiaient comme la peste de toute communication qui aurait pu contester la politique du gouvernement tunisien ou les agissements "prédateurs" des hautes sphères du régime. Nous avons payé notre liberté de parole, pendant plus d’une décennie, par une censure quotidienne.
C’est pourtant l’information qui aura eu raison de Ben Ali, en un siècle où elle devient proliférante et impossible à réguler : les réseaux sociaux ont fait d’avantage en quelques semaines pour mobiliser la société tunisienne et la précipiter dans la colère et la contestation, que tous les communiqués des chefs de file de l’opposition, depuis plus de quinze ans !
Dans un pays sous surveillance et entouré de hautes murailles de silence, l’irruption de l’actualité quotidienne, via facebook et autres réseaux sociaux, a soudain provoqué une prise de conscience générale. L’indignation s’est soudain donné libre court, alors qu’elle était refrénée et cachée, sans possibilité de s’incarner dans une opposition politique normale. Le peuple a commencé à gronder. Et s’étonnant un peu de son propre courage, il a appris à rugir. Et comme ses rugissements ne soulevaient pas d’échos, il a commencé à passer aux actes.
Ainsi cette révolution d’un nouveau genre s’est bien sûr appuyée sur l’accumulation des mécontentements, mais surtout sur leur expression libre, via les nouveaux outils de communication qu’offre Internet et les nouveaux réseaux. C’est ainsi que la révolte commença à énoncer, sans qu’on puisse réprimer sa parole, les dysfonctionnements du régime, prévarication , prise illégale d’intérêts, arbitraire protégeant les comportements prédateurs.
Tant de silences soudain rompus, tant de renoncements soudain effacés, tant d’injustices à réparer... Le modèle tunisien se fissurait, Ben Ali lui-même soufflait le chaud et le froid, et l’accélération un peu chaotique des dernières heures montrait soudain à tous la fragilité des forces sur lesquelles il se reposait.
D’où l’impression d’une crise soudaine, brutale, et l’incompréhension manifeste des différentes chancelleries du monde. Une révolution est toujours brutale, même quand ses racines sont profondes et que le terreau de la révolte a été régulièrement arrosé, apparemment sans effet... La Révolution du jasmin n’a pas échappé à cette règle. Ce qui est moins certain aujourd’hui, c’est la nouvelle ère qu’aborde la Tunisie !
Crédits photographiques : http://traveller.over-blog.com/15-index.html

LA NUIT
Tunisie : l’état d’urgence décrété sur tout le territoire
Face à de nouvelles manifestations vendredi, les autorités tunisiennes ont décrété l’état d’urgence sur tout le territoire. Cette décision intervient quelques minutes après l’annonce du président Zine el-Abidine Ben Ali de dissoudre le gouvernement et d’organiser des législatives anticipées dans les six mois. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se poursuivent à Tunis, tandis que l’armée est fortement déployée das la ville, selon des témoignages. Le premier ministre Mohamed Ghannouchi est chargé de former un nouveau gouvernement auquel peuvent participer plusieurs chefs de partis d’opposition. - (14/1/2011-17:22)
Selon plusieurs sources concordantes, le président Ben Ali a quitté le pays, vers 17h suite à un arrangement avec l’armée. Mohamed Ghannouchi, le premier ministre, est le nouveau président par intérim. Il a déclaré à la télévision tunisienne que le président Ben Ali le lui aurait cédé les commandes parce "temporairement dans l’incapacité d’exercer le pouvoir". Des membres de la famille Trabelsi auraient été arrêtés à l’aéroport.(18:35)
Ben Ali fait escale en Sardaigne
Selon plusieurs bloggueurs, le journal espagnol El Païs, le journal italien LA REPUBBLICA, l’avion du président Ben Ali aurait fait escale en Sardaigne pour y faire le plein de kérosène. Il n’a pas été autorisé à quitter son avion par les autorités italiennes. -( 23:33)
Tous les prisonniers s’échappent de la prison de Bizerte
Selon Me Kilani bâtonnier de l’ordre des avocats tunisiens en direct sur France 24 : " La prison d’Ennadhour à Bizerte a été désertée par le personnel de la prison, tous les détenus se sont échappés et se sont tous des criminels dangereux et même des condamnés à mort..." -( 23:41)
 L’armée tunisienne se déploierait dans la nuit
Selon Nessma TV l’armée tunisienne est en train de se déployer sur tout le territoire et de se positionner dans les points stratégiques des villes afin de maintenir l’ordre dans le pays. (23:56)
Ben Ali atterrit à Jeddah
Le Président Ben Ali qui a quitté la Tunisie en fin de journée et dont l’avion a hésité un peu au dessus de la Méditerranée s’est finalement posé dans la nuit du 15 janvier 2011 à Jeddah (Arabie Saoudite).( 01:55)

vendredi 14 janvier 2011

15 lycéens sahraouis blessés dans de "violents" affrontements avec des lycéens marocains à Smara

Par SPS, SMARA (territoires occupés) 1/1/ 2011

Des "violents" affrontements entre deux groupes de lycéens sahraouis et marocains ont eu lieu dans un lycée de la ville occupée de Smara (ville du Sahara Occidental occupée par le Maroc, ndds) ont fait 15 blessés parmi les Sahraouis.
Un collectif de militants sahraouis des droits de l'homme a indiqué jeudi dans un communiqué qu'"un groupe important d'enfants de colons marocains s'est rassemblé dans la cour du lycée et a commencé à scander des slogans "racistes et provocants", ce qui a amené un groupe de lycéens sahraouis à scander des slogans appelant au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".
"Les enfants des colons marocains ont alors jeté des pierres et ont eu recours à la violence, causant des blessures, plus ou moins graves, aux lycéens sahraouis, ce qui a nécessité le transfert de certains d'entre eux à l'hôpital", a souligné le communiqué.
Le collectif a appelé, dans son communiqué, l'Etat marocain à "la nécessité de garantir aux étudiants sahraouis le droit à l'instruction et à la vie et de préserver leur intégrité physique", outre "la protection des civils sahraouis et la garantie de leur droit à l'autodétermination". (SPS)

Solidarité d'ATTAC-Québec avec ATTAC-Tunisie et les luttes sociales tunisiennes!

Communiqué du 14 janvier 2011
 Par ATTAC-Québec, 14/1/2011

En solidarité avec les luttes sociales tunisiennes et les camarades de RAID*-ATTAC/CADTM TUNISIE,
ATTAC-Québec participera à la Journée internationale contre les massacres en Tunisie
ce samedi 15 janvier 2011, à 14 h,
à l'appel du Collectif canadien de solidarité avec les luttes sociales en Tunisie

À l'annonce que le président tunisien aurait fui le pays face à la révolte sociale, ATTAC-Québec partage la joie de tous ceux et celles qui luttent pour la libération de la Tunisie et espère que son peuple pourra enfin décider de son avenir et se donner une société libre et démocratique.
Nous invitons nos membres et sympathisants à manifester leur solidarité pour demander l'arrêt immédiat des violences policières, le respect de la liberté de manifestation, la mise en accusation des responsables du massacre des manifestants, la libération des détenus politiques et des manifestants arrêtés.
Il ne suffit pas de dire comme l'a fait le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, que « le Canada estime que le respect des droits de la personne et la démocratie sont nécessaires à la paix, à la prospérité et à la sécurité de la Tunisie » lorsque nos pays, par le voie du Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque mondiale notamment, portent une responsabilité dans la financiarisation de l'économie, la croissance des inégalités, la spéculation à la source de la flambée des prix alimentaires et le chômage important qui affectent le peuple tunisien et d'autres populations du monde, notamment en Algérie aussi. Les politiques de privatisation que nos pays encouragent consolident une logique d'accumulation de la richesse mafieuse.
Le silence complice du Canada et des gouvernements occidentaux doit cesser. C'est à nous tous d'exiger que le Canada mette ses actions en cohérence avec la défense véritable des droits humains et de la démocratie en Tunisie et ailleurs, pour que les régimes qui les bafouent cessent et que les aspirations démocratiques des populations qui veulent simplement une vie libre et digne, un travail décent et des possibilités d'avenir se concrétisent.
Pour en savoir plus, nous suggérons la lecture des analyses de Fathi Chamkhi, président de RAID-ATTAC/ CADTM TUNISIE, disponibles sur le site du CADTM à l'adresse :
http://www.cadtm.org/Enjeux-du-mouvement-social-en
RASSEMBLEMENTS
À Montréal : départ de la marche au Square Dorchester (coin René-Lévesque et Peel)
À Québec : devant le Centre Communautaire Lucien Borgne au 100, chemin Sainte-Foy
À Ottawa : devant le Parlement du Canada, Ottawa
ATTAC, l'Association québécoise pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne, est une association citoyenne non-partisane présente dans 40 pays. ATTAC-Québec a été fondée en 2000. Mouvement d'éducation populaire tourné vers l'action, ATTAC s'applique à faire connaître les enjeux qui accompagnent la mondialisation financière.
Source :
Claude Vaillancourt, coprésident, ATTAC-Québec
514-279-7364
quebec@attac.org
http://www.quebec.attac.org
* Rassemblement pour une alternative internationale de développement



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Ben Ali a quitté la Tunisie

L'Humanité, le 14/1/2011
Ben Ali a quitté la Tunisie, le premier ministre le remplace
Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a annoncé vendredi soir à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence en remplacement de Zine El Abidine Ben Ali, qui a quitté le pays après 23 ans de pouvoir.
Mohamed Ghannouchi a annoncé vendredi que le président Zine el Abidine Ben Ali était temporairement dans l'incapacité d'exercer ses fonctions.
Il a précisé à la télévision qu'il assumait la charge de président par intérim et a promis de respecter la constitution ainsi que de rétablir la stabilité dans le pays, en proie depuis un mois à une violente agitation sociale.

"Comme le président est temporairement dans l'incapacité d'assumer ses devoirs, il a été décidé que le Premier ministre exercerait provisoirement ses fonctions", a dit Ghannouchi.
"Je jure de respecter la constitution et de mettre en oeuvre les réformes politiques, économiques et sociales qui ont été annoncées (...) en consultation avec toutes les composantes politiques, y compris les partis politiques et la société civile", a-t-il ajouté.
Selon la chaîne pan-arabe Al Djazira, Ben Ali a quitté la Tunisie et serait arrivé à Paris.
16h: le gouvernement tunisien a annoncé avoir décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays avec un couvre-feu de 18h00 à 06h00 du matin, 'interdiction des rassemblements sur la voie publique et l'autorisation donnée à l'armée et à la police de tirer sur tout "suspect" refusant d'obéir aux ordres. L'armée a pris en fin d'après-midi le contrôle de l'aéroport international de Tunis Carthage et l'espace aérien a été fermé.
Vers 17h, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali décidait de limoger son gouvernement et d'appeler à des législatives anticipées dans six mois. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi indiquait que le président Ben Ali avait décidé "dans le cadre de mesures (d'apaisement) annoncées jeudi, de limoger le gouvernement et d'appeler à des élections législatives anticipées dans six mois". Il a ajouté avoir été chargé de former le nouveau gouvernement.
Treize civils ont été tués par des tirs des forces de l'ordre, jeudi soir à Tunis
Depuis ce matin des manifestations hostiles au président Zine El Abidine Ben Ali se poursuivent dans le centre de Tunis au lendemain d'un discours "apaisant" du chef de l'Etat qui tente de mettre à l'escalade d'une contestation sans précédent. "Non à Ben Ali", "Soulèvement continu, non à Ben Ali", ont crié les manifestants qui n'ont pas été inquiétés par les policiers.
La foule, qui gonflait rapidement pour atteindre plusieurs centaines de personnes a été bloquée par un barrage de police au milieu de l'Avenue Bourguiba pour l'empêcher de marcher vers le ministère de l'Intérieur. "Le ministère de l'Intérieur est un ministère de la terreur" et "hommage au sang des martyrs" ou encore "non, aux Trabelsi (NDLR: la belle famille du président) qui a pillé le pays", ont également scandé les manifestants.
Dans sa troisième intervention depuis le début d'un mois d'émeutes inédites en 23 ans de pouvoir, le président Ben Ali s'est engagé jeudi soir à partir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs à balles réelles contre les manifestants.
Les troubles et leur répression ont déjà fait au moins 66 morts dans le pays, selon une ONG.
"Je vous ai compris", a martelé à plusieurs reprises le chef de l'Etat, âgé de 74 ans. Il a également annoncé une baisse des prix du pain, du lait et d'autres produits et services alors que la révolte avait commencé par des protestations contre le chômage et la vie chère avant de prendre un tour politique. "C'est une excellente mesure, car ça va soulager des milliers de pauvres, les prix ont trop flambé", a dit un passant sur l'avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis, où des conducteurs de voiture klaxonnaient en signe de joie. Mais une grève de deux heures restait programmée vendredi dans la région de Tunis à l'appel du syndicat unique et des internautes et étudiants se sont aussi mobilisés pour le maintien de rassemblements dans la journée.
Les sites internet qui étaient bloqués en Tunisie étaient de nouveau accessibles jeudi soir, peu après la promesse du président de garantir "la liberté totale" de l'information et de l'accès au web.
"Ben Ali vous a mis dans la poche, ne baissons pas les bras, continuons le combat pour la liberté!" prévient vendredi matin une étudiante sur Facebook.
"Il ne suffit pas de déverrouiller Dailymotion et de Youtube pour tourner la page, trop de sang a coulé", renchérit l'animateur d'une émission matinale sur Radio Mosaïque, une radio privée.
Jouant l'ouverture après le discours présidentiel à la nation, le ministre tunisien des Affaires étrangères Kamel Morjane a estimé que la formation d'un gouvernement d'union nationale était "tout à fait faisable" et "même normale".
Interrogé par une radio française sur la possibilité d'un gouvernement d'union nationale, il a répondu: "Avec le comportement de gens comme M. Néjib Chebbi, je crois que c'est faisable, c'est même tout à fait normal".
M. Morjane faisait référence à Mohammed Néjib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), formation légale d'opposition mais non représentée au Parlement.
Le chef de la diplomatie tunisienne a aussi confirmé qu'il y aurait bien des élections législatives anticipées avant la présidentielle de 2014.
Le discours présidentiel avait été plutôt bien accueilli jeudi soir par les différentes composantes de l'opposition, harcelée sous le régime du président Ben Ali.
Mais des sceptiques comme l'avocat et défenseur des droits de l'Homme Mohamed Abbou ont dit ne pas croire le président en déclarant qu'il "se moque des Tunisiens avec des promesses sans lendemain".
Alors que des pillages se sont produits jeudi dans la station balnéaire de Hammamet, prisée par les touristes européens, des voyagistes belges ont décidé par précaution d'évacuer d'autorité leurs centaines de clients actuellement en vacances en Tunisie.

http://www.humanite.fr/14_01_2011-des-milliers-de-manifestants-%C3%A0-tunis-pour-le-d%C3%A9part-de-ben-ali-462290
2 commentaires
Soumis le 14 janvier, 2011 - 20:12 par Anonyme (non vérifié).
Bravo la Tunisie ! mais c'est pas fini , le 1er ministre doit sortir aussi, il faut que le peuple maintenant prennent le pouvoir
je voulait ajouter que si la France accueille ce dictateur, Sarkozy doit dégager aussi, ça va de soit


Soumis le 14 janvier, 2011 - 19:48 par anonyme (non vérifié).
quelle joie de voir un dictateur tombé, comme une baudruche qui se dégonfle, il faut qu'il rende des comptes sur les morts, le pillage, les emprisonnés, la torture des opposants. ET VIVE LE PEUPLE TUNISIEN

La police marocaine disperse un rassemblement de soutien aux Tunisiens

par Myriem Khrouz, L'Express, 14/01/2011

La police marocaine disperse un rassemblement de soutien aux Tunisiens
Ce jeudi, les Marocains manifestaient devant leur Parlement, à Rabat. Contrairement aux Tunisiens, ce type de rassemblement a lieu très régulièrement dans le pays depuis une dizaine d'années.  
AFP/ABDELHAK SENNA

Ce jeudi après-midi, un collectif d'associations marocaines, qui s'était vu interdire une manifestation de soutien aux Tunisiens, s'est réuni à nouveau devant l'ambassade de Tunisie.

Lundi dernier, les autorités marocaines interdisaient une manifestation devant l'ambassade de Tunisie à Rabat, en solidarité avec la population tunisienne, à laquelle avait appelé un collectif d'associations, dont l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH) et l'organisation altermondialiste ATTAC.  
Les organisateurs ont décidé de remettre ça ce jeudi 13 janvier. Plusieurs dizaines de militants se sont donc retrouvés à 17 heures devant l'ambassade protégée par les forces de l'ordre. Pas pour longtemps: la manifestation a été rapidement aussitôt dispersée par la police marocaine.  
Seul un petit groupe a pu se rassembler, un peu plus tard, cette fois devant la gare, pour crier quelques slogans anti-Ben Ali. La réaction des autorités marocaines étaient prévisibles, et d'ailleurs attendue par les organisateurs. "L'essentiel, dit l'un d'eux, était de marquer le coup."  
Plus surprenant: la présence, parmi les manifestants, de militants de certains partis politiques, dont l'Union socialiste des forces populaires, le parti de la gauche gouvernementale marocaine, membre de la coalition gouvernementale. 

Le Maghreb s’enflamme. Tout le Maghreb !




Par APSO, jeudi 13 janvier 2011
Après les émeutes en Tunisie, puis en Algérie, on ne compte plus les morts et encore moins les blessés lors des manifestations qui ont eu lieu dans les deux pays. Si les causes directes de ces événements ne sont pas les mêmes, les réponses des deux gouvernements sont par contre similaires et se résument à un mot : répression.
Manque de travail, augmentation des prix, crise du logement, la population et surtout la jeunesse des deux pays se retrouvent autour de ce même constat : la situation est intenable et ne peut plus continuer comme cela. Si on ajoute à l'alchimie un régime corrompu qui refuse de céder la place et un manque flagrant de respect des droits essentiels comme la liberté d’expression, cette vague de protestation devient non seulement plus claire mais légitime et inévitable.
Et le Maroc dans tout cela ? Certains voient le royaume comme immunisé contre ces protestations populaires. C’est pourtant oublier les manifestations contre le coût de la vie ou pour la liberté d’association comme à Tinghir en décembre dernier. Des mouvements de protestation qui ont vite été réprimés par les autorités et dont les participants finissent souvent en prison.
Dernièrement à Tinghir
Mais surtout, il y a tout juste deux mois, se sont déroulées au Sahara Occidental les plus importantes manifestations depuis des années. La population civile sahraouie, tout comme les Tunisiens et les Algériens, a décidé de dire non au manque de travail, de logement et à la hausse des prix. Non au racisme d'état, non à la discrimination à l’embauche, non au manque de liberté civique, en bref, non à un système qui perdure depuis trop longtemps. Les Sahraouis manifestent pacifiquement depuis des années et cette fois ils ne sont pas sortis dans la rue, mais ont, au contraire, quitté les villes pour se réunir dans le désert, dans ce qui est devenu un camp de protestation : Gdeim Izik. Au bout de quelques semaines, le camp comptait 10.000 tentes et entre 20 et 30.000 personnes.
La réponse de l’occupant marocain a été la même qu’en Algérie et en Tunisie : la répression par la destruction du camp et une réaction des forces policières et militaires d’une très grande violence. Arrestations arbitraires, tortures, viols, disparitions forcées, le tout dans la plus totale impunité et sans qu’aucun observateur étranger, journaliste ou ONG, n’ait eu le droit de mettre le pied sur le territoire. Les rapports des organisations qui se sont penchées sur ces événements sont unanimes. Amnesty International rapporte que toutes les personnes qui ont été interrogées ont signalé avoir été maltraitées ou torturées durant leur arrestation.
C’était le 8 novembre 2010. Et si les revendications de nombreux Sahraouis étaient aussi politiques, demandant qu’enfin leur droit à l’autodétermination soit appliqué, la protestation dénonçait une situation économique qui ne peut plus durer, contre un régime injuste et méprisant, contre tout un système qui les contraint à vivre dans l’indigence et à ne rien pouvoir espérer de mieux ni dans les prochaines années, ni pour les prochaines générations.
C’est tout le Maghreb qui s’enflamme. Une protestation populaire et légitime à laquelle la communauté internationale doit faire écho. En Tunisie. En Algérie. Au Maroc. Et aussi : au Sahara Occidental.

MANIFESTATIONS DE SOLIDARITÉ AVEC LA REBELLION TUNISIENNE ET ALGÉRIENNE - JOURNÉE INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ : Paris, Toulouse, Nantes, Lyon, Bruxelles...

Vendredi 14 janvier 2011
à 18h,
À TOULOUSE DEVANT LE CONSULAT DE TUNISIE
19 allée Jean-Jaurès .
Face à la répression sanglante des pouvoirs d’État algérien et tunisien, prenons la rue en soutien à ceux qui refusent la misère !
Venez nombreux !

Consulat de Tunisie
19, allée Jean-Jaurès 31000 Toulouse
Tél : 05.61.63.61.61 - Fax : 05.61.63.48.00
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 Samedi 15 janvier
Journée Internationale
de solidarité et de soutien aux luttes des peuples tunisien et algérien et contre les massacres en Tunisie  

En Tunisie, le pouvoir de Ben Ali est aux abois. Les manifestations populaires prennent de l’ampleur à travers le pays, malgré la répression violente de la police. On estime le bilan à une cinquantaine de morts à ce jour. Le mouvement, déclenché par le suicide d’un chômeur, sur fond d’absence dramatique d’emplois et de perspectives, notamment pour les jeunes diplômés, traduit désormais un rejet du régime. Des journalistes, des syndicalistes, des artistes, des jeunes… sont arrêtés dans la logique terroriste d’un pouvoir qui vacille. La terreur, l’accroissement des inégalités, l’absence totale de démocratie, un modèle de développement basé sur les très bas salaires, l’accaparement des richesses par quelques familles, autant de souffrances intolérables imposées au peuple Tunisien qui aspire au départ de Ben Ali et au rétablissement de la démocratie.
Les Algériens et les Tunisiens se soulèvent contre la misère et la corruption pour avoir un emploi et une vie digne et meilleure. Les gouvernements répondent par le mépris, la répression et les éternelles promesses rarement suivies d’effets. La répression est  féroce et sanglante.
Les jeunes Algériens et Tunisiens refusent la misère et la corruption, ils veulent pouvoir vivre chez eux dignement et librement.
Pour les droits syndicaux
Pour les droits démocratiques
Pour exiger l'arrêt de la répression et la libération des militants
Pour dénoncer le silence du gouvernement français et sa complicité avec le régime de Ben Ali
Contre la politique de restriction des visas de la France
Nous appelons à une manifestation

Samedi 15 janvier à 11h
Place Jeanne d'Arc

à TOULOUSE
 
Solidarité avec les luttes des peuples tunisien et algérien
Ni régime policier ni intégrisme, DÉMOCRATIE

Premiers signataires : AL, ATTAC Toulouse, Collectif 31 de soutien à la jeunesse algérienne, CUAL Toulouse Centre, ETM31, Europe Écologie-Les Verts, FSU31, Gauche Unitaire, Ligue des Droits de l'Homme Toulouse, Lutte Ouvrière, Maison de Quartier de Bagatelle, Mouvement de la Paix(Comité 31), NPA31, PCF, PCOF31, Parti de Gauche, Parténia, Solidaires31, Survie MP  
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Collectif de soutien aux mouvements populaires en Algérie et en Tunisie à Paris
Manifestation samedi 15 janvier 2010 à 14 heures
Paris - Place de la République – Place du Châtelet
Depuis le déclenchement des révoltes populaires en Tunisie et en Algérie, les dictatures ne cessent de réprimer dans le sang les manifestants. En Tunisie, le bilan est très lourd : plus de 50 morts ont été recensés.
Face aux revendications justes et légitimes des jeunes, pour les libertés et pour une vie digne, les tyrans tuent, bastonnent et emprisonnent pour sauver leurs privilèges.
Soyons nombreux à manifester notre solidarité aux peuples d’Algérie et de Tunisie pour exiger :
- l’arrêt immédiat des massacres.
- la libération immédiate et inconditionnelle de tous les manifestants arrêtés.
- l’ouverture des champs politique et médiatique.
- le respect des droits de l’Homme.
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Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid – Tunisie
Communiqué
Paris, le 13/1/2011
Madame Alliot Marie à l'Assemblée nationale répondant au nom du Gouvernement à une question d'un député français a déclaré « on ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis. Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type.»
Monsieur Bruno Le Maire a quant à lui déclaré sur Canal+ « le président Ben Ali est quelqu'un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses » Le régime répressif du président Ben Ali est responsable de la mort de plusieurs dizaines de tunisiens ; il réprime sauvagement des manifestations légitimes, il fait tirer sa police à balles réelles , il saccage les appartements de militants, il emprisonne en dehors de toute légalité...
Cette complicité, active avec l'offre de service de Madame Alliot Marie est dégradante pour le peuple français. Nous appelons l'ensemble des démocrates français à protester et à faire changer de position le gouvernement français. Le peuple tunisien a droit à un avenir démocratique et digne.
Le collectif de solidarité avec la lutte des habitants de Sidi Bouzid appelle à une manifestation samedi 15 janvier 
à 14 h Place de la République.
AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM -ATF- ATF Paris - ATMF - ATTAC - CAPJPO-EuroPalestine - CEDETIM - CFDA - CISA - CMF (COLECTIF DES MUSULMANS DE France )- CNT - Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier - Courant Nationaliste Progressiste - CORELSO - CPR - CRLDHT - DAL - Etoile Nord Africaine - Europe Écologie Les Verts - FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Écologique) - FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) - FSQP - FTCR - FMVJ-France (Forum Marocain Vérité et Justice) – GAUCHE UNITAIRE - La pelle et la pioche - Les Alternatifs - LDH - Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE - LUTTE OUVRIÈRE - Manifeste des Libertés - Le Mouvement des Jeunes Socialistes - Mouvement Nahdha - Mouvement Tajdid France - MRAP - NO-VOX - NPA - Organisation de femmes Egalité - partenia 2000 – PADS Maroc (Parti d'Avant-Garde Démocratique Socialiste/MAROC) - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - PIR (PARTI DES INDIGENES) - Le Parti Socialiste Unifié (Maroc) - Réseau Féministe « Ruptures » - Réseau Stop la Précarité - SOLIDAIRES - Solidarité Tunisienne - SORTIR DU COLONIALISME - SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF - UTIT - Voie Démocratique Maroc - Voix Libre.
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 RASSEMBLEMENT À NANTES
Le Collectif de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef et les organisations sous-signées invitent toutes les personnes attachées à la défense des droits humains à se rassembler
SAMEDI 15 JANVIER - 16 HEURES, PLACE ROYALE,
pour soutenir la rébellion du peuple tunisien.
Stop au carnage en Tunisie !
Ben Ali, dehors !
Vive la lutte du peuple tunisien pour la dignité !
Collectif Nantais de Soutien aux Tunisien-ne-s de Redeyef, Collectif enfants étrangers citoyen-ne-s solidaires-RESF 44, Gasprom, MRAP, UCIJ, AC !, Amnesty International, LDH, CFDT, CGT, SOLIDAIRES, Les Alternatifs, l'Alternative Libertaire, Attac, Europe Ecologie Les Verts, Modem, NPA, PCF, PS...
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SOUTIEN AUX LUTTES DES PEUPLES TUNISIEN ET ALGÉRIEN
Manifestation à Lyon SAMEDI 15 JANVIER 2011
place Jules Ferry
Un mouvement social d’une grande ampleur secoue la Tunisie, depuis bientôt un mois, et l’Algérie depuis plus d’une semaine. Même si la situation dans les deux pays diffère à plus d’un égard (structures du pouvoir, politique économique, étendue et durée du mouvement en cours, ampleur de la répression et nombre incomparable de ses victimes, etc.), les causes du mécontentement à l’origine de ce mouvement sont similaires : échec des politiques des pouvoirs en place depuis des décennies, chômage massif des jeunes, augmentation des prix, dégradation des conditions de vie, absence de liberté, refus de prendre en compte les aspirations démocratiques de la société, corruption, main basse sur les richesses nationales accaparées par les clans et les familles proches du pouvoir.  Ces maux qui rongent les deux pays sont la cible du mouvement social actuel. Au lieu de reconnaître leur échec et d’entendre les revendications légitimes de leurs populations,  les pouvoirs s’enferment dans le dénie de la réalité et persistent dans la voie qui a conduit au soulèvement : criminalisation du mouvement social pour justifier la répression, promesses démagogiques que personne ne prend au sérieux.  Le régime tunisien va jusqu’à accuser les média étrangers et d’imputer à des « mouvements extrémistes » des actes « terroristes » pour justifier la répression les tirs à balles réelles qui ont fait des dizaines de victimes.
Malgré l’ampleur du mouvement social et la solidarité nationale et internationale,  et malgré les appels de l’ONU, de la communauté Européenne et de certains pays « amis » habituellement silencieux sur ce qui se passe au Maghreb, les régimes en place persistent dans leur aveuglement.
Dans le cadre de la journée de solidarité internationale, les organisations signataires de cet appel vous invitent à venir nombreux  à la manifestation qu’elles organisent ce samedi 15 janvier 2011 à partir de 10H30 de la Place Jules Ferry (en Face de la gare des Brotteaux) à la Prefecture (150 Rue Molière), en passant par les consulats d’Algérie (126 rue Vauban) et de Tunisie (14 avenue Foch)
- Pour exprimer notre solidarité  avec les luttes peuples tunisien et algérien pour le travail, la liberté, la dignité et la démocratie,
- Pour exiger des pouvoirs tunisiens et algériens la prise en compte des revendications légitimes de leurs populations, une meilleure « répartition des richesses », « la fin de la corruption et du népotisme”,  la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ce mouvement et la poursuite des responsables de la répression
- Pour demander aux autorités françaises et européennes d’exiger des gouvernements tunisiens et algériens d’honorer leurs engagements internationaux concernant le respect des droits humains et de tenir comptes des aspirations légitimes de leurs sociétés

AGIR ensemble pour les Droits de l’Homme, Ligue des Droits de l’Homme, Fédération des Tunisiens pour la Citoyenneté des deux Rives (FTCR), la Gauche Unitaire, Europe Ecologie-les Verts, les fédérations du Rhône du PS et du PC, ATTAC-Rhône, le Parti de Gauche, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature à Lyon, le MAN, le mouvement des Jeunes Socialistes, le Mouvement des Jeunes Communistes,

Bruxelles : Déclaration et appel solidaire avec la révolte populaire au Maghreb

par Nordine Saïdi, ÉGALITÉ, Bruxelles 10.01.11

Pour soutenir les peuples tunisien et algérien en quête de justice sociale et de liberté;
Pour exiger la libération immédiate des jeunes arrêtés durant les émeutes;
Pour exprimer notre solidarité avec les peuples du Maghreb;
Loin des clivages nationaux, nous appelons à un rassemblement de solidarité le samedi 15 Janvier 2011 à Bruxelles, au croisement de l’av. de Stalingrad et du bld. du Midi (statue mégaphone) à 15h00


Suite à la mobilisation populaire qui ne cesse de croître en Tunisie et en Algérie, ÉGALITÉ affirme sa solidarité sans faille avec le formidable mouvement de contestation que connaissent la Tunisie et l’Algérie ainsi qu’avec les mots d’ordre de la révolte initiée à Sidi Bouzid.

Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi Bouzid (Tunisie). Une semaine plus tard, la police tuait deux manifestants à Menzel Bouzaiane (dans le centre du pays). Des avocats qui entendaient manifester leur solidarité ont été violemment battus le 28 décembre.

A ce jour, les médias parlent déjà de 20 morts en Tunisie.

Quelques semaines plus tard, c’est au tour des quartiers populaires d’Alger d’exploser. Une hausse brutale des prix des denrées de première nécessité (23% pour les produits sucrés, 13% pour les oléagineux, 58% en un an pour la sardine) a entraîné des troubles à Oran, puis en Kabylie et à Alger.

Dans les deux pays, ce sont d’importantes manifestations de jeunes chômeurs, de précaires et de travailleurs qui sont descendus dans la rue.

«En Algérie, comme dans le reste du Maghreb, ils sont ceux qu’on appelle «les diplômés chômeurs». En Tunisie, le taux de chômage des jeunes diplômés, officiellement de 23,4%, frôlerait en réalité les 35%. En Algérie, le même indicateur toucherait plus de 20% des jeunes diplômés, très loin des 10% officiels. Au Maroc, où le mouvement des diplômés chômeurs est institutionnalisé depuis plus d’une décennie, six d’entre eux ont d’ailleurs tenté de s’immoler devant le ministère du Travail, à Rabat, dans les jours qui ont suivi l’affaire de Sidi Bouzid.» [1]

En sortant dans les rues pour manifester violemment contre leurs oppresseurs, les jeunes Maghrébins nous prennent à témoin de leur désespoir.

Nos médias n’en parlent pas ou trop peu.

Ce sont des émeutes de l'inégalité sociale.
Cette inégalité sociale, nous la connaissons aussi chez nous, toutes proportions gardées.
Et c'est aussi pour cela que nous comprenons et partageons la révolte des jeunesses populaires du Maghreb.
Un quart des Bruxellois vit sous le seuil de «risque de pauvreté».

«Bruxelles est caractérisée par une importante concentration de la pauvreté dans les quartiers fortement peuplés du “croissant pauvre” au centre de la ville, notamment le bas de Saint-Gilles, Cureghem, les Marolles et le sud du pentagone, le bas Molenbeek, Laeken, le bas de Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Cette zone est habitée par de nombreuses familles avec de jeunes enfants.  Le taux de chômage y atteint plus de 25% et même plus de 40% chez les jeunes. La proportion de ménages qui vivent d’une allocation du CPAS y est jusqu’à 5 fois plus élevée que dans le reste de la région. Dans certains quartiers, jusqu’à un enfant sur deux vit dans un ménage sans revenu du travail».[2]

ÉGALITÉ affirme que les écarts de richesse entre quartiers prospères et quartiers sinistrés ne font que se creuser. Ces fossés sont à l’image de ceux qui existent, partout dans le monde, entre régions riches et régions pauvres. Et, au sein de chaque partie du monde, entre riches et pauvres.

Bruxelles compte plus de cent cinquante nationalités et plusieurs langues. Cette particularité ne peut nous faire oublier que le problème fondamental est celui de la répartition des richesses et non le problème de l’origine nationale, de la religion, de la langue ou de la culture.

Loin des clivages nationaux, notre rôle consiste à être une passerelle entre les revendications du Sud et les nôtres.
La répression sociale, le manque de perspective politique et la remise en cause des quelques libertés démocratiques en Tunisie et en Algérie nous inquiète.
Les méthodes peuvent être différentes, mais le résultat est le même pour tous!

Le citoyen belgo-tunisien Bel Haj M’Hamed Sofiène* a été arrêté le mercredi 6 janvier 2011 à 6h du matin en Tunisie. Son épouse s'est rendue au consulat du Royaume de Belgique pour exiger que les autorités belges demandent des nouvelles de son mari, qui est un ressortissant belge. Elles se sont réfugiées derrière la fameuse phrase: «En Tunisie, il est Tunisien, et on ne peut rien faire».
A ce jour, cette épouse est sans nouvelles de son mari.
  • Pour un Maghreb démocratique et respectueux des droits politiques, civils, sociaux, culturels et religieux de ses peuples;
  • Pour une région bruxelloise démocratique et respectueuse des droits politiques, civils, sociaux, culturels et religieux de ses habitants;
Nous soutenons ces mouvements populaires contestataires et autonomes auquel la jeunesse participe massivement:
- Nous appelons à la libération de tous les prisonniers politiques d'aujourd'hui et d'hier;
- Nous appelons à une réelle prise en compte de la précarité. L’accès des citoyennes et citoyens aux services publics de qualité, le droit à la santé, au logement, à l’enseignement, à la formation et l’accès à l’information;
- Nous réclamons que les responsables de la répression soient traduits en justice;
- Nous demandons aux autorités belges et européennes de prendre position et de s’exprimer publiquement sur la répression en cours en Tunisie et en Algérie. Leur silence vaudrait complicité voire approbation et chacun saurait s’en souvenir;
- Nous demandons une intervention immédiate du gouvernement belge pour obtenir la libération de Monsieur Bel Haj M’Hamed Sofiène;
- Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations: «du travail pour tous», «une répartition des richesses entre tous et toutes», «l’arrêt de la corruption et du népotisme»




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