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samedi 9 janvier 2016

Casablanca: Une manifestation d’enseignants stagiaires violemment réprimée


👤 Par Bouchaïb Mourahi, 7/1/2016

Manifestation populaire de solidarité avec les enseignants stagiaires
dimanche 10 janvier à 11:00
Parlement Royaume Du Maroc à Rabat


 Les forces de l’ordre ont dispersé par la violence une mobilisation des enseignants stagiaires qui s’est transformée en manifestation à Casablanca.

Casablanca: Une manifestation d’enseignants stagiaires violemment réprimée
Ils étaient 800 enseignants stagiaires selon les autorités et 2000 selon les organisateurs à s’être rassemblés, ce jeudi 7 janvier, pour un sit-in à Casablanca sur la place Maréchal à Casablanca, à l’appel de la commission nationale des enseignants stagiaires. Cette dernière réclame le retrait de deux décrets adoptés par le Ministère de l’Éducation le 8 octobre 2015.
Mais lorsque les enseignants stagiaires ont transformé le sit-in en marche, les forces de l’ordre sont intervenues,  pour réprimer par la force la manifestation qui avait immobilisé l’avenue des F.A.R, a constaté notre photographe sur place. Une dizaine de manifestants a été blessée dont trois sérieusement, selon la même source. Aucun bilan sur d’éventuel blessé côté force de l’ordre n’a pour le moment été fourni.
enseignant chomeur © Yassine Toumi 1
Crédit: Y. Toumi
Les enseignants-stagiaires protestaient contre les deux décrets. Le premier décret a mis un terme à l’intégration automatique des professeurs stagiaires, à l’issue de leur année de formation dans les centres régionaux des métiers de l’enseignement et de la formation (CRMEF) dans la fonction publique, en vigueur depuis l’indépendance. A la place, il a instauré un concours de sortie permettant l’accès à l’enseignement dans le public.
Les enseignants stagiaires considèrent cette  mesure injuste: « l’accès aux centres de formation se fait déjà après une présélection puis un concours écrit et oral » rappelle Mustapha Aït Belkacem, membre de la commission nationale des enseignants stagiaires, dans une déclaration à Telquel.ma. Et d’ajouter « que vont devenir les stagiaires qui ne réussiront pas le concours de sortie? Ils seront poussés au chômage ou à travailler dans le privé».
Quant au second décret mis en cause, il réduit de moitié la bourse des enseignants stagiaires qui passe de 2 454 dirhams à 1 200 dirhams. A signaler que d’autres mouvements de protestation ont été organisés dans d’autres villes (Marrakech, Tanger, Inzegane).
sit in enseignant chomeur © Yassine Toumi

" Présenter ses vœux et n’oublier personne !"

Sahara Info n°86 -  Janvier 2016


Il est d'usage à chaque début d'année de renouveler auprès de ses proches, partenaires, relations, de son réseau suivant la formule désormais consacrée, des vœux pour l'année à venir. Nous le faisons avec une carte appelant inlassablement au référendum 
d'autodétermination pour le peuple sahraoui.

Mais combien de nos correspondants sont attentifs à cet appel ? 
 Ne sont –ils pas tentés de regarder ailleurs, là où le monde est en détresse, en guerre ou sur les chemins chaotiques de l'exil. Le peuple sahraoui depuis longtemps ne fait plus l'objet de la une des médias, pas de terrorisme, pas de sang, pas d'enjeu géopolitique majeur et pourtant voilà quarante qu'il est en exil, occupé, séparé.

Aussi pour vous présenter nos vœux via cette newsletter, nous souhaitons nous souvenir avec vous des prisonniers politiques sahraouis, ceux en particulier, arrêtés après le démantèlement du grand campement de la liberté de Gdeim Izik, en novembre 2010. Ils sont en prison depuis cette date avec des condamnations, prononcées par un tribunal militaire, de 20 ans à perpétuité, pour simplement s'être opposés pacifiquement à l'occupation de leur pays par le Maroc.

Naama Asfari, par exemple, l'époux d'une de nos militantes, Claude, il vient de fêter ses 46 ans, dans sa cellule aux côtés de tous ses compagnons. Il vient surtout de perdre son père, ce 30 décembre, sans être autorisé à assister à son inhumation, son vieux père qu'il savait malade et qu'il n'a pu assister.

Abdi Ould Sid Ahmed Ould Ahmed Baba Ould Moussa, habitait depuis 1991 Tan Tan dans le Sud Maroc, largement peuplé de Sahraouis. 1991, année de sa sortie des bagnes d'Hassan II, où il a résisté à tout dans les ténèbres pendant 16 ans. Il s'était peu à peu reconstruit, poursuivant son engagement et encourageant les fils qui lui restaient, à faire de même. Disparition forcée de 16 ans pour le père, prison de 30 ans pour le fils, destins familiaux de souffrance mais aussi de résistance et de lutte à n'importe quel prix pour défendre son idéal : liberté et indépendance pour le peuple auquel on appartient.

Alors tous nos vœux pour 2016, avec comme « parrains d'engagement et d'espérance », Naama Asfari et son père désormais présent dans chaque mémoire sahraouie.
Association des Amis de la RASD 356 rue de Vaugirard 75015 Paris
www.sahara-info.org / www.ecrirepourlesliberer.com

Sahara occidental : les dessous d’un camouflet pour le Maroc

REMISE EN CAUSE D’UN ACCORD AVEC L’UNION EUROPÉENNE*

ORIENT XXI > MAGAZINE > OMAR BROUKSY > 6/1/2016
 
Saisie par le Front Polisario, la Cour de justice de l’Union européenne
(CJUE) a annulé le 10 décembre 2015 un accord commercial entre le Maroc et
l’Union européenne, tranchant ainsi en faveur des indépendantistes qui
estimaient que l’application de cet accord au Sahara occidental violait le
droit international et les engagements de l’UE. La gestion des richesses du
Sahara occidental et son rapport avec la question de la souveraineté
marocaine sur ce territoire sont, encore une fois, mis en évidence par la
décision du tribunal européen.

http://orientxxi.info/magazine/sahara-occidental-les-dessous-d-un-camouflet-pour-le-maroc,1140

Beaux gestes : lepotcommun

Photo de Horda Frénétik 1997.
Voici Michel, 74 ans, originaire de Metz. Chaque jour, cet homme enfourche son vélo muni d’une charrette et parcourt des kilomètres dans la ville.
A quel but ? Récupérer du pain dans toutes les boulangeries de Metz puis redistribuer tout ce pain à des familles démunies, à des gens vivant dans la rue, aux réfugiés, sans aucune distinction quelconque.
Depuis plus de 10 ans, Michel effectue le même parcours et ce par tous les temps (pluie, neige, chaleur etc). Il récupère ainsi le pain en trop dans les boulangeries participantes et le distribue le soir, sans rien demander en retour.
Michel est un exemple de solidarité, d’entraide et de modestie et il mérite tout notre respect et notre considération pour son engagement.

Afin de l’aider dans sa tâche, et en partenariat avec le Fight Club Metz Borny qui a pu échanger avec lui, nous organiserons une quêteau prochain match contre Sochaux lundi 11 janvier.
Une boite sera disponible sur le perchoir avant le match et à la mi-temps. L’intégralité des fonds sera reversée dans le pot commun créé par Ryan Brahim du Fight Club Metz Borny, dont voici l’adresse pour ceux n’étant pas présent lundi :
https://www.lepotcommun.fr/pot/hge6nuwm
Ces fonds permettront de financer l’achat d’un nouveau vélo et d’une nouvelle charrette pour Michel.
Merci d’avance à tous les donateurs, nous espérons vous voir nombreux passer au perchoir.


Pour Demain, ils changent le monde




Très inspirant, le film Demain est sorti ce mercredi dans les salles. Une ode à ceux qui ont transformé leur vie pour éviter la catastrophe. En Belgique aussi, nombreux sont ceux qui vivent déjà autrement
Le documentaire Demain, signé Cyril Dion et Mélanie Laurent (Dikkenek, Inglourious Bastards),  est sorti en salle mercredi 6/1. De nombreux citoyens belges font partie des 10.266 crowdfunders qui ont participé à la réalisation de ce beau documentaire, sous forme de road-movie, qui emmène les réalisateurs aux quatre coins du monde rencontrer ceux qui, à leur échelle, n'attendent pas les catastrophes climatiques et énergétiques annoncées pour transformer leur quotidien. En 2012, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont assommés par les conclusions de deux chercheurs américains dans la revue Nature: jamais depuis la formation de la Terre les températures n'ont changé aussi rapidement qu'aujourd'hui et, si nous ne changeons pas à notre tour, nous assisterons au probable effondrement des écosystèmes à l'horizon 2040-2100.
Pourtant, il est encore possible de limiter les dégâts, c'est le sous-titre du film ("Partout dans le monde, des solutions existent"). Et des milliers de personnes dans le monde n'ont pas attendu la COP 21 ni l'Accord de Paris pour agir. Dans des zones détruites par un effondrement industriel, comme à Detroit, l'exode de la population a été tel qu'il était devenu très difficile de trouver des fruits et légumes frais. Les habitants restants se sont donc retroussés les manches pour installer 1.600 fermes urbaines sur les terrains vagues. Toujours aux Etats-Unis, San Francisco est devenue si performante en matière de gestion des déchets que 80 % d'entre eux sont aujourd'hui réutilisés, compostés ou recyclés. L'objectif d'atteindre zéro déchet en 2020 y semble réaliste. De la Scandinavie à l'Inde, on découvre comment des collectivités réinventent la mobilité douce, la démocratie participative, des usines vertes ou encore l'école.
"Faire circuler les objets, plutôt que les stocker ou les jeter, permet de retrouver l'abondance pour tous."
Car "tout est lié", dit Cyril Dion. L'alimentation est en lien avec l'énergie, l'énergie avec l'économie, l'économie avec la démocratie et la démocratie avec l'éducation. C'est la force de ce documentaire d'expliquer les choses très simplement et de montrer qu'on n'est pas obligé de tout changer d'un coup. Justement, comme tout est lié, chaque initiative en entraîne une autre. Et chacun "fait sa part".  "Ce n'est pas un documentaire écolo, relève Mélanie Laurent. C'est un regard sur la société telle qu'elle pourrait être demain." Et, franchement, ça donne plutôt envie… 
En Belgique aussi, nombreux sont ceux qui prennent les devants. Certains décident de ne plus produire aucun déchet , d'autres font pousser des légumes "à partager" dans les rues de la ville  ou produisent leur propre énergie renouvelable. Pour les soutenir, ils peuvent compter sur des réseaux, comme Alternatiba ou Mouvement de la Transition.

 Pour résumer: ce sont des communautés locales qui mettent en œuvre leur propre "résilience" aux crises (climatiques, énergétiques, monétaires, etc.). Le jeudi 17 décembre, à Bruxelles, trois groupes (1000Bxl en Transition, Ixelles en Transition et Etterbeek en Transition) organisaient justement un "Marché de Noël du gratuit". Nous y étions.

Un marché de Noël gratuit

Derrière les grandes baies vitrées de la Maison de quartier Malibran, une soixantaine de personnes, de looks, d'âges et d'origines variés, s'affairent. À l'entrée, une bénévole, chapeau de Noël sur la tête, explique l'initiative. "Le principe, c'est d'éviter la surconsommation, même à Noël. Si vous n'avez rien apporté à donner, ce n'est pas grave, vous pouvez quand même prendre ce qui vous plaît. Mais l'idée, c'est d'être raisonnable, de repartir seulement avec ce que vous êtes capable de porter, histoire qu'il n'y en ait pas certains qui repartent avec une remorque remplie, sourit-elle. Si vous avez apporté des choses qui n'ont pas été choisies, vous les reprenez en partant." Sur les tables, on trouve des livres, des vêtements, des jouets, de la déco… Le tout (sauf exception) en bon état. Les gens discutent dans un gentil brouhaha. Les contacts sont plus nombreux et plus chaleureux que lors d'un marché de Noël traditionnel.
"Faire circuler les objets, plutôt que les stocker ou les jeter, permet de retrouver l'abondance, sourit Frédérique, une autre bénévole. Mais ce n'est pas encore vraiment entré dans les mœurs. Les gens nous demandent: "C'est vrai que je ne dois rien payer? C'est tellement ancré en nous: même moi, quand je prends un objet ici, j'ai un peu l'impression de voler", sourit-elle.
C'est la troisième édition. Chaque fois, elles ont attiré beaucoup de monde. Même un peu trop, l'année passée… "A un moment, on ne s'en sortait plus", glisse Caroline, d'Ixelles en Transition. Lors des marchés gratuits organisés régulièrement sur la place Flagey, l'attitude de certaines personnes qui se ruaient sur les objets "comme des rapaces" la choquait dans un premier temps.
"Ça déçoit un peu, mais il faut surtout prendre ça comme une occasion d'apprendre, d'affiner les règles du jeu… On a envie de leur dire: "Il y en a assez pour tout le monde. Il faudrait réapprendre à partager". Mais on reste cool parce que le but, c'est surtout de permettre le lien… Et puis ceux qui prennent beaucoup ont certainement leurs raisons. Il faut plutôt essayer de discuter, pour comprendre." C'est ce qui les a poussés à insister sur l'accueil à l'entrée. "Si le contact est bon, si les principes sont bien expliqués, on limite les malentendus, explique François-Olivier Devaux, d'Etterbeek en Transition pour qui le marché gratuit prend un sens tout particulier à Noël. Ça rappelle qu'on peut tous donner."
"On a souvent une image très "bobo" du Mouvement en Transition, poursuit-il. Mais les marchés gratuits, comme les Repair Cafés (où des bénévoles retapent gratuitement des objets pour d'autres personnes), ce sont vraiment des points de rencontre entre différentes milieux." Pendant ce temps, trois musiciens d'une cinquantaine d'années s'installent avec une guitare, un oud et une derbouka pour installer une ambiance toute méditerranéenne. François-Olivier parle d'une dame, notamment, qui sans être impliquée dans le "noyau dur" de la Transition fait vraiment le lien entre le groupe et une communauté marocaine de la commune. "Elle ne vient pas aux réunions et pourtant, elle est vraiment devenue un moteur du marché du gratuit."
Après ce genre d'événements, les membres des Initiatives de Transition organisent un souper pour "fêter" ce qui a fonctionné, discuter de ce qui pourrait être amélioré. "Le côté célébration, autoremerciements est important", dit Caroline. "Si on fait ça uniquement par idéal altruiste, on s'épuise au bout de six mois, confirme François-Olivier. Parce que malgré l'énergie investie tout ne fonctionne pas, ce qui peut être très désespérant. D'où l'intérêt de fêter ce qui fonctionne, de renforcer les liens entre nous pour prendre soin de soi. Parce que la Transition, c'est avant tout une bande de voisins, d'amis."
Plus d'infos: www.reseautransition.be, https://alternatiba.eu

Manger bio et local dans les cantines, c’est possible !

2 836
citoyens interpellent leurs députés pour l'adoption d'une loi pour l'introduction d'aliments bio et locaux dans les cantines publiques.






En participant à cette mobilisation en ligne, vous avez conscience que votre email est transmis aux députés que votre département et que vous recevrez ponctuellement les bilans de cette action ainsi que d’autres actions similaires en provenance de l’association Agir pour l’Environnement. Désabonnement possible dans chaque email envoyé ou sur simple demande.

Pourquoi cette pétition ?

8 ans après le Grenelle de l’Environnement et les promesses des gouvernements successifs, la part de terre agricole dédiée à la bio ne dépasse pas 4% et la part de la bio en restauration collective ne représente que 2,7% des achats alimentaires.
Pourtant, les Français n’ont jamais été aussi demandeurs de bio : selon l’Agence bio, 6 français sur 10 en consomment régulièrement et 87% des parents voudraient que leurs enfants se voient proposer de la bio à l’école.
Malgré une demande forte pour la bio, le modèle agricole dominant qui demeure pour l’instant productiviste et intensif est désastreux :
  • pour l’environnement : La France reste le 1er utilisateur de pesticides en Europe et la qualité des eaux et des écosystèmes ne cesse de se détériorer.
  • pour la santé : les pesticides posent un problème de santé publique majeur avec notamment le risque de développer des cancers pour les personnes exposées.
  • pour le climat : les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation représentent près de 36 % des émissions de gaz à effet de serre. L’absurdité des milliers de kilomètres parcourus par les aliments pour aller « du champ à l’assiette » en est une des causes principales.
  • pour l’emploi et l’aménagement du territoire :
    • 200 fermes disparaissent chaque semaine
    • 78000 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année (soit un département tous les 7 ans), accélérant ainsi la désertification rurale et le bétonnage.
    • Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France.
Il y a donc urgence à agir pour que l’agriculture entame sa transition écologique !
C’est pourquoi, l’obligation pour l’Etat et les collectivités de devenir exemplaires dans leur approvisionnement en alimentation bio et locale constituera un effet de levier formidable pour développer une agriculture respectueuse de l’environnement et des êtres humains dans les prochaines années.
Pour cette raison, nous avons besoin de votre soutien pour demander aux députés que la proposition de loi soit adoptée en l’état.
Nous avons très peu de temps pour agir et interpeller tous les députés : un vote interviendra jeudi 14 janvier 2016.
Sans mobilisation massive, il est à craindre que les groupes de pression dénaturent le texte.
Interpellez les députés de votre département maintenant !

Une pétition d’Agir pour l’Environnement, en partenariat avec :

vendredi 8 janvier 2016

L’Afrique en 2015 : Boko Haram mais aussi 10 bonnes nouvelles


L’Afrique en 2015 : Boko Haram mais aussi 10 bonnes nouvelles



Célébration de la fin de l'épidémie d'Ebola en Guinée le 30 décembre 2015.

 image: http://s2.lemde.fr/image/2016/01/04/768x0/4841548_3_84c0_celebration-de-la-fin-de-l-epidemie-d-ebola_6ef2f2f85259f53b017465d97269c531.jpg

  Dans son éditorial du 15 décembre, « Agir avant la catastrophe », le directeur du Monde évoque 2015 comme une année « calamiteuse ». Certes, il parle de la France - et il a raison !
Cependant, la rédaction du Monde Afrique s’est demandé si ce jugement s’appliquait aussi au continent. La réponse est plus nuancée. 2015 a certes vu la poursuite de maux : les attentats perpétrés par Boko Haram, le drame des migrations, la manipulation des règles constitutionnelles pour permettre à certains dirigeants de se maintenir au pouvoir… Mais derrière ce lot d’actualités qui plombent l’avenir du continent, d’autres nouvelles parfois passées inaperçues dessinent un bilan plus positif et surtout plus prometteur. Voici celles que nous avons retenues

  • Une alternance pacifique et démocratique au Nigeria

C’est la première fois dans l’histoire du Nigeria qu’un président sortant est battu dans les urnes. Le 28 mars, Muhammadu Buhari, qui s’était présenté sans succès aux élections de 2003, 2007 et 2011, l’a emporté avec près de 54 % contre Goodluck Jonathan. Le vote s’est passé presque sans violence alors que les scrutins précédents avaient été marqués par plusieurs centaines de morts.
Muhammadu Buhari, 73 ans, ex-général, ex-putschiste, a dirigé le pays dans les années 1980 sans laisser de bons souvenirs. Mais il a bénéficié d’une vague d’engouement due aux échecs de son prédécesseur dans la lutte lutter contre Boko Haram et la corruption. Lorsque le gouverneur de la banque centrale Lamido Sanussi a dénoncé la disparition de 20 milliards de dollars provenant du pétrole, le président Jonathan l’avait tout simplement… licencié.
le nouveau chef de l’Etat semble faire mieux, à la fois en relançant la guerre contre la secte islamiste et en procédant à plusieurs arrestations de personnalités, dont celle de Diezani Alison-Madueke, ministre du pétrole de 2010 à 2015, surnommée la « bling bling lady », soupçonnée d’avoir couvert la disparition des 20 milliards de dollars et d’avoir offert à ses enfants des tours du monde en jet privé, aux frais du gouvernement.
  • Le Nobel de la paix pour la transition démocratique en Tunisie

En décernant en octobre, le prix Nobel de la paix au « quartet », c’est l’ensemble de la société civile tunisienne qui s’est sentie récompensée par le jury norvégien. Cette plate-forme issue de la société civile et organisée autour des quatre organisations - le syndicat UGTT, la fédération patronale Utica, l’Ordre national des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme - a réussi à maintenir le dialogue national alors que le pays menaçait de basculer dans l’instabilité après deux assassinats politiques et la contestation croissante contre le parti islamiste Ennahda, à l’époque à la tête du gouvernement. Des mois de discussions difficiles ont permis d’aboutir à une feuille de route : départ d’Ennahda, désignation d’un gouvernement de technocrates, adoption d’une nouvelle Constitution et tenue d’élections.
Cette distinction est un message fort envoyé à la Tunisie, premier pays à avoir déclenché la vague des révolutions arabes en 2011. Elle est à ce jour le seul pays où l’espoir d’un changement a débouché sur une Constitution plus libérale - la première dans le monde arabe qui consacre la liberté de conscience et la parité des sexes et des élections ayant permis une véritable alternance sans violence.
  • Le message de paix du pape François en Afrique

C’était la première fois de sa vie que l’Argentin Jorge Mario Bergoglio se rendait en Afrique. Lors de sa visite de cinq jours, du 25 au 30 novembre, le pape a sillonné le Kenya, l’Ouganda et la Centrafrique, trois pays par des violences, pour y porter un message « de réconciliation, de pardon et de paix ».
Son discours social, son engagement en faveur des plus pauvres et contre l’exclusion ont naturellement trouvé un écho particulier dans ces Etats minés par les inégalités et les difficultés économiques de tous ordres. « Trop souvent, des jeunes sont rendus extrémistes au nom de la religion pour semer discorde et peur, et pour déchirer le tissu même de notre société », a également déploré le souverain pontife à Nairobi.
A Bangui, il a exhorté les dirigeants centrafricains à « l’unité ». S’exprimant en français, il leur a demandé d’éviter « la tentation de la peur de l’autre, de ce qui ne nous est pas familier, de ce qui n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession religieuse ».
Plus qu’un. Après la Sierra Leone, le 7 novembre, la Guinée est le second des trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par une épidémie de maladie à virus Ebola à avoir officiellement stoppé la chaîne de transmission de l’infection.
Reste donc le Liberia, qui a les yeux rivés sur l’échéance du 14 janvier 2016, date à laquelle il aurait à son tour atteint les 42 jours sans nouveau cas. C’est en effet la condition définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : n’avoir aucun nouveau cas d’infection pendant une période équivalant à deux fois la durée maximum d’incubation – de 21 jours dans le cas d’Ebola – à compter de la guérison du dernier malade.
Néanmoins, le Liberia, comme ses voisins sait à quel point la victoire peut être fragile. Par deux fois, ce pays avait rempli ce critère mais en juin, puis en novembre 2015, de nouvelles infections étaient apparues du fait d’une ré-émergence du virus chez des personnes considérées jusque-là comme guéries.
L’épidémie qui avait débuté il y a deux ans en Guinée a connu une ampleur sans précédent : plus de 28 600 personnes au total ont été infectées en Afrique de l’Ouest et 11 300 en sont mortes. La menace s’éloigne donc, mais n’a pas totalement disparu.
  • L’Afrique entendue à la COP 21

L’unité a payé : en se présentant à la COP21 organisée en décembre à Paris avec une liste de revendications communes, les pays africains ont réussi à obtenir le soutien financier des grands pays industrialisés à leur initiative sur les énergies renouvelables. Ce projet élaboré dans le cadre de l’Union africaine prévoit de déployer 300 gigawatts d’ici 2030, dont 10 au cours des cinq prochaines années. C’est cette première étape que se sont engagés à assurer les pays du G7 en promettant plus de 10 milliards de dollars.
Le geste peut paraître modeste au regard des besoins du continent où deux tiers environ de la population n’a pas accès à l’électricité, mais il doit permettre de doubler le rythme actuel d’installation des énergies renouvelables. L’Afrique subsaharienne avec son milliard d’habitants dispose d’infrastructures énergétiques comparables à celles de l’Espagne – 47 millions d’habitants – et près de la moitié sont concentrées en Afrique du sud.
A Paris, les préoccupations des Africains ont été entendues. Ce qui n’avait pas été le cas en vingt ans de conférences internationales monopolisées par les intérêts des vieilles puissances industrielles- principales émettrices de gaz à effet de serre et depuis peu par ceux des nouveaux pays émergents.
  • Mo Ibrahim distingue enfin un « champion de la gouvernance »

La création du prix Mo Ibrahim avait soulevé un grand espoir : voir émerger sur le continent des champions de la bonne gouvernance. Mais l’idée généreuse du milliardaire britannico-soudanais de récompenser un ancien chef d’Etat ou de gouvernement pour sa gestion exemplaire s’est vite transformée en casse-tête. Peu de dirigeants africains se sont distingués depuis 2007, à tel point que le prix est passé pour une distinction sans lauréat ou presque.
C’est donc avec soulagement que le jury a attribué en mars la récompense à Hifikepunye Pohamba, qui a présidé la Namibie pendant dix ans à partir de 2004. Un pays qui affiche une bonne santé économique avec une croissance de 5 % ces dernières années et « une démocratie et une cohésion sociale renforcées », a estimé le comité d’attribution du prix. L’ancien dirigeant a emporté avec une somme de 5 millions de dollars sur une période de dix ans ainsi que 200 000 dollars par an et à vie.
En neuf ans, Hifikepunye Pohamba est seulement le quatrième à recevoir cette enveloppe. Le dernier en date était l’ancien président cap-verdien Pedro Pires en 2011. Avant lui, avaient été distingués en 2008, Festus Mogae qui a présidé le Botswana de 1998 à 2008, et l’ancien chef de l’Etat du Mozambique Joaquim Chissano.
  • La Côte d’Ivoire va fabriquer son chocolat

Il était temps ! Le premier producteur de cacao au monde a enfin sa chocolaterie. Le 18 mai, le groupe français Cemoi, spécialisé dans l’achat et la transformation des fèves, a ouvert une usine à Abidjan, dans la zone industrielle de Yopougon.
Avec une production annuelle de 10 000 tonnes annoncée, le site construit sur une surface de 2 000 me et pour un coût d’environ 4 milliards de francs CFA (6 millions d’euros), selon Patrick Poirrier, président-directeur-général de Cemoi, va produire de la poudre de cacao et de la pâte à tartiner pour le marché sous-régional. Elle emploiera une centaine de collaborateurs locaux.
« L’or brun » représente 22 % du PIB, plus de 50 % des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire et surtout les deux tiers des emplois et des revenus de la population, selon la Banque mondiale. Mais si 6 millions d’Ivoiriens en vivent, de source officielle, peu d’entre eux ont l’occasion de savourer du chocolat, un produit transformé hors du pays, qui coûte cher et dont la consommation ne figure pas dans les habitudes alimentaires.
  • Les investissements étrangers dans les services dépassent ceux dans le pétrole sur le continent

Selon deux études du cabinet EY (ex-Ernst & Young), dont l’une sur l’attractivité du continent, les investissements étrangers sont devenus la première source d’apport de capitaux en Afrique, avec une projection pour 2015 de 73,6 milliards de dollars. Une somme qui dépasse à la fois l’aide au développement (54,9 milliards estimés en 2015) et les transferts de fonds des migrants africains (64,6 milliards).
Surtout, ces capitaux étrangers se dirigent désormais davantage dans les services que dans les matières premières, génératrices de peu d’emplois et de peu de valeur ajoutée. Le secteur de l’immobilier, de l’hôtellerie et de la construction représente 43,8 % des investissements directs étrangers contre 25,4 % pour celui du pétrole, du gaz et du charbon. Si l’on ajoute les télécoms, les médias et la technologie, la distribution et les biens de consommation ainsi que les services financiers, on arrive à 60 % des projets d’investissements et 55 % du capital investi.
L’autre étude de EY porte sur la rentabilité des investissements en Afrique et n’est pas moins enthousiaste. Les prises de bénéfice sont en forte augmentation. « La fourchette de retour sur investissement en Afrique est comprise entre 20 et 30 %, bien supérieure à celle observée en Amérique du Nord », note Ferid El Ketroussi, manager des transactions africaines chez EY.
  • La « reine de l’ivoire » arrêtée en Tanzanie

La Chinoise Yang Feng Glan était à la tête d’un vaste réseau de braconnage en Tanzanie, d’où son surnom de « reine de l’ivoire ». Son arrestation et son déferrement le 6 octobre devant le tribunal Kisutu de Dar es Salaam met un terme à un trafic mené pendant quatorze ans dans le pays et en Afrique de l’Est.
Yang Feng Glan a reconnu son implication dans la vente de 706 défenses d’éléphants pour un montant équivalent à 2 millions d’euros. La « reine de l’ivoire », qui servait d’intermédiaire entre un réseau de braconniers et des acheteurs internationaux, risque entre 20 et 30 ans de prison.
La Tanzanie compte l’une des plus importantes populations d’éléphants en Afrique de l’Est. Mais, en cinq ans, une baisse de 63 % d’éléphants a été observée par l’Association zoologique de Francfort, une ONG allemande. L’arrestation de Yang Feng Glan, la plus spectaculaire enregistrée dans la région, constitue un espoir pour la Tanzanie qui peine à lutter efficacement contre le braconnage.
  • Une transition sauvée d’un putsch au Burkina Faso

C’est l’histoire d’une transition politique qui aurait pu virer au drame. Cette période ouverte après la chute du président Blaise Compaoré, en novembre 2014 a été perturbée par une tentative de putsch militaire le 16 septembre 2015 vite déjouée. Organisée le 29 novembre, l’élection présidentielle qui a vu s’installer Roch-Marc Christian Kaboré au palais de Kosyam, et les élections législatives qui se sont déroulées au même moment ont permis au Burkina Faso de mettre un terme à treize mois d’instabilité.
L’organisation du scrutin, initialement prévu en octobre 2015 et reporté de plus d’un mois en raison du coup d’Etat de Gilbert Diendéré, a été saluée par les observateurs et la communauté internationale. L’organe de transition, avec à sa tête le diplomate Michel Kafando, est aussi crédité d’avoir pu maintenir une paix relative, malgré de nombreuses velléités de déstabilisation. Mais surtout, d’avoir rouvert des dossiers sensibles comme l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara et celui du journaliste Norbert Zongo. Autant de chantiers qui doivent être parachevés par les nouvelles autorités du Burkina Faso, en plus de la relance économique du pays.

FEMMES et POLITIQUE/ place et role des femmes


    10/1/2016, à 14h, à Paris
Photo de couverture



Ailes Femmes du Maroc VOUS INVITE A LA REUNION PUBLIQUE Les femmes et la politique : Rôle et place des Femmes Dans les mouvements sociaux et politiques

Expériences croisées : Algérie, Palestine, France, Maroc
Nos invitées :
Lana Sadeq, présidente du Forum Palestine Citoyenneté ( Palestine )
Soad baba Aissa, présidente de l’association Amel ( Algérie )
Souad Chaouih-Frikech, Présidente de l’Association des marocains en France
Ana Azaria, Présidente de femmes égalité

La mission de retour du Maroc et qui a été mandatée pour rencontrer de la détenue politique marocaine Wafa Charaf au Maroc et lui transmettre notre soutien, nous fera un compte -rendu mission. Un hommage sera rendu à Saida Menebhi militante politique marocaine décédée dans les prisons d’Hassan II.
La réunion se clôturera avec des lectures de poèmes : de Saida Menebhi et Assia Djebar ainsi que par des chants du Maghreb


contact: ailesfemmes du Maroc : ailesfm@gmail.com
Adresse postale pour l'envoi de dons:
MD 20- association ailes –fm boite 7
1-3 Rue Frederick Lemaitre
75020 Paris