Plus que quelques heures avant l'entrée en 2014. Mais avant, tour d’horizon sur ces événements qui auront marqué le Maroc en 2013.
Le Danielgate
C’est à coup sûr un événement qui restera à jamais gravé dans les esprits en pensant à 2013. En effet, la grâce royale accordée au pédophile espagnol à l’occasion de la fête du Trône avait profondément scandalisé, au-delà même des frontières du royaume. Si la majorité des médias nationaux s’étaient avancés avec beaucoup de retenue sur un sujet impliquant directement le roi, la médiatisation internationale de l’affaire ainsi que la prise de position de la société civile avait créé le buzz. Même la répression des forces de l’ordre lors de la manifestation du 2 août à Rabat n’avait pas refroidi les Marocains. Au contraire, les ONG des droits de l’homme étaient allées jusqu’à porter plainte contre le ministre de l’Intérieur de l’époque.
Toute cela a occasionné « un jamais vu » au Maroc: l’annulation par le roi de la grâce accordée par erreur à Daniel Galvan. Cependant cela n’avait pas éteint le feu de la polémique. Toujours sous la pression sociale et internationale, le Maroc avait demandé l’extradition du pédophile. Mais l’Espagne s’y était finalement opposée, prétextant que les accords en matière d’extradition de prisonniers entre les deux pays n’incluent pas les nationaux. Aujourd’hui, Daniel Galvan purge sa peine en Espagne avec la possibilité de sortir de prison en 2018, conformément à l’article 92 du code pénal qui accorde, sous certaines conditions, la liberté conditionnelle aux détenus ayant plus de 70 ans.
Le Danielgate aura suscité en tout cas de nombreuses interrogations quant à la cohésion au sein du pouvoir marocain et remis au goût du jour le fléau du tourisme sexuel au Maroc. A ce sujet, le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, avait tenu des propos on ne peut plus surprenants sur France 24, affirmant que « 70% des agressions sexuelles sur enfants à Marrakech sont l’œuvre de Marocains ». Les procédures de grâce n’auront, elles non plus, pas échappé aux effets de cette affaire.
Ali Anouzla
Arrêté le 17 septembre dernier, à Rabat, suite à la publication d’une une vidéo d'Al Qaïda au Maghreb islamique, incitant à commettre des « actes terroristes » au Maroc, l’ex directeur de publication du site Lakome.com était et est toujours accusé d'actes terroristes.
Considérant injuste les poursuites dont il fait l'objet, plusieurs sit-in de soutien ont été organisés au Maroc. Une soixantaine d’ONG à travers le monde, dont RSF (Reporters sans frontière) s’était mobilisée pour réclamer sa libération. Même les Etats-Unis s’étaient dits « préoccupés par la décision du gouvernement marocain de poursuivre Ali Anouzla ». Le département d’Etat américain avait clairement exprimé sa position pour « la liberté d’expression, la liberté de la presse et les droits universels ». De plus, certains sites d’informations dont Yabiladi avaient observé un black-out en soutien au journaliste.
Grâce à ce soutien massif, Ali Anouzla a pu retrouver provisoirement sa liberté le 25 octobre dernier. Mais il est encore poursuivi « pour apologie au terrorisme ». La date de son procès n’a toujours pas été fixée. Le journaliste devra à nouveau être entendu par un juge d’instruction le 18 février 2014.
Le nouveau gouvernement
Le 10 octobre dernier, le premier ministre Abdelilah Benkirane dévoilait son nouveau gouvernement, lequel marquait le retour des femmes et des technocrates. L’événement était unique en son genre, puisqu’il faisait suite à une sérieuse crise politique entre le PJD et son ancien allié de l’Istiqlal. Le retrait des ministres du parti de Hamid Chabat avait donc laissé place au RNI d’Abdelatif Mezouar, après de longs pourparlers. Seul rescapé des membres du gouvernement istiqlaliens, Mohamed El Ouafa, s’est vu mettre à la porte de son parti.
Les droits de l’homme au Sahara
Un des sujets politiques les plus déstabilisants pour le Maroc cette année. Tout est parti d’un projet de résolution des Etats-Unis de prolonger le mandat de la Minurso au Sahara en y incluant la surveillance des droits de l’homme. Une mesure qui faisait clairement le bonheur des pro-Polisario, mais immédiatement rejetée par le Maroc. Mais celui-ci se trouvait en état de faiblesse, puisque Washington essayait de convaincre le Groupe des amis du Sahara occidental, qui inclut les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne et la Russie.
Le Maroc avait alors vivement réagi en suspendant l’Africa Lions, un exercice militaire conjoint avec les Etats-Unis. Côté diplomatique, le royaume a aussi pu compter sur le soutien de la France, de l’Espagne et de la Russie. Quelques jours plus tard la publication d’une vidéo de deux casques bleus, prodiguant des conseils aux jeunes du Polisario et indiquant explicitement que « la Minurso est dans l’intérêt du Polisario », donnera plus d’arguments à Rabat. Finalement, les Etats-Unis renonceront à leur résolution et la mission de la Minurso sera prolongée d’un an sans le volet des droits de l’homme.
Tensions Maroc-Algérie
Les relations maroco-algériennes restent habituellement tendues. Mais cette année, le président algérien - Abdelaziz Bouteflika - a remis de l’huile sur le feu, lors d’une rencontre entre chefs d’Etats africains pro-Polisario à Abuja. Dans sa lettre lu pour l'occasion, Il estimait « plus que jamais d'actualité la nécessité de mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental ».
Ces déclarations avaient enflammé politiques et société civile au Maroc si bien que quelques jours après, le Maroc rappelait sont ambassadeur en Algérie à Rabat. La crise diplomatique s’est alors enflammée des deux côtés après un individu se réclament de la « jeunesse royaliste » arrachait le drapeau du consulat algérien à Casablanca.
Les relations algero-marocaines était également au cœur du discours du roi prononcé à l’occasion du 38ème anniversaire de la Marche Verte le 6 novembre dernier. Quelques jours plus tard, le président algérien adressait une lettre de félicitations au monarque à l’occasion du 58ème anniversaire de l’Indépendance. Vu le climat qui régnait, celle-ci a plutôt été perçue comme un geste de bienséance diplomatique qu’un véritable changement de position.
Le Mondial des clubs de la Fifa
Il s’agit certainement de l’un des événements de l’année qui aura fait sourire le plus de Marocains. Et pour cause ! Le Raja a brillé de mille feux pendant la compétition, se hissant à la plus grande surprise en finale contre le Bayern. Bien qu'ils se soient inclinés face aux Allemands, les Aigles verts resteront dans l’histoire en tant que premier club marocain et arabe à disputer une finale d’un Mondial des clubs. Une manière de terminer l’année en beauté !
De nombreux autres
Plusieurs autres événements ont également marqué l’année 2013, faisant parfois la une de l’actualité. On se souviendra notamment du fameux baiser de Nador qui a fait le tour du monde en raison de l’arrestation et du jugement de ses auteurs, pour en avoir publié une la photo d’un baiser sur Facebook.
C'est également en 2013 que la question migratoire au Maroc a pris une autre dimension avec la mise en place d'une nouvelle politique en faveur des étrangers. Outre cela, un autre débat important a occupé les politiques ces derniers temps: la légalisation du cannabis. Il semble d'ailleurs emprunter le chemin du concret, avec la récente proposition de loi de l'Istiqlal.
Cette année écoulée est aussi marquée par la vente de Maroc Telecom désormais majoritairement détenue par un groupe émirati. De son côté, l’Etat marocain a pu enfin trouver un terrain d’entente avec l’Union européenne pour l’adoption d’un nouvel accord de pêche.
2013 restera aussi l’année d’un « jamais vu » au Maroc : La Banque mondiale, poursuivie pour « faux et usage de faux », est convoquée par la justice chérifienne. Sans parler de la nationalité marocaine octroyée à l'artiste algérien Khaled...
Le Danielgate
C’est à coup sûr un événement qui restera à jamais gravé dans les esprits en pensant à 2013. En effet, la grâce royale accordée au pédophile espagnol à l’occasion de la fête du Trône avait profondément scandalisé, au-delà même des frontières du royaume. Si la majorité des médias nationaux s’étaient avancés avec beaucoup de retenue sur un sujet impliquant directement le roi, la médiatisation internationale de l’affaire ainsi que la prise de position de la société civile avait créé le buzz. Même la répression des forces de l’ordre lors de la manifestation du 2 août à Rabat n’avait pas refroidi les Marocains. Au contraire, les ONG des droits de l’homme étaient allées jusqu’à porter plainte contre le ministre de l’Intérieur de l’époque.
Toute cela a occasionné « un jamais vu » au Maroc: l’annulation par le roi de la grâce accordée par erreur à Daniel Galvan. Cependant cela n’avait pas éteint le feu de la polémique. Toujours sous la pression sociale et internationale, le Maroc avait demandé l’extradition du pédophile. Mais l’Espagne s’y était finalement opposée, prétextant que les accords en matière d’extradition de prisonniers entre les deux pays n’incluent pas les nationaux. Aujourd’hui, Daniel Galvan purge sa peine en Espagne avec la possibilité de sortir de prison en 2018, conformément à l’article 92 du code pénal qui accorde, sous certaines conditions, la liberté conditionnelle aux détenus ayant plus de 70 ans.
Le Danielgate aura suscité en tout cas de nombreuses interrogations quant à la cohésion au sein du pouvoir marocain et remis au goût du jour le fléau du tourisme sexuel au Maroc. A ce sujet, le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, avait tenu des propos on ne peut plus surprenants sur France 24, affirmant que « 70% des agressions sexuelles sur enfants à Marrakech sont l’œuvre de Marocains ». Les procédures de grâce n’auront, elles non plus, pas échappé aux effets de cette affaire.
Ali Anouzla
Arrêté le 17 septembre dernier, à Rabat, suite à la publication d’une une vidéo d'Al Qaïda au Maghreb islamique, incitant à commettre des « actes terroristes » au Maroc, l’ex directeur de publication du site Lakome.com était et est toujours accusé d'actes terroristes.
Considérant injuste les poursuites dont il fait l'objet, plusieurs sit-in de soutien ont été organisés au Maroc. Une soixantaine d’ONG à travers le monde, dont RSF (Reporters sans frontière) s’était mobilisée pour réclamer sa libération. Même les Etats-Unis s’étaient dits « préoccupés par la décision du gouvernement marocain de poursuivre Ali Anouzla ». Le département d’Etat américain avait clairement exprimé sa position pour « la liberté d’expression, la liberté de la presse et les droits universels ». De plus, certains sites d’informations dont Yabiladi avaient observé un black-out en soutien au journaliste.
Grâce à ce soutien massif, Ali Anouzla a pu retrouver provisoirement sa liberté le 25 octobre dernier. Mais il est encore poursuivi « pour apologie au terrorisme ». La date de son procès n’a toujours pas été fixée. Le journaliste devra à nouveau être entendu par un juge d’instruction le 18 février 2014.
Le nouveau gouvernement
Le 10 octobre dernier, le premier ministre Abdelilah Benkirane dévoilait son nouveau gouvernement, lequel marquait le retour des femmes et des technocrates. L’événement était unique en son genre, puisqu’il faisait suite à une sérieuse crise politique entre le PJD et son ancien allié de l’Istiqlal. Le retrait des ministres du parti de Hamid Chabat avait donc laissé place au RNI d’Abdelatif Mezouar, après de longs pourparlers. Seul rescapé des membres du gouvernement istiqlaliens, Mohamed El Ouafa, s’est vu mettre à la porte de son parti.
Les droits de l’homme au Sahara
Un des sujets politiques les plus déstabilisants pour le Maroc cette année. Tout est parti d’un projet de résolution des Etats-Unis de prolonger le mandat de la Minurso au Sahara en y incluant la surveillance des droits de l’homme. Une mesure qui faisait clairement le bonheur des pro-Polisario, mais immédiatement rejetée par le Maroc. Mais celui-ci se trouvait en état de faiblesse, puisque Washington essayait de convaincre le Groupe des amis du Sahara occidental, qui inclut les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne et la Russie.
Le Maroc avait alors vivement réagi en suspendant l’Africa Lions, un exercice militaire conjoint avec les Etats-Unis. Côté diplomatique, le royaume a aussi pu compter sur le soutien de la France, de l’Espagne et de la Russie. Quelques jours plus tard la publication d’une vidéo de deux casques bleus, prodiguant des conseils aux jeunes du Polisario et indiquant explicitement que « la Minurso est dans l’intérêt du Polisario », donnera plus d’arguments à Rabat. Finalement, les Etats-Unis renonceront à leur résolution et la mission de la Minurso sera prolongée d’un an sans le volet des droits de l’homme.
Tensions Maroc-Algérie
Les relations maroco-algériennes restent habituellement tendues. Mais cette année, le président algérien - Abdelaziz Bouteflika - a remis de l’huile sur le feu, lors d’une rencontre entre chefs d’Etats africains pro-Polisario à Abuja. Dans sa lettre lu pour l'occasion, Il estimait « plus que jamais d'actualité la nécessité de mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental ».
Ces déclarations avaient enflammé politiques et société civile au Maroc si bien que quelques jours après, le Maroc rappelait sont ambassadeur en Algérie à Rabat. La crise diplomatique s’est alors enflammée des deux côtés après un individu se réclament de la « jeunesse royaliste » arrachait le drapeau du consulat algérien à Casablanca.
Les relations algero-marocaines était également au cœur du discours du roi prononcé à l’occasion du 38ème anniversaire de la Marche Verte le 6 novembre dernier. Quelques jours plus tard, le président algérien adressait une lettre de félicitations au monarque à l’occasion du 58ème anniversaire de l’Indépendance. Vu le climat qui régnait, celle-ci a plutôt été perçue comme un geste de bienséance diplomatique qu’un véritable changement de position.
Le Mondial des clubs de la Fifa
Il s’agit certainement de l’un des événements de l’année qui aura fait sourire le plus de Marocains. Et pour cause ! Le Raja a brillé de mille feux pendant la compétition, se hissant à la plus grande surprise en finale contre le Bayern. Bien qu'ils se soient inclinés face aux Allemands, les Aigles verts resteront dans l’histoire en tant que premier club marocain et arabe à disputer une finale d’un Mondial des clubs. Une manière de terminer l’année en beauté !
De nombreux autres
Plusieurs autres événements ont également marqué l’année 2013, faisant parfois la une de l’actualité. On se souviendra notamment du fameux baiser de Nador qui a fait le tour du monde en raison de l’arrestation et du jugement de ses auteurs, pour en avoir publié une la photo d’un baiser sur Facebook.
C'est également en 2013 que la question migratoire au Maroc a pris une autre dimension avec la mise en place d'une nouvelle politique en faveur des étrangers. Outre cela, un autre débat important a occupé les politiques ces derniers temps: la légalisation du cannabis. Il semble d'ailleurs emprunter le chemin du concret, avec la récente proposition de loi de l'Istiqlal.
Cette année écoulée est aussi marquée par la vente de Maroc Telecom désormais majoritairement détenue par un groupe émirati. De son côté, l’Etat marocain a pu enfin trouver un terrain d’entente avec l’Union européenne pour l’adoption d’un nouvel accord de pêche.
2013 restera aussi l’année d’un « jamais vu » au Maroc : La Banque mondiale, poursuivie pour « faux et usage de faux », est convoquée par la justice chérifienne. Sans parler de la nationalité marocaine octroyée à l'artiste algérien Khaled...