Festival international du cinéma d'Alger: Projection de "De l'autre côté du mur, les indignés du Sahara Occidental", de Denis Véricel
Les violations des droits de l'homme, les exactions commises à
l'encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés et la lutte
pour le droit à l'autodétermination étaient portés à l'écran samedi à Alger par le documentaire "De l'autre côté du mur, les indignés du Sahara Occidental".
Réalisé par le français Denis Véricel, ce film documentaire produit par
l'association des Amis du peuple du Sahara Occidental a été projeté en
compétition officielle du 4ème Festival international du cinéma d'Alger(Fica) dédié au film engagé.
La majeure partie de ce documentaire qui retrace l'histoire de la
colonisation du Sahara Occidental se compose de témoignages de militants
des droits de l'Homme ou d'activistes du front Polisario recueillis à
l'étranger par le réalisateur.
Les témoignages relatent principalement les innombrables violations des
droits des sahraouis, la violence et les procédés de torture ainsi que
la multitude d'enlèvements qui nourrissent chaque jour le nombre de
disparus.
La majorité des exactions relatées se passent "De l'autre côté du mur",
dans les territoires occupés de la République arabe sahraoui
démocratique (RASD).
Dans ce documentaire il est aussi question de l'exploitation illégale
des ressources halieutiques et minières sahraouies par le Maroc, un
procédé pourtant "interdit par le droit international" comme le dénonce
dans sa plaidoirie Aminatou Haidar.
Le siège et l'assaut militaire sur le campement de Gdeim Izik ainsi que la répression de manifestations à Laâyoune
est aussi mise en avant par le réalisateur qui a recueilli ces images
auprès des populations vu qu'il était "impossible d'introduire des
caméras dans les territoires occupés à cette période, le Maroc
souhaitant garder la main mise sur toute information à ce sujet" selon
le réalisateur.
Ce film sorti en 2011 s'intéresse majoritairement aux territoires
occupés, en évoquant le nombre impressionnant de mines antipersonnel et
le dispositif de renfoncement militaire, "le mur", sur plus de 2700 km.
Ce documentaire a été réalisé, selon Denis Véricel "pour informer l'opinion publique européenne et relancer le débat".
Selon le réalisateur, parler aujourd'hui de la cause Sahraouie en France est
très "difficile" au vu des "intérêts économiques français au Maroc et
de l'intensité des relations franco-marocaines" cette situation induit
aussi un "grand manque d'informations à ce sujet dans les milieux
sociaux".
Même si l'œuvre a été jugé "pédagogique" par le public algérois, mieux
informé sur le sujet, le réalisateur s'en réjouit vu que pour lui, en
Europe "le but du documentaire est justement d'informer la société sur
le conflit".
Inauguré jeudi, le 4e Festival international du cinéma d'Alger
(Fica) dédié au film engagé se poursuivra jusqu'au 26 décembre avec
huit longs- métrages et onze films documentaires en compétition
officielle.
APS, 22/12/12012