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vendredi 3 janvier 2014

Procès du Marocain converti au christianisme : Le verdict attendu le 6 février


C’est la dernière ligne droite dans l’affaire de Mohamed El Baladi que la justice marocaine accuse de conversion au christianisme et d’avoir tenté d’ébranler la foi d’un mineur musulman. La cour d’appel de Fès prononcera son verdict le 6 février prochain. La société civile n’a qu'un mois et quelques jours pour se mobiliser.

Aujourd’hui, s’est tenue à la cour d’appel de Fès une nouvelle audience du procès du Marocain converti au christianisme. Comme lors la précédente audience, Mohamed El Baladi a été soutenu par une dizaine d’avocats. La séance de ce jeudi a été consacrée exclusivement à la plaidoirie de la défense. A l’issue de celle-ci, « la cour a décidé le renvoi du procès au 6 février 2014 pour l’annonce du verdict », nous confie Mohamed Oulad Ayad, le président de l’AMDH de la région de Fès.

La balle est dans le camp de la société civile

A un mois et quelques jours de cette échéance, « le tissu associatif est appelé à se mobiliser non pas pour uniquement défendre Mohamed El Baladi, mais surtout pour prendre fait et cause en faveur de la liberté de conscience au Maroc », déclare Oulad Ayad. Il se dit, par ailleurs, convaincu que « c’est la qualité de cette mobilisation qui déterminera la nature du verdict final ». « Si elle est forte, la peine contre notre ami El Baladi ne devra pas dépasser un mois de sursis et 500 dh d’amende. Dans le cas contraire, elle sera plus sévère. La balle est plus que jamais dans le camp de la société civile », ajoute-t-il.

Un défi qui ne s’annonce guère facile à relever. Il faut se rappeler que dans cette affaire, et à l’exception de l’AMDH et de quelques ONG, la majorité du tissu associatif, au même titre que les partis politiques qui se targuent d’être démocrates et modernistes, a brillé par son silence. Pour mémoire, certains avocats, pourtant membres d’associations qui défendent prétendument les droits de l’homme, avaient même refusé de plaider le cas d’El Baladi devant le tribunal de première instance à Taounate, où il a été condamné à trente mois de prison ferme.

Mais qu’en est-il de la volonté de l’Etat marocain ?

L’Etat est un facteur essentiel dans la résolution de cette équation. « Comme il n’y a pas de véritable indépendance de la justice au Maroc, le verdict contre Mohamed El Baladi sera porteur de messages. En cas d’acquittement, Rabat donnera d’elle l’image d’un pays qui respecte le droit à la liberté de conscience de ses citoyens. Elle aura gagné, pour un certain temps, la sympathie des ONG internationales des droits de l’homme », explique Mohamed Oulad Ayad.

Pour rappel cette affaire remonte à début septembre, lorsque les gendarmes de la commune d’Aïn Aicha, relevant de la province Taounate, avait arrêté un marchand ambulant, accusé de s’être converti au christianisme et de prosélytisme.

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