- Par : Mehdi Michbal, 31/12/2013
Fait inédit, quasi révolutionnaire : trois chercheurs
marocains ont décidé de traîner la Banque Mondiale devant la justice,
l’accusant de faux et usage de faux. En dehors du président de
l’Equateur, personne n’avait jamais osé défier cette institution qui
fait et défait les économies du tiers monde et qui vient de nous
gratifier d’un méga-prêt de 4 milliards de dollars sur quatre ans.
Flash-back.
Najib Akesbi, Mohamed Al Mahdi et Driss Benatia, trois experts
agronomes, sont engagés en 2007 pour mener une étude nommée RuralStruck,
sur la libéralisation du secteur agricole au Maroc. L’étude terminée,
ils découvrent, à leur grande surprise, que les résultats de leurs
travaux ont été « maquillés » à des fins de « swab » diplomatique.
L’institution de Bretton Woods, qui voulait éviter à son gentil élève
« Maroc » l’humiliation d’être classé derrière des pays comme le Mali ou
Madagascar, a tout fait pour le placer sur le même pied d’égalité que
le Mexique.
L’histoire aurait pu en rester là, mais c’était compter sans l’idéalisme romantique d’Akesbi et de son équipe,
épaulés par l’avocat Abderrahim Jamaï. La procédure, lancée il y a deux
ans, n’a d’abord pas été prise au sérieux par le bureau marocain de la
banque, qui s’est caché derrière son immunité diplomatique. Mais nos
chercheurs ont fini par avoir gain de cause : le représentant de la
banque comparaîtra devant le Tribunal de première instance de Rabat dès
janvier. Quel que soit le verdict, l’événement est en soi une victoire.
Un précédent que les mouvements altermondialistes des quatre coins de la
planète pourront désormais invoquer dans leur lutte Sud-Nord. Un tabou
mondial est tombé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire