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jeudi 2 janvier 2014

Sahara Occidental: la nouvelle stratégie de Christopher Ross


Le diplomate américain Christopher Ross œuvre aux préparatifs d'une rencontre entre le Front Polisario et le Maroc au début de cette nouvelle année 2014. Mais pour l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, la manœuvre diplomatique s'annonce périlleuse.
2014, un tournant dans les négociations entre le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara Occidental? Une relance se prépare mais les pourparlers promettent d’être difficiles. Entre 2009 et 2010, pas moins de neuf tables rondes se sont déroulées dans la banlieue new-yorkaise à Manhasset. Le résultat est néant jusqu’à présent. Le Maroc est favorable à une large autonomie du Sahara Occidental tandis que le Front Polisario revendique la tenue d’un référendum d’autodétermination. Un dernier point auquel le Front Polisario reste très attaché. Le secrétariat national du Polisario  Mohamed Abdelaziz l’a rappelé au mois de décembre lors d’une session ordinaire du mouvement. « Le Sahara Occidental qui « représente la dernière colonie en Afrique et qui demeure sous occupation illégale, constitue un stigmate pour le système international et  l’humanité entière » a-t-il précisé dans un communiqué avant d’ajouter « Pour l’heure, le gouvernement sahraoui veut un scrutin libre, juste et transparent, pour le référendum exigé pour l’autodétermination du peuple sahraoui ».
Ainsi il s’agit d’un exercice délicat et sensible pour Christopher Ross, l’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara Occidental. Le diplomate devrait rencontrer les deux parties ce mois-ci. L’annonce est venue de Mohamed Kheddad, Coordinateur du Front Polisario avec la Minurso. Un signe encourageant vers une reprise des pourparlers. Pour l’instant pas de précisions sur la date et le lieu mais selon certaines rumeurs, la rencontre pourrait se tenir en Suède, à huit clos et de manière informelle. Tel un équilibriste, Christopher Ross testera sa nouvelle stratégie. L’émissaire du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon, mise sur la plus grande discrétion pour appuyer dans un premier temps des discussions indirectes. En octobre dernier, il avait précisé son intention de partir en tournée pour défricher à nouveau le terrain et sonder les deux camps. Les consultations concerneront également les membres du conseil de sécurité onusien à l’exception de la Chine. 

Alger et Nouakchott en retrait des pourparlers?
Il se pourrait également que deux pays toujours associés jusqu’ici par l’ONU aux démarches pour la résolution du dossier épineux restent en retrait des pourparlers. Il s’agit de l’Algérie et de la Mauritanie. S’agit-il d’une volonté claire de la part de Christopher Ross de ne pas froisser le Royaume du Maroc? A l’origine des tensions diplomatiques entre Rabat et Alger, la question des droits de l’homme au Sahara. De nombreux rapports d’organisations internationales épinglent le Maroc sur les violations des droits de l’homme commises envers le peuple sahraoui. Même si la Mauritanie a toujours été fortement impliquée dans les négociations entre Rabat et le Front Polisario, ces derniers temps, Alger aurait multiplié les initiatives pour convaincre Nouakchott de mener une offensive sur la question du respect des droits du peuple sahraoui. En avril prochain, un projet pourrait être soumis au Conseil de sécurité. Par ailleurs, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s’est entretenu à plusieurs reprises avec le chef de la diplomatie du Front Polisario Mohamed Salem Salek ces douze derniers mois, ce qui laisse penser à un rapprochement entre Nouakchott et le Front Polisario. Ainsi la question des droits de l’homme s’inscrit désormais comme un argument de poids pour faire basculer le dossier à l’ONU dans le camp du mouvement pour la libération du Sahara Occidental. Pour Christopher Ross, il s’agit de faire respecter l’équilibre des intérêts sahraouis et marocains.

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