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samedi 16 juin 2012

Appel des associations démocratiques tunisiennes et organisations politiques tunisiennes

Par la rédaction du Site du Mouvement démocratique arabe "Résister à l'occupation, c'est vivre libre"14/6/2012

 Vendredi 15 juin 2012 à partir de 18h30
 Près de l’ambassade de Tunisie Place André Tardieu 
 Sortie du métro St.François Xavier (ligne13)

 - Pour l’arrêt des exactions des salafistes et des nervis  -  Contre les menaces exercées sur les libertés en Tunisie
 - Pour le défense des libertés individuelles 
- Contre la guerre de religion imposée par les salafistes

 Les associations et organisations politiques démocratiques tunisiennes en France, appellent à un rassemblement, près de l’Ambassade de Tunisie pour condamner les violences perpétrées simultanément, ces deux derniers jours, par des nervis et des groupes extrémistes religieux. 

Après avoir sévi ces derniers temps, entre autres, contre les journalistes, les intellectuels, syndicalistes, les enseignants, les militants démocrates et les artistes, les salafistes et les nervis ont détruit et lacéré des œuvres d’art, jugées blasphématoires, lors d’une exposition intitulée « le Printemps des Arts » au palais d’Abdellia, à la Marsa. 

 Les violences se sont ensuite propagées, dans les quartiers populaires de la ville de Tunis : Intilaka, Ettadhamen et Essijoumi, ainsi que dans les villes de la banlieue nord : La Marsa, Carthage et le Kram, semant la panique et le désarroi durant la nuit. 

Elles ont également atteint les gouvernorats de Jendouba, Sousse, Monastir et Tatouine. Suite à quoi, un couvre-feu nocturne a été institué à Tunis et dans quatre régions. 

 Ces groupes se sont aussi attaqués au Tribunal de Tunis à Essejoumi, où ils ont incendié le bureau du procureur. A Jendouba, ville du nord-ouest tunisien, des groupes salafistes ont incendié le siège régional du syndicat U.G.T.T. (Union Générale Tunisienne du Travail) et les sièges de trois partis politiques : le parti communiste des ouvriers de Tunisie, le mouvement des patriotes démocrates et le parti républicain. 

Il faut rappeler que les groupes salafistes accompagnés de casseurs, ont déjà attaqué à Jendouba plusieurs locaux de la police et des débits de boissons alcoolisées. Ces groupes bénéficient depuis plusieurs mois, d’une réelle impunité, et ce malgré la gravité de leurs actes. 

 - Les signataires de cet appel dénoncent ces actes graves, attentatoires aux libertés et à la démocratie qui surviennent après l’appel, relayé par des chefs salafistes tunisiens, du chef d’Al-Qaïda, Aymen Adhawahiri, au soulèvement des Tunisiens pour l’instauration de la Charia en Tunisie. Ils condamnent ceux qui appellent à l’affrontement religieux et qui utilisent illégalement les mosquées comme bases arrière, pour propager leurs discours haineux. 
-  Les signataires exigent du gouvernement, la prise de mesures urgentes, pour neutraliser ces semeurs de troubles, violents et intolérants, qu’ils soient d’ailleurs, salafistes ou casseurs au service des contre-révolutionnaires, et qui s’attaquent à tous ce qui ne partagent pas leurs convictions fascistes. Nous mettons en garde le gouvernement contre la poursuite de ces violences organisées par des salafistes et des nervis, et lui rappelons qu’il est le garant de la sécurité de toutes les personnes et les biens. 
-   Les signataires refusent que la Tunisie devienne un champ de bataille, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour le développement économique et réaffirment la nécessaire ouverture de notre pays, au reste du monde. 
-   Les signataires appellent les démocrates et les défenseurs des droits de l’homme tunisiens de Tunisie ou à l’Étranger, ainsi que nos amis Maghrébins et Machrequins, Français et Européens qui se sont mobilisés avec nous pour chasser le dictateur Ben Ali, à se mobiliser encore une fois, pour la défense de la tolérance, des libertés et de la démocratie en Tunisie. 
 Cette mobilisation est urgente, pour contrecarrer les violences des salafistes, des casseurs et de leurs commanditaires et pour défendre les libertés ; de création, de croyance et d’expression, de presse, syndicale et associative. 

POUR L’ARRET DE LA VIOLENCE DES SALAFISTES ET DES NERVIS EN TUNISIE POUR LE RESPECT DES LIBERTÉS ET DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE POUR LES OBJECTIFS DE LA RÉVOLUTION : DIGNITÉ, TRAVAIL ET LIBERTÉ ** 

Premiers signataires : 
A.D.T.F. ; A.I.D.D.A. ; A.T.N.F. ; Collectif 3C ; C.R.L.D.H.T. ; Ettakatol / France ; F.T.C.R. ; Filigrane ; M.C.T.F. ; P.C.O.T. ; Parti Républicain ; R.E.M.C.C. ; U.T.A.C. ; U.T.I.T. ; Vérité pour Farhat Hached 
 Et le soutien des Associations : 
 A.C.O.R.T. ; A.M.F. ; C.E.D.E.T.I.M. ; E.M.C.E.M.O. / Pays Bas ; F.C.M.A. ; Le Manifeste des Libertés ; Na’oura / Bruxelles ; R.E.M.D.H. ; SOS Migrants / Bruxelles Syndicats : C.F.D.T. ; Force Ouvrière ; Union syndicale Solidaires. Partis : E.E.L.V. ; F.A.S.E. ; N.P.A. ; P.C.F. ; P.G. 
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vendredi 15 juin 2012

Mohamed Sokrate condamné à

 La mystérieuse condamnation de Sokrate, blogueur 
et libre-penseur 
Par Slate Afrique, 14/6/2012
 
Le célèbre blogueur marocain, Mohamed Sokrate, activiste du web et libre penseur, a été condamné le 14 juin à deux ans de prison ferme pour possession et trafic de drogue par le tribunal de première instance de Marrakech. 
Son arrestation, le 29 mai, et toute la procédure qui s'en suit, sont entachées d'irrégularités, selon ses défenseurs. Pour son avocat Me Tahar Abou Zaid cité par le site d'information marocain Yabidali.com, «c’est une sentence lourde». «La cour a refusé toutes les requêtes portant sur les vices de formes relevés par la défense, sans qu’elle ait pris le soin de les consulter comme il est d’usage dans tout procès, regrette encore l'avocat. Et elles sont nombreuses. Nous avons insisté sur le fait que le blogueur a été victime d’enlèvement et non d’arrestation comme il est inscrit dans le procès-verbal de la police. Des témoins affirment en effet que des individus en tenue civile ont forcé Sokrate à monter dans une voiture jaune portant une plaque d’immatriculation française.» Les douanes, d'ordinaire impliquées dans les affaires de drogue, étaient également absentes du procès, a continué Me Abou Zaid... Pour l'entourage du blogueur, il ne fait pas de doute que cette condamnation n'est liée à aucun trafic de drogue. C'est ce que pense le coordinateur de la campagne pour la libération de Sokrate, cité par le site militant marocain Mamafakinch.com: «Les charges contre Sokrate sont en totale contradiction avec ses convictions et ses pratiques. Il a toujours préféré travailler en tant que vendeur ambulant, plutôt que d’accepter un travail illégal comme celui qu’on lui impute.» D'après Mamfakinch, qui cite des soutiens de Sokrate, son frère et son père auraient même été arrêtés et menacés d'être maintenus en captivité s'il ne signait pas les aveux que lui proposait la police. Cette dernière information est évidemment à prendre avec des pincettes, mais elle témoigne bien de l'opacité qui règne autour de cette affaire. Mohamed Sokrate est connu pour sa liberté de ton, son anti-islamisme, et ses prises de positions critiques des institutions marocaines, notamment la monarchie.

jeudi 14 juin 2012

Amnesty International dénonce la persistance de la répression et de la torture au Maroc

 Rapport Amnesty International

L ’organisation de défense des droits de l ’homme basée à Londres, Amnesty International, a dénoncé dans son rapport annuel les graves atteintes aux droits de l ’homme qui sont constamment perpétrés au Maroc. 

 Selon Amnesty, « les forces de sécurité utilisent une force ‘excessive ’ à l ’encontre des manifestants opposés à la monarchie et aux institutions de l ’Etat, qui continuent à faire face à des poursuites et emprisonnements ». La « brutalité » employée par les forces de l ’ordre pour réprimer des manifestants dans les villes a conduit à des décès, à de nombreux blessés et à des condamnations à des peines de prison, estime Amnesty qui ajoute que « les forces de sécurité ont harcelé les familles de militants dans le mouvement 20 février dernier et convoqué pour interrogatoire des dizaines de militants favorables à un boycott des élections législatives ». 

 Comme exemple, Amnesty International donne des dates et des faits. 
- Le 15 mai 2011, des rassemblements et manifestations organisées par le Mouvement du 20 février à Rabat, Fès, Tanger et Témara ont été dispersés de force par les forces de sécurité, qui ont utilisé des matraques et coups de pied contre des manifestants qui exprimaient pacifiquement leur opinion. 

 - Et le 29 mai de la même année, une manifestation organisée dans la ville de Safi par le Mouvement du 20 février a été violemment dispersée par les forces de sécurité. Un manifestant, Kamel Ammari, est décédé quelques jours plus tard suite à ses blessures, relève l ’organisation. 

- « Le 20 novembre encore, les forces de sécurité ont pris d ’assaut les bureaux de l ’Association marocaine des droits de l ’homme (AMDH) dans la ville de Bou-Arafa et ont battu un certain nombre de personnel et les jeunes qui se préparaient à rejoindre une manifestation », indique encore le rapport 2012 d ’Amnesty International 

 Mais, Amnesty ne s ’arrête pas là. « La persistance de la torture et autres mauvais traitements réservés aux détenus », souligne l ’ONG internationale qui vise la DST et la police. Dans le domaine de la liberté d ’expression, l ’organisation affirme que les journalistes, et les autres représentants de la presse, ont continué à faire face à des poursuites et à des emprisonnements pour avoir publiquement critiqué les fonctionnaires de l ’Etat ou des institutions, ou publié des rapports sur des questions « politiquement sensibles ». Des personnes ont été détenues simplement pour avoir critiqué le gouvernement ou parlé de corruption dans leurs écrits. Le cas de Rachid Niny, l ’ex-directeur du quotidien Al Massae, qui a passé un an de prison pour avoir révélé une affaire de corruption touchant l ’actuel conseiller royal Fouad Ali El Himma et dénoncé la torturé pratiquée dans les centres de détention secrets de la DST, est mis en exergue. Le rapport d ’AI n ’oublie pas non plus, le cas du rappeur populaire Mouad Belghouat Lhaqed, arrêté le 9 septembre, « parce que certaines de ses chansons ont été jugés offensantes pour la monarchie ». Son procès a été reporté à plusieurs reprises et il est resté en détention jusqu’à ’à la fin de l ’année, relève le rapport. Lhaqed vient d ’être condamné une nouvelle fois à un an de prison pour une autre affaire liée à la liberté d ’expression. Amnesty International n ’a pas eu le temps de remettre son cas sur la place publique. Ce sera chose faite l ’année prochaine.

 Demain URL courte:
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Solidmar et le comité de soutien aux étudiants prisonniers politiques de Taza, Fès et autres prisons marocaines regrettent que le grand mouvement de protestation des grévistes à travers les prisons du Maroc n'ait pas été mentionné dans ce rapport.

Une trentaine de prisonniers ont mené des grèves de la faim réellement illimitées jusqu’à la fin de leur peine pour protester contre la précarité de conditions de vie et d'études et contre les tortures dans les prisons. Ces grèves ont duré plusieurs mois. Ezedine Erouissi , premier de ces grévistes, est sorti après 135 jours de grève. Il ne peut ni parler, ni marcher. La famille a peu de moyens pour payer les soins. Certains jeunes tel Abdessamad Haidour, toujours en grève, sont en danger de mort...
De très rares journaux ont parlé de ce mouvement, mais l'information a été largement relayée sur les réseaux sociaux, et le comité de soutien a diffusé  les informations à la presse, aux autorités, aux ONG...18 associations marocaines ont dénoncé cette situation auprès du gouvernement, en vain...Il faudrait pouvoir compter sur une campagne  internationale !

Une telle grève n'a de valeur que si elle est connue, sinon, à quoi sert l' immense sacrifice de ces jeunes , marqués pour la vie, qui auront le sentiment d'avoir gaspillé leur jeunesse pour rien...

Violente avalanche de subsahariens sur Melilla

 Par Abdellatif Gueznay, demainonline12/6/2012
 
 La barrière qui sépare Sebta du Maroc (Photo capture d'écran) Rabat.- Les "avalanches", ces ruées d’immigrés subsahariens contre les hautes clôtures, certaines électrifiées, qui séparent Sebta et Melilla du Maroc, reviennent. Et avec plus d’intensité encore. 

 Deux immigrés et deux guardias civils espagnols ont été blessés très tôt ce matin lors d’une avalanche d’une rare violence contre la barrière qui sépare Melilla du Maroc. Les forces de l’ordre qui ont dû refouler une cinquantaine de subsahariens ont dû faire appel à des renforts pour les contenir. C’est la première fois que cela arrive depuis août 2010. Selon la police espagnole, les Subsahariens étaient particulièrement « violents et agressifs ». 

 Forcément. Coincés au Maroc, empêchés de se rendre en Espagne, plus réticente que jamais à accepter des immigrés clandestins, nos frères africains vivent terrés comme des bêtes dans les forêts où ils crèvent littéralement de faim. Il y a deux semaines, la naissance de deux jumeaux subsahariens dans le cimetière de Tétouan a permis de découvrir qu’il y avait une véritable colonie africaine qui cohabite avec les morts. Comme en Egypte. Si maintenant les enfants naissent là où ils devraient être enterrés, comment voulez-vous qu’ils n’attaquent pas la frontière avec « violence et agressivité » ? 

Abdellatif Gueznaya Los últimos incidentes en la frontera de Melilla se habían producido en agosto de 2010. Después de varios días de enfrentamientos, y cinco notas de protesta de Marruecos por los supuestos malos tratos de la policía española a los inmigrtantes, ,Rubalcaba, por entonces ministro del Interior, se reunió co el rey Mohamed VI y su homólogo maroquí. El conflicto se solventó con la creación de varias comisarías conjuntas entre ambos países.
  URL courte: http://www.demainonline.com/?p=18425

mercredi 13 juin 2012

Les ouvriers de Soprofel fêtent leur victoire.

Par Moha Oukziz , 13/6/2012

Les ouvriers de Soprofel Idyl , producteur français de légumes et fruits au Maroc ont fêté leur victoire suite à leur grève de la faim qui a duré 38 jours avec leurs 2000 camarades ouvrier(e)s. 
Toute la classe ouvrière agricole dans la région Sous Massa( sud du Maroc) était solidaire. Les familles des grévistes leur étaient une source de force morale au travers leurs actions de manifestations. Le comité de soutien était très actif et solidaire. Plus de 2000 ouvriers ont partagé la joie de la victoire avec les six grévistes, selon le communiqué ci dessous. Les ouvrier(e)s ont scandé des slogans contre les patrons et ont réitéré leur volonté de poursuivre la lutte. 

 Voir les vidéos 

 Mail transféré ----- De : mohamed hakech 
À : Pesse Maroc ; USF UMT:

 احتفاء بانتصار عمال شركة صوفروفيل الذين اضربوا عن الطعام لمدة 38 يوم نظمت الجامعة الوطنية للقطاع الفلاحي بمنطقة شتوكة ايت باها مهرجانا عماليا حاشدا لإبراز اهمية التضامن العمالي الذي حسم المعركة باعتباره الاداة الوحيدة لفرض الكرامة وتحقيق العيش الكريم ردد ازيد من 2000 عامل وعاملة شعارات التنديد والاستنكار ضد الاستغلال المتوحش واكدوا عن عزمهم على مواصلة النضال من اجل انتزاع مطالبهم المشروعة 
A l'occasion de la grande victoire réalisée par les ouvriers agricole de la société SOPROFEL Française qui ont mené une grève de la faim de 38 jours la fédération nationale du secteur agricole a organisé une grande manifestation. Cette victoire est attribuée à la forte solidarité que les ouvriers et les ouvrières ont manifesté dans la région de Souss Massa

Justice de classe : Procès Sokrat reporté au 14 juin

Par Abdellatif Gueznaya,demainonline,7/6/2012

 Mohamed Sokrat (Photo DR) 

Tanger.- Le procès du blogueur Mohamed Sokrat qui s’est ouvert aujourd’hui, jeudi 7 juin, devant le tribunal de première instance de Marrakech a été reporté au 14 juin à la demande des avocats de la défense. 

 Arrêté le 29 mai dernier et accusé de « possession et de trafic de drogue », le blogueur risque deux ans de prison. Des dizaines d’avocats de Marrakech et d’autres villes du Maroc assurent sa défense. Abdellatif Gueznaya http://www.demainonline.com/2012/06/07/proces-sokrat-reporte-au-14-juin/

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Pour Mohammed Sokrat, blogueur marocain emprisonné

Par Larbi , 5/6/2012
Le pouvoir a un appétit insatiable. On a l’impression qu’il peut continuer à emprisonner à tout va jusqu’à mettre tous les activistes en cellules. Après, ils n’ont qu’à se serrer !

Le problème c’est que nous autres on frôle l’indigestion. Quelle ratatouille, les amis, quelle ratatouille! Ivresse publique, diffamation de la police, ventes de stupéfiants, agression de militant royaliste, de fonctionnaire... Il ne manque plus que les voleurs de poules et on aura fait le tour du code pénal !

Vous l’aurez compris, il parait qu’il y a une hausse soudaine et forte de criminalité… une épidémie  de crimes de droit commun qui explose et touche uniquement les activistes marocains. Mais n’ayez crainte, la «  justice » (sic)  veille  avec une célérité qui lui est peu coutumière et dénote d’un zèle extraordinairement rare. Certes à l’heure qu’il est, il reste un beau bataillon d’activistes entrain de roder sur internet et dans la rue mais au point où vont les choses il ne faudra pas attendre si longtemps pour voir tout un programme immobilier des prisons  conçu rien que pour héberger les monstres. Ce jour-là, on pourra respirer,  la nation sera enfin sauve !

Je ne connais pas personnellement le bloggeur Mohamed Sokrat, mais j’aime ses écrits. J’aime son impertinence, son petit côté gavroche qui renvoie tout le monde dos à dos. J’aime qu’en le lisant je commence à douter et à m’interroger si  deux et deux font quatre. J’aime sa liberté de ton dans un pays où paradoxalement il devient de plus en plus risqué d’évoquer la chose publique. J’aime son sens de la formule quand, à mots comptés, il arrive à résumer mieux que mille articles sa pensée. D’accord, pas d’accord avec lui, là n’est pas la question.

Avec Mouad L7a9ed et Hamza Haddi (deux autres prisonniers d’opinion et de procès fabriqués) et beaucoup d’autres,  il a un point en commun : un Ouled Chaab, qui a gardé l’authenticité des quartiers populaires et s’est infiltré là où on l’attendait pas, dans le domaine presque réservé  de l’expression publique et du débat politique. 

Vendeur ambulant il se rendait de ville en ville pour vendre sa marchandise et assurer le dur et cruel pain quotidien. Telle est sa gloire, lui qui ne fait pas partie du Maroc des Majidi, El Himma et tout le reste. Il parait que le Maroc de ceux-là, peut tout tolérer sauf l’insolence des enfants du peuple quand ils osent s’exprimer sans crainte sur le domaine public.

Une blague ancienne disait que du temps d’Hassan II, un haut responsable a oublié en quel endroit il a garé sa voiture. Il la retrouvera enfin et appelle Driss Basri : « finalement j’ai trouvé ma voiture dans le garage de ma fille, ce n’était pas un vol ». Et Driss Basri de répondre « Mais Monseigneur que ferais-je de tous ceux-là, ils ont tous avoué le vol ! ». 

Le 29 mai dernier, à Marrakech, la police a arrêté le père de Mohamed Sokrat, son frère et le bloggeur lui-même pour vente du hachisch.  Finalement le bloggeur a été obligé de signer le PV de police « avouant » sa possession de la substance sinon c’est tout sa famille qui devrait y passer. Il se rétracta après la libération de ses proches mais l’occasion était trop belle au pouvoir pour la rater. Ainsi en va de la justice marocaine en 2012, elle n’a pas beaucoup changé, elle est toujours à l’image des blagues qu’on racontait sur elle du temps d’Hassan II, déjà.  

Et comme on risque ici d’être (encore une fois) saoulé par les avocats commis d’office appelés au chevet du pouvoir dans ce genre d’affaires, on rappelle ici ceci : Mohamed Sokrat est un vendeur ambulant, un forçat de la vie, qui passe toute sa jeunesse à travailler dur sur les marchés, étalant sa marchandise, pour amasser quelques sous et faire vivre sa famille. On n’a jamais vu un dealer passer sa journée, en public, dans les souks travaillant à la sueur de son front pour gagner quelques dirhams et vivant dans la pauvreté la plus absolue. Comme on n’a jamais vu un dealer de drogue occupant son temps libre à écrire des billets politiques attaquant le système, son fondement et ses pratiques.

Justice de classe...
Mais encore… si seulement Mohamed Sokrat avait bénéficié du même traitement réservé aux fils de … Jawad A, fils d’un député du nord, a été remis aujourd’hui en liberté provisoire alors qu’il a été interpellé en possession de drogue et conduisant en état d’ivresse.  Le fils du maire de Fès, condamné à trois ans de prison ferme pour trafic de stupéfiants cours toujours les rues de la ville de son père bénéficiant d’une liberté provisoire bienveillante. Ali N et Driss K, les fils de notables marocains qui ont agressé physiquement le préfet de police de Rabat, Mustapha Moufid, bénéficient eux-aussi d’une justice ce classe qui les maintient en liberté … Parce qu’ils ne sont pas pauvres et parce qu’ils ne sont pas des opposants politiques.

Comme qui dirait un mauvais film. Qui sera le prochain activiste ? Pour quel crime ?  Ce qui est insupportable avec la justice de classe et de vengeance marocaine  c’est qu’on y revient toujours. On y reviendra donc.

Nota Bene : pouvoir marocain = 98 % de Mohammed VI et 2% de Benkirane

mardi 12 juin 2012

URGENT - Rabat : Arrestation de 100 migrants africains

 Par l ’Organisation Démocratique du Travail , 6/6/2012

L' Organisation Démocratique du Travail condamne vivement l'arrestation de près de 100 migrants africains à Rabat, dans la soirée du mercredi 6 juin 2012, et exige leur libération immédiate et sans conditions et la garantie de leurs droits légitimes. Elle déplore encore une fois cette attitude gouvernementale contraire aux droits de l'homme et à la Convention internationale sur la protection des droits des migrants et de leurs familles, ratifiée par le Maroc.

 L’Organisation démocratique du travail vient d’être informée avec une grande stupéfaction et préoccupation, par l’un des membres de l’Alliance des migrants au Maroc , l'arrestation de près de 100 migrants africains et y compris les membres de l'Alliance qui sont enregistrés auprès du Haut Commissariat pour les réfugiés HCR. Ces arrestations ont eu lieu dans la capitale du Maroc et viennent au moment même où les travailleurs et travailleuses migrants se préparent pour l’organisation d’un congrès national d’affiliation. 

 L'Organisation démocratique du travail condamne avec fermeté ce traitement contraire aux droits de l'homme et la Convention internationale sur la protection des droits des migrants et leurs familles, ratifiée par le Maroc , renouvèle et réitère sa demande au gouvernement marocain pour :

 - La libération de tous les prisonniers de migrants africains sujets de cette campagne d’arrestation et sans conditions - - La réalisation des principes et des exigences des conventions internationales et humanitaires tel que stipulé dans la Constitution marocaine afin de protéger les droits des migrants. La mise en œuvre de la Conférence interparlementaire de l'Afrique, tenue à Rabat en 2008 qui appelle à la sécurisation des droits énoncés dans les instruments internationaux, en particulier la Convention internationale sur la protection de tous les travailleurs migrants et leurs familles, et de chaque personne qui est sur la terre du Maroc, sans aucune forme de discrimination, et d’éloigner ce dossier de toute approche sécuritaire. Les restrictions de l'immigration légale, qui a produit, en particulier, les résultats de la tente immédiatement fait les migrants plus vulnérables à l'exclusion, la violence, l'agression et de marginalisation. 
 - Le respect des décisions et recommandations de l'Organisation internationale pour les migrations, l'Organisation internationale du Travail, et le Haut Commissaire pour les Droits de l'Homme de l'Organisation des Nations Unies, conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui stipule que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits et que chacun a les droits et les libertés énoncés par cet outil, à se conformer aux instruments internationaux relatifs à la protection des réfugiés :
- "la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et la Convention de 1961 de l'Organisation de l'unité africaine, et la protection de l'expulsé (la Convention de 1954 sur l'état de l'expulsion, 
-  la Convention de 1961 sur la réduction des cas de expulsé), et la protection des travailleurs migrants (la Convention de 1990 pour la protection de tous les travailleurs et les membres de leurs familles), et la protection des victimes du commerce illégal des migrants (Protocoles contre le trafic d'immigrants clandestins en 2000 Protocoles à la Convention contre la criminalité transnationale organisée de la frontière). 

Pour le Bureau exécutif Secrétaire général Ali Lotfi 05 37 20 15 01 06 61 08 17 60

Émission de radio sur le rappeur Mouâd LHAKED emprisonné au Maroc

Par Nadia Akdoumi Akdoumi

Mouâd Lhaked ou le Rap au pays du Makhzen 

En attendant la mise en ligne de l'émission "Mouâd Lhaked ou le rap au pays du Makhzen", sur le site de Zones d'attraction, vous pouvez la trouver dès à présent sur mon Soundcloud : soundcloud.com
 Émission de radio sur le rappeur marocain Mouâd LHAKED. Réalisée par Nadia Akdoumi. Entretiens avec Maria Karim. Durée 1h31 minutes. Pour Zones d'attraction : www.zonesdattraction.org Radio libertaire le vendredi 8 juin 2012 de 11h30 à 13h00.
  -------------------------------------------------------------------------------------------------------- Excellente émission de Nadia Akdoumi ! Ahmed Benani

lundi 11 juin 2012

Catastrophe de l’éducation au Maroc : un historien français avait tout prévu il y a 50 ans

 Et si l’état actuel de l’éducation au Maroc était tout à fait prévisible depuis 50 ans? Et si l’état catastrophique était prémédité par une élite bien établie qui souhaitait continuer à avoir la mainmise sur le Maroc? C’est que laisse entendre cette lettre envoyée par Charles-André Julien, éminent historien français spécialiste du Maghreb. Au lendemain de l’indépendance, il fut invité par Mohammed V à fonder l’Université marocaine, et fut à cet effet nommé premier doyen de la Faculté des Lettres à Rabat. Cette lettre a été adressée à M. Bennani, Directeur du Protocole de Mohammed V. 

  Charles André Julien                       Paris 1 Novembre 1960 

Cher ami, 

 Depuis hier 31 Octobre, j’ai cessé d’être officiellement doyen de la Faculté des Lettres de Rabat. Je puis désormais m’exprimer en toute liberté. 

J’ai été appelé par Sa Majesté à contribuer à resserrer les liens culturels entre l’Occident et l’Orient. Je l’ai fait de mon mieux. J’ai créé de toutes pièces une Faculté qui a acquis un solide renom, et qui eut pu devenir le centre culturel le plus important de l’Afrique musulmane et un centre d’attraction pour les Africains francophones. J’ai toujours été partisan de l’arabisation, mais de l’arabisation par le haut. Je crains que celle que l’on pratique dans la conjoncture présente ne fasse du Maroc en peu d’années un pays intellectuellement sous développé. Si les responsables ne s’en rendaient pas compte, on n’assisterait pas à ce fait paradoxal que pas un fonctionnaire, sans parler des hauts dignitaires et même des Oulémas, n’envoie ses enfants dans des écoles marocaines. On prône la culture arabe, mais on se bat aux portes de la Mission pour obtenir des places dans des établissements français. 

Le résultat apparaîtra d’ici peu d’années, il y aura au Maroc deux classes sociales : celle des privilégiés qui auront bénéficié d’une culture occidentale donnée avec éclat et grâce à laquelle ils occuperont les postes de commande et celle de la masse cantonnée dans les études d’arabe médiocrement organisées dans les conditions actuelles et qui les cantonneront dans les cadres subalternes. Avec de la patience et de la méthode on eut pu aboutir à un tout autre résultat, qui permettrait de donner à tous les enfants des chances égales d’avenir. 

 Le Ministère de l’Education Nationale ne parait pas répondre aux services qu’on attend de lui. On ne saurait dire que l’ordre et la compétence y triomphent, cependant que les éléments marocains les plus valables et soucieux de l’avenir de leur pays sont attaqués dans l’Istiqlal. Les dossiers importants sont parfois partagés entre trois services sans que le cabinet laisse jouer au Secrétariat général son rôle normal de coordination. Le Ministre ne semble pas désirer les contacts. A part la visite de courtoisie que j’ai pu faire après ma nomination, je n’ai jamais eu l’occasion de m’entretenir avec lui. Le Directeur de l’Enseignement supérieur, dont dépend la Faculté, ne répond généralement pas aux lettres. Les mesures les plus importantes sont improvisées, et il m’est arrivé de les apprendre par leur publication au journal officiel sans que j’aie été consulté. C’est ainsi qu’à la mi-octobre 1960, on a décidé en quelques heures de créer une propédeutique et des certificats de licence marocaine de langue française, sans que les programmes aient été au préalable étudiés et que les incidences de ces initiatives aient été mesurées. J’ai appris ces décisions en prenant connaissance de textes polycopiés déposés sur le bureau de ma secrétaire. Il est impossible de faire un travail efficace avec une technique si contraire à la bonne administration. S’il est un domaine en effet où l’improvisation a des conséquences redoutables pour l’avenir, c’est Enseignement. On ne semble pas s’en douter. 

 Sa Majesté m’a appelé à Rabat pour promouvoir la culture marocaine, et non pour être complice de sa ruine. Je me suis donc retiré, laissant à d’autres les responsabilités d’une politique universitaire qui me parait imprudente et vouée à l’échec. Je répète que le Maroc est totalement libre de choisir la politique culturelle qui lui semble la meilleure, mais c’est à des Marocains qu’il doit en confier l’application. C’est pour cela que j’ai sollicité du Ministre mon remplacement par un doyen marocain. 

Un autre point me parait grave quoique d’un autre ordre, c’est celui de la situation faite aux fonctionnaires français qui sont en place, telle que j’ai pu l’apprécier par ma propre expérience. Que le Maroc les remplace par des nationaux, cela est tout à fait normal, mais qu’il ne leur témoigne pas des égards auxquels ils ont droit, cela me parait difficile à admettre. Depuis trois ans, j’ai consacré la majeure partie de mon temps au Maroc sans autre rémunération que le remboursement partiel de mes frais. Je l’ai fait volontiers, mais que l’on m’ait placé à plusieurs reprises devant le fait accompli alors que j’avais la responsabilité de la marche de la Faculté, cela ne saurait être admis par un homme conscient de sa dignité. Faire toutes les besognes officielles, et être tenu à l’écart des décisions fondamentales, c’est pour un doyen une position morale qu’il lui est impossible de supporter. Quand par exemple, le Recteur organise un banquet en l’honneur de son collègue de l’Université de Paris, le Professeur Debré, et qu’il y invite mon adjoint M. Ben Bachir sans m’y convier moi même, bien qu’il sache ma présence à Rabat, il pratique une ségrégation regrettable qui m’oblige à me souvenir que le soir de la Celle Saint-Cloud, j’étais l’hôte de Sa Majesté au premier dîner en l’honneur du Maroc indépendant. Je puis mesurer par ce seul fait les changements qui se sont produits depuis cinq ans. A la cérémonie émouvante qui a marqué mon départ, et à laquelle assistaient de nombreux marocains et français, j’ai été salué par un professeur, fonctionnaire du rectorat, et par le vice-doyen de la faculté. Le ministre n’était pas présent, et pas d’avantage le directeur de l’enseignement supérieur. Ce sont les Marocains qui ont éprouvé le plus de gène. Si j’ai reçu une lettre très aimable du recteur, le ministre n’a pas cru devoir me témoigner la reconnaissance du Maroc, soit en m’écrivant, soit en me recevant. Par contre, l’ambassadeur de France et le conseiller de la Mission culturelle dont je ne dépendais en aucune mesure et qui ont toujours strictement respecté l’autonomie de la Faculté, m’ont réservé à plusieurs reprises le meilleur accueil. Je me serais abstenu de signaler l’attitude à mon égard du Ministre de l’Education Nationale si elle n’avait entraîné des conséquences sur lesquelles je vous serais obligé de bien vouloir attirer l’attention de Sa Majesté. Depuis le 10 mai dernier (2), date à laquelle j’ai donné ma démission, j’ai écrit à plusieurs reprises au Ministre pour l’informer de la situation. II n’a pas jugé utile de m’accorder un entretien. Avant de retourner au Maroc, je l’ai informé que je serais à Rabat, pour un dernier séjour, à partir du 13 Octobre et que je me tiendrais à sa disposition. J’avais l’intention de le prier de solliciter pour moi une audience de sa Majesté. Fonctionnaire chérifien, je devais en tant que français donner l’exemple du respect de la voie hiérarchique qui s’impose à tous. M’adresser directement au Palais, sans passer par l’intermédiaire de mon ministre eut manqué aux règles les plus impératives de l’Administration. Mon Ministre ne me convoquait pas, j’ai été mis dans l’impossibilité à mon grand regret de présenter à Sa Majesté mes remerciements pour la confiance qu’elle m’a toujours témoignée. 

 Croyez mon ami à mes souvenirs les meilleurs. 

 Charles André Julien, professeur à la Sorbonne ». Source : Centre d’Histoire de Sciences Po Paris Un article détaillé sur Charles-André Julien est publié sur le numéro de Juin 2012 du magazine Zamane.
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 Après ce lamentable aspect de la politique de Hassan II, voici la réflexion de Salah Elayoubi sur celle de son fils, carrément suicidaire !

 Finalement, il existe bel et bien une justice immanente !
Hassan II a battu, enlevé, torturé, emprisonné, exécuté ses opposants. Il a entamé une campagne de confiscations sans précédent de l'économie. Il a acheté les consciences, méprisé ses compatriotes et les a réduit au rôle d'esclaves !
Il est mort dans son lit, au milieu de sa famille, alors que beaucoup de ses adversaires politiques n'ont même pas eu droit à une sépulture décente, ni à des funérailles.
Voilà que sa progéniture, dont il pensait qu'elle aurait cinquante années de tranquillité, se concocte sa propre perte, en amplifiant les travers du géniteur: rapine, escroquerie, vols, fainéantise, paresse, vie dissolue, sans oublier le manque total d'intelligence politique, sinon le manque d'intelligence tout court.
Dans n'importe quelle langue, cela s'apparente au suicide !

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 Par Mustapha Adib
Les rois au Maroc voulaient bien faire du peuple marocain un peuple analphabète et illettré. Ils pensaient, M6 compris, que ça leur assurerait la pérennité et la prospérité. Mais aussi de pouvoir voler, tuer, arnaquer, etc. en toute quiétude.
Sauf qu' il y a toujours un "mais" quand on ne construit pas sa légitimité et sa pérénité et sa prospérité sur du solide, du vrai, du propre.


dimanche 10 juin 2012

Urgent pour l'avenir du Maroc : L’Appel de Genève (Juillet 2012)

Image du profilpar Ahmed Benani, 9/6/2012

Session spéciale sur la situation des violations des droits de l’Homme au Maroc à la lumière des événements politiques récents. 

 Durant le mois de juillet 2012, le Mouvement du 20 février pour la Suisse, organise une session spéciale de deux jours à Genève, pour examiner la situation des Droits de l’Homme au Maroc. Le bilan du travail collectif et ses recommandations seront transmis aux services compétents de l’ONU et aux réseaux des ONG internationales établies à Genève. Participeront à cette rencontre, des représentants de la société civile et de plusieurs ONG humanitaires marocaines. 

 A cette occasion le Mouvement du 20 février pour la Suisse lance le présent appel : 

-  A tous les défenseurs des Droits de l’Homme, ONG marocaines, acteurs de la société civile, mouvements féministes, intellectuels de la scène marocaine et d’ailleurs, auteurs, poètes, journalistes, 
- à toutes celles et à tous ceux qui pensent le changement démocratique, refusent toutes formes de répression et de régression au Maroc , expriment leur crainte d’un retour aux années de plomb des 38 ans du règne de Hassan II.
 - Nous appelons en particulier, les militants, acteurs et penseurs des mouvements et associations suivants : 

 - Mouvement du 20 février 
- Les associations féministes 
- Les différentes mouvances de l’amazighité et des cultures opprimées qui défendent publiquement les libertés individuelles et collectives. 
 - Les représentants des minorités juives 
- Toutes celles et tous ceux qui, en raison de l’expression de leurs convictions religieuses, laïques, ou leur attachement à la liberté de conscience, de leur identité sexuelle ou parce qu’ils œuvraient pour un projet politique alternatif, ont été persécutés, réprimés, enlevés, arrêtés, torturés et ont fait l’objet de procès illégaux, de nous rejoindre ou de se faire représenter, en juillet 2012 à Genève (la date exacte leur sera communiquée sous peu). 

 Ces participant(E)s sont invité(E)s à nous adresser leurs rapports de synthèse au sujet de toutes les violations des droits de la personne humaine, perpétrées durant la période de Janvier 2011 à Juillet 2012 
La date limite d’envoi de ces rapports est fixée au 25 Juin 2012. Nous les invitons toutes et tous à nous faire parvenir leurs documents comportant deux pages maximum, en format A4, par mail ou par la messagerie de Facebook : m20fevrier.ch@gmail.com https://www.facebook.com/groups/328125647205409/?ref=ts 

A l’issue de nos deux journées d’études , nous établirons dans toute la transparence possible et de manière démocratique un compte rendu détaillé sur la situation politique et celle des droits humains au Maroc que nous transmettrons aux ONG établies à Genève, mais aussi aux services compétents de l’ONU. Ainsi nous pourrons sensibiliser l’opinion publique internationale et nationale et faire pression sur les autorités marocaines pour qu’elles cessent d’intimider, de torturer et d’embastiller les acteurs du changement démocratique. 
 Les mouvements qui participeront à la rencontre de Genève voudront bien désigner une ou un représentant, le M20F pour la Suisse s’engage à prendre en charge les frais de voyage et de résidence de ce délégué (E). Nous nous engageons à aider les membres appartenant à ces organisations dans leur démarche pour l’obtention du Visa d’entrée en Suisse. دون التكلف بمصاريف الاقامة او السفر. 

 Le Mouvement du 20 février pour la Suisse ne possède pas de budget qui lui soit propre, mais il compte sur le soutien financier des autorités cantonales et fédérales suisses, sur celui de certaines fondations et enfin sur les contributions volontaires d’ONG et de personnalités indépendantes. Les organisations marocaines et les autres représentants ou sections du M20F en Europe et en Amérique sont invitées également à nous soutenir financièrement, d’avance nous les en remercions. Nous communiquerons la semaine prochaine les coordonnées bancaires du M20 février pour la Suisse. 
 Ahmed Bennani et Kacem el Ghazali, porte-paroles du Mouvement du 20 février pour la Suisse . Mouvement du 20 février pour la Suisse Lausanne, le 5 juin 2012

Que se passe-t-il au Maroc ?

Mohammed Belmaïzipar Mohammed Belmaïzi, 7/6/2012

 A cette question, je me permets de répondre par une autre question : Que se passera-t-il au Maroc ? 

 Car ce qui se passe au pays du Couchant est archiconnu pour faire en quelque minutes le tour de l’actualité. Rien n’évolue et rien ne semble aller dans le sens d’instaurer une gouvernance éthique, pourtant revendiquée par les peuples en révolution au Maghreb et en Orient. Dans ce contexte sismique qui a jugulé la peur, fait dégager des dictateurs et a semé les germes de la contestation, le roi et son entourage se sont précipités pour étouffer et embrouiller la marche du peuple marocain. Une Constitution cosmétique en un temps record, suivie d’élections législatives cocotte-minute, juste à la veille des vacances d’été 2011 ; alors que le Mouvement du 20 février 2011 n’était loin que de quelques cinq petits mois. Et comme tout a été minablement bâclé pour bâillonner les protestations qui, à chaque dimanche, ont inondé les rues du Maroc, malin serait celui qui oserait convaincre l’opinion que le pays est pacifié et que des réformes profondes sont à l’œuvre ! 

 Bien au contraire, les détenteurs du pouvoir dépensent leur énergie à mater l’insoumission et à recourir à la coercition de l’Etat. La scandaleuse répression sur les habitants de Taza, d’Abou Ayache, d’El Hoceima, de Khouribga, pour ne citer que ces villes, relève de la provocation la plus insidieuse, la plus impertinente et la plus ruineuse vis-à-vis de l’Histoire. Pourtant les citoyennes et les citoyens de notre pays ont tout fait pour faire évoluer leurs revendications légitimes sur le registre des rapports de force, registre démocratique et civilisé. Mais aucune concession ni négociation ne seront de mise. Au diable le « contrat social » et la « morale civile » qui régulent les sociétés qui aspirent aux progrès et à la démocratie. Tout est clairement et hermétiquement cadenassé. 

 Oui, que se passera-t-il donc au Maroc ? 

 Primo, le face-à-face entre la répression illégitime et les protestations légitimes, est une réalité abrutissante. Mais démontre bien que la société civile est déterminée à défier le pouvoir... et l'exemple parlant dans ce sens ce sont les manifestations vigoureuses de ce 27 mai... 

La violence de l’Etat ne peut donc venir à bout de ce formidable élan de la contestation au Maroc. Contestation soutenue de surcroit par le contexte historique inédit des soulèvements mitoyens. Le perdant dans l’affaire est celui qui rame à contre-courant de l’Histoire. Autrement dit, la déchéance d’un État stupidement obstiné est inéluctable. Mais comme l’Histoire en mouvement a horreur de la crispation et de l’immobilisme, on peut s’attendre à une irruption volcanique, une insurrection, inscrite dans l’ordre des choses, et dont personne ne sortira indemne. 

Ensuite, le scénario terroriste. Le nœud gordien décrit plus haut, risque de se manifester par des gesticulations terroristes manipulées par les pouvoirs institués pour semer la peur et justifier une prise en main liberticide. Mais là aussi, rien ne peut réussir à étouffer les aspirations têtues, vieilles de quelques cinq décennies. Mais que ce terrorisme soit manipulé ou organisé par des groupuscules aventuriers, autonomes des coulisses agissantes à l’ombre, c’est le manque de volonté et l'aveuglement de l’Etat qui endossent toute la responsabilité. 

 Et enfin l’hypothèse qui reste pointer à l’horizon sera un coup d’Etat militaire. Selon analyses et révélations, les instituions militaires sont dans un état délabré, gangrené par la corruption, l'abus et l’arbitraire. Autant dire, le moral des militaires et on ne peut plus bas. Ces militaires ne peuvent sortir de ce mauvais traitement et de l’humiliation qu’ils vivent intensément, que par un soulèvement aux couleurs de la Révolution des Œillets au Portugal. Toute autre tentative d’une dictature militaire sera impraticable dans le contexte révolutionnaire que nous vivons à l’entour. 

Comme on le voit, l’avenir du Makhzen est scellé. Le changement s'impose et quoi qu’il fasse, il est fatalement condamné !