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vendredi 24 décembre 2010

En Sardaigne, un "reality show" ouvrier dans l'Alcatraz italien

“100 jours sur I’ île des 'caissintégrés'”, histoires collectives de résistance des précarisés
Les ouvriers de l'entreprise Vinyls (ancienne Enichem, de Porto Torres), en Sardaigne, ont été mis au chômage. Ils se sont enfermés depuis 300 jours dans l'ancienne prison de haute sécurité de l'Asinara, pour parodier
le célèbre reality show de la télé, “L’isola dei famosi” (L'île des célèbres). Un livre sur les 100 premiers jours  de cette lutte originale vient de paraître. Compte-rendu à lire ici
 

Pour comprendre la crise et y répondre : un texte de Karl Heinz Roth

La crise mondiale : son déroulement jusqu’ici, comment elle semble évoluer et les perceptions et possibilités d’action de la base
par Karl Heinz Roth
Version écrite d’une conférence faite entre mi-septembre et la fin novembre 2009 dans plusieurs villes de langue allemande. Les points forts variaient avec la composition sociale de l’auditoire. Cette version présente en quelque sorte un aperçu de ces diverses variantes.
 
Il y a plus de deux ans - en août 2007- la crise économique que traverse le monde a atteint un premier sommet avec l’effondrement des marchés financiers. Mais c’est seulement dans la première quinzaine de septembre 2008, lorsque les deux premières banques hypothécaires des USA, la première compagnie mondiale d’assurances et deux banques d’investissement de première grandeur se sont à leur tour effondrées que nombre de gens se sont avisés que cette évolution pouvait avoir des conséquences directes sur leur situation sociale et professionnelle. Au cours de ces quelques semaines c’est tout le système capitaliste mondial qui é été ébranlé. Aujourd’hui cette crise domine et angoisse le monde entier. On redécouvre que les cycles et crises de l’accumulation du capital déterminent la vie sociale. Et l’on débat avec de plus en plus de virulence pour savoir qui paiera la casse sociale et les énormes dépenses engagées par les budgets publics pour les « paquets de sauvetage » et programmes de relance par l’incitation fiscale lancés durant la première phase de la crise.
 Face à cette situation j’ai, à la fin de l’été dernier, remis à plus tard mes projets en cours. J’ai commencé à documenter le déroulement actuel de la crise, recherché ses causes profondes et l’ai comparée aux précédentes crises mondiales du capitalisme industriel. Je présenterai les résultats de ces recherches dans le premier point fort de cet article, pour fixer son cadre d’analyse[1]. Mais je ne m’arrêterai pas là. Dans la deuxième partie je tirerai un bilan des développements  de ces derniers mois et m’attacherai à la question qui nous brûle la langue à tous : comment cette crise va-t-elle évoluer - peut-on envisager une amélioration ou même une reprise économique rapide ou devons-nous nous préparer à une dépression prolongée ? Ensuite (troisième partie) je tenterai d’éclairer un peu  comment les gens d’en bas vivent la crise. Enfin, dans la quatrième et dernière partie, je proposerai à la discussion quelques hypothèses de possibilités d’actions visant à une alternative.



Joyeux Noël et …

…une bonne et leakeuse année !



Attrapez-le! Il essaye de faire le mur !
Banksy


Beto Cartuns
Marian Kamenský
Ismail Dogan

"J'en ai eu marre de Noël". Signé: Le Père Noël. Ludus

Tunisie: Soulèvement à Sidi Bouzid après l'immolation par le feu d'un jeune chômeur diplômé فيديو: سيدي بوزيد، مسيرة ضخمة وتجمع إحتجاجي لليوم الثاني على التوالي

Des centaines d'habitants de Sidi Bouzid (210 km au sud-ouest de Tunis) ont manifesté le samedi 18 décembre devant le siège du gouvernorat, pour manifester leur colère et leur solidarité avec le jeune chômeur Mohamed Bouazizi, diplômé de l'Institut supérieur d'informatique de Mahdia, qui s'était immolé par le feu au même endroit la veille, pour protester contre confiscation par les autorités de son stand de vente de fruits et légumes. Les manifestants ont traversé la ville en scandant de nombreux slogans. On ignore si Mohamed est mort ou vivant, mais sa famille dit qu'on lui a refusé de le voir. 4 policiers ont été suspendus suite à cette affaire. Alors que les manifestations continuaient dimanche, des centaines de policiers ont été envoyés en renfort à Sidi Bouzid.
L e dernier message de Mohamed Bouazizi sur le mur de sa page Facebook:
Je m'en vais maman, pardonne-moi, les reproches sont inutiles, je suis perdu sur un chemin que je ne contrôle pas, pardonne-moi, si je t’ai désobéi, adresse tes reproches à notre époque, pas à moi, je m'en vais et mon départ est sans retour, j’en ai marre de pleurer sans larmes, les reproches sont inutiles dans cette époque cruelle, sur cette terre des hommes, je suis fatigué et je ne retiens rien du passé, je m'en vais en me demandant si mon départ m’aidera à oublier.
تجمع صباح اليوم السبت 18 ديسمبر 2010 مئات المواطنين امام مقر ولاية سيدي بوزيد تعبيرا عن غضبهم وتضامنهم مع محمد البوعزيزي الشاب العاطل عن العمل الذي اضرم النار في جسده يوم امس امام مقر الولاية وقد جاب المواطنون بعض شوارع المدينة رافعين عدة شعارات احتجاجية علما ان اخر المعطيات الواردة عن الحالة الصحية للشاب محمد البوعزيزي غامضة جدا وحسب معلومات متدولة بين الاهالي فان عائلة الشاب منعت من زيارته ليلة البارحة في مستشفى صفاقس وبعضهم يروج ان بعض افراد العائلة تعرض للاعتداء عند تمسكه بالدخول الى غرفة المريض وهو ما يؤكد فرضية وفاته كما يتداول الاهالي خبر ايقاف 4 من اعوان الشرطة البلدية في سيدي بوزيد على خلفية هذا الحادث للتحقيق معهم

وسنعمل على مد الراي العام بكل المعطيات الجديدة حال توفرها علما ان الاعتصام متواصل الى حد الساعة منتصف النهار

نقابي – سيدي بوزيد
آخر كلمات كتبها محمد بوعزيزي على حائطه في الفيسبوك قبل اقدامه على محاولة الإنتحار بحرق نفسه أمام مقر ولاية سيدي بوزيد
مسافر يا أمي، سامحني، ما يفيد ملام، ضايع في طريق ماهو بيديا، سامحني كان عصيت كلام أمي، لومي على الزمان ما تلومي عليّ، رايح من غير رجوع, يزي ما بكيت و ما سالتش من عيني دموع، ما عاد يفيد ملام على زمان غدّار في بلاد الناس، أنا عييت و مشى من بالي كلي اللي راح، مسافر و نسأل زعمة السفر باش ينسّي
محمد بو عزيزي

أولى صور المواجهات في سيدي بوزيد  





mercredi 22 décembre 2010

Amnesty International : Maroc et Sahara occidental. Les droits humains bafoués sur fond de manifestations, de violence et de répression

DÉCLARATION PUBLIQUE

20/12/2010
Dans un nouveau rapport rendu public lundi 20 décembre 2010, Amnesty International appelle les autorités marocaines à mener une enquête approfondie, indépendante et impartiale sur l'ensemble des atteintes aux droits humains qui se seraient produites en lien avec les évènements du 8 novembre 2010 à Laayoune, dans le Sahara    occidental sous administration marocaine et à poursuivre en justice les auteurs des abus perpétrés.
Des affrontements violents ont éclaté en début de journée lundi 8 novembre, lorsque les forces de sécurité marocaines sont intervenues pour faire évacuer le campement de Gdim Izik, qui avait été dressé dans le désert, à quelques kilomètres de Laayoune, début octobre par des Sahraouis pour protester contre la marginalisation dont ils se disent victimes et contre l'absence d'emplois et de logements appropriés.
Le rapport d'Amnesty International Rights Trampled : Protests, Violence and Repression in Western Sahara fait état d'une série d'atteintes aux droits humains perpétrées lundi 8 novembre, à la fois dans le campement et à Laayoune. De violents heurts se sont produits lorsque les forces de sécurité sont intervenues pour faire évacuer le campement ; les troubles se sont ensuite étendus à Laayoune où manifestants Sahraouis et résidents marocains se sont livrés à des attaques – incendiant des maisons, des boutiques et des commerces ainsi que des bâtiments publics. De nombreux Sahraouis ont été arrêtés et frappés ou soumis à des actes de torture ou autres mauvais traitements.
Treize personnes, 11 membres des forces de sécurité et deux Sahraouis, sont décédées à la suite des violences dans le campement et à Laayoune.Le bilan le plus lourd a été enregistré lors de l'opération de  démantèlement du campement par les forces de sécurité marocaines qui ont perdu neuf de leurs hommes, tués lors des affrontements ou dans des attaques délibérées par des Sahraouis résistant à la destruction de leur campement. Les circonstances exactes ne sont pas encore établies mais les chercheurs d'Amnesty International qui se sont rendus sur place fin novembre ont interrogé de nombreux témoins qui leur ont affirmé que des membres des forces de sécurité n'avaient pas hésité à frapper des femmes âgées à coups de matraque pour les obliger à partir avant de déchirer leurs tentes. Certaines portaient encore des blessures visibles plus de deux semaines plus tard.
En se basant sur ses propres recherches, Amnesty International est parvenue à la conclusion que les forces de sécurité marocaines n'avaient peut-être pas eu l'intention de recourir à une force excessive pour démanteler le campement et disperser les manifestants, mais que dans plusieurs cas la force employée avait été clairement excessive, contre des manifestants ne représentant pas une menace et n'offrant pas ,de résistance.
La nouvelle de l'évacuation du campement par les forces de sécurité a vite atteint Laayoune où, alimentée par des rumeurs exagérément alarmistes faisant état de morts parmi les Sahraouis et d'actes de brutalité de la part des forces de sécurité, elle a provoqué de violentes manifestations des Sahraouis qui s'en sont pris à des bâtiments publics, des banques, des voitures et autres biens appartenant à des citoyens marocains ou à des Sahraouis considérés comme favorables à l'administration du Sahara occidental par le
Maroc. Après une période d'accalmie, de nouvelles violences ont éclaté, les résidents marocains cette fois s'en prenant à des maisons, des boutiques et des commerces appartenant à des Sahraouis ; plusieurs résidents sahraouis ont été frappés. Les forces de sécurité présentes ne sont pas intervenues lors des attaques de maisons et de commerces sahraouis et ont même parfois prêté main forte aux agresseurs.
Les forces de sécurité marocaines ont arrêté environ 200 Sahraouis lundi 8 novembre et dans les jours et les semaines qui ont suivi. Toutefois, à notre connaissance, on n'a enregistré à ce jour ni interpellation ni poursuites en justice en lien avec les attaques menées par des résidents marocains contre des Sahraouis, leurs maisons ou leurs biens.
Tous les Sahraouis interviewés par Amnesty international ont décrit la façon dont ils ont été battus, torturés ou les mauvais traitements qui leur ont été infligés au moment de leur arrestation ou lors de leur garde à vue par les autorités marocaines ; la plupart d'entre eux avaient des cicatrices et des blessures visibles à l'appui de leur témoignage. Malgré cela, les autorités marocaines n'ont pris aucune mesure pour enquêter sur les allégations de torture et autres mauvais traitements comme le prévoient la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels le Maroc est État partie.
Les autorités marocaines ont la responsabilité de protéger la sécurité publique et de punir les actes de criminalité mais elles doivent le faire sans discrimination et en tenant pleinement compte des droits humains. Lorsqu'elles assurent le maintien de l'ordre lors des manifestations, les forces de sécurité ne doivent pas recourir à une force excessive mais limiter l'utilisation de la force au strict minimum nécessaire et l'employer de façon proportionnelle. Les actes de violence sur des personnes en garde à vue qui ne présentent pas de danger sont toujours illégaux et ne doivent pas être tolérés.
Le rapport d'Amnesty International met également en lumière l'absence d'informations communiquées aux familles des détenus par les autorités, parfois pendant deux semaines, en violation de la loi marocaine.
Cette absence s'accompagne de restrictions imposées par les autorités marocaines à l'accès à l'information, notamment pour les journalistes qui souhaitaient couvrir les évènements et auxquels l'accès à Laayoune a été refusé, générant des inquiétudes inutiles pour les familles dont certaines craignaient que leurs proches n'aient été tués.
Plus de 130 Sahraouis sont actuellement passibles de poursuites en justice après les évènements du lundi 8 novembre. Dix-neuf d'entre eux vont comparaître devant un tribunal militaire, bien qu'il s'agisse de civils ; certains sont des militants politiques sahraouis déjà connus qui prônent l'autodétermination du Sahara occidental. Leur arrestation a fait renaître la crainte que les autorités ne cherchent à impliquer dans les évènements du 8 novembre des personnes critiques du gouvernement et des opposants pacifiques, du fait de leurs opinions politiques.
Certains des accusés ont comparu devant un juge d'instruction sans assistance juridique et plusieurs d'entre eux auraient présenté des signes visibles de torture et autres mauvais traitements et se seraient plaints des violences subies. Aucun n'a cependant été vu par un médecin et aucune enquête n'a, semble-til, été diligentée concernant l'objet de leurs plaintes. Des détenus ont déclaré qu'à l'issue de leur interrogatoire, ils avaient dû signer ou apposer l'empreinte du pouce au bas de déclarations qu'ils n'avaient pas été autorisés à lire, ce qui fait craindre que ces déclarations faites sous la torture ou la contrainte ne soient utilisées comme preuve à charge contre eux lors de leur procès, en violation du droit international.
Le rapport d'Amnesty international comprend les recommandations suivantes aux autorités marocaines :
- les autorités marocaines doivent veiller à ce que des enquêtes judiciaires soient menées sur toutes les atteintes aux droits humains qui auraient été perpétrées en lien avec les évènements du lundi 8 novembre – soit en ouvrant une enquête judiciaire pour chaque affaire, soit en mettant en place une commission d'enquête indépendante et impartiale ayant autorité pour assigner des témoins, disposant d'un accès libre à toutes les informations pertinentes, notamment la documentation officielle et tous les rushs des films et bandes vidéo enregistrés le lundi 8 novembre, ainsi que d'un accès à tous les lieux de détention. Elles doivent également s'assurer que les responsables d'actes de violence, de torture et autres mauvais traitements ainsi que les auteurs d'agressions contre des personnes et d'attaques contre des biens soient poursuivis, conformément aux normes internationales d'équité des procès ;
- les autorités doivent veiller à ce que les personnes détenues puissent se faire représenter par un avocat de leur choix lors de leur comparution devant le procureur du roi ou le juge d'instruction et lors des audiences et veiller à ce que leur procès respecte les normes internationales d'équité des procès ; aucune information arrachée sous la torture ou la contrainte ne devra utilisée comme preuve à charge contre elles lors de leur procès. Les autorités doivent s'assurer qu'aucun civil ne sera jugé par un tribunal militaire.
Complément d'information
Les conclusions de ce rapport se fondent sur une visite d'établissement des faits réalisée par Amnesty International au Maroc et au Sahara occidental entre le 22 novembre et le 4 décembre 2010. Dans le cadre de cette visite, Amnesty International a rencontré des responsables gouvernementaux à Rabat et Laayoune et s'est entretenue avec des familles de Sahraouis et de membres des forces de sécurité tués ou blessés, des proches de détenus, d'anciens détenus, des défenseurs des droits humains, des avocats et d'autres personnes encore.
Le statut du Sahara occidental, dont l'annexion en 1975 par le Maroc est controversée, reste un sujet sensible aux yeux des autorités marocaines qui continuent de faire preuve de peu de tolérance pour quiconque exprime publiquement son opinion en faveur de l'indépendance du Sahara occidental. Les autorités marocaines continuent de prendre pour cibles non seulement les militants sahraouis qui défendent le droit à l'autodétermination du Sahara occidental, mais aussi les défenseurs des droits humains sahraouis qui mènent des actions de surveillance de la situation des droits humains sur le terrain, dénoncent les violations constatées dans la région et font toujours l'objet d'actes d'intimidation, de harcèlement et même de poursuites.

Sahara occidental : la France contre les droits de l'homme ?

Par Philippe Bolopion, directeur ONU de Human Rights Watch, Le Monde, 22/12/2010
Les événements qui ont embrasé El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, le 8 novembre, devraient convaincre la diplomatie française de changer de cap sur un dossier peu connu, mais qui embarrasse jusqu'aux plus aguerris de ses diplomates. Depuis plusieurs années, à l'abri des portes closes du Conseil de sécurité de l'ONU, la France use du pouvoir de dissuasion que lui confère son droit de veto pour tenir les Nations unies à l'écart des questions touchant au respect des droits de l'homme dans le territoire annexé par son allié marocain en 1975.
Faute d'un mandat approprié, la mission de l'ONU au Sahara Occidental (Minurso) est restée aveugle tout au long des événements qui ont opposé le mois dernier les forces de l'ordre marocaines aux militants sahraouis – les troubles les plus graves depuis le cessez-le-feu de 1991. Le Conseil de sécurité de l'ONU, en charge de la paix internationale, s'est vu dans l'incapacité de faire la part des choses entre le mouvement indépendantiste du Front Polisario, qui a dénoncé sans preuve le massacre de 36 manifestants pacifiques, et le Maroc qui prétendait, sans plus de crédibilité, libérer les milliers de civils sahraouis soi-disant retenus en otage par des " criminels " dans un camp érigé en signe de protestation à proximité de El-Ayoun.
Si ces événements s'étaient déroulés en République démocratique du Congo, en Haïti ou au Soudan, des experts en droits de l'homme de l'ONU auraient immédiatement été dépêchés sur place pour établir une version objective des événements et informer le Conseil de sécurité, contribuant ainsi à apaiser les tensions. La présence d'observateurs de l'ONU aurait aussi pu s'avérer dissuasive pour les forces de sécurité marocaines qui ont à plusieurs reprises, selon notre enquête, passé à tabac des personnes arrêtées à la suite des troubles.
Toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU établies depuis 1991 disposent de ces mécanismes, qui reposent sur le constat que toute paix durable s'appuie sur le respect des droits de l'homme. Partout ailleurs, du Darfour au Timor Leste, en passant par le Kosovo, la France soutient pleinement l'intégration croissante des questions touchant aux droits de l'homme dans les missions de l'ONU. Il n'y a que sur le dossier sahraoui que Paris s'arc-boute, persistant à défendre une anomalie historique.
Cette obstination française a un coût. L'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, l'a appris à ses dépens, le 30 avril dernier, lorsqu'il a dû faire face aux pays du Conseil de sécurité tels que le Royaume-Uni, l'Autriche, l'Ouganda, le Nigeria ou le Mexique, qui sont favorables à un élargissement du mandat de la Minurso aux questions de droits de l'homme. A quelques heures de l'expiration du mandat de la mission de l'ONU, selon plusieurs témoins, le ton est monté.
Comment la France, qui se prétend le berceau des droits de l'homme, pouvait-elle s'opposer à toute mention des droits de l'homme dans la résolution, a demandé un ambassadeur occidental ?
Son homologue chinois, un rien ironique, s'est réjoui de constater que Paris partageait désormais les réserves de Pékin sur tout débat des droits de l'homme au Conseil de sécurité. Après une vive réponse de l'ambassadeur français, suivie d'excuses toutes diplomatiques, la France a obtenu gain de cause, non tant par la force de ses arguments que par celle de son droit de veto.
Les diplomates français se défendent en affirmant que la question des droits de l'homme est devenue un chiffon rouge pour le Maroc, qui y voit une ruse du Polisario et de son soutien officiel algérien, pour embarrasser le Royaume chérifien. A en croire Paris, cette question est une diversion, qui ne fait que braquer Rabat, sans faire avancer les pourparlers entre les deux camps, par ailleurs enlisés depuis des années.
Mais au lieu de s'aligner sur Rabat, la France devrait convaincre le Maroc qu'il a tout à gagner à améliorer les conditions dans lesquelles vivent les Sahraouis sous son contrôle, souvent muselés et harcelés par les forces de l'ordre marocaines lorsqu'ils osent se prononcer pour l'indépendance. Les observateurs onusiens seraient aussi d'un grand secours pour les réfugiés sahraouis qui vivent près de Tindouf, en Algérie, dans des camps où le Front Polisario règne en maître et intimide ceux qui soutiennent le plan d'autonomie marocain – une situation mainte fois dénoncée par Rabat.
Le renouvellement du mandat de la Minurso, en avril 2011, offre à la diplomatie française une chance de corriger la situation. Il est temps que Paris reconnaisse que, sans un strict respect des droits des Sahraouis, garanti par l'ONU, les deux camps continueront à se livrer à des campagnes de désinformation qui ne font que compliquer les efforts du Conseil de sécurité en faveur d'une solution politique.

TUNISIE : des magistrats indépendants empêchés de participer au congrès de l’Association des Magistrats Tunisiens

Par le REMDH, Copenhague, Genève, Paris, 21/12/2010
 Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme - un programme conjoint de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) - condamnent fermement la persistance d’actes de harcèlement et les atteintes à la liberté de mouvement à l’encontre de plusieurs magistrats indépendants à l’occasion de la tenue du congrès de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT).
Organisé dimanche 19 décembre dans la banlieue de Tunis, le 13ème congrès de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a une nouvelle fois été marqué par l’absence des magistrats membres du bureau exécutif démocratiquement élu de l’association, évincés depuis 2005 après avoir publiquement pris position en faveur d’une plus grande indépendance du judiciaire en Tunisie.
Les jours précédents le congrès, M. Ahmad Al Rahmouni, Mme Kalthoum Kennou, Mme Wassila Kaabi, Mme Raoudha Karafi, Mme Leila Bahria, Mme Noura Al Hamdi ont fait l’objet de filatures rapprochées. Leurs domiciles ont été encerclés par des policiers les empêchant de se déplacer pour accéder au lieu où se tenait le congrès. Le 19 décembre, M. Hamadi Al Rahmani, également membre du bureau légitime de l’AMT, a été empêché d’accéder à l’hôtel où était organisé le congrès par des membres des forces de l’ordre en civil qui lui ont indiqué « agir sur instruction » du ministère de l’Intérieur.
Ces restrictions font écho aux mesures prises par les autorités tunisiennes lors des derniers congrès de l’AMT en 2006 et 2008 visant à empêcher les structures démocratiquement élues de l’association de faire entendre leur voix auprès de leurs confrères. En 2006, le règlement intérieur de l’association était même modifié afin d’empêcher ces magistrats de se porter candidats au comité exécutif de l’Association.
Ces nouvelles atteintes aux libertés de mouvement et d’association font également suite aux mesures arbitraires et au harcèlement dont les magistrats du bureau exécutif démocratiquement élu de l’AMT sont systématiquement la cible depuis des années (mutations arbitraires en violation du principe de l’inamovibilité, blocage de l’avancement, ponctions injustifiées sur salaire etc.). Le REMDH et l’Observatoire constatent avec inquiétude que les directions successives de l’AMT n’ont jamais pris la défense de leurs confrères, en contradiction avec le mandat de cette association.
Le REMDH et l’Observatoire demandent aux autorités tunisiennes de :
· mettre un terme au harcèlement des juges indépendants en Tunisie, et cesser toute forme d’ingérence dans les élections et les activités de l’AMT
· se conformer en toutes circonstances aux Principes fondamentaux relatifs à l'indépendance de la magistrature et notamment de son article 8 qui dispose que « les magistrats jouissent, comme les autres citoyens, de la liberté d'expression, de croyance, d'association et d'assemblée; [qu’ils exercent] de manière à préserver la dignité de leur charge et l'impartialité et l'indépendance de la magistrature. »
· mettre la législation et la pratique en conformité avec les standards internationaux relatifs à la profession de magistrat notamment en réformant la composition, les attributions et les règles de fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), en assurant le passage automatique des magistrats d’un grade à l’autre, et en consacrant la principe de l’inamovibilité des juges dans la Constitution.
Alors que l’Union Européenne négocie actuellement le rehaussement de ses relations avec la Tunisie par l’octroi du « statut avancé » dans le cadre de la politique de voisinage, le REMDH et l’Observatoire :
- rappellent que le respect des droits humains constitue un « élément essentiel » de cette relation,
- demandent à l’UE de prendre publiquement position sur les actes de harcèlement contre les magistrats indépendants dans ce pays,
- appellent les institutions de l’UE à intégrer de façon effective dans les négociations avec la Tunisie la question de l’indépendance de la justice.
Pour plus d’informations, merci de contacter :
· REMDH: Henriette Irminger Sonne (EN/FR) : + 45 3083 8337/ Shaima Abou Kheir (AR) : + 020101077207
· OMCT : Seynabou Benga : + 41 22 809 49 39
· FIDH : Karine Appy / Arthur Manet : + 33 1 43 55 25 18

mardi 21 décembre 2010

A propos de l'attribution du Prix Sakharov, extraits du forum des Ligueurs (de la LDH)

CUBA : Droitsdel'hommismes  et impostures
De Paul Berger, Metz, 20/12/2010
J'invite les lecteurs de ce forum à consulter les réactions scandalisées et ironiques à la fois qui ont suivi ce geste  inouï: Jean-Luc MELENCHON   quittant ostensiblement  l'Assemblée européenne au moment de la remise du prix Sakharov à un journaliste cubain  emprisonné(1). (...) 
Le savez-vous ?  C'est horrible  les emprisonnements politiques à CUBA.  On en compte 167 en mai 2010 contre 300 en 2006. Quelle horreur. C'est 167  de trop, certes.  Combien de morts à cause  du  régime cubain  à Cuba  et dans le monde ? Cherchez bien. Comparez  au  nombre de victimes  des interventions criminelles des USA depuis 60 ans.  Un seau  d'eau dans  une grande mare.  
         Des  droits de l'hommistes toute honte bue...
Parmi  les votants en faveur de ce  prix Sakharov scandaleux il y a malheureusement  des élus français et j'en ai honte. Ils ont oublié les détails suivants parmi bien d'autres.  La communauté noire aux USA  a son idée quant au respect des droits de l'Homme et des effets  du racisme qui perdure ; au sujet de la répression policière et le fonctionnement de la justice en ce pays. Le respect de l'indépendance des nations par  les USA au Guatemala,  au Chili et dans des dizaines d'autres cas; le respect des droits de l'homme dans les pays  très  soutenus par les USA  tels que l'Arabie Saoudite et Israël.  Et l'embargo contre Cuba décidé en octobre 1960. Qui dira la  responsabilités  des grandes firmes multinationales  basées aux USA  dans la raréfaction des médicaments  des pays pauvres et  des productions alimentaires en Afrique  et ailleurs.  Le Livre  noir  n'en est pas écrit.
          Un embargo criminel  massivement   condamné à l'ONU
Depuis  50ans,  presque chaque année l'Assemblée Générale Nationale Unies a voté à la quasi - unanimité ( 187 contre 2 en octobre 2010) une condamnation de cet acte de guerre  interdit  explicitement par la Charte que constitue l'embargo. Une  mesure qualifiée  à l'ONU de criminelle illégale et illégitime. Deux pays seulement ne la condamnent pas; ce  sont  les deux  qui   détiennent le record absolu du nombre des violations  des décisions des Nations Unies, les USA et Israël. Les médias  sont rigoureusement muets à ce sujet excepté"l' Humanité".  (...)
          La survivance miraculeuse  d'un pays persécuté
Que  le gouvernement  cubain n'ait  pas encore  succombé sous les coups de l' État  le plus puissant de la terre soutenu par ses nombreux alliés tient proprement du miracle . Mais il y a plus. Comparons les développements  de ces deux pays  dans deux domaines seulement: l'enseignement et la santé. Cuba l'emporte largement dans les deux cas. Pour la mortalité infantile  les USA arrivent au 32 ème rang  sur 33  parmi les  pays développés. Dans la majorité des quartiers  des villes des USA la mortalité infantile est  pire  que dans  bien   des pays africains.  (2)
 Essayons de réfléchir un instant sur les conséquences  de la politique criminelle menée par des pouvoirs  dominants aux  USA. Nous sommes dans  l' incapacité de concevoir la misère  et les souffrances indicibles et  les morts  innombrables   qui en résultent.(3).
Je soutiens  sans réserve les Cubains qui luttent pour davantage  de démocratie à CUBA. Par contre je condamne avec indignation  les opérations  politiciennes  usurpatrices   du nom  si respectable de Sakharov.
52 ans après de Manifeste   de 1948 ,  un spectre hante toujours les hommes de Wall Street et leurs agents  : le communisme.   Leur rêve  depuis un demi-siècle : réduire Cuba  à l'état  de Haïti après la catastrophe afin de prouver la supériorité  indépassable  du libéralisme sauvage. Belle supériorité en effet , on le voit bien  bien  après 50 ans d'embargo  de Cuba et les brillants résultats du banquier MADOF.
Il est bien permis de condamner le manque de démocratie à Cuba  mais à condition de  stigmatiser en proportion,  c'est -à dire bien plus,  l'embargo  étatsunien.  Les  grands contempteurs  du régime cubain, sont  des imposteurs  complices inconscients  plus grands criminels de la Planète.
Voilà pourquoi  je salue  le geste  pertinent  et  très  honorable de Jean Luc MELENCHON, mercredi 15 décembre  à Strasbourg   avec   les motivations  qu'il a  précisément  explicitées.
Paul BERGER      polberger@wanadoo. fr
(1) L'Union Européenne qui défend  farouchement les droits de l' Homme dans le monde, là où ils sont le plus mis à mal  a de la suite dans idées. C'est le 3ème emprisonné politique à Cuba à qui elle décerne le prix SAKHAROV. Juste  après la Chine   et l' Iran,  c'est donc à Cuba que se trouve la pire des dictatures au monde selon l'UE.  
(2) On compte 2,4 millions  de prisonniers aux USA pour 250 millions d'habitants  soit 0,7 % de la population. La France aurait à ce compte 450 000 prisonniers au leu de 65 000. En Haïti  des millions de personnes pourrissent dans des camps; des milliers y sont morts faute d' une  aide minimale. . Besoins estimés: 35,9 milliards de dollars. Malgré ses difficultés   Cuba y a envoyé  des médecins  très appréciés. Les  promesse   de dons   - bien insuffisantes -   n'ont pas été  tenues. Sur les 1,15 milliards de dollars promis par les USA  250 millions avaient été versés  en septembre, La Suisse a versé 3 millions de dollars  sur  les  35,9 millions promis. Le refus d'aider suffisamment   le  peuple  haïtiens  restera    une des  plus grandes hontes des  pays   de l'OCDE.  Voilà  le pays  exemplaire selon certains défenseurs de droits de l' homme.
(3)Essayons de mesurer  combien  les peuples sont  désinformés et induits en erreurs. Le  pouvoir des USA est en mesure de dissimuler  la  réalité  de l' horreur  de   ces crimes à 95 % au moins  de l'humanité  , tout comme l'es Églises étouffent toutes critiques de leur politique sexuelle en Afrique qui entraîne des centaines de milliers de morts chaque année.
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Réponse de Georges-Henri Clopeau - section de Vannes - ATP
Je tiens à remercier P. Berger d'oser exprimer une opinion sur Cuba que je partage totalement.
Il ne faut pas oublier que Fidel Castro a débarrassé Cuba d'un très réel et sanglant dictateur soutenu par les USA. Il a accordé au journaliste Ramonet une longue entrevue au cours de laquelle il a rendu compte de son oeuvre (Fidel  Castro de Ignace Ramonet éditeur Fayard). Il est clair qu'il n'a pu obtenir pour les cubains une égale dignité qu'en instaurant le contrôle rigoureux  que tout pays instaure en temps de guerre. Quand il a fait cette révolution (pas tout seul), il n'était même pas communiste...et déjà des émigrés en Floride organisaient, avec l'aide de la CIA, complots et attentats, et même un débarquement ! La guerre ouverte ayant échoué dans la "baie des cochons", la guerre économique a été renforcée et la police cubaine a dû déjouer plusieurs centaines de complots.
Il est malheureusement impossible qu'un régime policier, fut-il justifié par la guerre, évite tout emprisonnement abusif. Mais les chiffres cités par P. Berger prouvent qu'il y en a relativement plus aux USA. D'autre part, Danielle Mitterand (fondatrice de "France-Liberté") a été autorisée à visiter toutes les prisons qu'elle choisissait de visiter. Elle a pu constater que la dignité humaine des prisonniers y était respectée, ce qui n'est pas le cas  en beaucoup d'endroits dans le monde. Enfin les prisonniers "politiques" ne sont pas condamnés pour leur "opinion", mais jugés pour participation à un complot ou même à un attentat (je crois que le tribunal dans le doute adopte par précaution l'avis de la police, d'où les abus éventuels). Rien de commun avec la procédure dans certaines "démocraties", ainsi appelées parce qu'elles assimilent le droit de l'homme "Liberté" avec la"liberté de la concurrence non faussée par des interventions de l'État".....
Enfin un autre "détail" significatif : Il y a déjà longtemps que les médecins cubains aident Haïti, et ils ont été les plus nombreux sur place aussitôt après la catastrophe.
Disons pour conclure que le "communisme" de Cuba s'approche de l'idéal qui a mobilisé beaucoup de ceux qui ont pris part à la Résistance. Idéal que nos "libéraux" aujourd'hui disent être parfaitement exprimé par la dictature stalinienne ; c'est ce qu'ils s'efforcent de nous faire croire !

Une mission de Limousins dans les campements de réfugiés du Sahara Occidental

Par le Comité de Liaison de Solidarité avec le Peuple Sahraoui, 21/12/2010
Une délégation du Comité Limousin de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (CLSPS) s’est rendue du 13 au 20 novembre dernier dans les campements de réfugiés du Sahara Occidental, près de Tindouf en Algérie. Quatre membres du bureau de l’association participaient à cette visite au campement de "l’Ecole du 27 février", le campement d’où viennent les enfants qui sont accueillis chaque été en Limousin et qui sont les élèves de la classe bilingue arabe-français, classe pilote créée avec le soutien de la Région Limousin. L’objectif de la mission était de faire avec les familles et avec les responsables sahraouis le bilan des dernières vacances, le point sur la nouvelle année scolaire et sur la poursuite du projet.
La délégation a pu constater que la classe bilingue fonctionne tout à fait normalement, avec le même enseignant, Smaïl, pour la troisième année consécutive. Tous les élèves inscrits sont présents, quelques élèves supplémentaires partagent avec eux les cours de français. Les échanges sont chargés d’émotion. Les membres de la délégation assistent à une séance de mathématiques puis le lendemain matin, à un cours de français qui s’appuie sur un texte du Droit de l’Enfant. Pour les familles, le bilan est très positif tant pour le déroulement des vacances que pour le niveau scolaire des enfants. Les résultats scolaires de plusieurs anciens élèves de la classe, actuellement scolarisés au collège en Algérie, sont significatifs et très encourageants.
Rencontres avec des membres du gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique
Les membres du CLSPS ont également rencontré les responsables concernés au niveau du gouvernement de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Madame la Ministre de la Culture, Kahdija Hamdi, les a accueillis dans son ministère récemment rénové. Elle a insisté sur le rôle éminent de la culture dans la lutte du Peuple Sahraoui pour son émancipation et son développement futur. Une visite en France et particulièrement à Limoges est envisagée pour le 1er semestre 2011. Monsieur le Ministre de la Jeunesse, Mohamed Mouloud, a accordé deux rencontres aux représentants du CLSPS dont une était consacrée au bilan de l’accueil en Limousin des enfants du « 27 Février ». Une séance de travail a été organisée avec Madame la Ministre de l’Enseignement et de l’Education de la RASD qui a confirmé son intérêt pour les actions du CLSPS d’enseignement de la langue française qui permettent aux enfants sahraouis qui en bénéficient de se trouver à égalité avec leurs jeunes camarades algériens lorsqu’ils arrivent au collège. Le handicap du français étant levé, les enfants sahraouis ont un taux de réussite très nettement amélioré, comme en témoignent les feuilles de notes que nous commençons à recevoir. Il fut également aussi question d’un projet d’ouvertures de collèges en cours dans les campements ainsi qu’en primaire, dans les autres willayas, sur le modèle de la classe pilote bilingue du 27 Février.
La mission a été très fructueuse pour les délégués du CLSPS qui ont pu également assister aux fêtes de l’AÏD, le 16 novembre, et profiter des méchouis traditionnels.
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Campagne contre la répression sanglante au Sahara Occidental : L’assaut criminel des forces policières et militaires marocaines le 8 novembre contre le camp de Gdeim Izik abritant plus de 20 000 Sahraouis a été suivi par une violente répression des manifestations pacifiques de solidarité dans les villes sahraouies. Alors que les familles sahraouies enterrent leurs martyrs dans la douleur et la dignité, le déchaînement de violence des forces d’occupation se poursuit... Pour en savoir plus sur la campagne
Voir aussi le précédent article sur le site de la MDH
Pour en savoir plus sur la situation du Sahara Occidental à lire le dossier en ligne sur le site de RITIMO et réalisé par le CIIP de Grenoble.
Pour contacter le CLSPS :
40 rue Charles Silvestre – 87100 Limoges – Tel 05 55 00 54 97 
La Maison des Droits de l’Homme est un espace interassociatif pour réfléchir et construire une société solidaire, démocratique, pacifique et durable

Rencontre avec des professeurs sahraouis en Bourgogne : Un peuple pacifiste mais révolté !

par Émilie Petit, dijOnscOpe,  21/12/2010
Report du procès des sept militants sahraouis au 7 janvier 2010. Alors que le procès  s’est ouvert vendredi 17 décembre 2010 au Maroc pour "atteinte à la sécurité de l’Etat", dijOnscOpe s'en est allé rencontrer cinq professeurs de français sahraouis, de passage à l’université de Bourgogne. Grâce à l’association AGIRabcd Bourgogne, ils ont pu s’évader de leur quotidien, l’espace de quelques jours. Désigné par ses camarades, Fadel Aami s’est prêté à l’exercice du question-réponse...
Les Sahraouis : un peuple pacifiste mais révolté !
Voilà plus de 35 ans que les Sahraouis, habitants du Sahara Occidental, se battent pour leur liberté. Libérés de l’occupation espagnole en 1975, pour être aussitôt occupés par le régime marocain, les Sahraouis sont aujourd’hui dispatchés entre leurs propres terres, dont les soldats marocains sont les seuls ordonnateurs, et les camps de fortunes implantés en Algérie, camps de réfugiés en sureffectif dont les conditions de vie sont de plus en plus insalubres...
Fadel Aami, bonjour. Cela fait 15 jours que vous avez quitté votre pays. Quel est votre ressenti par rapport à la France, et à la Bourgogne ?
"Pour nous, la Bourgogne, c’est un beau paysage, surtout avec la neige. C’est la première fois que nous voyons ça. Il fait très froid mais les gens sont très accueillants. Il fait 40°C là où nous vivons. Ici, il fait entre -7 °et -8°C. Ça fait un grand changement et c’est difficile de s’adapter, mais nous n’avons pas attrapé froid ! On pensait que le français était une langue très difficile mais à travers notre contact avec les Français, on s’est rendu compte qu’en fait, c’est assez simple. On a appris beaucoup sur la pédagogie, le tout sur une période très courte. Nous apprenons le français dans nos écoles, mais le niveau là-bas reste très bas.
En ce moment-même se tient le procès des sept militants pacifistes sahraouis au Maroc. Quel est votre sentiment ?
Lors de la présence des Nations Unies et de la Société civile, les Sahraouis ont décidé de se révolter pacifiquement pour leurs droits. Mais lorsqu’ils ont manifesté pacifiquement leur mécontentement aux colons marocains, la réponse qui leur a été donnée a été désastreuse, catastrophique. Il y a eu de multiples arrestations là-bas, au Maroc, ainsi que dans les camps de réfugiés, notamment à Tindouf et à Lâayoun (Algérie). Il y a même eu des disparitions et des morts. La société civile mondiale a donc fait une demande d’aide en faveur des Sahraouis. Il y a actuellement un cessez-le-feu et les Nations Unies sont très présentes. C’est dommage que lors du dernier Conseil de sécurité, la France ait annoncé son opposition à la présence d’ONG sur le territoire sahraoui...
L’ONU reconnaît désormais (le droit à ndlr) l’autodétermination du peuple sahraoui. Considérez-vous cela comme une avancée en faveur de la liberté ?
C’est effectivement une avancée. Mais nous attendions surtout un référendum, qui devait être mis en place par le monarque marocain Hassan II. Mais son fils Mohammed VI n’a pas voulu avancer dans ce projet. Aujourd’hui, des discussions sont engagées entre Polisario [ndlr : le Front Polisario, mouvement politique et armé du Sahara occidental créé en 1973], et le régime marocain, sous l’autorité des Nations Unies, pour faire accepter ce référendum aux Marocains (En savoir plus avec Djazairess.com ici). Les Algériens, de leurs côtés, nous aident comme ils aident les Palestiniens ou d’autres peuples.
S’agit-il avant tout d’un conflit politique ?
Lorsque les Sahraouis se sont révoltés contre l’occupation espagnol, les Marocains ne les ont pas aidés. Ils ont ensuite partagé notre territoire avec la Mauritanie, qui s’est sagement retirée. Ainsi, les Marocains ont pu récupérer la partie qu’ils leur avaient cédée. Mais si les Marocains décident que les terres sahraouies sont pour eux, pourquoi la partagent-ils avec les Mauritaniens ? Je trouve ça contradictoire. Mais c’est clair qu’il s’agit d’une volonté d’expansionnisme de la part des Marocains, tout simplement. Ce que nous voulons, c’est que les Marocains laissent les Sahraouis dire ce qu’ils veulent, ce qu’ils sont, et s'ils veulent être Marocains ou non.
Vous vivez actuellement dans un camp de réfugiés en Algérie. Pour vous, comment se passe le quotidien ?
Il y a actuellement un quart du Sahara libéré grâce au cessez-le-feu. Il y a un nombre important de Sahraouis qui ont trouvé refuge dans des camps en Algérie. A Tindouf, entre autre, la vie quotidienne est une vie tellement difficile... Les conditions et les moyens de vie sont très compliqués, mais les Sahraouis ont décidé de rester, de faire un sacrifice pour leur liberté. C’est leur destinée. Maintenant, ils attendent le soutien des autres peuples. Mais d’après moi, les autres peuples sont trop passifs car ils ont laissé les Sahraouis sous l’occupation depuis trop longtemps... Par exemple, le Koweït a été envahi par l’Irak. Tout le monde est venu voir le Koweït parce que le Koweït est riche. Mais la liberté ne doit pas voir le riche ou le pauvre, le petit ou le grand. La liberté, c’est pour tout le monde. Nous aussi, nous avons le droit d’être libres.
Certains Sahraouis vivent encore dans la partie occupée par le Maroc. Avez-vous des contacts avec eux ?
Il y a un programme des Nations Unies qui permet de faire des visites d’un camp à l’autre, en passant par le commissariat des réfugiés, entre les membres d’une même famille. Mais cela ne fonctionne pas à chaque fois car, de temps en temps, les Marocains stoppent ce programme. Moi, il m’a fallu 30 ans pour voir mon frère. J’ai laissé mes cousins et mes oncles là-bas. Il nous a fallu attendre un long moment. Maintenant qu’il y a le programme, on se rencontre de temps en temps. Mais il y a plusieurs murs de défense minés, qui ont été construits par les Marocains autour du Sahara occidental. Et les 160.000 soldats qui occupent le Sahara ne nous laissent pas nous retrouver. Dans les camps de réfugiés, nous sommes plus de 150.000 Sahraouis. L’année dernière, lorsqu’il y a eu le cessez-le-feu, nous avons cru à une possible réhabilitation. Mais ce chiffre augmente continuellement. Les conditions de vie sont donc de plus en plus difficiles d’un point de vue social mais également nutritif.
Voilà un conflit qui dure depuis plus de 35 ans. Pour vous, ce référendum serait-il LA solution ?
Le référendum doit apporter une solution pour tout le monde, sans vainqueurs ni vaincus. C’est un système qui a résolu le problème du Soudan. Mais alors que les Nations Unies reconnaissent l’autodétermination du peuple sahraoui, les Marocains disent que c’est à eux qu’il revient de donner l’autonomie aux Sahraouis. Mais nous ne voulons pas que les Marocains s’en mêlent une fois de plus ! Il ne faut pas oublier ce petit peuple. Il est petit mais quand même, il aime la liberté. Et il se révolte pour ça."
A lire sur dijOnscOpe :
Communiqué de presse l Sahara occidental / Iran nucléaire / Chrétiens d'Irak... Le ministère des Affaires étrangères s'exprime (10/11/2010)
France Bleu Bourgogne dans la Revue du web l Ces retraités qui s'activent (08/01/2010)
TF1.fr dans la Revue du web l La pasionnaria du Sahara occidental en grève de la faim (16/12/2009)

Pour ne pas oublier GAZA : Rassemblement à Paris

Rassemblement dimanche 26 décembre 2010 à partir de 15h30 au Parvis des Droits de l’Homme
Gaza, on n’oublie pas !
Par GUPS, Génération Palestine, CUP , 21/12/2010
 Deux ans après le début de l’attaque israélienne criminelle contre la population de la Bande de Gaza, refusons l’impunité dont bénéficient les criminels de guerre dans le silence complice de la communauté internationale.
En janvier 2009, le monde entier s’est indigné face aux évènements meurtriers qui ont eu lieu à Gaza.
L’opération israélienne s’est soldée par le massacre de 1400 Palestiniens, dont la plupart étaient des femmes et des enfants. Parmi les 5500 blessés, un grand nombre ont été amputés et porteront toute leur vie les stigmates de l’agression. Le rapport Goldstone a fait état de "crimes de guerre et, vraisemblablement, de crimes contre l’humanité". Ces évènements terribles ont été suivis d’un grand nombre de rassemblements et de manifestations à travers de nombreux pays traduisant ainsi le soutien de la communauté internationale au peuple Palestinien. Nous étions 300 000 dans plus de 100 villes en France le 10 Janvier 2010 pour demander la fin des violations du droit et pour des sanctions contre Israël. Cela fait 2 ans, et la situation à Gaza ne s’est pas améliorée
Les conditions des Palestiniens de Gaza restent catastrophiques, les droits humains les plus élémentaires sont bafoués au même titre que le droit international. Le blocus sur Gaza n’a toujours pas été brisé, les ONG internationales se voient toujours refuser l’accès à ce territoire comme en témoigne le raid israélien meurtrier contre la Flottille de la Liberté partie pour Gaza en mai 2010.
Un bateau français, comme beaucoup d’autres, mettra les voiles vers les côtes de la bande de Gaza pour réaffirmer le besoin de soutenir la lutte de la population palestinienne de Gaza pour la liberté.
Il est nécessaire de rester mobilisés face à l’impunité d’Israël et au silence complice de la communauté internationale, nous, jeunes citoyens solidaires, appelons à un rassemblement national à la veille du massacre, le dimanche 26 décembre 2010.
A Paris, le rassemblement aura lieu au Parvis des Droits de l’Homme, métro Trocadéro,
à partir de 15h30.
1400 bougies seront allumées à la mémoire des martyrs, et la campagne "Un bateau français pour Gaza", lancée par plus de 80 organisations de la Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine et le Collectif National pour une Paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens sera présentée.
GUPS (Union Générale des étudiants de Palestine), Génération Palestine, CUP (Coordination Universitaire pour la Palestine)
Avec le soutien de : AFPS, CCIPPP, le collectif Résistance Palestine, la Coordination contre le Racisme et l’islamophobie (CRI), la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE), Palestinian Youth Network (PYN), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), MRAP, ..
photo : (Jabalyia janvier 2009) CL, Afps

Les journalistes espagnols interdits de tourisme au Maroc

Par Diaspora Sahraui, 19/12/2010
Les gestions du Ministère des Affaires Étrangères espagnol n'ont pas réussi à lever le veto contre les journalistes espagnols. Le journal espagnol El Pais rapporte qu'une vingtaine d'eux ont été expulsés du Maroc pendant les trois dernières semaines,bien qu'ils avaient seulement l'intention de passer les vacances ou visiter des membres de la famille qui y résident.
Devant les missives envoyées par le gouvernement espagnol, Rabat prétend, dans sa réponse, que les journalistes qui déclarent faire du tourisme veulent, en réalité, se rendre au Sahara Occidental.
Le black-out continue depuis l'assaut meurtrier des forces de police marocaines au camp de Gdeym Izik, dans la banlieue d'El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc depuis 1975, date du retrait de l'occupant espagnol.

lundi 20 décembre 2010

Comportement scandaleux de la délégation du Maroc au Festival de Prétoria

 Expulsion de la délégation du Maroc pour agression aux délégations participantes 
Par SPS, Pretoria, 20/12/2010
La délégation marocaine a été expulsée samedi par le Comité international d'organisation (CIO) du XVII ème Festival  mondial de la jeunesse et des étudiants, après avoir agressé plusieurs personnes des délégations participantes à cet évènement qui se tient à Pretoria du 13 au 21 décembre courant.
Le Comité d'organisation du Festival international a estimé "ces actes inadmissibles, dont l'escalade des provocations commises par la délégation marocaine à l’encontre des délégations participantes", a indiqué le comité dans un communiqué parvenu à SPS.
Des députés membres de la délégation marocaine, armés de bâtons ont attaqué des membres de la délégation espagnole qui portait une pancarte appelant à mettre fin à l'occupation marocaine du Sahara occidental et cesser les violations des droits de l’Homme contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés, a ajouté la même source.
Pour Jeff Cardenas, membre du CIO a précisé qu’"il n'y avait pas d'autre solution que l’expulsion de cette délégation, dont le but est de perturber le festival et la campagne internationale de solidarité avec le peuple sahraoui".
Quant à Esther Lopez, de la Izquierda unida (IU-gauche unie) d’Espagne, a dénoncé ces comportements de la part de la délégation du Maroc qui a filmé tous ceux qui se solidarisent avec la cause sahraouie.
"Nous croyons que l'Espagne et tous les peuples d’Espagne ont un engagement historique envers le peuple sahraoui et son droit à l'autodétermination, que nous devons défendre surtout dans des espaces progressistes et anti impérialistes", a estimé le représentant de la jeunesse communiste espagnole".

Démocratie française en danger : La forfaiture ou le mépris répété des lois les plus intimes de la République


Par Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, Le Monde, 20/12/2010

Passées les bornes, il n'y a plus de limites. Cette tautologie populaire résume, malheureusement sans excès, la conception que se fait le pouvoir politique actuel d'une démocratie. Selon la justice, quelques policiers construisent de toutes pièces un dossier qui risque d'envoyer un homme en prison pour des années, cet homme aurait été de plus, c'est un comble, victimes de sévices. Ils sont condamnés à de la prison ferme.Et voici que le ministre de l'intérieur, le préfet, des syndicats de policiers hurlent. Non contre ces hommes qui ont trahi, de la manière la plus grave qui soit, la confiance de la nation mais contre les galeux qui ont rendu cette décision : les juges. Et gageons que nous entendrons bientôt le président de la République y ajouter ses propres commentaires. Quant au ministre de la justice, il nous sert le discours lénifiant qui sied à un eunuque de cour.
Ce n'est certes pas la première fois que les plus hautes autorités de l'État s'en prennent aux Juges. Mais c'est la première fois qu'à cette rhétorique, détestable mais devenue habituelle, s'ajoute la caution donnée à quelques policiers qui, ostensiblement, prétendent devenir les régents de l'autorité judiciaire. Je me garderais bien de comparer cette affaire aux centaines d'affaires d'outrages et de rébellion à agents de la force publique qui entraînent des condamnations au bénéfice du doute. Je me garderais, tout autant, de m'attarder sur ces milliers de procédure traitées à la va vite et qui conduisent des hommes et des femmes à supporter des peines démesurées, quant leur innocence n'a pas été bafouée. Je réfute, car parfaitement inexacte, l'accusation d'un prétendu laxisme judiciaire alors que les prisons sont toujours aussi peuplées. En quoi, d'ailleurs, ces injustices ou ces assertions mensongères justifieraient-elles ou invalideraient-elles ce verdict décrié ?
MORALE PUBLIQUEEn l'espèce, et sous réserve de ce que dira la Cour d'Appel, ce qui est en cause, c'est probablement le fait le plus grave que l'on puisse reprocher à un homme ou une femme détenteur des pouvoirs de police : travestir sciemment la réalité afin de se protéger et d'obtenir la condamnation d'un innocent. C'est tout l'édifice de la morale publique, de la légalité républicaine et de l'état de droit qui se fissure. Tout simplement parce que le lien de confiance disparaît, parce que la sûreté des citoyens n'est plus garantie.
Que des syndicats ne comprennent pas cela, même s'ils sont légitimes à exprimer leur exaspération face à leurs conditions de travail, est déjà d'une exceptionnelle gravité. Le plus difficile et le plus long à mettre en œuvre sera de reconstruire la confiance entre la police et la population. De cet uniforme fait pour attiser la crainte, aux pouvoirs démesurés qui lui a été confiés en passant par la mise en coupe réglée d'une hiérarchie qui doit tout à ses maîtres politiques, l'on est loin de la force publique "instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée".
Que ces manifestations déplacées trouvent le secours d'un préfet et d'un ministre de l'intérieur touche aux fondements de la démocratie. Si l'on avait besoin de la confirmation que les plus hautes autorités politiques sont prêtes à nier les règles de tout État de droit, voici qui l'atteste. Ce mépris répété des lois les plus intimes de la République a un nom : la forfaiture. Sa force n'est que politique mais il amène à poser la question de la légitimité d'un pouvoir, certes élu, mais sans éthique et sans principes. Le ministre de l'intérieur devrait donc démissionner et il ne le fera pas. Là est bien la preuve que notre démocratie n'en est plus tout à fait une.