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dimanche 19 décembre 2010

NÉGOCIATIONS MAROC-FRONT POLISARIO : Ça passe ou ça casse!

Par Mohamed TOUATI, l'Expression, 18/12/2010
Le champ pour la paix, en cas de nouvel échec, devrait dangereusement se rétrécir.
Baisser de rideau aujourd’hui sur l’acte IV des discussions informelles de Greentree, à Manhassets dans la banlieue de New York, entamées en août 2009 à Durnstein près de Vienne, en Autriche.
Le conflit du Sahara occidental entrera-t-il dans une phase de confrontation? Tous les ingrédients semblent être réunis pour que cela explose! Violences, répression, arrestations arbitraires... sont le lot quotidien que subissent les militants sahraouis des droits de l’homme.
Le procès de sept d’entre eux devait s’ouvrir hier. Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Lachgare Degia, Yahdih Ettarrouzi Rachid, Sghavar Lebaïhi et Saleh ont été arrêtés sur le tarmac de l’aéroport Mohammed V de Casablanca le 8 octobre 2009 après leur retour des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.
La quatrième rencontre informelle entre les deux délégations, qui s’est déroulée du 16 au 18 décembre, s’est tenue sous le signe de la violation des droits de l’homme. Elle a de fortes chances de s’achever en queue de poisson. Une autre bonne raison de mettre les nerfs qui sont déjà à vif à rude épreuve.
D’autre part, il faut souligner qu’aucune avancée notoire n’a été décelée depuis que des pourparlers directs ont été engagés, en juin 2007, entre les négociateurs marocains et sahraouis sous l’égide de l’Organisation des Nations unies.
Les discussions butent sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui garantirait au peuple sahraoui de pouvoir s’exprimer librement quant à son avenir. Dans la sémantique utilisée par le pouvoir marocain et la presse qui lui est inféodée, le Sahara n’est plus occidental mais «marocain».
Une autre façon pour le Makhzen de dire qu’il ne cédera pas d’un pouce sur sa proposition de large autonomie qu’il a concoctée pour les territoires qu’il a annexés, et qu’il rejette de facto celle du Front Polisario qui s’appuie sur les résolutions 1813 (2008), 1871 (2009) et 1920 (2010) votées par le Conseil de sécurité. Que dit la dernière d’entre elles (1920, Ndlr) adoptée le 30 avril 2010? Elle demande aux parties de «poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts faits depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies et prend note du rôle et des responsabilités des parties à cet égard».
Le texte est clair, net et précis. Le souverain marocain l’a compris comme il l’a voulu. «Le Maroc continuera à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale sans renoncer au moindre pouce de son Sahara», a indiqué Mohammed VI au mois de juillet 2010, à l’occasion de la célébration du 11e anniversaire de son accession au trône.
Le Front Polisario, qui a toujours privilégié le dialogue, a fermement répondu à ce type de provocation.
«Que le Maroc de Mohammed VI soit convaincu que les Sahraouis ont la volonté, la décision et les capacités pour reprendre le combat», avait indiqué Bachir Sayed (frère du chahid El-Ouali Mustapha Sayed membre fondateur de la Rasd, dont il fut le premier président, tombé au champ d’honneur le 9 juin 1976), en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui. «Au cas où l’option des négociations ne permet pas au peuple sahraoui de réaliser ses objectifs, nous allons revenir au fusil», a prévenu le président de la Rasd.
Le SG du Polisario a appelé le secrétaire général de l’ONU à intervenir rapidement pour «stopper la campagne de diffamation chauvine et raciste menée par le gouvernement marocain contre le peuple sahraoui et en finir avec le climat de peur et de terreur sévissant dans les territoires occupés par le Maroc», peut-on lire dans un message publié par l’agence de presse officielle sahraouie daté du 16/12/2010.
«L’attaque de Gdeim Izik nous porte à croire que le pire reste à venir», a souligné Mohamed Abdelaziz.
Dans une lettre ouverte adressée au roi du Maroc, il attire l’attention du souverain chérifien sur d’éventuelles désastreuses retombées. «Vous pouvez imaginer les conséquences fâcheuses que connaîtrait la région si le gouvernement marocain ne cédait pas à la volonté populaire sahraouie et à la volonté de la communauté internationale d’organiser un référendum d’autodétermination et approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU en 1991», a averti le président sahraoui.
Rabat qui estime que la tenue d’un référendum qui inclurait l’option de l’autodétermination est «inapplicable», pourrait signer l’arrêt de mort des négociations.
http://www.lexpressiondz.com/article/5/2010-12-18/83926.html

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