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samedi 25 juillet 2009

commémoration du 40ème jour du décès de fet Abdelfettah FAKIHANI


Les amiEs, camarades et famille de feu Abdelfettah FAKIHANI organisent une cérémonie de commémoration du 40ème jour du décès de feu Abdelfettah FAKIHANI, le samedi 25 juillet :


* A 18H une cérémonie de recueillement et de l’apposition de la stèle à la tombe de notre regretté Fakous au cimetière des Chouhada Rabat
* A 19H une cérémonie de mémoire.. à la bibliothèque nationale Rabat Agdal

Pas de Maroc démocratique sans constitution démocratique

Attadamoun, 25/07/2009

Les acteurs politiques et sociaux et les gens intéressés se préoccupent beaucoup en ce moment du bilan de la dénommée ère nouvelle, celle de Mohamed VI en comparaison avec l’ère de Hassan II qualifié d’ère ancienne.
Cet intérêt s’explique par la commémoration du 10ème anniversaire de l’intronisation de Mohamed VI.
En tant qu’AMDH nous faisons partie des acteurs sollicités pour donner leurs points de vue sur les changements que pourrait avoir connu le Maroc dans notre champs d’activité, celui de la dignité et des droits humains.



Nous venons juste de commémorer le trentième anniversaire de la création de l’AMDH. C’était pour nous l’occasion de faire le bilan sur l’évolution des droits humains durant les trente dernières années depuis le 24 juin 1979. Nous avons considéré que le Maroc qui vivait au cœur des années de plomb en 1979 (des centaines de prisonniers politiques, des centaines de disparus, des centaines d’exilés à l’Etranger, des centaines de syndicalistes licenciés ou même emprisonnés au moment où le pouvoir ne cessait de brandir le slogan du processus démocratique) a connu des avancées partielles dans le domaine des droits politiques et civils grâce au combat sans relâche du mouvement démocratique marocain appuyé par l’opinion démocratique internationale et aux changements au niveau mondial. Nous avons également considéré que ces acquis demeuraient fragiles, donc objets de régression faute de leur consécration par une constitution démocratique et de progrès simultanés au niveau du respect des droits économiques, sociaux et culturels.
Quant aux dix dernières années qui ont commencé en juillet 1999, 16 mois après la mise en place du gouvernement d’alternance consensuelle, elles ont été caractérisées par une inflation du discours officiel sur les droits humains et par un certain nombre d’initiatives et de signes positifs que d’aucuns, biens nombreux, ont considérés comme décisifs pour l’enracinement de la démocratie au Maroc. Tout cela était encadré par le slogan de la « transition démocratique ». Durant ces années il a été procédé à la mise en place de l’Instance Equité et Réconciliation, l’adoption de la loi sur la famille et de la loi contre la torture, la création du Diwan Al Madalim.
Mais ces années ont connu également et sans être exhaustif :
- Les opérations électorales à caractère national des trois dernières années : élections du tiers de la chambre des conseillers en septembre 2006, élections de la chambre des représentants en septembre 2007 et les toutes dernières élections de juin 2009 relatives aux collectivités locales ; elles ont été l’occasion d’un grand détournement de la volonté populaire et de la mise en place d’institutions sans légitimité populaire surtout que le taux de participation réelle pour les deux derniers n’a guère dépassé le tiers des citoyen(ne)s en âge de voter.
- Non application des recommandations de réformes essentielles de l’Instance Equité et Réconciliation concernant la constitution, la justice, la gouvernance sécuritaire, l’abolition de la peine de mort, l’adhésion à la Cour Pénale Internationale et la mise en place d’une stratégie de lutte contre l’impunité, la primauté des conventions internationales sur la législation locale et la poursuite de la recherche de la vérité sur les dossiers en suspens.
- Continuité des violations graves liées à la répression politique (enlèvements, torture, arrestations arbitraires surtout en liaison avec la stratégie sécuritaire de lutte contre le terrorisme dont la loi antiterroriste constitue une pièce maitresse) et à la dilapidation des biens publics.
- Recrudescence des violations contre la liberté d’expression et la liberté de la presse (la dernière en date étant le procès intenté au président de la section AMDH à Khénifra et au directeur de l’hebdomadaire Al Michaal) et exclusion ou marginalisation de l’AMDH et des opposants au niveau des médias publics
- Dégradation de la situation de la justice en liaison avec ses tares connues et reconnues en matière d’indépendance, d’intégrité et de compétence.
- Détérioration de la situation dans les prisons.
- Recrudescence de l’inégalité homme-femme et persistance de la violence et des agissements contre la dignité des femmes.
- Enormes violations du droit du travail qu’il s’agisse du droit au travail – notamment pour les diplômés enchômagés – ou des droits des travailleurs –y compris ceux consacrés par le code du travail – qui sont violés systématiquement au vu et au su des autorités concernées.
- Grandes violations des autres droits économiques et sociaux relatifs à l’enseignement, la santé, la sécurité sociale, le logement, la vie digne.
- Violations en rapport avec la faible protection constitutionnelle et juridique des droits culturels et linguistiques amazigh.
- Dégradation dangereuse d’autres droits relatifs aux enfants, à l’environnement, aux personnes handicapées et aux migrants.
Tout cela montre incontestablement que notre pays n’a toujours pas accédé à l’ère de l’Etat de Droit et de la Société de citoyenneté à laquelle aspirent avec force nos citoyennes et citoyens.
Il est devenu clair aujourd’hui que la passage à l’Etat de Droit et à la Société Citoyenne, et tout simplement à la démocratie dans le cadre de la constitution non démocratique actuelle est une lubie dont il est temps de se débarrasser : il n’y aura pas de Maroc Démocratique sans Constitutions Démocratiques.
C’est bien pour cela que l’AMDH n’a jamais cessé d’appeler à la mise en place d’une constitution démocratique quant à la méthodologie de son élaboration, son contenu et la procédure de son adoption.
Quant aux caractéristiques essentielles de cette constitution, elles ont été fixées notamment par la déclaration finale du dernier congrès de l’AMDH intégrées parmi les « revendications essentielles de l’AMDH » qui ont affirmé :
«La nécessité de l’adoption d’une constitution démocratique qui de par son contenu serait en harmonie avec les principes, les valeurs et les normes des droits humains universels et qui dans la forme garantit la participation des représentants du peuple à son élaboration de manière démocratique avant son adoption par voie de référendum populaire libre et intègre.
La constitution démocratique espérée doit consacrer :
- Les valeurs et normes des droits humains universels dont l’égalité, et en premier lieu l’égalité homme femme dans tous les domaines.
- Le principe de la primauté des conventions et pactes internationaux ratifiés par le Maroc sur la législation nationale.
- La souveraineté populaire qui fait du peuple la base et la source de tous les pouvoirs.
- Le gouvernement en tant que détenteur de toutes les prérogatives exécutives, le parlement en tant que détenteur de l’ensemble des prérogatives législatives et la justice comme pouvoir et non comme simple appareil.
- La séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire mais également de la Religion et de l’Etat.
La constitution Démocratique devra également établir les fondements d’une régionalisation démocratique, de la protection et de la promotion de la culture amazigh et reconnaitre la langue amazigh comme langue officielle aux côtés de la langue arabe.
L’AMDH, tout en posant avec force la revendication d’une constitution démocratique comme voie d’accès à l’édification de l’Etat de Droit et une société de citoyenneté avec l’intégralité des droits, exprime sa grande inquiétude à l’égard de toute nouvelle tentative visant à faire avorter cette revendication démocratique fondamentale en ayant recours à des amendements partiels et conjoncturels qui ne feront que sauvegarder l’essence despotique de l’actuelle constitution.
source : Editorial Attadamoun N°139-1408 Juillet-Aout 2009

Dix ans de règne, peu de résultats



25/07/2009.
Au pouvoir depuis une décennie, le roi Mohammed VI n'a guère encouragé les progrès politiques et la protection des droits humains dans son pays. Le traitement rugueux infligé aux migrants foulant son sol ne suscite pas davantage les critiques de l'Europe. Qui a simplement besoin de lui.
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVAIN MOUILLARD
Ali Amar, journaliste, fondateur de l'hebdomadaire «Le Journal» et auteur de «Mohammed VI, le grand malentendu» (Calmann Lévy), estime que le roi du Maroc n'a pas tenu ses promesses, notamment en termes de rééquilibrage des pouvoirs.
Dix ans après l'accession au pouvoir de Mohammed VI, quel bilan général tirez-vous de son règne?
Ali Amar: Comme pour tout bilan, il y a un actif et un passif. A son actif, et même s'il y a un certain effet de rattrapage, on note des avancées au niveau des infrastructures. La place de la femme a également progressé, même si c'est la conclusion d'un combat de 30 ans des féministes. Mohammed VI a aussi une empathie sincère pour les plus démunis.

Mais ce n'est pas le plus important. On ne construit pas un nouveau Maroc avec 1000 km d'autoroutes. Le bilan institutionnel est négatif pour ceux qui espéraient non pas renverser la monarchie, mais aller vers une transition démocratique, avec plus de pouvoir pour le parlement. Celui-ci reste une chambre d'enregistrement du roi. Il est même moins vigoureux que du temps d'Hassan II. Les partis politiques sont en déshérence face à cet hyper-pouvoir, cette monarchie de droit divin qui décide de tout, mais reste irresponsable.


- On entend souvent au Maroc l'argument suivant: après les années de plomb, il faut procéder par étapes. Ce qui justifie une certaine mesure dans les réformes entreprises. Qu'en pensez-vous?

Il y a eu l'enclenchement d'un processus avec l'instance «Equité et réconciliation». Cela a permis une catharsis et un grand déballage par rapport à ces années. C'est très positif, sauf que les recommandations finales de cette instance, qui demandaient un rééquilibrage et un véritable équilibre des pouvoirs, n'ont jamais été appliquées. De plus, l'étude n'a porté que sur la période 1956-1999. Or, on sait très bien que la torture a perduré durant le règne de Mohammed VI. Le pays est même devenu l'usine de délocalisation de la torture sous l'administration Bush, avec les programmes secrets de la CIA.


- Quelle est la situation pour la presse, après notamment les affaires des caricatures ou d'Ali Lmrabet, ce journaliste condamné en 2005 à dix ans d'interdiction d'exercice de sa profession?

Durant l'entre-deux-règnes, la presse indépendante a bousculé les lignes, sur des questions telles que le statut du roi, le Sahara occidental, l'islam politique. Mais après ce bol d'oxygène, on est entré dans une phase de déclin. Le journalisme d'investigation a été très fragilisé par des amendes colossales, des interdictions, voire des peines privatives de liberté. Aujourd'hui, la personne royale est toujours sacrée. On ne peut pas parler de liberté de la presse au Maroc, sauf à comparer avec les autres pays arabes. Pourtant, le Maroc aurait pu suivre la voie de l'Espagne ou du Portugal des années 70. La montée de certains mouvements islamistes ne sert-elle pas de justification au régime pour accroître la répression?Le régime agite l'épouvantail de l'islamisme. Néanmoins, il y a des islamistes intégrés au jeu politique. Il faut débattre avec eux, car le Maroc reste un pays conservateur, attaché à la tradition et la famille. La répression du régime à leur encontre a également touché les progressistes. Ils ont subi ce retour de bâton et ont vu leur espace de liberté restreint. La croissance marocaine, près de 5% par an, bénéficie-t-elle à tous les Marocains?On parle de fracture sociale en France, c'est un gouffre social au Maroc. Une minorité de la population vit à l'occidentale, alors que la majorité des Marocains vit en dessous du seuil de pauvreté. L'arrière-pays vit encore dans un état de sous-développement. Au niveau de la santé ou de l'éducation, la situation est catastrophique. Et ce malgré les efforts de Mohammed VI, qui tiennent plus du caritatif ou du saupoudrage.Quant au roi, il est un excellent businessman. C'est le premier banquier et agriculteur du pays. Cette interférence avec le monde des affaires est dommageable. La prédation économique de la famille royale tient en effet d'une rente de situation.


- Quels dossiers voudriez-vous voir ouverts en priorité par le roi?

La monarchie doit accepter de débattre de son statut. Il faut réécrire un nouveau contrat social, sortir de ce système féodal. 63% des Marocains en âge de voter se sont abstenus lors des dernières législatives. Pour eux, voter ne sert à rien. C'est très révélateur.

Source : Libération

vendredi 24 juillet 2009

Mon 23 juillet 1999



Par ibnkafka, 23/07/2009


J’étais au Carrefour des Livres à Casablanca, ce vendredi 23 juillet 1999, pour assister à une conférence sur la corruption au Maroc. Sion Assidon, fondateur de Transparency Maroc et Me Abderrahim Berrada parlaient, chacun à sa façon, de ce problème, dont on ne peut dire par ailleurs qu’il n’a guère reculé dix années plus tard: Sion de manière clinique, comme un médecin-légiste pratiquant l’autopsie d’un système politique nécrosé, et Abderrahim comme le tribun radical qu’il est tout autant que brillant pénaliste. Après la fin de la conférence, à laquelle avaient assisté une trentaine de personnes, je m’étais attardé pour discuter avec Marie-Louise Belarbi, hôtesse du lieu. Je m’étais vite enflammé, dénonçant non seulement le système en général mais personnalisant – dans les limites des lignes rouges – ma diatribe: “un poisson pourrit par la tête”, avais-je dit, pointant l’index vers le haut dans un geste que reconnaissent les Marocains quand ils veulent désigner le véritable pouvoir sans oser le nommer ouvertement, un geste dont la similitude avec celui utilisé pour désigner la divinité est d’ailleurs parlante.
Bien sûr, je ne savais pas qu’au moment même où je disais ça, Hassan II était déjà mort. En quittant la librairie avec mon père, nous sommes rentrés directement à la maison, pour tout de suite être alertés par quelqu’un: la télévision publique ne diffuserait que des versets coraniques. Nous nous sommes doutés qu’un décès avait eu lieu, et je crois que c’est vers 18/19 heures que la confirmation officielle fût donnée sur RTM, avec retransmission quasi-immédiate de la cérémonie d’allégeance. Sous le choc, et je crois en l’absence d’Internet (je ne me rappelle plus très bien, mais je ne crois pas que nous étions connectés en 99), nous dînâmes en échangeant spéculations enfiévrées.
Habitant Mers-Sultan, non loin du rond-point éponyme et donc pas loin non plus de la place Mohammed V, il ne fallut pas longtemps – vers 22 heures je crois – pour entendre des clameurs. Bien entendu, je décidais de sortir, contre l’avis de mes parents – mon père s’était fait tabassé le 23 mars 1965, ne devant probablement sa survie qu’à la présentation d’une carte syndicale UMT barrée de deux traits rouges et verts qui avait sans doute fait croire au soldat qui le tabassait qu’il s’agissait d’un policier en civil ou autre représentant civil du makhzen. Depuis, le goût des manifestations populaires lui était passé.
Très rapidement, je vis des groupes de marcheurs reprenant chants et slogans à la mémoire du défunt Roi. La prédominance de femmes et de jeunes était frappante. Bien évidemment, pas un seul bobo en vue – l’impression la plus marquante de ces deux jours de deuil fût le deuil populaire, au sens premier du terme: le deuil des pauvres, la bourgeoisie étant absente du deuil tel que manifesté dans les lieux publics. Ceux qui étaient redevables à Hassan II du système politique et économique qui les favorise tant furent ceux dont le deuil ou l’émotion était la moins apparente. Par contre, ceux qui furent les premiers à souffrir d’un système économico-politique inique et brutal furent les plus démonstratifs dans leur affliction.
Je suivis un groupe mené par quelques femmes, de la place Mohammed V (ex-place des Nations-Unies) à la (nouvelle) place des Nations-Unies, pour continuer vers la place Oued el Makhazine et bifurquer vers le boulevard de la Gironde, le lieu de rassemblement spontané de tous ces groupes disparates semblant être l’esplanade de la Mosquée Hassan II. Je ne les suivis pas jusque là mais errais à travers le centre ville, suivant à distance les différents groupes qui marchaient. Je ne me rappelle plus à quelle heure je finis par rentrer chez mes parents, sans doute vers trois/quatre heures du matin.
Comme des dizaines de milliers d’autres Casablancais, je ne pouvais me résoudre à rester chez moi. Il me fallait sortir et participer au deuil collectif et sortir. En voiture avec mes parents, en route vers je ne sais plus où, nous fûmes bloqués, je crois au niveau d’Al Massira al khadra, par un cortège funéraire, composé comme toujours et partout à Casa ces deux jours-là par l’assortiment habituel de collégiens, diplômés-chômeurs, femmes au foyer, commerçants ambulants, gardiens de parking et autres représentants du Maroc d’en bas. C’est à ce moment que j’ai pleuré. J’ai pleuré à un autre moment, mais c’était après les funérailles, en regardant un documentaire sur 2M je crois, avec des images du défunt du début des années 60.
Je ne sais pas au juste ce que j’ai pleuré. Je n’ai certes jamais été un républicain, mais j’ai aussi longtemps que je m’en souvienne été écœuré par la propagande du régime, ses crimes et son iniquité. J’ai toujours été allergique au Matin du Sahara, à la RTM, à Mustapha Alaoui et plus encore au libéraux prétendus qui défendaient et défendent encore les crimes et iniquité du régime.
Pourquoi ai-je donc versé des larmes ? Je n’ai jamais été républicain, mais jamais royaliste (au sens littéral du terme) non plus – si je suis monarchiste, c’est que je manque d’imagination pour concevoir un autre système – républicain – pour le Maroc – à supposer qu’un système républicain soit souhaitable, ce dont je n’ai jamais réussi à me persuader en regardant vers le sud ou vers l’est – voire même vers le nord, tant les monarchies nordiques et du Benelux me paraissent plus démocratiques que les républiques latines ou d’Europe centrale. Le choix entre république et monarchie m’a toujours paru comme un faux problème, contrairement au choix entre la démocratie et l’autoritarisme.
Par atavisme familial, je n’ai jamais été un inconditionnel du régime. Mon père a toujours été sympathisant de la vraie USFP, pas le parti administratif qui s’est affublé de ce nom. Les amis marocains que j’ai connus étaient soit apolitiques soit de gauche (allant de la vraie USFP à l’extrême-gauche) soit islamistes (tendance frère musulman). N’ayant pas grandi au Maroc, je n’ai pas subi le matraquage scolaire, médiatique et symbolique sur la centralité et la sacralité du Roi. Par contre, comme souvent en diaspora, j’ai un côté nationaliste affirmé, sans doute en guise de compensation – mais c’est un nationalisme de la nation, pas du Roi.
Je n’ai aucun lien de parenté avec la famille royale. Au contraire, puisque des ancêtres portant mon nom ont eu maille à partir avec des sultans alaouites successifs, épisodes restés dans la mémoire familiale, et servant à expliquer chaque contretemps administratif ou politique connu par l’un d’entre nous, comme si des décennies et dizaines de dahirs de nomination n’avaient pas scellé une réconciliation depuis.
Je n’avais donc aucune raison particulière de pleurer, et à deux reprises en plus. Sans doute faut-il en chercher les causes dans plusieurs directions : le spectacle du lumpenproletariat casablancais faisant preuve d’une générosité étonnante (pleurer un Roi qui fît écraser dans le sang les révoltes populaires du 23 mars 1965 et du 10 juin 1981, et qui ignora superbement tout son règne durant la misère populaire), l’émotivité contagieuse, le rappel de la mort et du passage du temps (je n’avais connu aucun autre Roi du Maroc jusqu’à cette date). Mais c’est sans doute l’effet inconscient du discours médiatique, de la propagande institutionnelle et de la symbolique omniprésente de la monarchie : le Roi, présence de tous les instant et omnipotence reconnue jusque par ses opposants ; le Roi, Amir al mouminine, père de la nation – position soulignée par l’extraordinaire pratique discursive de Hassan II, et son fameux cha’ab al aziz. Surtout, c’est le sentiment du gâchis : un peuple pleurant un Roi qui l’avait ignoré et opprimé, un Roi ayant opprimé et ignoré un peuple très largement affligé à sa mort. La misère et la répression étaient-ils le résultat d’une méprise ? La seule réponse rationnelle est non, mais affectivement j’ai sans doute cédé à l’illusion.
La suite du samedi 24 juillet, je la passais dehors, à suivre les cortèges qui traversaient la vile pour se retrouver sur l’esplanade de la Mosquée Hassan II. Ca aussi, un symbole : le scandaleux racket organisé lors de la collecte des fonds pour l’édification de la mosquée Hassan II en avait détourné les habitants de Casablanca. L’atmosphère était calme, presque bon enfant, avec les cortèges sonores s’asseyant pour se reposer, semblant fatigués mais arrivés au but, sans savoir quoi faire, ne voulant ni rentrer et ne sachant pas comment continuer. Me baladant sur le boulevard Moulay Youssef, une canette de Coca à la main, un gamin traînant derrière un cortège, assoiffé par le soleil de plomb, me demanda une gorgée, et je lui donnais ma canette.
Plus tard, je crois que c’était le dimanche matin sans en être sûr, je fus contacté par un collègue suédois – j’étais en vacances – qui se trouvait être remplaçant à Dagens Eko, l’émission d’actualités phare de Sveriges Radio, pour l’été. Il m’appela alors que je me trouvais sur l’avenue Hassan II, sous les arcades près de la place des Nations-Unies. J’acceptais de passer en direct, et il m’interrogea sur les réactions populaires, qui apparemment avaient marqué les observateurs étrangers. Pris dans l’ambiance du moment, je lui dis que le Maroc avait un régime autoritaire, mais que les réactions du peuple marocain étaient assimilables à celles des enfants d’un père brutal et violent – à sa mort, en dépit de tout, ils ressentiront souvent du chagrin, en dépit de tout. Juste au moment où j’étais interviewé, un groupe d’une vingtaine d’adolescents tentait de prendre d’assaut un bus, probablement dans l’espoir de se rendre à Rabat. Je courais après les gamins et le bus, comme plusieurs autres badauds, racontant essoufflé ce à quoi j’assistais – m’écoutant par la suite, à mon retour en Suède, cette séquence donnait l’impression d’une mini-émeute, impression totalement erronée bien évidemment.
Vinrent ensuite les funérailles : j’aurais du me déplacer à Rabat, mais je suis finalement resté à Casa, à suivre l’impressionnant cortège de dignitaires étrangers, les scènes d’hystérie collective de la foule, et la prière du mort dans son dénuement (bien que la tardivité de l’enterrement, près de 48 heures après la mort de Hassan II, n’est pas été très orthodoxe – et je me rappelle de la hâte du premier ministre d’autoriser rapidement la vente d’alcool quelques jours après les funérailles en dépit des 40 jours de deuil officiellement décrétés).
J’ai lu et entendu des commentaires sur les scènes de deuil populaire : émanant parfois d’ami ou connaissances foncièrement anti-régime, ils ne m’ont pas paru coïncider avec ce que j’avais vu lors de ces deux jours à Casablanca. Ces commentaires m’ont plutôt paru révéler l’impossibilité de reconnaître la popularité non seulement de la monarchie, mais du Roi défunt – de la même façon incrédule qu’ont de nombreuses personnes aujourd’hui à reconnaître la popularité de Berlusconi, George Bush, Sarkozy et autres satrapes, occidentaux ou orientaux.
Quelle leçon tirer de cette expérience ? La première, c’est de se méfier de la personnalisation de l’histoire et de la politique : dans le cas du Maroc, rien n’indique que le système makhzénien ait connu une mue déterminante ce 23 juillet 1999, principalement parce que cette mue relative avait commencé huit années plus tôt, avec les effets directs de la publication de « Notre ami le Roi » de Gilles Perrault : libération d’une majorité écrasante des prisonniers politiques, retour de nombreux exilés, fermeture de cet Auschwitz marocain (génocide en moins) que fut Tazmamart, libération er la famille Oufkir, puis enclenchement de la fausse alternance qui aura eu la peau de l’USFP.
Ce que nous vivons aujourd’hui est la poursuite de cette évolution : à la répression féroce des années de plomb, qui recouvrèrent presque trois décennies (1965-1991), succéda une domination généralement moins brutale que la précédente (plus d’assassinats, des répressions d’émeutes remises entre les mains de la police et non plus de l’armée, une censure préalable de la presse allégée), mais sans que les caractères fondamentaux du régime n’en soient affectés : répression violente des mouvements de protestation, fussent-ils pacifiques ; répression ciblée mais systématique de la presse indépendante ; procès politiques iniques ; législation anti-terroriste permettant les travestis de justice ; corruption endémique ; et surtout monopole institutionnel du pouvoir, dans l’absence d’autres contre-pouvoirs que la peur des émeutes, les pressions (trop rares) des bailleurs de fonds étrangers et la crainte du qu’on dira-t-on des quelques médias occidentaux s’intéressant au Maroc. Même la politique sociale – et il est indéniable que le Roi Mohammed Vi fait montre d’une fibre sociale, contrairement à son père – avait connu une inflexion dans les dernières années du règne de Hassan II, qui avait lancé dans les années 90 l’électrification tardive des campagnes et le raccordement à l’eau potable.Si comme Abdallah Laroui on prend une perspective de long terme sur l’histoire du Maroc, l’héritage hassanien aura été de léguer un Etat fort, ayant finalement imposé le monopole de la violence à son profit (après des siècles de tentatives infructueuses, et prenant en compte que certains de nos voisins n’en sont toujours pas là), et rétabli un semblant d’intégrité territoriale. Mais en léguant cet Etat fort il aura aussi légué un système politique en phase de décomposition avancée, une société plus pauvre qu’elle ne le devrait au regard des ressources du Maroc, et une corruption érigée en institution.
Les hommes passent, les institutions demeurent.

jeudi 23 juillet 2009

Fête du trône : la Maroc 10 ans après.

Par Chems Eddine Chitour, 23/07/2009

«Il n’y a pas de juifs au Maroc, il y a seulement des sujets marocains», avait répondu le roi au représentant de Vichy, lui demandant de «prévoir 150 étoiles jaunes supplémentaires pour les membres de la famille royale».Sa Majesté Mohammed V

Le Maroc à fêté en grande pompe la fête du trône et la «bay’a» à l’occasion du Xe anniversaire de l’accession au trône de Mohammed VI. Dix ans après, un bilan en demi-teinte laisse l’observateur impartial sur sa faim.«Dix ans après son intronisation, écrit le rédacteur du journal Le Point, le roi Mohammed VI du Maroc reste une énigme pour la plupart de ses compatriotes, qui dressent un bilan contrasté d’une décennie marquée par des réformes importantes et la persistance de points noirs. (..) En accédant au trône alaouite, le 23 juillet 1999 à l’âge de 35 ans, le nouveau roi avait signifié qu’il voulait poursuivre la politique d’ouverture amorcée à la fin du règne de son père Hassan II. (...). Une bouffée d’air frais avait alors soufflé sur un pays anxieux de tourner la page des "années de plomb". En 2008, le pays a obtenu de l’UE le précieux "statut avancé", qui lui permettra à terme d’accéder librement au marché européen, et se dote d’infrastructures sans égales au Maghreb».(1)«Les victimes des "années de plomb" ont été indemnisées à l’issue d’un travail courageux - à défaut d’être complet, puisque les tortionnaires n’ont pas été inquiétés - de l’Instance équité et réconciliation (IER). Un nouveau Code de la famille (Moudawana) a également été adopté en 2004, donnant aux femmes (presque) les mêmes droits qu’aux hommes. Et ce, malgré l’hostilité des islamistes radicaux. (...) Enfin, malgré quelques incidents de parcours irritants, les journaux peuvent écrire à peu près ce qu’ils veulent dès lors qu’ils ne remettent pas en cause le rite sunnite malékite officiel, la monarchie et l’intégrité territoriale. (...) Et, en dépit des efforts des autorités, la corruption reste largement pratiquée à tous les niveaux. Environ 40 pour cent de la population est encore analphabète. De fait, la misère la plus noire côtoie souvent l’opulence la plus insolente».(1)Misère et opulenceD’une façon générale les médias occidentaux ne tarissent pas d’éloge sur le Maroc qui jouit d’un préjugé favorable à la fois des gouvernements, des médias et des communautés juives qui, à raison, se souviennent de la position exemplaire de Mohammed V. Amale Samie écrit: «Le 26 janvier 2005, Serge Berdugo, secrétaire général du conseil des communautés israélites du Maroc, évoquait devant l’agence Associated press ´´l’éternelle reconnaissance´´ des juifs envers le sultan Mohammed V, qui avait protégé la communauté juive marocaine des vexations du régime de Vichy, pendant la Seconde Guerre mondiale. ´´Il n’y a pas de juifs au Maroc, il y a seulement des sujets marocains´´, avait répondu le roi au représentant de Vichy, lui demandant de ´´prévoir 150 étoiles jaunes supplémentaires pour les membres de la famille royale´´. Voilà pourquoi le Maroc ne disparaîtra jamais de la mémoire des juifs jusqu’à la énième génération. Les juifs du Maroc ont le Maroc au coeur, ils l’ont prouvé quand il avait besoin d’un lobby politique fidèle à la mémoire de ses ancêtres».(2)Pourtant un vent d’espoir maghrébin était né lors de l’intronisation de Mohammed VI qui tournait la page de 30 ans de règne de feu Hassan II, caractérisé par la répression sans pitié des opposants, comme le rapporte Gilles Perrault dans son ouvrage «Notre ami le roi» paru en 1990. Ce livre fait le bilan accablant de 30 ans de règne et de torture. Gilles Perrault ne s’est pas contenté de dénoncer les exactions du roi du Maroc de l’époque, il s’est aussi interrogé sur la complaisance à son égard de certains membres des élites françaises...«Son règne est bientôt trentenaire et il est l’ami de la France, de ses dirigeants, de ses industriels, de ses élites de droite et de gauche. Roi du Maroc, Hassan II symbolise pour nombre d’Occidentaux le modernisme et le dialogue en terre d’lslam. Mais ces apparences avenantes dissimulent le jardin secret du monarque, l’ombre des complots et des prisonniers, des tortures et des disparus, de la misère. Il règne, maître de tous et de chacun, brisant par la répression, pourrissant par la corruption, truquant par la fraude, courbant par la peur. S’il n’a pas inventé le pouvoir absolu, son génie aura été de l’habiller des oripeaux propres à tromper ceux des étrangers qui ne demandent qu’à l’être. Sa "démocratie" connaît une moyenne de quatre procès politiques par an, plus de cent depuis l’indépendance, avec, chaque fois, une fournée de militants condamnés à mort ou à des siècles de prison. Tortures du derb Moulay Cherif, morts-vivants de Tazmamart, calvaire des enfants Oufkir, nuit des disparus sahraouis...La peur est l’armature de son système. Comme l’enfer, elle a ses cercles. Chacun, quelle que soit l’horreur de son sort, peut être assuré qu’un autre a connu pire.Si l’on ajoute à cela l’enrichissement personnel, on a une idée de la condition de la société marocaine. Au pouvoir depuis dix ans, le souverain marocain serait, selon le magazine financier Forbes, l’un des hommes les plus riches du monde. Et sa fortune aurait doublé au cours des dernières années (..) Il est à la tête d’un joli pactole s’élevant à 2,5 milliards de dollars [1,8 milliard d’euros] et il caracole à la septième place des rois les plus aisés du monde sur une liste comprenant quinze souverains. (...) Rappelons que le Maroc est toujours à la 126e place dans le classement du rapport mondial sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et que le taux de pauvreté au Maroc est passé à 18,1%. La dette extérieure publique du Maroc a enregistré une augmentation de 10% par rapport à 2007, pour atteindre la somme de 11,9 milliards d’euros. Cela représente 20% du PIB et 39% des recettes courantes de la balance des paiements». ´´Jamais Hassan II ni la famille royale ne sont apparus dans les classements des fortunes mondiales, établis notamment par le magazine américain Forbes´´, ajoute cet observateur. Alors qu’elle était estimée à 500 millions de dollars au début des années 2000, la fortune de Mohammed VI a en effet été multipliée par cinq, à en croire le magazine américain. Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg(3)Justement à propos d’inégalité, la ville de Casablanca est déchirée par ses contradictions. Dans cette ville écrit, Chafaâ Bouaïche, les autorités ont confié presque tous les services à des entreprises étrangères. «On fait appel à des étrangers pour gérer les affaires de la collectivité, comme si nous étions incapables de le faire nous-mêmes», regrette un cadre marocain. Le service de propreté de la ville est dirigé depuis 2004 par trois entreprises espagnoles. Par ailleurs, tout comme à Alger, c’est une société française - la Lyonnaise des eaux - qui gère l’eau et l’électricité de la ville de Casablanca. «C’est vraiment malheureux de voir notre pays confier la gestion de son eau, donc de sa vie, à un pays qui nous a colonisés!» nous confie un journaliste marocain. «A Casablanca, même les autobus sont gérés par une société française», poursuit-il. Casablanca n’arrive pas à cacher la misère de sa population.(4)On l’aura compris, les Marocains ne profitent pas des fruits de la croissance que l’on dit de 5%. On apprend que dans la plus pure tradition esclavagiste, les Espagnols recrutent des femmes. Hicham Houdaïfa écrit: «(...) Il s’agit de 12.000 ouvrières marocaines qui doivent être recrutées dans des exploitations agricoles espagnoles en 2008. Fatema fait partie des milliers de postulantes à ce nouveau type de migration. ´´Ils ne veulent que des femmes, parce qu’ils sont sûrs qu’elles reviendront au Maroc´´, explique-t-elle. Ces futures ouvrières vont quitter hommes et enfants afin de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. Contrairement aux hommes, qui sont toujours heureux de décrocher un visa pour travailler ailleurs, ces femmes affichent une mine d’enterrement. Les ´´mmimates´´ (mères de famille, dans le jargon populaire) ont le coeur lourd. Ces femmes doivent être en bonne santé, ni grosses ni maigres, avec une dentition parfaite. Elles doivent non seulement être mariées mais également avoir des enfants âgés de moins de 14 ans! En acceptant toutes les conditions posées par les Européens en matière d’immigration, le gouvernement participe à une nouvelle forme d’esclavagisme»(5)
Le Sahara occidental, pierre d’achoppement pour l’UMASitué à l’ouest du Maghreb, sa superficie est de 266.000 km². A l’époque de son occupation par l’Espagne en 1884, le territoire du Sahara occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre elles. La décolonisation bâclée a amené le roi à faire une marche verte sous les yeux des garnisons espagnoles qui quitteront le pays en février 1975. Le Maroc a souvent joué le rôle de gendarme des intérêts de la France en Afrique, ainsi que celui de temporisateur dans le Proche-Orient. Naturellement, ce pays fait l’objet de convoitise. Outre le Maroc, «côté américain, écrit Denise Sollo, il est important de gagner le marché marocain par l’établissement d’une zone franche entre les deux pays. Cette attitude s’inscrit dans la politique américaine de conquête du marché africain. Pour l’Union européenne, il s’agit surtout de garder les marchés déjà acquis.Le Maghreb, de par sa proximité et ses richesses, représente pour l’Europe un marché à préserver et à développer. Néanmoins, pour les Etats-Unis comme pour les Européens, l’instabilité actuelle du Maghreb directement liée au conflit du Sahara occidental ne permet pas un bon déroulement du commerce. Raison pour laquelle ils sont tous pour un retour à la paix au Sahara. (...) On comprend donc pourquoi le Maroc se présente aujourd’hui pour les Occidentaux, comme un allié important face aux doubles fléaux que sont le terrorisme et l’intégrisme.(...) Les enjeux d’ordre économique relèvent des richesses contenues dans le sous-sol du territoire, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. En effet, des compagnies pétrolières y effectuent actuellement de la prospection, sous l’autorisation de l’Etat marocain. Il s’agit des multinationales française et américaine TotalFinaELf et Keer Mc Geer. Finalement, le conflit du Sahara occidental qui, si on part de la perception première de l’ONU et du droit international, se veut un conflit de décolonisation. La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb (...)»(6)Dans cet ordre d’idées, un espoir: on apprend que la première rencontre informelle entre le Maroc et le Front Polisario sur la question du Sahara occidental est prévue à partir du 9 août en Autriche. Pour qu’un Maghreb de l’intelligence puisse émerger, il est bon que les pays en question fassent définitivement la paix avec leur histoire et s’acceptent dans leurs frontières actuelles pour aller progressivement, à l’instar de l’Europe, vers une Union maghrébine dans le plein sens du terme. Dans ce cadre et sans vouloir refaire l’historique des attaques récurrentes, qu’il nous suffise de rappeler la fameuse phrase des Romains: «Flumen malva dirimit mauretenias duas» Le fleuve Moulaya sépare les deux Maurétanie (la Tingitane et la Césarienne). Malgré cela la Moulaya est en territoire marocain et le traité signé le 18 mars 1845 par le Maroc et la France, marque la frontière entre le Maroc et l’Algérie occupée par la France.L’Emir Abdelkader ne pouvant plus avoir de base arrière préfère se rendre en terre algérienne. Il faut aussi rappeler que la frontière algérienne était au méridien de Tabarka et que pendant la Régence d’Alger qui avait la tutelle morale sur les Régences de Tunis et de Tripoli, les pêcheurs de corail de Tabarka payaient un tribut au bey de Constantine.Le pouvoir tunisien a vainement tenté de remettre en cause le tracé des frontières. De Gaulle en parle dans ses mémoires. Bourguiba au plus fort des négociations avec le Gpra, se déplace à Paris et tente de convaincre le général de l’appartenance d’une zone autour de la borne 33 qui serait tunisienne, n’était-ce un tracé flou et problématique qui donnerait indument à l’Algérie un territoire qui n’est pas le sien.L’analyse pertinente du journaliste marocain Ali Lmrabet des dix ans de règne peut à certains égards être étendue à tout le Maghreb, tant il est vrai que les pays le composant ne sont pas acteurs de leurs destins. Ecoutons-le: «Peut-on vivre au Maroc d’aujourd’hui en faisant omission de cette réalité qui veut que tout doit tourner autour du roi? Peut-on se défaire de ce sentiment diffus qui veut que nous devons être, de par la loi, les fils respectueux d’un père bienveillant qui a réponse à tout, est présent partout, dans le politique, le religieux, l’économique, les affaires, le social et même dans l’action caritative et spectaculaire? (...) Et il est paradoxal de constater que ceux qui font leur cette analyse, en particulier les Français, les voisins espagnols et les lointains Américains (avant et avec Obama), ceux-là mêmes qui tiennent bec et ongles à leurs institutions et à leurs chères libertés, veulent nous garder en cage et nous pressent, indirectement bien entendu, de rester sages et d’accepter d’être gentiment conduits par le prince. (...) Nous ne serions pas prêts pour la démocratie, se lamentent ces hypocrites. Mais enfin, de quoi ont-ils peur? Que nous commencions à penser par nous-mêmes? A nous émanciper? Que nous trouvions des solutions à nos besoins, matériels et autres? Que veulent-ils, enfin, ces lointains Occidentaux? On a du mal à croire qu’ils veulent que notre région continue à être la grande fabrique d’extrémistes - qui se nourrissent, justement, des dictatures, des injustices faites aux gens et du manque de liberté criant qui sont notre pain quotidien».(7) Tout est dit.(*) Ecole nationale polytechnique

1.Le bilan contrasté du roi marocain Mohammed VI-Le Point.fr 12/07/20092.Amale Samie - Etre juif au Maroc aujourd’huihttp://www.maroc-hebdo.press.ma/

. Un roi en or massif Courrier international n° 977 23.07.20094.Chafaâ Bouaïche


Maroc, les illusions perdues


Par Pierre Malet , 23/07/2009



Dix ans déjà ! Mohammed VI règne sur le Maroc depuis le décès de son père Hassan II, le 23 juillet 1999. Dès les premiers mois de sa prise de fonction, un climat d'euphorie avait envahi le Maroc, ainsi que les "pays amis". A commencer par la France. Mohammed VI n'était-il pas un jeune roi moderniste qui allait en finir avec les archaïsmes de son père?



Signe des temps nouveaux, les "marocologues" avaient observé un printemps de la presse. A Casablanca, de jeunes publications impertinentes n'hésitaient pas à brocarder le régime. A commencer par le tout puissant ministre de l'intérieur, Driss Basri. Le journal consacrait des Unes au vitriol au premier flic du royaume. Si puissant qu'après avoir servi le père, il servait le fils et s'imposait comme un personnage incontournable. C'était un signe de plus. La démocratie était en marche au Sud de la Méditerranée. Ce pays était bel et bien le modèle démocratique que le monde arabe se cherchait depuis si longtemps. Le Maroc s'était trouvé une belle vitrine. Sa presse subversive, impertinente. Bien plus que celle de la grande rivale, l'Algérie.Une décennie plus tard que reste-t-il de ces espoirs? Pas grand-chose aux dires même de ceux qui ont porté cette "révolution médiatique". Selon Ali Amar, ex-directeur de la rédaction du Journal hebdomadaire, "la presse est aujourd'hui moins entreprenante et moins courageuse parce que l'environnement lui permet de moins en moins de s'exprimer sans contraintes. Le Code de la presse demeure aussi terrorisant, la justice n'est pas indépendante et se transforme volontiers en outil de représailles. Le régime, même s'il n'a plus recours à l'emprisonnement systématique des journalistes, utilise des armes encore plus dissuasives pour censurer: des amendes colossales, la menace de l'interdiction d'exercer et un boycott publicitaire qui fait réfléchir à deux fois les patrons de presse avant de se lancer dans une enquête. Au Maroc, la presse d'investigation est en voie de disparition".Ali Amar vient de quitter ses fonctions de direction de la rédaction alors que le précédent directeur de cette publication, Aboubakr Jamaï s'est exilé en 2007. Le pouvoir avait condamné son organe de presse à des amendes particulièrement élevées. Près de 300000 euros pour avoir tenu des propos critiques vis-à-vis d'un institut... européen qui avait effectué une étude sur le Maroc.


Une décennie de silence

Autre "pionnier de la presse indépendante", Ali Lmrabet, l'ex-rédacteur en chef du même journal a passé en 2003 près d'un an en prison pour avoir écrit des articles qui n'avaient pas eu l'heur de plaire au palais. Par la suite, il a été condamné à dix ans d'interdiction d'exercice de sa profession. Dans quelle démocratie interdit-on à un journaliste d'exercer son métier pendant une décennie?Du coup, la plume d'Ali Lmrabet a trouvé asile dans la presse espagnole ou algérienne. Selon lui, la situation des journalistes dans le royaume chérifien est pire qu'à la fin du règne de Hassan II. Il écrit ainsi dans El Watan, quotidien algérien: "La divine surprise! On vient de découvrit qu'au Maroc, il n'y a point de liberté d'expression, même pour ceux, et ils sont nombreux dans ce pays, qui acceptent de plier leur déférente échine, qui se conforment aux apparences et aux usages, et psalmodient ce joli mensonge qui veut que nous soyons en pleine 'transition démocratique'. Selon ces belles âmes, nous avançons dans la bonne direction en dépit des obstacles et des croassements des oiseaux de mauvais augure qui ne veulent pas comprendre le noble et imperturbable dessein du Sultan".
Comme à l'époque de Hassan II, la presse a des "lignes rouges" à ne pas franchir. Aucun directeur de publication ne l'ignore. Bien des sujets restent tabous. A commencer par le roi, sa famille et ses possessions. De même que l'armée, le Sahara occidental ou la religion. Cela fait beaucoup pour une démocratie. Et cela rend particulièrement périlleux l'exercice du métier de journaliste. Un art presque aussi compliqué que si le roi faisait du jet ski au milieu d'une piscine municipale bondée d'enfants.

"Dans les faits, souligne Ali Amar, les journalistes ne doivent en aucun cas remettre en question ce que le Palais et son gouvernement définissent comme les 'constantes de la nation', c'est-à-dire le caractère sacré du trône - y compris ses choix de gouvernance, l'islam en tant que religion d'Etat, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ou encore le caractère inviolable de l'appareil de sécurité".Il ajoute: "Critiquer la politique du monarque ou mettre en lumière la prédation économique de la classe dirigeante, dénoncer la pratique de la torture par les forces de sécurité ou fustiger la 'justice d'abattage' sont bien souvent interprétés comme des actions subversives".Même les journaux étrangers qui ont "l'audace" de publier des caricatures du roi sont régulièrement interdits dans le royaume. Il y a dix ans, des journalistes marocains se plaisaient à rêver d'une transition démocratique à l'Espagnole. Et à l'appeler de leurs vœux dans les colonnes de leurs publications. Ils demandaient la mise en place progressive d'une démocratie constitutionnelle. Un vœu pieux. Le Maroc n'en prend certainement pas le chemin. Les médias marocains qui veulent survivre l'ont bien compris. A quelques exceptions près ils n'abordent plus les sujets qui fâchent. Ils préfèrent traiter des thèmes de société moins brûlants tels que les "Marocains et le sexe" ou "Les Marocains et la psychanalyse". Les "dossiers politiques" sont bien souvent devenus des réflexions historiques. Les Unes sont ainsi consacrées aux atteintes aux Droits de l'homme du régime de... Hassan II. Au Maroc, s'il est parfois loisible de critiquer le roi c'est celui d'avant. Celui qui est enterré depuis trop longtemps pour faire encore peur.


mercredi 22 juillet 2009

Privatisation de l’école publique!

Par Mounir Bensalah, Des maux à dire, 20/07/2009




Le plan d’urgence lancé par le ministère de l’Éducation nationale, qui vient comme réforme à la réforme apportée par la charte nationale de l’éducation et l’enseignement, et qui caracole une grande part du budget de l’Etat est bien expliqué ( formidable et concis !! ) ici, avec un plan "tayissir", dont l’essence est bien exhibée sur la page web du ministère ( c’est normal que c’est vide, vous n’avez rien compris! ).
Mais le pire est à attendre. Le MEN lance un
concours pour le recrutement de plusieurs milliers de professeurs “saisonniers” dans tous les cycles! A la rentrée, vos enfants envoyés à l’école publique seront devant ces “saisonniers”. Vous serez obligés de les installer dans des écoles privées, à “qualité” meilleure. Et c’est ce qui est demandé dans le “plan d’urgence”, qui préconise que 20% des effectifs soit formés au privé.



Pour information:

Programme d'urgence de l'éducation nationale 2009-2012


Le programme d'urgence de l'éducation nationale 2009-2012 est un plan ambitieux qui vise à asseoir une base solide du Maroc de l'avenir.
Ce programme, qui s'inspire des Hautes Orientations Royales et adopte une référence basée sur les dispositions de la charte nationale d'éducation et de formation, stipule des choix conformes aux priorités fixées par le Conseil supérieur de l'enseignement et constitue une Feuille de route et un outil de travail pour sa mise en oeuvre, outre le fait qu'il insuffle au système de l'éducation et de la formation une dynamique pour accélérer la cadence de la réforme.
Le programme d'urgence de l'éducation nationale est axé sur un principe d'orientation solide qui place l'élève/apprenti au centre du système de l'éducation et de la formation.
Ce programme comporte 23 projets se déclinant en quatre volets prioritaires. Le premier volet porte sur la réalisation effective du principe de l'enseignement obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans et le deuxième vise l'encouragement de la réussite au sein des écoles et des universités.
Le troisième volet concerne le traitement immédiat des problématiques transversales inhérentes au système de l'éducation, alors que le quatrième ambitionne d'assurer les ressources nécessaires à toute réussite et améliorer la gestion des ressources financières et humaines.
Le premier volet porte sur la réalisation de 10 projets concernant la concrétisation de l'enseignement obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans, en prenant en compte les impératifs matériels et moraux.
Ce volet prévoit également des projets portant sur l'élargissement de l'enseignement obligatoire, la mise à niveau des établissements, la garantie de l'égalité des chances pour l'accès à l'enseignement obligatoire, la lutte contre le redoublement et le décrochage scolaires, la promotion de l'approche genre et de la situation des enfants à besoins spécifiques.
Il s'agit aussi de porter une attention particulière à la promotion des connaissances et des compétences, à l'amélioration de la qualité de la vie scolaire et l'établissement d'une école où règne le respect.
Tous ces projets vont dans le sens de la formation d'un citoyen conscient de ses droits et de ses obligations.
Le deuxième volet prévoit l'encouragement et le développement de la scolarisation après l'âge de 15 ans, au niveau du secondaire qualifiant et de l'université. Il comprend quatre projets, dont le premier porte sur la qualification de l'offre pédagogique secondaire et qualifiant et le deuxième sur l'encouragement de l'excellence, tandis que les deux autres projets visent l'amélioration de l'offre de l'enseignement supérieur et l'encouragement de la recherche scientifique.
Le troisième volet porte sur la réalisation de projets susceptibles de trouver des solutions aux problématiques transversales du système de l'éducation et de la formation, notamment en ce qui concerne les ressources humaines.
Ce volet se décline en sept projets concernant le renforcement des compétences des cadres de l'enseignement qui constitue une base solide pour la formation de cadres qualifiés conformément à des standards internationaux, ainsi que la consolidation des mécanismes d'encadrement, de suivi et d'évaluation des cadres.
A cet égard, l'attention sera portée sur le rô le du directeur de l'établissement et de l'inspecteur comme encadreurs principaux de l'action éducative, dans le but d'évaluer les différents intervenants qui seront récompensés sur la base de leur efficacité.
Ce volet porte aussi sur la redynamisation de projets visant une meilleure gestion des ressources humaines afin de répondre aux impératifs de la réforme, parachever la mise en application de la décentralisation et de la déconcentration et mettre en place un système approprié d'information, d'orientation et de maîtrise des langues.
Quant au dernier volet du programme d'urgence, il vise à assurer le bon fonctionnement du système et sa continuité, à travers des outils de planification et de gestion efficients. Cela nécessite un dispositif efficace doté d'un système novateur de traitement des données. C'est ainsi qu'il sera procédé à l'adoption d'une approche exponentielle dans la collecte et le traitement des données, permettant de produire les données principales sur la base d'une expertise de terrain et déterminer les champs d'intervention prioritaires, à travers une planification intégrée garantissant une couverture structurante satisfaisante et de nature à être développée au niveau technique.
Ce volet ambitionne, entre autres, d'améliorer la gestion des ressources financières, garantir leur pérennité, lutter contre les dépenses excessives et mettre en place une comptabilité générale et analytique.
Il comporte également des projets relatifs à la mobilisation de toutes les composantes de la sociétés et à la communication en vue d'élaborer une stratégie nationale de communication et de mettre sur pied des partenariats solides permettant aux différents intervenants dans le système éducatif d'être des membres à part entière dans ce processus.
Dans le but de mettre en oeuvre ce programme d'urgence, il sera procédé à la création d'un système de pilotage qui sera chargé de mobiliser de manière coordonnée l'ensemble des compétences aussi bien au niveau central que local.
La mise en oeuvre de ce programme sera basée sur une approche qui prô ne la précision et la maîtrise de la réalisation et du suivi.




Mohammed VI classé parmi les rois les plus riches du monde

Par Stéphane Ballong, 22/07/2009
Mohammed VI classé parmi les rois les plus riches du monde
La fortune du souverain marocain est estimée à 2,5 milliards de dollars par Forbes

Mohammed VI, 46 ans, a été, en 2008, à la tête de la septième fortune royale du monde, selon le magazine américain Forbes. Estimée à 500 millions de dollars en 2000, la richesse du roi a été multiplié par cinq en près de dix ans. Le souverain marocain devancerait ainsi l’émir du Qatar et pèserait six fois plus que celui du Koweït. Pourtant, le Maroc reste un pays où 5 millions de personnes vivent avec moins d’un euro par jour.

Ni son père, Hassan II, ni aucun autre membre de sa famille n’avait réussi à se hisser dans un palmarès des fortunes mondiales. Mohammed VI, en dix ans de règne, l’a fait. Le célèbre magazine américain spécialisé, Forbes, dans son classement pour l’année 2008 des monarques les plus riches du monde, l’a placé au septième rang sur une liste de quinze. Avec un pactole de 2,5 milliards de dollars, le roi du Maroc devance même de richissimes émirs du Golfe, en l’occurrence ceux du Qatar et du Koweït. La fortune du roi du Maroc serait six fois plus élevée que celle de ce dernier.
De 500 millions de dollars en 2000, au lendemain de son intronisation, Mohammed VI a donc réussi a multiplié par cinq sa richesse personnelle. Certains observateurs tentent d’expliquer cela par le renchérissement des cours du phosphate dont le royaume chérifien est l’un des principaux producteurs en Afrique. Mais cet argument est rejeté par un retraité de l’Office chérifien du phosphate (OCP) cité par
Courrier International : « l’Office chérifien des phosphates (OCP) est une entreprise publique et le roi n’y possède pas de participations ». « Il est vrai que, poursuit l’homme, dans le temps, une partie des bénéfices des phosphates était réservée à la monarchie, notamment durant le début du règne de Hassan II, en application d’un décret qui existait depuis le protectorat. Mais, depuis, ce décret a été abrogé. »
« Roi amasseur de fortune »
L’explication la plus probante viendrait du fait qu’au Maroc, le monarque serait également roi en affaires. Mohammed VI est, en effet, le premier banquier, le premier industriel et le premier assureur du Royaume. D’après le magazine américain, repris par Courrier International, la richesse du roi comprend, au Maroc, une vingtaine de palais, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles, le groupe Omnium nord-africain (ONA), spécialisé dans les mines, l’agro-industrie, les communications, les assurances, la distribution…, la Sevam (emballage, embouteillage), Primarios (mobilier), la Compagnie chérifienne des textiles (CCT : textiles, films de serre agricole)… Des immeubles et des propriétés en France et aux Etats-Unis.
Le « roi des pauvres » est devenu « le roi amasseur de fortunes », écrit le Courrier International. Une situation qui ne laisse pas indifférent quand on sait qu’au Maroc plus de 5 millions de personnes vivent avec moins d’un euro par jour (10 dirhams) et que le pays est classé au 108e rang mondial en terme de richesse par habitant, selon l’Onu. Par ailleurs, la dette extérieure publique du Maroc en hausse de 10 % sur un an en 2008, est estimée à 16,6 milliards de dollars, soit 20 % du PIB du royaume.

mardi 21 juillet 2009

Report du procès intenté par la famille Amahzoune










Par Ali Fkir, 20/07/2009

Une fois de plus, le procès intenté par la famille féodale Amahzoune contre Mustapha Addari, président de l'AMDH section de Khénifra, et contre Driss Chahtane, directeur de l'hebdomadaire Al Michaal, a été reporté au 15 septembre 2009.
Des dizaines de militantEs de la justice étaient au tribunal de Aïn Sebâa (casablanca) ce mardi 21 juillet 2009 exprimant ainsi leur solidarité avec Addari et Chahtane.
Certains membres de cette famille et à leur tête Hafsa la tante du roi, font régner la terreur dans la région du Khénifra: les femmes, les jeunes, les paysans pauvres en sont les premières victimes. Cette famille posséderait 40 000ha de terre, ce qui fait d'elle le plus grand propriétaire terrien en Afrique (peut-être le 2ème après la famille royale).
A Khénifra, les différentes administration sont est au service des désires/intérêts de cette famille et complice des caprices de cette dame

Aujourd'hui, à Khénifra, Casablanca et Rabat : journée nationale de solidarité avec les victimes de la tyrannie à Khénifra.


AMDH, 21/07/2009

L´Association Marocaine des Droits Humains organise le mardi 21 juillet 2009 une journée nationale de solidarité avec le président de la section de l´AMDH à Khenifra, le directeur de l´hebdomadaire Al Michaal et l´ensemble des victimes de la tyrannie exercée dans la région de Khenifra par des membres de la famille Amahzoune.

Cette journée nationale coïncide avec la troisième séance du procès qui se déroule à Casablanca (Tribunal de 1ère instance de Ain Sbaa) et intenté contre Mr Mustapha Addari président de la section de l´AMDH à Khenifra et Mr Driss Chahtane directeur de l´hebdomadaire en arabe Al Michaal. Durant cette journée nationale organisée sous le mot d´ordre " Totale solidarité avec les victimes de la tyrannie à Khenifra " un premier sit-in sera organisé devant le tribunal durant la matinée du mardi, à la fin de la séance du procès, et un 2ème sit-in sera organisé le même jour à 16h30 devant le siège du ministère de la justice à Rabat .
A cette occasion le bureau central de l´AMDH appelle :
- L´ensemble des militantEs et sections de l´AMDH à commémorer cette journée nationale.
- Les organisations des droits humains et l´ensemble des organisations démocratiques - politiques, syndicales et associatives - à participer à cette journée.
- Les barreaux et associations d´avocats ainsi que le syndicat national de la presse marocaine à s´associer aux activités de solidarité, vu que l´avocate Fatima Sabiri et le journaliste Driss Chahtane font partie des victimes de la tyrannie à Khenifra.

lundi 20 juillet 2009

Rappel : demain procès contre Mustapha Addari et Driss Chahtane !

Par Fkir Ali, 20/07/2009

Demain, mardi 21 juillet 2009 à 9 heures, reprendra le procès intenté par la famille Amahzoune contre le militant Mustapha Addari, président de la section de l'AMDH à Khénifra, et contre Monsieur Chahtane, directeur de l'hebdomadaire AL MICHAAL, et ce au tribunal de Aïn Sebâa à Casablanca à partir de 9 heures du matin.

Soyons nombreux à ce "rendez-vous" pour manifester notre solidarité avec ces nouvelles victimes de la famille .

A ne pas manquer !

Par Ali Fkir, 20/07/2009

Le journal hebdomadaire du 18 au 24 juillet 2009 contient un certain nombre d'articles intéressants à lire, dont:
- l'Edito consacré à Zahra Boudkour et ses camarades
- Une interview avec Zahra,
- Un reportage sur la CARAVANE DE LA DIGNITE (Khénifra)
- Des témoignages sur l'actualité dont celle de Abdelhamid Amine
......

INVITATION

L'AMDH organise à la Bibliothèque Nationale à 17h30 le mardi 21 juillet 2009
une lecture-débat du dernier livre
de Jaouad Mdidech: Vers le large.
Cette lecture sera faite par Mme Rabea Mardi

Jaouad Mdidech est un ex-détenu de la prison centrale de Kénitra du groupe du procès de janvier 1977. Auteur du livre sur Derb Moulay Chrif: La Chambre Noire

Témoignage : le hasard d’une rencontre avec Zahra

Par Karen, Cécile, Fleur, 20/07/2009

En avril 2008, lors d’un voyage au Maroc, nous avons été accueillies chez la cousine d’un ami marocain. Étudiante à Marrakech elle est une amie proche de Zahra. Je me rappelle très bien ce groupe de jeunes militants avec leur envie de changer les choses pour un avenir meilleur au Maroc…

Durant trois jours, nous avons vécu et ressenti les joies et les peines d’étudiantes de l’université de Marrakech. Elles nous ont accueillies les bras ouverts dans leur chambre d’étudiante, elles ont été fières de nous faire découvrir leur lieu d’études en nous faisant visiter leur université. Nous avons beaucoup échangé sur nos idées et nos idéaux sur le monde étudiant… Hormis toutes ces discussions, nous avons partagé des moments de vie comme le hammam, la préparation du couscous, les chants et les danses traditionnelles…

Ces bons moments se sont passés quelques jours avant les manifestations et les arrestations des étudiants. Cette rencontre avec ce groupe de jeunes filles, dont Zahra faisait partie, restera à jamais gravée dans nos esprits et nos cœurs…

Pour la suite, que va t'il se passer, que pouvons-nous faire pour les aider à sortir de cette prison ???







dimanche 19 juillet 2009

Mohammed VI, un roi en or massif

Par Fédoua Tounassi, 9/07/2009

Au pouvoir depuis dix ans, le souverain marocain serait, selon le magazine financier Forbes, l’un des hommes les plus riches du monde. Et sa fortune aurait doublé au cours des dernières années.

Selon Le Journal hebdomadaire, “le budget de l’Etat marocain prévoit une pension et une rente mensuelles de 1,8 million de dirhams [160 000 euros] au profit de la famille royale. Ce montant englobe les pensions versées au roi Mohammed VI et à ses frère et sœurs. Le frère du roi, Moulay Rachid, et ses sœurs ont leurs propres ‘salaires’, versés par l’Etat marocain en contrepartie de leurs fonctions officielles.”
Alors que la crise économique mondiale a eu des répercussions généralement négatives sur les fortunes des monarques du monde entier, Mohammed VI s’en tire plutôt bien : il a vu ses revenus presque doubler, contrairement aux autres. Il est à la tête d’un joli pactole s’élevant à 2,5 milliards de dollars [1,8 milliard d’euros] et il caracole à la septième place des rois les plus aisés du monde sur une liste comprenant quinze souverains. C’est ce que révèle le dernier palmarès du magazine américain Forbes. La publication spécialisée dans l’évaluation des fortunes des grandes célébrités de ce monde, notamment les monarques, place le roi du Maroc à la tête du classement relatif à l’accroissement des richesses pour l’année 2008. Sa fortune dépasse ainsi la fortune de l’émir du Qatar et elle est six fois supérieure à celle de l’émir du Koweït. Il laisse à la traîne les fortunes du prince de Monaco, Albert II, de la reine d’Angleterre, Elisabeth II, et de la reine Beatrix des Pays-Bas. La même source attribue cette augmentation à la hausse importante des prix du phosphate sur les marchés mondiaux de matières premières. “Ce qui est complètement faux, puisque l’Office chérifien des phosphates (OCP) est une entreprise publique et que le roi n’y possède pas de participations”, nuance un retraité de l’OCP. “Il est vrai que, dans le temps, une partie des bénéfices des phosphates était réservée à la monarchie, notamment durant le début du règne de Hassan II, en application d’un décret qui existait depuis le protectorat. Mais, depuis, ce décret a été abrogé”, poursuit-il. Une telle augmentation de la fortune royale paraît peut-être tirée par les cheveux, mais les faits sont pourtant là : être aussi fortuné dans un pays où plus de 5 millions d’habitants vivent avec 10 dirhams par jour [0,88 euro], où le salaire minimum légal est de 55 dirhams par jour [5 euros], est plutôt troublant. Rappelons que le Maroc est toujours à la 126e place dans le classement du rapport mondial sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et que le taux de pauvreté au Maroc est passé à 18,1 %. La dette extérieure publique du Maroc a enregistré une augmentation de 10 % par rapport à 2007, pour atteindre la somme de 11,9 milliards d’euros. Cela représente 20 % du PIB et 39 % des recettes courantes de la balance des paiements. Cette situation critique rend le train de vie fastueux du roi plus que choquant. Celui-ci perçoit une liste civile de 40 000 dollars mensuels non soumis à l’impôt. Dans son article, Forbes souligne également que l’entretien et la maintenance des douze palais royaux, répartis sur tout le territoire marocain, nécessitent une dépense évaluée à 1 million de dollars par jour. Car le palais est un gros employeur, avec pas moins de 1 100 postes budgétaires pour une masse salariale annuelle d’environ 70 millions de dollars. Le budget dédié au parc automobile est de 7 millions de dollars, auxquels s’ajoutent quelque 2 millions de dollars de dépenses vestimentaires. “Mohammed VI a amassé, depuis qu’il a succédé à son père Hassan II, en 1999, une importante fortune qui fait de lui l’un des monarques les plus riches de la ­planète”, confie une source ayant requis l’anonymat. La fortune de Mohammed VI a été multipliée par cinq “Jamais Hassan II ni la famille royale ne sont apparus dans les classements des fortunes mondiales, établis notamment par le magazine américain Forbes”, ajoute cet observateur. Alors qu’elle était estimée à 500 millions de dollars au début des années 2000, la fortune de Mohammed VI a en effet été multipliée par cinq, à en croire le magazine américain. Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La fortune royale a toujours été enveloppée d’un halo de mystère. Rares sont les personnes qui ont osé faire des estimations de cette fortune. Dans les années 1990, Abdelmoumen Diouri, un opposant au régime, avait tenté de faire l’inventaire des biens de Hassan II. L’estimation, fortement contestée par le palais, établissait la fortune royale à quelque 10 milliards de francs en dépôt dans différentes banques européennes et américaines. Elle comprend, au Maroc, une vingtaine de palais, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles qui ont été pour la plupart confisquées aux colons à la suite de la “marocanisation” instaurée par Hassan II, le groupe Omnium nord-africain (ONA : mines, agro-industrie, communications, assurances, distribution), la Sevam (emballage, embouteillage), Primarios (mobilier), la Compagnie chérifienne des textiles (CCT : textiles, films de serre agricole)… Plusieurs immeubles à Paris et à New York, de nombreuses propriétés en France et aux Etats-Unis. Au début de son règne, l’entourage du monarque avait peaufiné pour lui une image de “roi des pauvres”, qui a vite cédé la place à celle d’un roi amasseur de fortune. Aujourd’hui, il est plus que jamais présent dans le paysage économique du pays. Détenteur de la plus imposante fortune du pays, le roi est à la fois premier entrepreneur, ­premier banquier, premier exploitant ­agricole, etc. “Monarque exécutif”, comme il insiste pour le rappeler dans certains de ses discours, il bénéficie de pouvoirs constitutionnels lui conférant le statut hégémonique de juge et partie. Cette situation suscite de plus en plus de commentaires appuyés de la part d’investisseurs nationaux et étrangers. On se souvient du coup d’éclat de Miloud Chaâbi, patron d’Ynna Holding, qui a appelé à ce que le monarque “sorte des affaires”. La prévalence de la monarchie dans le secteur économique n’a jamais été aussi forte. Elle s’est accentuée depuis la mort de Hassan II. L’argument qui veut que le chef de l’Etat soit aussi aux commandes de l’économie pour mener la locomotive d’un royaume à la ­croissance présente plusieurs limites. La manière déséquilibrée dont sont menées ses affaires et la prédation de ses holdings depuis son accession au trône battent en brèche cette argumentation. La fortune royale a toujours été un grand tabou. L’estimation de Forbes est bien en deçà de la réalité. Et pour cause : du peu que l’on connaît à travers la cotation en Bourse (holdings ONA, SNI et autres), on atteint allègrement 1,5 milliard de dollars. Qu’en est-il du patrimoine foncier hérité de Hassan II, des nombreuses propriétés en France, aux Etats-Unis et en Amérique latine ? “C’est plutôt grâce à ce patrimoine foncier que la fortune du roi a été presque multipliée par deux en l’espace d’une année”, déclare un observateur. La flambée de l’immobilier qu’ont connue le Maroc et le reste du monde en 2006 et 2007 a fortement contribué à remplir les caisses de la monarchie. La montée en puissance du roi dans les affaires ces dernières années n’est que le prélude à des visées plus gargantuesques.

Source : magazine financier Forbes

Manifestation des Ouïghours à Paris


PARIS (AFP) 18/07/2009
Des dizaines d'Ouïghours, étudiants ou réfugiés politiques en France, ont manifesté samedi à Paris pour appeler la communauté internationale à faire pression sur la Chine afin qu'elle cesse le "massacre" des Ouïghours et l'"oppression des minorités".Soutenus par plusieurs associations dont celle des Tibétains en France, les manifestants brandissaient des panneaux où était écrit "Stop killing Uyghurs" (Arrêtez le meurtre des Ouïghours), "Uyghurs want justice" (Les Ouïghours veulent la justice) ou encore "Touche pas à mes Ouïghours".Certains arboraient également des posters à l'effigie de la dissidente ouïghoure en exil à Washington Rebiya Kadeer."Il faut que la communauté internationale intervienne pour faire pression sur la Chine et stopper la politique de répression des autorités chinoises", a affirmé à l'AFP Yusufu Akbar, président de l'association des Ouïghours de France, au travers d'une traduction en français."Ce n'est pas nouveau. Depuis 1949, la Chine mène une politique de génocide contre les Ouïghours. Il faut qu'elle cesse ce massacre", a-t-il affirmé."Nous ne voulons pas que l'oppression chinoise reste une affaire intérieure. La communauté internationale doit cesser de sacrifier la démocratie et les droits de l'Homme pour ses intérêts économiques", a renchéri un manifestant dont le visage était masqué par craintes de représailles contre sa famille en Chine.La France compte une petite communauté ouïghoure d'environ 500 personnes, essentiellement des réfugiés politiques ou des étudiants, selon l'association.Des affrontements ont éclaté début juillet à Urumqi, capitale du Xinjiang, région de l'extrême nord-ouest de la Chine entre Ouïghours, une minorité turcophone musulmane, et Hans, ethnie majoritaire en Chine, faisant près de 200 morts et quelque 1.600 blessés selon un bilan officiel.

Journée de solidarité avec Mustapha Addari et Driss Chahtane


Association Marocaine des Droits de l 'Homme
Bureau Central
LE MARDI 21/07/09, journée de SOLIDARITE avec ADDARI et CHAHTANE
اللجنة الإدارية للجمعية المغربية لحقوق الإنسان
المجتمعة بخنيفرة يوم الأحد 12 يوليوز 2009
تقرر تنظيم يوم وطني
للتضامن مع رئيس فرع الجمعية بخنيفرة ومدير أسبوعية المشعل
يوم 21 يوليوز 2009
بقرار صادر عن اجتماعها الدوري المنعقد بالرباط يوم 11 يوليوز، والذي تم تحت شعار "كل التضامن مع ضحايا الطغيان بإقليم خنيفرة" استكملت اللجنة الإدارية اجتماعها على هامش القافلة التضامنية التي نظمتها الجمعية إلى خنيفرة يوم الأحد 12 يوليوز 2009 من أجل إطلاق مبادراتها النضالية لفضح انتهاكات أفراد من عائلة أمحزون ضد سكان إقليم خنيفرة.
إن اللجنة الإدارية وهي تحيي عاليا كل المشاركين والمشاركات في القافلة التضامنية والذين قدموا من 41 فرعا من فروع الجمعية إلى جانب ممثلي 46 هيأة من الهيآت الديمقراطية وطنية ومحلية أخرى، فإنها:
إذ تجدد تضامنها مع رئيس فرع الجمعية بخنيفرة الأخ مصطفى اعذاري ، ومدير أسبوعية المشعل الأخ ادريس شحتان، تعبر عما يلي:
- تضامنها مع كافة ضحايا عائلة أمحزون بالمنطقة الذين تعرضوا لمختلف أشكال انتهاك حقوقهم خلال عقود من الزمن.
- تدين تواطؤ السلطات الأمنية والقضائية مع الطغاة في منطقة خنيفرة وانتهاك الحق في المساواة أمام القانون.
- تستنكر التوظيف السافر للقضاء الذي جعل من الظالم ضحية وفاضح الظلم مجرما.
إن اللجنة الإدارية المجتمعة بخنيفرة قد فررت جعل يوم 21 يوليوز 2009 يوما وطنيا للتضامن مع الأخوين ادريس شحتان ومصطفى اعذاري وتدعو كافة فروع الجمعية إلى الانخراط في هذه المبادرة بقوة، وهو اليوم الذي يصادف الجلسة الأولى للدعوة الثانية المرفوعة ضد الأخوين أعذاري وشحتان من طرف عائلة أمحزون.
عن اللجنة الإدارية
خنيفرة 12 /07/ 2009