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samedi 11 juin 2016

Sahara Occidental: Les américains lâchent le Makhzen




Les manœuvres marocaines pour attirer le soutien des américains sur le dossier de colonisation du Sahara Occidental, ne font plus recette même avec cette stratégie «de graisser la patte» des sénateurs et hommes d’influence sur la scène américaine.
Ainsi, « The Moroccan American Center for Policy » une organisation de  lobbying  marocain à Washington, dirigée  par l’ancien ambassadeur US au Maroc, Edouard Gabriel, a échoué à collecter les voix nécessaires pour soutenir la politique d’annexion des territoires sahraouis par le Makhzen au sein du Congres américain, seuls 16 sénateurs ont été convaincus de rédiger une missive, au locataire de la Maison Blanche Barack Obama, l’invitant à réviser sa politique vis-à-vis du Maroc.
En effet, c’est un échec cuisant pour un pays qui se prévaut de «grands soutiens» au sein du Congrès américain. Or, sur les 530 membres environ que compte l’instance (100 pour le Sénat et 435 à la Chambre des représentants), seuls 16 congressmen -républicains et démocrates-ont jugé utile d’apposer leurs signatures à une lettre demandant à Barak Obama de réviser sa politique vis-à-vis du Maroc.
On ne se bouscule donc pas pour soutenir la politique de sa majesté qui peine à convaincre ses «alliés» américains de lui donner un bon coup de pouce diplomatique pour justifier la poursuite de l’occupation du territoire sahraoui.
Dans cette lettre adressée au président Barak Obama et dont des extraits ont été publiés par le site Yabiladi.ma, les sénateurs américains sont sensés rappeler que le royaume est «notre allié le plus ancien et le plus solide dans une partie du monde qui se caractérise par sa grande importance ».
C’est pourquoi les 16 signataires réclament du président des Etats Unis d’accorder une «plus grande visibilité » au rôle joué par Rabat sur la scène régionale.
Les «16» soulignent ainsi que le «Maroc est le seul pays de la région à avoir mis en place avec les Etats Unis, depuis 2006 et à la demande du Royaume, un dialogue continu sur les Droits de l’Homme qui se veut un forum ouvert pour un échange objectif et constructif sur ces questions».
Cette précision s’apparente à une riposte de Rabat contre le rapport du département américain d’Etat sur les droits de l’Homme au Maroc, «entaché d’erreurs factuelles et de fausses allégations», selon la version officielle.
Pour autant et au-delà du nombre anecdotique de 16, la liste de lobbyistes du Makhzen ne contient aucun éminent sénateur et autres personnalités connues et reconnues par leur influence sur la politique américaine. Même ses amis habituels comme Mme Madeleine Albright, ancienne chef de la diplomatie, ou encore Rank Charles Carlucci, ex-secrétaire à la Défense sous la présidence de Donald Reagan n’ont pas apposé leurs paraphes. C’est dire que la «marocanité du Sahara occidental» est un produit de plus en plus en mévente même aux Etats Unis.




À propos de l'auteur :

Zina Algerienne
Journaliste et experte des relations internationales

Enfances brisées : les mineurs palestiniens dans le viseur de la répression israélienne

IsraëlPalestine
Rapport ACAT

L'ACAT et plusieurs autres ONG publient un rapport sur les multiples violations des droits de l’homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de police israéliennes. Entre torture et mauvais traitements, simulacre de justice et impunité des forces de l’ordre, les associations dressent un bilan désastreux de la détention des enfants palestiniens. 
mineur_palestinien
Crédits : Reuters
Le 13 / 05 / 2016

 Alors que le Comité des Nations unies contre la torture rend ses conclusions sur Israël vendredi 13 mai, au sein de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, l’ACAT, l’AFPS, la Ligue des droits de l’homme et le Yes Theater publient un rapport intitulé « Enfances brisées » [1] sur les multiples violations des droits de l’Homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de police israéliennes. Entre torture et mauvais traitements, simulacre de justice et impunité des forces de l’ordre, les associations dressent un bilan désastreux de la détention des enfants palestiniens.
« J’ai ouvert la porte. J’ai vu le soldat en face de moi. Il m’a demandé : "tu es Tayeb?" Je lui ai dit oui, il m’a attrapé, tordu les mains et tabassé contre la porte. Nous nous sommes dirigés vers la porte qui donne sur la rue, mon voisin a jeté un objet sur le soldat, ce qui l’a mis de mauvaise humeur, et il a commencé à me frapper, il m’a frappé au visage, très fort. »
(Tayeb, arrêté à 14 ans, camp de réfugiés d’Al-Fawar [2])
Tayeb fait partie des  500 à 700 mineurs palestiniens qui, chaque année depuis 2000, passent dans les prisons militaires israéliennes. Fin février 2016, plus de 440 mineurs - dont 104 âgés de 12 à 15 ans - étaient ainsi emprisonnés, sans compter les nombreux autres arrêtés et relâchés après un interrogatoire violent. La majorité est accusée d’avoir jeté des pierres, un crime passible de 20 ans d’emprisonnement.

75 % des mineurs détenus subissent des violences physiques durant leur arrestation, transfert ou interrogatoire

Les violences et les traumatismes qu’ils subissent ne se limitent pas à la période de l’arrestation. Elles dureront jusqu’à leur sortie de prison. Pendant les heures de transfert vers les centres d’interrogatoire, les enfants sont violentés, menacés, humiliés. Ils peuvent parfois être forcés de rester immobiles pendant des heures, sous la pluie, dans le froid ou sous le soleil, sans eau, nourriture ni accès aux toilettes. Près de 70% sont soumis à une fouille à nu après leur arrestation. Les mauvais traitements se poursuivent ainsi pendant l’interrogatoire qui peut durer des jours, voire des semaines. Gifles, coups de pieds, insultes, menaces de torture, d’agression sexuelle, de condamnations sont monnaie courante. Plus d'un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l'isolement pendant une durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni leurs parents ni un avocat. Les militaires israéliens ont un double objectif : les faire craquer pour qu’ils signent des aveux, mais aussi les punir et les dissuader, eux et leurs familles, de militer contre l’occupation.
Les tortures et mauvais traitements sont exercés en toute impunité. La plupart des mineurs refusent de porter plainte, parce qu'ils craignent des mesures de rétorsion ou parce qu'ils estiment, à raison, qu'ils n'ont aucune chance d'obtenir justice. Le plus souvent, les plaintes sont classées sans suite, sans enquête ou à l'issue d'une brève audition de la victime et de l'auteur présumé.

Sur 300 plaintes recensées, moins de 20 ont données lieu à des poursuites

Sous la pression, la plupart des accusés acceptent de plaider coupable et de négocier un accord avec le procureur, de peur d’être condamnés à une plus lourde peine et sur la base d’aveux forcés par un tribunal militaire, s’ils s’obstinent à aller jusqu’au procès. Finalement, presque tous les jeunes mis en accusation sont condamnés à l’issue d’une négociation ou d’un procès inéquitable. Les trois quarts d’entre eux font l’objet d’une peine d’emprisonnement ferme allant le plus souvent de trois mois à un an. En outre, en octobre 2015, les autorités israéliennes ont renoué avec la détention administrative [3] de mineurs palestiniens, après avoir suspendu cette pratique pendant quatre ans. Depuis, au moins dix mineurs ont été placés en détention administrative.
Une grande partie des enfants condamnés sont transférés dans des prisons situées en Israël, en violation de la quatrième convention de Genève [4]. Cela entrave drastiquement les visites familiales et accentue le traumatisme psychologique engendré par la détention.
Les mineurs palestiniens sortent brisés du système de détention militaire israélien. Ils souffrent d’isolement, d’un sentiment d'insécurité permanent, de troubles de stress post traumatique et parfois de séquelles physiques. Ils finissent trop souvent par se déscolariser.
La société palestinienne dans son ensemble est déstructurée par le sort que les autorités israéliennes réservent à ses enfants. La recrudescence des arrestations et détentions de mineurs rend chaque jour plus improbable la reprise du processus de paix.
Contacts presse :
  • ACAT, Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr
  • AFPS, Sonia, 01 43 72 15 79 / 07 68 29 02 17, presse@france-palestine.org   
  • LDH, Virginie Péron, 01 56 55 51 07, communication@ldh-france.org  
  • Plateforme Palestine, Alice Garcia, 01 40 36 41 46 / 06 76 88 22 77, communication2@plateforme-palestine.org   
Notes :
  • [1] Le rapport est disponible en suivant ce lien
  • [2] Plusieurs témoignages vidéo de mineurs palestiniens recueillis par la Plateforme des ONG français pour la Palestine peuvent être consulté à cette adresse
  • [3] La détention administrative permet aux autorités israéliennes de détenir une personne pour une période de six mois, renouvelable indéfiniment, sans inculpation ni procès, le plus souvent sur la base d'informations secrètes auxquelles ni son avocat ni elles n'ont accès, en violation du droit international.
  • [4] L'article 76 de la quatrième convention de Genève prévoit que les ressortissants de territoires occupés doivent purger leur peine sur leur territoire.

Maroc : dans les prisons secrètes de Hassan II







Agdz, Kelaat M'Gouna, Tazmamart, Derb Moulay Chérif… Les centres de détention des années de plomb se transforment en lieux de mémoire. Reportage exclusif.


Il fait 32 degrés à l’ombre. Nous avançons sur une route escarpée en direction de la Kasbah d’Agdz, dans le Haut Atlas (Sud), longeant des maisons en béton construites sur les vestiges de vieux remparts, ultimes témoins de l’histoire de ce village jadis situé sur la route des caravanes reliant Marrakech à Tombouctou. Au bout de la route, le djebel Kissane, avec ses curieuses cuvettes d’origine inconnue (kissane signifie « tasses », en arabe).
Il domine la magnifique palmeraie de Mezguita, qui s’étale à perte de vue, et la Kasbah El Had, construite en 1948 par le pacha El Glaoui, figure historique du Maroc sous protectorat français. C’est dans cette kasbah pittoresque, complètement à l’écart, que le roi Hassan II faisait jeter ses opposants après que sa police leur eut fait subir les pires tortures dans les centres de détention secrets de Casablanca et de Rabat.

Lieux mythiques
Entre 1976 et 1981, date de fermeture de la kasbah, 400 personnes y ont séjourné dans le secret le plus absolu, ventilées en trois groupes : « le groupe des événements de 1973 », date de la grande révolte de la gauche marocaine ; « le groupe Bnouhachem » – du nom de son leader -, qui était affilié à l’organisation marxiste-léniniste Ila al-Amam ; et « le groupe des Sahraouis », accusé d’accointances avec le Polisario.

À l’époque, aucun villageois n’osait s’approcher de la kasbah de peur d’y être à son tour enfermé ou de subir l’une des nombreuses malédictions qui entouraient le lieu. « On nous disait, rapporte une vieille dame enveloppée dans son haïk, que les détenus sahraouis allaient nous égorger si jamais ils prenaient la fuite. »

Aziza Brahim , une voix splendide , à écouter

Cette voix est splendide 

Canción increíble de la cantante saharaui Aziza Brahim ¡Sáhara Libre!
 https://youtu.be/GEWw9cSCayQ

Phénomène: Marocains chrétiens, ils témoignent à visage découvert (vidéos)




 Discrets et cachés depuis des années, les Marocains chrétiens semblent décidés à rompre leur silence. Ils ont réussi à susciter la polémique après la publication de quelques vidéos qui mettent en exergue les valeurs de la religion chrétienne et le patriotisme marocain.
Les premiers épisodes de l’émission sont publiés sur la plateforme Youtube puisqu’au Maroc le prosélytisme religieux sur un média officiel va à l’encontre du code pénal.
Ces vidéos comportent des témoignages de Marocains musulmans convertis au christianisme. Sereinement, ils expliquent leurs différents points de vue sur la religion chrétienne, ses valeurs, et leur vécu.

U.E : Une eurodéputée charge sévèrement le Maroc.

Par Malik Moffok

Une semaine après la disparition du leader historique du Front Polisario, une eurodéputée espagnole, Paloma Lopez en l’occurrence, a fortement chargé le Royaume marocain l’accusant de porter gravement atteinte aux droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental.

Interpellant aujourd’hui en réponse à une question, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, cette eurodéputée a accusé le Maroc de violer systématiquement les droits humains en réprimant les citoyens sahraouis qui réclament leurs droits socio-économiques et politiques. Elle a mis en avant l’assassinat du syndicaliste sahraoui Brahim Saika, qu’elle a condamné énergiquement. Paloma Lopez a dénoncé  « les autorités marocaines qui  ont, à nouveau, dispersé violemment une manifestation pacifique organisée par des chômeurs sahraouis pour condamner l’assassinat de Brahim Saika et marquer la Journée mondiale de la justice sociale, une initiative des Nations Unies pour lutter contre le chômage et l’exclusion sociale, dont souffre particulièrement le peuple sahraoui qui vit sous l’occupation marocaine ».

Violation des droits des prisonniers
Cette parlementaire européenne insiste sur l’intervention «brutale » de la police marocaine lors de cette manifestation qui a fait de nombreux blessés. Parmi ces blessés, Paloma Lopez cite, entre autres, les militants Mohamed Salem Aluat et Mohamed Molud Mansur. L’eurodéputée a demandé à la chef de la diplomatie européenne, Mme Mogherini, d’élever une « protestation officielle » auprès du Maroc « pour dénoncer ce déchaînement de violence sur les manifestants ». Pour cette parlementaire, « le recours excessif de la police marocaine à la force contre les défenseurs sahraouis des droits économiques et sociaux, viole les engagements internationaux du Maroc ». Paloma Lopez a également évoqué la violation des droits fondamentaux des prisonniers sahraouis qui croupissent dans les geôles marocaines. Elle a cité un nouveau cas, à savoir Abdelkhalek Merkhi*, qui allonge ainsi la liste des détenus politiques sahraouis dont les droits ont été bafoués. L’état de santé de ce prisonnier sahraoui s’est gravement détérioré, après une grève de la faim qu’il a entamée en avril dernier pour protester contre sa détention illégale. Cette eurodéputée s’est offusqué en soulignant que « ce n’est pas la première fois que les droits fondamentaux des prisonniers politiques sahraouis sont violés par les forces marocaines d’occupation ».

Répression à huis clos
Paloma Lopez a ainsi dénoncé la position de l’Union européenne qui se contente de dialoguer « avec la force occupante et avec le Conseil national marocain des droits de l’homme », alors que la violation systématique des droits fondamentaux des sahraouis se poursuit. Elle a, par ailleurs, estimé que l’expulsion, début mai, d’un couple de journalistes polonais des territoires occupés du Sahara occidental, sans aucune justification officielle, est une preuve supplémentaire que le Maroc veut imposer le huis clos dans les territoires occupés pour réprimer tranquillement les citoyens sahraouis. « Le Royaume du Maroc impose habituellement des restrictions sur l’accès à ces territoires pour les journalistes, dans le but de maintenir le voile du secret sur la brutalité de son occupation », a-t-elle soutenu. Une situation que l’UE doit changer, a-t-elle estimé.
Par Malik Moffok
Média: Impact 24.info

*Rappel :  http://fr.allafrica.com/stories/201504200026.html

Loi travail : Tous à la manif le 14

Gdeim Izik : La justice française autorise Naâma Asfari à poursuivre le Maroc en France



Politique Yabiladi, Ristel Tchounand, 10/6/2016

Du nouveau dans l’affaire Naâma Asfari. La justice française juge recevable la plainte le prisonnier sahraoui contre le royaume du Maroc pour torture. Une enquête devrait s’en suivre. Détails.

 La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris a autorisé, ce vendredi 10 juin en début d’après-midi, Naâma Asfari à engager des poursuites contre l’Etat marocain en France, indique à Yabiladi Helène Legey, responsable Maghreb-Afrique à l’Association chrétienne contre la torture et la peine de mort (ACAT).
Emprisonné depuis 2010, Naâma Asfari a été condamné le 16 février 2013 par le tribunal militaire de Rabat à trente ans de prison dans le cadre de l'affaire Gdim Izik, ces affrontements à Laâyoune le 8 novembre 2010 qui ont opposé manifestants sahraouis et forces de l'ordre marocaines, après le démantèlement du campement de « protestation » de Gdim Izik, situé à 12 km de la ville. Le militant sahraoui a plusieurs fois affirmé avoir subi des « sévices » durant la période de son incarcération, notamment lors des premières semaines ayant suivi les événements.
En février 2014, son avocat, Me Joseph Breham, a déposé une plainte contre l’Etat marocain en France et une autre auprès du Comité contre la torture des Nations Unies. En mai 2015, le département onusien a accepté d’examiner la plainte et contraignant Rabat à devoir répondre par écrit à ses interrogations.

La justice française va enquêter au Maroc
A l’ACAT, la décision de justice réjouit. « C’est très positif que la justice française se déclare compétentes pour enquêter sur cette affaire », estime Mme Legeay. Pour elle, c’est surtout une bonne nouvelle pour l’épouse de Naâma Asfari, Claude Mangin. « Elle se retrouve privée, depuis six ans, de son mari. C’est vrai qu’on n’en est qu’aux prémices de la lutte et qu’il reste en prison. », ajoute-t-elle.
Même son de cloche chez Me Breham. « De nombreux médias au Maroc et ailleurs ont estimé que notre demande était infondée, mais on voit bien que la justice française est rendue à l’évidence que Naâma Asfari a peut-être été torturé », indique-t-il dans un entretien avec Yabiladi.
Après la reception de la plainte d'Asfari, la suite logique est l'ouverture d'une enquête par la France au Maroc. Me Breham est conscient que la décision de la Cour d’appel n’implique pas forcément une condamnation du Royaume au bout de la procédure, d'autant plus que la partie civile s'attend à un pourvoi en cassation de la part de l'avocat général. Mais ils entendent aller jusqu'au bout, estimant que l’enquête permettra de mettre la lumière sur les faits rapportés par Naâma Asfari.
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Dans la même affaire de Gdeim Izik, ils sont une vingtaine, toujours en prison à Salé1, condamnés comme Naâma Asfari, à de lourdes peines, entre 20 ans et la perpétuité. Il faudra que la lumière soit faite sur les tortures qu'ont subies tous les membres de ce groupe. (NDLR)

vendredi 10 juin 2016

Pourquoi le Maroc n’arrive-t-il pas à diminuer les inégalités de richesse ?

 Pourquoi le Maroc n’arrive-t-il pas à diminuer les inégalités de richesse ?
La Marina de Casablanca. Crédit : Yassine Toumi.

Au Maroc, la croissance n’arrive pas à résorber les inégalités de richesse, contrairement à d’autres pays. Pourquoi cette situation traîne ? Quelles solutions faut-il concevoir, mettre en œuvre ?

Depuis plusieurs années, le concept de « croissance inclusive » est à la mode. Au Maroc, lors des conférences, il est sur toutes les bouches, en particulier sur celles des ministres. Derrière ce qu’on pourrait croire être une figure de style bienveillante, réside un enjeu de taille : Réduire les inégalités en faisant en sorte que les pauvres profitent encore plus de la croissance que les riches.

Aucune diminution depuis trente ans

Pour le moment, on est loin du compte puisque les inégalités n’ont pas diminué depuis plusieurs décennies. Le 3 juin, lors d’un colloque organisé par le ministère des finances intitulé « Modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents », Jan Rielaender, de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a émis un constat édifiant : Même si les pays d’Amérique du Sud comme le Brésil et le Chili pâtissent de grandes inégalités, celles-ci ont largement diminué ces quinze dernières années, alors qu’au Maroc, elles n’ont pratiquement pas baissé.

Affaire Moumni : la France juge la plainte du Maroc « irrecevable »




Le boxeur Zakaria Moumni et ses parents célébrant sa sortie de prison en 2012 à Salé. Il avait passé dix-sept mois en détention.

La justice française a déclaré jeudi 9 juin « irrecevable » une plainte en diffamation du Maroc contre Zakaria Moumni, un jeune boxeur qui a porté plainte en France pour torture contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. Cette affaire avait nourri un désaccord diplomatique entre Paris et Rabat.

Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que le royaume, un Etat ne pouvant « être assimilé à un particulier », ne pouvait poursuivre en diffamation au titre de l’article 32 de la loi du 29 juillet 1881 qui « réprime la diffamation publique commise envers les particuliers ».
Sans trancher sur le fond, il a donc déclaré « le royaume du Maroc irrecevable en son action à l’encontre de Zacharie (dit Zakaria) Moumni ».

Avec douze autres prisonniers politiques sahraouis, Naäma Asfari vient de mener une longue grève de la faim…

Journal d'Ivry 94, mai 2016

Nommé citoyen d’honneur d’Ivry, le militant sahraoui Naâma Asfari est emprisonné depuis 2010 à Rabat-Salé au Maroc. Nous avons pu le contacter.

Le camp de Gdeim Izik en 2010 avant son évacuation.© Anthony Jean

Naâma Asfari : Faim de liberté

Il s’agissait d’attirer l’attention sur le silence que l’État marocain veut nous imposer. Malheureusement, il était très difficile de continuer après trente jours, surtout avec la pression des familles. Nous avons attendu en vain l’ouverture de négociations, et les avocats européens venus nous voir ont été refoulés…Le Maroc ne respecte pas les résolutions des Nations Unies.

Parvenez-vous à suivre la situation des Sahraouis dans les territoires occupés ?

Les informations que l’on a, c’est ce que nous lisons dans les journaux marocains. Le Maroc répète à la communauté internationale que le problème vient du Polisario (mouvement de libération du peuple sahraoui), et que les Sahraouis sous administration marocaine soutiennent l’État… Alors en 2010 (voir ci-contre), nous avons montré que tous les Sahraouis sont unis derrière le Polisario et qu’il n’y aura pas d’autre alternative qu’un référendum d’autodétermination. Mais cette action pacifique d’un peuple pacifique a suscité le 8 novembre 2010 une intervention militaire contre un campement de trente mille civils sahraouis. Le Maroc, aujourd’hui, continue à nous emprisonner de façon illégale –y compris selon la loi marocaine -et bénéficie du soutien direct du gouvernement français qui bloque, au sein de l’ONU, toute tentative de résolution du conflit.

Le conseil municipal d’Ivry vous a nommé citoyen d’honneur mais, au-delà, que peut-on attendre de la solidarité internationale ?

Le fait qu’Ivry me reconnaisse comme l’un de ses citoyens est un geste extraordinaire montrant que l’on est dans un monde où les gouvernements ne représentent pas les peuples ! Je salue de tout mon cœur les Ivryens, et je crois que cette initiative va contribuer à lever ce silence que le Maroc essaie d’imposer contre la légitimité de la cause sahraouie. Les grandes puissances ‑ et principalement la France et l’Espagne - ont l’obligation de jouer un rôle de facilitateurs entre le Maroc et le Polisario pour déboucher sur un temps de stabilité et de paix où tous les peuples puissent cohabiter. Ce que nous demandons, c’est le respect de notre droit à l’autodétermination. C’est à nous de choisir notre destin à partir d’un référendum juste et équitable. Nous sommes en prison pour ça, pas pour autre chose !
Propos recueillis par la rédaction

Téléchargez la délibération du Conseil Municipal du 17 mai 2016 élevant Naâma Asfari au rang de citoyen d'honneur d'Ivry-sur-Seine

Plus de 10 000 morts en Méditerranée depuis 2014

A la une International
 
 Le bilan a été fourni hier par le haut-commissariat pour les réfugiés

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Aniss Z. El Watan,8/6/2016

 
 
 Six migrants retrouvés morts à Catane (Italie)
Six migrants retrouvés morts à Catane (Italie)

L’EU veut s’attaquer aux «causes profondes» des migrations en donnant aux Africains des perspectives d’avenir chez eux, via le financement de projets concrets.

Plus de 10 000 mwigrants ont perdu la vie en Méditerranée depuis 2014. Ces migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Europe. L’information a été donnée hier à Genève par le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). En 2014, il y a eu 3500 morts en Méditerranée, l’an dernier 3771, auxquels s’ajoutent 2814 décès depuis le début de 2016. C’est un véritable bilan de guerre. Ce chiffre effrayant montre encore fois l’ampleur du drame de l’immigration.
De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui ne dépend pas de l’ONU mais qui est basée à Genève, estime que depuis le début de l’année 2016, il y a eu 2809 morts en Méditerranée, à comparer avec 1838 morts durant le 1er semestre 2015. «Le nombre de décès en Méditerranée en 2016 dépasse de presque 1000 personnes le bilan du 1er semestre 2015, alors qu’il reste encore trois semaines avant la fin du 1er semestre 2016», a indiqué l’OIM dans un communiqué.
L’OIM a également donné des précisions sur le naufrage la semaine dernière d’un bateau de migrants au large des côtes de la Crète. Selon l’OIM, qui se base sur des témoignages, 648 à 650 personnes étaient à bord du bateau et 320 manquent à l’appel. En date du 5 juin 2016, poursuit l’OIM, 206 400 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe par la mer, via la Grèce, Chypre et l’Espagne depuis le début de 2016. Aucun décès n’a été signalé en Méditerranée depuis samedi 4 juin.
Comme arrêter cette catastrophe ? La Commission européenne pense avoir trouvé la solution. Elle a dévoilé hier un nouveau plan pour freiner l’afflux migratoire, faisant miroiter de nouvelles aides financières réservées aux pays «coopératifs» d’Afrique, d’où viennent la plupart des migrants ayant entrepris la périlleuse traversée vers l’UE ces dernières semaines. «L’idée est de se baser sur l’expérience que nous avons récemment eue pour nos accords avec la Turquie», a expliqué le commissaire en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos, dans une interview publiée hier par le quotidien allemand Die Welt.
Pour s’assurer une coopération des pays d’origine dans la maîtrise des flux migratoires, le plan propose des partenariats renforcés, en priorité avec des pays comme l’Ethiopie, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Sénégal, mais aussi la Jordanie et le Liban. «Nous pouvons garantir aux pays qui se montrent coopératifs, en plus des aides actuelles, un soutien financier additionnel et un renforcement des relations commerciales», a avancé M. Avramopoulos. «Pour ceux qui ne respectent pas les accords, il pourrait y avoir aussi des restrictions», a-t-il prévenu, indiquant que la Commission présenterait un plan d’investissement détaillé à l’automne, inspiré du «plan Juncker».
Les Européens sont disposés à mettre sur la table quelque 3 milliards d’euros du budget européen, censés déclencher des investissements complémentaires jusqu’à 62 milliards d’euros si des partenaires privés participent et que des Etats membres y contribuent de leur côté. L’objectif affiché est de s’attaquer aux «causes profondes» des migrations, en donnant aux Africains des perspectives d’avenir chez eux, via le financement de projets concrets. Il s’agit aussi d’obtenir des pays africains qu’ils luttent davantage contre les passeurs et acceptent beaucoup plus de «réadmissions» de leurs ressortissants.

Maroc : une campagne de boycott des dattes israéliennes pendant le mois de ramadan




Regroupées au sein du collectif BDS Maroc, 22 associations marocaines ont appelé au boycott des dattes israéliennes pendant le mois de ramadan. Si elles peuvent compter sur le soutien de nombreux Marocains, ces associations se heurtent à la réalité d'un commerce informel difficile à tracer.
C’est un sujet qui se pose tous les mois de ramadan mais, cette année, le collectif BDS Maroc (Boycott, désinvestissement, sanctions) a décidé de mettre le paquet. Depuis un mois, il mène des campagnes de sensibilisation dans les marchés de gros de Casablanca, Rabat, Salé et Marrakech afin de demander aux commerçants de retirer de leurs étals les dattes d’origine israélienne, un produit dont la consommation connaît un pic pendant le mois sacré. « Nous essayons de les sensibiliser à l’enjeu politique de la commercialisation de ce genre de produits qui cautionne et soutient la guerre menée par l’armée israélienne contre les Palestiniens de Gaza. Nous les exhortons aussi à être très attentifs à leur origine, souvent camouflée », explique Sion Assidon, membre fondateur du collectif BDS Maroc.
Un succès mitigé
Ancien prisonnier politique, figure de proue du mouvement associatif au Maroc, il est l’un des opposants acharnés contre la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Depuis plusieurs années, il mène campagne contre toute commercialisation de produits israéliens dans le royaume. Face à des négociations de paix qui sont au point mort, il estime que le levier de pression économique permet aux Palestiniens d’inverser le rapport de forces avec leur voisin.
À en croire le mouvement BDS Maroc, la campagne de boycott des dattes israéliennes a visiblement fait son effet auprès d’un public marocain largement acquis à la cause palestinienne. Après trois semaines de sensibilisation, ces dattes ne circulent plus dans les marchés de gros, assure le mouvement. En tout cas, pas dans des emballages où on peut facilement identifier leur origine. « Car il y a de fortes chances, poursuit le mouvement, qu’elles aient été sorties de leurs boîtes et stockées dans l’attente de les vendre en vrac dans les souks !». 
Problème de traçabilité
Les initiateurs de la campagne de boycott s’abstiennent de crier victoire car il savent qu’il ont à faire à un commerce informel, soumis à une multitude d’intermédiaires. La plupart des dattes israéliennes, de qualité supérieure, arrivent au Maroc à travers les circuits de contrebande qui transitent par l’enclave espagnole de Ceuta ou via des importateurs établis au Maroc, dont un à Tanger et qui commercialise les marques King Soloman et Jordan River, cultivées en Israël. 
Pour faire face à ce problème de traçabilité, les 22 associations, membres du collectif de boycott, ont adressé une lettre à l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), faisant valoir un enjeu de santé publique. Ils lui ont demandé de prendre des mesures strictes en vue d’arrêter l’importation de ces dattes qui inondent le marché marocain durant le mois de ramadan. 
Le commerce avec Israël, un sujet tabou
Le commerce avec Israël est un sujet tabou au Maroc, ce dernier ayant interrompu ses relations diplomatiques avec Tel Aviv en 2000, date à laquelle le bureau de liaison israélien à Rabat a été fermé. Depuis, leurs relations sont entrées dans la discrétion. Entre 2014 et 2015, leurs échanges commerciaux ont même triplé, avec une balance excédentaire pour Israël. Selon les chiffres du Bureau israélien central des statistiques (BCS), les importations en provenance d’Israël se sont élevées à 23 millions de dollars en 2015 -essentiellement des produits phytosanitaires et électroniques- contre 10,6 un an auparavant. Il lui a vendu pour 15,6 millions de dollars- dont des conserves de poisson et des pâtes alimentaires- contre 6,6 millions en 2014.