Agdz, Kelaat M'Gouna, Tazmamart, Derb Moulay Chérif… Les centres de détention des années de plomb
se transforment en lieux de mémoire. Reportage exclusif.
Il fait 32 degrés à l’ombre. Nous avançons sur une route escarpée
en direction de la Kasbah d’Agdz, dans le Haut Atlas (Sud), longeant des
maisons en béton construites sur les vestiges de vieux remparts,
ultimes témoins de l’histoire de ce village jadis situé sur la route des
caravanes reliant Marrakech à Tombouctou. Au bout de la route, le
djebel Kissane, avec ses curieuses cuvettes d’origine inconnue (kissane
signifie « tasses », en arabe).
Il domine la magnifique palmeraie de Mezguita, qui s’étale à perte de
vue, et la Kasbah El Had, construite en 1948 par le pacha El Glaoui,
figure historique du Maroc sous protectorat français. C’est dans cette
kasbah pittoresque, complètement à l’écart, que le roi Hassan II faisait
jeter ses opposants après que sa police leur eut fait subir les pires
tortures dans les centres de détention secrets de Casablanca et de
Rabat.
Lieux mythiques
Entre 1976 et 1981, date de fermeture de la kasbah, 400 personnes y
ont séjourné dans le secret le plus absolu, ventilées en trois groupes :
« le groupe des événements de 1973 », date de la grande révolte de la
gauche marocaine ; « le groupe Bnouhachem » – du nom de son leader -,
qui était affilié à l’organisation marxiste-léniniste Ila al-Amam ; et «
le groupe des Sahraouis », accusé d’accointances avec le Polisario.
À l’époque, aucun villageois n’osait s’approcher de la kasbah de peur
d’y être à son tour enfermé ou de subir l’une des nombreuses
malédictions qui entouraient le lieu. « On nous disait, rapporte une
vieille dame enveloppée dans son haïk, que les détenus sahraouis
allaient nous égorger si jamais ils prenaient la fuite. »
L’imposant portail en bois de la kasbah donne sur une succession de
trois cours intérieures, une pour chacun des groupes de prisonniers.
Elles étaient séparées par des cloisons pour empêcher toute
communication entre eux. On avance au milieu de monticules de pierres et
de gravats. Les grillages des fenêtres ont été emportés par les
pilleurs.
Rongés par le temps, les toits, construits en branches de palmiers et
en bois, menacent de s’effondrer à tout moment. Tout ici n’est plus que
ruines et rappelle les témoignages des anciens détenus au moment des
auditions publiques de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), un
mécanisme de justice transitionnelle créé par Mohammed VI en 2004 pour
tourner cette page sombre de l’histoire du Maroc. On visite d’abord « la
chambre des cafards », qui contenait une quantité impressionnante
d’insectes.
Ensuite, « la chambre des rats », devenue par la suite « la chambre
des tuberculeux » le jour où on y a mis les prisonniers atteints de
tuberculose. À l’entrée de la kasbah, on nous raconte que les gardiens
de l’époque avaient accroché un linceul pour signifier aux détenus qu’on
ne pouvait sortir de là que les pieds devant…
En 2006, à la fin de sa mission, l’IER avait demandé la mise en place
d’un programme de réparation communautaire afin de préserver la mémoire
de ces prisons et de réhabiliter les régions où elles se trouvent. Pour
le bagne d’Agdz, on a élaboré un projet fort ambitieux comprenant la
réfection de la kasbah, la création d’un centre d’apprentissage de
métiers manuels pour les femmes, une auberge pour les touristes, un
espace de restauration, un musée contenant les objets trouvés sur place
(vêtements, couvertures, lampes…).
La souffrance en héritage
Le couloir sombre qui longe la kasbah devait être transformé en
espace d’exposition retraçant le parcours de la justice transitionnelle
au Maroc. « Tout a été conçu pour préserver la mémoire de ce bagne et
assurer en même temps sa durabilité financière », explique Abderrahim
Chahid, ancien membre du Conseil national des droits de l’homme (CNDH).
« Ils veulent noyer la mémoire de ce bagne dans des projets de développement locaux. Nous ne sommes pas contre, mais il s’agit avant tout de lieux qui ont été le théâtre d’une grande souffrance humaine et dont la mémoire doit être transmise intacte aux générations futures », rétorque Abdennacer Bnouhachem, 63 ans, un ancien détenu. Il a passé « huit ans, huit mois et huit jours » dans les prisons de Hassan II, dont quatre ans dans cette geôle. Les concepteurs du programme de réparation communautaire ont fait appel à lui et à tous les anciens détenus au tout début du projet afin de recueillir leurs doléances.
Mais depuis quelques années, face à leur inflexibilité, ils ne les
sollicitent plus. Comme si on voulait noyer leurs revendications dans
l’oubli pour imposer le projet initial…
Pour ne rien arranger, les ayants droit du pacha El Glaoui veulent
récupérer « leur » kasbah. Entre les problèmes fonciers et les
divergences de point de vue sur la rénovation, le projet s’est enlisé.
Seuls les deux cimetières se trouvant à proximité de la prison ont été
réhabilités pour rendre leur dignité à vingt-neuf détenus morts dans
l’anonymat.
Après leur identification par des tests ADN et grâce à la
persévérance d’un ancien membre de l’IER, Abderrahim Chahid, les corps
ont été placés dans des tombes, avec une stèle pour chacun. Ici repose
Fadma Ouharfou, dont la sœur, Aïcha, avait ému les Marocains lors des
auditions publiques de l’IER en 2005 en racontant comment toute sa
famille avait été enlevée à Goulmima après que le père avait été
condamné à mort par le tribunal militaire de Kenitra et fusillé en 1974.
À ses côtés gît Belkacem Ouazzane, ancien opposant de Hassan II
enlevé en 1973 à Figuig, près de la frontière algéro-marocaine, et dont
la trace n’a été retrouvée que l’année dernière dans le cimetière
d’Agdz. Le réaménagement des deux cimetières a coûté 300 000 dirhams (27
500 euros). Une bien maigre somme au regard de la souffrance humaine
que racontent encore les murs de ce bagne-mouroir.
Humour noir et roses
« Kelaat M’Gouna est la capitale des roses, madame ! » avait répondu
Hassan II à la journaliste française Anne Sinclair, qui l’interrogeait
en 1993 sur les geôles qui se trouvaient dans ce petit village. La
réponse de l’ancien roi du Maroc niant formellement l’existence de ce
bagne est rapportée aujourd’hui avec humour par les habitants comme s’il
s’agissait d’une histoire drôle faisant partie du patrimoine oral de la
région. Car Kelaat M’Gouna ne se limite ni à ses champs de roses ni au
festival qui s’y déroule chaque mois de mai.
À l’extrémité de la ville, sur une crête haute de 1 500 m, se trouve
une ancienne caserne française construite en pisé dans le style
architectural de la région. Dans les années 1970 et 1980, elle a vu
défiler des centaines de prisonniers d’opinion, dont l’artiste Mohamed
Nadrani, coauteur d’un livre poignant ironiquement intitulé La Capitale des roses (éditions Al Ayam, 2009).
Derrière la grande porte en fer rouillé se trouve une immense cour
intérieure déserte, hostile, hantée par les fantômes du passé. On se
croirait dans un paysage du Far West. Une tour de guet surplombe
plusieurs petites cours à l’intérieur.
Le vent souffle fort, faisant claquer les portes des cellules
numérotées à la peinture jaune, qui sont toutes dans un état de
dégradation avancé. Certaines n’ont même plus de plafond. Sur les murs,
on peut encore distinguer des dessins réalisés par d’anciens prisonniers
: ici une gazelle aux traits parfaits peinte en orange, probablement
l’œuvre d’un amoureux de la nature, là des poissons et des vagues. «
Sûrement quelqu’un qui a passé son enfance en face de la mer », soupire
Lahcen Azghari, acteur associatif dans la région.
Il y a un hammam, un four artisanal, plusieurs cuisines, signe que les anciens détenus vivaient dans un certain confort par rapport à ceux d’Agdz. « Lorsque ce bagne a été ouvert aux militants des droits de l’homme en 2006, nous avons trouvé des objets de poterie fabriqués par les prisonniers, des ustensiles de cuisine recyclés, de petits miroirs de poche joliment décorés [il y avait une aile réservée aux femmes] », témoigne Moulay Ahmed Lamrani, ancien membre de l’IER.
Kelaat M’Gouna était en quelque sorte « le lieu de convalescence » de
tous ceux qu’on transférait de la prison d’Agdz. Pour qu’ils ne soient
pas localisés, Hassan II faisait tourner les prisonniers dans plusieurs
kasbahs du sud-est du Maroc.
Agdz, Kelaat M’Gouna, Skoura, Tagounit… Ils n’y restaient pas
longtemps pour éviter qu’une photo d’eux ou du lieu où ils étaient
détenus n’atterrisse entre les mains d’organisations des droits de
l’homme ou de quelque journaliste français, qui voulaient coûte que
coûte révéler l’existence de ces lieux emblématiques des années de
plomb.
Maintenant que celles-ci ont été soldées, il est question que Kelaat
M’Gouna bénéficie du même programme de réhabilitation qu’Agdz. On
ambitionne même d’en faire un lieu de mémoire à dimension internationale
en raison du fait qu’elle a « accueilli » deux détenus étrangers : un
Libanais, Mohamed El Marrakchi Abou Fadi, mort en 1992 et enterré dans
le cimetière attenant à la prison, et un Libyen répondant au nom d’El
Bahloul, disparu dans des conditions non élucidées.
Mais le projet en est encore au stade d’une vague promesse. À Kelaat
M’Gouna, les chantiers qui avancent sont ceux de l’État. Cette ville de
16 900 habitants compte un centre de qualification agricole pour les
jeunes, une association de lutte contre l’analphabétisme pour les femmes
et plusieurs autres projets de développement local. Sans engager sa
responsabilité dans ce sinistre passé, l’État incite tout doucement la
population à effacer de sa mémoire le souvenir du bagne et à ouvrir une
nouvelle page.
À Tazmamart, le chaos perpétué
Tazmamart. Un panneau portant cette inscription surgit sur la route
reliant la ville d’Errachidia à la commune d’Er-Rich, dans un paysage
lunaire, presque irréel. Nulle trace de vie sur cette terre déserte où
on n’entend que le souffle du vent. Nous nous engageons dans une piste
large de 2,50 m, juste ce qu’il faut pour laisser passer une voiture.
Après 7 km de route, un château d’eau apparaît à l’horizon, puis deux
bâtiments et une grande cour… C’est une caserne militaire.
Bienvenue à Tazmamart, le bagne maudit ! Celui où Hassan II avait
fait jeter cinquante-huit officiers de l’armée qui avaient trempé de
loin – car les principaux responsables furent fusillés – dans les deux
attentats qui le visèrent en 1971 et en 1972. Ils y passeront dix-huit
ans, subissant les pires sévices, rapportés dans les ouvrages d’Ahmed
Marzouki (Tazmamart, cellule 10, Éditions Paris Méditerranée, 2001), d’Ali Boureqquat (Dix-huit ans de solitude,
Michel Lafon, 1993) ou de Tahar Ben Jelloun, qui a repris le témoignage
de l’ancien détenu Aziz Binebine dans Cette aveuglante absence de
lumière (Éditions du Seuil, 2002).
Il ne reste plus rien de ce bagne de sinistre mémoire. Entièrement
rasé en 2006, il a cédé la place à un terrain caillouteux jouxtant un
cimetière improvisé où sont enterrés trente corps sans identité. «
Tazmamart n’a existé que dans l’imaginaire des ennemis du Maroc », avait
répondu avec un aplomb inouï un parlementaire marocain, un certain
Faycal El Khatib, à un journaliste qui l’interrogeait, comme le rapporte
dans son livre Ahmed Marzouki.
De fait, il n’y a plus aucune trace de crime. Les habitants du village attenant au bagne se rappellent avoir vu de très grosses machines « faire le boulot ». Qui les a fait venir ? Combien de temps cette opération de démolition a-t-elle duré ? Nul ne le sait. Ou plutôt personne ne veut le savoir. Car c’est encore un sujet tabou dans cette petite bourgade de 700 habitants. Traumatisée par ce qu’elle a vu ou entendu, la population s’interdit encore aujourd’hui de s’approcher du bagne ou même d’y jeter un regard.
« Ils peuvent nous faire disparaître », lance un jeune, l’air grave.
Au plus fort de « l’activité » de Tazmamart, entre 1973 et 1991, toute
personne souhaitant venir au village était soumise à une enquête visant à
déterminer les motifs de sa visite, avant de se voir délivrer une
autorisation.
Même les montagnes avoisinantes, pourtant vitales pour l’élevage dans
la région, étaient interdites à la circulation, de peur qu’un
quelconque indice ne fuite. Ceux qui bravaient la consigne étaient
systématiquement torturés. « Une fois, on avait fait descendre un pauvre
chameau perdu dans la montagne et on avait ouvert une enquête pour
connaître son propriétaire et le sanctionner », raconte Lahcen Aït El
Fakih, chercheur en patrimoine et fin connaisseur de la région.
Aujourd’hui, les Tazmamariens sont libres de leurs mouvements. Mais
ils sont partout stigmatisés. L’un d’entre eux a été un jour contrôlé
par un policier à Casablanca. Lorsque ce dernier a vu le nom de
Tazmamart sur sa carte d’identité, il a évoqué tous les noms de Satan en
se tenant la tête. Le village, dont le seul nom fait encore trembler,
n’est pas près de rompre avec son passé.
Même les petites initiatives de développement local lancées dans le
cadre de la réparation communautaire n’arrivent pas à décoller. Le
dispensaire qui a ouvert en 2010 dans un ancien bâtiment de la caserne
n’a toujours pas d’électricité. Ni même de nom. Créée à la même date,
l’Association Tazmamart pour la culture et le développement est presque
gelée et incapable de se projeter dans l’avenir. Pour avoir un revenu,
les femmes du village tissent des tentes en poils de chèvre et de
chameau… que personne ne vient acheter.
Depuis un an, elles -moisissent dans le local de l’association. À
l’entrée du village, grâce à un financement européen, on a planté une
oliveraie à la mémoire des victimes, mais il n’y a pas d’eau pour
l’irriguer.
Pour Tazmamart, l’État a vu grand, mais on est très loin du compte. Sur le site de l’ancienne prison, le CNDH veut faire reconstruire les anciennes cellules pour y édifier un mémorial et un espace d’exposition « où règnent calme et sérénité », une école, des coopératives, une cafétéria… Vingt-cinq ans après la fermeture de sa prison, en 1991, Tazmamart, « la terre du lion » en berbère (il y avait des lions dans la région il y a une centaine d’années), est toujours une zone maudite rayée de la carte du développement.
À Casablanca, la circulation est infernale. Et plus encore à Hay
Mohammadi, le quartier mythique de la résistance contre le protectorat
qui a vu naître de célèbres musiciens, footballeurs et hommes de
lettres. On imagine mal Hay Mohammadi sans Nass El Ghiwane, Lemchaheb et
Tagadda, de célèbres troupes musicales issues du quartier, ou sans
l’équipe de foot du Tihad Athletic Sport (TAS) et ses deux stars Mohamed
Bouassa et Allal Noumir.
Mais « Lhay », comme l’appellent les Casablancais, évoque aussi
l’ignoble commissariat de Derb Moulay Chérif, dit « la chambre noire »
en référence au livre de Jaouad Mdidech, qui y a passé huit mois en 1975
avant d’être condamné à vingt-deux ans de prison – il en purgera
quatorze – pour sympathie présumée avec les marxistes-léninistes.
Derb Moulay Chérif passait pour « le Guantánamo du Maroc »
Spécialisé dans la torture et les interrogatoires musclés, Derb
Moulay Chérif était un passage obligé pour la plupart des détenus
d’opinion, avant qu’ils soient dispatchés dans les différentes prisons
du royaume.
Malgré sa réputation internationale – il passait pour « le Guantánamo
du Maroc » -, Derb Moulay Chérif n’était pourtant qu’un commissariat
situé au rez-de-chaussée d’un immeuble délabré occupé depuis plusieurs
décennies par des familles de policiers. Trente-cinq appartements en
tout. « Il n’y a que des policiers qui pouvaient garder le secret et
supporter les cris des détenus chaque nuit », ironise un habitant du
quartier.
Dans la cour de l’immeuble, des enfants jouent au foot comme dans
n’importe quel quartier populaire. Rien que de très normal a priori,
hormis une petite plaque commémorative sur le flanc droit de l’immeuble
et sur laquelle on peut lire : « Ce complexe administratif a été conçu
en 1952 […] et réalisé au début de l’indépendance. Le commissariat […]
deviendra un centre de détention secret des opposants politiques durant
les années de plomb. Le sinistre Derb Moulay Chérif cessa ses atrocités
au début des années 90. » La plaque porte la signature de plusieurs
organismes. CNDH, Fondation CDG, Union européenne, Association
Casamémoire… tous ont collaboré au programme de réparation communautaire
lancé par l’État.
Pour autant, les portes de Derb Moulay Chérif, qu’on veut convertir
en lieu de mémoire comme les autres centres de détention, n’ont toujours
pas rouvert. Il y a quelques années, des militants des droits de
l’homme avaient pu obtenir une autorisation pour y accéder, mais il est
difficile aujourd’hui d’en décrocher une. Certains affirment qu’il est
occupé par des squatteurs.
En regardant par-dessus la grille, on peut en effet apercevoir du
linge séchant à l’air libre, signalant une présence humaine sur les
lieux. Mais personne pour confirmer.
« L’État a montré sa bonne volonté dans la conception du programme de
réparation communautaire, mais il est trop timide dans la réalisation
», regrette Abdelkrim Manouzi, président de l’Association médicale de
réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT). En réalité, l’État
joue la montre. Les victimes des années de plomb vieillissent. Beaucoup
sont décédées, emportant avec elles l’espoir de voir les lieux de leur
martyre devenir de véritables espaces mémoriels « pour que cela ne se
reproduise plus ». Ici comme ailleurs, le temps efface tout.
UN MYSTÈRE PARTIELLEMENT LEVÉ
Même si le Maroc a soldé les années de plomb, les anciens centres de
détention secrets sont encore un sujet relativement tabou. Si
l’existence de certains a été révélée aux médias, d’autres restent
nimbés de mystère, comme le sinistre PF3 (Point fixe 3), une grande
villa sur la route des Zaers, à Rabat, où la police secrète torturait
sans limites, allant jusqu’à l’exécution sommaire.
On y a interné des prisonniers de marque, comme le frère du
lieutenant-colonel M’Hamed Ababou, qui codirigea la tentative de putsch
de Skhirat en 1971, le militant Houcine El Manouzi, dont le sort reste
inconnu, les frères Bourequat, célèbres « hôtes » du bagne de Tazmamart,
et même les truands français ayant participé à l’enlèvement de Mehdi
Ben Barka.
Il y a aussi Dar El Mokri, toujours à Rabat, qui a vu défiler Omar
Benjelloun, l’idéologue de l’USFP, assassiné en 1975, ainsi que son
frère Ahmed. Le complexe de Témara, la villa Gueliz de Marrakech… Les
cachots secrets de Hassan II étaient nombreux. Ont-ils été détruits ?
Tant que leur existence n’a pas été officiellement reconnue, personne ne
peut le dire.
Nadia Lamlili
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