Par Malik Moffok
Une semaine
après la disparition du leader historique du Front Polisario, une
eurodéputée espagnole, Paloma Lopez en l’occurrence, a fortement chargé
le Royaume marocain l’accusant de porter gravement atteinte aux droits
de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
Interpellant aujourd’hui en réponse à une question, la chef de la diplomatie
européenne, Federica Mogherini, cette eurodéputée a accusé le Maroc de
violer systématiquement les droits humains en réprimant les citoyens
sahraouis qui réclament leurs droits socio-économiques et politiques.
Elle a mis en avant l’assassinat du syndicaliste sahraoui Brahim Saika,
qu’elle a condamné énergiquement. Paloma Lopez a dénoncé « les
autorités marocaines qui ont, à nouveau, dispersé violemment une
manifestation pacifique organisée par des chômeurs sahraouis pour
condamner l’assassinat de Brahim Saika et marquer la Journée mondiale de
la justice sociale, une initiative des Nations Unies pour lutter contre
le chômage et l’exclusion sociale, dont souffre particulièrement le
peuple sahraoui qui vit sous l’occupation marocaine ».
Violation des droits des prisonniers
Cette parlementaire européenne insiste sur l’intervention «brutale » de
la police marocaine lors de cette manifestation qui a fait de nombreux
blessés. Parmi ces blessés, Paloma Lopez cite, entre autres, les
militants Mohamed Salem Aluat et Mohamed Molud Mansur. L’eurodéputée a
demandé à la chef de la diplomatie européenne, Mme Mogherini, d’élever
une « protestation officielle » auprès du Maroc « pour dénoncer ce
déchaînement de violence sur les manifestants ». Pour cette
parlementaire, « le recours excessif de la police marocaine à la force
contre les défenseurs sahraouis des droits économiques et sociaux, viole
les engagements internationaux du Maroc ». Paloma Lopez a également
évoqué la violation des droits fondamentaux des prisonniers sahraouis
qui croupissent dans les geôles marocaines. Elle a cité un nouveau cas, à
savoir Abdelkhalek Merkhi*, qui allonge ainsi la liste des détenus
politiques sahraouis dont les droits ont été bafoués. L’état de santé de
ce prisonnier sahraoui s’est gravement détérioré, après une grève de la
faim qu’il a entamée en avril dernier pour protester contre sa
détention illégale. Cette eurodéputée s’est offusqué en soulignant que «
ce n’est pas la première fois que les droits fondamentaux des
prisonniers politiques sahraouis sont violés par les forces marocaines
d’occupation ».
Répression à huis clos
Paloma Lopez a
ainsi dénoncé la position de l’Union européenne qui se contente de
dialoguer « avec la force occupante et avec le Conseil national marocain
des droits de l’homme », alors que la violation systématique des droits
fondamentaux des sahraouis se poursuit. Elle a, par ailleurs, estimé
que l’expulsion, début mai, d’un couple de journalistes polonais des
territoires occupés du Sahara occidental, sans aucune justification
officielle, est une preuve supplémentaire que le Maroc veut imposer le
huis clos dans les territoires occupés pour réprimer tranquillement les
citoyens sahraouis. « Le Royaume du Maroc impose habituellement des
restrictions sur l’accès à ces territoires pour les journalistes, dans
le but de maintenir le voile du secret sur la brutalité de son
occupation », a-t-elle soutenu. Une situation que l’UE doit changer,
a-t-elle estimé.
Par Malik Moffok
Média: Impact 24.info
*Rappel : http://fr.allafrica.com/stories/201504200026.html
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