par 18/9/2015
Alors que François Hollande se rend ce weekend
au Maroc, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), dirigée
par Abdellatif Hammouchi a interdit à Maati Monjib,
historien marocain de quitter le territoire alors qu’il devait se
rendre à Barcelone pour participer à un séminaire. Président également
de l’association de défense de la liberté d’expression Freedom Now,
Maati Monjib entame une grève de la faim.
http://www.demainonline.com/2015/09...
Bernard Cazeneuve avait fait une première visite au Maroc pour renouer les relations franco-marocaines alors rompues et promettre la légion d’honneur à ce même A. Hammouchi, accusé pourtant de responsabilité dans la torture de militants. Le mouvement social comme politique en France et au Maroc s’en était indigné. Cette indignation s’est accentuée avec la signature des accords juridiques entre la France et le Maroc. Plusieurs organisations non gouvernementales françaises (Amnesty, HRW, ACAT, FIDH, Syndicat de la Magistrature, etc.) comme marocaines dont l’AMDH ont pointé du doigt le danger de la remise en cause du principe de compétence universelle, un engagement international de la Francet, imposé par la Convention de 1984 contre la torture. Ce accord bilatéral peut constituer un pas vers le morcellement des conventions internationales. Dans un communiqué daté du 13 juillet 2015, l’Association des Droits Humains au Maroc (AMDH) précise :“ En plus du volet juridique, le pouvoir politique français exprime, à travers cette concession, un soutien fort aux tortionnaires au Maroc .”
La France renoue avec un État où règne l’arbitraire et la corruption, un État où l’islamisme avéré des ministres au pouvoir conduisent à des méthodes d’intimidation sur les femmes et sur tous ceux qui ne se comporteraient pas conformément à ce qu’ils appellent « l’éducation musulmane ».
Encore une fois, lorsque les intérêts tant économiques que stratégiques doivent être consolidés comme en Arabie Saoudite où les femmes sont bâillonnées, un pays de démocratie n’hésite pas à « baiser la main des rois » quel que soit le degré autocratique des pouvoirs en place.
Économiquement, les intérêts sont préservés, les investissements étrangers et particulièrement français fleurissent dans ce « beau pays » où la pauvreté se développe au rythme de la prostitution et du tourisme sexuel qui laisse l’État indifférent.
Les chantiers innovants bénéficient aux investisseurs étrangers et aux Marocains aisés qui ne tiennent aucun compte de la masse de déshérités aux portes de Casablanca. Comme pendant la période coloniale, on innove dans le « Maroc utile » au détriment du « Maroc inutile ». Ce n’est là que la continuité d’une dépendance qui, en aiguisant les contradictions sociales et la pauvreté de certains qui « n’auront plus rien à perdre » créera un autre chaos que ne pourront éteindre ni les investisseurs ni ceux qui profitent de ces investissements.
18 septembre 2015
Hayat Berrada-Bousta, défenseure des droit humains.
http://www.demainonline.com/2015/09...
Bernard Cazeneuve avait fait une première visite au Maroc pour renouer les relations franco-marocaines alors rompues et promettre la légion d’honneur à ce même A. Hammouchi, accusé pourtant de responsabilité dans la torture de militants. Le mouvement social comme politique en France et au Maroc s’en était indigné. Cette indignation s’est accentuée avec la signature des accords juridiques entre la France et le Maroc. Plusieurs organisations non gouvernementales françaises (Amnesty, HRW, ACAT, FIDH, Syndicat de la Magistrature, etc.) comme marocaines dont l’AMDH ont pointé du doigt le danger de la remise en cause du principe de compétence universelle, un engagement international de la Francet, imposé par la Convention de 1984 contre la torture. Ce accord bilatéral peut constituer un pas vers le morcellement des conventions internationales. Dans un communiqué daté du 13 juillet 2015, l’Association des Droits Humains au Maroc (AMDH) précise :“ En plus du volet juridique, le pouvoir politique français exprime, à travers cette concession, un soutien fort aux tortionnaires au Maroc .”
La France renoue avec un État où règne l’arbitraire et la corruption, un État où l’islamisme avéré des ministres au pouvoir conduisent à des méthodes d’intimidation sur les femmes et sur tous ceux qui ne se comporteraient pas conformément à ce qu’ils appellent « l’éducation musulmane ».
Encore une fois, lorsque les intérêts tant économiques que stratégiques doivent être consolidés comme en Arabie Saoudite où les femmes sont bâillonnées, un pays de démocratie n’hésite pas à « baiser la main des rois » quel que soit le degré autocratique des pouvoirs en place.
Économiquement, les intérêts sont préservés, les investissements étrangers et particulièrement français fleurissent dans ce « beau pays » où la pauvreté se développe au rythme de la prostitution et du tourisme sexuel qui laisse l’État indifférent.
Les chantiers innovants bénéficient aux investisseurs étrangers et aux Marocains aisés qui ne tiennent aucun compte de la masse de déshérités aux portes de Casablanca. Comme pendant la période coloniale, on innove dans le « Maroc utile » au détriment du « Maroc inutile ». Ce n’est là que la continuité d’une dépendance qui, en aiguisant les contradictions sociales et la pauvreté de certains qui « n’auront plus rien à perdre » créera un autre chaos que ne pourront éteindre ni les investisseurs ni ceux qui profitent de ces investissements.
18 septembre 2015
Hayat Berrada-Bousta, défenseure des droit humains.