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vendredi 10 juillet 2009

Un député européen d'extrême droite propose de couler les navires des clandestins!

Et notez que ce monsieur se prétend chrétien !


L'Union européenne (UE) devrait couler les bateaux transportant des immigrants clandestins pour éviter qu'ils entrent dans l'Europe. C'est ce que suggère Nick Griffin, chef du parti d'extrême droite britannique (BNP) et député européen, dans une interview accordée mercredi à la BBC . "Tôt ou tard, la seule mesure qui arrêtera l'immigration, et qui empêchera un grand nombre d'Africains subsahariens de mourir sur le chemin de l'Europe, c'est d'être très dur avec ceux qui arrivent", souligne Nick Griffin. Mais les immigrants clandestins ne doivent pas pour autant périr en mer, explique le leader d'extrême droite. Il propose ainsi de leur "jeter un radeau de sauvetage" pour qu'ils puissent "retourner en Libye". Ce pays "a longtemps été une étape pour les migrants en provenance d'Égypte et d'Afrique subsaharienne qui veulent atteindre l'Europe", rappelle la BBC. "L'UE devra, tôt ou tard, fermer ses frontières" Nick Griffin propose de telles mesures alors qu'une nouvelle politique d'immigration et d'asile doit être votée à l'automne par les députés. Il précise donc qu'il soutiendra tout responsable qui proposerait des mesures de ce genre, et qu'il s'opposerait à toute politique conduisant finalement à l'acceptation de clandestins dans l'UE. À en croire le député britannique, il en va de la survie de l'Europe : "L'UE devra, tôt ou tard, fermer ses frontières, sinon elle sera tout simplement submergée par le tiers-monde". En 2008, plus de 67.000 personnes ont traversé la Méditerranée pour tenter d'entrer en Europe, dont la moitié sont arrivées en Italie et à Malte, selon les chiffres publiés en janvier dernier par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Acquittement des 7 inculpés d'ANNAHJ ADDIMOCRATI

Par Fkir Ali, 10/7/2009

- Devant le mouvement de soutien national et international
- Devant l'incapacité de l'Etat à justifier les poursuites engagées contre les militants d'ANNAHJ ADDIMOCRATI
- Devant l'absence de textes juridiques justifiant ces poursuites
- Devant le fiasco des "élections du 12 juin 2009", rappelons que le dit fiasco a été prédit par ANNAHJ ADDIMOCRATI
- Devant le tollé qu'aurait provoqué des condamnations des militants qui distribuaient l'APPEL de leur organisation légale au BOYCOTT d'une mascarade, le dit appel repris par des journaux vendus et distribués légalement dans toutes les régions du Maroc....
- Devant tout cela, le pouvoir réactionnaire n'a d'autres choix que l'acquittement pur et simple des 7 militants d'ANNAHJ ADDIMOCRATI
Mes félicitations aux camarades d'ANNAHJ ADDIMOCRATI qui ont fait du tribunal de Aïn Sebâa, une tribune pour juger les politiques du régime antidémocratique et fustiger ses "élections", véritable farce de mauvais goût.
Mes félicitations au 120 avocats qui ont assuré la défense de ces militants
Mes félicitations aux militants de la gauche, aux militants syndicalistes, et à tous les démocrates qui se sont solidarisés avec ANNAHJ ADDIMOCRATI ( la Voie Démocratique) en général, et avec ses 7 militants en particulier
ILA AL AMAM nous avançons!

Marwa, assassinée parce qu’elle portait un voile

En hommage à Marwa El Sherbini, jeune maman de 32 ans de confession musulmane victime d’un assassinat islamophobe le 1er juillet dernier à Dresde en Allemagne parce qu’elle portait un voile, nous vous appelons à un rassemblement devant l’ambassade d’Allemagne à Paris le vendredi 10 juillet à 18H30 au 13/15 Avenue Franklin Roosevelt Paris 8è (Métro : Franklin D. Roosevelt ligne 1 et 9).
.
Une nouvelle étape a été franchie avec cet acte odieux que très peu de medias ont relayé. Resserrons les liens pour que cesse la haine islamophobe qui gangrène notre continent et qui semble aveugler certains hommes politiques et intellectuels qui désormais nient l’humanité des femmes qui portent le voile après les avoir stigmatisées, vilipendées et ostracisées. Comment ne pas penser que le meurtrier était ivre de ces discours de haine puisqu’il a crié avant de commettre son acte « ces gens-là ne peuvent être diffamés puisqu’ils ne sont pas de véritables êtres humains »
Une délégation sera reçue par l’ambassade d’Allemagne.

Le Maroc de Mohammed VI, un livre de Pierre Vermeren

Vient de paraître aux Éditions La Découverte
La mort du roi Hassan II, le 23 juillet 1999, a ouvert une nouvelle page de l’histoire du Maroc. Changement d’époque et ouverture sur le monde sont alors l’espoir d’un peuple qui a notamment subi la répression des « années de plomb » durant le règne du monarque défunt. Dix ans après l’avènement de Mohammed VI, que reste-t-il du « Maroc en transition » ? De l’état de grâce des années 1999 et 2000 ? Assurément beaucoup, même si les fondamentaux de la gouvernance makhzénienne ont peu évolué, comme l’explique Pierre Vermeren dans ce livre qui propose un bilan précis et documenté de la première décennie au pouvoir du nouveau souverain. Le Maroc est plus lisible et moins verrouillé, et son économie a commencé à retrouver des couleurs grâce à l’afflux de capitaux étrangers et aux grands projets royaux. Mais la transition démocratique reste à venir. Le système de pouvoir marocain est toujours écartelé entre la tradition immémoriale du sultanat islamique, les fureurs de la contestation religieuse (islamiste actuellement, comme elle fut jadis mahdiste ou confrérique) et la pusillanimité d’une puissante aristocratie, qui rêve de « tout transformer pour que rien ne change ». Dans ce jeu complexe et parfois brutal, il est ardu de dévoiler les acteurs qui comptent – auxquels une grande place est faite ici – et les forces d’un pays plus opaque que la romance princière présentée par les grands médias. Le « Maroc de Mohammed VI » est un pays qui tente de préserver ses héritages politiques, religieux et culturels face aux vents forts de l’attraction européenne.

Collection :
Cahiers libres
Parution : juin 2009
Nb de pages : 324
Prix : 22 €
ISBN : 9782707155825
Dimensions : 155 * 240 mm
Façonnage : Broché


L'auteur
Pierre Vermeren a enseigné sept ans à Rabat. Il est maître de conférences en histoire du Maghreb contemporain à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre du Centre d’études des mondes africains. Il est notamment l’auteur, à La Découverte, de
Le Maroc en transition (2001), Histoire du Maroc depuis l'indépendance (coll. « Repères », 2002), La Formation des élites marocaines et tunisiennes : des nationalistes aux islamistes, 1920-2000 (2002).

Table des matières
Introduction : Transmission, transition, tradition
1. Une conjoncture rythmée par le djihadisme
Deux ans d’État de grâce (23 juillet 1999 - 11 septembre 2001)
Pressions islamistes (11 septembre 2001 - 16 mai 2003)
Le spectre du terrorisme (16 mai 2003 - été 2007)
Un « gouvernement royal de combat » (7 septembre 2007 - 2009)
2. Un environnement international bouleversé
Le départ de « l’ami Chirac », la fin d’une époque
Pressions pour un règlement de la « question saharienne »
Le retour sur la scène de l’Algérie
Le Maroc, « vitrine occidentale » du monde arabe
Un système politique peinant à évoluer
3. Un « bon roi » au cœur du premier pouvoir
Un monarque absolu…
… mais en ostensible empathie avec les faibles
Un souverain discret mais qui tranche
« Nouveau concept d’autorité » et « monarchie exécutive »
4. Le jeu complexe des « conseillers »
La garde (hassanienne) meurt mais ne se rend pas !
Le cercle étroit des amis proches
5. Les 50 qui dirigent le Maroc
La gouvernance des grandes familles
Le corps des Ponts, un État dans l’État
Des technocrates éclairés (1), les ingénieurs-managers du roi
Des technocrates éclairés (2), héritiers et jokers du roi
Un « steeple chase » permanent
6. Le contrôle des forces de sécurité
Le général Benslimane : un tout puissant chef de la gendarmerie en fin de carrière
Épuration ou renouvellement des états-majors militaires ?
La « débasrisation » de la police ?
L’empressement de l’allié américain
7. Le second pouvoir, des institutions déléguées
Le « serpent de mer » de la réforme constitutionnelle
Un Parlement où s’exerce le magistère de la parole
Un gouvernement vitrine
La justice, entre épuration et soumission
8. Pas de vie démocratique sans partis politiques…
Garantir le monopole politique de la monarchie
L’impossible renouvellement des formations nationalistes ?
L’outsider PJD maître de l’heure ? Au-delà de l’IRCAM, le refus d’une véritable alternative berbériste
9. L’apurement des « années de plomb »
L’IER, modèle de « justice transitionnelle » ?
Les transfuges de gauche au service du palais
Que faire de la liberté d’expression ?
Le syndrome Notre ami le roi
10. Démocratie formelle versus démocratie réelle
Des élections régulières mais sous contrôle
Une dépolitisation persistante de la jeunesse « Authenticité et modernité », l’échec d’une reprise en main ?
Juan Carlos, Pinochet, Gorbatchev, Ben Ali, quel modèle de transition pour le Maroc ?
II / Une société à la recherche d’elle-même sur fond de volontarisme économique
11. La « contamination salafiste »
L’hydre du wahhabisme. Un djihadisme mortifère
La résonnance de l’islamisme politique dans une société en mal d’égalité
La phobie makhzénienne à l’égard des islamistes
L’audacieuse réforme de la moudawana
Pour une plus grande sécurité des parties
Une révolution juridique difficile à mettre en œuvre
12. Les réformes et la reprise en main de l’islam par la monarchie
Sortir d’un islamisme d’État ?
Le roi, entre chérifisme et Commanderie des croyants
Renouer avec le malékisme et le soufisme
L’islam d’État, entre innovation et retour des oulémas
13. En pleine introspection religieuse
Le Maroc, « ses Juifs » et Israël
La fascination chiite
Le christianisme, la fin d’un tabou ?
Athéisme et laïcité, impensables ou impensés ?
14. Émigrés, expatriés et rapatriés…
Partir, un luxe réservé aux riches ?
Les yeux de Chimène pour les RME
Jet-set à Marrakech et chasse aux étoiles de la diaspora
Comment faire rentrer les « technos » marocains ?
15. Une scène culturelle sous pression
Panorama artistique et culturel Intégrer la société du spectacle
Une diversité musicale pour quel public ?
La nayda, « movida » ou coup de communication ?
Un pays encore très attaché à ses valeurs fondamentales
16. Comment résoudre la grave crise de l’école ?
L’héritage encombrant de la Cosef
Couverture scolaire et croissance démographique
Un analphabétisme persistant
Le tamazight à l’école, victoire pour les berbéristes ou marché de dupes ?
17. Des jeunes en quête d’avenir
L’impact de la crise sociale
Le tourisme, vecteur d’ouverture ou d’aliénation ?
Suicide, sexualité, célibat : des tabous mis à mal
La darija, nouvelle langue médiatique… et bientôt nationale ?
Consommation, technologies et frustrations
18. Les capitaux étrangers, une locomotive nécessaire
La peur d’une recolonisation franco-espagnole
L’arrivée convoitée des investisseurs du Golfe
La manne des fonds multilatéraux
Lutte contre une corruption endémique
Dans la tourmente de la crise mondiale
19. Le capitalisme royal plus que jamais au centre de l’économie nationale
L’assainissement d’un lourd passif financier
Vers une « alaouisation » de l’économie ?
L’ONA, affaire d’État et valse des managers
Le palais au cœur de la relance économique
Le tourisme, première industrie nationale
Conclusion 2010-2020, quelles perspectives sur fond de crise ?
Chronologie : La décennie 1999-2009 en 100 dates
Bibliographie
Filmographie.

Groupe de Zahra Boudkour : verdict scandaleux !

par le Comité belge pour la libération des étudiants détenus à Marrakech, Bruxelles, 9/07/09

Après 14 mois de détention, le jugement des Etudiants Universitaires (Groupe de Zahra Boudkour) s'est continué aujourd’hui jeudi 9 juillet 2009 au sein de la chambre criminelle de la cour d'appel de Marrakech.

Le procès a été caractérisé par :
- La présence en masse de tous les corps de répression secrets et apparents dans la salle et dans le hall, ainsi qu'autour de la cour ;
- La présence de presque de toutes les familles des détenus ainsi que leurs camarades, après avoir été fouillés ;
- Le soutien aux détenus de 12 avocats
- Discussions autour d'un seul dossier mais avec 12 accusations
- Le jugement a duré de 10h à 13h 45 mn.


Les avocats ont tenté de démontrer que le jugement a un caractère politique, que le dossier des détenus est vide et qu’ il n’y a aucune preuve qui les accuse.
Quand la parole a été donnée aux détenus, ils ont affirmé qu’ils sont innocents et qu'ils sont jugés pour leurs convictions politiques dont ils ne changeront pas même en martyrs.
A la fin et après délibération les verdicts tombent comme suit :

- 4 ans de prison ferme pour le camarade Mourad Chouini
- 2 ans de prison ferme pour Zahara Boudkour et ses 9 camarades






Déclaration au sujet des condamnations
Le makhzen vient de frapper aveuglément, et d’une manière abusive et disproportionnée avec les faits reprochés au « groupe de Zahra ». Les lourdes condamnations contre les jeunes étudiants détenus à Marrakech sont non seulement scandaleuses et révoltantes, mais elles portent la marque de tant de violations sur le plan du droit. Elles sont la preuve irréfutable que le makhzen est dépassé par son arrogance et son éternel arbitraire féodal accoutumé à violer régulièrement le socle des valeurs démocratiques que nous défendons, et à mépriser l’Etat de Droit que nous rêvons d’instaurer, de toutes nos forces et notre résistance.

Le makhzen bafoue toutes les valeurs du dialogue et du « contrat social ». Depuis l’arrestation du « groupe de Zahra » – ainsi que l’ensemble des péripéties endurées par ces étudiants : tortures ; grève de la faim et ses graves conséquences de santés ; la maltraitance des prisonniers et de leurs familles ; le non respect de leurs droits en tant que détenus d’opinion…– les appels de toutes parts à la raison et au respect des libertés se sont fait entendre, mais sans que les autorités marocaines daignent y répondre. Le mépris des signataires de la « PETITION POUR LA LIBERTATION DES ETUDIANTS DETENUS A MARRAKECH » qui a réuni des centaines de personnes et de personnalités de tous les pays, est à mettre sur la liste des provocations de l’Etat marocain et de ses élites sans vision et sans éducation politique moderne. La pédagogie de la terreur et de la peur semée, il y a 50 ans, au sein de la société marocaine, continue à enfoncer le Maroc dans le tunnel des contentieux. Cette dérive makhzénienne est le signe têtu de l’immobilisme insultant les espoirs du changement et piétinant la mémoire collective.

Les contentieux s’accumulent et prouvent que l’Etat marocain se refuse à décoller et à ouvrir les horizons sur une société émancipée, paisible et démocratique. Mais jusqu’à quand ?!

jeudi 9 juillet 2009

Au secours : on nous gave de démocratie !!!

Par Smirnova, 9/7/2009

Demain dans diverses villes du pays nos tribunaux"veillent" à l'ordre, à la securité", de qui?"

Marrakech : la jeune Zahra et ses camarades dont on ne parle plus des tortures qu'elle/ils ont subies, du report incessant et injustifié de procès. Plus d'un an qu’elle/ils croupissent dans les prisons . Même leurs familles n'ont pas été épargnées !!!

FES : un groupe d'étudiants militant pour de meilleures conditions de vie, pour la dignité, se retrouvera face à des juges prêts à tout pour que l'"ordre" se rétablisse !

Salé : le groupe connu comme "groupe des 6" qu'on a mêlé à la cellule Belerij

Des islamistes, un militant du PSU (parti socialiste unifié)!!! des profs à l'université, des secrétaires généraux de partis, un journaliste.. une affaire qui a défrayé la chronique, une affaire, d'ailleurs que plus j'essaie de suivre moins je comprends!!

Vendredi c’est au tour des militants d'Annahj Addimocrati d'entendre le verdict pour le "crime" qu'ils ont commis : Oser appeler au boycott des élections communales !!

Le 14 ce sera au tour de notre secrétaire général de la section de Khenifra et du directeur du journal Almichaal.

Il y a quelques jours 3 journaux ont été condamnés à verser des amendes au roi des rois sir Kadhafi !!!!!

et on nous rebat les oreilles de démocratie qui s'installe !!

de changement!!!

Et ce dans un coma sidérant des soi-disant partis politiques qui veulent qu'avec ça on ait confiance en eux !!! klate l3affa hadi!!!


Un été "démocratique" par excellence.........

mercredi 8 juillet 2009

Amnesty International déplore la condamnation de Chakib El Khiari


DÉCLARATION PUBLIQUE, 26 juin 2009

Maroc et Sahara occidental. Liberté pour un militant condamné pour avoir dénoncé la corruption
Amnesty International déplore la condamnation de Chekib El Khiari, le 24 juin, par le tribunal de première instance de Casablanca, et demande que ce défenseur des droits humains soit immédiatement remis en liberté, sans conditions. Chekib El Khiari a été condamné à trois ans d’emprisonnement et à une lourde amende pour atteinte ou outrage aux institutions publiques, et pour avoir ouvert un compte bancaire à l'étranger et effectué des virements non autorisés. Amnesty International estime que Chekib El Khiari a été condamné pour des raisons politiques et que les autorités cherchent ainsi à le punir d’avoir osé dénoncer l’implication de hauts responsables de l’État dans un réseau de trafic de drogue.
Elle considère donc Chekib El Khiari comme un prisonnier d’opinion, placé en détention uniquement pour avoir critiqué des pratiques de corruption et avoir milité en faveur des droits humains. Elle regrette l'attitude des pouvoirs publics marocains, qui, au lieu de se consacrer pleinement à la lutte contre la corruption et le trafic de drogue, préfèrent jeter en prison un homme qui a eu le « tort » de s’exprimer sur ces questions.
Âgé de trente ans, Chekib El Khiari a été arrêté le 17 février 2009. Il a été inculpé le 21 du même mois d’avoir porté atteinte à l'image des autorités nationales publiques et judiciaires. Cette infraction est passible, aux termes des articles 263 et 265 du Code pénal, d’une peine maximum d'un an de prison et d'une amende. Devant le juge d’instruction et lors de son procès, Chekib El Khiari a déclaré qu’il n’avait pas insulté les institutions publiques en tant que telles, mais avait en réalité critiqué des individus occupant des fonctions dans l'appareil de l'État. Son arrestation en février est intervenue sur fond d’informations, faisant état de l’interpellation d’une bonne centaine de personnes, dont des responsables des pouvoirs publics, dans le cadre du démantèlement d'un réseau de trafic de drogue dans la province de Nador, une région côtière située au nord du Maroc. Amnesty International considère que Chekib El Khiari a été arrêté, poursuivi et condamné uniquement parce qu’il avait osé évoquer l’implication de hauts responsables des pouvoirs publics dans cette affaire.
Chekib El Khiari a également été reconnu coupable d'avoir violé la réglementation de 1949 relative au contrôle des changes. D’autres poursuites avaient en effet été engagées contre lui le 23 avril dernier, pour ouverture de compte bancaire à l'étranger et transfert de fonds non autorisé par l'Office des changes. Cette nouvelle accusation concernait un incident survenu en 2006 : Chekib El Khiari avait alors ouvert un compte bancaire dans la ville sous souveraineté espagnole de Melilla, pour y encaisser un chèque que 225 euros, que lui avait remis la rédaction du journal espagnol El Pais, en règlement d’un article. La réglementation de 1949 punit ce type d'infraction d'une peine maximum de cinq années d'emprisonnement et d'une amende. En pratique, toutefois, seule une amende est prononcée et, la plupart du temps, l’Office des changes décide lui-même du montant de celle-ci, notamment lorsque les sommes en jeu sont modiques, comme dans le cas de Chekib El Khiari.
Le jeune homme se trouve depuis son arrestation à la prison d'Oukacha. Le juge d’instruction a refusé sa remise en liberté provisoire à trois reprises, invoquant la gravité des charges qui pesaient contre lui. Chekib El Khiari est un défenseur des droits humains reconnu et respecté dans la province de Nador. Il a fondé l'Association du Rif des droits de l'homme en 2005. Cette organisation milite sur diverses questions, telles que le traitement réservé aux migrants de l'Afrique sub-saharienne au Maroc, la violence contre les femmes, ou encore le commerce de la drogue dans la zone côtière du nord du Maroc. Chekib El Khiari est aussi connu pour sa défense des droits du peuple amazigh au Maroc.
Amnesty International appelle les autorités marocaines à respecter les obligations qui sont les leurs aux termes de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel le Maroc est partie et qui garantit la liberté d’expression. La Constitution marocaine garantit en outre elle aussi la liberté d’opinion et d’expression sous toutes ses formes. Amnesty International estime que les dispositions du Code pénal qui rendent passibles de poursuites pénales des faits qualifiés d'insulte ou d'outrage aux institutions ou aux représentants de l'État sont contraires aux obligations contractées aux termes du PIDCP et de la Constitution marocaine. Amnesty International appelle les autorités marocaines à libérer immédiatement et sans conditions Chekib El Khiari.


Complément d’information
Les autorités marocaines continuent de réprimer la liberté d'expression sur certaines questions sensibles, touchant à la sécurité nationale, à l'intégrité du territoire et à la monarchie. Un certain nombre de personnes, dont des défenseurs des droits humains, des journalistes et des juristes, font l’objet d’actes d'intimidation, voire de poursuites, lorsqu’elles osent franchir « la ligne rouge ». À de nombreuses occasions, Amnesty International a demandé l'abrogation ou la modification des dispositions du Code pénal et du Code de la presse rendant passible de poursuites pénales l'exercice pacifique du droit à la liberté d'expression.

Demande de dissolution de la Ligue de Défense Juive

Par un collectif national d'associations, 8/7/2009

Ça suffit comme ça ! Dissolution de la Ligue de Défense Juive..

La Librairie Résistances, située dans le Dix-septième arrondissement à Paris, a été attaquée et saccagée par des nervis de l'extrême-droite sioniste ce vendredi 3 juillet en plein après midi.
La Librairie Résistances est connue pour son engagement concernant le soutien au peuple palestinien, et, au-delà, aux luttes des peuples du tiers-monde.


Il n'est donc pas étonnant qu'elle ait été aujourd'hui, une nouvelle fois, la cible de la violence des groupes ultra-sionistes, au premier lieu desquels la Ligue de défense juive (LDJ). Interdite en Israël et aux Etats-Unis pour son caractère raciste et fascisant, la LDJ reste tolérée en France par les autorités, alors même que depuis plusieurs années, elle a été impliquée dans de nombreuses opérations de ratonnades de militants et de sympathisants de la cause palestinienne ainsi que d'agression contre la population maghrébine.
La dernière en date étant l'attaque de la Mairie de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, à l'occasion d'une cérémonie municipale faisant d'un dirigeant palestinien, Marwan Barghouti, citoyen d'honneur de la ville. Les agissements fascisants de la LDJ et des groupes de l'extrême-droite sioniste n'ont que trop duré.
Les signataires expriment leur totale solidarité avec la Librairie Résistances, et demandent fermement l'interdiction de la Ligue de défense juive, et la traduction en justice de ses nervis.
Les organisations signataires appellent à un rassemblement mercredi 8 juillet 2009 à partir de 18 heures 30 devant la librairie Resistance" 4, Villa Compoint 75017 Paris M° Guy Môquet (ou Brochant)


Les organisations membres du collectif national :
Américains contre la guerre (AAW) - AFD France - Association pour les jumelages entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF) – ATF - ATL Jénine – ATMF - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - CCIPPP – CEDETIM - Collectif Faty Koumba - Collectif judéo arabe et Citoyen pour la Paix - CPPI St Denis - CVPR- PO – La fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE) - Femme en Noir - FTCR - Génération Palestine - GUPS - La Courneuve Palestine - Les Verts – Mouvement des Quartiers (MQJS).- MRAP - - Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - PCOF – ReSoCi –Solidarité Palestine 18° -UJFP - UTIT
Autres organisations :
Alghdir Montreuil - Amis d’Al Rowad - Amis de Darna - Capjpo/Euopalestine - Commission Arabe des Droits Humains - Comité de Lutte contre la Barbarie et l'Arbitraire - Droits Devant ! - Nanterre Palestine- Respaix –Comité de Lutte contre la Barbarie et l'Arbitraire - Commission Arabe des Droits Humains - Droits Devant ! – MAIF - Réveil des Consciences.

mardi 7 juillet 2009

Pétition pour la libération des 7 inculpés de la Voie Démocratique

Par La Voie Démocratique en France, 06/07/09
Pour le respect des droits politiques
Sept camarades de la Voie Démocratique dont deux membres de la direction vont être jugés ce vendredi 10 juillet à cause de leur position en faveur du boycott des élections communales.
Vous pouvez envoyer des fax et des mails aux adresses ci-dessous pour exiger la relaxe des camarades prévenus ou/et l'envoyer à cette adresse mail :democratessolidaires@yahoo.fr qui transmettra.
La Voie Démocratique en France

Pétition

Nous, signataires, après avoir pris connaissance des raisons du procès des 7 membres de la Voie Démocratique, considérons qu’il s’agit d’une entrave à la liberté d’opinion et au droit de l’expression politique. En effet, les personnes poursuivies n’ont fait qu’exprimer pacifiquement lors d’une campagne électorale la position de leur parti légalement constitué. Ce qui est un droit absolu reconnu par les conventions internationales. La loi ne peut être utilisée contre le Droit.
Nous vous demandons d’arrêter les poursuites engagées à l’encontre des 7 militants de la Voie Démocratique et d’abolir toutes les lois qui entravent les libertés d’expressions politiques et ainsi se conformer aux conventions ratifiées par le Maroc.


Indiquez NOM et PRENOM , QUALITE , PAYS

Adresses d’envoi avec copie à
democratesolidaires@yahoo.fr
Le Roi Mohammed VI, Ibn Al Hassan, Roi du Maroc, Palais Royal, Rabat, Maroc, Fax : + 212 537 73 07 72
M. Abbas El Fassi, Premier Ministre, Bureau du Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Palais Royal, Rabat, Maroc, + Fax : 212 537 76 99 95 / 91 95 / 77 68 37 Email:
courrier@pm.gov.ma
M. Abdelwahed Radi, Ministre de Justice, Ministère de la Justice, Place Mamounia, Rabat, Maroc, Fax: +212 537 73 07 72/ +212 537 72 37 10
M. Taieb Fassi FIHRI, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Ministère des Affaires étrangères et de la coopération, avenue Franklin Roosevelt, Rabat, Maroc. Fax: +212 537 76 46 79/ +212 537 76 55 08, Email:
mail@maec.gov.ma
Mission permanente du Royaume du Maroc auprès des Nations unies à Genève, Chemin François-Lehmann 18a, Case postale 244, 1218 Grand-Saconnex, Suisse, E-mail :
mission.maroc@ties.itu.int , fax: +41 22 791 81 80
Mission diplomatique du Royaume du Maroc à Bruxelles, 2 avenue F.D. Roosevelt, 1050 Bruxelles, Belgique, Fax : + 32 2 626 34 34.
M. Chakib Benmoussa, Ministre de l’Intérieur, Quartier Administratif, Rabat, Maroc, Fax : 212 537 76 20 56

lundi 6 juillet 2009

Fondation du Parti Vert africain

Par Fatima Alaoui, secrétaire du Parti des Verts pour le développement, 6/7/2009
Boite postale 403 Rabat
lesvertsmaroc@menara.ma vertsmaroc@yahoo.fr



Conformément aux travaux de la commission politique des Verts africains à Sao Paulo 2008 Madame Fatima Alaoui membre fondateur de la charte Global greens 2001 et fondatrice de la première université verte africaine, a fondé à Bohicon au Bénin le 25 Juin 2009 le Parti Vert africain.
L'objectif principal du parti Vert africain est d'avoir une vision commune pour l'écologie politique en Afrique.
Cosignée par Toussaint Hinvi des Verts Bénin, la déclaration de Bohicon du parti vert africain a des missions et des structures pour promouvoir le rayonnement politique d'Afrique Ecologie et qui répondent aux principes de démocratie de solidarité définis dans la charte mondiale Canberra 2001.

Mohammed VI ou les espoirs déçus

par Baudoin LOOS,BAUDOUIN, Le Soir (Bruxelles), 3/7/2009
Un livre à l’occasion des dix ans du règne du souverain chérifien
Entretien


En ce mois de juillet, Mohammed VI célébrera la première décennie de son règne. Dix ans pour un Maroc nouveau qui avait suscité beaucoup d’espoirs. Plusieurs livres (1) sont sortis pour l’occasion, dont celui d’Ali Amar, ancien directeur du Journal hebdomadaire, publication qui eut l’occasion de tester les limites – en fin de compte assez drastiques – de l’ouverture concoctée par le régime. Son ouvrage ne plaît pas en haut lieu à Rabat et se retrouve donc à l’index. Rencontre avec l’auteur.

Comment vous est venue l’idée – iconoclaste au Maroc ! – d’enquêter sur le roi ?
Je crois qu’il était évident pour moi qui ai suivi de près les premiers pas du successeur de Hassan II de rendre compte à ma manière de cette époque passionnante où l’arrivée d’un jeune monarque que l’on décrivait moderne devait transformer le Maroc ou tout au moins son régime et l’engager résolument dans un processus démocratique. Mon ambition n’était pas de faire un travail académique, ni forcément exhaustif, mais un livre de journaliste qui relate certains faits comme je les ai vécus. Bien sûr, la nouveauté vient du fait que l’ouvrage est rédigé de l’intérieur et c’est une première, un tabou qui tombe aussi.


« Le grand malentendu », le sous-titre, induit une maldonne : d’aucuns espéraient un roi réformateur, il ne l’est pas, c’est ça ?
L’espoir énorme qu’a suscité la montée sur le trône de Mohammed VI en 1999 n’a pas rempli toutes ses promesses, notamment sur la capacité de la monarchie à se réformer, d’où cette idée de malentendu. Le système s’est régénéré presque à l’identique dans une certaine continuité des archaïsmes qui ont caractérisé le long règne de Hassan II. Nous sommes passés d’une monarchie absolue, répressive, à une « hypermonarchie » qui a ravalé sa façade aux yeux du monde, mais qui demeure arc-boutée sur son principe de sacralité qui empêche toute séparation des pouvoirs et, ce faisant, toute justice sociale.



Pourtant, il a fait la Moudawana (code la famille révisé à l’avantage de la femme) et l’Instance équité et réconciliation (qui a permis aux victimes des « années de plomb » de raconter leurs tourments)…
Il a plutôt accompagné et soutenu ces réformes et c’est loin d’être assez. La réforme de la Moudawana est le résultat d’un processus au long cours qu’il faut d’abord attribuer aux nombreuses féministes qui ont mené un combat courageux et difficile en raison des pesanteurs sociales sur la question de la femme et des contraintes religieuses que le roi lui-même a eu des difficultés à gérer. Le Palais a repris en main le dossier à cause de la défaite des socialistes qui n’ont pas eu le courage politique de mener à terme cette réforme à très forte valeur symbolique. D’ailleurs, la Moudawana demeure encore en deçà des ambitions des progressistes.
Sur l’IER, il s’agit plus de marketing que d’avancées notoires. L’essentiel de la vérité n’a pas été fait sur les années de plomb, et la justice n’a pas été rendue aux victimes si ce n’est quelques réparations matérielles. Les recommandations de l’IER pourtant approuvées par le roi sont restées lettre morte laissant la possibilité à de nouvelles exactions.

Comment expliquer la grande popularité du roi, dans un pays que vous décrivez comme rongé par la corruption, l’impéritie et, surtout, les injustices sociales ?
Il est indéniable que Mohammed VI jouit d’une grande popularité. Son image est en rupture avec celle de son père car son empathie envers les pauvres n’est pas feinte. Elle demeure cependant fondée sur une politique caritative et non sur une redistribution réelle des richesses, malgré des efforts tangibles de développement des infrastructures de base. La corruption demeure un sport national et la prédation économique est plus que jamais au cœur du système politique.

Les droits de l’homme constituent autant de désillusion, après de gros espoirs…
C’est ce qu’il faut résolument mettre au passif de ce bilan d’étape de Mohammed VI. Les droits de l’homme sont toujours bafoués, la justice demeure aux ordres et sert souvent d’outil de représailles. La torture n’a pas disparu et l’appareil sécuritaire est toujours sanctuarisé sans contre-pouvoirs politiques. Quant à la liberté de la presse, après une parenthèse où des journaux au ton nouveau avaient repoussé certaines lignes rouges, nous revenons peu à peu à un journalisme de complaisance et de non-dit. Il faut dire que les moyens de faire taire les esprits libres se sont adaptés : on n’emprisonne plus systématiquement les journalistes, mais les amendes colossales, le risque d’interdiction d’exercer ou le boycott économique des journaux ont fini par faire triompher l’autocensure.

Vous décrivez un roi jaloux de ses prérogatives, absolues selon la Constitution…
C’est le point nodal de l’inertie du régime qui se définit comme une « monarchie exécutive », c’est-à-dire au fond « irresponsable » devant ses sujets puisque d’ascendance divine. Tout progrès est de ce fait anéanti par une infantilisation des institutions.

Peu porté sur la politique, le roi délègue, mais pas aux élus. Qui décide ?
Sans horizon de réforme du pacte social avec la monarchie, le système continuera par fonctionner par la cooptation de certaines élites et non par la méritocratie et la sanction des urnes. Aujourd’hui, le cabinet royal a plus de pouvoir que toutes les institutions représentatives cumulées. D’où d’ailleurs la désaffection des Marocains pour les élections. Le risque est que le roi se retrouve ainsi seul face à ses choix.

Comment votre livre a-t-il été accueilli au Maroc ?
Il est censuré au Maroc. La presse qui en a beaucoup parlé a évité dans sa majorité d’en débattre sur le fond et fustigé sa « liberté déconcertante » pour reprendre la Une d’un hebdomadaire casablancais. Cela dit, il se vend très bien à l’étranger. Les Marocains sont contraints de le lire sous le manteau.

(1) Mohammed VI, le grand malentendu, chez Calmann-Lévy. On lira aussi avec grand intérêt Le Maroc de Mohammed VI, la transition inachevée, de Pierre Vermeren, à La Découverte.

L’ÉDITO :qui gouverne ?
Des institutions démocratiques ne font pas une démocratie, le Maroc le prouve. Le gouvernement y ressemble plus à une courroie de transmission des décisions royales, alors que le parlement n’est rien d’autre qu’une chambre d’enregistrement. Les conseillers du roi, un homme qui n’a guère d’appétence pour la chose politique, jouent dès lors un rôle capital dans le processus décisionnel. Avec les amis et les responsables sécuritaires, en tout une grosse cinquantaine de personnes composent le pouvoir réel, et « font tourner le pays », comme l’écrit l’historien français Pierre Vermeren. Parmi ceux-là, un homme sort du lot, Fouad Ali al-Himma, un proche du roi qui semble jouir du statut de nº 2 virtuel du royaume. Il s’est lancé en politique en 2007, créant le Parti de l’authenticité et de la modernité, promis à un grand succès car perçu comme « le parti du roi ». (B. L.)

et les islamistes ?
La mouvance islamiste marocaine se révèle protéiforme. Depuis les royalistes membres du Parti de la justice et du développement (PJD), second au parlement, jusqu’à la mouvance jihadiste terroriste (les attentats de Casablanca en 2003 avaient choqué le pays) en passant par la puissante association tolérée « Justice et bienfaisance » du cheikh Yassine qui conteste non sans audace la sacralité du roi, toute la gamme des postures islamistes se retrouvent au royaume chérifien. Les autorités n’ont de cesse de contrôler les diverses tendances, usant au besoin d’une répression sans merci – et parfois aveugle, selon des ONG spécialisées dans les droits de l’homme – ou en veillant à circonscrire les progrès du PJD, sans oublier la surveillance de la formation des imams. (B. L.)

dimanche 5 juillet 2009

Information d'Amnesty International sur les étudiants de Marrakech

Par Annie Delay,coordinatrice Maroc/Sahara occidental, 4 juillet 2009
A plusieurs reprises Amnesty International s'est mobilisée pour les 18 étudiants de Marrakech (7 d'entre eux viennent d'être libérés). Nous avons lancé une action mondiale de soutien aux 11 étudiants. En France cette action a pris la forme d'une campagne de lettres envoyées par les militants au Ministre de la justice et au directeur de l'administration pénitentiaire - celle-ci pour demander que leurs conditions d'incarcération soient améliorées (torture, mauvais traitements, manque de soins médicaux etc.).
En fait, plusieurs audiences viennent d'avoir lieu, mais pas encore de procès. A la dernière audience du 29 juin, les témoignages contradictoires ont été entendus sur le sujet des tortures et mauvais traitements infligés aux étudiants. La prochaine audience se tiendra le 9 juillet.
A cette audience du 29 juin, nous avons reçu des témoignages selon lesquels les forces de sécurité ont intimidé les familles, les étudiants solidaires présents et les témoins de la défense. Ce qui fait que seulement 18/20 personnes seulement ont assisté à l'audience.
Les chefs d’inculpation des onze étudiants :
- Participation à rassemblement armé
- Outrage et violences sur fonctionnaires publics,
- Destruction des biens publics et d'autrui
- Incendie volontaire*
- Complicité d'incendie volontaire,
- Tentative de meurtre*,
- Complicité de tentative de meurtre
Charges* : passibles de la peine de mort.

Les inculpés :
Mourad Al-Chouni ; Khaled Mouftah ;Mohamed Al Arabi Gadi ; Youssef Al-Alawi; Ousmane Al-Chouni ; Alaa Al-Dirbali ; Youssef Mashdoufi ; Abdallah Al-Rashidi ; Mohamed Rachidi;Zohra Boudkhour ; Galal Al-Qitbi

La police française pratique largement le délit de faciès

Par C.J. Le Figaro, 30/06/2009


Pour la première fois, une étude scientifique montre l’ampleur de la discrimination dans les contrôles de police en fonction de l’apparence physique. « Des contrôles de police injustifiés et discriminatoires ». Ces accusations à l’encontre des forces de l’ordre sont des griefs récurrents de la part des citoyens d’origine étrangère. Pour la première fois une étude du CNRS, publiée mardi, prouve la réalité et l’ampleur du phénomène.

En moyenne, les « Arabes » (les personnes originaires d’Afrique du Nord, selon la définition du rapport) et les « Noirs » (les individus originaires d’Afrique et des Antilles) ont respectivement 7,8 fois et 6 fois plus de risques d’être contrôlés que des Blancs, démontrent les travaux de Fabien Jobard et René Lévy. Une même inégalité a été observée en ce qui concerne les fouilles : les Noirs ont été fouillés à l’issue de 9,9% des contrôles d’identité, les Arabes 12,4%, alors que les Blancs ont été inspectés 3,1 % du temps.
Ces résultats découlent de l’analyse de 525 contrôles d’identité effectués entre octobre 2007 et mai 2008 aux abords et dans la gare du Nord et la station de RER Chatelet-les Halles. Pour recueillir méthodologiquement des données sur ces contrôles, les chercheurs ont d’abord cherché à définir leur « population témoin ». Des enquêteurs ont observé les caractéristiques des populations fréquentant le secteur des Halles et de la Gare du Nord. Ensuite ils ont analysé le profil des personnes, parmi ce public, qui se faisaient contrôler. Les enquêteurs ont observé discrètement les contrôles, inscrivant notamment le sexe, l’apparence physique et la tenue vestimentaire de celles-ci. Lorsque les policiers avaient terminé leur travail, ces « guetteurs » ont demandé aux personnes contrôlées de répondre à un questionnaire sur les conditions de leurs inspections.
« Les contrôles d’identité effectués par les policiers se fondent principalement sur l’apparence : non pas sur ce que les gens font, mais sur ce qu’ils sont, ou paraissent être », souligne le rapport, qui a été financé par la fondation du milliardaire américain Georges Soros, l’Open society Justice Initiative. Conséquence de cette prépondérance de l’apparence physique, les contrôles d’identité sont non seulement influencés par le type physique des personnes interrogées mais aussi par leur style vestimentaire. Les personnes, surtout des jeunes, affichant des tenues « hip-hop, » « tecktonic, » « punk » ou « gothique », constituent 10% de la population française mais représentent 47% des individus contrôlés par les forces de l’ordre.
« Le profilage racial réduit l’efficacité de la police »
Sans surprise, les jeunes sont surreprésentés dans les contrôles en raison de leur tenue mais aussi parce que, rappelle le rapport, « les jeunes forment la population qui participe la plus activement aux activités délinquantes de voie publique ». Par exemple à la station RER de la Gare du Nord, un jeune a 7.9 fois plus de risque de se faire inspecter qu’un adulte. Enfin, le rapport s’étonne que les policiers ciblent plutôt les passants sans bagage que ceux équipés de sacs à dos, alors que ces sacs pourraient receler des explosifs ou des armes dangereuses.
Cette propension des policiers à viser les jeunes appartenant aux minorités sensibles est dangereuse et inefficace, préviennent Fabien Jobard et René Lévy. « Le profilage racial réduit l’efficacité de la police, qui dépend profondément de la coopération du public pour obtenir le signalement des infractions et des témoignages. Le contrôle au faciès peut aussi entraîner des conflits entre la police et les groupes visés, et un niveau accru de violence comme en témoignent les épisodes émeutiers récents », écrivent-ils.
Des contrôles répétés basés sur l’apparence et non le comportement permettent-ils une meilleure prévention de la délinquance ? Rien ne le garantit. « Le fait que l’on ait laissé repartir 78% des personnes contrôlées, sans qu’il y ait apparemment besoin de les emmener au poste conduit à s’interroger sur l’efficacité des contrôles dans la détection des infractions », pointent les chercheurs. Ces contrôles au faciès violent aussi la législation française, qui garantit l’égalité de tous indépendamment de l’origine ethnique, raciale ou nationale, remarquent Fabien Jobard et René Lévy.

Maroc pays hospitalier ????

Par Fouzia Maqsoud, présidente ATMF, 5/07/2009

Le Maroc est devenu une terre aride, une mère coupable d'infanticide qui ne laisse à ses propres enfants d'autre choix que celui de la mort dans les abimes de la mer, de l'exil...
Ceux qui restent subissent le sort de Zahra Boudkour
L'état marocain ne se soucie guère de ses migrants tant qu'ils demeurent cette vache à lait.
Les consulats marocains délivrent généreusement des laisser passer pour expulser d'ici des citoyens qui ont un travail, des enfants... leur seul tort est celui d'être sans papiers.
Qu'importe s'ils sont victimes de la xénophobie de l'état et de sa politique du chiffre!
Les réfugiés africains au Maroc ne peuvent dans ces conditions que subir la vindicte de ceux qui n'ont jamais su ce que le respect de la dignité humaine signifie...
Sans compter le racisme banalisé à outrance, c'est bien au Maroc qu'un journal avait osé titrer les sauterelles noires envahissent le nord du Maroc!

C'est scandaleux !!
Par Ali Fkir (4 juillet 2009)
Les citoyens et citoyennes africainEs, jeunes et moins jeunes, fuient la misère, le despotisme. C'est la ruée vers "l'eldorado" européen. La plupart sait que cet "eldorado" n'est que mirage, mais l'Europe reste pour les travailleurs un enfer moins "brûlant" que l'enfer national.
Les chefs d'Etat africains, les hauts fonctionnaires, les généraux, les campradors et autres seigneurs locaux se sont accaparés les richesses nationales. On n'est jamais mieux servi que par soi même!. La misère, la famine, l'analphabétisme...restent le lot des peuples africains.
Les réseaux mafiosis à "mains longues" exploitent ce désir irrésistible de claquer la porte de "la patrie", pour se faire, sans scrupule aucun, du pognon.
Nos frères subsahariens traversent des milliers de km à pied. Les cadavres de beaucoup d'entre eux servent de repas aux vautours et autres charognards du désert. Ceux et celles qui arrivent par miracle au Maroc, doivent graisser les pattes, payer des passeurs...les plus chanceux s'embarquent vers l'autre rive de la Méditerranée avec moins de 50% de chance d'y arriver, et une probabilité de plus de 50% de laisser leur vie au fond de la mer. Ne parlons pas du calvaire que vivent les miraculés et les miraculées chez Sarkozy et ses semblables.
Le Maroc pays d'hospitalité ! mon œil !
Le peuple marocain comme tous les autres peuples sont certes hospitaliers, avec toute la relativité qu'exigent les sciences sociales.
Mais l'Etat marocain et l'hospitalité font deux. C'est comme deux droites parallèles.
Nos frères africains n'ont droit (comme leurs frères marocains) qu'à la bastonnade makhzanienne

PV réunion du Comité de suivi du Manifeste euro-africain sur les migrations.
Tenue à Rabat, le vendredi 3 juillet au local d'Attac.

Après un retour sur les évènements du 2 juillet, constat est fait
- du recours de plus en plus systématique aux forces de police pour intervenir dans le dossier réfugiés/ HCR
- de la violence des matraquages qui vont au-delà d'une simple opération visant à disperser des manifestants et de la fréquence des coups sur la tête lors de ces matraquages
- de l'intervention de la police dans le périmètre réservé de l'Ambassade des Etats-Unis ce qui pourrait constituer soit une violation de l'extra-territorialité de l'Ambassade soit une réponse à un appel de cette même Ambassade à faire évacuer ses abords. Dans les deux cas, on note que rien n'a été entrepris par cette Ambassade pour protéger les réfugiés des exactions policières

- 30 heures après les faits, au moins 3 personnes sont encore détenues.
Perspectives de travail
1- La première priorité nous semble de localiser les personnes détenues et d'en obtenir la libération. Il semblerait qu'elles se trouvent dans un commissariat situé non loin de l'ancien siège du HCR. Nous proposons donc qu'un groupe de personnes se retrouve à 15h30 devant l'école Camus (rue de Fès) pour constituer une délégation qui se rende dans le commissariat le plus proche. La présence de tous ceux qui le peuvent est souhaitée.
2- Proposition est faite de rédiger une lettre ouverte d'interpellation du Responsable du bureau du HCR à Rabat afin de lui rappeler que sa mission est de protéger les réfugiés et non de les faire matraquer, envoyer dans les commissariats ou à l'hôpital. Un premier projet vous sera envoyé dès que possible
3- Rester en contact avec le Rassemblement de tous les réfugiés au Maroc qui décidera des modalités de poursuite de leur mouvement et nous mobiliser pour accompagner leur mouvement. Afin d'appuyer leurs revendications et montrer qu'ils ne sont pas isolés




M'AMDH, je t'aime bien

Par Abderrahim BERRADA, Casablanca, 2 juin 2009
Publié dans le journal Attadamoun Solidarité 137-138 juin 2009


Après tout ce que tu as fait depuis trente ans, et en dépit de tous les coups que tu as reçus, au propre (si l’on peut dire) et au figuré, tu es restée d’une belle jeunesse. Avec ton étonnante énergie, tu ne cesses d’enfanter: bientôt près de 90 sections à travers le pays; près de 10.000 membres; des dizaines de milliers de sympathisants; une activité quotidienne et sur tous les fronts. Tout cela force ton estime, au Maroc et à l’étranger.

Ce n’est pas tout: tu as su et depuis toujours préserver ta dignité, en particulier en refusant de te laisser embarquer - comme l’ont fait nombre d’hypocrites et d’opportunistes- dans un CCDH totalement inféodé au pouvoir. C’est normal puisque tu as toujours défendu les droits de l’homme sans chercher à complaire à qui que ce soit et surtout en veillant à ne jamais compromettre ton indépendance et ton image de défenseur qui dérange. Tu n’as jamais menti en disant par exemple - quel culot pour celle qui l’a affirmé! - que, depuis le nouveau règne, «la torture, les enlèvements, les disparitions, tout cela c’est fini». Tu n’as jamais été une pépinière de cadres du néo-makhzen, qui les a toujours trouvés ailleurs, prompts à le servir. A l’IER - imposture des Commissions justice et vérité - tu as tranquillement et superbement opposé tes séances d’auditions publiques, où tes témoins ont parlé en toute liberté et sans que les minutes leur fussent comptées. C’est normal, chez toi, qui as toujours milité pour que les salauds soient nommés et jugés, seul rempart concevable contre la répétition des crimes d’Etat contre ceux qui refusent de plier devant sa barbare tyrannie.

Dès lors, il n’est pas étonnant que tu sois accusée de «faire de la politique» au lieu de défendre les droits de l’homme! Comme si ces droits ne relevaient pas, par nature, du politique, puisque c’est toujours le pouvoir politique qui est responsable, directement ou indirectement, partout dans le monde, de leur violation ou de leur respect. Et comme si ceux qui te font ce reproche n’étaient pas, eux, les lèche-bottes plus ou moins déclarés du pouvoir en place! Un pouvoir qui sait, il est vrai, les remercier par ses grasses prébendes.

Il n’est pas étonnant, non plus, que tes militants soient tout le temps tabassés par les brutes de ce même pouvoir. Fais gaffe, chère Khadija RYADI, tu sais que tu nous es précieuse. Et toi, Abdelhamid AMINE, tu m’as, certes, toujours «rassuré» en me répétant après chaque épreuve que ta tête, qui ne cesse de recevoir des coups de ces barbares, «tient bon, puisqu’elle est en caillasse», mais il n’empêche que je crains pour tes… bijoux de famille.

Cela dit, j’ai quand même quelques reproches à te faire, chère AMDH: d’abord tu as toujours mal communiqué et c’est grave, parce que trop de Marocains ignorent tes combats et, de ce fait, ne peuvent te soutenir et s’inscrire à ton école, ce qui rendrait ton action plus efficiente. Par ailleurs, il est des droits fondamentaux que tu occultes dans ton action. Je citerai en particulier le droit de vivre dans un Maroc laïc, seul à même de garantir la liberté de conscience, sans laquelle on est condamné à vivre dans une société de type fasciste. Je citerai aussi les droits liés à l’environnement, sans lesquels aucun cadre de vie humain n’est possible.

Un dernier reproche: ta langue de bois. Mais il est vrai que, dans le domaine des droits de l’homme, ce travers est malheureusement quasi-universel.

Tout cela ne peut m’empêcher de te dire mon affection: oui, M’AMDH, je t’aime bien, et tu le sais bien.