Vient de paraître aux Éditions La Découverte
La mort du roi Hassan II, le 23 juillet 1999, a ouvert une nouvelle page de l’histoire du Maroc. Changement d’époque et ouverture sur le monde sont alors l’espoir d’un peuple qui a notamment subi la répression des « années de plomb » durant le règne du monarque défunt. Dix ans après l’avènement de Mohammed VI, que reste-t-il du « Maroc en transition » ? De l’état de grâce des années 1999 et 2000 ? Assurément beaucoup, même si les fondamentaux de la gouvernance makhzénienne ont peu évolué, comme l’explique Pierre Vermeren dans ce livre qui propose un bilan précis et documenté de la première décennie au pouvoir du nouveau souverain. Le Maroc est plus lisible et moins verrouillé, et son économie a commencé à retrouver des couleurs grâce à l’afflux de capitaux étrangers et aux grands projets royaux. Mais la transition démocratique reste à venir. Le système de pouvoir marocain est toujours écartelé entre la tradition immémoriale du sultanat islamique, les fureurs de la contestation religieuse (islamiste actuellement, comme elle fut jadis mahdiste ou confrérique) et la pusillanimité d’une puissante aristocratie, qui rêve de « tout transformer pour que rien ne change ». Dans ce jeu complexe et parfois brutal, il est ardu de dévoiler les acteurs qui comptent – auxquels une grande place est faite ici – et les forces d’un pays plus opaque que la romance princière présentée par les grands médias. Le « Maroc de Mohammed VI » est un pays qui tente de préserver ses héritages politiques, religieux et culturels face aux vents forts de l’attraction européenne.
Collection : Cahiers libres
Parution : juin 2009
Nb de pages : 324
Prix : 22 €
ISBN : 9782707155825
Dimensions : 155 * 240 mm
Façonnage : Broché
L'auteur
Pierre Vermeren a enseigné sept ans à Rabat. Il est maître de conférences en histoire du Maghreb contemporain à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre du Centre d’études des mondes africains. Il est notamment l’auteur, à La Découverte, deLe Maroc en transition (2001), Histoire du Maroc depuis l'indépendance (coll. « Repères », 2002), La Formation des élites marocaines et tunisiennes : des nationalistes aux islamistes, 1920-2000 (2002).
Table des matières
Introduction : Transmission, transition, tradition
1. Une conjoncture rythmée par le djihadisme
Deux ans d’État de grâce (23 juillet 1999 - 11 septembre 2001)
Pressions islamistes (11 septembre 2001 - 16 mai 2003)
Le spectre du terrorisme (16 mai 2003 - été 2007)
Un « gouvernement royal de combat » (7 septembre 2007 - 2009)
2. Un environnement international bouleversé
Le départ de « l’ami Chirac », la fin d’une époque
Pressions pour un règlement de la « question saharienne »
Le retour sur la scène de l’Algérie
Le Maroc, « vitrine occidentale » du monde arabe
Un système politique peinant à évoluer
3. Un « bon roi » au cœur du premier pouvoir
Un monarque absolu…
… mais en ostensible empathie avec les faibles
Un souverain discret mais qui tranche
« Nouveau concept d’autorité » et « monarchie exécutive »
4. Le jeu complexe des « conseillers »
La garde (hassanienne) meurt mais ne se rend pas !
Le cercle étroit des amis proches
5. Les 50 qui dirigent le Maroc
La gouvernance des grandes familles
Le corps des Ponts, un État dans l’État
Des technocrates éclairés (1), les ingénieurs-managers du roi
Des technocrates éclairés (2), héritiers et jokers du roi
Un « steeple chase » permanent
6. Le contrôle des forces de sécurité
Le général Benslimane : un tout puissant chef de la gendarmerie en fin de carrière
Épuration ou renouvellement des états-majors militaires ?
La « débasrisation » de la police ?
L’empressement de l’allié américain
7. Le second pouvoir, des institutions déléguées
Le « serpent de mer » de la réforme constitutionnelle
Un Parlement où s’exerce le magistère de la parole
Un gouvernement vitrine
La justice, entre épuration et soumission
8. Pas de vie démocratique sans partis politiques…
Garantir le monopole politique de la monarchie
L’impossible renouvellement des formations nationalistes ?
L’outsider PJD maître de l’heure ? Au-delà de l’IRCAM, le refus d’une véritable alternative berbériste
9. L’apurement des « années de plomb »
L’IER, modèle de « justice transitionnelle » ?
Les transfuges de gauche au service du palais
Que faire de la liberté d’expression ?
Le syndrome Notre ami le roi
10. Démocratie formelle versus démocratie réelle
Des élections régulières mais sous contrôle
Une dépolitisation persistante de la jeunesse « Authenticité et modernité », l’échec d’une reprise en main ?
Juan Carlos, Pinochet, Gorbatchev, Ben Ali, quel modèle de transition pour le Maroc ?
II / Une société à la recherche d’elle-même sur fond de volontarisme économique
11. La « contamination salafiste »
L’hydre du wahhabisme. Un djihadisme mortifère
La résonnance de l’islamisme politique dans une société en mal d’égalité
La phobie makhzénienne à l’égard des islamistes
L’audacieuse réforme de la moudawana
Pour une plus grande sécurité des parties
Une révolution juridique difficile à mettre en œuvre
12. Les réformes et la reprise en main de l’islam par la monarchie
Sortir d’un islamisme d’État ?
Le roi, entre chérifisme et Commanderie des croyants
Renouer avec le malékisme et le soufisme
L’islam d’État, entre innovation et retour des oulémas
13. En pleine introspection religieuse
Le Maroc, « ses Juifs » et Israël
La fascination chiite
Le christianisme, la fin d’un tabou ?
Athéisme et laïcité, impensables ou impensés ?
14. Émigrés, expatriés et rapatriés…
Partir, un luxe réservé aux riches ?
Les yeux de Chimène pour les RME
Jet-set à Marrakech et chasse aux étoiles de la diaspora
Comment faire rentrer les « technos » marocains ?
15. Une scène culturelle sous pression
Panorama artistique et culturel Intégrer la société du spectacle
Une diversité musicale pour quel public ?
La nayda, « movida » ou coup de communication ?
Un pays encore très attaché à ses valeurs fondamentales
16. Comment résoudre la grave crise de l’école ?
L’héritage encombrant de la Cosef
Couverture scolaire et croissance démographique
Un analphabétisme persistant
Le tamazight à l’école, victoire pour les berbéristes ou marché de dupes ?
17. Des jeunes en quête d’avenir
L’impact de la crise sociale
Le tourisme, vecteur d’ouverture ou d’aliénation ?
Suicide, sexualité, célibat : des tabous mis à mal
La darija, nouvelle langue médiatique… et bientôt nationale ?
Consommation, technologies et frustrations
18. Les capitaux étrangers, une locomotive nécessaire
La peur d’une recolonisation franco-espagnole
L’arrivée convoitée des investisseurs du Golfe
La manne des fonds multilatéraux
Lutte contre une corruption endémique
Dans la tourmente de la crise mondiale
19. Le capitalisme royal plus que jamais au centre de l’économie nationale
L’assainissement d’un lourd passif financier
Vers une « alaouisation » de l’économie ?
L’ONA, affaire d’État et valse des managers
Le palais au cœur de la relance économique
Le tourisme, première industrie nationale
Conclusion 2010-2020, quelles perspectives sur fond de crise ?
Chronologie : La décennie 1999-2009 en 100 dates
Bibliographie
Filmographie.
La mort du roi Hassan II, le 23 juillet 1999, a ouvert une nouvelle page de l’histoire du Maroc. Changement d’époque et ouverture sur le monde sont alors l’espoir d’un peuple qui a notamment subi la répression des « années de plomb » durant le règne du monarque défunt. Dix ans après l’avènement de Mohammed VI, que reste-t-il du « Maroc en transition » ? De l’état de grâce des années 1999 et 2000 ? Assurément beaucoup, même si les fondamentaux de la gouvernance makhzénienne ont peu évolué, comme l’explique Pierre Vermeren dans ce livre qui propose un bilan précis et documenté de la première décennie au pouvoir du nouveau souverain. Le Maroc est plus lisible et moins verrouillé, et son économie a commencé à retrouver des couleurs grâce à l’afflux de capitaux étrangers et aux grands projets royaux. Mais la transition démocratique reste à venir. Le système de pouvoir marocain est toujours écartelé entre la tradition immémoriale du sultanat islamique, les fureurs de la contestation religieuse (islamiste actuellement, comme elle fut jadis mahdiste ou confrérique) et la pusillanimité d’une puissante aristocratie, qui rêve de « tout transformer pour que rien ne change ». Dans ce jeu complexe et parfois brutal, il est ardu de dévoiler les acteurs qui comptent – auxquels une grande place est faite ici – et les forces d’un pays plus opaque que la romance princière présentée par les grands médias. Le « Maroc de Mohammed VI » est un pays qui tente de préserver ses héritages politiques, religieux et culturels face aux vents forts de l’attraction européenne.
Collection : Cahiers libres
Parution : juin 2009
Nb de pages : 324
Prix : 22 €
ISBN : 9782707155825
Dimensions : 155 * 240 mm
Façonnage : Broché
L'auteur
Pierre Vermeren a enseigné sept ans à Rabat. Il est maître de conférences en histoire du Maghreb contemporain à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre du Centre d’études des mondes africains. Il est notamment l’auteur, à La Découverte, deLe Maroc en transition (2001), Histoire du Maroc depuis l'indépendance (coll. « Repères », 2002), La Formation des élites marocaines et tunisiennes : des nationalistes aux islamistes, 1920-2000 (2002).
Table des matières
Introduction : Transmission, transition, tradition
1. Une conjoncture rythmée par le djihadisme
Deux ans d’État de grâce (23 juillet 1999 - 11 septembre 2001)
Pressions islamistes (11 septembre 2001 - 16 mai 2003)
Le spectre du terrorisme (16 mai 2003 - été 2007)
Un « gouvernement royal de combat » (7 septembre 2007 - 2009)
2. Un environnement international bouleversé
Le départ de « l’ami Chirac », la fin d’une époque
Pressions pour un règlement de la « question saharienne »
Le retour sur la scène de l’Algérie
Le Maroc, « vitrine occidentale » du monde arabe
Un système politique peinant à évoluer
3. Un « bon roi » au cœur du premier pouvoir
Un monarque absolu…
… mais en ostensible empathie avec les faibles
Un souverain discret mais qui tranche
« Nouveau concept d’autorité » et « monarchie exécutive »
4. Le jeu complexe des « conseillers »
La garde (hassanienne) meurt mais ne se rend pas !
Le cercle étroit des amis proches
5. Les 50 qui dirigent le Maroc
La gouvernance des grandes familles
Le corps des Ponts, un État dans l’État
Des technocrates éclairés (1), les ingénieurs-managers du roi
Des technocrates éclairés (2), héritiers et jokers du roi
Un « steeple chase » permanent
6. Le contrôle des forces de sécurité
Le général Benslimane : un tout puissant chef de la gendarmerie en fin de carrière
Épuration ou renouvellement des états-majors militaires ?
La « débasrisation » de la police ?
L’empressement de l’allié américain
7. Le second pouvoir, des institutions déléguées
Le « serpent de mer » de la réforme constitutionnelle
Un Parlement où s’exerce le magistère de la parole
Un gouvernement vitrine
La justice, entre épuration et soumission
8. Pas de vie démocratique sans partis politiques…
Garantir le monopole politique de la monarchie
L’impossible renouvellement des formations nationalistes ?
L’outsider PJD maître de l’heure ? Au-delà de l’IRCAM, le refus d’une véritable alternative berbériste
9. L’apurement des « années de plomb »
L’IER, modèle de « justice transitionnelle » ?
Les transfuges de gauche au service du palais
Que faire de la liberté d’expression ?
Le syndrome Notre ami le roi
10. Démocratie formelle versus démocratie réelle
Des élections régulières mais sous contrôle
Une dépolitisation persistante de la jeunesse « Authenticité et modernité », l’échec d’une reprise en main ?
Juan Carlos, Pinochet, Gorbatchev, Ben Ali, quel modèle de transition pour le Maroc ?
II / Une société à la recherche d’elle-même sur fond de volontarisme économique
11. La « contamination salafiste »
L’hydre du wahhabisme. Un djihadisme mortifère
La résonnance de l’islamisme politique dans une société en mal d’égalité
La phobie makhzénienne à l’égard des islamistes
L’audacieuse réforme de la moudawana
Pour une plus grande sécurité des parties
Une révolution juridique difficile à mettre en œuvre
12. Les réformes et la reprise en main de l’islam par la monarchie
Sortir d’un islamisme d’État ?
Le roi, entre chérifisme et Commanderie des croyants
Renouer avec le malékisme et le soufisme
L’islam d’État, entre innovation et retour des oulémas
13. En pleine introspection religieuse
Le Maroc, « ses Juifs » et Israël
La fascination chiite
Le christianisme, la fin d’un tabou ?
Athéisme et laïcité, impensables ou impensés ?
14. Émigrés, expatriés et rapatriés…
Partir, un luxe réservé aux riches ?
Les yeux de Chimène pour les RME
Jet-set à Marrakech et chasse aux étoiles de la diaspora
Comment faire rentrer les « technos » marocains ?
15. Une scène culturelle sous pression
Panorama artistique et culturel Intégrer la société du spectacle
Une diversité musicale pour quel public ?
La nayda, « movida » ou coup de communication ?
Un pays encore très attaché à ses valeurs fondamentales
16. Comment résoudre la grave crise de l’école ?
L’héritage encombrant de la Cosef
Couverture scolaire et croissance démographique
Un analphabétisme persistant
Le tamazight à l’école, victoire pour les berbéristes ou marché de dupes ?
17. Des jeunes en quête d’avenir
L’impact de la crise sociale
Le tourisme, vecteur d’ouverture ou d’aliénation ?
Suicide, sexualité, célibat : des tabous mis à mal
La darija, nouvelle langue médiatique… et bientôt nationale ?
Consommation, technologies et frustrations
18. Les capitaux étrangers, une locomotive nécessaire
La peur d’une recolonisation franco-espagnole
L’arrivée convoitée des investisseurs du Golfe
La manne des fonds multilatéraux
Lutte contre une corruption endémique
Dans la tourmente de la crise mondiale
19. Le capitalisme royal plus que jamais au centre de l’économie nationale
L’assainissement d’un lourd passif financier
Vers une « alaouisation » de l’économie ?
L’ONA, affaire d’État et valse des managers
Le palais au cœur de la relance économique
Le tourisme, première industrie nationale
Conclusion 2010-2020, quelles perspectives sur fond de crise ?
Chronologie : La décennie 1999-2009 en 100 dates
Bibliographie
Filmographie.
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